Os Escritos de Maria Valtorta

462. Discours et guérisons aux sources

462. Discurso e cura nas nascentes termais

462.1

Le lac n’est qu’une énorme sardoine insérée dans le chaton des collines qu’éclairent très faiblement les étoiles, car la lune est déjà couchée. Jésus est seul dans le pavillon vert, la tête appuyée sur ses avant-bras, posés sur la table près de la lampe dont la lueur agonise. Mais il ne dort pas. De temps à autre, il lève la tête, regarde encore, sur la table, les feuilles dépliées que recouvre la lampe et, de nouveau, il incline la tête sur ses avant-bas.

Le silence est absolu. Le lac lui-même semble dormir dans le calme accablant de la nuit. Puis voilà, en même temps, un bruissement du vent dans les feuillages, le claquement solitaire d’une vague sur la rive, un changement dans la nature, comme un réveil des éléments. La pâle clarté de l’aube qui pointe à peine est déjà une lueur, bien que l’œil ne s’en aperçoive pas encore quand il regarde le jardin désert. C’est le miroir du lac qui donne un reflet de ce retour de la lumière, parce que sa teinte foncée se fait plus claire, et lentement, par le reflet du ciel où l’aurore s’annonce, il passe de la couleur du plomb au gris-ardoise, puis au gris-fer pour prendre une nuance d’opale ; et enfin le voilà qui reflète le ciel dans ses eaux d’un bleu paradisiaque.

462.2

Jésus se lève, rassemble les feuilles, prend la lampe qui s’est éteinte au premier souffle de la brise et se dirige vers la maison. Il rencontre une servante qui s’incline, puis un jardinier qui se dirige vers les parterres ; ils se saluent mutuellement. Il entre dans l’atrium où les autres serviteurs commencent leurs premiers travaux.

« Paix à vous. Pouvez-vous appeler mes disciples ?

– Ils sont déjà levés, Seigneur, et le char pour les femmes est prêt. Jeanne aussi est levée. Elle se tient dans l’atrium intérieur. »

Jésus traverse la maison pour se rendre à l’atrium, qui se trouve du côté de la rue. Effectivement, tous sont rassemblés là.

« Partons. Mère, que le Seigneur soit avec toi. Marie, avec toi aussi, et que ma paix vous accompagne. Adieu, Simon. Porte ma paix à Salomé et aux enfants. »

Jonathas ouvre le lourd portail. Dans la rue se trouve le char couvert. Complètement déserte, la rue, entre les maisons, n’est pas encore très éclairée. Les femmes montent avec leur parent dans le char, qui s’éloigne.

« Nous aussi, mettons-nous en route immédiatement. André, cours en avant là où sont les barques et dis aux employés de nous rejoindre à Tarichée.

– Comment ? Nous y allons à pied ? Nous arriverons tard…

– Peu importe. Allez de l’avant pendant que je prends congé de Jeanne. »

Les apôtres s’éloignent…

« Je te suis, Seigneur, ou plutôt je te précède, car je pars avec la barque.

– Tu devras attendre longtemps…

– Cela ne compte guère. Laisse-moi venir.

– Qu’il en soit comme tu veux. Kouza est absent ?

– I1 n’est pas rentré, Seigneur.

– Tu lui diras que je le salue, et que je l’exhorte à être juste. Caresse pour moi les enfants. Et… toi qui as compris le Maître, fais comprendre à Kouza qu’il est dans l’erreur, et avec lui tous ceux qui veulent faire du Christ un roi temporel. »

Jésus aussi sort sur le chemin et rejoint rapidement les apôtres.

« Prenons la direction d’Emmaüs. Beaucoup de malheureux vont aux sources, les uns pour obtenir la guérison, d’autres pour y trouver quelque secours.

– Mais nous n’avons pas la moindre piécette » objecte Jacques, fils de Zébédée.

Jésus ne répond pas.

462.3

De minute en minute, la foule remplit les rues, et on distingue deux catégories de personnes bien différentes. Il y a des gens du peuple, maraîchers, marchands, serviteurs, esclaves, qui se hâtent vers les marchés, et de riches jouisseurs qui, en litière ou à cheval, se rendent eux aussi aux sources, que je suppose être thermales puisqu’elles doivent guérir.

