Os Escritos de Maria Valtorta

320. Prodiges sur le navire en proie à une mer en furie.

320. Prodígios sobre o navio no mar em tempestade.

320.1

La Méditerranée est une immense étendue d’eaux d’un bleu vert qui se heurtent furieusement sous la forme de grandes vagues, toutes ourlées d’écume. Pas de brume, aujourd’hui. Mais l’eau de mer, pulvérisée par les chocs continuels des vagues entre elles, se transforme en une poussière salée, brûlante, qui pénètre jusque sous les vêtements, rougit les yeux, brûle la gorge et semble se répandre partout comme un voile de poudre saline, aussi bien dans l’air, qu’elle rend opaque comme par l’effet d’une fine brume, que sur les objets qui semblent saupoudrés d’une farine brillante : les fins cristaux de sel. Cela, cependant, là où n’ar­rivent pas les gifles des vagues ou bien leurs rinçages énergiques qui lavent le pont d’un bord à l’autre, en se précipitant à l’intérieur, en franchissant le bordage, pour ensuite retomber à la mer avec un bruit de cascade par les ouvertures du bordage opposé.

Et le navire s’élève et s’enfonce comme un fétu à la merci de l’océan, c’est un rien en face de l’autre. Il grince et se lamente depuis la sentine jusqu’aux mâts… La mer est réellement maîtresse et le bâtiment n’est pour elle qu’un jouet…

Hormis ceux qui sont aux manœuvres, il n’y a plus personne sur le pont, et plus de marchandises : seulement les chaloupes de sauvetage. Les hommes de l’équipage, avec en tête Nicomède, totalement nus, entraînés par le roulis du navire, courent çà et là aux abris et aux manœuvres, rendues difficiles sur le pont toujours inondé et glissant. Les écoutilles bâchées ne permettent pas de voir ce qui se passe sous le pont. Mais je ne crois pas qu’ils soient tranquilles à l’intérieur !

Je n’arrive pas à comprendre où l’on est, car il n’y a que la mer tout autour et au loin une côte qui paraît très excarpée, avec de vraies montagnes, pas des collines. Je dirais qu’il y a déjà plus d’un jour que l’on navigue, car l’on voit clairement que c’est le matin puisque le soleil, qui apparaît et disparaît sous des nuages très épais, vient encore de l’orient. Je crois que le navire avance bien peu malgré le mouvement qui l’agite, et la mer semble se déchaîner de plus en plus.

Avec un bruit terrible un morceau du mât se brise – je ne connais pas le nom de cette partie de la mâture – et, dans sa chute, entraîné maintenant par une avalanche d’eau qui se précipite sur le pont en même temps qu’un vrai tourbillon de vent, il abat un morceau du bordage.

320.2

Ceux qui sont à l’intérieur doivent avoir l’impression de faire naufrage… Comme pour bien le montrer, on voit peu après une porte d’écoutille s’entrouvrir et la tête grisonnante de Pierre se pencher. Il regarde, se rend compte, et referme juste à temps pour empêcher un torrent d’eau de descendre par l’écoutille entrouverte, mais ensuite, après une pause des vagues, il rouvre et saute dehors. Il s’agrippe à des appuis, observe cet enfer qu’est la mer et, pour tout commentaire, siffle et gémit.

Nicomède le voit :

« Va-t-en ! Crie-t-il. Ferme cette porte. Si le navire s’alourdit, on coule. C’est déjà bien si je ne dois pas jeter la cargaison à la mer… Jamais vu une pareille tempête ! Va-t-en, te dis-je ! Je ne veux pas avoir de terriens dans les jambes. Ce n’est pas une place pour les jardiniers, ici, et… »

Il ne peut continuer parce qu’une autre lame balaie le pont en recouvrant tout ce qui s’y trouve.

« Tu vois ? crie-t-il à Pierre, ruisselant.

