Os Escritos de Maria Valtorta

35. Fuite en Egypte.

35. A Fuga para o Egito. Ensinamentos

35.1

Je vois en esprit la scène suivante :

C’est la nuit. Joseph dort sur sa couche dans sa chambre minuscule, du sommeil tranquille de celui qui se repose de beaucoup de travail accompli honnêtement et soigneusement.

Je le vois dans l’obscurité de la chambre, à peine réveillée par un rai de lumière de la lune qui pénètre par la fente de la fenêtre tout juste entrebâillée mais pas fermée complètement, comme si Joseph avait chaud dans cette petite pièce, ou comme s’il voulait qu’un peu de clarté lui permette de se régler sur l’aube et de se lever promptement. Il dort sur le côté et sourit dans son sommeil à je ne sais quelle image qu’il voit en songe.

Mais son sourire se change en effroi. Il soupire profondément comme s’il avait un cauchemar et s’éveille en sursaut. Il s’assied sur son lit, se frotte les yeux et regarde autour de lui, puis vers la petite fenêtre d’où vient le filet de lumière. La nuit est profonde, mais il saisit le vêtement étendu au pied du lit et, toujours assis sur son lit, l’enfile sur la tunique blanche à manches courtes qu’il porte sur la peau. Il écarte les couvertures, met les pieds à terre et cherche ses sandales. Il les enfile et les lace. Puis il se lève et se dirige vers la porte en face de son lit, pas celle qui est sur le côté du lit et qui conduit à la pièce où furent accueillis les mages. Il frappe doucement, à peine un toc-toc du bout des doigts.

Il doit comprendre qu’on l’invite à entrer, car il ouvre précautionneusement la porte et la referme sans bruit. Avant de se diriger vers la porte, il a allumé une petite lampe à huile à une seule flamme qui lui permet de s’éclairer. Il entre dans une chambre un peu plus grande que la sienne et où se trouve un lit bas à côté d’un berceau. Il y a déjà une veilleuse allumée dont la petite flamme tremble dans un coin comme une petite étoile lumineuse faible et dorée qui permet de voir sans gêner le sommeil de celui qui dort.

35.2

Mais Marie ne dort pas. Elle est agenouillée près du berceau dans son vêtement clair et elle prie, veillant Jésus qui dort tranquillement. Jésus a l’âge que je lui ai vu dans la vision des mages. C’est un enfant d’un an environ, beau, rose et blond ; sa jolie petite tête aux cheveux bouclés est enfoncée dans l’oreiller et sa main est fermée sous son cou.

« Tu ne dors pas ? » demande Joseph à voix basse, étonné. « Pourquoi ? Jésus n’est pas bien ?

– Oh, non ! Il va bien. Je prie. Mais je dormirai plus tard. Pourquoi es-tu venu, Joseph ? »

Marie parle en restant à genoux.

Joseph parle à voix très basse pour ne pas éveiller le bébé mais avec animation.

« Il faut partir tout de suite d’ici, tout de suite ! Prépare le coffre et un sac avec tout ce que tu peux y mettre. Je préparerai le reste. J’emporterai le plus de choses possible… A l’aube nous prendrons la fuite. Je le ferais bien encore plus tôt, mais je dois parler à la propriétaire de la maison…

– Mais pourquoi cette fuite ?

– Je te l’expliquerai plus tard, c’est pour Jésus. Un ange m’a dit : “ Prends l’Enfant et sa Mère et fuis en Egypte. ” Ne perds pas de temps. Je vais préparer tout ce que je peux ».

35.3

Il n’est guère nécessaire de dire à Marie de ne pas perdre de temps. Dès qu’elle a entendu parler d’un ange, de Jésus et de fuite, elle a compris que son Enfant était en danger et s’est levée d’un bond, le visage plus pâle que cire, en portant avec angoisse la main à son cœur. Rapide et légère, elle s’est aussitôt mise en mouvement pour ranger les vêtements dans le coffre et dans un grand sac qu’elle a étendu sur son lit encore intact. Elle a beau être angoissée, elle ne perd pas la tête et fait les choses avec empressement, mais aussi avec ordre. De temps en temps, en passant près du berceau, elle regarde le Bébé qui dort sans se douter de rien.

« As-tu besoin d’aide ? demande de temps à autre Joseph en passant la tête à la porte entrebâillée.

– Non, merci » répond toujours Marie.

Ce n’est que lorsque le sac est plein et sûrement bien lourd qu’elle appelle Joseph pour l’aider à le fermer et à le descendre du lit. Mais Joseph ne veut pas de son aide et il se débrouille tout seul pour prendre le long paquet et l’emporter dans sa petite pièce.

« Est-ce que je dois prendre les couvertures de laine ? de­mande Marie.

– Emporte le plus de choses possible, car nous perdrons le reste. Mais prends tout ce que tu peux. Ce sera utile parce que… parce que nous devons rester loin longtemps, Marie !… »

Joseph est très triste en disant cela. Quant à Marie, on imagine aisément ce qu’il en est… Elle plie en soupirant ses couvertures et celles de Joseph, qui les lie avec une corde.

« Nous laisserons les couvre-pieds et les nattes, dit-il en ficelant les couvertures. Même si je prends trois ânes, je ne peux trop les charger. Nous avons à parcourir une longue et pénible route, en partie à travers les montagnes et en partie dans le désert. Couvre bien Jésus. Les nuits seront froides aussi bien dans les montagnes que dans le désert. J’ai emporté les cadeaux des mages qui nous seront utiles là-bas. Je vais dépenser tout ce que j’ai pour acheter les deux ânes. Nous ne pourrons pas les renvoyer et je dois les acquérir. J’y vais sans attendre l’aube. Je sais où les trouver. Toi, finis de tout préparer. »

Et il sort.

Marie rassemble encore quelques objets puis, après avoir observé Jésus, elle sort et revient avec des petits vêtements qui paraissent encore humides, peut-être sont-ils lavés de la veille. Elle les plie, les enroule dans un linge et les met avec le reste. Il n’y a plus rien.

Se retournant, elle aperçoit dans un coin un petit jouet de Jésus, une petite brebis taillée dans le bois. Elle la prend en sanglotant et la baise. Le bois porte les traces des petites dents de Jésus et les oreilles de la brebis sont toutes mordillées. Marie caresse cet objet sans valeur, taillé dans un morceau de pauvre bois blanc, mais de si grand prix pour elle parce qu’il lui dit l’affection de Joseph pour Jésus et lui parle de son Bébé. Elle le joint aux autres objets sur le coffre fermé.

