Os Escritos de Maria Valtorta

496. Halte dans la petite maison de Salomon

496. Perturbação imprevista de Judas Iscariotes

496.1

Pour éviter d’être vus, ils entrent dans le village où se trouve la petite maison de Salomon en remontant la berge du fleuve. Précaution inutile, à mon avis, parce que le soir précoce de novembre ou de fin d’octobre tombe, et les habitants sont déjà rentrés chez eux. Le chemin est vide, absolument vide, et s’il n’y avait quelques bêlements, on aurait cru l’endroit désert.

Ils secouent le portillon. Il est fermé, bien fermé sur le petit jardin que, malgré la pénombre, on voit en bon ordre.

« Appelez ! Il est dans la cuisine. Un filet de lumière passe à travers les volets » dit Jésus.

Thomas, de sa voix puissante, se charge de héler le vieillard, qui ouvre aussitôt la porte en regardant du côté de la route. Il y voit mal, à cause du peu de jour à l’extérieur, et parce qu’il sort de la cuisine où le feu éclaire et où une lampe est allumée.

Mais quand Jésus lance : “ C’est nous ”, le vieil homme reconnaît immédiatement sa voix et s’écrie : “ Le Maître ! ” Aussitôt, il descend les quelques marches et court ouvrir.

« Mon Seigneur ! Entre, entre dans ta maison et que soit béni le jour qui s’achève par ta venue ! » dit-il en s’affairant autour de la fermeture du portail.

Et il explique :

« Je suis seul et je ferme soigneusement… Les voleurs sont capables de tout. Il y en a qui font des dégâts ici ou là, en descendant des monts de Galaad dans la vallée. Ce n’est pas que je craigne pour ma vie, mais j’avais fait des préparatifs pour toi et… Voilà, Maître, viens. La soirée est humide et tes cheveux sont trempés de rosée[1]

– Et tu es plus empressé que l’épouse du Cantique, père. Cela ne t’ennuie pas de te déranger pour accueillir le Pèlerin, dit Jésus en souriant.

– Me déranger ? Comme le temps était long ! Je t’ai attendu jour après jour. J’avais semé vos graines et je voyais les légumes pousser. Je me disais : “ S’il venait, cela lui plairait sûrement. ” Mais ils sont arrivés à maturité et tu n’es pas venu… Et je voyais les fruits qui se coloraient sur les arbres et j’en mangeais à regret, puisque tu n’en profitais pas. Cette brebis m’a donné un agneau, tout blanc. Je l’ai gardé longtemps pour le manger avec toi. J’espérais te voir avant la fête des Tentes. D’ailleurs… un agneau entier pour moi, c’était trop ! Je l’ai échangé contre une petite brebis, et ils ont été bons au point de refuser la différence. Mais des fruits et des fromages, j’en ai gardé le plus possible pour toi, ainsi que du poisson séché et des légumes. Il me reste encore quelques melons. Et un peu de vin… moi, je n’en bois pas, mais je l’ai préparé pour toi, pour l’hiver. »

496.2

Tout en parlant, il essuie la table, y pose la vaisselle, attise le feu, ajoute de l’eau dans le chaudron et il s’affaire, visiblement heureux. Il ne ressemble plus au pauvre vieux d’il y a quelques mois.

Il sort, revient avec du lait, s’excuse :

« Il y en a peu, car il n’y a qu’une brebis qui donne du lait. Il y en aura bientôt deux. Mais pour toi, cela suffit. »

Il est à la fois dévoué et paternel. Il a pris les manteaux humides, les sandales boueuses et les a portés ailleurs. Il est revenu avec des pommes, des grenades, du raisin et quelques figues à moitié sèches, et il explique :

« Je les ai séchées ainsi pour te les faire goûter. Je pensais… je pensais que mon petit Ananias les aimait tant, préparées de cette façon !… »

A ces mots, sa voix, auparavant paisible, baisse tristement, et il achève :

« Et… et je pensais qu’elles te feraient plaisir et, en les préparant… j’avais l’impression que c’était encore pour mon petit-fils. »

Il secoue la tête et s’efforce de sourire, mais des larmes brillent dans ses yeux.