– Je vois, mais cela ne me trouble pas. Je ne suis pas seulement capable de garder des jardins. Je suis né sur l’eau, du lac c’est vrai… Mais même le lac !… Avant d’être… cultivateur, j’ai été pêcheur et je sais… »

Pierre est très calme et il sait suivre le roulis à la perfection avec ses jambes écartées et musclées.

Le Crétois l’observe pendant qu’il se déplace pour l’approcher.

« Tu n’as pas peur ? lui demande-t-il.

– Pas le moins du monde !

– Et les autres ?

– Trois sont pêcheurs comme moi, ou plutôt l’étaient… Les autres, sauf le malade, sont forts.

– Même la femme ?… Attention ! Attention ! Tiens-toi ! »

Une autre avalanche prend possession du pont. Pierre attend qu’elle soit passée, puis il dit :

« Cette douche aurait été la bienvenue cet été… Patience ! Tu me demandais ce que fait la femme ? Elle prie, et tu ferais bien d’en faire autant. Mais où sommes-nous maintenant, exactement ? Dans le chenal de Chypre ?

– Si ça pouvait être le cas ! Je m’accosterais à l’île en attendant que les éléments se calment. Nous sommes à peine à la hauteur de Colonia Julia, ou Béritus, si tu préfères. Et c’est maintenant que vient le pire… Ces montagnes sont celles du Liban.

– Et tu ne pourrais pas entrer dans cette ville ?

– Le port n’est pas bon, et il y a des écueils dangereux. Impossible ! Attention !… »

320.3

Sur un autre tourbillon, un autre morceau de mât s’en va après avoir blessé un homme, qui n’est pas emporté uniquement parce que la vague le jette contre un obstacle.

« Descends ! Descends ! Tu vois ?

– Je vois, je vois… Mais cet homme ?

– S’il n’est pas mort, il reviendra à lui. Je ne peux le soigner… Tu vois bien ! »

Effectivement, le Crétois doit avoir l’œil à tout pour la vie de tous.

« Donne-le moi, la femme le soignera…

– Tout ce que tu veux, mais va-t’en !… »

Pierre se glisse jusqu’à l’homme immobile, le saisit par un pied et le tire à lui. Il le regarde, siffle… et murmure :

« Il a la tête ouverte comme une grenade mûre. Il faudrait que le Seigneur soit ici… Ah ! S’il était là ! Seigneur Jésus ! Mon Maître, pourquoi nous as-tu quittés ? »

Sa voix tremble de douleur…

Il charge le mourant sur ses épaules en se couvrant de sang et revient à l’écoutille. Le Crétois lui crie :

« Vain effort. Plus rien à faire. Tu vois bien ! »

Mais Pierre, chargé comme il l’est, lui fait un signe comme pour dire : “ Nous allons voir ” et il se serre contre un mât pour résister à une nouvelle vague, puis il ouvre l’écoutille et crie :

« Jacques, Jean, ici ! »

Et avec leur aide, il descend le blessé et entre lui aussi en refermant l’écoutille par une bâcle. A la lumière fumeuse des lampes suspendues, les disciples se rendent compte que Pierre est couvert de sang :

« Tu es blessé ? demandent-ils.

– Moi, non. C’est le sang de cet homme… Mais… priez pour que…

320.4

Syntica, regarde un peu ici. Tu m’as dit une fois que tu savais soigner les blessés. Regarde cette tête, alors… »

Syntica cesse de soutenir Jean d’En-Dor, très souffrant, pour s’approcher de la table sur laquelle le malheureux est étendu et elle regarde…

« Mauvaise blessure ! Je l’ai vue deux fois, chez deux esclaves blessés, l’un par son maître, l’autre par un rocher à Caprarola. Il faudrait de l’eau, beaucoup d’eau pour nettoyer et arrêter le sang…

– Si tu ne veux que de l’eau !… Il n’y en a que trop ! Viens, Jacques, avec le baquet. A deux, ça ira mieux. »

Ils vont et reviennent, ruisselants. Et Syntica, avec des linges trempés, lave et applique des compresses sur la nuque… Mais c’est une mauvaise blessure. De la tempe à la nuque, l’os est découvert. Cependant, l’homme rouvre les yeux, des yeux vagues, et bafouille en râlant. Il est pris par la peur instinctive de la mort.