35.4

Maintenant il ne reste vraiment plus rien, excepté Jésus dans son berceau. Marie pense qu’il faudrait aussi préparer son Bébé. Elle s’approche du berceau et le remue un peu pour réveiller le petit. Mais il gémit un instant, se retourne et continue de dormir. Marie caresse doucement les boucles de ses cheveux. Jésus ouvre sa petite bouche pour bailler. Marie se penche et lui donne un bisou sur la joue. Jésus achève de se réveiller. Il ouvre les yeux, voit sa Maman, lui sourit et tend ses mains vers son sein.

« Oui, amour de ta Maman. Oui, ton lait. Avant l’heure habituelle… Mais tu es toujours prêt à téter ta Maman, mon saint petit agneau ! »

Jésus rit et joue en agitant ses petits pieds hors des couvertures et aussi ses bras avec une de ces joies propres aux enfants, si charmantes à voir. Il appuie ses pieds contre l’estomac de sa maman, se courbe et appuie sa tête blonde sur son sein. Puis il se rejette en arrière et rit en saisissant les cordons qui ferment le vêtement de Marie et en essayant de l’ouvrir. Dans sa chemisette de lin, il paraît très beau, potelé, rose comme une fleur.

Marie se courbe et reste ainsi, en travers du berceau dont elle se fait une protection, pleurant et riant tout à la fois, pendant que le Bébé babille avec les mots ­ qui n’en sont pas ­ de tous les bébés et où on distingue nettement “ maman ”. Il l’observe, étonné de la voir pleurer. Il tend la main vers les larmes claires qui sillonnent les joues de Marie et la mouille en faisant des caresses. Puis, avec autant de grâce, il s’appuie de nouveau sur le sein maternel et se serre tout contre en le caressant de sa petite main.

Marie lui embrasse les cheveux, le prend à son cou, s’assied et l’habille. Voilà : le petit vêtement de laine est enfilé et des san­dales minuscules chaussent ses pieds. Elle lui donne le sein et Jésus tète avidement le bon lait de sa Maman. Quand il lui semble qu’à droite il n’en vient plus guère, il va chercher à gauche en riant, et regarde par en dessous sa Maman. Puis il s’endort, la tête sur le sein de Marie, sa petite joue rose et ronde contre le sein blanc et arrondi de sa Mère.

Marie se relève tout doucement et le dépose sur la couverture de son lit. Elle le couvre de son manteau. Elle retourne vers le berceau et plie les petites couvertures. Elle se demande si elle doit prendre aussi le matelas. Il est si petit ! Elle peut le prendre. Elle le met, avec l’oreiller, près des objets qui se trouvent déjà sur le coffre. Et devant le berceau vide, elle pleure, pauvre Maman, persécutée dans son Enfant !

35.5

Joseph revient :

« Tu es prête ? Jésus aussi ? As-tu pris ses couvertures, sa petite couch ? Nous ne pouvons emporter le berceau, mais au moins qu’il ait son petit matelas, le pauvre petit qu’on cherche à faire mourir !

– Joseph ! »

Elle pousse un cri en s’accrochant au bras de Joseph.

« Oui, Marie, à faire mourir ! Hérode veut sa mort… parce qu’il en a peur… pour son pouvoir royal d’homme, ce fauve immonde a peur de cet Innocent. J’ignore ce qu’il fera quand il comprendra qu’il s’est enfui. Mais nous serons loin alors. Je ne crois pas qu’il se vengera en le cherchant jusqu’en Galilée. Il serait déjà trop difficile de découvrir que nous sommes galiléens, qui plus est de Nazareth, et qui nous sommes exactement. A moins que Satan ne l’aide pour le remercier d’être pour lui un serviteur dévoué. Mais… si cela arrivait… Dieu nous aidera de la même façon. Ne pleure pas, Marie. Te voir pleurer m’afflige bien plus que de devoir partir en exil.

– Pardonne-moi, Joseph ! Ce n’est pas pour moi que je pleure, ni pour le peu de bien que je perds. C’est pour toi… Tu as déjà dû tellement te sacrifier ! Et maintenant tu vas te trouver sans clients, sans maison ! Combien je te coûte, Joseph !

– Combien ? Non, Marie. Tu ne me coûtes pas. Tu me consoles, toujours. Ne pense pas au lendemain. Nous avons les richesses des mages : elles nous aideront pour les premiers temps. Puis, je trouverai du travail. Un ouvrier honnête et capable se débrouille tout de suite. Tu l’as vu ici. Je n’arrivais pas à trouver du temps pour tout faire.

– Je sais, mais qui adoucira ta nostalgie ?

– Et toi, qui adoucira la nostalgie de la maison qui t’est si chère ?

– Jésus. Par le simple fait de l’avoir, lui, j’ai encore ce que je possédais là-bas.

– Et moi, en ayant Jésus, je possède la patrie que j’espérais retrouver il y a quelques mois. Je possède mon Dieu. Tu vois que je n’ai rien perdu de ce qui m’est plus cher que tout. Il nous suffit de sauver Jésus et alors tout nous reste. Même si nous ne devions plus revoir ce ciel, ces campagnes ni celles encore plus chères de Galilée, nous aurions tout parce que nous l’avons, lui.

35.6

Viens, Marie, l’aube commence à poindre. Il est temps de prendre congé de notre hôtesse et de charger nos affaires. Tout ira bien. »

Obéissante, Marie se lève. Elle s’enveloppe dans son manteau pendant que Joseph fait un dernier paquet qu’il emporte en sortant.

Elle soulève délicatement le Bébé, l’enveloppe dans un châle et le serre sur son cœur. Elle regarde les murs qui l’ont abritée des mois durant et les effleure de la main. Bienheureuse maison qui a mérité d’être aimée et bénie par Marie !

Elle sort. Elle traverse la petite chambre qui était celle de Joseph et entre dans la grande pièce. La maîtresse de maison, tout en larmes, l’embrasse et la salue. Soulevant un coin du châle, elle donne un baiser sur le front au Bébé qui dort paisiblement. Ils descendent le petit escalier extérieur.

Il y a une première clarté de l’aube qui permet tout juste de voir. Dans la pénombre, on aperçoit trois montures. La plus robuste porte le chargement. Les autres ont une selle. Joseph s’applique à bien disposer le coffre et les paquets sur le bât du premier âne. Je vois empaquetés et posés sur le haut du sac ses outils de charpentier. De nouveau, adieux et larmes, puis Marie monte sur son âne, pendant que la maîtresse de maison tient Jésus à son cou et l’embrasse une dernière fois avant de le rendre à sa Mère. Joseph aussi monte en selle après avoir attaché son âne à celui qui porte les bagages pour être libre de tenir l’ânon de Marie.

