Os Escritos de Maria Valtorta

486. Au Temple pour la fête des Tentes.

486. No Templo, para a festa dos Tabernáculos.

486.1

Jésus entre dans le Temple, en compagnie de ses apôtres et de très nombreux disciples que je connais au moins de vue. Tout derrière, mais déjà unis au groupe, comme s’ils voulaient montrer qu’ils désirent être considérés comme des disciples du Maître, je vois des visages nouveaux, tous inconnus, hormis ce finaud de Grec[1] venu d’Antioche. Il discute avec les autres, peut-être des païens comme lui, et alors que Jésus et les disciples se dirigent vers la Cour des Juifs, lui, et ceux qui parlent avec lui, s’arrêtent dans la Cour des Païens.

Naturellement, l’entrée de Jésus dans le Temple bondé ne passe pas inaperçue. Un nouveau murmure s’élève comme d’un essaim qu’on a dérangé, et couvre les voix des docteurs qui donnent leurs leçons sous le Portique des Païens. Les enseignements sont suspendus comme par enchantement, et les élèves des scribes courent dans tous les sens porter la nouvelle de l’arrivée de Jésus de sorte que, quand il pénètre dans la seconde enceinte où se trouve l’Atrium des Juifs, plusieurs pharisiens, scribes et prêtres se sont déjà groupés à l’affût. Mais tant qu’il prie, ils ne lui disent rien et ne s’approchent même pas de lui. Ils se contentent de le surveiller…

Puis Jésus revient au Portique des Païens, et ils en font autant. La troupe des malintentionnés augmente comme celle des curieux et des bien intentionnés. Et des murmures à mi-voix courent. De temps à autre, une remarque est faite à haute voix : “ Vous voyez bien qu’il est venu ? C’est un juste : il ne pouvait manquer la fête. ” Ou bien : “ Qu’est-il venu faire ? Dévoyer encore plus le peuple? ” Ou encore : “ Vous êtes contents, maintenant ? Vous voyez à présent où il est ? Vous l’avez tant demandé ! ”

Voix isolées et aussitôt éteintes, étouffées dans la gorge par les regards explicites des disciples ou des partisans qui, par leur amour même, menacent les ennemis haineux. Voix ironiques, fielleuses, qui lancent une giclée de venin et se calment par crainte du peuple. Puis vient le silence de cette foule, après une manifestation significative en faveur du Maître, car elle redoute les représailles des puissants. La peur réciproque règne…

Le seul à ne rien craindre, c’est Jésus. Il marche paisiblement, avec majesté, vers le lieu où il veut aller, un peu absorbé, et pourtant prêt à sortir de sa concentration pour caresser un enfant qu’une mère lui présente, ou pour sourire à un vieillard qui le salue en le bénissant.

486.2

Dans le Portique des Païens se trouve Gamaliel, debout au milieu d’un groupe d’élèves. Les bras croisés, dans son splendide vêtement très ample et d’une blancheur éclatante — il paraît d’ailleurs d’autant plus blanc qu’il se détache sur le rouge foncé de l’épais tapis étendu sur le sol à cet endroit —, il semble réfléchir, la tête un peu inclinée, et ne pas s’intéresser à ce qui se passe. Parmi ses disciples, au contraire, c’est l’agitation que provoque la plus grande curiosité. Un élève, petit de taille, va jusqu’à monter sur un haut tabouret pour mieux voir.

Mais quand Jésus arrive à la hauteur de Gamaliel, le rabbi lève la tête et ses yeux profonds, sous son front de penseur, se fixent un instant sur le visage paisible de Jésus. C’est un regard scrutateur, angoissant et angoissé. Jésus le sent et se retourne. Il le regarde lui aussi. Ce sont deux éclairs : des yeux très noirs et des yeux de saphir s’entrecroisent, le regard de Jésus, ouvert, doux, qui se laisse scruter, et celui de Gamaliel impénétrable, qui essaie de connaître et de décrypter le mystère de la vérité — pour lui, ce Rabbi galiléen est un mystère — mais est pharisaïquement jaloux de sa pensée, de sorte qu’il se ferme à toute recherche qui ne soit pas de Dieu. Tout cela se passe en un instant. Puis Jésus poursuit son chemin, et le rabbi Gamaliel baisse de nouveau la tête, sourd à toutes les questions franches, impatientes, de certains de ceux qui l’entourent, ou sournoises et haineuses des autres : “ C’est lui, maître ? Qu’en dis-tu ? ”, “ Bien ! Quel est ton jugement ? Qui est-il ? ”

Jésus se dirige vers la place qu’il s’est choisie. Oh ! Il n’y a pas de tapis sous ses pieds ! Il n’est même pas sous le portique. Il est simplement adossé à une colonne, debout sur la marche la plus haute, au fond du portique. C’est la moins bonne place. Tout autour, les apôtres, les disciples, des partisans, des curieux. Plus loin, des pharisiens, des scribes, des prêtres, des rabbis. Gamaliel ne quitte pas sa place.

486.3

Jésus se met à prêcher pour la centième fois la venue et la préparation du Royaume de Dieu. Et je pourrais dire qu’il répète avec plus de puissance les mêmes idées exposées, presque à la même place, vingt ans auparavant[2]. Il parle de la prophétie de Daniel, du Précurseur prédit par les prophètes, il rappelle l’étoile des Mages, le massacre des Innocents. Et, après ces préambules destinés à montrer les signes de la venue du Christ sur la terre, il cite, pour confirmer sa venue, les signes actuels qui accompagnent le Christ enseignant, comme plus tôt les autres accompagnaient la venue du Christ incarné : il rappelle la contradiction qui l’accompagne, la mort du Précurseur, et les miracles qui se produisent continuellement, confirmant que Dieu est avec son Christ. Il n’attaque jamais ses adversaires, il semble ne pas même les voir. Il parle pour confirmer dans la foi ses disciples, pour éclairer sur la vérité ceux qui sont dans la nuit, sans qu’il y ait faute de leur part…

Une voix désagréable part de l’extrémité de la foule :

« Comment Dieu peut-il être dans tes miracles s’ils se produisent un jour défendu ? Pas plus tard qu’hier, tu as guéri un lépreux sur la route de Bethphagé. »

Jésus regarde l’interrupteur sans répondre. Il continue à parler de la libération de la puissance qui domine les hommes, et de l’instauration du Royaume du Christ, éternel, invincible, glorieux, parfait.