« Du calme ! Allons ! Tu vas guérir » lui dit maternellement la Grecque pour le réconforter.

Elle parle en grec, parce qu’il s’est exprimé dans cette langue.

Bien qu’étourdi, l’homme la regarde d’un air étonné et esquisse un sourire quand il entend parler sa langue maternelle. Il cherche la main de Syntica… L’homme devient un enfant quand il souffre et cherche la femme, qui est toujours mère dans ce cas.

« Je vais essayer l’onguent de Marie, dit Syntica quand la blessure saigne moins.

– Mais c’est pour les douleurs, objecte Matthieu, qui est pâle comme un mort – est-ce à cause de la mer ou du sang, ou des deux à la fois… Je ne sais.

– Oh ! C’est Marie qui l’a fait de ses mains ! Et je l’applique en priant… Priez, vous aussi. Il ne peut pas faire de mal. L’huile est toujours un remède… »

Elle va vers le sac de Pierre, en tire un récipient, de bronze dirais-je, elle l’ouvre, prend un peu d’onguent et le réchauffe à une lampe dans le couvercle même du vase. Elle l’étend sur un linge plié et l’applique sur la blessure de la tête. Puis elle le bande bien serré avec du lin qu’elle a coupé par bandes. Elle met un manteau roulé sous la tête du blessé qui paraît s’assoupir, et elle s’assied près de lui en priant. Les autres prient aussi.

320.5

Sur le pont, c’est toujours le roulis : d’un bord à l’autre le navire ne cesse de se cabrer et de s’enfoncer. Après un moment, l’écoutille s’ouvre et un matelot se précipite à l’intérieur.

« Qu’y a-t-il ? demande Pierre.

– On va couler. Je viens prendre l’encens et les offrandes pour un sacrifice…

– Laisse tomber ces histoires !

– Mais Nicomède veut sacrifier à Vénus ! Nous sommes dans sa mer…

– Qui est frénétique comme elle » murmure doucement Pierre.

Puis, plus fort :

« Vous autres, venez ! Allons sur le pont. Il y a peut-être quelque chose à faire… Tu as peur, toi, de rester avec le blessé et ces deux hommes ? »

Les deux hommes sont Matthieu et Jean d’En-Dor que le mal de mer a transformés en deux loques.

« Non, non. Allez-y » répond Syntica.

En sortant sur le pont, ils rencontrent le Crétois qui essaie d’allumer l’encens et qui les aborde, furieux, pour les renvoyer à l’intérieur en criant :

« Mais vous ne voyez pas qu’à moins d’un miracle on va faire naufrage ? La première fois ! La première fois depuis que je navigue !

– Tu vas voir, il va dire maintenant que c’est de nous que vient le sortilège ! » murmure Jude.

Et, en effet, l’homme hurle plus fort :

« Maudits israélites, qu’avez-vous sur vous ? Chiens d’Hébreux, vous m’avez apporté le maléfice ! Allez-vous-en ! Que maintenant je sacrifie à Vénus naissante…

– Non, pas du tout. C’est nous qui allons sacrifier…

– Déguerpissez ! Vous êtes des païens, vous êtes des démons, vous êtes…

– Ecoutez-moi ça ! Je te jure que si tu nous laisses faire, tu verras le prodige.

– Non ! Fichez-moi le camp ! »

Et il allume l’encens en jetant dans la mer, comme il peut, des liquides qu’il a d’abord offerts et goûtés ainsi que des poudres que je ne connais pas. Mais les vagues éteignent l’encens et, au lieu de se calmer, la mer devient plus furieuse, en balayant tout l’attirail du rite et, pour un peu, Nicomède lui-même…

« C’est une belle réponse que te fait ta déesse !

