Os Escritos de Maria Valtorta

485. L’arrivée avec les apôtres à Béthanie,

485. Chegada a Betânia com os apóstolos,

485.1

Toutes les nuances de vert se présentent à la vue dans la campagne qui entoure Béthanie, dès que l’on a franchi le sommet de la colline et que l’on pose le pied sur son versant sud, qui descend par une route en zigzag vers la petite ville. Le vert argenté des oliviers, le vert cru des pommiers, parsemé ici et là par les premières feuilles jaunes, le vert rare et plus jaunâtre des vignes, le vert foncé et compact des chênes et des caroubiers, mêlés au marron des champs déjà labourés et qui attendent la semence, et au vert tendre des prés où pousse une herbe nouvelle et des jardins fertiles, forment une sorte de tapis multicolore aux yeux de celui qui domine Béthanie et ses alentours. Et plus en bas, se détachant sur tout ce vert, les pinceaux des palmiers dattiers, toujours élégants, qui rappellent l’Orient.

La petite ville d’Ensémès, groupée au milieu de la verdure et illuminée par le soleil qui va bientôt se coucher, est bien vite franchie ainsi que la source abondante qui se trouve un peu au nord de l’endroit où commence Béthanie, puis voilà les premières maisons…

La route a été longue, fatigante, mais, malgré leur épuisement, la seule proximité de la maison amie de Béthanie semble rendre des forces aux pélerins.

La petite ville est paisible, presque vide. Beaucoup d’habitants doivent être déjà à Jérusalem pour la fête. Aussi Jésus passe-t-il inaperçu jusque dans le voisinage de la maison de Lazare. C’est seulement lorsqu’il arrive près du jardin en friche de la maison, où il y avait tant d’échassiers, qu’il rencontre deux hommes. Ils le reconnaissent, le saluent, puis lui demandent :

« Tu vas chez Lazare, Maître ? Tu fais bien. Il est si malade… Nous en revenons après lui avoir apporté le lait de nos ânesses, la seule nourriture que son estomac digère encore avec un peu de jus de fruits et de miel. Ses sœurs ne cessent de pleurer, épuisées par les veilles et la douleur… Et lui ne fait que te désirer. Je crois qu’il serait déjà mort, si le désir de te revoir ne l’avait aidé à vivre jusqu’ici.

– J’y vais de ce pas. Que Dieu soit avec vous.

– Et… tu vas le guérir ? demandent-ils avec curiosité.

– La volonté de Dieu se manifestera sur lui, et avec elle la puissance du Seigneur » répond Jésus, laissant les deux hommes perplexes.

Il se hâte vers le portail du jardin.

485.2

Un serviteur l’aperçoit et court lui ouvrir, mais sans aucun cri de joie. Sitôt le portail ouvert, il s’agenouille pour vénérer Jésus, et dit tristement :

« Tu tombes bien, Seigneur ! Puisse ta venue être un signe de joie pour cette maison éplorée. Lazare, mon maître…

– Je le sais. Résignez-vous tous à la volonté du Seigneur. Il récompensera le sacrifice de votre volonté à la sienne. Va appeler Marthe et Marie. Je les attends dans le jardin. »

Le serviteur s’éloigne en courant et Jésus le suit lentement après avoir dit à ses apôtres :

« Je vais auprès de Lazare. Reposez-vous, vous en avez bien besoin… »

Les deux sœurs se présentent sur le seuil, et elles ont du mal à reconnaître le Seigneur tant leurs yeux sont fatigués par les veilles et les larmes, et le soleil qui les éblouit augmente leur difficulté à le voir. Pendant ce temps, d’autres serviteurs sortent par une porte secondaire à la rencontre des apôtres pour les emmener avec eux.

« Marthe ! Marie ! C’est moi. Vous ne me reconnaissez pas ?

– Oh ! le Maître ! » s’écrient les deux sœurs.

Elles s’élancent vers lui et se jettent à ses pieds, étouffant difficilement leurs sanglots. Baisers et larmes tombent sur les pieds de Jésus, comme autrefois[1] dans la maison de Simon le pharisien.