« Et c’est pour quand ? » demande en ricanant un scribe, avant d’ajouter : « Nous savons bien que tu veux te faire roi, mais un roi tel que toi ferait la ruine d’Israël. Où sont tes pouvoirs de roi ? Où sont tes troupes, tous tes trésors, tes alliances ? Tu n’es qu’un fou ! »

Beaucoup de ses semblables approuvent avec un rire méprisant. Un pharisien dit :

486.4

« N’agissez pas ainsi, sinon nous ne saurons pas ce qu’il entend par royaume, quelles lois aura ce royaume, comment il se présentera. Eh quoi ! Est-ce donc en un seul jour que l’ancien royaume d’Israël devint parfait comme au temps de David et de Salomon ? Ne vous rappelez-vous pas combien d’incertitudes et de périodes obscures il y eut avant la splendeur royale du roi parfait ? Pour avoir le premier roi, il fallut d’abord former l’homme de Dieu qui devait l’oindre, et par conséquent enlever sa stérilité à Anne d’Elqana et lui inspirer d’offrir le fruit de son sein. Méditez le cantique d’Anne[3]. C’est une instruction pour notre dureté et notre aveuglement : “ Personne n’est saint comme le Seigneur… Ne multipliez pas par arrogance les paroles hautaines… C’est Yahvé qui fait mourir et vivre… Il relève le pauvre… Il rend sûrs les pas de ses saints, et les impies se tairont car ce n’est pas par sa propre force que l’homme triomphe, mais par celle qui lui vient de Dieu. ” Rappelez-vous ! “ Yahvé jugera les confins de la terre, il donnera l’empire à son roi et il exaltera la puissance de son Christ. ” Le Christ des prophéties ne devait-il pas être de la race de David ? Dans ce cas, toutes les préparations, à partir de la naissance de Samuel, ne sont-elles pas des préalables au règne du Christ ? Toi, Maître, ne descends-tu pas de David, né à Bethléem? demande-t-il enfin, directement à Jésus.

– Tu l’as dit, répond brièvement Jésus.

– Alors satisfais nos intelligences. Tu vois que le silence n’est pas une bonne méthode, puisqu’il fomente les brumes du doute dans les cœurs.

– Non pas du doute, mais de l’orgueil, ce qui est plus grave encore.

– Comment ? Douter de toi est moins grave que d’être orgueilleux ?

– Oui : l’orgueil est la luxure de l’intelligence et c’est le péché le plus grand, car c’est le péché même de Lucifer. Dieu pardonne bien des fautes et sa lumière resplendit avec amour pour éclairer les ignorances et dissiper les doutes. Mais il ne pardonne pas à l’orgueil qui se moque de lui, en se prétendant plus grand que lui.

– Qui, parmi nous, dit que Dieu est plus petit que nous ? Nous ne blasphémons pas… s’écrient plusieurs.

– Vous ne l’affirmez pas par votre bouche, mais par vos actes. Vous voulez dire à Dieu : “ Il n’est pas possible que le Christ soit un Galiléen, un homme du peuple. Il n’est pas possible que ce soit lui. ” Or qu’est-ce qui est impossible à Dieu ? »

La voix de Jésus est un tonnerre. Si, au début, son aspect était plutôt humble quand il était appuyé comme un mendiant à sa colonne, il se redresse maintenant, s’écarte du pilastre, relève majestueusement la tête et son regard darde la foule. Il se tient encore sur la marche, mais c’est comme s’il était en haut d’un trône, tant est royale son attitude.

Les gens reculent, comme effrayés, et personne ne répond à la dernière question.

486.5

Puis un rabbi, petit, ridé, à l’aspect maussade comme l’est certainement son âme, demande, en faisant précéder sa question d’un rire faux et éraillé :

« Il faut être à deux pour céder à la luxure. Avec qui l’intelligence y cède-t-elle, puisqu’elle n’a pas de corps ? Comment donc peut-elle pécher par luxure ? A qui, si elle est incorporelle, s’unit-elle pour pécher ? »

Et il s’esclaffe, en laissant traîner ses mots et son rire.

« A qui ? A Satan. L’intelligence de l’orgueilleux commet la fornication avec Satan contre Dieu et contre l’amour.

– Et Lucifer, avec qui a-t-il forniqué pour devenir Satan, si Satan n’existait pas encore ?

– Avec lui-même, avec sa propre pensée intelligente et désordonnée. Qu’est-ce que la luxure, scribe ?

– Mais… je te l’ai dit ! Qui ignore ce qu’est la luxure ? Nous en avons tous fait l’expérience…

– Tu n’es pas un rabbi sage, puisque tu ne connais pas la nature véritable de ce péché universel, triple fruit du Mal. Comme le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont la triple forme de l’Amour. La luxure, c’est le désordre, scribe : un désordre guidé par une intelligence libre et consciente, qui sait que son désir est mauvais, mais veut le satisfaire quand même. La luxure est désordre et violence contre les lois naturelles, contre la justice et l’amour envers Dieu, envers nous-mêmes, envers nos frères. Toute luxure : celle de la chair comme celle qui vise les richesses et les pouvoirs de la terre, comme celle des hommes qui voudraient empêcher le Christ d’accomplir sa mission, parce qu’ils intriguent avec une ambition démesurée qui redoute en tremblant que je la frappe. »

Un grand murmure parcourt la foule. Gamaliel, resté seul sur son tapis, relève la tête et jette un regard aigu sur Jésus.

