Os Escritos de Maria Valtorta

537. A la fête de la Dédicace du Temple, Jésus

537. No Templo, na festa da Dedicação, Jesus

537.1

Il n’est pas possible de rester immobile en cette matinée froide et venteuse. Au sommet du mont Moriah, la bise glaciale qui souffle du nord-est s’abat, faisant voler les vêtements et rougissant les visages et les yeux. Il y a pourtant des gens qui sont montés au Temple pour les prières. En revanche, les rabbis et leurs groupes particuliers d’élèves font défaut, et le Portique paraît plus vaste, et surtout plus digne, en l’absence des rassemblements tapageurs et pompeux qui l’occupent d’ordinaire.

Il doit être très étrange de le voir si vide, car tout le monde s’en étonne, et Pierre en est même méfiant. Mais Thomas, qui semble encore plus robuste, enveloppé comme il l’est dans un ample et lourd manteau, suggère :

« Ils se seront enfermés dans quelque pièce de peur de perdre la voix. Tu les regrettes ? demande-t-il en riant.

– Moi, non ! Si je pouvais ne jamais plus les voir ! Mais je ne voudrais pas que ce soit… »

Et il regarde Judas, qui ne souffle mot, mais saisit le coup d’œil de Pierre, et intervient :

« Ils ont vraiment promis de ne pas causer d’autres ennuis, sauf dans le cas où le Maître les… scandaliserait. Ils seront certainement sur leurs gardes, mais puisque ici on ne pèche pas et on n’offense pas, ils sont absents.

– Cela vaut mieux ainsi, et que Dieu te bénisse, mon garçon, si tu as réussi à les rendre raisonnables. »

Il est encore tôt. Il y a peu de monde dans le Temple. Je dis « peu », et c’est ce qu’il semble, étant donné son immensité : pour paraître bondé, il faut qu’il y ait foule. Deux ou trois cents personnes ne se remarquent même pas dans cet ensemble de cours, de portiques, d’atriums, de corridors…

Jésus, seul Maître dans le vaste Portique des Païens, va et vient en parlant avec les siens et avec les disciples qu’il a déjà trouvés dans l’enceinte du Temple. Il répond à leurs objections et à leurs questions, ou éclaircit des points qu’ils n’ont pas su s’expliquer à eux-mêmes ou exposer aux autres.

Surviennent deux païens. Ils le regardent et passent leur chemin sans rien dire. Des gens attachés au Temple arrivent, l’observent, mais ne disent rien eux non plus. Quelques fidèles s’approchent, saluent, écoutent, mais ils sont encore peu nombreux.

« Restons-nous encore ici ? demande Barthélemy.

– Il fait froid, et il n’y a personne. Pourtant, cela fait plaisir d’être ici ainsi en paix. Maître, aujourd’hui, tu es vraiment dans la Maison de ton Père et en Maître supinitus » déclare en souriant Jacques, fils d’Alphée, avant d’ajouter : « C’est ainsi que devait être le Temple à l’époque de Néhémie et des rois sages et pieux.

537.2

– Moi, je conseillerais de partir. De là, ils nous épient… intervient Pierre.

– Qui ? Les pharisiens ?

– Non. Ceux qui sont passés avant, et d’autres aussi. Partons, Maître…

– J’attends des malades. Ils m’ont vu entrer en ville. La rumeur s’en est certainement répandue. Ils vont venir quand il fera plus chaud. Restons au moins jusqu’au tiers de sexte » répond Jésus.

Et il recommence à faire les cents pas pour ne pas rester immobile dans l’air froid.

En effet, après quelque temps, quand le soleil cherche à adoucir les effets de la tramontane, une femme arrive en compagnie d’une fillette malade, et elle demande sa guérison. Jésus la satisfait. La femme dépose son obole aux pieds de Jésus en disant :

« C’est pour les autres enfants qui souffrent. »

Judas ramasse l’argent.

Plus tard, on amène sur un brancard un homme âgé grabataire. Et Jésus le guérit.

537.3

En troisième lieu survient un groupe de personnes qui prient le Maître de sortir des murs du Temple pour chasser le démon d’une fillette dont les cris déchirants se font entendre jusqu’à l’intérieur. Jésus les suit, et sort donc sur la route. Des gens, au nombre desquels se trouvent des étrangers, se pressent autour de ceux qui tiennent l’enfant. Celle-ci écume et se débat, ses yeux chavirent. Elle profère toutes sortes de mots orduriers, qui ne font qu’augmenter à mesure que Jésus s’approche d’elle, de même qu’elle se débat plus fortement. C’est avec peine que quatre hommes jeunes et robustes arrivent à la maintenir. Au milieu des insultes, on entend des cris de reconnaissance pour le Christ, des supplications angoissées de l’esprit qui la possède pour qu’il ne le chasse pas, et aussi des vérités, répétées avec monotonie :

