Os Escritos de Maria Valtorta

510. Guérison d’un aveugle-né,

510. A cura de um cego de nascimento

510.1

Jésus, ses apôtres et Joseph de Séphoris sortent et prennent la direction de la synagogue. La journée, limpide et sereine, réjouit comme une promesse de printemps après les jours venteux et couverts précédents — de vrais jours d’hiver. Beaucoup d’habitants de Jérusalem sont donc dans les rues, les uns allant à la synagogue, d’autres en revenant ou arrivant d’ailleurs, certains avec leur famille afin de sortir de la ville pour profiter du soleil dans la campagne. Par la Porte d’Hérode, visible de la maison de Joseph de Séphoris, on voit les gens sortir des murs pour aller se distraire joyeusement à l’extérieur de la ville et plonger dans la verdure, dans l’espace, dans la liberté, en dehors des rues étroites serrées entre les hautes maisons. Je crois que la ceinture champêtre qui entourait Jérusalem avait été voulue spontanément par les habitants, qui voulaient concilier la distance du chemin permis le sabbat avec leur désir d’air libre et de soleil, qu’ils prenaient sur les routes, et non seulement sur les terrasses des maisons.

Mais Jésus ne se dirige pas vers la Porte d’Hérode. Au contraire, il lui tourne le dos pour aller vers l’intérieur de la ville. Mais à peine a-t-il eu le temps de faire quelques pas sur la rue plus large, où débouche le petit chemin qui donne accès à la maison de Joseph de Séphoris, que Judas attire son attention sur un jeune homme qui s’avance vers eux, en tâtant les murs avec un bâton, son visage sans yeux levé un peu haut, avec la démarche particulière aux aveugles. Ses habits sont pauvres mais propres. Il doit être bien connu à Jérusalem, car plusieurs le montrent du doigt et certains lui disent :

« Homme, aujourd’hui tu t’es trompé de route. Tu as dépassé tous les chemins du mont Moriah, tu es déjà à Bézéta.

– Aujourd’hui, je ne demande pas d’argent, répond l’aveugle avec un sourire et en continuant vers le nord de la ville.

510.2

– Maître, observe-le. Il a les paupières soudées, ou plutôt il n’a pas de paupières. Son front rejoint ses joues sans aucune cavité et il semble ne pas avoir de globes oculaires dessous. Il est né ainsi, le malheureux, et il mourra de même sans avoir vu une seule fois la lumière du soleil ni le visage d’un homme. Maintenant, Maître, dis-moi : pour être ainsi puni, il a certainement péché. Mais s’il est né aveugle, comme c’est certain, comment peut-il avoir péché avant de naître ? Ce sont ses parents qui ont péché, et Dieu les a punis en le faisant naître comme ça ? »

Les autres apôtres, Isaac et Marziam, se serrent près de Jésus pour entendre sa réponse. Deux habitants de Jérusalem de condition aisée qui se tenaient un peu en arrière de l’aveugle pressent le pas, comme attirés par la haute taille de Jésus, qui domine la foule. Parmi eux se trouve Joseph d’Arimathie : il ne s’approche pas, mais, adossé à un portail élevé sur deux marches, il tourne les yeux vers tous les visages pour les observer.

On entend clairement la réponse de Jésus dans le silence qui s’est fait :

« Ni lui ni ses parents n’ont péché plus que ne pèche tout homme : peut-être moins encore, car la pauvreté est souvent un frein au péché. Mais il est né ainsi pour que, une fois encore, soient manifestées en lui la puissance et les œuvres de Dieu. Je suis la Lumière venue dans le monde pour que les hommes, qui ont oublié Dieu ou perdu son image spirituelle, voient et se souviennent, et pour que ceux qui cherchent Dieu, ou lui appartiennent déjà, soient confirmés dans la foi et dans l’amour. Le Père m’a envoyé pour que, dans le temps qui est encore accordé à Israël, je complète la connaissance de Dieu en Israël et dans le monde. Il me faut donc accomplir les œuvres de Celui qui m’a envoyé pour témoigner que je peux ce que lui peut, parce que je suis un avec lui, et pour que le monde sache et voie que le Fils n’est pas dissemblable du Père ; ainsi pourra-t-il croire en moi pour ce que je suis. Après viendra la nuit pendant laquelle on ne peut plus travailler, la ténèbre, et celui en qui mon signe et la foi en moi ne se seront pas gravés, ne pourra plus le faire dans les ténèbres et la confusion, la douleur, la désolation et la ruine qui couvriront ces lieux et étourdiront les âmes par le débordement des peines. Mais, tant que je suis dans le monde, je suis lumière et témoignage, parole,

chemin et vie, sagesse, puissance et miséricorde.

510.3

Va donc chercher l’aveugle et amène-le ici.

– André, vas-y, je veux rester là et voir ce que fait le Maître » répond Judas en montrant Jésus.

Celui-ci s’est penché sur le chemin poussiéreux, a craché sur un petit tas de terre et est en train de délayer avec le doigt la poussière dans la salive pour former une boulette de boue. Pendant qu’André, toujours serviable, va chercher l’aveugle — qui est sur le point de tourner dans le petit chemin où se trouve la maison de Joseph de Séphoris —, Jésus étend la boue sur ses deux index en restant ainsi, mains tendues, comme le prêtre pendant la messe. Cependant, Judas quitte sa place pour dire à Matthieu et à Pierre :

« Venez ici, vous qui n’êtes pas grands, vous verrez mieux.

Puis il se met derrière tout le monde, presque caché par les fils d’Alphée et par Barthélemy, qui sont grands.

André revient en tenant par la main l’aveugle, qui s’époumone :

« Je ne veux pas d’argent. Laisse-moi partir. Je sais où se trouve celui qu’on appelle Jésus, et je vais pour demander… »

– C’est Jésus qui est devant toi » lui dit André en s’arrêtant devant le Maître.

Contrairement à son habitude, Jésus ne pose aucune question à l’homme. Il lui étend aussitôt sur les paupières closes un peu de la boue qu’il a sur les index, et il lui ordonne :

« Maintenant, rends-toi le plus vite possible à la citerne de Siloé, sans t’arrêter pour parler avec quelqu’un. »

L’aveugle, le visage barbouillé de boue, reste un instant perplexe et il ouvre les lèvres pour parler, puis il referme la bouche et obéit. Il commence par marcher lentement comme s’il était pensif ou bien déçu, puis il presse le pas en rasant le mur avec son bâton, de plus en plus vite, autant que le peut un aveugle, peut-être davantage, comme s’il se sentait guidé…

Les deux habitants de Jérusalem ont un rire sarcastique et partent en hochant la tête. Joseph d’Arimathie — et cela m’étonne — les suit sans même saluer le Maître, ce qui le fait revenir sur ses pas, c’est-à-dire vers le Temple, alors qu’il venait de là. Ainsi, tant l’aveugle que les deux hommes et Joseph d’Arimathie, se dirigent vers le sud de la ville, tandis que Jésus tourne vers l’ouest. Et je le perds de vue, car la volonté du Seigneur me fait suivre l’aveugle et ceux qui l’escortent.

510.4

Après avoir passé Bézéta, ils s’engagent tous dans la vallée qui sépare le mont Moriah du mont Sion — il me semble l’avoir entendu appeler Tiropéon à d’autres occasions — et la parcourent dans toute sa longueur jusqu’à Ophel, le longent, sortent sur la route qui mène à la fontaine de Siloé, en restant toujours dans cet ordre : d’abord l’aveugle qui doit être connu dans ce quartier populaire, puis les deux hommes, et en dernier lieu, à quelque distance, Joseph d’Arimathie,

Joseph s’arrête près d’une maisonnette insignifiante, à demi cachée par une haie de buis qui fait saillie en contournant son jardinet. Mais les deux hommes s’avancent tout près de la fontaine. Ils observent l’aveugle qui s’approche avec précaution du vaste bassin et, en tâtant le mur humide, plonge une main qu’il retire toute ruisselante. Puis il se lave les yeux à trois reprises. La troisième fois, il presse aussi sur son visage l’autre main en laissant tomber son bâton et en poussant un cri comme s’il souffrait.

Puis il retire lentement ses mains et son cri de douleur se fait cri de joie :

« Oh ! Très-Haut ! Je vois ! »

Il se jette à terre, comme vaincu par l’émotion, met ses mains sur ses yeux pour les protéger, les serre contre ses tempes, à la fois impatient de voir, mais gêné par la lumière, tout en répétant :

« J’y vois ! J’y vois ! C’est donc cela, la terre ! La lumière ! L’herbe, dont je ne connaissais que la fraîcheur… »

Il se lève tout en restant courbé, comme quelqu’un qui porte un poids, le poids de sa joie, va au ruisselet qui évacue le trop-plein d’eau et le regarde couler, scintillant et riant… Il murmure :

« Et ceci, c’est l’eau… Voilà ! C’est ainsi que je la sentais entre mes doigts (il y plonge la main) froide et coulante, mais je ne la connaissais pas… Ah ! qu’elle est belle ! Comme tout est beau ! »

Il lève la tête et voit un arbre… il s’en approche, le touche, tend la main, attrape une petite branche, l’observe en riant. Puis, abritant ses yeux de la main, il regarde le ciel, le soleil, et deux larmes tombent de ses paupières vierges qu’il a ouvertes pour contempler le monde… Il baisse alors les yeux sur l’herbe où une fleur se balance sur sa tige et aperçoit son image que reflète l’eau du ruisselet. Il se dévisage et dit :

« Voilà à quoi je ressemble ! »

Il observe avec étonnement une tourterelle venue boire un peu plus loin, puis une chevrette qui arrache les dernières feuilles d‘un rosier sauvage, enfin une femme qui vient à la fontaine avec un bébé sur son sein. Et cette femme lui rappelle sa mère, sa mère au visage inconnu. Alors, levant les bras au ciel, il s’écrie :

« Sois béni, Très-Haut, pour la lumière, pour ma mère et pour Jésus ! »

Puis il part en courant, abandonnant là son bâton désormais inutile…

Les deux hommes n’ont pas attendu aussi longtemps. Dès qu’ils ont remarqué que le miraculé avait recouvré la vue, ils sont partis en courant vers la ville. Joseph, au contraire, reste jusqu’à la fin et quand l’aveugle — qui ne l’est plus — passe devant lui pour entrer dans le dédale des ruelles du quartier populeux d’Ophel, à son tour il quitte sa place et revient sur ses pas, vers la ville, tout pensif…

510.5

Le quartier d’Ophel, toujours bruyant, est maintenant en pleine ébullition. On court à droite, à gauche, on questionne, on répond.