La fuite commence pendant que Bethléem, qui rêve encore à la scène fantasmagorique des mages, dort tranquillement, inconsciente de ce qui l’attend.

C’est la fin de la vision.

35.7

Jésus dit :

« Ainsi se termine toute cette série de visions. Sans vouloir contredire les hommes de science pointilleux, ma Mère et moi avons continué à te montrer les scènes qui ont précédé, accompagné et suivi mon arrivée en ce monde, non pas pour elles-mêmes, car elles sont suffisamment connues, mais surtout parce qu’elles ont été déformées par des éléments surajoutés au cours des siècles. Cette façon qu’ont les hommes de voir les choses sous prétexte de rendre davantage gloire à Dieu – cette raison leur vaut d’être pardonnés – rend irréel ce qu’il aurait été si beau de laisser réel. Car mon humanité et celle de Marie ne sont en rien amoindries, ­ pas plus que ma divinité, la majesté du Père et l’amour de la sainte Trinité par cette cette manière de regarder les choses simplement. Bien au contraire, les mérites de ma Mère et mon humilité parfaite resplendissent, de même que la toute puissante bonté de l’éternel Seigneur. Mais nous t’avons montré ces scènes pour pouvoir appliquer à toi-même et aux autres le sens surnaturel qui en découle et vous le donner comme règle de vie.

Le Décalogue, c’est la Loi. Mon Evangile c’est ma doctrine, qui vous rend plus claire cette Loi et qui vous donne le goût de la suivre. Cette Loi et cette doctrine suffiraient pour faire, des hommes, des saints.

Mais vous êtes tellement entravés par votre humanité qui domine exagérément en vous l’esprit, que vous ne pouvez suivre la voie qu’ils vous indiquent et vous tombez, ou bien vous vous arrêtez, découragés. Vous vous dites à vous-mêmes et à ceux qui voudraient vous faire progresser en citant les exemples de l’Evangile : “ Mais Jésus, mais Marie, mais Joseph (et ainsi de suite pour tous les saints) n’étaient pas comme nous. Ils étaient forts. Ils ont été tout de suite consolés de leurs souffrances ; qui plus est, ils ne ressentaient pas même les passions en ce peu de souffrance qu’ils ont supporté. C’étaient déjà des êtres étrangers à la terre. ”

Ce peu de souffrance ! Hors d’atteinte des passions !

35.8

La souffrance fut pour nous une amie fidèle. Elle a revêtu tous les aspects et les noms les plus divers.

Quant aux passions… N’employez pas des mots mal appropriés en appelant “ passions ” les vices qui vous égarent. Appelez-les carrément “ vices ”, et capitaux par-dessus le marché.

Ceux-là, nous ne les ignorions certes pas. Nous avions des yeux et des oreilles pour voir et entendre, et Satan nous les faisait miroiter devant nous et autour de nous, il nous montrait leur ordure à l’œuvre ou nous tentait par ses insinuations. Mais, notre volonté étant tendue vers l’unique intention d’être agréables à Dieu, cette ordure et ces insinuations, au lieu d’atteindre le but que Satan se proposait, provoquaient l’effet contraire. Et plus il s’acharnait, plus nous nous réfugiions dans la lumière de Dieu par dégoût des ténèbres fangeuses qu’il présentait à nos yeux du corps et de l’esprit.

Mais les passions, au sens philosophique du terme, nous ne les ignorions pas en nous. Nous avons aimé notre patrie, notre petite ville de Nazareth, plus que toute autre cité de Palestine. Nous avons éprouvé des sentiments d’affection pour notre maison, nos parents, nos amis. Pourquoi n’aurions-nous pas dû en éprouver ? Mais nous ne nous en sommes pas rendus esclaves parce que rien ne pouvait nous être un maître en dehors de Dieu. Mais nous nous en sommes faits de bons compagnons.

Ma Mère a poussé un cri de joie quand, près de quatre ans plus tard, elle est retournée à Nazareth et est rentrée dans sa maison, puis elle a embrassé les murs où son “ oui ” a ouvert son sein pour recevoir le Germe de Dieu. Joseph a salué avec joie sa parenté et ses neveux, plus nombreux et grandis ; il s’est réjoui de constater que ses concitoyens se souvenaient de lui et faisaient aussitôt appel à lui pour sa compétence. Moi, j’ai été sensible aux amitiés et j’ai souffert comme d’une crucifixion morale de la trahison de Judas. Pour autant, ni ma Mère ni Joseph n’ont fait passer leur amour pour leur maison et leur famille avant la volonté de Dieu.

35.9

Et moi, je ne me suis pas retenu, quand il fallait le faire, de dire les mots susceptibles de m’attirer soit la haine des juifs, soit l’animosité de Judas. Je savais, et j’aurais pu le faire, que l’argent aurait suffi à l’attacher à moi : non pas à moi le Rédempteur, mais à moi l’homme riche. Moi, qui ai multiplié les pains, je pouvais faire foisonner l’argent si je l’avais voulu. Mais je n’étais pas venu pour procurer des satisfactions humaines à personne. Moins encore à ceux que j’avais appelés. J’avais prêché le sacrifice, le détachement, une vie chaste, l’humilité de condition. Quel maître aurais-je été et quel juste, si j’avais offert à quelqu’un, comme seul moyen de le retenir, de l’argent pour flatter sa cupidité et sa sensualité ?

Dans mon Royaume, c’est en se faisant “ petit ” que l’on devient “ grand ”. Celui qui veut être “ grand ” aux yeux du monde n’est pas apte à régner dans mon Royaume. C’est de la paille pour le lit des démons. Car la grandeur du siècle s’oppose à la Loi de Dieu.

Le monde appelle “ grands ” ceux qui savent s’emparer des meilleures places, presque toujours par des moyens illicites. Pour y arriver, ils utilisent le prochain comme un escabeau sur lequel ils s’élèvent en le foulant aux pieds. Il appelle “ grands ” ceux qui, pour régner savent tuer, tuer moralement ou physiquement, qui extorquent les places ou conquièrent les pays et s’enrichissent eux-mêmes en dépouillant les autres de richesses particulières ou collectives. Souvent le monde donne le titre de “ grands ” à des criminels. Non : la “ grandeur ” n’est pas compatible avec la délinquance. Elle réside dans la bonté, l’honnêteté, l’amour, la justice. Voyez quels fruits empoisonnés vos “ grands ” vous offrent ! Ils les cueillent dans la perversion démoniaque de leur jardin intérieur !