Mais, cette fois, Jésus ne reste pas raide pour recevoir la pluie de larmes de Marthe et de Marie. Maintenant, il se penche et touche leurs têtes, les caresse et les bénit par ce geste, puis les force à se lever :

« Venez. Allons sous la tonnelle des jasmins. Pouvez-vous quitter Lazare ? »

Plus par signes que par paroles, tout éplorées, elles disent que oui. Et ils vont sous le pavillon ombragé où, sous le feuillage fourni et sombre, quelque tenace étoile de jasmin blanchit et embaume.

485.3

« Parlez donc….

– Oh ! Maître ! Tu arrives dans une maison bien triste ! Nous sommes accablées de douleur. Quand le serviteur nous a dit : “ II y a quelqu’un qui vous demande ”, nous n’avons pas pensé à toi. Quand nous t’avons vu, nous ne t’avons pas reconnu. Mais tu vois ? Nos yeux sont brûlés par les larmes. Lazare se meurt !… »

Et leurs sanglots reprennent, interrompant les paroles des deux sœurs, qui ont parlé alternativement.

« Et je suis venu…

– Pour le guérir ? Oh ! mon Seigneur ! dit Marie, rayonnante d’espoir à travers ses larmes.

– Je l’avais bien dit ! Si le Maître vient… dit Marthe en joignant les mains en un geste de joie.

– Ah ! Marthe ! Marthe ! Que sais-tu des opérations et des décrets de Dieu ?

– Hélas, Maître ! Tu ne vas pas le guérir ?! s’écrient-elles ensemble en retombant dans leur peine.

– Je vous dis : ayez une foi sans bornes dans le Seigneur. Gardez-la en dépit de toute insinuation et de tout événement, et vous verrez de grandes choses quand votre cœur n’aura plus de raison de les espérer. Que dit Lazare ?

– Il fait écho à tes paroles. Il nous dit : “ Ne doutez pas de la bonté et de la puissance de Dieu. Quoi qu’il arrive, il interviendra pour votre bien et le mien, et pour le bien d’un grand nombre, de tous ceux qui, comme moi et comme vous, sauront rester fidèles au Seigneur. ” Et quand il est en mesure de le faire, il nous explique les Ecritures ; il ne lit plus qu’elles désormais, et il nous parle de toi ; il dit qu’il meurt à une époque heureuse, parce que l’ère de la paix et du pardon est commencée. Mais tu l’entendras… car il tient aussi d’autres propos qui nous font pleurer, même plus que pour notre frère… dit Marthe.

– Viens, Seigneur. Chaque minute qui passe est dérobée à l’espoir de Lazare. Il comptait les heures… Il disait : “ Et pourtant, pour la fête, il sera à Jérusalem et il viendra… ” Nous, nous qui savons beaucoup de choses que nous ne racontons pas à Lazare pour ne pas lui faire de peine, nous avions moins d’espoir, car nous pensions que tu éviterais de venir pour échapper à ceux qui te cherchent… C’était ce que pensait Marthe. Moi pas, car… si j’étais à ta place, je défierais mes ennemis. Je ne suis pas de celles qui ont peur des hommes, moi ! Et maintenant, je n’ai même plus peur de Dieu. Je sais combien il est bon pour les âmes repenties… » dit Marie avec un regard plein d’amour.

— Tu n’as peur de rien, Marie ? demande Jésus.

– Du péché… et de moi-même… J’ai toujours peur de retomber dans le mal. Je pense que Satan doit me haïr beaucoup.

– Tu as raison. Tu es une des âmes que Satan hait le plus, mais tu es aussi l’une des plus aimées de Dieu. Souviens-toi de cela.

– Oh ! je m’en souviens ! Ce souvenir fait ma force ! Je me rappelle ce que tu as dit dans la maison de Simon : “ II lui est beaucoup pardonné, parce qu’elle a beaucoup aimé ”, et à moi : “ Tes péchés te sont pardonnés. Ta foi t’a sauvée. Va en paix. ” Tu as dit : “ tes péchés ”. Non pas plusieurs, tous. Et alors je pense que tu m’as aimée, mon Dieu, sans mesure. Or, si ma pauvre foi d’alors, telle qu’elle pouvait surgir dans une âme appesantie par les fautes, a tant obtenu de toi, ma foi de maintenant ne pourra-t-elle pas me défendre du mal ?