« Vous l’aurez confondu avec quelqu’un d’autre…

– Non, te dis-je. Je lui ai demandé : “ Est-ce bien toi, Sidonia surnommé Bartolmaï ? ” et il m’a répondu : “ Oui, c’est moi. ” Je voulais l’interroger pour savoir comment cela s’était produit, mais il est parti en courant.

– Où est-il maintenant ?

– Chez sa mère, certainement.

– Qui ? Qui l’a vu ? demandent des gens qui accourent.

– Moi, moi, répondent plusieurs.

– Mais comment est-ce arrivé ?

– … Je l’ai vu qui courait sans bâton avec deux yeux au visage et j’ai dit : “ Regarde ! Voilà comment serait Bartolmaï si… ”

– Je t’assure que j’en suis toute tremblante. En entrant, il a crié : “ Mère, je te vois ! ”

– C’est une grande joie pour ses parents. Maintenant, il pourra aider son père et gagner sa vie…

– La pauvre femme ! Ce fut pour elle une telle joie qu’elle s’en est trouvée mal. Ah ! c’est extraordinaire ! J’étais allée lui demander un peu de sel et…

– Courons chez lui, pour savoir… »

Joseph d’Arimathie se trouve pris au milieu de ce vacarme et, je ne sais si c’est par curiosité ou par esprit d’imitation, il suit le courant et aboutit dans une impasse, qui arriverait au Cédron sinon. La foule s’y presse, empêchant d’entendre à cause de ses cris le grondement du torrent, gonflé par les pluies d’automne.

Joseph y arrive quand, d’une autre ruelle qui débouche dans l’impasse, surgissent les deux hommes de tout à l’heure avec trois autres : un scribe, un prêtre et un troisième que son vêtement ne me permet pas d’identifier. Ils se fraient un passage avec autorité et cherchent à entrer dans la maison bondée.

Celle-ci comprend une vaste cuisine noire comme du goudron, avec un coin qui en est séparé par une cloison rudimentaire au-delà de laquelle se trouvent un grabat et une porte qui donne dans une autre pièce avec un lit plus grand. Une porte, ouverte dans le mur opposé, laisse voir un jardinet de quelques mètres carrés. Et c’est tout.

510.6

Appuyé à une table, l’aveugle guéri répond à ceux qui l’interrogent, tous de pauvres gens comme lui, le petit peuple de Jérusalem, de ce quartier qui est peut-être le plus pauvre de tous. Sa mère, debout auprès de lui, le regarde et pleure en s’essuyant les yeux avec son voile. Le père, un homme usé par le travail, se passe dans la barbe une main agitée par un tremblement.

L’entrée dans la maison est impossible, même aux docteurs autoritaires juifs, et les cinq hommes doivent écouter du dehors les paroles de l’aveugle guéri.

« Comment ils se sont ouverts ? Cet homme, que l’on appelle Jésus, m’a barbouillé les yeux avec de la terre mouillée, et il m’a dit : “ Va te laver à la fontaine de Siloé. ” J’y suis allé, je me suis lavé et mes yeux se sont ouverts, et j’ai vu.

– Mais comment as-tu fait pour trouver le Rabbi ? Tu disais toujours que tu étais malheureux, car jamais tu ne le rencontrais, même quand il passait par ici pour se rendre chez Jonas à Gethsémani. Et aujourd’hui, maintenant qu’on ne sait jamais où il est…

– Hé ! hier soir, un de ses disciples est venu et il m’a donné deux pièces de monnaie en me disant : “ Pourquoi ne cherches-tu pas à voir ? ” Je lui ai répondu : “ J’ai cherché, mais je ne trouve jamais ce Jésus qui accomplit des miracles. Je le cherche depuis qu’il a guéri Annalia, qui est de mon quartier, mais quand je vais quelque part, il est ailleurs… ” Il a repris : “ Je suis l’un de ses apôtres, et ce que, moi, je lui demande, il le fait. Viens demain à Bézéta et cherche la maison de Joseph le Galiléen, celui du poisson sec, Joseph de Séphoris, près de la Porte d’Hérode et du tournant de la place, du côté de l’orient, et tu verras que tôt ou tard, il passera par là ou entrera dans la maison. Alors moi, je t’indiquerai au Maître. ” J’ai répondu : “ Mais demain, c’est le sabbat. ” Je voulais dire qu’il ne ferait rien ce jour-là. Il m’a déclaré : “ Si tu veux guérir, c’est le moment, car après on quitte la ville et tu ne sais pas si tu pourras le rencontrer. ” J’ai repris : “ Je sais qu’on s’en prend à lui. Je l’ai entendu depuis les portes de l’enceinte du Temple où je vais mendier. C’est pourquoi je suis sûr que, maintenant qu’il est ainsi persécuté ainsi, il ne voudra pas l’être davantage, et il ne me guérira pas un jour de sabbat. ” Il m’a alors répliqué : “ Fais ce que je te dis, et le jour du sabbat tu verras le soleil ”.

Et j’y suis allé. Qui ne l’aurait pas fait ? Si c’est son apôtre qui l’affirme ! Il a d’ailleurs ajouté : “ Je suis celui que Jésus écoute le plus, et je viens exprès, car tu me fais pitié et je veux que, après avoir été tellement bafouée, sa puissance resplendisse. C’est toi, un aveugle de naissance, qui la feras resplendir. Je sais ce que je dis. Viens et tu verras. ” Alors je m’y suis rendu. Je n’étais pas encore arrivé à la maison de Joseph qu’un homme m’a pris par la main — mais d’après sa voix ce n’était pas celui d’hier — et il m’a proposé : “ Viens avec moi, mon frère. ” Je ne voulais pas le suivre, je croyais qu’il voulait me donner du pain et de l’argent, peut-être des vêtements, et je lui demandais de me laisser partir parce que je savais où trouver celui qu’on appelle Jésus. L’homme m’a répondu : “ Voici Jésus. Il est devant toi. ” Mais je n’ai rien vu, puisque j’étais aveugle. J’ai senti deux doigts couverts de terre mouillée qui me touchaient des deux côtés et j’ai entendu une voix qui disait : “ Va vite à Siloé et lave-toi. Ne parle à personne. ” C’est ce que j’ai fait. Mais j’étais découragé, car j’espérais voir aussitôt, et j’ai failli croire que c’était une plaisanterie de jeunes gens sans cœur. Je me refusais presque à y aller, mais j’ai entendu une sorte de voix me dire : “ Espère et obéis ” ; alors je me suis rendu à la fontaine, je m’y suis lavé, et j’ai vu. »

Le jeune homme s’arrête, comme en extase, pour repenser à la joie de sa première vision…

510.7

« Faites sortir le garçon. Nous voulons l’interroger » crient les cinq hommes.

Le jeune se fraie un chemin et sort sur le seuil.

« Où est celui qui t’a guéri ?

– Je l’ignore, répond le jeune homme auquel un ami a murmuré : “ Ce sont des scribes et des prêtres. ”

– Comment l’ignores-tu ? Tu disais tout à l’heure que tu le savais. Ne mens pas aux docteurs de la Loi et au prêtre ! Malheur à celui qui cherche à tromper les magistrats du peuple !

– Je ne trompe personne. Ce disciple m’a dit : “ Il est dans cette maison ”, et c’était vrai, car j’en étais tout proche quand j’ai été interpellé et conduit à lui. Mais où il est maintenant, je ne le sais pas. Le disciple m’a dit qu’ils s’en vont. Il pourrait déjà avoir franchi les portes.

– Mais où allait-il ?

– Qu’est-ce que j’en sais ? ! Peut-être en Galilée… A voir la façon dont on le traite ici !…

– Imbécile et impoli ! Fais attention à la façon dont tu parles, lie du peuple ! Je t’ai demandé par quelle route il partait.

– Mais comment voulez-vous que je le sache, puisque j’étais aveugle ? Un aveugle peut-il dire où va quelqu’un d’autre ?

– C’est bien. Suis-nous.

– Où voulez-vous me conduire ?

– Chez les chefs des pharisiens.

– Pourquoi ? Qu’ont-ils à faire avec moi ? Seraient-ce eux qui m’ont guéri, pour que je doive les remercier ? Lorsque j’étais aveugle et que je mendiais, mes mains n’ont jamais touché leur argent, mes oreilles n’ont jamais entendu le moindre mot de pitié de leur part, et mon cœur n’a jamais connu leur amour. Que dois-je leur dire ? Il n’y en a qu’un à qui je doive dire “ merci ” après mon père et ma mère, qui pendant tant d’années m’ont aimé malheureux. Et c’est ce Jésus qui m’a guéri en m’aimant de tout son cœur, comme l’ont fait mes parents. Je refuse d’aller chez les pharisiens. Je reste avec ma mère et mon père pour profiter de la vue de leurs visages, et eux de mes yeux qui sont nés maintenant, après tant de printemps depuis celui où je suis né, mais sans voir la lumière.