320.6

Maintenant, à nous ! Nous aussi, nous en avons une qui est plus pure que celle-ci faite d’écume, et puis… Chante, Jean, comme hier, nous t’appuierons, et nous allons bien voir !

– Oui, voyons donc ! Mais si cela empire, je vous jette à la mer comme victimes propitiatoires.

– D’accord. Vas-y, Jean ! »

Jean entonne alors son cantique, soutenu par tous les autres, même par Pierre qui d’ordinaire ne chante jamais, parce qu’il chante faux. Le Crétois, les bras croisés et, un sourire mi-rageur mi-ironique sur le visage, les regarde. Puis, après le cantique, ils prient les bras ouverts. Ce doit être le Notre Père, mais dit en araméen, et je ne comprends rien. Puis ils chantent plus fort. Et ils alternent ainsi, sans peur, sans s’interrompre, malgré les vagues qui les giflent. Ils ne se tiennent même plus aux poteaux, et pourtant ils sont pleins d’assurance comme s’ils ne faisaient qu’un avec le plancher du pont. Les vagues perdent réellement de leur violence, tout doucement. Elles ne s’arrêtent pas tout à fait, de même que le vent ne tombe pas tout à fait. Mais ce n’est plus la furie d’avant, les vagues n’atteignent plus le pont.

Le visage du Crétois est un poème de stupeur… Pierre le regarde du coin de l’œil sans cesser de prier. Jean sourit et chante plus fort… Les autres le soutiennent en dominant toujours plus nettement le fracas alors que la mer s’apaise en prenant un mouvement normal et le vent un souffle proportionné.

« Et maintenant, qu’en dis-tu ?

– Mais qu’est-ce que vous avez dit ? Quelle est cette formule ?

– Celle du Dieu vrai et de sa sainte Servante. Hisse donc les voiles et borde-les, ici… Mais n’est-ce pas une île ?

– Oui. C’est Chypre… Et la mer est encore plus tranquille dans son chenal… Etrange ! Mais cette étoile que vous adorez, qui est-ce ? Toujours Vénus, non ?

– On dit : que vous vénérez. On n’adore que Dieu. Ce n’est pas Vénus. C’est Marie, Marie de Nazareth, Marie israélite, la Mère de Jésus, le Messie d’Israël.

– Et ces paroles, qu’est-ce que c’était ? Ce n’était pas de l’hébreu…

– Non, c’était notre dialecte, de notre lac, de notre patrie. Mais on ne peut te l’apprendre à toi, qui es païen. C’est un discours adressé à Yahvé et seuls les croyants peuvent le connaître.

320.7

A bientôt, Nicomède. Et ne regrette pas ce qui est allé au fond. Un… sortilège de moins pour te porter malheur. Adieu, hein ? Es-tu de sel ?

– Non… Mais… Excusez-moi… Je vous ai d’abord insultés !

– Oh ! Cela ne fait rien ! C’est un effet du… du culte de Vénus… Garçons, allons voir les autres… »

Et Pierre, riant joyeusement, se dirige vers l’écoutille. Le Crétois les suit :

« Ecoutez ! Et l’homme ? Il est mort ?

– Mais non ! Nous allons peut-être te le rendre bientôt en bonne santé… C’est une autre plaisanterie de nos… maléfices…

– Ah ! Excusez-moi, excusez-moi ! Mais dites-moi, où peut-on les apprendre, pour en obtenir de l’aide ? Moi, je paierais bien pour cela…

– Au revoir, Nicomède ! C’est une longue affaire et… qui n’est pas permise. Qu’on ne donne pas les choses sacrées aux païens ! A tout à l’heure ! Porte-toi bien, mon ami ! Porte-toi bien ! »