– Oui, Marie. Sois vigilante et surveille-toi, toi-même. C’est humilité et prudence. Mais aie foi dans le Seigneur : il est avec toi. »

485.4

Ils entrent dans la maison. Marthe va trouver son frère. Marie voudrait servir Jésus, mais il veut d’abord aller voir Lazare. Ils pénètrent dans la pièce à demi obscure, où se consomme le sacrifice.

« Maître !

– Mon ami ! »

Les bras squelettiques de Lazare se lèvent, ceux de Jésus se penchent pour étreindre longuement le corps de son ami affaibli. Puis Jésus recouche le malade sur les oreillers et le contemple avec pitié. Mais Lazare sourit : il est heureux. Dans son visage ravagé, ne resplendissent vivants que ses yeux enfoncés, mais rendus lumineux par la joie de voir Jésus à ses côtés.

« Tu vois ? Je suis venu, et pour rester beaucoup avec toi.

– Ah ! tu ne le peux, Seigneur. On ne me dit pas tout, mais j’en sais assez pour te dire que cela t’est impossible. A la peine qu’ils te causent, ils ajoutent la mienne, ma part, en ne me laissant pas expirer dans tes bras. Mais, moi qui t’aime, je ne puis par égoïsme te retenir près de moi, en danger. Pour toi… j’ai déjà pourvu… Tu dois changer d’endroit sans cesse. Toutes mes maisons te sont ouvertes. Les gardiens ont reçu des ordres, de même que les intendants de mes champs. Mais ne va pas séjourner à Gethsémani, l’endroit est très surveillé. Je parle de la maison. Car dans les oliviers, surtout ceux du haut, tu peux y aller et par plusieurs chemins, sans qu’ils s’en doutent. Tu sais que Marziam est déjà ici ? Il a été interrogé par certains alors qu’il était au pressoir avec Marc. Ils voulaient apprendre où tu étais, si tu venais. L’enfant a très bien répondu : “ Il est juif, donc il viendra. Par où, je ne sais pas, puisque je l’ai quitté au lac Mérom. ” Ainsi, il les a empêchés de te dire pécheur et il n’a pas menti.

– Je te remercie, Lazare. Je t’écouterai, mais nous nous verrons souvent tout de même. »

Il le contemple encore.

« Tu me regardes, Maître ? Tu vois à quoi je suis réduit ? Comme un arbre qui se dépouille de ses feuilles à l’automne, je me dépouille d’heure en heure de ma chair, de mes forces et d’heures de vie. Mais je dis la vérité quand j’affirme que, si je regrette de ne pas vivre assez pour voir ton triomphe, je suis néanmoins heureux de m’en aller pour ne pas voir, impuissant comme je le suis pour la freiner, la haine qui grandit autour de toi.

– Tu n’es pas impuissant ; tu ne l’es jamais. Tu pourvois aux besoins de ton Ami, avant même qu’il n’arrive. J’ai deux maisons de paix, et je pourrais dire, également chères : celle de Nazareth, et celle-ci. Si là-bas se trouve ma Mère — l’amour céleste, pour ainsi dire aussi grand que le Ciel pour le Fils de Dieu —, ici j’ai l’amour des hommes pour le Fils de l’homme, l’amour amical, plein de foi et de vénération… Merci, mes amis!

– Ta Mère ne viendra jamais ?

– Au début du printemps.

– Ah ! dans ce cas, je ne la verrai plus…

– Si, tu la verras, c’est moi qui te le dis. Tu dois me croire.

– Je crois à tout, Seigneur, même à ce que les faits démentent.

– Où se trouve Marziam ?

– A Jérusalem avec les disciples, mais il rentre ici ce soir, d’ici peu, désormais. Et tes apôtres, ils ne sont pas avec toi ?

– Ils sont à côté avec Maximin, qui les restaure de leur fatigue et de leur épuisement.

– Vous avez beaucoup marché ?

– Beaucoup, sans arrêt. Je te raconterai… Pour l’instant, repose-toi. Je te bénis. »

Et Jésus le bénit et se retire.

485.5

Les apôtres sont maintenant avec Marziam et presque tous les bergers, qui les informent de l’insistance des pharisiens à obtenir des renseignements sur Jésus. Ils disent que cela a éveillé leurs soupçons, de sorte que leurs disciples ont pensé à monter la garde sur toutes les routes qui conduisent à l’intérieur de Jérusalem pour avertir le Maître.