– Assez parlé ! Viens et suis-nous.

– Oh non ! Je ne viens pas ! Avez-vous jamais essuyé une larme à ma mère humiliée par mon malheur, ou une goutte de sueur à mon père épuisé par le travail ? Aujourd’hui, je peux le faire par mon aspect, et je devrais les quitter et vous suivre ?

– Nous te l’ordonnons. Ce n’est pas toi qui commandes, mais le Temple et les chefs du peuple. Si l’orgueil d’être guéri te ferme l’intelligence pour te le rappeler, nous nous en chargeons. Avance ! Marche !

– Mais pourquoi devrais-je venir ? Qu’attendez-vous de moi ?

– Que tu fasses une déposition. C’est le sabbat. Or cet acte a été accompli pendant le sabbat. Il doit être enregistré à cause du péché : le tien et celui de ce satan.

– C’est vous qui êtes satan, c’est vous qui êtes péché ! Et je devrais venir déposer contre celui qui m’a fait du bien ? Vous êtes ivres ! Je viendrai au Temple pour bénir le Seigneur, et rien de plus. Je suis resté pendant bien des d’années dans l’ombre de la cécité, mais mes paupières closes n’ont produit de ténèbres que pour mes yeux. Mon intelligence, elle, est restée dans la lumière, dans la grâce de Dieu, et elle me dit que je ne dois pas porter tort à l’unique Saint qui soit en Israël.

– Assez, homme ! Ignores-tu que des châtiments sont prévus pour ceux qui s’opposent aux magistrats ?

– Moi, je ne sais rien. Je suis ici et j’y reste. Et vous n’avez pas intérêt à me nuire. Ne voyez-vous pas qu’Ophel tout entier est de mon côté ?

– Oui ! Oui ! Laissez-le ! Chacals ! Dieu le protège. Ne le touchez pas ! Dieu est avec les pauvres ! Dieu est avec nous, affameurs et hypocrites ! »

Les gens crient et menacent dans l’une de ces manifestations spontanées du peuple qui sont les explosions de l’indignation des humbles envers ceux qui les oppriment, ou d’amour pour ceux qui les protègent. Et ils crient :

« Malheur à vous, si vous frappez notre Sauveur, l’ami des pauvres, le Messie trois fois saint ! Malheur à vous ! On n’a pas craint les colères d’Hérode, ni celles des Chefs, quand on a voulu. Nous ne craignons pas les vôtres, vieilles hyènes aux mâchoires édentées ! Chacals aux ongles coupés ! Puissants inutiles ! Rome ne veut pas de tumulte et n’opprime pas le Rabbi, car lui est paix, mais elle vous connaît. Hors d’ici ! Hors des quartiers de ceux que vous opprimez par des dîmes plus fortes que leurs ressources, afin d’avoir de l’argent pour satisfaire vos désirs et conclure des marchés honteux. Descendants de Jason[1] ! De Simon ! Tortionnaires des vrais Eléazar, des saints Onias. Vous méprisez les prophètes ! Hors d’ici ! Fichez le camp ! »

Le tumulte ne cesse de croître.

510.8

Joseph d’Arimathie, écrasé contre un muret, jusqu’alors spectateur attentif, mais inactif des faits, monte d’un saut sur le muret avec une agilité insoupçonnable chez un homme âgé et, de plus, empêtré dans ses vêtements et ses manteaux. Et, debout, il s’écrie :

« Silence, habitants. Ecoutez Joseph l’Ancien ! »

Une, deux, dix têtes se tournent dans la direction du cri. A la vue de Joseph, on crie son nom. Il doit être connu et jouir de la faveur populaire, car les hurlements d’indignation font place aux cris de joie :

« Joseph l’Ancien est là ! Vive lui ! Paix et longue vie au juste ! Paix et bénédiction au bienfaiteur des malheureux ! Silence, pour que Joseph parle ! Silence ! »

Le silence s’établit non sans mal et, pendant quelques minutes, on entend le grondement du Cédron au-delà de l’impasse. Toutes les têtes se tournent vers Joseph, oubliant ce qui les tenait dans la direction opposée : les cinq malheureux et imprévoyants qui ont provoqué le tumulte.

« Habitants de Jérusalem, peuple d’Ophel, pourquoi vous laissez-vous aveugler par les soupçons et la colère ? Pourquoi manquer au respect et aux coutumes, vous qui êtes toujours si fidèles aux lois des pères ? Que craignez-vous ? Peut-être que le Temple soit un Moloch[2] qui ne rend pas ce qu’il accueille ? Peut-être que vos juges soient tous aveugles, plus que votre ami, aveugles de cœur et sourds en matière de justice ? N’est-il pas d’usage qu’un fait prodigieux soit déposé, écrit et conservé par qui de droit pour les Chroniques d’Israël ? Permettez donc que, même pour l’honneur du Rabbi que vous aimez, le miraculé monte faire une déposition pour l’œuvre accomplie. Vous hésitez encore ? Eh bien, je me porte garant qu’il n’arrivera aucun mal à Bartolmaï, et vous savez que je ne mens pas. Comme un fils qui m’est cher, je l’accompagnerai là-haut, et je vous le ramènerai ici ensuite. Fiez-vous à moi, et ne faites pas du sabbat un jour de péché en vous révoltant contre vos chefs.

– Il a raison ! Il ne le faut pas, nous pouvons le croire. C’est un juste. Dans les bonnes délibérations du Sanhédrin, il y a toujours sa voix. »

Les gens changent d’avis et finissent par crier : « A toi, oui, notre ami, nous te le confions ! » Et en s’adressant au jeune homme : « Va ! N’aie pas peur. Avec Joseph d’Arimathie, tu es en sécurité comme avec ton père, et davantage. » Et ils ouvrent leurs rangs pour que l’ancien aveugle puisse rejoindre Joseph, qui est descendu de sa tribune improvisée. Au moment où il passe, ils lui soufflent : « Nous venons nous aussi. Ne crains rien ! »

Joseph, dans ses riches vêtements de laine luxueuse, pose une main sur l’épaule du miraculé, et se met en route. La tunique bise et usée du jeune homme, son petit manteau, frottent l’ample vêtement rouge foncé et le riche manteau encore plus foncé du vieux membre du Sanhédrin. Les cinq hommes suivent, puis la foule innombrable d’Ophel…

510.9

Les voilà au Temple, après avoir traversé les rues centrales, attirant l’attention d’une foule de gens qui se montrent au doigt l’ancien aveugle en disant :

« Mais c’est l’aveugle qui mendiait ! Maintenant, il a des yeux ! Mais peut-être est-ce quelqu’un qui lui ressemble ! Non, c’est sûrement lui, et ils le conduisent au Temple. Allons nous rendre compte ! »

Le cortège ne cesse de grossir, jusqu’au moment où les murs du Temple les engloutissent tous.

Joseph conduit le jeune homme dans une salle — mais ce n’est pas le Sanhédrin — où se trouvent de nombreux scribes et pharisiens. Joseph entre, et avec lui Bartolmaï et les cinq hommes. Les habitants d’Ophel sont repoussés dans la cour.

« Voici l’homme. Je vous l’ai amené moi-même : sans être vu, j’ai assisté à sa rencontre avec le Rabbi et à sa guérison, et je puis vous affirmer que ce fut tout à fait fortuit de la part du Rabbi. L’homme, vous l’entendrez dire vous aussi, fut amené ou plutôt invité à se rendre auprès du Rabbi, par Judas de Kérioth, que vous connaissez. Et j’ai moi-même entendu — tout comme ces deux-là, car ils étaient présents — comment ce fut Judas qui engagea Jésus de Nazareth à accomplir ce miracle. Maintenant je dépose ici que, s’il y a lieu de punir quelqu’un, ce n’est pas l’aveugle ni le Rabbi, mais l’homme de Kérioth qui — Dieu voit si je mens en disant ce que pense mon intelligence — est le seul auteur du fait, puisqu’il l’a provoqué par une manœuvre préméditée. C’est tout ce que j’ai à dire.

– Ta déclaration n’annule pas la faute du Rabbi. Si son disciple pèche, le Maître ne doit pas pécher. Or il l’a fait en guérissant un jour de sabbat. Il a accompli une œuvre servile.

– Cracher par terre n’est pas faire œuvre servile, et toucher les yeux d’un autre n’est pas faire œuvre servile. Moi aussi, je touche l’homme et je ne crois pas pécher.

– Il a accompli un miracle le jour du sabbat : c’est en cela que consiste le péché.

– Honorer le sabbat par un miracle est une grâce de Dieu et de sa bonté. C’est son jour. Et le Tout-Puissant ne peut-il pas le célébrer par un miracle qui fait resplendir sa puissance ?

– Nous ne sommes pas ici pour t’écouter, toi. Tu n’es pas accusé. C’est l’homme que nous voulons interroger.

510.10

A toi de répondre. Comment as-tu obtenu la vue ?

– Je l’ai déjà dit, et ceux-là m’ont entendu. Le disciple de ce Jésus m’a dit hier : “ Viens et je te ferai guérir. ” J’ai obéi, et j’ai senti qu’on me mettait de la boue ici et j’ai entendu une voix qui me disait d’aller à Siloé et de m’y laver. Je l’ai fait, et j’y vois.

– Mais sais-tu qui t’a guéri ?