486.6

Le pharisien de tout à l’heure revient à la charge :

« Mais quand donc viendra le Règne de Dieu ? Tu n’as pas répondu…

– Quand le Christ sera sur le trône qu’Israël lui prépare, plus haut que tout trône, plus haut que ce Temple lui-même.

– Mais où est-on en train de le préparer ? Il n’y a aucun apparat… Se peut-il que Rome laisse Israël se relever ? Les aigles sont-elles donc devenues aveugles pour ne pas voir ce qui se trame ?

– Le Royaume de Dieu ne vient pas avec apparat. Seul l’œil de Dieu le voit se former, parce qu’il lit à l’intérieur des hommes. Aussi, n’allez pas chercher où se trouve ce Royaume, où il se prépare. Et ne croyez pas ceux qui vous disent : “ On conjure en Batanée, on conjure dans les cavernes du désert d’Engaddi, on conjure sur les rives de la mer. ” Le Royaume de Dieu est en vous, dans votre âme qui accueille la Loi venue des Cieux comme la loi de la vraie Patrie, la loi dont la pratique rend citoyen du Royaume. C’est pour cela qu’avant moi, Jean est venu préparer les chemins des cœurs par lesquels devait pénétrer en eux ma Doctrine. C’est par la pénitence que se sont préparés les chemins, c’est par l’amour que le Royaume se dressera et que tombera l’esclavage du péché qui interdit aux hommes le Royaume des Cieux.

– Vraiment, cet homme est grand ! Et vous dites que c’est un artisan ? » dit tout haut quelqu’un qui écoutait attentivement.

Et d’autres, juifs d’après leurs vêtements, et peut-être incités par les ennemis de Jésus, se regardent, interdits, et se tournent vers les provocateurs :

« Mais que nous avez-vous insinué ? Qui peut dire que cet homme soulève le peuple ? »

Et d’autres encore :

« Nous nous demandons ceci : s’il est vrai qu’aucun de vous ne l’a instruit, d’où tient-il une telle sagesse ? Où l’a-t-il apprise, s’il n’a jamais étudié avec un maître ? » et, s’adressant à Jésus : « Dis-nous donc où tu as trouvé cette doctrine que tu enseignes ? »

486.7

Jésus lève un visage inspiré et répond :

« En vérité, en vérité je vous dis que cette doctrine n’est pas la mienne, mais qu’elle vient de Celui qui m’a envoyé parmi vous. En vérité, en vérité je vous dis qu’aucun maître ne me l’a enseignée, et que je ne l’ai trouvée dans aucun livre vivant, ni dans aucun rouleau ou monument de pierre. En vérité, en vérité je vous dis que je me suis préparé à cette heure en écoutant le Vivant parler à mon âme. Maintenant, l’heure est venue pour moi de donner au peuple de Dieu la Parole venue des Cieux. C’est ce que je fais, et jusqu’à mon dernier soupir ; et lorsque je l’aurai exhalé, les pierres qui m’entendront et qui ne s’amolliront pas, éprouveront une crainte de Dieu plus forte que celle qu’éprouva Moïse sur le Sinaï. Et dans la crainte, avec une voix véridique, bénissant ou maudissant, les paroles de ma doctrine repoussée se graveront sur les pierres, et ne s’effaceront plus. Le signe restera, lumière pour ceux qui l’accueilleront — au moins à ce moment-là — avec amour, mais ténèbres absolues pour ceux qui ne comprendront pas, même alors, que c’est la volonté de Dieu qui m’a envoyé pour fonder son Royaume.

Au commencement de la Création, il fut dit : “ Que la lumière soit. ” Et la lumière fut dans le chaos. Au commencement de ma vie, il a été dit : “ Que la paix pour les hommes de bonne volonté soit. ” La bonne volonté, c’est celle qui fait la volonté de Dieu et ne la combat pas. Or, l’homme qui fait la volonté de Dieu et ne la combat pas, sent qu’il ne peut s’opposer à moi : il pressent en effet que ma doctrine vient de Dieu et non pas de moi-même. Est-ce que je cherche ma propre gloire ? Est-ce que je prétends être l’Auteur de la Loi de grâce et de l’ère du pardon ? Non. Je ne prends pas la gloire qui n’est pas la mienne, mais je glorifie la gloire de Dieu, Auteur de tout ce qui est bon. Or ma gloire, c’est de faire ce que le Père veut, car cela lui rend gloire. Celui qui parle en sa propre faveur pour qu’on le loue, cherche une gloire personnelle. Mais celui qui peut, même sans la chercher, obtenir la gloire des hommes pour ce qu’il fait ou dit, et qui la repousse en disant : “ Elle n’est pas mienne, créée par moi, mais elle procède de celle du Père, comme moi, je procède de lui ”, celui-là est dans la vérité ; en lui il n’est pas d’injustice, car il donne à chacun ce qui est à lui sans rien garder de ce qui ne lui appartient pas. Je suis parce que le Père m’a voulu. »

486.8

Jésus fait une pause. Du regard, il passe la foule en revue, fouille les consciences, les lit, les pèse. Puis il reprend la parole :

« Vous gardez le silence. La moitié d’entre vous est dans l’admiration, les autres se demandent comment me faire taire. De qui sont les dix commandements ? D’où viennent-ils ? Qui vous les a donnés ?

– Moïse ! crie la foule.