« En effet, rapporte Isaac, nous sommes disséminés sur toutes les routes à quelques stades des Portes, et à tour de rôle nous passons une nuit ici. C’est notre tour.

– Maître, dit en riant Judas, ils racontent qu’à la porte de Jaffa il y avait la moitié du Sanhédrin : ils se disputaient, car certains rappelaient mes paroles d’Engannim ; d’autres juraient avoir appris que tu avais été à Dotaïn ; d’autres, enfin, disaient t’avoir vu près d’Ephraïm, et cela les rendait furieux de ne pas savoir où tu étais passé… »

Et il rit du bon tour qu’il a joué aux ennemis de Jésus.

« Demain, ils me verront.

– Non, demain, c’est nous qui y allons. C’est déjà convenu : tous en groupe, et en nous mettant bien en vue.

– Je ne veux pas. Tu mentirais.

– Je te jure que je ne mentirai pas. S’ils ne me disent rien, je ne leur dis rien. S’ils nous demandent si tu es avec nous, je répliquerai : “ Ne voyez-vous pas qu’il n’est pas là ? ”, et s’ils veulent savoir où tu te trouves, je répondrai : “ Cherchez-le vous-mêmes. Comment voulez-vous que je sache où est le Maître, à ce moment précis ? ” En effet, je ne pourrais certes pas savoir si tu es à la maison, ici, ou dans les vergers, ou bien je ne sais où.

– Judas, Judas, je t’ai dit…

– Et moi, je te dis que tu as raison. Mais ce ne sera pas toujours de ma part simplicité de colombe, mais prudence de serpent. Toi, tu es la colombe, moi le serpent. Et ensemble nous formerons cette perfection que tu as enseignée[2]. »

Il prend le ton qu’a Jésus quand il instruit, et imite le Maître à la perfection :

« Je vous envoie comme des brebis parmi les loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes… Ne vous souciez pas de ce que vous devez répondre, car les mots vous seront mis sur les lèvres, et ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit en vous… Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre jusqu’à ce qu’arrive le Règne du Fils de l’homme… ” Je rappelle tes paroles et c’est le moment de les appliquer.

– Je ne les ai pas formulées ainsi, et pas celles-là seulement, objecte Jésus.

– Pour le moment, il ne faut se rappeler que celles-là, et les formuler ainsi. Je sais ce que tu veux dire. Mais si la foi en toi ne s’est pas bien établie — et c’est une pierre dans ton Royaume — il ne faut pas se livrer aux ennemis. Ensuite… nous dirons et ferons le reste… »

L’expression de Judas est si brillante d’intelligence et d’espièglerie, que, sauf Jésus qui soupire, il conquiert tout le monde. C’est vraiment le séducteur auquel rien ne manque pour triompher des hommes.

Jésus, préoccupé, réfléchit… Mais il se rend, en remarquant que la prévoyance de Judas n’est pas entièrement mauvaise. Judas expose triomphalement tout son plan.

« Nous irons donc demain et après-demain jusqu’au lendemain du sabbat, et nous resterons dans une cabane de branchages dans la vallée du Cédron, en parfaits juifs. Eux se lasseront de t’attendre… et alors tu viendras. En attendant, tu resteras ici, tranquille, à te reposer. Tu es épuisé, mon Maître, et nous ne le voulons pas. Une fois les portes closes, l’un de nous viendra te relater ce qu’ils font. Ah ! comme ce sera beau de les voir déçus ! »

Tous sont d’accord, et Jésus n’oppose pas de résistance. Ce sont peut-être son extrême fatigue, ou le désir de réconforter Lazare, de lui apporter tout le soutien possible avant la lutte finale, qui le décident à céder. Peut-être aussi le réel besoin de se garder libre tant que ne sont pas accomplies toutes les œuvres nécessaires pour qu’Israël ne doute pas de sa Nature avant de le juger comme coupable… Il dit, ce qui est sûr :

« Qu’il en soit ainsi. Mais ne cherchez pas querelle, et évitez les mensonges. Taisez-vous plutôt que de mentir. Allons maintenant, car Marthe nous appelle. Viens, Marziam. Je te trouve meilleure mine… »

Et il s’éloigne en parlant, un bras autour des épaules du tout jeune disciple.