– Bien sûr que je le sais ! Jésus. Je vous l’ai dit.

– Mais sais-tu exactement qui est Jésus ?

– Moi, je ne sais rien. Je suis un pauvre et un ignorant, et il y a peu de temps, j’étais aveugle. Cela, je le sais et je sais que lui m’a guéri ; s’il a pu le faire, Dieu est certainement avec lui.

– Ne blasphème pas ! Dieu ne peut être avec quelqu’un qui n’observe pas le sabbat » crient certains.

Mais Joseph et les pharisiens Eléazar, Jean et Joachim font remarquer :

« Et pourtant un pécheur ne peut accomplir de tels prodiges.

– Vous aussi êtes séduits par ce possédé ?

– Non : nous sommes justes, et nous disons que si Dieu ne peut être avec celui qui agit un jour de sabbat, il n’est pas possible non plus qu’un homme sans l’aide de Dieu fasse qu’un aveugle-né y voie » déclare calmement Eléazar.

Les trois autres approuvent.

« Et le démon, où le mettez-vous ? hurlent, hargneux, les mauvais.

– Je ne puis croire, et vous non plus, que le démon puisse accomplir des œuvres capables de faire louer le Seigneur, intervient le pharisien Jean.

– Qui donc le loue ?

– Le jeune homme, ses parents, Ophel tout entier et moi avec eux, ainsi que tous les hommes justes qui ont une crainte sainte de Dieu » réplique Joseph.

Les mauvais, tout penauds et ne sachant qu’objecter, s’en prennent à Sidonia, dit Bartolmaï :

« Et toi, que penses-tu de celui qui t’a ouvert les yeux ?

– Pour moi, c’est un prophète, et plus grand qu’Elie avec le fils de la veuve de Sarepta. Car si Elie a fait revenir l’âme dans l’enfant, ce Jésus m’a donné ce que je n’avais jamais perdu, ne l’ayant jamais eu : la vue. Et si, en un éclair, il m’a fait des yeux avec rien qu’un peu de boue, alors qu’en neuf mois ma mère, avec sa chair et son sang n’a pas réussi à me les faire, il doit être grand comme Dieu, qui avec de la boue a créé l’homme.

– Va-t’en ! Fiche le camp ! Blasphémateur ! Menteur ! Vendu ! »

Et ils chassent Bartolmaï comme si c’était un damné.

510.11

« L’homme ment. Ce ne peut être vrai. Tous s’accordent à dire qu’un aveugle de naissance ne peut guérir. C’est peut-être quelqu’un qui ressemble à Bartolmaï, et que le Nazaréen a préparé… ou bien… Bartolmaï n’a jamais été aveugle. »

Devant cette affirmation surprenante, Joseph d’Arimathie rétorque :

« Que la haine aveugle, on le sait depuis le temps de Caïn, mais qu’elle rende stupide, on l’ignorait encore ! Imaginez-vous possible d’arriver au plein développement de la jeunesse en feignant d’être aveugle pour… attendre un éventuel événement éclatant et très éloigné ? Croyez-vous réellement que les parents de Bartolmaï ne connaissent pas leur fils ou se prêtent à ce mensonge ?

– L’argent peut tout, or ils sont pauvres.

– Le Nazaréen l’est plus qu’eux.

– Tu mens ! Il lui passe par les mains des sommes de satrape.

– Mais elles ne s’y arrêtent pas un instant. Ces sommes appartiennent aux pauvres. Elles servent pour le bien, pas pour le mensonge.

– Comme tu le défends ! Et tu es un des Anciens !

– Joseph a raison. Il faut dire la vérité, quelle que soit la charge que l’homme occupe, déclare Eléazar.

510.12

– Courez rappeler l’aveugle et ramenez-le ici, et que d’autres aillent chercher ses parents et les fassent venir » s’écrie Elchias en ouvrant la porte toute grande et en donnant ses ordres à des hommes qui attendent dehors.

Sa bouche est presque couverte de bave tant la colère l’étrangle.

Les uns courent d’un côté, les autres de l’autre. Le premier à revenir est Sidonia, dit Bartolmaï, étonné et ennuyé. Ils le fichent dans un coin, en le dévisageant comme une meute de chiens qui guette un gibier…

Puis, après un bon moment, voilà qu’arrivent ses parents, entourés de la foule.

« Vous, entrez ! Les autres, dehors ! »

Le couple entre. Epouvantés, ils voient leur fils tout au fond, en bonne forme, mais en état d’arrestation. La mère gémit :

« Mon fils ! Dire que ce devait être un jour de fête pour nous !

– Ecoutez-nous. Cet homme est votre fils ? demande avec rudesse un pharisien.

– Oui, c’est notre fils ! Qui d’autre voulez-vous que ce soit ?

– Vous en êtes vraiment sûrs ? »

Le père et la mère sont tellement abasourdis par la question que, avant de répondre, ils se regardent.

« Répondez !

– Noble pharisien, peux-tu penser qu’un père et une mère puissent se tromper à propos de leur enfant ? dit humblement le père.

– Mais… pouvez-vous jurer que… oui… que, contre une certaine somme d’argent, il ne vous a pas été demandé de dire qu’il s’agit de votre fils, alors que c’est quelqu’un qui lui ressemble ?

– Demandé de dire ? Et par qui donc ? Jurer ? Mais mille fois, et sur l’autel et le nom de Dieu, si tu veux ! »

Et ils l’affirment avec tant d’assurance que le plus obstiné en serait démonté. Mais les pharisiens ne se démontent pas ! Ils demandent :

« Mais votre fils n’était pas né aveugle ?

– Si, il était né comme ça. Avec les paupières closes et par dessous le vide, rien…

– Alors comment donc y voit-il maintenant ? Il a des yeux sur lesquels s’ouvrent des paupières. Vous ne voudriez tout de même pas prétendre que des yeux peuvent naître ainsi, comme des fleurs au printemps, et qu’une paupière s’ouvre comme le fait le calice d’une fleur !… lance un autre pharisien avec un rire sarcastique.

– Nous savons que cet homme est vraiment notre fils depuis presque trente ans, et qu’il est né aveugle, mais comment il y voit aujourd’hui, nous ne le savons pas, et nous ignorons qui lui a ouvert les yeux. Du reste, demandez-le-lui. Il n’est pas idiot et ce n’est plus un enfant. Il est bien assez grand. Interrogez-le, et il vous répondra.

– Vous mentez, s’écrie un des deux hommes qui avaient toujours suivi l’aveugle. Lui, dans votre maison, a raconté comment il a été guéri et par qui. Pourquoi dites-vous l’ignorer ?

– Nous étions tellement abasourdis par la surprise que nous n’avons pas entendu » répondent les parents en s’excusant.

510.13

Les pharisiens s’adressent à Sidonia dit Bartolmaï :

« Avance ici, toi, et rends gloire à Dieu si cela t’est possible ! Tu ne sais pas que celui qui t’a touché les yeux est un pécheur ? Tu ne le sais pas ? Eh bien, apprends-le. Nous te l’affirmons, nous qui le savons.

– Bah ! Dites ce que vous voulez ! Pour moi, si c’est un pécheur, je l’ignore. Je sais seulement qu’avant, j’étais aveugle, et que maintenant, je vois clair.

– Mais que t’a-t-il fait ? Comment t’a-t-il ouvert les yeux ?

– Je vous l’ai déjà dit et vous m’avez entendu. Vous voulez l’entendre de nouveau ? Pourquoi ? Peut-être désirez-vous devenir ses disciples ?

– Imbécile ! Sois, toi, un disciple de cet homme. Nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous connaissons tout de Moïse, et nous savons que Dieu lui a parlé. Mais de cet homme, nous ne savons rien, ni d’où il vient, ni qui il est, et aucun prodige du Ciel ne l’indique comme prophète.

– C’est justement cela qui est extraordinaire : que vous ne sachiez pas d’où il est et que vous disiez qu’aucun prodige n’indique qu’il soit juste. Mais lui m’a ouvert les yeux, ce qu’aucun de nous en Israël n’a jamais pu faire, pas même l’amour d’une mère et les sacrifices de mon père. Une chose pourtant que nous savons tous, aussi bien vous que moi, c’est que Dieu n’exauce pas le pécheur, mais celui qui craint Dieu et accomplit sa volonté. On n’a jamais entendu dire que quelqu’un, dans le monde entier, ait pu ouvrir les yeux à un aveugle-né : mais cela, Jésus l’a fait. S’il n’était pas de Dieu, cela lui aurait été impossible.

– Tu es né entièrement dans le péché, tu as l’esprit difforme autant et plus que ne l’était ton corps, et tu prétends nous faire la leçon ? Va-t’en, misérable avorton, et fais-toi satan avec ton séducteur. Dehors ! Dehors, tout le monde, plèbe imbécile et pécheresse ! »

Et ils les jettent dehors, fils, père et mère, comme si c’étaient trois lépreux.

510.14

Tous trois s’éloignent rapidement, suivis par leurs amis. Mais une fois l’enceinte franchie, Sidonia se retourne et dit :

« Restez ! Et dites ce que vous voulez. La vérité, c’est que j’y vois et j’en loue Dieu. Et satan, c’est vous qui le serez, et non pas le Bon qui m’a guéri.

– Tais-toi, mon fils ! Tais-toi ! Pourvu que cela ne nous porte pas tort !… gémit la mère.

– Oh ! ma mère ! L’air de cette salle t’a empoisonné l’âme, toi qui dans ma douleur m’enseignais à louer Dieu, et qui, maintenant dans la joie, ne sais pas le remercier et qui crains les hommes ? Si Dieu nous a tant aimés, toi et moi, au point de nous accorder ce miracle, ne saura-t-il pas nous défendre contre une poignée d’hommes ?