– Non : le Très-Haut. Moïse, son serviteur, vous les a apportés, mais ils sont de Dieu. Vous, qui avez les formules mais n’avez pas la foi, vous dites dans votre cœur : “ Dieu, nous ne l’avons pas vu, pas plus que les Hébreux au pied du Sinaï. ” Rien ne vous a suffi pour croire que Dieu était présent, pas même les éclairs qui incendiaient la montagne pendant que Dieu lançait la foudre et le tonnerre en présence de Moïse. Même les éclairs et les tremblements de terre ne vous servent pas pour croire que Dieu est sur vous pour écrire l’Alliance éternelle de salut et de condamnation. Vous verrez bientôt une épiphanie nouvelle, terrible, dans ces murs. Les cachettes sacrées sortiront des ténèbres car le Règne de la Lumière aura commencé, et le Saint des Saints sera élevé à la face du monde au lieu de rester caché sous le triple rideau. Et vous ne croirez pas encore. Que vous faudra-t-il donc pour vous faire croire ? Que les foudres de la Justice marquent votre chair ? Mais alors la Justice sera apaisée, et ce sont les foudres de l’amour qui descendront. Et pourtant, même, elles ne graveront pas la vérité sur vos cœurs, sur tous vos cœurs, et ne susciteront pas le repentir, et enfin l’amour… »

Gamaliel a maintenant le visage tendu, ses yeux regardent fixement le visage de Jésus…

« Vous savez que Moïse était un homme parmi les hommes. Les chroniqueurs de son temps vous l’ont décrit. Et pourtant, sachant qui il était, de Qui et comment il a reçu la Loi, l’observez-vous donc ? Non. Aucun de vous ne l’observe. »

Un cri de protestation s’élève de la foule.

Jésus impose le silence :

« Vous prétendez que ce n’est pas vrai ? Que vous l’observez ? Dans ce cas, pourquoi chercher à me mettre à mort ? Est-ce que le cinquième commandement ne défend pas de tuer un homme ? Vous ne reconnaissez pas en moi le Christ ? Mais vous ne pouvez nier que je suis un homme. Pourquoi cherchez-vous à me tuer ?

– Mais tu es fou ! Tu es un possédé ! Un démon parle en toi, il te fait délirer et proférer des mensonges ! Aucun de nous ne pense à te mettre à mort ! Qui veut te tuer ? crient justement ceux qui veulent le faire.

– Qui ? Vous ! Et vous cherchez de bons prétextes. Vous me reprochez des fautes qui ne sont pas vraies. Vous me critiquez — ce n’est d’ailleurs pas la première fois — pour avoir guéri un homme pendant le sabbat. Or Moïse ne dit-il[4] pas d’avoir pitié même de l’âne et du bœuf qui est tombé, car ils représentent un bien pour ton frère ? Et moi, je ne devrais pas avoir pitié du corps malade d’un frère pour qui la santé retrouvée est un bien matériel et un moyen spirituel pour bénir Dieu et l’aimer en raison de sa bonté ? Et la circoncision que Moïse vous a donnée, après l’avoir lui-même reçue des patriarches, ne la pratiquez-vous pas même pendant le sabbat ? Si la circoncision d’un homme pendant le sabbat n’est pas une violation de la Loi mosaïque du sabbat, parce qu’elle sert à faire d’un garçon un fils de la Loi, pourquoi vous indignez-vous que j’aie guéri pendant le sabbat un homme tout entier, corps et âme, et que j’en aie fait un fils de Dieu ? Ne jugez pas selon l’apparence et la lettre, mais portez un jugement droit et avec votre âme, car les formules, les apparences sont lettre morte, des tableaux peints, mais non pas la vie vraie, alors que l’esprit des paroles et des apparences est vie réelle et source d’éternité. Mais vous ne comprenez pas ces vérités parce que vous ne voulez pas les comprendre.

486.9

Partons. »

Et il tourne le dos à tout le monde pour se diriger vers la sortie, suivi et entouré de ses apôtres et disciples qui le regardent, attristés pour lui et pleins de dédain pour ses ennemis.

Lui, pâle, leur dit avec un sourire :

« Ne vous affligez pas. Vous êtes mes amis, et vous faites bien, car mon temps est compté. Bientôt viendra un temps où vous désirerez voir un seul de ces jours du Fils de l’homme. Mais vous ne le pourrez plus. Alors il sera réconfortant de vous dire : “ Nous l’avons aimé et lui sommes restés fidèles tant qu’il a demeuré parmi nous. ” Pour se moquer de vous et vous faire paraître fous, on vous dira : “ Le Christ est revenu. Il est ici ! Il est là ! ” Ne les croyez pas. N’y allez pas, ne vous mettez pas à suivre ces faux railleurs. Le Fils de l’homme, une fois parti, ne reviendra plus avant son Jour. Alors sa manifestation sera semblable à l’éclair qui resplendit et passe d’un point du ciel à l’autre, si rapidement que l’œil a du mal à le suivre. Vous, et pas vous seuls, mais aucun homme ne pourrait me suivre dans ma manifestation finale pour rassembler tous ceux qui ont existé, existent et existeront. Mais avant que cela n’arrive, il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, souffre tout, toute la douleur de l’Humanité et qu’en outre, il soit renié par cette génération.

– Mais alors, mon Seigneur, tu subiras la souffrance de tout le mal dont sera capable de te frapper cette génération, souligne le berger Mathias.

– Non. J’ai dit : “ Toute la douleur de l’Humanité. ” Les hommes existaient avant cette génération, et ils existeront à travers les générations, après celle-ci. Et toujours, ils pécheront. Et le Fils de l’homme goûtera dans son esprit toute l’amertume des péchés passés, présents et futurs, jusqu’au dernier, avant d’être le Rédempteur. En outre, sa gloire souffrira encore en son esprit d’amour en voyant l’humanité piétiner son amour. Vous ne pouvez pas comprendre pour le moment… Allons maintenant dans cette maison. Elle m’est amie. »

Il frappe à une porte, qui s’ouvre pour le laisser entrer sans que le portier montre de l’étonnement devant le nombre des personnes qui entrent à la suite de Jésus.