« Ne me faites pas voir ce maudit ! Va-t’en ! Va-t’en ! Tu es la cause de notre ruine. Je sais qui tu es. Tu es… Tu es le Christ. Tu es… Tu n’as pas reçu d’autre onction que celle de Là-Haut. La puissance du Ciel te couvre et te défend. Je te hais ! Maudit ! Ne me chasse pas ! Pourquoi nous chasses-tu et ne veux-tu pas de nous, alors que tu gardes auprès de toi une légion de démons dans un seul homme ? Ne sais-tu pas que l’enfer tout entier est dans un seul être ? Si, tu le sais… Laisse-moi ici, au moins jusqu’à l’heure de… »

La parole s’arrête parfois, comme étranglée, d’autres fois elle change, ou s’arrête avant, ou se prolonge par des cris inhumains comme quand il crie :

« Laisse-moi entrer au moins en lui. Ne m’envoie pas là-bas dans l’Abîme ! Pourquoi nous hais-tu, Jésus, Fils de Dieu ? Est-ce que cela ne te suffit pas d’être celui que tu es ? Pourquoi veux-tu aussi nous commander ? Nous ne voulons pas de tes ordres, nous ! Pourquoi es-tu venu pour nous persécuter, si nous, nous t’avons renié ? Va-t’en ! Ne déverse pas sur nous les feux du Ciel ! Tes yeux ! Quand ils seront éteints, nous rirons… Ah ! Non ! Pas même alors… Tu nous vaincs ! Tu nous vaincs ! Soyez maudits, toi et le Père qui t’a envoyé, et Celui qui vient de vous et est vous… Aaaah ! »

Le dernier cri est vraiment épouvantable, le cri d’une créature égorgée dans laquelle entre lentement le fer homicide ; il a commencé lorsque Jésus, après avoir arrêté plusieurs fois, par commandement mental, les paroles de l’obsédée, y met fin en touchant du doigt le front de la fillette. Ce cri s’achève dans une convulsion horrible jusqu’à ce que, avec un fracas qui tient du ricanement et du cri d’un animal de cauchemar, le démon la quitte en hurlant : « Mais je ne vais pas loin… Ha ! Ha ! Ha ! », suivi immédiatement d’un bruit sec comme celui de la foudre, bien que le ciel soit absolument clair.

537.4

Terrorisées, un certain nombre de personnes fuient. D’autres s’approchent encore davantage pour observer la fillette, qui s’est calmée tout d’un coup en s’affaissant dans les bras de ceux qui la tenaient. Elle reste ainsi quelques instants, puis ouvre les yeux, sourit, se voit parmi les gens sans voile sur le visage et sur la tête, et baisse son visage pour le cacher sur le bras qu’elle lève. Ceux qui l’accompagnent voudraient qu’elle remercie le Maître, mais il dit :

« Laissez-la avec sa pudeur. Son âme me remercie déjà. Reconduisez-la chez sa mère. C’est sa place de fille… »

Puis il tourne le dos à la foule pour rentrer dans le Temple, et reprendre la place qu’il occupait.

« Tu as vu, Seigneur, que plusieurs juifs étaient venus derrière nous ? J’en ai reconnu quelques-uns… Les voilà ! Ce sont ceux qui nous épiaient auparavant. Regarde-les discuter… ! s’exclame Pierre.

– Ils sont en train de décider dans lequel d’entre eux le diable est entré. Il y a aussi Nahum, l’homme de confiance d’Hanne. C’est l’homme de la situation… déclare Thomas.

– Oui. Et tu ne l’as pas vu parce que tu avais le dos tourné, mais le feu est apparu précisément sur sa tête » dit André, qui en claque des dents. « J’étais à côté de lui, et j’ai eu une de ces peurs !…

– Vraiment, ils étaient tous unis, eux. Pourtant j’ai vu le feu s’ouvrir sur nous et j’ai cru mourir… J’ai même tremblé pour le Maître. Il paraissait vraiment suspendu au-dessus de sa tête, témoigne Matthieu.

– Mais non. Moi, au contraire, je l’ai vu sortir de la fillette et éclater sur le mur du Temple, réplique Lévi, le berger disciple.

– Inutile d’en débattre entre vous : le feu n’a indiqué ni celui-ci, ni celui-là. Il a été seulement le signe que le démon s’était enfui, explique Jésus.

– Mais il a dit qu’il n’allait pas loin !… objecte André.

– Paroles de démon… Il ne faut pas les écouter. Louons plutôt le Très-Haut pour ces trois enfants d’Abraham guéris dans leur corps et leur âme. »

537.5

Pendant ce temps, un grand nombre de juifs sortis d’ici ou de là — parmi lesquels on ne voit ni pharisien, ni scribe, ni prêtre — s’approchent de Jésus et l’entourent. L’un d’eux s’avance en disant :

« Que de prodiges tu as accomplis aujourd’hui ! Vraiment, ce sont là des œuvres de prophète, et de grand prophète. Et les esprits des abîmes ont divulgué sur toi des choses étonnantes, mais leurs paroles ne peuvent être acceptées si la tienne ne les confirme pas. Nous sommes effrayés par ce que nous avons entendu, mais nous craignons aussi quelque mystification, car on sait que Belzébuth est un esprit de mensonge. Nous ne voudrions pas nous tromper, ni être trompés. Révèle-nous donc qui tu es, de ta bouche de vérité et de justice.

