406.1
Je vois Jésus assis dans la cour intérieure d’une maison d’aspect convenable sans être luxueuse. Il paraît très fatigué. Il s’est installé sur un banc de pierre situé près d’un puits aux rebords peu élevés, que recouvre l’arceau d’une tonnelle verte. Les grains de raisin commencent à peine à se former. Leur fleur doit être tombée depuis peu et ils ressemblent à des grains de mil suspendus à des pédoncules verts. Jésus tient sur son genou droit la pointe du coude droit, et il appuie son menton dans le creux de la main. Parfois, comme pour trouver une position plus confortable, il appuie son bras replié sur le rebord du puits et sa tête repose sur son bras, comme s’il voulait dormir. Ses cheveux voilent alors son visage fatigué qui, sans cela, paraît pâle et sérieux entre ses boucles d’un blond roux.
Les mains enfarinées, une femme va et vient, passant d’une pièce de la maison à un cagibi situé du côté opposé de la cour et où doit se trouver le four. Chaque fois, elle regarde Jésus, mais elle ne trouble pas son repos. Le soir doit approcher, car le soleil effleure à peine le haut de la terrasse au-dessus du toit, de moins en moins, jusqu’à ce qu’il la quitte.