Tibériade doit être assez cosmopolite, car on reconnaît des habitants de diverses nations : des Romains alourdis par leur vie oisive et vicieuse, des Grecs pomponnés et certainement pas moins licencieux que les Romains — mais le masque que leur laisse le vice n’a pas la même expression que celui des Romains —, des gens de la côte phénicienne, des Hébreux, pour la plupart âgés. Accents, langues, vêtements diffèrent. On voit quelques pâles visages de malades, hommes ou femmes, ou des visages las de patriciennes… et aussi des mines de bons vivants des deux sexes qui avancent en groupes, les uns à cheval, près des litières, les autres en litière, se livrant à des railleries, à des discussions sur des sujets futiles, faisant des paris…

La route est belle, ombragée par de grands arbres qui laissent voir, dans les intervalles de leurs troncs, d’un côté le lac, de l’autre la campagne. Le soleil, maintenant levé, ravive les teintes des eaux et de la végétation.

Plusieurs se retournent pour regarder Jésus et un murmure suit son passage : paroles admiratives des femmes, plaisanteries des hommes — parfois méprisantes —, ronchonnements, ou même quelques plaintes que Jésus accueille, les seules auxquelles il prête attention et qu’il exauce.

Quand il rend leur agilité aux membres d’un Tyrien, ankylosés par l’arthrite, l’indifférence ironique de plusieurs païens est ébranlée.

« Oh ! » s’écrie un vieux Romain au visage boursouflé de noceur. « Oh ! c’est beau de guérir ainsi. Je l’appelle.

– Il ne le fera pas pour toi, vieux Silène. Que voudrais-tu faire, une fois guéri ?

– Revenir à la jouissance !

– Alors, inutile d’aller trouver le triste Nazaréen.

– J’y vais, et je parie tout ce que je possède que…

– Ne parie pas. Tu vas perdre.

– Laisse-le parier : il est encore ivre. Nous profiterons de son argent. »

462.4

Le vieil homme descend en titubant de la litière. Il rejoint Jésus, qui écoute une mère juive lui parler de sa fille, une fillette exsangue qu’elle conduit par la main.

« N’aie pas peur, femme. Ta fille ne va pas mourir. Retourne chez toi. Ne la conduis pas aux sources. Elle n’y trouverait pas la santé du corps, et perdrait la pureté de son âme. Ce sont des lieux d’une licence dégradante »

Il dit cela à haute voix, de façon que tous l’entendent.

« J’ai foi, Rabbi. Je retourne chez moi. Bénis tes servantes, Maître. »

Jésus les bénit et il est sur le point de s’éloigner.

Le Romain le tire par son vêtement :

« Guéris-moi » ordonne-t-il.

Jésus le regarde et demande :

« Où ? »

Les Romains, et avec eux des Grecs et des Phéniciens, se sont rassemblés et ils ricanent et parient. Des juifs, qui se sont écartés en murmurant : « Profanation ! Anathème ! » et d’autres mots du même genre, s’arrêtent pourtant, par curiosité…

« Où ? » demande encore Jésus.

– De partout, je suis malade… Hi ! hi ! hi ! »

Je ne sais s’il rit ou s’il pleure, tant est étrange le cri qui lui sort de la bouche. On dirait que la graisse flasque, que lui ont laissée des années de vice, gêne jusqu’à ses cordes vocales. L’homme énumère ses infirmités et dit sa peur de mourir.

Jésus le regarde sévèrement et répond :

« En effet, tu dois craindre la mort car tu t’es tué toi-même. »

Et il lui tourne le dos. L’autre cherche à le rattraper par son vêtement pendant que l’assistance ricane, mais Jésus se libère et s’éloigne.