Jésus, qui s’était assis à table, se lève et passe un bras au cou du vieil homme en l’attirant à lui :

« Je les aime beaucoup. Cela me rappelle mon enfance… et mon père. Mais il ne fallait pas te priver de tant de bonnes choses pour moi ! Elles t’auraient fait du bien. Tu dois être en bonne santé et fort pour m’accueillir toujours de cette façon. C’est si doux de trouver une telle maison, avec un père qui nous attend. N’est-ce pas, mes amis ?

– Bien sûr ! C’est même tellement beau, qu’on paresse sans aider Ananias » s’exclame Pierre, qui se lève en disant : « Eh bien, allons préparer nos lits pendant que Jésus parle avec notre ami.

– Oh ! c’est inutile, ils sont toujours prêts et tout est propre… Seulement… il n’y en a pas assez. Vous êtes plus de douze. Mais j’irai dormir sur le foin et…

– Ah non, père ! C’est moi qui vais y aller ! s’écrie Jean.

– Non, moi, déclarent André et les autres.

– Non, ce n’est pas nécessaire. Moi je dors ici, sur cette table. Elle n’est certainement pas plus dure que le fond de ma barque, et Marziam… dit Pierre.

– Il dort avec moi… interrompt Jésus.

– Ou avec moi, si tu veux… comme le faisait le petit Ananias » murmure le vieillard.

Ses yeux se font implorants.

« Oui, Maître. Toi, tu m’as encore. Lui… Je vais avec lui » déclare Marziam.

Comprenant son geste, Jésus lui fait une caresse.

496.3

« Ils sont venus te chercher à plusieurs reprises, après la Pentecôte. Puis ils ont cessé de venir, dit ensuite le vieil homme.

– Qui le recherchait ?

– Des pharisiens, tiens ! Et d’autres comme eux. Ils voulaient t’interroger. Mais moi, j’ai répliqué : “ Allez à son village. Il n’est pas ici, et je ne sais pas quand il viendra… ” C’était vrai, et ils se sont lassés. Ils cherchaient aussi quelqu’un d’autre, un certain Jean, qu’ils disaient être avec toi et qu’ils pensaient peut-être caché ici. J’ai répondu : “ Mais c’est son apôtre, il est avec lui. ” Ils ont repris : “ Serait-il borgne, son apôtre, et vieux, malade, mourant ? ” J’ai compris que ce n’était pas toi, et j’ai répondu : “ Je ne connais que l’apôtre Jean, un bon jeune homme, presque un enfant. Il est sain de cœur et en bonne forme physique. ” Ils m’ont menacé. Mais que pouvais-je dire d’autre ? C’est la vérité…

– Oui, c’est la vérité. Et sois toujours franc ; même si tu devais me porter tort, ne mens jamais, père.

– Seigneur, mes cheveux ont blanchi en désirant toujours obéir au Seigneur. Et parmi les obéissances, il y a aussi celle de ne pas dire de choses fausses. Mais… pourquoi te cherchent-ils ainsi, Seigneur ? Moi, j’étais aveugle. Je ne me rendais donc pas à Jérusalem. J’y suis retourné maintenant… Rien que pour le rite, car je voulais être ici à t’attendre… J’ai senti haine et amour autour de toi… Et j’ai jugé qu’il y a plus de haine que d’amour chez les chefs du peuple. J’étais au Temple, ce matin où ils voulaient t’offenser… et je m’en suis enfui, désolé, pour t’attendre et pleurer ici. Pourquoi l’homme est-il si méchant ?

– Parce qu’il a tué son âme. Et avec son âme, la capacité de sentir le remords d’être injuste.

– C’est vrai !… Et ils te cherchent pour te faire du mal ?

– Oui.

– Oui ? Israël veut donc nuire à son Roi ? Quelle horreur ! Israël se condamne aux châtiments annoncés par les prophètes !… Ah ! je suis content, maintenant, que mon fils soit mort… et je voudrais mourir moi aussi pour ne pas voir le péché d’Israël… »

496.4

Un grand silence s’établit. On n’entend que le crépitement du bois dans le feu.

« Mais parlons d’autre chose ! On ne parle que de mort, de haine, de trahison ! Assez ! Assez ! Je ne peux en entendre plus ! » vocifère Judas.

Il est bouleversé, nerveux, il a les yeux torves, et il gesticule dans la cuisine, remuant les jambes, les bras, tout son corps.

« Judas a raison, approuvent certains.