486.1

Jesus entra no Templo. Ele está com os seus apóstolos e com numerosos discípulos, que eu conheço pelo menos de vista. Jesus vem atrás dos outros, mas já unidos ao grupo, como se quisessem mostrar que querem ser considerados seguidores do Mestre. Estão uns rostos novos, todos desconhecidos, menos aquele perspicaz grego[1], que veio de Antioquia. Ele fala com outros, talvez gentios como ele, enquanto Jesus e os seus vão adiante para penetrarem no pátio dos israelitas, eles, e estes que com ele estão falando, param no Pátio dos Pagãos.

Naturalmente a entrada de Jesus no Templo superlotado de fiéis não pode passar sem ser percebida. Um sussurro diferente se levanta, como o de uma colmeia excitada, e cobre as vozes dos doutores que estão dando suas lições por baixo do Pátio dos Pagãos. As lições afinal são suspensas sem dificuldade, e os alunos dos escribas correm para todos os lados, levando a notícia da chegada de Jesus, de tal modo que, quando Ele entra na segunda divisão, onde fica o Átrio dos Israelitas, já diversos fariseus, escribas e sacerdotes estão escalonados para observá-lo. Mas não lhe dizem nada, enquanto Ele reza, nem se aproximam dele. Somente o estão vigiando.

Jesus volta ao Pórtico dos Pagãos. E eles vão atrás dele. O caudal dos mal-intencionados vai crescendo, como cresce também o dos curiosos e o dos bem intencionados… Os sussurros em voz baixa perpassam pelo meio do povo. De vez em quando, ouve-se alguma voz mais forte: “Estais olhando se Ele veio? Ele é um justo. E não podia faltar nesta festa.” Ou, então: “Que Ele veio fazer? Extraviar ainda mais o povo?” Ou ainda: “Estais contentes agora? Agora estais vendo onde Ele está? Vós tendes perguntado tanto por Ele.” Ouvem-se também algumas vozes isoladas, e logo amortecidas, sufocadas nas gargantas pelos olhares significativos de discípulos e de seguidores, que ameaçam com o seu próprio amor aos odientos inimigos. São as vozes irônicas, venenosas, dos inimigos, que lançam seus esguichos de veneno, e depois se acalmam, porque ficam com medo da multidão. O silêncio da multidão, depois de alguma manifestação significativa em favor do Mestre, é pelo medo das represálias dos poderosos. Assim estamos no meio de medos recíprocos…

O único que não está com medo é Jesus. Ele vai caminhando devagar, com majestade, para o lugar aonde quer ir, um pouco absorto, e, no entanto, também pronto para sair de suas meditações para ir acariciar um menino, que uma mãe lhe apresenta, ou sorrir para um velho que o saúda, abençoando-o.

486.2

No Pátio dos Pagãos, posto de pé no meio de um grupo de alunos, está Gamaliel. Com os braços cruzados sobre o peito, em sua veste muito alva e ampla, que parece ser ainda mais branca, ao ser posta em contraste com o grosso tapete vermelho escuro, estendido sobre o piso no lugar em que se encontra Gamaliel. Este parece estar pensando, tendo a cabeça um tanto inclinada, e também parece não estar interessado com o que está acontecendo. Entre os seus discípulos, ao contrário, há muita agitação e grande curiosidade. Um deles, que é pequeno, sobe a um escabelo para ver melhor.

Mas, quando Jesus vai passando à altura de Gamaliel, o rabi levanta o rosto, e seus olhos profundos, sob a fronte de um pensador, fixam-se por um instante no rosto pacato de Jesus. Um olhar perscrutador, torturante e torturado. Jesus o percebe, e se vira. Olha para ele. Há dois relampejos: o dos olhos muito escuros e o dos olhos de safira, que se cruzam. O de Jesus é aberto, se deixa perscrutar. O de Gamaliel é impenetrável, preocupado em conhecer desejoso, de rasgar o mistério da verdade, porque para ele o Rabi da Galileia é um mistério, mas farisaicamente cioso do seu próprio pensamento, de modo que se fecha a qualquer pesquisa, a não ser sobre Deus. Fica sssim por um instante. Depois Jesus prossegue, e o rabi Gamaliel torna a inclinar a cabeça sobre o peito, surdo a qualquer pergunta reta, ansiosa, de alguns que estão ao redor dele, ou traiçoeira e odienta de outros: “É Ele, mestre? Que nos dizes dele?” “Bem! Que achas? Quem é Este homem?”

Jesus vai para o lugar que escolheu para Si. Oh! Nele não há tapetes por baixo dos pés! Nem no chão do pórtico. Jesus está simplesmente encostado a uma coluna, de pé sobre o degrau mais alto, no fundo do pórtico. É um lugar sem nenhum destaque. Ao redor dele estão os apóstolos, os discípulos, os seus seguidores e os curiosos. Para além de Jesus estão os fariseus, os escribas, os sacerdotes e os rabis. Gamaliel não deixa o lugar onde está.

486.3

Jesus põe-se a pregar, pela centésima vez, sobre a vinda do Reino de Deus e sobre a preparação desse Reino. Eu poderia dizer que, amplificados em intensidade, Ele repete os mesmos conceitos de que tratou quase naquele mesmo lugar, vinte anos antes[2]. Ele fala da profecia de Daniel, do Precursor predito pelos profetas, lembra a estrela dos Magos e o morticínio dos Inocentes. E, tendo lançado essas premissas para mostrar os sinais da vinda do Cristo sobre a Terra, cita, para confirmar a sua vinda, os sinais atuais que estão acompanhando ao Cristo que ensina, como antes outros acompanhavam o Advento do Cristo Encarnado, isto é, lembra a contradição que o acompanha, a morte do Precursor e os milagres que frequentemente acontecem, confirmando que Deus está com o seu Cristo. Ele não agride nunca aos seus antagonistas. Parece nem mesmo os estar vendo. Fala para confirmar na fé os seus seguidores, para iluminar na verdade aqueles que, sem culpa, estão ainda na escuridão, quanto à verdade…

Uma voz áspera vem lá do outro lado da multidão:

– Como pode Deus estar nos teus milagres, se eles são feitos em dia proibido? Ontem mesmo, curaste um leproso na entrada de

Betfagé.