« Pouce vers le bas, Appius Fabius ! Pouce vers le bas ! Celui que l’on appelle le roi des juifs ne t’a pas fait grâce. Donne-nous ta bourse, tu as perdu ton pari. »

Grecs et Romains font du vacarme en entourant l’homme déçu. Ce dernier les écarte en les bousculant et se met à courir, aussi vite qu’il le peut — obèse comme il l’est —, en relevant son vêtement et en titubant de toute sa masse graisseuse. Mais il trébuche et tombe dans la poussière au milieu des éclats de rire de ses amis, qui le traînent près d’un arbre, contre le tronc duquel l’homme ivre se serre en pleurant, avec le hoquet stupide des ivrognes.

462.5

Les sources sont certainement proches, car la foule est de plus en plus dense, affluant de routes nombreuses vers un seul endroit. Il règne dans l’air une odeur d’eaux sulfureuses.

« Nous descendons vers la rive pour éviter ces gens impurs ? demande Pierre.

– Ils ne sont pas tous impurs. Il y a parmi eux beaucoup de juifs » dit Jésus.

Les voilà arrivés aux Thermes : c’est une série d’édifices de marbres blancs, en face du lac, séparés par des avenues et en retrait du lac, que borde une vaste place plantée d’arbres sous lesquels circulent ceux qui sont arrivés, en attendant le bain, ou pour réagir après le bain. Des têtes de méduses en bronze, qui font saillie dans le mur d’un édifice, projettent des eaux fumantes dans une vasque de marbre. Celle-ci est blanche à l’extérieur, et rougeâtre à l’intérieur, comme si elle était recouverte de fer rouillé. De nombreux juifs vont aux sources, et boivent l’eau minérale avec des coupes. Je ne vois que des Hébreux le faire, et à ce pavillon. Je crois deviner que les juifs fidèles ont voulu avoir un endroit particulier pour éviter les contacts avec les païens.

De nombreux malades attendent les soins sur des brancards et, à la vue de Jésus, plusieurs crient :

« Jésus, Fils de David, aie pitié de moi. »

Jésus se dirige vers eux : paralytiques, arthritiques, ankylosés, atteints de fractures, dont les os ne se ressoudent pas, malades d’anémie, d’affections glandulaires, femmes flétries avant l’âge, enfants prématurément vieillis… Il y a encore, sous les arbres, des mendiants qui se lamentent et demandent l’aumône.

Jésus s’arrête près des malades. La rumeur se répand que le Rabbi s’apprête à parler et à guérir. Les gens, même les étrangers, s’approchent pour voir.

Jésus regarde tout autour de lui. Il sourit en voyant sortir le Grec envoyé par Syntica, les cheveux encore humides de la douche qu’il a prise. Il élève tout à coup la voix pour se faire entendre :

« La miséricorde ouvre les portes à la grâce. Soyez miséricordieux pour obtenir miséricorde. Tous les hommes sont pauvres en quelque chose : les uns manquent d’argent, pour d’autres ce sont les affections, la liberté, la santé, et tous les hommes ont besoin de l’aide de Dieu, qui a créé l’univers et qui peut, lui, le Père unique, secourir ses enfants. »

Il fait une pause comme pour donner aux gens le temps de choisir entre l’écouter ou se rendre aux bains. Mais la plupart délaissent les bains. Juifs et païens se pressent pour l’entendre. Des Romains sceptiques dissimulent leur curiosité sous des plaisanteries :

« Aujourd’hui, il ne manque rien pour que ce lieu ressemble aux Thermes romains : il y a même un rhéteur ! » disent-ils.

Le Grec Zénon fend la foule en s’écriant :

« Par Zeus ! J’allais me rendre à Tarichée, et c’est ici que je te trouve ! »

462.6

Jésus reprend :