– Ton fils a raison, femme. Allons à notre synagogue pour louer le Seigneur, puisqu’ils nous ont chassés du Temple. Et dépêchons-nous, avant la fin du sabbat… »

Pressant le pas, ils se perdent dans les chemins de la vallée.

510.1

Jesus vai junto com os seus apóstolos e José de Séforis, dirigindo-se para a sinagoga. O dia límpido e sereno está alegre como uma promessa de primavera, depois de dias de vento e de nuvens de inverno. Muitos de Jerusalém estão, por isso, pelas ruas; uns indo para as sinagogas, outros voltando delas ou de outros lugares, uns com a família, com a intenção de sair da cidade para irem tomar o sol nos campos. Da Porta de Herodes, que é visível da casa de José de Séforis, veem-se saindo as pessoas para alegres passatempos fora dos muros, a céu aberto. É como dar um mergulho no verde, ao largo, estar despreocupado, fora das ruazinhas estreitas por entre altas casas! Eu acho que a cinta agreste, que havia ao redor de Jerusalém, foi espontaneamente conservada pelos habitantes da cidade, que queriam conciliar o mandamento do sábado com o seu desejo de ar e de sol, sendo vistos pelas estradas e não somente sobre os terraços de suas casas.

Mas Jesus não vai para a Porta de Herodes. Ele vira as costas para ela, e se dirige para o interior da cidade. E ainda não deu mais do que alguns poucos passos pela rua mais larga, na qual desemboca a estradinha na qual está a casa de José de Séforis, quando Judas de Keriot chama sua atenção sobre um jovem que vem vindo para eles com um modo de andar característico dos cegos. Suas vestes são pobres, mas são limpas, e ele deve ser uma pessoa conhecida por muitos em Jerusalém, porque um grande número delas o está mostrando, e alguns vão até ele, dizendo:

– Homem, hoje tu erraste a estrada. Os caminhos do Monte Mória já ficaram todos para trás. Já estás em Bezeta.

– Eu não estou pedindo esmola em dinheiro hoje –responde com um sorriso o cego, e continua a ir para frente com aquele sorriso, para o norte da cidade.

510.2

– Mestre, observa-o. Ele tem as pálpebras coladas. Eu te diria que ele não tem pálpebras. Sua fronte se une às faces, sem nenhuma cavidade, e parece que por baixo delas nem existem os globos dos olhos. O infeliz nasceu assim. E assim morrerá, sem ter visto nem uma vez a luz do sol, nem um rosto humano. Agora, dize-me uma coisa, Senhor. Para ter sido castigado assim, certamente deve ter pecado. Mas se ele é cego de nascimento, como ele com certeza é, como é que pode ter pecado antes de nascer? Terão talvez pecado os pais dele e Deus os castigou, fazendo que ele nascesse deste modo?

Também os outros apóstolos, Isaque e Marziam se aproximam de Jesus, para ouvirem o que Ele vai responder. E apressando o passo, como se estivessem sendo atraídos pela altura de Jesus, que ultrapassa a de todos os da multidão, vêm correndo dois de Jerusalém, de condição civil, e que estavam pouco atrás do cego. Ente eles está José de Arimateia, que não se aproxima, mas, encostando-se a um portão alto, acima de dois degraus, corre o olhar sobre todos os rostos, e os observa todos.

Jesus responde e suas palavras são claramente ouvidas no meio do silêncio que se fez:

– Não pecou nem ele nem os pais dele mais do que peca cada homem, e talvez até menos: porque a pobreza é até um freio contra o pecado. Mas ele nasceu assim para que mais uma vez sejam manifestados nele o poder e as obras de Deus. Eu sou a Luz que veio a este mundo para que aqueles do mundo, que se esqueceram de Deus ou desfiguraram sua imagem espiritual, vejam e se recordem, e para que aqueles que procuram a Deus ou que já a Ele pertencem, sejam confirmados em sua fé e em seu amor. O Pai me mandou para que neste dia, que ainda é concedido a Israel, Eu complete o conhecimento de Deus em Israel e no mundo. Portanto, eis que Eu devo cumprir as obras daquele que me mandou, para dar testemunho de que Eu posso aquilo que Ele pode porque sou um só com Ele, e para que o mundo saiba e veja que o Filho não é diferente do Pai, e creia em Mim por aquilo que Eu sou. Depois virá a noite, na qual não se poderá mais trabalhar; virão as trevas, e quem não tiver gravado em si o meu sinal e a fé em Mim já não poderá mais fazê-lo nas trevas e na confusão, na dor, na desolação que abalarão esses lugares e deixarão atordoados os espíritos, com ansiedades e aflições. Mas enquanto Eu estiver no mundo, sou Luz e Testemunho, a Palavra, o Caminho, a Vida, a Sabedoria.

510.3

Vai, pois, vai ver onde está o cego de nascimento e traze-o aqui a Mim.

– Vai, tu, André. Eu quero ficar aqui e ver o que o Mestre faz –responde Judas, mostrando Jesus, que está inclinado para a rua poeirenta, cuspiu em uma pequena porção de terra e, com o dedo, está dissolvendo o pó com a saliva, formando uma bolinha de barro; e que, enquanto André, sempre condescendente, vai buscar o cego que já está quase virando para o outro lado do alto onde está a casa de José de Séforis, amassa a bolinha com os dois indicadores, ficando daquele modo como ficam os sacerdotes na Santa Missa, quando leem o Evangelho e a Epístola.

Mas Judas se retira de seu posto de observação, dizendo a Mateus e a Pedro:

– Vinde cá, vós que sois de baixa estatura, e vereis melhor.

E vai colocar-se atrás de todos, quase escondido pelos filhos de Alfeu e por Bartolomeu, que são altos.

André volta, trazendo pela mão o cego, que se afoba para dizer:

– Não quero dinheiro. Deixa-me andar. Eu sei onde está aquele chamado Jesus. E vou para pedir…

– Este é Jesus, este que está diante de ti –diz André, parando na frente do Mestre.

Jesus, ao contrário do que costumeiramente faz, não pergunta nada ao homem. De repente lhe passa um pouquinho de barro, que ele tem nos dedos indicadores, sobre as pálpebras fechadas, e lhe dá esta ordem:

– E agora vai, o mais depressa que puderes, à cisterna de Siloé, sem parar para conversar com ninguém.

O cego, com o rosto empastado de barro, fica perplexo por um instante e abre os lábios para falar. Depois ele os fecha e obedece. Seus primeiros passos são lentos, como os de alguém que está pensativo ou decepcionado. Depois, apressa o passo, e com o bastãozinho vai batendo no muro cada vez mais depressa, quanto um cego pode fazer, e talvez até mais, como se estivesse sendo guiado…

Os dois de Jerusalém se riem, zombando dele e sacudindo a cabeça, e se vão. José de Arimateia — e esse fato me causou estranheza — vai acompanhando-os sem nem saudar o Mestre, e vai voltando sobre seus passos, isto é, indo para o Templo, daquela mesma direção de onde veio. Desse modo, tanto o cego como os dois, como também José de Arimateia, vão indo para o sul da cidade, enquanto Jesus dobra para o ocidente e eu o perco de vista, porque a vontade do Senhor me faz acompanhar o cego e os que vão com ele.

510.4

Tendo deixado Bezeta para trás, todos entram no vale que fica entre o Monte Mória e Sião (parece-me ter ouvido outras vezes dar a este vale o nome de Tiropeon), e o percorrem todo até Ofel, indo por sua margem e saindo dele pela rua que vai até à fonte de Siloé, e vão sempre nesta ordem: em primeiro lugar, o cego, que deve ser conhecido nesta parte da cidade, depois os dois; e por último, a alguma distância, José de Arimateia.

José para perto de uma casinha pobre, meio escondido por uma sebe de bucho, que desponta contornando a pequena horta da pobre casa. Mas os dois já estão chegando perto da fonte e observam o cego que, cauteloso, vai-se aproximando da larga bacia e, tateando o muro úmido, espicha uma mão para dentro da cisterna, e a tira gotejando água, e ele a leva aos olhos uma, duas, três vezes. Na terceira vez, ele aperta sobre o rosto a outra mão, deixando cair o bastão e dando um grito, como se sentisse dor.

Depois ele afasta lentamente as mãos, e aquele seu primeiro grito de dor se transforma em um grande grito de alegria:

– Oh! Altíssimo! Eu estou vendo!

E se joga por terra como um vencido pela emoção, com as mãos colocadas a proteger os olhos, apertadas sobre as têmporas pela ânsia de enxergar, mas temendo sofrer com a luz, e repetindo:

– Estou vendo! Estou vendo! Esta aqui é a terra! E esta é a luz! Esta é a erva que eu conhecia somente por seu frescor…

Ele se levanta e, estando encurvado como se estivesse transportando um peso, o seu peso de alegria, vai até o riozinho, por onde sai o excesso de água, e o fica olhando escorrer, brilhante e sorridente, e murmura:

– Esta é a água… Eis! É esta que eu percebia por entre meus dedos –(e mergulha nela as mãos)–, fria, que nem se suporta, e eu não te conhecia… Ah! Que bonita! Como tudo é bonito!

Ele levanta o rosto e vê uma árvore… vai até perto dela, nela toca, estende uma mão, puxa um raminho para o seu lado, olha para ele e ri, faz um anteparo para os olhos e olha para o céu, para o sol, e duas lágrimas descem de suas pálpebras virgens, agora abertas para contemplar o mundo… E abaixa os olhos por sobre a grama, onde vê uma flor que se balança, presa ao pedúnculo, e se vê a si mesmo, refletido pela água do riozinho, olha-se bem, e diz:

– É assim que eu sou!