Jesus olha para o seu interlocutor, e não responde. Continua a falar da libertação do domínio que oprime os homens e da instauração do Reino de Cristo, eterno, invencível, glorioso e perfeito.

– E, quando será isso? –diz, escarnecendo, um escriba.

E acrescenta:

– Nós estamos sabendo que te queres fazer rei. Mas um rei da tua igualha seria a ruína de Israel, onde estão os teus poderes de rei? Onde as tuas milícias, onde os teus tesouros, onde as alianças? Tu estás doido!

E muitos iguais a ele balançam a cabeça, rindo-se com escárnio.

486.4

Um fariseu diz:

– Não façais assim. Desse modo nunca saberemos que é que Ele entende por reino, quais são as leis, que manifestações esse reino terá. E, que quereis? Por acaso o antigo Reino de Israel foi de repente perfeito como nos tempos de Davi e de Salomão? Não vos lembrais daquelas incertezas e horas obscuras, antes do resplendor real do rei perfeito? Para termos o primeiro rei, foi necessário antes formar o homem de Deus, que o ungisse, e, para isso, tirar a esterilidade de Ana de Elcana, e inspirar-lhe a ideia de oferecer o fruto do seu seio. Medita no cântico[3] de Ana. Ele é uma lição para a nossa dureza e cegueira: “Ninguém é santo como o Senhor… não queirais multiplicar, gabando-vos, as palavras cheias de soberba… O Senhor faz morrer e viver… Ele eleva o pobre… Ele torna seguros os passos de seus santos, e os ímpios se calarão, porque o homem não é por sua força que é forte, mas pela que lhe vem de Deus.” Oh! Lembrai-vos bem: “O Senhor julgará os confins da Terra e dará o império ao seu rei, e exaltará o poder do seu Cristo.” O Cristo das profecias, acaso não devia vir de Davi? E, então, todas as promessas, desde o nascimento de Samuel em diante, não são promessas do Reino de Cristo? Tu, Mestre, por acaso não és de Davi, nascido em Belém? –pergunta diretamente a Jesus para terminar.

– Tu o disseste –responde Jesus em poucas palavras.

– Oh! Então, dá uma satisfação às nossas mentes. Tu estás vendo que ficar calado não é boa coisa, porque faz crescerem as nuvens da dúvida nos corações.

– Não da dúvida. Mas da soberba. O que é ainda mais grave.

– Como? Duvidar de Ti é menos grave do que ser soberbos?

– Sim. Porque a soberba é a luxúria da mente. É o maior dos pecados, sendo o mesmo pecado de Lúcifer. Deus tantas coisas perdoa, e sua Luz resplende cheia de amor para iluminar as ignorâncias e afugentar as dúvidas. Mas não perdoa a soberba, que zomba dele, dizendo-se maior do que Ele.

– Quem entre nós diz que Deus é menor do que nós? Nós não blasfemamos… –gritam muitos.

– Vós não o dizeis com os lábios. Mas o confirmais com os vossos atos. Vós quereis dizer a Deus: “Não é possível que o Cristo seja um galileu, um homem do povo. Não é possível que seja esse homem aí.” O que é impossível para Deus?

A voz de Jesus parece um trovão. Se antes Ele estava um pouco reservado em sua aparência, apoiado a uma coluna, como um mendigo, agora Ele se endireita, afasta-se da pilastra, ergue majestosamente a cabeça acima do pescoço, e fita a multidão com seus olhos fulgurantes. Ele está ainda sobre o degrau, mas é como se estivesse no alto de um trono, de tão régia que está a sua aparência. As pessoas se afastam, como que amedrontadas, e ninguém responde à última pergunta.

486.5

Depois um rabi, baixinho e cheio de rugas, de uma aparência feia, como deve ser a de sua alma, pergunta, dando antes uma risadinha sem graça e com a voz meio rouca:

– A luxúria se pratica entre duas pessoas. E a mente, com quem é que a pratica? A mente não é corpórea. Como é, então que ela pode pecar por luxúria? Sendo ela incorpórea, a que é que ela se une para pecar?

E se ri, depois de ter arrastado as palavras e continuado na risadinha.

– Com quem? Com Satanás. A mente do soberbo comete fornicação com Satanás contra Deus e contra o amor.

– Lúcifer, com quem fornicou para tornar-se Satanás, se ainda não era Satanás?

– Consigo mesmo. Com o seu próprio pensamento inteligente e desordenado. Que é a luxúria, ó escriba?

– Mas… Eu já te disse! E quem é que não sabe o que é a luxúria? Todos nós já a experimentamos.

– Tu não és um rabi sábio, pois não sabes qual a essência verdadeira deste pecado universal, fruto triplo do Mal. Assim como o Pai, o Filho e o Espírito Santo são a Forma Trina do Amor. A luxúria é uma desordem, ó escriba. A desordem guiada por uma inteligência livre e consciente, que sabe que o seu apetite é um mal, mas assim mesmo, quer saciá-lo. A luxúria é uma desordem e uma violência contra as leis naturais, contra a justiça e o amor para com Deus, para conosco mesmos e para com os nossos irmãos. Qualquer luxúria. Tanto a luxúria carnal, como a que ambiciona as riquezas e poderes da Terra, como também a daqueles que querem impedir ao Cristo de cumprir sua missão, porque eles vão atrás da excessiva ambição, que treme de medo, por saber que Eu vou castigá-la.