35.10

La dernière vision – puisque je veux en parler et ne pas m’arrêter sur un autre sujet qu’il serait inutile de proposer à un monde qui ne veut pas entendre la vérité qui le concerne –, cette dernière vision éclaire un point particulier cité à deux reprises dans l’évangile de Matthieu, une phrase répétée deux fois : “ Lève-toi, prends l’enfant et sa Mère et pars en Egypte ” (2, 13) ; “ Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa Mère et mets-toi en route pour la terre d’Israël ” (2, 20). Et tu as vu que Marie était seule, dans sa chambre, avec le Bébé.

La virginité de Marie après l’enfantement et la chasteté de Joseph sont très combattues par ceux qui, étant fange et pourriture n’admettent pas qu’une créature humaine, comme eux, puisse être aile et lumière. Leur âme est tellement corrompue, leur esprit tellement prostitué avec la chair, qu’ils en sont devenus incapables de penser qu’un homme comme eux puisse respecter sa femme en voyant en elle l’âme et non la chair et s’élever au point de vivre dans une atmosphère surnaturelle, désirant non ce qui est charnel, mais ce qui est divin.

Eh bien, à ces négateurs de la beauté suprême, à ces larves incapables de devenir papillons, à ces reptiles souillés par la bave de leurs passions, incapables de comprendre la beauté d’un lys, moi, je dis que Marie fut et demeura vierge, et que seule son âme fut mariée à Joseph, comme son esprit ne fut uni qu’à l’Esprit de Dieu et c’est par son opération qu’elle conçut l’Unique qu’elle porta : moi, Jésus Christ, Fils unique de Dieu et de Marie.

Ce n’est pas une tradition qui a fleuri par la suite à cause d’un respect plein d’amour pour la bienheureuse Femme que fut ma Mère. C’est une vérité connue dès les premiers temps.

Matthieu n’est pas né dans les siècles suivants. Il était contemporain de Marie. Matthieu n’était pas un pauvre ignorant, un sauvage crédule et susceptible de croire à n’importe quelle faribole. C’était un receveur, diriez-vous aujourd’hui, un gabelou, disions-nous à l’époque. Il savait voir, entendre, com­prendre, distinguer la vérité de l’erreur. Matthieu n’a pas appris les choses par ouï-dire, par des personnes interposées. Il a recueilli ses renseignements des lèvres même de Marie à qui son amour pour le Maître et pour la vérité l’avait engagé à demander des renseignements.

Je ne pense pas que ces négateurs de l’inviolabilité de Marie imaginent qu’elle ait pu mentir. Ma parenté elle-même aurait pu la démentir si elle avait eu d’autres enfants. Jacques, Jude, Simon et Joseph étaient disciples avec Matthieu. Il était donc facile à ce dernier de confronter les versions s’il en avait existé plusieurs. Or Matthieu ne dit jamais : “ Lève-toi et prends ta femme. ” Il dit : “ Prends sa Mère. ” Il dit d’abord : “ Vierge mariée à Joseph ”, “ Joseph son époux ”.

35.11

Qu’ils ne viennent pas me dire, ces négateurs, que c’était une façon de parler des Hébreux, comme si le terme de “ femme ” eût été infâmant. Non, négateurs de la pureté. Dès les premières paroles de la Bible[1], on lit : “ … et il s’unira à sa femme ”. Avant la consommation du mariage, on l’appelle “ compagne ” et ensuite “ femme ” à diverses reprises et dans plusieurs chapitres. Il en est ainsi pour les épouses des fils d’Adam. De même, Sarah est appelée “ femme ” d’Abraham : “ Sarah ta femme. ” Et il est dit à Lot : “ Prends ta femme et tes deux filles. ” Dans le livre de Ruth il est écrit : “ La Moabite, femme de Mahlôn. ” Dans le premier livre des Rois, on trouve : “ Elqana eut deux femmes ” ; et plus loin : “ Puis Elqana connut sa femme Anne ”, et encore “ Eli bénit Elqana et la femme de celui-ci ”. Toujours au Livre des Rois, il est dit : “ Bethsabée, femme d’Urie le Hittite, devint la femme de David et lui donna un fils. ” Et que lit-on dans le livre de Tobie, livre d’azur que l’Eglise vous chante à vos noces pour vous conseiller d’être saints dans le mariage ? On y lit : “ Or quand Tobie accompagné de sa femme et de son fils arriva… ” et encore : “ Tobie réussit à s’enfuir avec son fils et sa femme. ”

Et dans les Evangiles, c’est-à-dire à l’époque du Christ où par conséquent on écrivait en langage moderne – moderne pour ce temps-là – et où il n’y avait donc pas lieu de suspecter des erreurs de retranscription, il est dit précisément dans Matthieu au cha­pitre 22 : “ … et le premier, ayant pris femme, mourut et laissa sa femme à son frère. ” Et Marc au chapitre 10 : “ Celui qui répudie sa femme… ” Enfin, Luc appelle Elisabeth, femme de Zacharie, quatre fois de suite et au chapitre 8 : “ Jeanne, femme de Kouza ”.

Comme vous le voyez, ce mot n’était pas un terme proscrit par ceux qui suivaient les chemins du Seigneur, un terme impur qu’il ne fallait pas proférer et encore moins écrire, là où il était question de Dieu et de ses œuvres admirables. Donc, en disant : “ l’Enfant et sa Mère”, l’ange vous montre que Marie fut la vraie Mère de Jésus sans être la femme de Joseph. Elle restera toujours : la Vierge, épouse de Joseph.

Voilà le dernier enseignement de ces visions. C’est une auréole qui resplendit sur la tête de Marie et de Joseph. La Vierge inviolée. L’homme chaste et juste. Ce sont les deux lys au milieu desquels j’ai grandi, ne respirant que parfum de pureté.

35.12

A toi, petit Jean[2], je pourrais parler de la douleur déchirante de Marie arrachée à sa maison et à sa patrie, mais il n’est pas besoin de paroles. Tu sais ce que c’est et tu en meurs. Offre-moi ta douleur, je ne veux que cela. C’est plus que toute autre chose que tu pourrais me donner. C’est vendredi, Maria : pense à ma propre douleur et à celle de Marie au Golgotha pour pouvoir porter ta croix. La paix et notre amour restent avec toi. »

35.1

O meu espírito vê a seguinte cena.