E observa, espantado, uma pomba que veio beber um pouco para lá dele, e uma cabrita que está arrancando as últimas folhas de um roseiral silvestre, e uma mulher que o faz lembrar-se de sua mãe, cujo rosto ele não conheceu; e levantando os olhos para o céu, ele grita:

– Bendito sejas Tu, Ó Altíssimo, pela luz, pela mãe e por Jesus! e sai correndo, deixando no chão o seu bastão, que agora já é inútil…

Os dois não esperavam ver tudo isso. Mas logo que viram que o homem estava enxergando, saíram dali correndo para a cidade. José, ao contrário, quer ficar até o fim. E quando o cego, que não é mais cego, passa rápido como uma flecha pela frente dele, entrando no labirinto de vielas do bairro popular de Ofel, deixa, por sua vez, o seu lugar, e volta sobre os próprios passos para a cidade, muito pensativo…

510.5

O bairro de Ofel, sempre muito barulhento, neste momento está em um alvoroço total. Uns correm para a direita, outros para a esquerda. Uns perguntam, outros respondem.

– Mas, com certeza, confundistes um com o outro…

– Eu te digo que não. Eu lhe falei assim: “Mas és tu realmente Sidônias, chamado Bartolomeu?”, e ele me disse: “Sou eu mesmo.” Eu queria perguntar-lhe como foi, mas ele correu e foi-se embora.

– Onde está ele agora?

– Na casa da mãe dele, com certeza.

– Quem? Quem foi que o viu? –perguntam os que chegaram por últimos.

– Eu. Eu –respondem muitos…

– Mas, que foi que aconteceu?

– … Eu o vi correndo sem o bastão, com dois olhos no rosto, e disse: “Olha! Assim seria o Bartolomeu, se…”

– Eu te digo que estou toda tremendo. Ao entrar, ele gritou: “Mãe, eu estou vendo!”

– Foi uma grande alegria para os seus pais. Agora ele poderá ajudar o pai e ganhar a comida…

– Pobre daquela mulher! Ela se sentiu mal de tanta alegria. Oh! Uma coisa! Uma coisa! Eu tinha ido pedir um pouco de sal e…

– Vamos correr, para que ouçamos dele mesmo…

José de Arimateia está cercado no meio de toda esta vozearia e, não sei se por curiosidade ou por espírito de imitação, ele acompanha a correnteza e vai até o fim de um beco sem saída que, se continuasse naquele rumo, iria dar no Cedron, onde a multidão se comprime, dominando, com o seu falatório, o barulho das águas da torrente, agora aumentado pelas chuvas do outono. E José chega até lá, quando de um outro beco, que desemboca neste, vêm vindo os dois de antes, com outros três: um escriba, um sacerdote e um outro, que pela veste eu não consigo identificar. Eles abrem caminho com prepotência e procuram entrar na casa atulhada de gente.

A casa se compõe de uma vasta cozinha escura como breu, com um canto cortado do lado de fora por um tabique rústico, para lá do qual há uma enxerga e uma porta que dá para outro quarto, com uma cama maior. Outra porta, aberta na parede oposta, deixa que se veja uma pequena horta de uns poucos metros quadrados. E é tudo.

510.6

O cego curado está falando, encostado à mesa, respondendo aos que lhe fazem perguntas, todos eles gente pobre como ele, os moradores mais humildes de Jerusalém, que pertencem a este bairro, talvez o mais pobre de todos. Sua mãe, de pé perto dele, olha para ele e chora, enxugando as lágrimas com seu véu. O pai, um homem consumido pelo trabalho, esfrega a barba com a mão agitada por um arrepio. Entrar na casa é impossível, até para a prepotência dos judeus e dos doutores, e os cinco devem ficar do lado de fora para ouvirem as palavras do curado.

– Como é que me foram abertos os olhos? Aquele homem, que se chama Jesus, me passou barro sobre os olhos e me disse: “Vai lavar-te na fonte de Siloé.” Eu fui, lavei- me, abriram-se os meus olhos e eu vi.

– Mas como fizeste para achares o Rabi? Dizias sempre que eras um infeliz, porque nunca o achavas, nem mesmo quando sempre passavas por aqui para ires da casa do Jonas até o Getsêmani. E hoje, logo agora, que nunca se sabe onde Ele esta…

– É. Ontem de tarde, veio um discípulo dele e me deu duas moedas, dizendo: ‘Por que não procuras enxergar?’ E eu lhe disse: “Eu tenho procurado. Mas nunca me encontro com aquele Jesus que faz milagres. Eu o procuro, desde quando Ele curou Anália, que é do meu bairro, mas quando eu venho para cá, Ele já vai para lá…”, e o discípulo me disse: “Eu sou um apóstolo, e o que eu quero Ele faz. Vem amanhã a Betesda e procura a casa de José, o galileu, aquele do peixe seco, José de Séforis, perto da Porta de Herodes e do arco da praça, do lado do oriente, e verás que antes ou depois Ele vem vindo de lá; ou, então, entra na casa e eu te mostrarei ao Mestre.” Então, eu disse: “Mas amanhã é sábado.” E ele me disse: “Se queres ficar curado, esse é o dia, porque depois Ele sai da cidade e nem sabes se o poderás encontrar mais.” Eu lhe disse ainda: “Eu sei que o estão perseguindo. Ouvi falar isso nas portas da cinta do Templo, onde costumo ir pedir esmola. E por isso eu digo que, agora que o estão perseguindo assim, menos Ele quererá ser perseguido, e não me curará no sábado.” E ele: “Faze o que te estou dizendo e no sábado verás o sol.” Então eu fui. Quem não teria ido? Quem diz isso é um apóstolo dele! Mas ele me disse também: “Eu sou o que Ele mais escuta e vim de propósito, porque me causas dó, e porque quero que brilhe o poder dele, depois de o terem vilipendiado. Tu, um cego de nascença, o farás brilhar. Eu sei o que estou dizendo. Vem, e verás.” Eu fui, e ainda não tinha chegado à casa do José quando um homem me tomou pela mão, mas pela voz não era o de ontem, e me disse: “Vem comigo, irmão”, e eu não queria ir, pensando que ele me ia dar pão e dinheiro, ou talvez roupas, e eu lhe dizia que me deixasse ir, porque havia sido informado sobre onde encontrar aquele chamado Jesus, e o homem me disse: “Este é Jesus, este que está diante de ti.” Mas eu não vi nada, pois estava cego. Percebi que dois dedos cobertos com terra molhada me estavam tocando aqui e aqui, e ouvi uma voz que me dizia: “Vai logo a Siloé e lava-te, e não fales com ninguém”, e eu assim fiz. Mas eu fiquei desanimado logo, e quase acreditando que fosse alguma brincadeira de jovens sem coração e quase que não queria ir para frente. Mas ouvi dentro de mim uma espécie de voz que dizia: “Espera e obedece”, e, então, fui até a fonte, lavei-me e enxerguei.

E o jovem para, extático, ao sentir a alegria de ver a primeira vez…

510.7

– Fazei o homem sair. Nós o queremos interrogar –gritam os cinco.

O jovem abre caminho e aparece na soleira.

– Onde está aquele que te curou?

– Eu não sei –diz o jovem, ao qual um amigo sussurrou–: São escribas e sacerdotes.

– Como é que não sabes? Agora mesmo dizias que o sabias. Mas não mintas aos doutores da Lei e ao sacerdote! Ai de quem procura enganar os magistrados do povo!

– Eu não engano ninguém. Aquele discípulo me disse: “Ele está naquela casa”, e era verdade, porque eu estava perto, quando fui segurado e levado a Ele. Mas onde é que Ele está agora, eu não sei. O discípulo me disse que vão-se embora. Ele poderia até já ter saído pelas portas.

– Mas para onde ia?

– E que sei eu disso? Talvez fosse para a Galileia… Porque como Ele vem sendo tratado aqui!…

– Estulto e desrespeitoso! Olha bem como falas, ó escória do povo! Eu te perguntei para que estrada Ele se dirigia.

– Mas como quereis que eu saiba, se estava cego? Pode um cego dizer para onde vai um outro?

– Está bem. Acompanha-nos.

– Aonde quereis levar-me?

– Aos chefes dos fariseus.

– Para quê? Que é que eles têm comigo? Será que foram eles que me curaram, para que eu tenha que ir agradecer-lhes? Quando eu estava cego e pedia esmolas, as minhas mãos nunca sentiam o peso das moedas deles, os meus ouvidos não ouviram nunca uma palavra de piedade deles e o meu coração nunca sentiu o amor deles por mim. Que devo eu dizer a eles? Eu só tenho um ao qual devo dizer obrigado, depois de dizê-lo ao meu pai e à minha mãe, ao ter o prazer de ver os seus rostos e eles os meus olhos, que nasceram agora, tendo passado já tantas primaveras depois daquela na qual nasci, mas sem ver a luz.

– Deixa de tantas palavras. Vem e acompanha-nos!

– Eu não. Eu não vou! Por acaso tereis enxugado uma só lágrima ou o suor de minha mãe humilhada pela minha desventura, ou a meu pai, consumido por trabalhar? Agora que eu posso fazer tudo isso, com a minha presença junto a eles, agora é que eu deveria deixá-los para acompanhar-vos?

– Nós te ordenamos. Não és tu que dás ordens, mas o Templo e os chefes do povo. Se a soberba de teres sido curado te faz ficar com a mente obtusa para lembrar-te que nós é que mandamos, nós te faremos recordar. Adiante! Caminha!