« Hier, on m’a dit : “ C’est difficile de suivre ce que tu fais. ” Non, ce n’est pas difficile. Ma doctrine se base sur l’amour, et il n’est jamais difficile de suivre l’amour. Que prêche ma doctrine? Le culte d’un Dieu vrai, l’amour pour notre prochain. L’homme, cet éternel enfant, a peur des ombres, et il suit des chimères parce qu’il ne connaît pas l’amour. L’amour est sagesse et lumière. Il est sagesse parce qu’il s’abaisse pour instruire, il est lumière parce qu’il vient pour éclairer. Là où se trouve la lumière, les ombres disparaissent, et là où est la sagesse, les chimères périssent. Parmi ceux qui m’écoutent, il y a des gentils. Ils disent : “ Où est Dieu ? ” Ou bien : “ Qui nous prouve que ton Dieu est le vrai ? ” Ou encore : “ De quelle façon nous assures-tu que tes paroles sont véridiques ? ” Les gentils ne sont pas les seuls à me faire cette objection. D’autres aussi me demandent : “ Par quel pouvoir fais-tu cela ? ” Par le pouvoir qui me vient du Père, du Père qui a mis toute chose au service de l’homme, sa créature préférée, et qui m’envoie pour instruire les hommes, mes frères. Le Père, qui a donné aux entrailles du sol le pouvoir de guérir par les eaux des sources, peut-il avoir limité la puissance de son Christ ? Et qui, quel Dieu sinon le Dieu vrai, peut accorder au Fils de l’homme d’accomplir les prodiges qui réparent les membres détruits ? Dans quel temple d’idoles voit-on que les aveugles recouvrent la vue et les paralytiques le mouvement ? Dans quel temple les mourants, sur le “ je le veux ” d’un homme, se redressent-ils en meilleure santé que les bien-portants ? Eh bien, moi, pour glorifier le Dieu vrai, et pour que vous le connaissiez et le louiez, je dis à tous ceux qui sont rassemblés ici, quelles que soient leur race et leur religion, qu’ils obtiendront la santé qu’ils demandent aux eaux, et qu’ils l’auront par moi. Je suis l’Eau vive qui donne la vie du corps et celle de l’âme à ceux qui croient en moi, et qui accomplissent des œuvres de miséricorde d’un cœur droit. Je ne demande rien de difficile : seulement un mouvement de foi et un mouvement d’amour. Ouvrez votre cœur à la foi. Ouvrez votre cœur à l’amour. Donnez pour posséder. Offrez de pauvres pièces de monnaie pour obtenir l’aide de Dieu. Commencez par aimer vos frères. Sachez faire preuve de miséricorde. Les deux tiers d’entre vous sont malades à cause de leur égoïsme et de leur concupiscence. Abattez l’égoïsme, réfrénez vos passions. Vous y gagnerez en santé physique et en sagesse. Rabaissez votre orgueil, et vous recevrez les bienfaits du vrai Dieu. Je vous demande l’obole pour les pauvres, puis je vous ferai le don de la santé. »

462.7

Jésus relève un pan de son manteau et le tend pour recevoir les pièces de monnaie. Celles que païens et juifs s’empressent d’y jeter sont nombreuses. Mais il arrive aussi des bagues et d’autres bijoux qu’y jettent avec insouciance des dames romaines. Lorsqu’elles s’approchent de Jésus, elles le regardent, et il en est qui lui murmurent quelque parole, à laquelle Jésus acquiesce ou répond brièvement.

L’offrande est terminée. Jésus appelle les apôtres pour qu’ils lui amènent les mendiants et, aussi vite que le trésor s’était constitué, le voilà dispersé jusqu’au dernier sou. Il reste des bijoux que Jésus rend aux donatrices, car personne ici n’est à même de les échanger contre de l’argent. Pour les consoler, il leur dit :

« Le désir vaut l’acte. L’offrande est aussi précieuse que si elle avait été distribuée, car Dieu regarde à l’intention de l’homme. »

Puis il se redresse et s’écrie :

« De qui me vient la puissance ? Du vrai Dieu. Père, resplendis en ton Fils. C’est en ton nom que j’ordonne aux malades : allez ! »

Voici maintenant ce spectacle que j’ai si souvent vu : les malades se lèvent, les estropiés se redressent, les paralytiques bougent, les visages se colorent, les yeux s’illuminent, tout cela accompagné du cri des hosannas, des louanges des Romains parmi lesquels il y a deux femmes et un homme guéris, qui, voulant imiter les juifs mais n’arrivant pas à s’humilier comme eux pour baiser les pieds du Christ, s’inclinent, saisissent un pan de son vêtement et le baisent.