485.1

Os vários matizes do verde dos campos, ao redor de Betânia, apresentam-se à vista, logo depois de ter-se passado um monte, ao por-se os pés nas terras sem chuvas do sul do monte, que descem por uma estrada em zigue-zague, que vai para Betânia. O verde prateado das oliveiras, o verde forte dos pomares, borrifado aqui e ali pelo primeiros tons amarelados das folhas, o despenteado o mais amarelado verde das videiras, o escuro e compacto verde dos carvalhos, o das alfarrobeiras, misturado ao marrom dos campos, que já está arado e à espera das sementes, e ao verde fresco dos prados, que está soltando a grama nova e o das hortas férteis, formam como um tapete multicor sobre o qual domina Betânia e seus arredores lá do alto. E sussurrando sobre o verde mais baixo, estão os pincéis das palmeiras, que produzem as tâmaras, sempre elegantes, fazendo-nos lembrar do Oriente.

A pequena cidade de Ensemes, escondida no meio do verde, e toda iluminada pelo sol, que está começando a sumir no ocaso, logo fica para trás. Depois dela vê-se também a fonte grande, rica de águas, que fica um pouco ao norte onde começa Betânia, e depois veem-se as primeiras casas, por entre o verde… Chegaram depois de muito caminhar, numa caminhada cansativa. E, por mais cansados que estejam, parecem revigorar-se, somente por chegarem à casa amiga de Betânia.

A pequena cidade está tranquila, quase vazia. Muitos moradores devem ter já ido para Jerusalém tomar parte na festa. Por isso, Jesus passa sem ser observado, até chegar nas vizinhanças da casa de Lázaro. Somente quando chega perto do jardim da casa, onde se formou um matagal, onde estavam todas aquelas gralhas. Ele encontra dois homens que o reconhecem, que o saúdam, e depois lhe perguntam:

– Estás indo à casa de Lázaro? Fazes bem. Ele está muito mal. Nós estamos vindo de lá, aonde fomos para levar-lhe o leite de nossas jumentas, o único alimento que seu estômago ainda aceita, junto com um pouco de suco de frutas e mel. As irmãs vivem só chorando. Estão extenuadas de tantas vigílias e tristezas. Ele nada mais faz do que desejar-te. Eu creio que já deveria estar morto, mas o desejo de tornar a ver-te é que o fez viver até hoje.

– Eu vou logo. Deus esteja convosco.

– E… Tu vais curá-lo? –perguntam cheios de curiosidade.

– A vontade de Deus se manifestará sobre ele e, com ela, o poder do Senhor, responde Jesus, deixando os dois perplexos, e se apressando em ir para a cancela do jardim.

485.2

Um dos servos o vê, e corre para ir abrir, mas sem dizer nenhuma exclamação de alegria. Logo que abriu a cancela, ajoelhou-se para venerar a Jesus, e diz com uma voz cheia de dor:

– Sê bem-vindo, Senhor! E que a tua vinda seja um sinal de alegria para esta casa, que vive em contínuo pranto. Lázaro é o meu patrão…

– Eu sei. Resignai-vos todos com a vontade do Senhor. Ele premiará o sacrifício da vossa vontade, oferecido à vontade dele. Vai, chama Marta e Maria. Eu as estou esperando no jardim.

O servo sai correndo, e Jesus o acompanha devagar, depois de ter dito aos apóstolos:

– Eu vou à casa do Lázaro. Vós, descansai, pois precisais disso…

De fato, enquanto aparecem à soleira as duas irmãs, quase parecem não estar mais conhecendo o Senhor pelo tanto que seus olhos estão cansados de vigiar e de chorar, e o sol que está tocando precisamente nos olhos delas aumenta sua dificuldade de ver outros servos, por uma porta secundária, estão saindo ao encontro dos apóstolos e levando-os consigo.

– Marta! Maria! Sou Eu. Não me estais conhecendo?

– Oh! O Mestre –exclamam as duas irmãs, e se põem a correr para Ele, jogando-se a seus pés, reprimindo a custo os soluços.

Beijos e lágrimas descem aos pés de Jesus, como aconteceu[1] na casa de Simão, o fariseu.