É noite. José dorme em sua cama no seu pequeno quarto. Um sono tranqüilo de quem descansa de muito trabalho, feito com honestidade e capricho.

Eu o vejo na escuridão do ambiente, rompida apenas por um pouco da luz do luar, que penetra por uma abertura da janela, encostada, mas não totalmente fechada, como se José tivesse calor ou quisesse ter aquele pouco de luz, para saber calcular o despontar da alvorada, levantando-se diligente. Ele está deitado de lado e, no sono, sorri, quem sabe a qual sonho que esteja tendo.

Mas, seu sorriso se transforma em preocupação. Ele suspira profundamente, como se faz quando se tem um pesadelo, e acorda sobressaltado. José se assenta sobre a cama, esfrega os olhos, e olha ao redor de si. Olha, depois, para a janela, por onde está entrando a claridade do luar. É noite alta, mas ele pega a roupa, que está estendida aos pés da cama e, continuando sentado sobre a mesma, a vai vestindo sobre a túnica branca de mangas curtas que ele trazia sobre a pele. Afastadas as cobertas, põe os pés no chão e procura as sandálias. Depois ele as calça e amarra. Põe-se em pé e vai até a porta, que está em frente de sua cama, não a que está de lado e que dá para o salão onde foram recebidos os Magos.

Ele bate à porta, de leve, só um toc-toc, com a ponta dos dedos. José deve ter ouvido que está sendo convidado a entrar, porque abre com cuidado a porta, e a torna a encostar, sem fazer barulho. Antes de ir até à porta, ele acendeu uma pequena candeia, de um só bico, e assim tem uma luz para poder andar. Ele entra. Mas, em um quarto pouco maior do que o seu, e no qual está uma caminha ao lado de um berço, ele vê uma luzinha já acesa; a chama vacilante, que está a um canto, parece uma estrelinha de uma luz tênue e dourada, que permite enxergar, mas sem incomodar quem estiver dormindo.

35.2

Maria, porém, não está dormindo. Ela está ajoelhada junto ao berço, vestida com sua veste clara, e está rezando, velando a Jesus que dorme tranqüilo, Jesus que tem a idade em que o vi na visão dos Magos. É uma criança de cerca de um ano, bonita, rósea e loira, que está dormindo, com a cabecinha de cabelos encaracolados afundada no travesseiro, e com uma mãozinha com o punho fechado, encostada na garganta.

– Não estás dormindo? –pergunta José, em voz baixa, e admirada–. Por que? Jesus não está bem?

– Oh, não! Ele está bem. Eu estou rezando. Mas certamente depois dormirei. Por que vieste, José?

Maria fala, permanecendo ajoelhada onde estava.

José fala em voz muito baixa, para não despertar o Menino, mas sua voz é agitada.

– Precisamos ir embora logo daqui. Mas logo! Prepara o baú e um saco com tudo o que puder caber nele. Eu vou preparar tudo o mais, e levarei o mais que puder. Ao romper da aurora, fugiremos. Eu faria isso até antes, mas preciso falar com a dona da casa…

– Mas, por que esta fuga?

– Depois, eu te falarei melhor. É por causa de Jesus. Um anjo me disse: “Pega o Menino e a mãe, e foge para o Egito.” Não percas tempo. Eu vou preparar o que puder.

35.3

Não há necessidade de dizer a Maria que não perca tempo. Assim que ela ouviu falar de anjo, de Jesus e de fuga, compreendeu que está em perigo o seu Filho, pôs-se em pé, branca como se tivesse um rosto de cera, com uma mão posta sobre o coração, angustiada. Logo começou a mover-se, desembaraçada e ligeira, e a arrumar as roupas no baú e num grande saco, que ela estendeu sobre o leito, e que ainda não foi usado. Certamente está aflita, mas não perde a cabeça, e faz tudo apressadamente, mas com ordem. De vez em quando, ao passar por perto do berço, olha para o Menino, que está dormindo sem saber de nada.

– Estás precisando de ajuda? –pergunta-lhe José, de vez em quando, pondo a cabeça para dentro da porta, que está entreaberta.

– Não, obrigada –responde sempre Maria.

Somente quando o saco está cheio, e fica pesado, é que ela chama José para ajudá-la a fechá-lo e levantá-lo da cama. Mas José não quer ser ajudado e faz tudo sozinho, pegando o grande volume, e levando-o para o seu quartinho.

– Pego também as cobertas de lã? –pergunta Maria.

– Pega o mais que puderes. Porque o que ficar estará perdido. Por isso, o mais que puderes, apanha-o! Para nós vai ser bom, porque… porque teremos pela frente uma longa viagem, Maria!…

José fica muito sentido, ao ter que dizer isso. Pode-se imaginar como está Maria. Suspirando, ela vai dobrando suas colchas e as de José e ele as amarra com uma corda:

– Vamos deixar os acolchoados e as esteiras –diz ele, enquanto amarra as colchas–. Ainda que eu levasse três burrinhos, não posso sobrecarregá-los demais. Temos que fazer uma longa e incômoda viagem, uma parte pelas montanhas, e outra pelo deserto. Cobre bem Jesus. As noites serão frias tanto nas montanhas, como no deserto. Apanhei os presentes dos Magos, porque eles nos serão úteis lá embaixo. Tudo o que eu tiver gastarei para comprar os dois burrinhos. Nós não podemos mandá-los de volta, e por isso eu preciso adquiri-los. Eu vou, sem ficar esperando o romper da aurora. Sei onde procurá-los. Tu, acabas de preparar tudo.

E sai. Maria recolhe ainda alguns objetos e, depois de ter ido ver Jesus, sai e volta com duas pequenas vestes que parecem estar ainda úmidas, talvez tenham sido lavadas no dia anterior. Ela as dobra e envolve em um pano e as ajunta com as outras coisas. Já não há mais nada.

Ela olha ao redor e vê um brinquedo de Jesus em um canto: é uma ovelhinha entalhada em madeira. Ela a pega com um soluço, e a beija. A madeira está com os sinais dos dentinhos de Jesus, e as orelhas da ovelhinha estão mordiscadas. Maria acaricia aquele objeto sem valor, feito com uma madeira clara e comum, mas que para ela é de grande valor, porque lhe fala do afeto de José por Jesus e lhe fala também do seu Menino. Por isso o põe também junto com as outras coisas sobre o baú já fechado.