Puis Jésus s’éloigne pour se soustraire à la foule, mais il n’y parvient pas, car, hormis quelque païen buté ou quelque juif à l’obstination encore plus coupable, tout le monde le suit sur la route qui mène à Tarichée.

462.1

O lago parece muito com uma pedra sardônica, encastoada por entre as colinas, pouco visível sob a claridade das estrelas, após o ocaso da lua. Jesus está sozinho no quiosque verde com a cabeça reclinada sobre os antebraços pousados sobre a mesa, perto da lâmpada, que está dando suas últimas palpitações. Mas Ele não está dormindo. De vez em quando, levanta a cabeça, olha de novo as folhas que estão desdobradas sobre a mesa, conservadas estendidas pelo peso da lâmpada posta por sobre elas e pelos antebraços postos por baixo, reclinando depois de novo a cabeça.

O silêncio é completo. Também o lago parece estar dormindo, em uma calmaria sufocante. Depois, ao mesmo tempo, um sussurro de vento começa por entre as copas, um bofetão é dado pela onda contra a praia. Há uma mudança na natureza, eu diria, um ranger de elementos que se despertam uns aos outros. O que ainda não era luz, antes do romper da aurora, já se revela agora como uma luz, ainda que os olhos não a percebam por enquanto, ao lançarem seus olhares por sobre o jardim deserto. É o espelho do lago que dá início a esse renascer da luz, por que sua cor sardônica negra, plúmbea, torna-se mais clara e, lentamente, começa a refletir o céu, que já vai clareando, que do plúmbeo vai passando para um cinzento-ardósia e em seguida para um opala e, por fim, ei-lo todo azulado, formando com suas águas um espetáculo de Paraíso.

462.2

Jesus põe-se de pé, apanha as folhas, pega a lâmpada, que se apagou ao primeiro sopro da brisa, e se dirige para casa. Encontra uma das servas, que se inclina. Depois um jardineiro, que ia se dirigindo para os canteiros, e com o qual troca saudações, entra no átrio onde os outros servos estão fazendo suas tarefas.

– A paz esteja convosco. Poderíeis chamar os meus?

– Eles já se levantaram, Senhor. E o carro para as mulhertes já está pronto. Joana também já se levantou. Ela está no átrio interno.

Jesus vai, atravessando a casa, ao átrio que fica ao lado da estrada. E, de fato, lá estão todos reunidos.

– Vamos. Minha Mãe, o Senhor esteja contigo. Maria, também contigo, e a minha paz vos acompanhe. Adeus, Simão. Leva a minha paz a Salomé e aos meninos.

Jônatas abre o pesado portão. Na estrada está o carro coberto. A rua, por entre as casas, ainda não está bem exposta à luz, e não há ninguém nela. As mulheres sobem com o seu parente e o carro se põe a caminho.

– Vamos logo, nós também. André, vai correndo tu na frente até o lugar onde estão as barcas, dize aos empregados que vão encontrar-se conosco em Tariqueia.

– Como? E nós vamos a pé? Chegaremos tarde…

– Não importa. Ide à minha frente, enquanto Eu vou despedir-me de Joana.

Os apóstolos se põem a caminho…

– Eu te acompanho, Senhor. Ou melhor: eu irei à tua frente, porque terei que vir com a barca.

– Terás que esperar muito tempo…

– Não tem importância. Deixa-me ir.

– Seja como queres. Cusa não está?

– Ele não voltou para casa, Senhor.

– Tu lhe dirás que Eu o saúdo e exorto para que seja justo. Acaricia os meninos por Mim. E… tu, que compreendeste bem o teu Mestre, procura convencer Cusa de que ele está errado, e, com ele, todos os que querem fazer do Cristo um rei temporal.

Também Jesus sai para a estrada e logo alcança os apóstolos.

– Vamos pela estrada de Emaús. Muitos infelizes vão às fontes, uns para procurar cura, outros para conseguir socorro.

– Mas nós não temos nem um trocado… –observa Tiago de Zebedeu.

Jesus não responde.