Mas desta vez Jesus não está tão austero, como naquela, pois fica presenciando o correr das lágrimas de Marta e Maria. Agora Ele se inclina e lhes toca as cabeças, as acaricia, abençoa com aquele seu gesto, e as faz levantar-se dizendo:

– Vinde, vamos para debaixo dos jasmins da varanda. Podeis deixar o Lázaro?

Mais com sinais do que com palavras, por entre soluços, elas dizem que sim. E vão para debaixo do quiosque sombreado, sobre cuja ramagem viçosa e escura as pertinazes estrelinhas dos jasmins mostram sua alvura e exalam seu perfume.

485.3

– Falai agora…

– Oh! Mestre! Estás vindo a uma bem triste casa! Nós estamos ficando zonzas pelo sofrimento. Quando o servo nos disse: “Aí está um à vossa procura”, nós nem pensamos que eras Tu. E, quando te vimos, nem te reconhecemos. Mas, estás vendo? Os nossos olhos estão queimados de tanto chorar. Lázaro está morrendo!

E o pranto recomeça, interrompendo as palavras das irmãs, que falam cada uma por sua vez.

– E Eu vim…

– Para curá-lo?! Oh! Meu Senhor! –diz Maria, radiante de esperança, enquanto continua derramando lágrimas.

– Ah! Bem que eu dizia! Se Ele vier… –diz Marta, unindo as mãos num gesto de alegria.

– Oh! Marta! Marta! Que sabes tu sobre as operações e os decretos de Deus?

– Ai de mim, Mestre! Tu não o curarás?! –exclamam juntas, recaindo em sua dor.

– Eu vos digo: tende uma fé sem limites no Senhor. Continuai a tê-la, apesar de todas as insinuações e acontecimentos, vereis grandes coisas, quando o vosso coração não tiver mais motivo para esperar vê-las. Que diz Lázaro?

– Nas palavras dele há um eco das tuas. Ele diz: “Não duvideis da bondade e do poder de Deus. Aconteça o que acontecer, Ele intervirá para o vosso e para o meu bem, para o bem de muitos, de todos aqueles que, como eu, souberem permanecer fiéis ao Senhor.” E, quando ele está em condições de fazê-lo, explica-nos as Escrituras, já não lê outras coisas senão elas, e nos fala de Ti, diz que vai morrer em um tempo feliz, porque a era da paz e do perdão já começou. Mas Tu o ouvirás, porque ele diz também outras coisas que nos fazem chorar, ainda mais do que por ser nosso irmão… –diz Marta.

– Vem, Senhor. Cada minuto que passa é roubado da esperança do Lázaro. Ele estava contando as horas… E dizia: “Certamente Ele estará em Jerusalém para a festa, e virá…”. E nós, que sabemos muitas coisas, que não contamos a Lázaro, para não fazê- lo sofrer, tínhamos menos esperança porque pensávamos que Tu não viesses, para evitar aqueles que Te procuram… Marta pensava muito nisso. Mas eu, menos, porque… eu, se estivesse em teu lugar, desafiaria os inimigos. Não sou daquelas que têm medo dos homens, eu não. E agora não tenho mais medo, nem de Deus. Eu sei quanto Ele é bom para com as almas arrependidas… –diz Maria, olhando para Ele com aquele seu olhar de amor.

– Não tens medo de nada, Maria? –pergunta Jesus.

– Do pecado… e de mim mesma… Estou sempre com medo de recair no mal. Penso que Satanás me deve odiar muito.

– Tens razão. Tu és uma das almas mais odiadas por Satanás. Mas és também uma das mais amadas por Deus. Lembra-te disso.

– Oh! Eu me lembro. A minha força é esta lembrança. Eu me lembro daquilo que disseste na casa de Simão. Tu disseste: “Muito lhe é perdoado, porque muito amou”, e daquilo que disseste a mim: “São perdoados os teus pecados. A tua fé te salvou. Vai em paz.” Tu disseste “os pecados.” Não muitos, mas todos. Então, eu fico pensando que Tu me amaste sem medida, ó meu Deus. Agora, a minha pobre fé daquela ocasião, que podia ter nascido em uma alma carregada de culpas, obteve de Ti tantas coisas, como é que a minha fé de agora não poderá defender-me do Mal?