35.4

Agora, já não há mais nada mesmo. Só falta Jesus, que ainda está em seu bercinho. Maria acha que é bom prepará-Lo também. Vai ao berço e o sacode um pouco para despertá-Lo. Mas Ele dá apenas um leve sinal, e virando-se para o outro lado, continua a dormir. Maria o acaricia de leve, sobre os caracoizinhos. Jesus abre a boquinha para um bocejo. Maria se inclina e o beija na face. Jesus acaba de despertar. Abre os olhos. Vê a mamãe, e sorri, e estende as mãozinhas para o seio dela.

– Sim, amor da mamãe. Sim, o leite. Antes da hora habitual… Mas Tu estás sempre pronto para sugar tua mamãe, meu santo cordei­rinho!

Jesus ri e brinca, agitando os pezinhos para fora das cobertas, agitando os braços com uma daquelas alegrias de criança, tão bela de se ver. Ele apóia os pezinhos sobre o estômago da mãe, curva-se como um arco e apóia também a cabecinha loira sobre o seu seio e, depois, se atira para trás, rindo, com as mãozinhas agarradas aos cordõezinhos que ajustam o vestido ao pescoço de Maria, procurando abri-lo. Em sua camisinha de linho Ele está muito bonito, gorducho, rosado como uma flor.

Maria se inclina e, estando assim por cima do berço como uma proteção, chora e sorri ao mesmo tempo, enquanto o Menino balbucia aquelas palavras, de todos os bebês, que não são palavras, e entre as quais ouve-se já clara e repetidamente a palavra “mamãe”. Ele olha­ para ela, admirado por vê-la chorar. Estende uma mãozinha para as lágrimas que caem, e se deixa molhar por aquelas carícias. Gracioso, torna a apoiar-se no seio materno, e se encolhe todo, acariciando-o com sua mãozinha.

Maria o beija por entre os cabelos, e o pega no colo, senta-se e o veste. O vestidinho de lã já está posto, e as sandalinhas também. Maria lhe dá de mamar, Jesus suga contente o bom leite de sua mamãe e, quando percebe que da direita está vindo menos, procura a esquerda, ri ao fazer isso, olhando de alto a baixo para sua mamãe. Depois adormece de novo sobre o seio dela. Sua bochecha rosada e gorducha está ainda contra o seio branco e redondo.

Maria se levanta, lentamente, e o coloca sobre a colcha de seu leito. Cobre-o com o seu manto. Volta ao berço e dobra as pequenas cobertas. Fica pensando se não será bom pegar também o pequeno colchão. É tão pequeno! Pode-se levar. Então, Ela o coloca, junto com o travesseiro, perto das coisas já postas sobre o baú. Chora sobre o berço vazio a pobre mãe, que está sendo perseguida com seu Filho.

35.5

José já está de volta.

– Estás pronta? Jesus está pronto? Pegaste as suas cobertas, a sua caminha? Não podemos levar o berço, mas pelo menos que Ele tenha o seu pequeno colchão, pobre Pequenino, que procuram a sua morte!

– José!

Maria dá um grito, enquanto se agarra ao braço de José.

– Sim, Maria, a sua morte. Herodes o quer morto… porque tem medo… por causa do seu reino humano, ele tem medo deste Inocente, aquela fera imunda. Que irá ele fazer, quando ficar sabendo que o Menino fugiu, eu não sei. Mas nós já estaremos longe. Não creio que ele queira se vingar, procurando-o até na Galiléia. Já lhe seria muito difícil descobrir que nós somos galileus, e mais ainda, que nós somos de Nazaré, e quem é que somos exatamente. A não ser que Satanás o ajude, para agradecê-lo por ser-lhe um servo fiel. Mas… se isso acontecesse… Deus nos ajudará do mesmo modo. Não chores, Maria. Ver-te chorar é para mim uma dor bem mais forte do que a de ter que ir para o exílio.

– Perdoa-me, José. Não é por mim que eu choro, nem pelas poucas coisas que vamos deixar. Eu choro por ti… Já tiveste que sacrificar-te tanto! E agora tornas a ficar de novo sem clientes e sem casa. Quanto eu custo para ti, ó José!

– Quanto? Não, Maria. Tu não me custas nada. Tu me consolas. Sempre. Não fiques pensando no dia de amanhã. Nós temos as riquezas dos magos. Elas nos ajudarão nos primeiros tempos. Depois, eu acharei trabalho. Um operário honesto e que tenha capacidade, logo abre caminhos. Já viste como foi aqui. As horas não me bastam para o trabalho que tenho.

– Eu sei. Mas, quem te aliviará da saudade?

– E a ti, quem te aliviará da saudade daquela casa de que tanto gostas?

– Jesus. Tendo-o, tenho o que lá tive.

– E eu, tendo Jesus, tenho a pátria a qual tenho esperado até a poucos meses. Tenho o meu Deus. Estás vendo como não vou perder nada do que me é mais querido sobre todas as coisas. Basta que salvemos a Jesus, que tudo ficará conosco. Mesmo que não tivéssemos mais de ver este céu, estes campos, nem aqueles ainda mais queridos da Galiléia, teríamos sempre tudo, porque o temos.

35.6

Vem, Maria, que o amanhecer está chegando. É hora de irmos saudar a nossa hospedeira e pegar as nossas coisas. Tudo irá bem.

Maria se levanta, obediente. Envolve-se no manto, enquanto José está fazendo um último embrulho, e depois sai, transportando-o.

Maria soergue delicadamente o Menino, e o envolve com um xale, apertando-o contra o coração. Olha para as paredes que a hospedaram durante alguns meses, e, com uma mão, toca nelas de leve. Feliz casa, que mereceu ser amada e abençoada por Maria!

Ela sai. Atravessa o pequeno quarto, que era de José, e entra no salão. A dona da casa, em lágrimas, a beija e saúda, e, levantando uma das extremidades do xale, beija na fronte o Menino, que está dormindo tranqüilo. Descem pela escadinha externa.

Vem chegando uma primeira claridade da aurora, quando se começa a ver alguma coisa. Naquela pouca luz, pode-se ver três burrinhos. O mais robusto está carregado com as alfaias. Os outros, estão selados. José faz força para acomodar bem o baú e os embru­lhos sobre a albarda do primeiro. Vejo as suas ferramentas de carpinteiro, amarradas em pacotes, dentro do saco.