Et Pierre, suivi de tous, descend sous le pont, en riant pendant que rit aussi la mer apaisée sous un mistral modéré qui favorise la navigation tandis que le soleil descend, et que vers l’orient se dessine un premier quartier qui tend vers la pleine lune…

320.1

Na superfície do Mediterrâneo, suas águas verde-azuladas se chocam em vagalhões muito altos, com suas cristas cobertas de espuma. Hoje não se vê nele nenhuma nevoa, o céu está claro. Mas a água do mar, esborrifada pelos embates de um vagalhão contra outro, se transforma em um pó salgado, que queima e penetra até por baixo das roupas, avermelha os olhos, queima as gargantas, e parece espargir-se como um pó-de-arroz salino por toda parte, por sobre as coisas, que ficam parecendo terem sido pulverizadas com uma espécie de farinha luminosa, que são os diminutos cristais de sal. Isto se dá onde não chegam as bofetadas das ondas, nem as suas enxaguaduras vigorosas, que lavam a ponte do navio de um lado ao outro, precipitando-se para dentro, ao transporem a amurada, para depois tornarem a cair no mar, produzindo o ruído de uma cascata, e saindo pelos buracos da amurada oposta.

O navio sobre e desce, como uma palhinha sujeita aos caprichos do oceano, tendo-se tornado um nada em comparação com ele, e chia, e se lamenta, desde as sentinas, até à ponta de seus mastros… O mar é realmente o dono, e o navio é o seu brinquedo.

Com exceção dos que estão fazendo as manobras, ninguém mais está na ponte, nem as mercadorias, mas somente as chalupas de salvamento. Os homens da equipagem, e o cretense Nicomedes à frente de todos, estão completamente nus, e balanceiam quando o navio balança, correndo para cá e para lá, fazendo reparos, ou tomando parte nas manobras, que agora se tornaram difíceis, com a ponte sempre alagada e escorregadia. As escotilhas estão atravancadas, e não deixam que se veja o que está acontecendo sobre a coberta. Mas com certeza, eu acho que eles não estão muito sossegados lá dentro.

Não posso compreender onde é que estamos, porque só se vê mar ao redor de nós, e uma costa muito distante, que parece montanhosa, formada por verdadeiros montes, e não por colinas. Eu diria que já faz mais de um dia que estamos navegando, pois pode-se ver claramente que estas horas são da manhã, já que o so1, que aparece e desaparece, está ainda do lado do oriente.

Eu creio que o navio bem pouco esteja indo para a frente, por maior que seja o bailado que ele tem que executar. O mar parece ir ficando cada vez mais feio. Com um barulho medonho, parte-se um pedaço do mastro, não sei qual o nome desta parte da mastreação, e, ao cair, é arrastado agora por uma avalanche de água, que se precipitou sobre a ponte, junto com um verdadeiro turbilhão de vento, que derruba um pedaço da amurada.

320.2

Os que estão lá embaixo devem estar tendo a impressão de que vão para o fundo… E, para fazer parecer ainda mais isso, dali a pouco vê-se como se entreabre o postigo de uma escotilha, e por lá aparece a cabeça grisalha de Pedro. Ele olha, vê, torna a fechar, antes que uma torrente de água desça pela escotilha entreaberta. Mas depois, enquanto há uma pausa entre uma e outra onda, ele torna a abrir, e salta para fora. Pedro se agarra no que pode e fica observando aquele inferno, que é o mar, e o único comentário que faz é dar um assobio e um gemido.

Nicomedes o vê:

– Sai, Sai daí! –ele grita –. Fecha o postigo. Se o navio se encher d’água, vai para o fundo. E ainda será bom, se eu não tiver que jogar fora a carga… Nunca vi uma tempestade assim! Sai daí, eu te digo! Não quero homens da terra andando por aí. Aqui não é lugar para jardineiros, e…

Não pôde continuar, porque um outro vagalhão arrebentou a ponte, recobrindo os que estavam em cima dela.