Um grande sussurro se espalha pelo meio da multidão. Gamaliel, que ficou sozinho sobre o seu tapete, levanta a cabeça e lança um olhar indagador sobre Jesus.

486.6

– Mas, então, quando virá o Reino de Deus? Tu não respondeste…

–volta a falar o fariseu de antes.

– Quando o Cristo estiver no trono que Israel lhe está preparando, mais alto do que qualquer outro trono, mais alto até do que este Templo.

– Mas onde é que ele está sendo preparado, se nenhum sinal de preparação se vê? Será possível mesmo, será verdade que Roma vai deixar que Israel ressurja? As águias terão ficado cegas, para não verem o que está sendo preparado?

– O Reino de Deus não vem com pompa. Só o olho de Deus é que vê como ele se vai formando, porque o olho de Deus vê o interior dos homens. Por isso, não andeis procurando onde é que está esse Reino, e onde é que ele está sendo preparado. E não creiais em quem diz: “Há uma conspiração em Bataneia, conjura-se nas cavernas do deserto de Engadi, conjura-se nas praias do mar.” O Reino de Deus está em vós, dentro de vós, no vosso espírito que acolhe a Lei vinda dos Céus como Lei da verdadeira Pátria, lei que, se for praticada, forma os cidadãos do Reino. Para isso, antes de Mim veio João, para preparar o caminho dos corações pelos quais haveria de penetrar nelas a minha Doutrina. Com a penitência foram preparados os caminhos, com o amor o Reino surgirá e cairá a escravidão do pecado, que interdiz aos homens o Reino dos Céus.

– Mas realmente este homem é grande. E vós dizeis que Ele é um carpinteiro? –diz em voz alta um que estava escutando atentamente.

Os outros, judeus, pelas vestes que usavam, talvez subornados pelos inimigos de Jesus, olham um para o outro, surpresos, e para os seus subornadores, perguntando:

– Mas, que foi que vós nos insinuastes? Quem pode dizer que este homem desencaminha o povo?

E outros também dizem:

– Nós perguntamos a nós mesmos e a vós o seguinte: se é verdade que nenhum de vós o instruiu, como é que Ele tem tão grande sabedoria? Onde foi que Ele a aprendeu, se não estudou com nenhum mestre.

E, virando-se para Jesus, diz:

– Dize-me uma coisa: Onde foi que aprendeste esta tua doutrina?

486.7

Jesus levanta o seu rosto inspirado, e diz:

– Em verdade, em verdade Eu vos digo que esta doutrina não é minha, mas é daquele que me mandou ao meio de vós. Em verdade, em verdade Eu vos digo que não foi nenhum mestre que me ensinou, nem Eu a encontrei em nenhum livro, nem em nenhum rolo, nem em monumento de pedra. Em verdade, em verdade Eu vos digo que Eu me preparei para esta hora, ouvindo o Vivente falar ao meu espírito. Agora chegou a hora de Eu dar ao povo de Deus a Palavra vinda dos Céus. E Eu o faço, e o farei até o meu último suspiro, depois que Eu o tiver dado, as pedras que me ouvirem, e que não se amolecerem, conhecerão um temor de Deus mais forte do que aquele que Moisés sentiu no Sinai e no temor, transmitindo uma verdade ou amaldiçoando as palavras da minha rejeitada doutrina, se gravarão nas pedras. E aquelas palavras não serão mais destruídas. O sinal delas permanecerá. Como Luz para quem o acolher bem, pelo menos naquele momento, com amor. Como trevas completas para quem, nem mesmo naquela hora, compreender que foi a vontade de Deus que me mandou fundar o seu Reino.

No princípio da Criação foi dito: “Faça-se a luz.” E a luz apareceu sobre o caos. No princípio de minha vida foi dito: “A boa vontade é a que faz a vontade de Deus, e não a combate.” Agora quem faz a vontade de Deus e não a combate, percebe que não me pode combater, porque percebe que a minha doutrina vem de Deus e não de Mim mesmo. Por acaso, estarei procurando a minha glória? Por acaso, digo que sou o Autor da Lei da graça e da era do perdão? Não. Eu não tomo a glória que não é minha, mas dou glória à Glória de Deus. Autor de tudo o que é bom. Mas minha glória é fazer o que o Pai quer que Eu faça, porque isso lhe dá glória. Quem fala em seu favor para ser louvado, procura a sua própria glória. Mas quem, podendo, mesmo sem procurá-la receber glória dos homens pelo que faz ou diz, e a rejeita, dizendo: “Não é minha, nem por Mim foi criada, mas ela procede da do Pai, como Eu dele procedo”, está na verdade, e nele não há injustiça, dando a cada um o que lhe pertence, sem nada reter daquilo que não é seu. Eu existo, porque Ele quis.

486.8

Jesus faz uma parada. Corre o olhar por sobre a multidão, investiga as consciências. Ele as lê. E as pesa. Depois abre a boca outra vez:

– Vós estais calados. A metade de vós está admirada, e a outra metade está pensando como podereis fazer-me calar. De quem são os dez Mandamentos? De onde é que eles vêm? Quem foi que vo-los deu?

– Moisés! –grita a multidão.

– Não, Foi o Altíssimo. Moisés, servo de Deus, foi quem vo-los trouxe. Mas eles são de Deus. Vós, que tendes as fórmulas, mas que não tendes fé, estais dizendo em vossos corações: “A Deus nós não vemos. Nósnão. Nem os hebreus aos pés do Sinai.” Oh! Não vos bastam, para crerdes que Deus estava presente, nem os fulgores que incendiavam o monte, enquanto Deus fulgurava, trovejando diante da presença de Moisés. Não vos bastam nem mesmo os fulgores e terremotos para crerdes que Deus está acima de vós, escrevendo o Pacto eterno de salvação e de condenação. Uma epifania nova e tremenda vós havereis de ver, e logo, do lado de dentro destes muros. Os esconderijos sagrados sairão das trevas, porque será iniciado o Reino da Luz, e o Santo dos Santos será exaltado à vista do mundo, não mais velado pela tríplice cortina. E não crereis ainda. Que é, então, que será preciso para vos fazer crer? Que os fulgores da Justiça caiam sobre vossas carnes? Mas nesse tempo a Justiça estará aplacada. E descerão os fulgores do Amor… No entanto, nem eles escreverão em vossos corações, em todos os vossos corações a Verdade, mas suscitarão o Arrependimento, e depois o Amor…

Os olhos de Gamaliel agora estão fitando, com um rosto atento, o rosto de Jesus.