Ainda há saudações e lágrimas. Depois Maria monta no seu bur­rinho, enquanto a dona da casa segura Jesus no colo, e o beija ainda, devolvendo-O depois a Maria. José monta também, tendo antes amar­rado o seu jumento ao outro jumento, que vai com a bagagem, a fim de ficar com a mão livre para segurar o burrinho de Maria, pelo cabresto.

A fuga tem início, enquanto Belém, que sonha ainda com a fantástica cena dos Magos, dorme quieta, sem saber o que a espera.

E a visão cessa assim.

35.7

Jesus diz:

– Também as visões desta série terminam assim. Em boa paz com os doutores difíceis, viemos te mostrando as cenas que precederam, que acompanharam e que se seguiram à minha Vinda, não pelas cenas em si mesmas, pois são muito conhecidas, por mais que tenham sido alteradas, por elementos sobrepostos através dos séculos, sempre por causa daquele modo de ver humano que, para dar maior louvor a Deus, e por isso é perdoado, torna irreal o que é tão belo, se for deixado como é. Porque a minha Humanidade e a de Maria não ficam por isso diminuídas, assim como não fica ofendida a minha Divindade e a Majestade do Pai e o Amor da Santíssima Trindade, por uma visão das coisas em sua realidade, mas, ao contrário, esplendem os méritos de minha mãe e a minha humildade perfeita. Assim como daí é que fulgura a bondade onipotente do eterno Senhor. Mostramos estas cenas para poder aplicar a ti e aos outros o sentido sobrenatural, que surge daí, dando-vos como norma de vida.

O Decálogo é a Lei. O meu Evangelho é a doutrina que vos torna mais clara essa Lei e mais desejável para ser seguida. Bastariam esta Lei e esta Doutrina para fazer os homens santos.

Mas vós estais tão embaraçados com a vossa humanidade, que (na verdade, em vós ela ultrapassa demais ao espírito) que não podeis seguir por estas vias, sem cair; ou então, parar, desencorajados. Dizeis a vós e a quem queria fazer que vos adiantásseis, citando-vos os exemplos do Evangelho: “Jesus, Maria, José (e assim por diante todos os santos) não eram como nós. Eles eram fortes, foram logo consolados em suas dores, até nas pequenas dores que sentiram! Eles não sentiam paixões. Eram já seres fora da terra.”

Ah! Aquelas pequenas dores! Ah! Não sentiam as paixões!

35.8

A dor foi para nós a amiga fiel, e teve todos os mais variados aspectos e nomes.

As paixões… Não useis erradamente um vocábulo, chamando de “paixões” os vícios, que vos desencaminham. Chamai-os sinceramente de “vícios” e, além disso, capitais. Quanto aos vícios, não é que os ignorássemos. Nós tínhamos olhos e ouvidos, para ver e ouvir, e Satanás fazia dançar esses vícios à nossa frente, mostrando-os nas obras, com a sua imundície, ou tentando-nos com as suas insinuações. Mas a nossa vontade, inclinada a tornar-nos agradáveis a Deus, fazia com que aquela imundície e aquelas insinuações, em vez de satisfazerem o objetivo de Satanás, provocasse o contrário. Quanto mais ele trabalhava, mais nós nos refugiávamos na luz de Deus, por repugnância das trevas lamacentas, colocada diante dos nossos olhos carnais ou espirituais.

Nós não ignoramos as paixões, no sentido filosófico. Nós amamos a pátria, com a nossa pequena Nazaré, cidade que amamos mais do que qualquer outra da Palestina. Nós sentimos afeto por nossa casa, pelos parentes e amigos. Por que não haveríamos de sentir? Não nos tornamos escravos deles, porque nada nos deve possuir, a não ser Deus. Mas fizemos deles bons companheiros.

Minha mãe exultou de alegria, quando, quatro anos depois, voltou a Nazaré e pôs o pé em sua casa, podendo beijar aquelas paredes, dentro das quais o seu “sim” lhe abriu o ventre para receber o Embrião de Deus. José saudou com alegria parentes e sobrinhos, crescidos em número e idade, e se alegrou ao ver-se imediatamente lembrado pelos concidadãos, também por sua capacidade profissional. Eu próprio fui sensível às amizades e sofri, como uma crucificação moral, pela traição de Judas. Que dizer de tudo isso? Nem minha mãe, nem José preteriram a casa ou os parentes, à vontade de Deus.

35.9

E Eu não poupei palavras, quando foi preciso, mesmo quando

elas atraíam o ódio dos hebreus e a antipatia de Judas sobre Mim. Eu sabia (e teria podido fazê-lo) que teria bastado dinheiro para subjugá-lo a Mim. Não a Mim como Redentor, mas a Mim riqueza. Eu que multipliquei os pães, podia multiplicar também o dinhei­ro, se quisesse. Mas Eu não tinha vindo procurar satisfações humanas. De ninguém. Muito menos, dos que foram chamados por Mim. Eu havia pregado a necessidade do sacrifício, do desapego, de uma vida casta, de posições humildes. Que Mestre e que Justo teria sido, se tivesse dado dinheiro para alimentar o sensualismo mental e físico de alguém, como único meio para segurá-lo?

No meu Reino, os grandes se tornam assim, fazendo-se “pequenos.” Quem quer ser “grande” aos olhos do mundo, não está preparado para reinar no meu Reino. Esse é palha para a cama dos demônios. Porque a grandeza do mundo está em contraste com a Lei de Deus.

O mundo chama “grandes” os que, com meios quase sempre ilícitos, sabem ocupar as melhores posições e, para conseguirem isso, fazem do próximo um degrau, sobre o qual sobem, pisando nele. Chama “grandes” aqueles que sabem matar para reinar, matar moral ou materialmente e, pela extorsão, conseguem posições e lugares, e enriquecem, sugando o sangue dos outros em suas riquezas particulares ou coletivas. O mundo muitas vezes chama os delinqüentes de “grandes.” Não. A “grandeza” não está na delinquência. Está na bondade, na honestidade, no amor, na justiça. Vede os vossos “grandes”, que frutos envenenados vos oferecem, colhidos no seu malvado e demoníaco pomar interior!

35.10

A última visão, pois eu quero falar dela e deixar de falar de outros assuntos que são tão inúteis, e o mundo não quer ouvir a verdade que lhe interessa, é uma visão que ilumina um ponto particular, citado duas vezes no Evangelho de Mateus, numa frase repetida duas vezes: “Levanta, pega o Menino e sua mãe, e foge para o Egito.” “Levanta, pega o Menino e a mãe Dele, e volta para a terra de Israel.” E, como viste, Maria estava sozinha com o Menino no quarto.