– É verdade, Maria. Vigia, torna a vigiar sobre ti mesma. Isso é humildade e prudência. Mas, tem fé no Senhor. Ele está contigo.

485.4

Entram na casa. Marta vai até o seu irmão. Maria gostaria de servir a Jesus. Mas Jesus quer, antes de tudo, ir até Lázaro. Entram no quarto, na penumbra em que vai-se consumando o sacrifício.

– Mestre!

– Meu amigo!

Os braços esqueléticos de Lázaro erguem-se para o alto, os de Jesus descem para abraçar o corpo do amigo sofredor. É um longo abraço. Depois, Jesus torna a acomodar o doente sobre os travesseiros, e fica olhando para ele com piedade. Enquanto isso, Lázaro está sorrindo. Pois está feliz. Em seu rosto, destruído pela enfermidade, só brilham vivos os olhos encovados, mas que ficaram luminosos pela alegria de terem Jesus ali.

– Estás vendo? Eu vim para estar muito contigo.

– Oh! Não podes fazer isso, Senhor. A mim não contam tudo. Mas eu sei o tanto necessário para dizer-te que não o podes. Ao sofrimento que já te causam, eles acrescentam o meu, a minha parte, não me permitindo expirar em teus braços. Mas eu, que te amo não posso por egoísmo querer-te só perto de mim, na hora do perigo. Tu… eu já tomei providências… Tu deves estar sempre mudando de lugar. Todas as minhas casas estão abertas para Ti. Os guardas têm ordens e também os feitores de meus campos. Mas não fiques indo deter-te no Getsêmani. É um lugar que está muito vigiado. Eu me refiro à casa. Porque, por entre as oliveiras, especialmente por entre aquelas mais altas, podes andar e por muitos caminhos, sem que eles o saibam. Marziam, sabes que ele já está aqui? Marziam foi interrogado por alguns, enquanto ele estava no lagar com Marcos. Queriam saber onde ficarias, se viesses; o rapaz respondeu muito bem: “Ele é israelita, e virá. Por onde, não sei, pois o deixei no Meron.” Assim ele impediu que dissessem que és pecador, e não mentiu..

– Eu te agradeço, Lázaro. Darei ouvidos às tuas palavras. Mas nos veremos frequentemente do mesmo modo.

E fica ainda olhando para ele.

– Estás olhando para mim, Mestre? Estás vendo a que fiquei reduzido? Como uma árvore que se despoja das folhas no outono, eu me despojo, a cada hora, de minha carne, de minha força e de minhas horas de vida. Mas, digo a verdade, quando digo que, se me desagrada não poder viver o tanto necessário para ver o teu triunfo, alegro-me por ir embora, impotente como estou para frear o ódio que vem-se formando ao redor de Ti.

– Não és impotente. Nunca o és. Tu tomas providências para o teu Amigo, ainda antes que Ele chegue. Tenho duas casas de paz, e poderia dizer, igualmente queridas: a de Nazaré e esta. Se lá está minha Mãe, o amor celeste, quase como o que o Céu tem para com o Filho de Deus, aqui Eu tenho o amor dos homens pelo Filho do homem. O amor amigo, cheio de fé e veneração… Obrigado, meus amigos!

– Tua Mãe não virá mais?

– No começo da primavera.

– Oh! Então, eu não a verei mais…

– Não. Tu a verás. Eu to digo. E deves acreditar em Mim.

– Em tudo, Senhor. Até naquilo que os fatos desmentem.

– Marziam, onde está?

– Em Jerusalem com os discípulos. Mas ele vem para cá, pela tarde. Daqui a pouco. E os teus apóstolos? Não estão contigo?

– Eles ficaram lá com Maximino, que os está atendendo, pois estão cansados, extenuados.

– Caminhastes muito?

– Muito. E sem parar. Eu te contarei. Agora, repousa. Por enquanto, Eu te abençãoo.

Jesus o abençoa, e se retira.

485.5

Os apóstolos estão agora com Marziam e com quase todos os pastores, e falam das insistências dos fariseus para saberem notícias de Jesus, e isso lhes infundiu suspeitas, a tal ponto que os discípulos deles pensaram em se porem de guarda em todas as estradas que conduzem para Jerusalém, a fim de avisarem ao Mestre.