– Ne vous ai-je pas manifesté de nombreuses fois qui je suis ? Cela fait presque trois ans que je le fais, et avant moi Jean au Jourdain et la Voix de Dieu venue des Cieux.

– C’est vrai. Mais nous n’y étions pas à ce moment. Nous… Toi qui es juste, tu dois comprendre notre angoisse. Nous voudrions croire en toi comme Messie. Mais le peuple de Dieu a été trop souvent abusé par de faux Christs. Console notre cœur, qui espère et qui attend, par une parole assurée, et nous t’adorerons. »

Jésus les regarde sévèrement. Ses yeux semblent percer leur chair et mettre leur cœur à nu. Puis il dit :

« En vérité, il est fréquent que les hommes sachent mieux mentir que Satan. Non, vous ne m’adorerez pas. Jamais, quoi que je vous dise. Et même si vous arriviez à le faire, qui adoreriez-vous ?

– Qui ? Mais notre Messie !

– Vous vaudriez tant ? Qui est pour vous le Messie ? Répondez, pour que je me rende compte de ce que vous valez.

– Le Messie ? Mais le Messie est celui qui, par ordre de Dieu, rassemblera Israël dispersé et en fera un peuple triomphal qui tiendra le monde sous son pouvoir. Eh quoi ? Tu ne sais pas ce qu’est le Messie ?

– Je le sais comme vous ne le savez pas. Donc, pour vous, c’est un homme qui, surpassant David, Salomon et Judas Maccabée, fera d’Israël la nation qui sera la reine du monde ?

– C’est cela. Dieu l’a promis. Toute vengeance, toute gloire, toute revendication viendra du Messie annoncé.

– Il est dit : “ Tu n’adoreras pas d’autre dieu que le Seigneur ton Dieu. ” Pourquoi donc m’adoreriez-vous, si vous ne pouviez voir en moi que l’Homme-Messie ?

– Et qui d’autre devons-nous voir en toi ?

– Qui ? Et c’est avec ces sentiments que vous venez m’interroger ? Race de vipères sournoises, venimeuses, et sacrilèges aussi ! Car, si vous ne pouviez voir en moi autre chose que le Messie humain et si vous m’adoriez, vous seriez idolâtres. C’est Dieu seul qu’il faut adorer. Et en vérité, je vous dis une fois encore que celui qui vous parle est plus grand que le Messie que vous vous représentez, avec une mission, des fonctions et des pouvoirs que vous, qui êtes dépourvus d’esprit et de sagesse, vous imaginez. Le Messie ne vient pas pour donner à son peuple un royaume tel que vous le croyez. Il ne vient pas exercer des vengeances sur d’autres puissants. Son Royaume n’est pas de ce monde, et sa puissance surpasse tout autre pouvoir limité de ce monde.

537.6

– Tu nous humilies, Jésus. Puisque tu es le Maître et que nous sommes ignorants, pourquoi ne veux-tu pas nous instruire ?

– Voici trois ans que je le fais, et vous êtes de plus en plus dans les ténèbres, parce que vous repoussez la lumière.

– C’est peut-être vrai. Mais ce qui a existé dans le passé peut disparaître ensuite. Eh quoi ? Toi qui fais preuve de compassion pour les publicains et les prostituées, toi qui absous les pécheurs, veux-tu te montrer sans pitié pour nous, uniquement parce que nous avons la tête dure et que nous avons du mal à comprendre qui tu es ?

– Vous n’avez pas du mal à comprendre : vous ne le voulez pas. Etre peu intelligent ne serait pas une faute. Dieu a tant de lumières qu’il pourrait illuminer l’esprit le plus obtus, mais plein de bonne volonté. Or c’est cette dernière qui manque en vous ; pire, vous avez une volonté opposée. C’est pour cela que vous ne comprenez pas qui je suis.

– Il est possible qu’il en soit ainsi. Tu vois comme nous sommes humbles. Mais, nous t’en prions au nom de Dieu, réponds à nos questions. Ne nous tiens pas davantage en haleine. Jusqu’à quand notre esprit devra-t-il demeurer incertain ? Si tu es le Christ, révèle-le-nous ouvertement.

– Je vous l’ai dit. Je vous l’ai dit dans les maisons, sur les places, sur les routes, dans les villages, sur les monts, le long des fleuves, en face de la mer, devant les déserts, dans le Temple, dans les synagogues, sur les marchés, et vous ne croyez pas. Il n’est pas de lieu en Israël qui n’ait entendu ma voix. Jusqu’aux contrées qui portent abusivement le nom d’Israël depuis des siècles, mais qui se sont séparées du Temple, jusqu’aux régions qui ont donné leur nom à notre terre mais qui, de dominateurs, sont devenus sujets, et qui pourtant ne se libérèrent jamais complètement de leur erreur pour venir à la vérité, jusqu’à la Syro-Phénicie que fuient les rabbis comme une terre de péché, tous ont entendu ma voix et appris mon existence.

Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas à mes paroles. J’ai agi, et vous n’avez pas considéré mes actes d’un bon œil. Si vous l’aviez fait avec l’intention droite de vous renseigner sur moi, vous seriez arrivés à avoir foi en moi, car les œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent de moi. Les hommes de bonne volonté qui sont venus à ma suite, parce qu’ils m’ont reconnu comme Pasteur, ont cru à mes paroles et au témoignage rendu par mes œuvres.

Eh quoi ? Croyez-vous peut-être que ce que je fais n’a pas pour but votre intérêt comme celui de toutes les créatures ? Détrompez-vous. Et ne pensez pas que tout le bien que je recherche pour vous se borne à la santé qu’une personne retrouve par ma puissance, ou à la libération de l’obsession ou du péché de tel ou tel. Ce serait une utilité limitée à l’individu. C’est trop peu de chose en comparaison de la puissance qui se trouve libérée et de la source surnaturelle — plus que surnaturelle : divine — dont elle jaillit, pour que ce soit l’unique but. Mes œuvres ont un intérêt collectif : enlever tout doute aux personnes sceptiques, convaincre celles qui sont opposées, renforcer toujours plus la foi des croyants.

Mes œuvres témoigneront en ma faveur pour les générations à venir, et elles les convaincront. C’est pour cet intérêt collectif, en faveur de tous les hommes présents et à venir, que mon Père me donne la puissance d’agir comme je le fais. Rien ne s’accomplit sans une fin qui soit bonne dans les œuvres de Dieu. Souvenez-vous-en toujours. Méditez cette vérité. »

537.7

Jésus s’arrête un moment. Il regarde fixement un juif qui se tient la tête inclinée et dit :

« Toi qui es en train de réfléchir ainsi, toi dont le vêtement est couleur d’olive mûre, toi qui te demandes si Satan aussi a été créé dans un but bon, ne fais pas le malin pour t’opposer à moi et chercher l’erreur dans mes paroles. Je te réponds que Satan n’est pas l’œuvre de Dieu, mais de la libre volonté de l’ange rebelle. Dieu en avait fait son ministre glorieux et l’avait donc créé pour une bonne fin. Et voici que tu te dis maintenant : “ Dans ce cas, Dieu est fou, puisqu’il avait donné la gloire à un futur rebelle et confié ses volontés à un désobéissant. ” Je te réponds : “ Dieu n’est pas fou, mais parfait dans ses actions et ses pensées. Il est le Tout-Parfait. Même les plus parfaites des créatures sont imparfaites. Il y a toujours en elles une infériorité par rapport à Dieu. Mais Dieu, qui les aime, leur a accordé le libre arbitre, pour que, grâce à lui, elles puissent perfectionner leurs vertus et se rendre plus semblables à Dieu, leur Père. ” Et puisque tu aimes à railler et que tu cherches sournoisement quelque péché dans mes paroles, j’ajoute que, du Mal, qui s’est volontairement formé, Dieu tire encore du bien : les hommes peuvent posséder une gloire méritée. Les victoires sur le mal forment la couronne des élus. Si le Mal ne pouvait susciter quelque bienfait pour les hommes de bonne volonté, Dieu l’aurait détruit, car rien de ce qui est dans la Création ne doit être totalement dépourvu d’encouragement ou de conséquences favorables.

Tu ne réponds rien ? Il t’est dur de devoir proclamer que j’ai lu dans ton cœur et que j’ai triomphé des soupçons injustes de ta pensée tortueuse ? Je ne t’y forcerai pas. En présence de tant de monde, je te laisserai dans ton orgueil. Je n’exige pas que tu me proclames victorieux mais, quand tu seras seul avec tes semblables et avec ceux qui vous ont envoyés, avoue que Jésus de Nazareth a lu les pensées de ton esprit et a étranglé tes objections dans ta gorge par la seule arme de sa parole de vérité.

Mais laissons là cette interruption individuelle et revenons aux personnes nombreuses qui m’écoutent. Si l’une d’elles, une seule, se convertissait à la Lumière, je serais récompensé de la peine de parler à des pierres, ou plutôt à des tombeaux remplis de vipères.

537.8

Je disais que ceux qui m’aiment m’ont reconnu comme Pasteur grâce à mes paroles et à mes œuvres. Mais vous, vous ne croyez pas, vous ne pouvez pas croire, parce que vous n’êtes pas de mes brebis.