A virgindade de Maria após o parto e a castidade de José são muito combatidas, por aqueles que, por serem lama podre, não admitem que alguém possa ser asa e luz. São infelizes, com coração tão corrompido, com mente que se prostituiu tanto à carne, que se tornaram incapazes de pensar que alguém como eles possa respeitar a mulher, ver nela a alma e não a carne, elevando-se a si mesmos, vivendo em uma atmosfera sobrenatural, apetecendo-se de Deus, e não da carne.

Pois bem. Aos negadores do belo, a estes vermes, incapazes de se tornarem borboletas, a estes répteis cobertos pela baba de sua libidinagem, incapazes de compreender a beleza de um lírio, a estes Eu digo que Maria foi e permaneceu virgem, e que só sua alma foi casada com José, como o seu espírito se uniu unicamente ao Espírito de Deus e, por obra Dele, ela concebeu o seu Único Filho: Eu, Jesus Cristo, Unigênito de Deus e de Maria.

Isto não é uma tradição que floresceu mais tarde, por um amoroso respeito para com a Bem-Aventurada, que foi minha mãe. Mas é uma verdade que, desde os primeiros tempos, foi conhecida.

Mateus não nasceu séculos depois. Ele foi contemporâneo de Maria. Mateus não era um pobre ignorante, que tivesse vivido nas selvas, com facilidade de acreditar em qualquer história. Era um fiscal da receita, como diríeis hoje, ou um cobrador de gabelas, como naquele tempo dizíamos. Ele sabia ver, ouvir, compreender, separar o verdadeiro do falso. Mateus não ouviu as coisas por meio de terceiros. Mas ele as recolheu dos lábios de Maria, à qual o seu amor pelo Mestre e pela verdade o havia levado a fazer perguntas.

Não posso chegar a pensar que esses negadores da inviolabilidade de Maria pensem que ela tenha podido mentir. Os meus próprios parentes a teriam podido desmentir, se ela tivesse tido outros filhos, pois Tiago, Judas, Simão e José eram condiscípulos de Mateus. Por isso seria fácil confrontar as versões, se outras houvessem. Mateus nunca diz: “Levanta e pega tua mulher”; ele diz: “Pega a mãe Dele.” Antes diz: “Virgem desposada a José”, “José, seu esposo”.

35.11

Não me venham dizer que isso era um modo de falar dos hebreus, como se dizer a palavra “mulher” já fosse uma infâmia. Não, negadores da Pureza. Desde as primeiras palavras do Livro[1], se lê: “… e se unirá à sua mulher”. Ela é chamada “companheira”, até o momento da consumação sexual do casamento; mas depois é chamada “mulher”, em diversas passagens e em diversos capítulos. E assim acontece com as esposas dos filhos de Adão. É assim que Sara é chamada “mulher” de Abraão: “Sara, tua mulher”; e: “Toma tua mulher e as tuas duas filhas” foi dito a Ló. E no livro de Rute está escrito: “A moabita, mulher de Maalon.” E no primeiro livro dos Reis está dito: “Elcana teve duas mulheres”; e, ainda mais: “depois, Elcana conheceu sua mulher Ana”; e ainda: “Eli abençoou Elcana e a mulher dele.” E sempre no livro dos Reis foi dito: “Bate-Seba, mulher de Urias, o heteu, tornou-se mulher de Davi, e lhe deu um filho.” O que se lê no livro azul de Tobias, aquilo que a Igreja canta para vós nas vossas núpcias, para aconselhar-vos a serem santos no matrimônio? Lê-se: “Ora, quando Tobias chegou, com a mulher e com o filho…”; e ainda: “Tobias conseguiu fugir com o filho e com a sua mulher.”

Nos Evangelhos, isto é, nos tempos de Cristo, nos quais se escrevia relativamente àqueles tempos antigos em linguagem moderna, não havendo, portanto necessidade de se pensar em erros de transcrições, foi dito pelo próprio Mateus no cap. 22: “… o primeiro, tendo-a tomado por mulher, morreu e deixou a mulher ao irmão.” Marcos, no cap. 10: “Quem repudia a mulher…” Lucas chama Isabel de mulher­ de Zacarias, quatro vezes em seguida, e no oitavo capítulo diz: “Joana, mulher de Cusa.”

Como estais vendo, não era este nome um vocábulo proscrito para quem estava nos caminhos do Senhor, um vocábulo imundo que não era digno de ser proferido e, muito menos, escrito onde se trata de Deus e das suas admiráveis obras. O anjo, dizendo: “o Menino e a mãe Dele”, vos demonstra que Maria foi mãe verdadeira, mas não foi mulher de José. Ela permaneceu sempre: a virgem desposada a José.

Este é o último ensinamento destas visões. É uma auréola que resplende sobre a cabeça de Maria e de José. A virgem imaculada. O homem justo e casto. Os dois lírios entre os quais eu cresci, ouvindo só fragrâncias de pureza.

35.12

A ti, pequeno João[2], eu poderia falar sobre a dor de Maria por seu duplo afastamento de sua casa e de sua pátria. Mas não há necessidade de palavras. Compreendo que seja isso, e disso desfaleces. Dá-me a tua dor. Só quero isto. É mais do que qualquer outra coisa que me possas dar. Hoje é sexta-feira, Maria. Pensa na minha dor e na de Maria sobre o Gólgota, para que possas suportar a tua cruz.

A paz e o nosso amor fiquem contigo.


Notes

  1. la Bible, de laquelle suivent (pour appuyer les passages cités de : Mt 1, 16.19 ; 2, 13.20) des citations de : Gn 2, 24 ; 3, 17 ; 17, 15 ; 19, 15 ; Rt 4, 10 ; 1S 1, 1-2.19 ; 2, 20 ; 2S 11, 27 ; Tb 1, 9.20.
  2. petit Jean est le nom le plus fréquent donné à Maria Valtorta. Voir son explication en 70.8/9 et en 638.2.

Notas

  1. do Livro, ao qual seguem (em apoio aos passos citados por: Matteo 1,16.19; 2, 13.20) citações de: Génesis 2,24; 3,17; 17,15; 19,15; Rute 4,10; 1 Samuel 1,1-2.19; 2,20; 2 Samuel 11,27; Tobias 1,9.20.
  2. pequeno João, é o mais recorrente entre os nomes dados a Maria Valtorta. A sua explicação encontra-se em 70.8/9 e em 638.2.