– Mais ne pas vouloir entendre ne sert à rien. Ce qu’il faut, c’est ne pas consentir, dit Jésus avec son geste résigné d’ouvrir les mains, les paumes tournées vers le haut, au-dessus de la table rustique.

– Que veux-tu dire ? Consentir ? Qui consent à cela ? »

Judas agite les mains, presque sur le visage de Jésus, en se penchant, comme s’il se jetait sur la table pour atteindre le Maître.

« Qui ? Tous ceux qui rêvent déjà de me voir périr dans mon sang. Sang ! Sang de ton Messie ! Sang sur toi, terre, qui ne veux pas de ton Seigneur ! Sang plus resplendissant que ces flammes ! Sang, feu dans la glace et les ténèbres d’un monde criminel ! Ils espèrent tuer la Lumière en lui enlevant son sang. Mais la lumière, c’est l’âme ; le sang est encore de la matière. La matière alourdit l’esprit. Le sang sur une plaque de mica affaiblit la lumière, n’est-ce pas ?

Ce bois n’éclairait pas jusqu’au moment où il est devenu flamme, et ses résines, en s’embrasant, se sont changées en splendeur, formant maintenant une lueur incandescente. En vérité, en vérité je vous dis que de la même façon, quand tout sera accompli et que le sang et la chair auront été consumés par le sacrifice, alors, comme ce feu qui a maintenant tout changé en lumière, mon esprit flamboiera plus que jamais sur le monde et je serai plus que jamais lumière. Une lumière telle, qu’elle éblouira pour toujours ceux qui la haïssent et ont voulu la tuer. Une lumière telle, qu’elle fera fondre les portes d’or des Cieux, fermées à l’humanité depuis tant de siècles, et le Ciel s’ouvrira aux justes. Une lumière telle, qu’elle percera les pierres qui forment la voûte de l’Abîme et l’horrible feu de l’enfer deviendra d’une atrocité extrême sous l’éclat de mes rayons. Et malheur, malheur, malheur à ceux qui auront dressé des embûches à la lumière ! Sang et lumière ! Ils seront tous deux devant eux, jusqu’à les rendre fous et désespérés : des démons ! »

Jésus, qui s’était levé en disant “ en vérité ” et avait fait peur, tant il était imposant, ainsi auréolé par les flammes du foyer, dans la basse cuisine aux murs sombres, s’assied et se tait.

496.5

Tous se regardent les uns les autres. Tous, sauf Judas que la vue du bois qui flambe semble hypnotiser, épouvanter… Sa terreur lui donne un masque atroce, d’une pâleur verdâtre et livide, sur lequel le feu de bois lance des reflets rougeâtres. Il me rappelle son visage effrayant du vendredi saint. Puis il se tourne brusquement et crie :

« Mais tais-toi donc ! Tais-toi ! Pourquoi nous tourmentes-tu ? »

Et il sort en claquant la porte…

« C’est sa manière de faire, c’est vrai, mais il t’aime beaucoup… et il souffre d’entendre certains mots » dit Thomas, qui conclut : « Ils nous font bien mal à nous aussi ! Mais nous, nous sommes moins… étranges, oui, disons : étranges… »

Tous restent silencieux. Jésus lui-même se tait…

« Les légumes sont cuits, le lait est chaud… » signale Ananias, intimidé, en parlant tout bas, comme s’il n’osait dire cette banalité après une telle algarade…

« Appelez Judas et dînons » ordonne Jésus.

Jean sort pour appeler son compagnon. Ils rentrent… Judas a le visage tourmenté, sans le moindre signe d’apaisement… Il s’assied cependant à table et se lève avec les autres quand Jésus offre et bénit, mais il le regarde par en dessous quand Jésus fait les parts en gardant pour lui la dernière.

Tout le monde voudrait dissiper la tristesse qui règne dans la pièce. Personne n’y parvient jusqu’à ce que Jésus lui-même s’adresse au vieillard pour lui demander si le hameau et les alentours ont accueilli la parole du Seigneur.