Qu’êtes-vous ? Je vous le demande. Posez-vous la question à l’intérieur de votre cœur. Vous n’êtes pas sots, vous pouvez vous connaître pour ce que vous êtes. Il vous suffit d’écouter la voix de votre âme, qui n’est pas tranquille de continuer à offenser le Fils de celui qui l’a créée. Or, bien que vous sachiez ce que vous êtes, vous ne l’admettrez pas, car vous n’êtes ni humbles ni sincères. Mais moi, je vous dis ce que vous êtes : en partie des loups, en partie des chevreaux sauvages. Mais aucun d’entre vous, malgré la peau d’agneau que vous portez pour vous faire passer pour des agneaux, n’en est un vrai. Sous une toison moelleuse et blanche, vous avez tous les couleurs féroces, les cornes pointues, les crocs et les griffes du bouc ou du fauve, et vous voulez rester tels, car vous aimez cet état et vous rêvez férocité et révolte. Vous ne pouvez donc m’aimer, et vous ne pouvez me suivre et me comprendre.

Si vous entrez dans le troupeau, c’est pour nuire, pour apporter douleur ou désordre. Mes brebis ont peur de vous. Si elles vous ressemblaient, elles devraient vous haïr, mais elles ne savent pas haïr. Ce sont les agneaux du Prince de la paix, du Maître d’amour, du Pasteur miséricordieux. Elles ne vous haïront jamais, comme moi je ne vous haïrai jamais. C’est à vous que je laisse la haine : c’est le mauvais fruit de la triple concupiscence, par laquelle le moi se déchaîne et l’homme devient bestial, en oubliant qu’il n’est pas seulement chair, mais aussi âme. Moi, je garde ce qui est mien : l’amour. Et je le communique à mes agneaux, tout comme je vous l’offre à vous aussi pour vous rendre bons. Si vous le devenez, alors vous me comprendrez et vous viendrez à mon troupeau, semblables aux autres qui s’y trouvent. Nous nous aimerons. Les brebis et moi, nous nous aimons. Elles m’écoutent, elles reconnaissent ma voix.

Vous, vous ne comprenez pas ce qu’est en vérité connaître ma voix. C’est ne pas avoir de doute sur son origine, la distinguer entre mille autres de faux prophètes, et y reconnaître la véritable voix venue du Ciel. Maintenant et toujours, même parmi ceux qui se croient des fidèles de la Sagesse, et le sont en partie, beaucoup ne sauront pas discerner ma voix des autres qui parleront de Dieu avec plus ou moins de justice, mais qui seront toutes inférieures à la mienne…

537.9

– Tu annonces toujours ton départ prochain, et malgré cela tu prétends que tu parleras toujours ? Quand tu seras parti, tu ne parleras plus » objecte un juif avec le ton méprisant qu’il prendrait pour s’adresser à un handicapé mental.

Jésus répond encore sur le même ton patient et peiné, qui n’est devenu sévère que lorsqu’il a parlé au début aux juifs, et plus tard, lorsqu’il a répondu aux objections intérieures de ce juif :

« Je parlerai toujours, pour que le monde ne devienne pas tout entier idolâtre. Et je m’adresserai aux miens, à ceux que j’ai choisis pour vous répéter mes paroles. L’Esprit de Dieu interviendra, et ils comprendront ce que les sages eux-mêmes ne sauront pas comprendre. En effet, les savants étudieront les mots, la phrase, la manière, le lieu, l’instrument à travers lesquels la Parole se révèle, alors que ceux que j’ai choisis ne se perdront pas dans ces études inutiles, mais écouteront, éperdus d’amour, et comprendront, puisque ce sera l’Amour qui leur parlera. Eux distingueront les pages ornées des savants ou les pages menteuses des faux prophètes, des rabbis hypocrites, qui exposent des doctrines corrompues ou enseignent ce qu’ils ne pratiquent pas ; ils les distingueront des paroles simples, vraies, profondes qui viendront de moi. Mais le monde qui aime les ténèbres propices à son péché les haïra à cause de cela, car il me hait, moi qui suis la Lumière, et il hait les fils de la Lumière.

Mes brebis me connaissent, elles me connaîtront et me suivront toujours, même sur les chemins sanglants et douloureux que je parcourrai le premier, et elles après moi. Ce sont les voies qui conduisent les âmes à la sagesse. Le sang et les larmes des personnes persécutées parce qu’elles enseignent la justice, les rendent lumineuses : elles brillent dans le brouillard des fumées du monde et de Satan, et sont comme des sillages d’étoiles pour conduire les hommes qui cherchent le chemin, la vérité et la vie, et ne trouvent personne pour les aider. Car c’est de cela que les âmes ont besoin : de frères qui les conduisent à la vie, à la vérité, au juste chemin.

Dieu est plein de pitié pour ceux qui cherchent et ne trouvent pas, non par leur faute, mais à cause de la paresse des pasteurs idoles. Dieu est plein de pitié pour les âmes qui, laissées à elles-mêmes, se perdent et sont recueillies par les ministres de Lucifer, tout prêts à séduire les égarés, pour en faire des prosélytes de leurs doctrines. Dieu est plein de pitié pour ceux qui sont trompés seulement parce que les prétendus rabbis de Dieu se sont désintéressés d’eux. Dieu est plein de pitié pour ceux qu’attendent découragement, brouillards et mort, à cause de faux maîtres, qui n’ont de maîtres que le vêtement et l’orgueil d’être appelés de ce nom. Et comme il a envoyé les prophètes pour son peuple, comme il m’a envoyé moi pour le monde entier, il enverra, après moi, les serviteurs de la Parole, de la Vérité et de l’Amour pour répéter mes enseignements. Car ce sont mes paroles qui donnent la vie. C’est pourquoi mes brebis de maintenant et de plus tard auront la vie que je leur donne à travers ma Parole, qui est vie éternelle pour ceux qui l’accueillent ; elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher de mes mains.