– Mas por que devo ir? Que quereis de mim?

– O teu depoimento sobre o assunto. Hoje é sábado. E o trabalho foi feito no sábado. E deve ser registrado pelo pecado. Pecado teu e daquele Satanás.

– Satanases sois vós! O pecado é vosso! E eu haveria de ir depor contra quem me fez o bem? Vós estais bêbados. Ao Templo eu irei. Para bendizer ao Senhor. E nada mais do que isso. Na sombra da cegueira eu estive durante muitos anos. Mas as pálpebras fechadas só fizeram sombra para os olhos. Meu intelecto continua sempre na luz, na Graça de Deus, e me diz que eu não devo fazer mal ao Único Santo que há em Israel.

– Homem, basta! Não sabes que há castigos para os que se opõem aos magistrados?

– Eu não sei de nada. Aqui estou e aqui fico. E não convém que me procureis fazer mal. Não estais vendo que todo o bairro de Ofel está do meu lado?

– Sim! Sim! Deixai-o. Chacais! Ele é protegido por Deus. Não toqueis nele. Deus está com os pobres! Deus está conosco, ó exploradores e hipócritas!

O povo grita e ameaça com uma daquelas manifestações populares espontâneas, que são explosões de ódio dos humildes contra quem os oprime, ou de amor para com quem os protege. E grita:

– Ai de vós, se feris o nosso Salvador! O amigo dos pobres! O Messias três vezes Santo. Ai de vós. Não se teve medo das iras do Herodes, nem dos governadores, quando assim se quis. E não tememos as vossas, ó velhas hienas de maxilas desdentadas! Chacais de unhas aparadas! Inúteis prepotentes! Roma não quer tumultos e não oprime o Rabi, porque Ele é de paz. Mas a vós Ele conhece. Ide embora! Fora dos quarteirões dos que vós oprimis, com dízimos mais pesados do que as forças deles suportam, a fim de terdes dinheiro para saciar as vossas fomes e para levar a termo torpes negócios. Descendentes de Jason[1]! De Simão! Torturadores dos verdadeiros Eleazares, dos Santos Onias. Espezinhadores dos Profetas! Fora! Fora!

E o tumulto vai crescendo sempre mais feroz.

510.8

José de Arimateia, agachado perto de um pequeno muro, e que até aqui ficou como um expectador atento mas inativo, nada fazendo, com uma agilidade que não era de esperar-se de um velho, e, ainda mais, todo enrolado em vestes e mantos, pula, fica em pé sobre a mureta, e grita:

– Silêncio, cidadãos. E escutai José, o Ancião!

Uma, duas, dez cabeças vão-se virando para a direção do grito. Todos veem José. Gritam o nome dele. Deve ser muito conhecido José de Arimateia, e deve gozar do favor do povo, porque os gritos de ódio do povo se transformam em gritos de alegria:

– José de Arimateia está aqui. Viva ele! Paz e longa vida ao justo! Paz e bênção ao benfeitor dos infelizes! Silêncio, que vai falar José! Silêncio!

O silêncio vai-se fazendo com dificuldade, e se ouve por alguns minutos o barulho do Cedron, do outro lado do beco. Todas as cabeças estão viradas para José e todos já se esqueceram da causa que antes os fazia virá-las para a direção oposta: os cinco infelizes e incautos que suscitaram o tumulto.

– Cidadãos de Jerusalém, homens de Ofel, porque quereis deixar-vos cegos pela suspeita e pela ira? Por que faltar com o respeito e os costumes, vós que sempre fostes tão fiéis às leis dos pais? De que tendes medo? Talvez de que o Templo seja um Moloch[2], que não entrega o que apanhou? Talvez porque os vossos juízes sejam todos cegos, mais que vossos amigos, cegos em seus corações e surdos na justiça? Por acaso, não é de uso, diante de um fato prodigioso, que haja depoimentos sobre ele, que ele seja escrito e conservado pelos que assim devem fazer para que conste nas crônicas de Israel? Deixai, pois, que até por amor ao Rabi, que vós amais, o miraculado suba, para ir depor sobre a obra por Ele feita. Ainda estais duvidando? Pois bem. Eu me faço fiador de que nada acontecerá de mal a Bartolomeu. E vós sabeis que eu não minto. Como a um filho por mim querido, eu o escoltarei até lá em cima e vo-lo trarei até aqui de volta depois. Crede em mim. E do sábado não façais um dia de pecado, com essa revolta contra os vossos chefes.

– Ele fala com justiça. Não se deve. Podemos crer nele. Ele é um justo. Nas boas deliberações do Sinédrio sempre estão as ideias dele.

O povo troca ideias e termina por gritar:

– A ti, sim. O nosso amigo nós o confiamos a ti.

E ele se vira de novo para o jovem:

– Vem. Não tenhas medo. Com José de Arimateia estás seguro como e mais do que com o teu pai.

E abre caminho para que o jovem possa ir à casa de José, que acaba de descer de sua tribuna improvisada; e enquanto vai passando, as pessoas lhe dizem:

– Nós também vamos. Não tenhas medo!

José, em suas ricas vestes de lã, põe uma mão sobre o ombro do jovem e sai caminhando. A túnica cinzenta e surrada do jovem e o seu pequeno manto se roçam contra a veste ampla, de um vermelho escuro, do velho sinedrita. Atrás dele vão os cinco e, depois destes, muitos de Ofel.

510.9

Eis que estão no Templo, depois de terem atravessado as ruas centrais, chamando a atenção de muitos que mostram com o dedo aquele que foi cego, dizendo:

– Mas é aquele o cego que pedia esmola? E agora ele está enxergando. Ou talvez seja alguém parecido com ele! Não. É ele mesmo, e o estão levando ao Templo. Mas vamos lá ouvir.

O cortejo aumenta sempre mais, até que as paredes do Templo engolem a todos.

José guia o jovem para uma sala, que não é o Sinédrio, mas onde estão muitos fariseus e escribas. Entra José, e com ele Bartolomeu e os cinco. Os populares de Ofel são repelidos no pátio.

– Aqui está o homem. Eu mesmo vo-lo trouxe, tendo assistido, sem ser visto, ao seu encontro com o Rabi e à cura. E eu vos posso dizer que, por parte do Rabi, foi tudo casual. Ao homem, vós também o ouvireis. Ele foi conduzido, ou melhor, foi convidado a ir aonde estava o rabi, por Judas Iscariotes, que vós conheceis. E eu ouvi, e estes dois também comigo ouviram, por estarem lá presentes, como foi Judas que conseguiu levar Jesus a fazer o milagre. Agora, eu aqui deponho que (se há alguém que deva ser punido) não é o cego, nem o Rabi, mas o homem de Keriot, que, Deus está vendo se eu minto ao dizer o que o meu intelecto pensa, é o único autor do fato, por ser quem, por uma manobra estudada, provocou sua realização. Tenho dito.

– As tuas palavras não anulam a culpa do Rabi. Se um dos seus discípulos peca, o Mestre não deve pecar. E Ele pecou, curando no sábado. Ele fez um trabalho servil.

– Cuspir na terra não é fazer um trabalho servil. E tocar nos olhos de uma pessoa não é fazer um trabalho servil. Eu também toco no homem e não acho estar pecando.

– Ele fez o milagre no sábado. E nisso está o pecado.

– Honrar o sábado com um milagre é uma graça de Deus e bondade dele. É o dia dele. E não poderá o Onipotente celebrá-lo com um milagre que faça brilhar o seu poder?

– Não estamos aqui para ouvir-te. Tu não és o acusado. É ao homem que queremos interrogar.

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Responde, tu. Como foi que obtiveste a vista?

– Eu já o disse. E esses aí me ouviram. O discípulo daquele Jesus me disse ontem: “Vem, que eu te farei ficar são.” E eu vim. E percebi que punham barro aqui, e uma voz que me dizia que eu me fosse lavar em Siloé. Eu assim fiz e estou vendo.

– Mas sabes tu quem foi que te curou?

– Certamente que eu sei. Jesus. Eu já vo-lo disse.

– Mas sabes exatamente quem é Jesus.

– Eu não sei nada. Sou um pobre e um ignorante. E até pouco tempo atrás eu estava cego. Isto eu sei. E sei que Ele me curou. E que, se Ele pode fazer isso, Deus está com Ele, certamente.

– Não blasfemes! Deus não pode estar com quem não observa o sábado –gritam alguns.

Mas José e os fariseus Eleazar, João e Joaquim fazem esta observação:

– Mas também um pecador não pode fazer tais prodígios.

– Estais seduzidos vós também, por acaso, por aquele possesso?

– Não. Sejamos justos. E digamos que, se Deus não pode estar com quem trabalha no sábado, também não pode o homem sem Deus fazer que um cego de nascimento veja –diz calmamente Eleazar.

E os outros concordam com ele.

– E o demônio, onde o colocais? –gritam eles, obstinados e maldosos.

– Eu não posso crer, e nem vós credes nisso, que o demônio possa fazer uma coisa capaz de dar louvor ao Senhor –diz o fariseu João.

– E quem é que o está louvando?

– O jovem, os seus pais, Ofel inteiro, e eu com eles; e comigo todos aqueles que são justos e santamente cheios do temor de Deus”

–rebate José.

Os maldosos, envergonhados, não sabendo mais o que objetar, investem contra Sidônias, chamado Bartolomeu:

– E tu, que dizes daquele que te abriu os olhos?