« Oui, oui, Maître. Et vraiment bien, mieux que sur l’autre rive, à mon avis. Tu sais… le souvenir de Jean-Baptiste est très vif ici, et ses disciples, qui sont maintenant les tiens, le gardent éveillé et te mettent en lumière au moyen de ses paroles. Et puis… ici… en Pérée et en Décapole, il y a peu de pharisiens, par conséquent… »

496.1

Para não serem vistos pelas pessoas, eles entram no povoado, onde está a casinha de Salomão, indo rio acima pela margem. É esta uma precaução que eu diria inútil, porque já está chegando uma dessas tardes de novembro, ou do fim de outubro, e todas as pessoas já estão em suas casas. A estrada está vazia e, se não fosse algum balido, dir-se-ia que o lugar está deserto.

Eles sacodem uma cancela. Está fechada. Está bem fechada acima da pequena horta que, na penumbra, parece estar toda em ordem.

– Chamai! Ele deve estar na cozinha. Um fio de luz está escapando dos batentes –diz Jesus.

Tomé, com sua voz forte, se encarrega de chamar o velho, que logo abre a porta, e põe-se a olhar para o lado da estrada. Mas ele está incerto, porque do lado de fora há pouca luz, e na cozinha o fogo está aceso e a luz está dando uma boa claridade. Quando Jesus diz: “Somos nós”, o velho reconhece imediatamente a voz, e grita:

– O Mestre! –e desce pelo rústico degrau, correndo para ir abrir.

– O meu Senhor! Entra, entra em tua casa, e que seja bendito este dia, que está terminando com a tua vinda! diz ele, passando a mão ao redor dos fechos da cancela, e explica: – Eu estou só, por isso fecho bem… Os ladrões são capazes de tudo: Há alguns que dão prejuízo ora aqui, ora ali, vindo do vale dos montes de Galaad. Não é que eu tema pela minha vida. Mas eu tinha preparado tudo para Ti e… Eis, Mestre. Vem. A tarde está úmida. Os teus cabelos estão molhados pelo orvalho[1]

– Tu estás mais sagaz do que a esposa dos Cânticos, pai. Pois não te é pesado o incômodo de acolher ao Peregrino –diz Jesus, sorrindo.

– Incômodo? Como estava longo este tempo de espera! Um dia depois do outro, um depois do outro. Eu tinha semeado as vossas sementes, estava vendo crescer bem as verduras. Eu dizia: “Se Ele viesse, certamente isto lhe agradaria.” Mas tudo foi crescendo, chegando ao ponto, e Tu não vieste… Eu via como os frutos iam mudando de cor e com dor eu comia deles, porque Tu não estavas comendo. Aquela ovelha me deu um cordeiro todo branco. Eu o reservei para isso, para comê-lo contigo. Eu esperava ver-te, antes da festa dos Tabernáculos. Depois… um cordeiro todo só para mim. É demais. Então o troquei por uma ovelhinha, e os donos da ovelhinha foram bons para comigo, não exigindo de mim a diferença. Dos frutos e dos queijos procurei conservar o mais que eu pude para ti, também peixe seco e legumes, e ainda tenho algum melão. E um pouco de vinho… eu não bebo vinho, mas o preparei para Ti, no inverno.

496.2

Fala enquanto vai limpando a mesa, inclina-se sobre as louças, atiça o fogo, põe mais água no caldeirão, e começa a trabalhar todo feliz. Nem parece mais aquele pobre velho de poucos meses atrás.

O homem sai, volta trazendo o leite, e se desculpa:

– É pouco, porque é uma ovelha só que está dando leite. Mas daqui a pouco já serão duas. Mas para Ti basta.

É paternal. Devoto e paternal, ao mesmo tempo. Ele apanhou os mantos úmidos, as sandálias enlameadas, e levou tudo para outro lugar. De lá voltou, trazendo mel, romãs, uvas e também algum figo, já meio seco, e explica:

– Eu os fiz secar assim, somente para que Tu provasses deles. Eu estava pensando como o meu pobre Ananias gostava tanto deles preparados assim!…

A voz dele antes tão clara, abaixa-se, tomando um tom de tristeza, enquanto ele vai dizendo estas palavras, e ele termina:

– E… e eu estava pensando que te teriam agradado, pensava, enquanto as preparava, que… os estivesse preparando também para o filho do meu filho.

O velho sacode a cabeça, esforça-se para sorrir, já com um brilho das lágrimas nos olhos.