537.10

– Nous n’avons jamais repoussé les paroles des vrais prophètes. Nous avons toujours respecté Jean, qui a été le dernier prophète, répond un juif avec colère, tandis que ses compagnons font chorus.

– Il est mort à temps pour ne pas être mal vu de vous et être persécuté, même par vous. S’il était encore au nombre des vivants, il vous appliquerait à vous aussi son interdiction d’un inceste charnel, car vous commettez un adultère spirituel en forniquant avec Satan contre Dieu. Et vous l’assassineriez, tout comme vous avez l’intention de me tuer. »

Exaspérés et las de devoir feindre la douceur, les juifs manifestent bruyamment. Ils semblent déjà disposés à frapper.

Mais, loin de s’en préoccuper, Jésus hausse la voix pour dominer le tumulte :

« Et vous m’avez demandé qui je suis, hypocrites ? Vous prétendiez désirer le savoir pour en être certains ? Et vous dites maintenant que Jean a été le dernier prophète ? Par deux fois, vous vous condamnez pour mensonge. Une première fois parce que vous affirmez n’avoir jamais repoussé les paroles des vrais prophètes, la seconde fois parce que en soutenant que Jean est le dernier prophète et que vous croyez aux vrais prophètes, vous excluez que moi aussi je sois un prophète — ne serait-ce que cela —, et un vrai prophète. Bouches mensongères ! Cœurs trompeurs ! Oui, en vérité, en vérité, moi, ici, dans la maison de mon Père, je proclame que je suis plus que prophète. Moi, j’ai ce que mon Père m’a donné. C’est plus précieux que tout et que tous, car c’est une réalité sur laquelle la volonté et la puissance des hommes ne peuvent porter leurs mains rapaces. J’ai ce que Dieu m’a donné, et qui tout en étant en moi est toujours en Dieu ; personne ne peut le ravir des mains de mon Père ni des miennes, car c’est la même nature divine. Le Père et moi nous sommes un.

– Ah ! Horreur ! Blasphème ! Anathème !! »

Les vociférations des juifs résonnent dans le Temple, et une fois encore les pierres qu’utilisent changeurs et marchands de bestiaux pour tenir en place leurs enclos, servent de munitions à ceux qui cherchent des armes pour frapper Jésus.

Mais le Maître se dresse, les bras croisés sur la poitrine. Il est monté sur un banc pour être encore plus haut et plus visible et, de là, il les domine. Ses yeux de saphir lancent des éclairs. Il est si majestueux qu’il les paralyse. Certains lâchent leurs pierres, d’autres les gardent dans leurs mains, mais sans avoir l’audace de les lancer contre lui. Même les vociférations se calment pour faire place à une frayeur étrange. C’est vraiment Dieu qui se manifeste dans le Christ. Et quand cela se produit, l’homme, même le plus arrogant, est épouvanté et se fait tout petit.

Moi qui ai vu les juifs se montrer si féroces le vendredi saint, je réfléchis à ce mystère caché. Quel énigme, en effet, dans l’absence de ce pouvoir de domination chez le Christ ce jour-là. C’était vraiment l’heure des Ténèbres, l’heure de Satan, et eux seuls régnaient… La Divinité, la Paternité de Dieu avait abandonné son Christ, qui n’était plus rien que la Victime…

537.11

Jésus reste ainsi quelques minutes, puis il recommence à parler à cette foule vendue et lâche qui a perdu toute arrogance par le seul fait d’avoir vu un éclair divin :

« Eh bien ? Que voulez-vous faire ? Vous m’avez demandé qui j’étais. Je vous l’ai dit. Vous êtes devenus furieux. Je vous ai remis en mémoire tout ce que j’ai fait, je vous ai montré et je vous ai rappelé beaucoup d’œuvres bonnes provenant de mon Père et accomplies grâce à la puissance qui me vient de lui. Pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? Pour avoir enseigné la justice ? Pour avoir apporté aux hommes la Bonne Nouvelle ? Pour être venu vous inviter au Royaume de Dieu ? Pour avoir guéri vos malades, rendu la vue à vos aveugles, donné le mouvement aux paralytiques et la parole aux muets, pour avoir délivré les possédés et ressuscité les morts, pour avoir fait du bien aux pauvres, pardonné aux pécheurs, aimé tout le monde, même ceux qui me haïssent, autrement dit vous et ceux qui vous envoient ? Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous donc me lapider ?