462.3

As ruas vão-se enchendo de gente, de um minuto para o outro, com duas classes de pessoas muito diferentes. Isto é, de hortelãos, vendedores, escravos, populares, que se apressam para chegar à feira, por um lado, e, por outro, os ricos gozadores que, em liteiras, ou montados a cavalo, que vão indo, também. Eles, para as fontes, que eu suponho serem de águas termais, à procura da cura.

Tiberíades deve mesmo ser um pouco cosmopolita, porque entre os turistas, veem-se pessoas de diversas nacionalidades. Há romanos, gordos e pesados, por causa de sua vida ociosa e viciada, os gregos embelezados, e certamente não menos licenciosos do que os romanos, mas com uma máscara deixada neles pelo vício, diferente na expressão da dos latinos, das pessoas da costa fenícia, dos hebreus em sua maior parte anciãos, as modulações das vozes, as línguas, as vestes diferentes e um ou outro rosto de homem ou de mulher doentes, ou as feições cansadas das patrícias… e até rostos de gozadores dos dois sexos, que vão à frente em grupos, uns a cavalo, perto das liteiras, outros nas liteiras, gracejando, discutindo sobre assuntos fúteis, fazendo apostas…

A estrada é bonita. Uma avenida sombreada que une os entremeios dos fustes das colunas, deixa ver o lago, de um lado, e os campos, do outro. O sol que já surgiu, reaviva as cores das águas e das árvores.

Muitos se viram, a fim de olhar para Jesus, e um sussurro o acompanha. Há palavras de admiração por parte das mulheres, sátiras da parte dos homens, algumas vezes até escárnios, outras vezes resmungos, e, outras ainda, a súplica de algum sofredor a quem Jesus acolhe, as únicas acolhidas entre as muitas, às quais concede graças.

Quando Ele torna ágeis de novo os membros anquilosados pela artrite de alguém de Tiro, a indiferença irônica de muitos gentios fica estremecida.

– Eh! –exclama um velho romano, que tem um rosto e uma papada de frequentador de orgias–. Eh! Curar assim é bom. Eu vou chamá-lo.

– Para ti, Ele não faz, velho Sileno. Que irias fazer, se ficasses curado?

– Iria gozar de novo.

– Então, será inútil ir procurar o Nazareno.

– Eu vou e aposto o que tenho que…

– Não apostes. Tu perdes.

– Deixa-o apostar. Ainda está bêbado. Vamos gozar com o seu dinheiro.

462.4

O velho cambaleante desce da liteira e alcança Jesus que está atendendo a uma mãe hebreia, que lhe fala de sua filha, uma menina muito enfraquecida, por ela levada pela mão.

– Não tenhas medo, mulher. Tua filha não morrerá. Volta para tua casa. Não a leves às termas. Lá ela não adquiriria a saúde do corpo e perderia a pureza da alma. São lugares licenciosos e degradantes.

E diz isso bem alto, de tal modo que todos o ouçam.

– Eu tenho fé, Rabi. Vou voltar para minha casa. Abençoa às tuas servas, Mestre.

Jesus as abençoa e vai tomar seu caminho. Mas o romano o puxa pela veste:

– Cura-me –ordena ele.

Jesus olha para o homem e pergunta:

– Onde?

Os romanos, e com eles uns gregos e fenícios se reuniram, sorriem escarninhamente, e estão apostando. Uns israelitas se afastam de lá, murmurando: “Profanação! Anátema!”, e outras palavras desse gênero, mas pararam, cheios de curiosidade…

– Onde? –pergunta Jesus.

– Por toda parte. Estou doente… Ih! Ih! Ih!

Não sei se ele está rindo ou chorando, de tão estranho que é o ruído que lhe sai da boca. Parece que aquela gordura balofa que se foi acumulando nele, depois de anos de vício, lhe esteja oprimindo até as cordas vocais. O homem vai contando as suas doenças e diz qual o seu medo de morrer.

Jesus olha para ele com severidade e responde:

– Tens razão de ter medo da morte, porque mataste a ti mesmo.

E lhe vira as costas. O homem procura segurá-lo de novo pelas vestes, enquanto os presentes escarnecem dele. Mas Jesus se livra daquele embaraço, e vai-se embora.