– Estás vendo? –grita ele a Pedro, que está escorrendo água.

– Eu estou vendo. Mas isto não me faz estremecer. Eu não sou somente capaz de tomar conta de jardins. Eu nasci na água, de um lago, é verdade… Mas o lago também… Antes de ser cultivador, eu fui pescador, e sei…

Pedro está muito calmo, e sabe acompanhar o balanço do navio com perfeição, conservando suas musculosas pernas bem abertas. O cretense o observa, enquanto se move para ir chegando para perto dele.

– Não tens medo? –ele lhe pergunta.

– Nem no sonho!

– E os outros?

– Três deles são pescadores como eu, quero dizer, eram. Os outros, fora o que está doente, são fortes.

– A mulher também… Olha! Olha! Cuidado!

Uma outra avalanche d’água, como chefe das outras, cai sobre a ponte. Pedro espera que ela passe, e depois diz:

– Este frescor teria sido desejado por mim neste verão… Paciência! Estavas perguntando que é que está fazendo a mulher? Ela está rezando… e tu farias bem, fazendo a mesma coisa. Mas, em que ponto exatamente nos encontramos agora? Será o canal de Chipre?

– Antes fosse! Eu iria me encostar na ilha, esperar que tudo ficasse em paz. Nós estamos apenas à altura da Colônia Júlia, ou Beritus, se te agrada mais… E agora é que vem o que é feio… Aquelas são as montanhas do Líbano.

– E não poderias entrar ali, naquele povoado?

– O porto não é bom, cheio de quebra-mares e de escolhos. Não se pode. Cuidado!…

320.3

Um outro turbilhão, e outro pedaço de mastro que se quebra, depois de ter atingido um homem, que não é jogado para fora, somente porque a onda o lança contra um obstáculo.

– Vai para baixo! Vai para baixo! Não estás vendo?

– Eu estou vendo, estou vendo… Mas, e aquele homem?

– Se não tiver morrido, vai voltar a si. Eu não posso curá-lo… Tu o estás vendo!…

De fato o cretense deve ter olhos para olhar tudo, para a vida de todos.

– Entrega-o a mim. A mulher cuidará dele…

– Tudo o que quiseres, mas sai daí…

Pedro vai deslizando até o homem, que está imóvel, agarra-o por um pé e o puxa para si.. Olha para ele, dá um assobio… E resmunga:

– Está com a cabeça aberta como uma romã madura. Seria preciso que estivesse aqui o Senhor. Oh! Se Ele estivesse! Senhor Jesus! Meu Mestre, por que nos deixaste?

Há uma grande dor em sua voz…

Ele pega o moribundo nas costas, ensangüentando-se todo, e volta para a escotilha. O cretense lhe grita:

– Estás te cansando inutilmente. Não há nada que fazer. Tu estás vendo!…

Mas Pedro, carregado como está, lhe faz um sinal, como para dizer: “Veremos”, e se abraça com um pau, para poder resistir a uma nova onda. Depois abre a escotilha, e grita:

– Tiago, João, vinde cá –e, com a ajuda deles, vai baixando o ferido, até descê-lo, trancando depois o postigo.

A luz enfumaçada de umas lâmpadas por ali penduradas, vêem Pedro, todo ensangüentado:

– Estás ferido –perguntam-lhe.

– Eu, não. O sangue é deste aqui… Mas… rezai também para que…

320.4

Síntique, olha um pouco aqui. Uma vez me disseste que sabes cuidar dos feridos. Olha esta cabeça, então…

Síntique deixa, então, de atender a João de Endor, que está sofrendo muito, para ir até à mesa, sobre a qual estendera o infeliz, e fica olhando.

– É uma ferida feia! Já vi uma ferida assim duas vezes, em dois escravos feridos por seu patrão, e a outra por uma pedrada em Caprarola. Precisaríamos de água, muita água, para limpar e estancar o sangue…

– Se só queres água!… Isso temos, e até demais. Vem, Tiago, com o alguidar. Nós dois traremos mais.