Jesus, que se havia sentado à mesa, levanta-se, passa-lhe um braço sobre o ombro, puxa para Si o velhinho, e diz:

– Eles me agradam muito. É uma coisa que faz me lembrar de minha infância… e de meu pai. Mas tu não devias privar-te de tantas coisas por causa de Mim. Aos velhos elas fazem bem. Deves tu estar forte e com saúde para que possas acolher-me sempre assim. É tão doce encontrar uma casa assim, com um pai que nos atende. Não é verdade, meus amigos?

– É certo que é verdade. É tão bonito, que a gente fica até com preguiça ao vermos Ananias trabalhar e não o estarmos ajudando –diz Pedro.

E se levanta, dando suas ordens:

– Vamos logo preparar as nossas camas, enquanto Jesus fica falando com o homem.

– Oh! Não é preciso. Elas estão sempre prontas. E tudo está limpo… Só que não bastam. Vós sois mais de doze. Mas eu irei para cima do feno, e…

– Isso não, pai… Para lá vou eu, então –diz João.

– Não, vou eu –dizem André e outros.

– Não é necessário. Eu durmo bem sobre esta mesa. Ela não pode ser mais dura do que o fundo da minha barca, e Marziam… –diz Pedro.

– Vem dormir comigo –interrompe-o Jesus.

– Ou comigo, se quiseres… como fazia o pequeno Ananias –diz o velho, e os olhos dele estão suplicantes.

– Sim, Mestre. Eu ainda posso estar contigo. Ele… Eu vou com ele –diz Marziam.

Jesus o acaricia, compreendendo o que ele disse.

496.3

– Eles vieram muitas vezes procurar-te, depois de Pentecostes. Mas não vieram mais –diz o velhinho.

– Quem é que o estava procurando?

– Ora, os fariseus! E outros como eles. Queriam fazer-te perguntas. Mas eu lhes disse: “Ide à terra dele. Não está aqui, nem sei quando virá…” Era verdade. Então, eles se cansaram de vir. Estavam procurando também um outro, um certo João, que diziam estar contigo, e que talvez pensassem que estivesse escondido aqui. Mas eu lhes disse: “Ora, é o apóstolo dele, e está com Ele.” Eles disseram: “Por acaso esse apóstolo dele é vesgo? Está já velho, doente e para morrer?” Então eu compreendi que não eras tu, e respondi: “Eu conheço somente o apóstolo João, um jovem bom, mais do que uma criança, sadio de coração e de carne.” Eles me ameaçaram. Mas o que eu podia dizer de diferente? Esta é a verdade…

– Sim. Esta é a verdade… E tu, sê sempre veraz, ainda que isso me prejudicasse, não mintas nunca, pai.

– Senhor, os meus cabelos brancos embranqueceram, procurando eu sempre obedecer ao Senhor. Entre as obediências está também a de não dizer coisas falsas. Mas… Por que estão te procurando, Senhor? Eu estava cego. Por isso a Jerusalém eu não ia. Mas de lá eu voltei agora. Fui somente para cumprir o rito. Pois eu queria estar aqui para esperar-te… Percebi que há ódio e amor ao redor de Ti. Percebi que há mais ódio do que amor entre os chefes do povo. Eu estava no Templo naquela manhã em que queriam ofender-te… e eu fugi, desolado, para esperar-te e chorar aqui… Por que será que o homem é tão mau?

– Porque ele matou o seu espírito. E, com o espírito, matou sua capacidade de sentir o remorso de ser injusto.

– É verdade! E eles te procuram para fazer-te mal?

– Sim.

– Sim? Israel quer fazer mal ao seu Rei? Que horror! Israel se condena aos castigos previstos pelos profetas! Oh! Eu estou contente agora, por meu filho estar morto… e quereria também morrer para não ver o pecado de Israel…

496.4

Fazem um grande silêncio. Só a lenha é que está estalando no fogão.

– Mas vamos falar de outras coisas! Sempre falando de morte, de ódio, de traição! Basta! Basta! Eu não posso ficar ouvindo essas coisas! –diz Iscariotes, transtornado, sombrio, agitado, andando pela cozinha, movendo as pernas, os braços e todo seu ser.

– Judas está com a razão –dizem muitos.

– Mas, não querer ouvir, não adianta. O que adianta é não consentir –diz Jesus, com aquele seu gesto de abrir as mãos, com as palmas abertas para cima, sobre a rústica mesa.

– Que queres dizer? Consentir? Quem é que consente nisso?