– Polegar virado, Apio Fábio! Polegar virado! O chamado rei dos hebreus não te agraciou. Dá-nos tua bolsa. Perdeste a aposta.

Gregos e romanos fazem um grande barulho, rodeando o burlado que, com um empurrão, os afasta, se põe a correr quanto pode, pois, obeso como ele está, e tendo sungado as vestes, vai cambaleando sob o peso de toda aquela sua carga de gordura. Mas ele tropeça e cai na poeira, no meio das gargalhadas dos seus amigos, que o arrastam para perto de uma árvore, contra cujo tronco o bêbado se agarra, chorando, com aquele choro galhofeiro, próprio dos bêbados.

462.5

Com certeza as fontes já estão próximas, porque a multidão vai aumentando cada vez mais, dirigindo-se de diversas estradas para um mesmo lugar. O cheiro das águas sulfurosas já está pesando no ar.

– Vamos descer para a margem a fim de evitar esses imundos?

–pergunta Pedro.

– Nem todos são imundos, Simão. Muitos de Israel também estão no meio deles –diz Jesus.

Chegaram às termas. Uma série de edifícios brancos de mármore, separados por avenidas e virados para o lago, mas separados dele por uma espécie de vasta esplanada arborizada e, sob a sombra das árvores passeiam, os que esperam sua vez para o banho, ou para a reação depois dele. Algumas cabeças de medusa feitas de bronze, salientes sobre o muro de um edifício, lançam água quente em um tanque de mármore, que é branco por fora, mas avermelhado no interior, como se estivesse recoberto de ferrugem. Muitos hebreus vão às fontes e, com uns cálices, bebem a água mineral. Eu vejo somente os hebreus fazendo isso, e só neste pavilhão. Penso estar adivinhando que os israelitas observantes terão querido um lugar próprio para evitar contatos com os gentios.

Muitos doentes estão sobre padiolas à espera da cura, muitos, vendo Jesus, gritam:

– Jesus, Filho de Davi, tem piedade de mim.

Jesus se dirige a eles. Paralíticos, artriticos, anquilosados, fraturados, cujos ossos não se soldam, doentes de anemias, das glândulas, mulheres envelhecidas antes do tempo, meninos tornados adultos antes do tempo. E depois, por baixo das árvores, mendigos que se lamentam, pedindo esmola.

Jesus para perto dos doentes. Espalha-se a notícia de que o Rabi vai falar e curar. As pessoas, mesmo as de outras raças, se aproximam para ver.

Jesus olha ao redor de Si. Sorri, ao ver sair, ainda com os cabelos úmidos pelo banho de ducha, o grego que lhe foi mandado por Síntique. O Mestre eleva a voz para fazer-se ouvir:

– A misericórdia abre as portas para a graça. Sede misericordiosos e obtereis misericórdia. Todos os homens são pobres em alguma coisa: uns em moedas, outros em afetos, outros na liberdade, outros na saúde. E todos os homens têm necessidade da ajuda de Deus, que criou o universo, que pode, como único Rei, socorrer aos seus filhos.

Ele faz uma pausa, como para dar tempo aos ouvintes de escolherem se vão querer ouvir, ou se querem ir aos banhos. Mas os banhos são deixados de lado pela maior parte. Israelitas ou gentios se aglomeram para ouvir, e alguns romanos escondem sua curiosidade com uma brincadeira, dizendo:

– Hoje não falta nem um reitor para fazer deste lugar umas termas romanas.

O grego Zenon abre ala no meio da multidão, gritando:

– Por Zeus! Eu estava para ir a Tariqueia, e te encontro aqui!