Vão e voltam gotejando água. E Síntique, com uns panos ensopados, vai lavando e aplicando compressas na nuca… Mas a ferida é feia. Das têmporas até à nuca, o osso está descoberto. Apesar disso, o homem torna a abrir os olhos, com uns olhares vagos, e gorgoleja, por entre estertores. É o medo instintivo de morrer que toma conta dele.

– Bem! Bem! Já estás ficando bom –conforta-o maternalmente a grega, e lho diz em grego, pois o que ele tinha falado foi em grego.

O homem, mesmo atordoado como está, olha espantado para ela e, com uma sombra de sorriso, por ouvir sua língua nativa, procura a mão de Síntique… Todo homem é um menino, logo que começa a sofrer, e procura a mulher, que lhe faz sempre de mãe nesses casos.

– Eu vou experimentar o ungüento de Maria –diz Síntique, quando o sangue começa a deixar de escorrer.

– Mas é para as dores… –objeta Mateus, que está pálido como um morto, não sei se por causa do mar, ou por causa do sangue, ou pelas duas coisas.

– Oh! Foi feito por Maria com as suas proprias mãos! E eu vou aplicá-lo rezando… Rezem vocês também. Mal não fará. O óleo é sempre uma substancia curativa….

Ela vai à sacola de Pedro, tira de lá uma vasilha de bronze, como me parece, e a abre, tira um pouco do ungüento, e o esquenta à chama de uma lâmpada, na própria tampa da vasilha. Depois, o despeja sobre um pano dobrado de linho, e o aplica à cabeça ferida. Em seguida, a enfaixa bem com uns panos de linho que ela reduziu a tiras. Põe um manto dobrado por baixo da cabeça ferida, que parece querer adormecer, e fica sentada ali perto, rezando, enquanto os outros também ficam rezando.

320.5

Lá em cima continua o desmoronamento, o navio empina e afunda sem parar, naquele vai-vem. Abre-se, depois de algum tempo, o postigo, e um marinheiro se precipita do lado de dentro.

– O que está acontecendo? –pergunta Pedro.

– O que houve é que estamos em perigo. Eu vim apanhar os incensos e as oblações para um sacrifício…

– Deixa de lado essas histórias!

– Mas Nicomedes quer oferecer um sacrifício a Vênus! Nós estamos no mar dela…

– Um mar, que é frenético, como ela –resmunga baixo Pedro.

Depois ele diz mais alto:

– Vinde, vós, vamos para a ponte. Talvez haja lá o que fazer… Tens medo de ficar aqui com o ferido e com aqueles dois?

Os dois são Mateus e João de Endor, que o enjôo marítimo deixou reduzidos a dois trapos.

– Não, não. Podeis ir, responde Síntique.

E, quando eles vão saindo por sobre a ponte, encontram-se com o cretense, que está procurando acender os incensos e que os enfrenta furioso para fazer que voltem para dentro, gritando:

– Mas, não estais vendo que, sem um milagre, haverá um naufrágio? É a primeira vez! A primeira vez, desde que comecei a navegar.

– Fica atento, que agora ele está dizendo que somos nós os que fizemos o malefício! –sussurra Judas de Alfeu.

E de fato o homem está gritando ainda mais forte:

– Malditos israelitas, que desgraças trazeis convosco? Cães hebreus, fizestes-me um malefício! Fora! Eu agora vou sacrificar a Vênus nascente…

– De modo nenhum. Quem vai sacrificar somos nós…

– Fora! Vós sois pagãos, sois uns demônios, sois…

– Escuta. Eu te juro que, se nos deixas fazer, verás o prodígio.

– Não. Fora!