– De fato –diz Isaque–, estamos espalhados em todas as estradas, a alguns estádios das Portas, e por turnos, passamos uma noite aqui. Esta é a nossa.

– Mestre –Judas se ri–, eles dizem que junto à Porta de Jafa, estava hoje a metade do Sinédrio, e faziam perguntas uns aos outros, porque alguns se lembravam de minhas palavras em Enganim, outros juravam terem sabido que tinhas estado em Dotaim, outros diziam te terem visto perto de Efraim, e isso os fazia ficar furiosos, não sabendo mais onde estavas…

E se ri da burla impingida aos inimigos de Jesus.

– Amanhã eles me verão.

– Não. Amanhã nós vamos embora. Já marcamos isso. Todos em grupo, e pondo-nos bem à vista.

– Isso Eu não quero. Tu irias mentir.

– Eu te juro que não mentirei. Se não me dizem nada, eu nada lhes digo. Se me perguntam se estás conosco, eu direi: “E não estais vendo que não está?”, e, se quiserem saber onde estás, responderei: “Procurai-o, vós. Como quereis que eu saiba onde está o Mestre neste momento?” De fato, eu não poderei saber com certeza se estás em casa ou aqui, ou pelos pomares, ou não sei onde.

– Judas, Judas, eu te disse…

– E eu te digo que tens razão. Mas esta minha não será uma simplicidade de pomba, mas uma prudência de serpente. Tu és a pomba, eu a serpente. Juntos formaremos aquela perfeição que tu ensinaste[2].

Ele toma aquele tom de que Jesus usa quando ensina, e diz, imitando com perfeição o Mestre:

– “Eu vos mando como ovelhas ao meio de lobos. Sede, pois, prudentes como as serpentes e simples como as pombas… Não vos preocupeis como havereis de responder, porque naquele momento vos serão colocadas sobre os lábios as palavras, não sendo vós que as falareis, mas o Espírito que falará em vós… Quando vos perseguirem em uma cidade, fugi para outra, até que chegue o Reino do Filho do homem…“ Eu me lembro delas, é hora de aplicá-las.

– Eu não as disse assim, e não foram só essas –observa Jesus.

– Oh! Por enquanto é preciso dizer só estas, e dizê-las assim. Eu sei o que queres dizer. Mas, se não se confirmou a fé em Ti, esta é uma pedra no teu Reino, não é bom que nos entreguemos aos nossos inimigos. Depois… diremos e faremos o resto…

A expressão de Judas é tão brilhante, cheia de inteligência e marotagem, que conquista a todos, menos a Jesus, que dá um suspiro. É verdadeiramente o homem sedutor, ao qual nada falta para triunfar sobre os outros homens.

Jesus suspira e fica pensando… Mas Ele cede, percebendo que não é totalmente má a medida proposta por Judas. Este, triunfante, formula, então, o resto do seu plano.

– Portanto, nós iremos amanhã, e depois de amanhã, até o dia depois do sábado. Estaremos em uma cabana de varas no vale do Cedron, como autênticos israelitas. Eles ficarão cansados de esperar-te… e, então, Tu irás. Por enquanto, ficarás aqui, em paz, em repouso. Estás exausto, Mestre meu. E nós não queremos isso. Com as portas fechadas, um de nós virá dizer-te o que eles estão fazendo. Oh! Como será belo vê-los decepcionados!

Todos concordam, e Jesus não opõe resistência. Talvez o verdadeiramente grande cansaço, talvez o desejo de dar a Lázaro um conforto, antes da luta final, tudo contribui para que Ele ceda. Talvez também a necessidade real de manter-se livre, enquanto não tiverem sido realizadas todas as obras que são necessárias para que Israel não duvide de sua Natureza, antes de julgá-lo como um réu… O certo é que Ele diz:

– Assim seja. Mas evitai as discussões, e deixai de dizer mentiras. O melhor é calar-se. Mas não mintais. Agora vamos, que Marta nos está chamando. Vem, Marziam. Eu te estou achando com uma aparência melhor…

E se afasta dali, falando, e tendo um braço passado ao redor das costas do discípulo jovenzinho.


Notes

  1. comme autrefois, en 236.2.
  2. enseignée, en 265.7/9.

Notas

  1. como aconteceu em 236.2.
  2. ensinaste, em 265.7/9.