462.6

Jesus continua:

– Ontem me foi dito: “É difícil fazer isso que Tu fazes.” Não. Não é difícil. A minha doutrina se fundamenta no amor, e o amor não é dificil se ter. Que é que prega a minha doutrina? O culto de um verdadeiro Deus, o amor ao nosso próximo. O homem, esse eterno menino, tem medo das sombras, segue as quimeras, porque não conhece o amor. O amor é sabedoria e luz. É sabedoria, porque desce para instruir. É luz porque vem para iluminar. Lá onde há luz, cessam as sombras, onde há sabedoria, morrem as quimeras. Entre os que escutam há gentios. Esses dizem: “Onde está Deus?” Dizem: “Tu me garantes que o teu Deus seja o verdadeiro?” Dizem: “Com que nos garantes que és verdadeiro em tuas palavras?” Não são somente os gentios que dizem isso. Outros também me perguntam: “Como podes fazer estas coisas?” Com o poder que me vem do Pai, que colocou todas as coisas a serviço do homem, sua criatura predileta, e que me manda instruir os homens, meus irmãos. Pode o Pai, que deu às visceras deste solo o poder de tornar medicinais as águas das fontes, ter delimitado o poder do seu Cristo? E quem como Deus, a não ser o Deus verdadeiro, pode conceder ao Filho do homem, que faça os prodígios que recriam os membros destruídos? Em que templo de ídolos já se viu cegos recuperando a vista, paralíticos em movimento, em qual deles já foram vistos moribundos que, diante do “eu quero” de um homem, surgem mais sãos do que os sãos? Pois bem. Eu, para dar louvor ao Deus verdadeiro, para fazer que Ele por vós seja conhecido e louvado, digo a estes aqui reunidos, seja qual for a sua raça e religião, que terão a saúde que vieram pedir às águas, mas a obterão de Mim, que sou a Água viva, que dou a vida do corpo e do espírito a quem crê em Mim e pratica a misericórdia com reto coração. Eu não peço coisas difíceis. Peço um movimento de fé e um de amor. Abri o coração para a fé. Abri o coração para o amor. Dai para terdes. Dai aos pobres moedas para terdes a ajuda de Deus. Começai a amar os irmãos. Sabei ter misericórdia. Dois terços de dentre vós estão doentes por causa do egoísmo e da concupiscência. Acabai com o egoísmo, refreai a concupiscência. Ganhareis em saúde física e em sabedoria. Abatei a soberba. E sereis beneficiados pelo verdadeiro Deus. Eu vos peço a esmola para os pobres, depois vos farei o presente da saúde.

462.7

Jesus levanta uma aba do manto e a estende para receber as esmolas. São muitas as moedas que os pagãos e os israelitas se apressam em jogar-lhe. E não são somente moedas é que lhe são dadas, mas também anéis e outras jóias jogadas despreocupadamente pelas mulheres romanas que, ao chegarem perto de Jesus, ficam olhando para Ele, e algumas murmuram certas palavras, que Jesus aprova ou responde brevemente.

A oferta terminou. Jesus chama os apóstolos para que conduzam até Ele os mendigos e, com a mesma rapidez com que aquele pecúlio se havia formado, eis que ele desaparece até à última moeda. Sobram as jóias, que Ele devolve às doadoras, porque no lugar não há quem as adquira, trocando-as por moedas. E, para consolar as doadoras, Ele lhes diz:

– O desejo tem o mesmo valor que o ato. A oferta feita é preciosa, como se tivesse sido distribuída, porque Deus vê o pensamento do homem.

Depois, Ele se põe de pé, e grita:

– De quem me vem o poder? Do verdadeiro Deus. Pai, faze que resplendas no teu Filho. Em teu Nome, Eu ordeno às doenças: ide-vos embora!

Já são muitas as vozes dos doentes que se levantam sãos, dos aleijados que se põem de pé, dos paralíticos que se movem, dos que enchem-se de vida e cor os rostos, dos olhos que agora brilham, dos gritos de hosana, das felicitações entre os romanos, entre os quais há duas mulheres e um homem que ficaram sãos e querem imitar os curados de Israel, não conseguindo ainda humilhar-se como os hebreus, beijando os pés do Cristo, se inclinam, pegam uma das abas do manto e a beijam.

Depois, Jesus se afasta dali, vai saindo do meio do povo. Mas não consegue sair, porque, ao menos um ou outro gentio, ou algum hebreu ainda culpavelmente obstinado, todos o vão acompanhando pela estrada que vai para Tariqueia.