– Para mim, ele é um profeta. E maior do que Elias no que ele fez ao filho da viúva de Sarepta. Porque Elias fez que voltasse a alma do menino. Mas este Jesus me deu aquilo que eu nunca tinha perdido, porque nunca o tive: a vista. E se Ele me pôs os olhos neste estado e num instante, e sem fazer nada a não ser aquele pouco de barro, enquanto com nove meses minha mãe, com carne e sangue não conseguiu fazê-los em mim, ele deve ser grande como Deus que com o barro fez o homem.

– Fora! Fora! Blasfemador! Mentiroso! Mercadoria de encomenda!

E expulsam o homem dali, como se fosse um condenado.

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– O homem mente. Não pode dizer a verdade. Todos podem dizer que quem é cego de nascença não pode ficar são. Deverá ser alguém parecido com Bartolomeu, e que o Nazareno aproveitou… ou, então, Bartolomeu nunca foi cego.

Diante de uma surpreendente afirmação como esta, José de Arimateia não aguentou:

– Que o ódio cegue é uma coisa que se sabe, desde o tempo de Caim. Mas que faça tolos, isso ainda não se sabia. Parece-vos que alguém possa chegar à maturidade da juventude fingindo-se de cego para… presumir algum presumível acontecimento estrepitoso e um grande futuro? Ou, então, que os pais de Bartolomeu não reconheçam o seu filho ou que se prestem a ajudar uma mentira?

– O dinheiro tudo pode. E eles são pobres.

– O Nazareno o é mais do que eles.

– Tu estás mentindo! Somas que passam pelas mãos dos sátrapas são as que passam pelas mãos dele.

– Mas elas não param lá nem um instante. São dos pobres, aquelas somas. São usadas para o bem e não para a mentira.

– Como tu o defendes! E és um dos Anciãos!

– José tem razão. A verdade deve ser dita, seja lá qual for o cargo que alguém exerce –diz Eleazar.

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– Ide chamar o cego de novo. Trazei-o de novo aqui. E outros vão à casa dos pais dele e os tragam aqui –grita Elquias, escancarando a porta e dando ordens a alguns, que as estão esperando do lado de fora. E a boca dele está quase coberta de baba, por causa da ira que o está sufocando.

Uns saem correndo para um lado e outros para outro. O primeiro que chega é Sidônias chamado Bartolomeu, espantado e aborrecido. Colocam-no em um canto como uma malta de cães encantoa uma caça… Depois, em seguida a um bom espaço de tempo, eis que vêm chegando os pais dele, rodeados pela multidão.

– Vinde, vós, para dentro. E os outros fiquem fora!

Os dois entram espantados, e veem o seu filho lá no fundo, com saúde, mas como se estivesse detido. Sua mãe geme:

– Oh! meu filho. Logo este que devia ser um dia de festa para nós!

– Escutai-nos. Aquele homem é vosso filho? –interroga rudemente o fariseu.

– Sim, que é nosso filho. E que quereis que ele seja, senão ele?

– Estais bem certos disso?

O pai e a mãe estranharam tanto essa pergunta que, antes de responderem, olham-se um ao outro.

– Respondei!

– Nobre fariseu, e poderias tu pensar que um pai e uma mãe possam enganar-se sobre se alguém é seu filho? –diz humildemente o pai.

– Mas podeis jurar que… Sim. Que por nenhuma soma vos foi pedido que dissésseis que é vosso filho, sendo ele apenas alguém parecido com ele?

– Pedido que disséssemos… Mas pedido por quem? Poder jurar? Mas até mil vezes, e pelo altar e pelo nome de Deus, se queres!

É tão segura a afirmação, que desmontaria até o mais teimoso.

Mas os fariseus não aceitam! E perguntam:

– Mas o vosso filho não tinha nascido cego?

– Sim. Assim ele nasceu. Com as pálpebras fechadas e, por baixo, o vazio, o nada…

– E como é que agora ele nos está vendo, tem as pálpebras e os olhos abertos? Talvez quereríeis vós dizer que os olhos podem nascer assim do modo como se abrem as flores da primavera, e as pálpebras se abrem como o cálice de uma flor?… –diz um outro fariseu, rindo-se sarcasticamente.

– Nós sabemos que este homem é verdadeiramente nosso filho, há quase trinta anos, e que nasceu cego. Mas como é que agora nos está vendo, nós não sabemos, nem sabemos quem foi que lhe abriu os olhos. Enfim, perguntai a ele. Ele não é um idiota nem é mais menino. Já tem os seus bons anos. Fazei-lhe perguntas,e ele vos responderá…

– Vós estais mentindo. Ele, em vossa casa, deve ter narrado como foi curado e por quem. Por que é que dizeis que não sabeis? –grita um dos dois, que haviam sempre seguido o cego.

– Nós estávamos tão assombrados com o que aconteceu, que nem ouvimos –desculpam-se os dois.

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Os fariseus se voltam para Sidônias, chamado Bartolomeu:

– Vem para a frente, tu. E dá glória a Deus, se o podes fazer! Não sabes que quem tocou em teus olhos é um pecador? Não sabes? Pois bem. Fica sabendo. Nós te dizemos, pois nós sabemos.

– Deixa. Será, então, como dizeis. Se Ele é pecador, eu não sei. Eu só sei que antes era cego e agora estou vendo, e bem claro.

– Mas que foi que Ele te fez? Como foi que te abriu os olhos?

– Eu já vo-lo disse e vós me ouvistes bem. Quereis agora ouvir de novo? Talvez estejais querendo fazer-vos discípulos dele?

– Estulto! Que sejas tu discípulo daquele homem. Nós somos discípulos de Moisés. E de Moisés aprendemos todas as coisas, e que Deus falou a ele. Mas desse homem, não sabemos nada, nem de onde é que Ele veio, nem quem Ele seja, e nenhum prodígio do Céu faz-nos ver que Ele seja um profeta.

– Justamente neste ponto é que está o que é maravilhoso. Que vós não sabeis de onde ele é e dizeis que nenhum prodígio mostra ser Ele um justo. Mas Ele me abriu os olhos e nenhum de vós em Israel nunca tinha podido fazê-lo, nem mesmo o amor de uma mãe e os sacrifícios de meu pai. Uma coisa, porém, todos nós sabemos, tanto eu como vós, e é que Deus não ouve a um pecador, mas sim a quem tem o temor de Deus e faz a sua vontade. Nunca se ouviu dizer que alguém, no mundo todo, tenha podido abrir os olhos de um cego de nascimento. Mas isso Jesus fez. Se Ele não fosse Deus, não o teria podido fazer.

– Tu nasceste inteiramente no pecado e és deformado no espírito, como e até mais do que já o eras no corpo, e ainda pretendes ensinar a nós? Vai-te embora, aborto maldito, e vira um satanás em companhia do teu sedutor. Fora! Fora, todos vós, plebe estulta e pecadora!

E põem para fora o filho, o pai e a mãe, como se fossem uns leprosos.

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Os três lá se vão rapidamente, acompanhados por amigos. Mas tendo chegado ao lado de fora dos muros, Sidônias se vira e diz:

– Pois ficai aí! E dizei o que quiserdes. A verdade é que eu vos vejo e por isso louvo a Deus. E satanases vós é que sereis, mas não o Bom que me curou.

– Cala-te, meu filho. Antes que isso nos faça mal –geme a mãe.

– Oh! Minha mãe! Será que o ar daquela sala envenenou a tua alma, logo a de ti que, na minha dor me ensinavas a louvar a Deus, e que agora, na alegria, não sabes agradecer-lhe e tens medo de homens? Se Deus me amou tanto e te amou tanto, a ponto de dar-nos o milagre, não saberá Ele defender-nos de um punhado de homens?

– Seu filho tem razão, mulher. Vamos para a nossa sinagoga, para dar louvores ao Senhor, visto que do Templo eles nos expulsaram. E vamos andar depressa, antes que termine o sábado…

E, apressando o passo, eles se dispersam pelas estradas do vale.


Notes

  1. Jason… Simon… Eléazar… Onias… : se reporter à 2 M 4-6.
  2. Moloch est le nom d’une idole à qui on immolait en sacrifice des enfants, en les passant par le feu, au nom du sacrifice même, devenu proverbial. Il s’agissait d’un culte pécheur, condamné en Lv 18, 21 ; 20, 1-5 ; Dt 12, 31. Il en est fait mention en 2 R 16, 3 ; 23, 10 ; 2 Ch 33, 6 ; Jr 32, 35 ; Ez 16, 21. Dans la mention que nous rencontrerons en 555.7, le culte idolâtre de Baal et d’Astarté y est associé. En ce qui le concerne, nous renvoyons à Jg 2, 11-13 ; 6, 25-32 ; 10, 6 ; 1 R 11, 5.33 ; 18, 16-29 ; 2 R 10, 18-28 ; 23, 4-5.13 ; 2 Ch 33, 3 ; Os 11, 2.

Notas

  1. Jason... Simão... Eleazares... Onias..., por 2 Macabeus 4-6.
  2. Moloch, nome de um ídolo o qual se oferecem em sacrifício os filhos, passando-os pelo fogo, e é o mesmo nome do sacrifício, tornando-se proverbial. Tratava-se de um culto pecaminoso que é condenado em Levítico 18,21; 20,1-5; Deuteronômio 12,31. Faz-se indicação desse em 2 Reis 16,3; 23,10; 2 Crônicas 33,6; Jeremias 32,35; Ezequiel 16,21. A Moloch é associado a menção que encontraremos em 555.7, o culto idolátrico de Baal e de Astarte pelo qual remetemos a Juízes 2,11-13; 6,25-32; 10,6; 1 Reis 11,5.33; 18,16-29; 2 Reis 10,18-28; 23,4-5.13; 2 Crônicas 33,3; Oseias 11,2.