– Ce n’est pas pour les œuvres bonnes que tu as faites que nous te lapidons, mais pour ton blasphème, parce que, étant homme, tu te fais Dieu.

– N’est-il pas écrit[1] dans votre Loi : “ J’ai dit : vous êtes des dieux et des fils du Très-Haut ” ? Dieu a donc appelé “ dieux ” ceux auxquels il a parlé pour leur donner ce commandement : de vivre de telle sorte que la ressemblance et l’image de Dieu qui est dans l’homme apparaissent ouvertement, et que l’homme ne soit ni un démon ni une brute. L’Ecriture qualifie les hommes de “ dieux ”, or elle est toute inspirée par Dieu, et ne saurait donc être modifiée ou effacée selon le plaisir et l’intérêt de l’homme. Cela étant, pourquoi prétendez-vous que je blasphème, moi que le Père a consacré et envoyé dans le monde, quand je dis : “ Je suis le Fils de Dieu ” ? Si je n’accomplissais pas les œuvres de mon Père, vous auriez raison de ne pas croire en moi. Mais je les accomplis, et vous ne voulez pas croire en moi. Alors, croyez au moins à ces œuvres afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père. »

537.12

La tempête de cris et de violences reprend avec encore plus de force. De l’une des terrasses du Temple où, certainement, ils étaient à l’écoute et cachés, des prêtres, des scribes et des pharisiens hurlent à qui mieux mieux :

« Emparez-vous de ce blasphémateur ! Sa faute est désormais publique. Tous, nous l’avons entendu. A mort, le blasphémateur qui se proclame Dieu ! Donnez-lui le même châtiment qu’au fils de Shelamit, fille de Dibri. Qu’on l’emmène hors de la ville et qu’on le lapide ! C’est notre droit ! Il est dit[2] : “ Que le blasphémateur soit mis à mort. ” »

Les cris des chefs excitent la colère des juifs, qui tentent de s’emparer de Jésus et de le remettre aux magistrats du Temple pieds et mains liés. Ceux-là sont en train d’accourir, suivis par les gardes du Temple.

Mais encore une fois, les légionnaires sont plus rapides. Surveillant depuis l’Antonia, ils ont repéré le tumulte, et ils sortent de leur caserne pour venir à l’endroit où l’on crie. Ils n’ont de respect pour personne. Les hampes des lances manœuvrent activement sur les têtes et les dos. Et, par des plaisanteries et des mots orduriers, ils s’excitent mutuellement à s’en prendre aux juifs :

« A la niche, chiens ! Faites place ! Frappe dur sur ce teigneux, Licinus. Fichez le camp ! La peur vous rend puants plus que jamais ! Mais que mangez-vous, engeance de corbeaux, pour sentir si mauvais ? Tu as raison, Bassus. Ils se purifient, mais ils empestent. Regarde là ce gros nez ! Au mur ! Au mur, que nous prenions vos noms ! Et vous, hiboux, descendez de là-haut. Désormais nous vous connaissons. Le centurion aura à rédiger un bon rapport pour son chef. Non ! Laisse celui-là, c’est un apôtre du Rabbi. Tu ne vois pas qu’il a une figure d’homme et non de chacal ? Regarde ! Regarde comme ils s’enfuient de ce côté ! Laisse-les aller ! Pour les convaincre, il faudrait les enfiler tous sur nos lances ! Alors seulement nous les aurions domptés ! Si cela pouvait être demain ! Ah ! mais toi, tu es pris et tu ne t’échapperas pas. Je t’ai vu, tu sais ? La première pierre, c’était la tienne. Tu devras répondre d’avoir frappé un soldat de Rome… Celui-ci aussi. Il nous a maudits en insultant les enseignes. Ah oui ? Vraiment ? Viens, nous te les ferons aimer dans nos prisons… »

Et ainsi, en les chargeant et en les raillant, en arrêtant certains, en mettant les autres en fuite, les légionnaires dégagent la vaste cour.

Mais c’est quand les juifs voient arrêter réellement deux des leurs qu’ils se dévoilent pour ce qu’ils sont : lâches, infiniment lâches. Ou bien ils s’enfuient en caquetant comme une volée de poulets qui voient descendre l’épervier, ou bien ils se jettent aux pieds des soldats pour implorer leur pitié, avec une servilité et des flatteries révoltantes.

Un vieil homme ridé, l’un des plus acharnés contre Jésus, s’agrippe aux chevilles d’un gradé en l’appelant « magnanime et juste ». Le gradé s’en dégage par une vigoureuse secousse qui envoie rouler le juif à trois pas en arrière. Il crie :

« Décampe, vieux renard teigneux ! »

Et, se tournant vers un compagnon et montrant ses griffures, il dit :

« Ils ont des ongles de renards et le venin des serpents. Regarde ici ! Par Jupiter Maximus ! Je file aux Thermes pour effacer les marques de ce vieux baveux ! »

Sur ce, il s’éloigne, encore irrité, la cheville tout éraflée.