Judas agita as mãos, quase esbarrando-as no rosto, estando ele inclinado, suas mãos estão tão avançadas sobre a mesa, a ponto de, por pouco, quase se chocarem contra o Mestre.

– Quem? Todos aqueles que já estão sonhando ver-me perecer em meu sangue. Sangue! Sangue do teu Messias. Sangue sobre ti, ó terra que não queres ao teu Senhor! Sangue que resplende mais do que aquelas chamas! Sangue, fogo no meio do gelo e das trevas de um mundo cheio de delitos. Estão esperando matar a Luz, tirando-lhe o sangue. Mas a Luz é o espírito, enquanto que o sangue é só matéria. A matéria faz ficar pesado o espírito. O sangue, jogado sobre uma chapa de mica faz que a luz se enfraqueça, não é verdade? Pois bem, em verdade, em verdade Eu vos digo que, assim como aquela lenha não brilhava, enquanto não se transformou em chama, suas resinas não se acenderam para se transformarem em resplendor, e agora já é um clarão incandescente, assim, quando tudo se tiver cumprido e o sangue e a carne tiverem sido consumados pelo sacrifício, eis que, como aquele fogo ali, que agora transformou tudo em luz, o meu espírito, mais do que nunca, se inflamará sobre o mundo e, então, Eu serei Luz. Mais do que nunca. Uma Luz tal, que ofuscará para sempre os odiadores da Luz, os seus matadores. Uma luz tal, que se fundirão as áureas portas dos Céus, fechadas para a humanidade durante tantos séculos, e o céu se abrirá para os justos. Uma luz tal, que perfurará as rochas que estão ao redor do Abismo e o fogo atroz do Inferno se tornará atrocíssimo, sob os fulgores dos meus raios. E ai, ai, ai daqueles que tiverem armado ciladas à Luz! Sangue e luz! Estas duas coisas estarão diante deles até torná-los loucos, e desesperados, uns demônios!

Jesus, que se havia posto em pé, quando dizia “Em verdade”, e tinha causado medo, de tão majestoso que estava naquela cozinha baixa e de paredes escuras, aureolado pelas chamas do fogão, assentou-se e está calado.

496.5

Todos se olham uns aos outros. Todos, menos Judas, que parece estar hipnotizado, ao olhar para a lenha que se queima… Hipnotizado e espantado. É um espanto que o transforma em uma máscara horrível, de uma palidez lívida e verdolenga, sobre a qual o queimar da lenha vai pondo traços avermelhados. Isso me faz lembrar o rosto assombrado dele na Sexta-Feira Santa. Depois ele se vira de repente, e grita:

– Mas, cala-te. Cala! Por que nos atormentas? –e sai, batendo violentamente a porta.

– É o seu modo. É verdade. Mas ele te ama muito… e sofre ao ouvir certas palavras –diz Tomé.

E termina:

– Elas fazem mal a nós também! Só que nós somos menos… estranhos, digamos estranhos…

Nenhum outro fala. E o próprio Jesus se cala…

– As verduras estão cozidas, o leite está quente… –diz em voz baixa o velhinho, que ficou intimidado, e quase não tem coragem de dizer estas palavras tão comuns, depois do incidente…

– Chamai Judas, vamos cear –ordena Jesus.

João sai para chamar o companheiro. Tornam a entrar. Judas está com um rosto contrafeito. Tem um sofrimento sem paz. Vai, porém, sentar-se à mesa, levanta-se com os outros, quando Jesus oferece e abençoa, e o olha de soslaio, quando Jesus distribui as partes, reservando a última para Si.

Todos quereriam desfazer a tristeza que reina no recinto. Mas ninguém o consegue, até que o próprio Jesus se dirige ao velhinho, perguntando-lhe se o povoado e os lugares vizinhos acolheram bem a palavra do Senhor.

– Sim, sim, Mestre. E muito. Muito bem. Eu diria que foi melhor aqui do que na outra margem. Sabes… ainda está muito viva a lembrança do Batista, os seus discípulos, que agora são teus, conservam-se vigilantes, e pelas palavras dele, falam bem de Ti. Depois… aqui… Poucos estão na Pereia e na Decápole os fariseus, e por isso…


Notes

  1. trempés de rosée, comme les cheveux de l’époux en Ct 5, 2.

Notas

  1. molhados pelo orvalho, como os cabelos do marido em Cântico dos cânticos 5,2.