E acende os incensos, jogando ao mar, como pode, uns líquidos que ele antes ofereceu e provou, e uns pós, que não sei o que são. Mas as ondas apagam os incensos e, em vez de acalmar-se, o mar se enfurece ainda mais, arrastando para fora todas as tábuas usadas no rito, e por pouco não arrasta também o próprio Nicomedes…

– Bela resposta te dá a tua deusa!

320.6

Agora é a nossa vez. Também nós temos uma, mais pura do que esta, feita de espuma, mas depois… Canta, João, como ontem, e nós iremos atrás de ti, e vamos ver!

– Sim, vamos ver! Mas, se acontecer coisa pior, eu vos mandarei jogar ao mar, como vítimas de propiciação.

– Está bem. Força, João!

E João entoa a sua canção, sendo acompanhado por todos os outros, até por Pedro, que não costuma cantar nunca, por ser desafinado. O cretense, com os braços cruzados, e com um sorriso meio irado e irônico no rosto, está olhando para eles. Depois, terminada a canção, eles rezam de braços abertos. Deve ser o “Pai-nosso”, mas está dito em hebraico, e eu não entendo nada. Numa segunda vez, eles cantam mais forte. E assim vão alternando, sem medo, sem interrupção, apesar dos vagalhões que os esbofeteiam. Eles não se estão agarrando a nada, e contudo, estão tão seguros, como se estivessem colados na madeira da ponte. E as ondas realmente vão diminuindo de violência, pouco a pouco. Não cessam totalmente, como também o vento não pára completamente. Mas já não é mais aquela fúria de antes, e as ondas já não alcançam mais a ponte.

O rosto do cretense é simplesmente a imagem do espanto…

Pedro olha para ele, de soslaio, e não cessa de rezar. João sorri, e canta mais forte… Os outros o acompanham, vencendo aquele fragor do mar, que vai ficando sempre menor, aplacando-se até chegar a um movimento moderado e o vento amainar-se até se tornar um sopro tolerável.

– E agora? Que nos dizes?

– Mas, que foi que dissestes? Que fórmula é?

– A do Deus verdadeiro e da sua santa Serva. Levanta, pois, as velas e prepara-as, mas… aquilo não é uma ilha?

– Sim. É Chipre… E o mar está ainda mais quieto no seu canal!… É estranho! Mas aquela estrela, que vós adorais, quem é? É sempre Vênus, não é?

– Venerais, é como dizemos, só a Deus se adora. Mas não é Vênus. É Maria, Maria de Nazaré, Maria, a hebréia, a Mãe de Jesus, Messias de Israel.

– E aquela outra coisa, o que era? Não era hebraico aquilo.

– Não. Era o nosso dialeto, do nosso lago, da nossa pátria. Mas não se pode dizer a ti, que és pagão. É um discurso feito a Javé, e só os que têm fé o podem saber.

320.7

Adeus, Nicomedes. E não fiques com saudade daquilo que foi para o fundo. Um sortilégio a menos para trazer-te desventura. Adeus, hein? Viraste de sal?

– Não… Mas… Desculpai-me. Eu vos insultei antes!

– Oh! Não faz mal! São efeitos do… culto de Vênus… Vamos, rapazes, ver os outros –e, rindo feliz, Pedro se encaminha para a escotilha.

O cretense vai atrás deles, e diz:

– Escutai! E o homem? Morreu?

– Que nada. Talvez nós to entreguemos logo, e são… É outra brincadeira dos nossos malefícios…

– Oh! Desculpai, desculpai! Mas, dizei-me, onde posso aprendê-los, para que eles me ajudem? Eu vos pagaria por isso…

– Adeus, Nicomedes! É um negócio longo e… não permitido. Que não sejam dadas as coisas sagradas aos pagãos! Adeus! Fica bem, amigo! Fica bem!

E Pedro, acompanhado por todos, vai lá para baixo, rindo, enquanto se ri também o mar, aplacado por um vento moderado do nordeste, que favorece a navegação. O sol vai descendo e no oriente se mostra uma fatia de lua, que caminha para ficar cheia.