– Mas Moisés, vós sabeis que era um homem como os outros, e dele vos deixaram a descrição os cronistas do seu tempo. Pois bem. Mesmo sabendo quem ele era, de Quem foi e como foi que recebeu a Lei, por acaso vós a observais? Não. Nenhum de vós a observa.

Ouve-se uma gritaria de protesto pelo meio da multidão.

Jesus impõe silêncio:

– Estais dizendo que não é verdade? E que vós a observais? Então, por que procurais matar-me? Não o proíbe o quinto Mandamento: “não matar”? Vós não admitis que Eu seja o Cristo? Mas não podeis negar que Eu seja o homem. Então, por que procurais matar-me?

– Mas, Tu estás louco. És um endemoninhado! É um demônio que está falando em Ti, e que te faz delirar, dizer mentiras! Nenhum de nós pensa em matar-te! Quem é que quer matar-te? –gritam justamente aqueles que o querem fazer.

– Quem? Vós. Estais procurando desculpas para fazê-lo. E me acusais de culpas não verdadeiras. Vós me reprovais, e não é a primeira vez, porque Eu curei um homem no sábado. Moisés não diz[4] que é preciso ter piedade até do asno e do boi que caíram, pois aquilo representa um bem para o teu irmão? E Eu não deveria ter piedade do corpo doente de um irmão para o qual a saúde reconquistada é um bem material e um meio espiritual para bendizer a Deus e amá-lo por sua bondade? E a circuncisão, que Moisés vos deu, por a terdes tido desde os Patriarcas, não a fazeis vós também nos sábados? Se, ao circuncidar um homem no sábado não fica violada a Lei mosaica do sábado; porque ela serve para fazer de um filho homem um filho da Lei, por que é que vos indignais comigo, se no sábado Eu curei um homem todo, no corpo e no espírito, porque a letra, as fórmulas, as aparências são coisas mortas, cenários pintados, mas não vida verdadeira, enquanto que o espírito das palavras e aparências é que é vida real e fonte de eternidade. Mas vós não compreendeis estas coisas, porque não as quereis compreender.

486.9

Vamos.

E vira as costas para todos, indo em direção da saída, acompanhado e rodeado pelos seus apóstolos e discípulos, que olham para Ele com dó e com indignação para com os inimigos.

Ele, pálido, sorri para eles, dizendo:

– Não fiqueis tristes. Vós sois meus amigos. E fazeis bem em o serdes. Porque o meu tempo já vai chegando ao fim. Logo vai chegar o tempo em que desejaríeis ver um destes dias do Filho do homem. Mas não podereis vê-lo. Então, vos servirá de consolo o poderdes dizer-vos uns aos outros: “Nós o amamos e lhe fomos fiéis, enquanto Ele esteve entre nós.” E, para se rirem de vós e fazer que pareçais uns doidos, eles vos dirão: “O Cristo voltou. Ele está aqui. Ele está ali.” Não acrediteis nessas palavras. Não vades, não vos ponhais a seguir esses falsos escarnecedores. O Filho do homem, depois de ter ido, não voltará mais, senão em seu Dia. Então, o seu aparecimento será semelhante ao de um relâmpago, que fulgura e brilha, de um lado do céu até o outro, e tão velozmente, que vosso olhar nem pode acompanhá-lo. Vós, e não somente vós, mas nenhum homem poderia seguir-me no meu aparecimento final a fim de recolher a todos os que existiram, que existem e que existirão. Mas, antes que isso aconteça, é necessário que o Filho do homem sofra muito. Sofra tudo. Toda a dor da Humanidade e além disso, seja rejeitado por esta geração.

– Mas, assim sendo, meu Senhor, Tu terás que sofrer todo o mal com que será capaz de golpear-te esta geração –observa o pastor Matias.

– Não. Eu disse: “Toda a dor da Humanidade.” Ela existia antes desta geração, e existirá, por gerações e gerações, depois desta. E sempre pecará. O Filho do homem provará todo o amargor dos pecados passados, presentes e futuros, até o último pecado, em seu espírito, antes de ser o Redentor. Além de sua glória, sofrerá também em seu espírito de Amor. Vós não podeis compreender por enquanto… Vamos agora para aquela casa. Ela é minha amiga.

Bate a uma porta, que se abre, deixando-o entrar, sem que o porteiro mostre nenhum espanto por causa do número de pessoas que vão entrando atrás de Jesus.


Notes

  1. ce finaud de Grec, nommé Nicolaï, rencontré la première fois en 355.6.
  2. vingt années auparavant, c’est-à-dire lors de la discussion avec les docteurs de la Loi, en 41.1/9.
  3. cantique d’Anne, : 1 S 2, 1-10.
  4. dit-il : Dt 22, 4 ; vous a donnée : Gn 17, 9-14 ; Lv 12, 3.

Notas

  1. grego, de nome Nicolau, encontrado a primeira vez em 355.6.
  2. vinte anos antes, isto é, na disputa com os doutores, em 41.1/9.
  3. cântico, que está em 1 Samuel 2,1-10.
  4. diz, em Deuteronômio 22,4; vos deu, em Gênesis 17,9-14; Levítico 12,3.