J’ai tout à fait perdu Jésus de vue. Je ne pourrais dire où il est allé, par quelle porte il est sorti. J’ai seulement vu, pendant quelque temps, émerger et disparaître dans la confusion les visages des deux fils d’Alphée et de Thomas, qui luttaient pour se frayer un chemin, et ceux de quelques disciples bergers qui en faisaient autant. Puis eux aussi ont disparu, et il ne m’est resté que les dernières criailleries des juifs perfides, occupés à courir ça et là pour empêcher les légionnaires de les arrêter et de les reconnaître. J’ai l’impression que, pour les légionnaires, ce fut une fête de pouvoir flanquer une bonne raclée aux Hébreux pour se dédommager de toute la haine dont ils sont gratifiés.

537.1

Ficar parado não é possível, numa manhã fria e com vento. No alto do Monte Mória, o vento que vem do nordeste desce e sopra muito frio, fazendo esvoaçar as vestes e ficarem vermelhos os rostos e os olhos. Assim sendo, estão absolutamente ausentes os rabis com os seus respectivos grupos de alunos. O pórtico está parecendo mais vasto, e até mais respeitável, livre das aglomerações vozeadoras e pomposas, que o ocupam quase sempre.

E deve ser uma coisa muito estranha vê-lo assim vazio, pois todos o estranham como uma novidade. Pedro tem até algumas suspeitas. Mas Tomé, que parece mais gordo, enrolado como está em um grande e pesado manto, diz:

– Certamente eles se terão fechado em alguma sala, com medo de perder a voz. Estais com saudades deles? –e se ri.

– Eu, não! Quem dera não os visse nunca mais! Mas não gostaria que estivesse…

E olha para Iscariotes, que está calado, mas que percebe o olhar de Pedro, e diz:

– Na verdade prometeram não dar outro aborrecimento, a não ser que o Mestre os escandalize. Com certeza eles estão vigilantes, mas, visto que aqui não se peca, nem se ofende, eles estão ausentes.

– É melhor assim. E Deus te abençoe, rapaz, se conseguiste fazê-los raciocinar.

Ainda é cedo. Há pouca gente no Templo. Digo “pouca”, e isso fica parecendo, dado o tamanho dele, que para ficar cheio precisa conter massas de povo. Duzentas ou trezentas pessoas nem chegam a ser vistas nesse complexo de pátios, de pórticos, átrios e corredores…

Jesus, o único Mestre no amplo Pórtico dos Pagãos, está andando para baixo e para cima, falando com os seus e com os discípulos, que Ele encontrou já no recinto do Templo. Ele responde às objeções que lhe fazem, ou a perguntas, esclarece pontos que eles não conseguiram esclarecer por si mesmos nem por outros.

Chegam dois gentios, olham para ele, vão embora sem dizer nada. Passam alguns funcionários do Templo, olham, mas também eles não dizem nada. Alguns fieis se aproximam, saudam, ouvem. Mas são poucos ainda.

– Vamos ficar aqui ainda? –pergunta Bartolomeu.

– Está fazendo frio e não há ninguém. Mas dá prazer ficar assim em paz. Mestre, hoje estás mesmo na Casa do teu Pai. E como dono

–diz, sorrindo, Tiago do Alfeu. E acrescenta:– Assim devia ser o Templo, no tempo de Neemias e dos reis sábios.

537.2

– Eu diria ser bom irmos embora. De lá nos estão olhando… –diz Pedro.

– Quem? Os fariseus?

– Não. Aqueles que passaram primeiro e outros. Vamo-nos embora, Mestre…

– Eu estou esperando os doentes. Eles me viram entrar na cidade e a notícia certamente já se espalhou. Nas horas mais quentes eles virão. Fiquemos pelo menos até um terço da sexta –responde Jesus. E recomeça a caminhar para diante e para trás, a fim de não ficar parado naquele ar gelado.

De fato, depois de pouco tempo, quando o sol já está abrandando os efeitos do vento norte, chega a mulher com uma menina doente, pedindo a cura dela. Jesus a contenta. A mulher coloca sua esmola aos pés de Jesus, dizendo:

– Isto é para outros meninos que sofrem.

Iscariotes recolhe as moedas.

Mais tarde, sobre uma pequena padiola, levam um homem já velho, doente das pernas. E Jesus o cura.

537.3

Em terceiro lugar vem um grupo de pessoas que estão pedindo a Jesus que saia para fora dos muros do Templo, para expulsar o demônio de uma menina, cujos gritos dilacerantes são ouvidos até lá dentro. E Jesus sai atrás deles, e vai chegar à estrada que vai para a cidade.

Algumas pessoas, entre as quais estão uns estrangeiros, se ajuntaram ao redor dos que estão segurando a jovenzinha que está espumando e se contorcendo, revirando os olhos. Palavrões de todos os calibres saem dos lábios dela e, quanto mais eles vão saindo, mais Jesus se aproxima dela, e mais cresce o debater-se dela. Com dificuldade a estão segurando quatro homens, jovens e robustos. E junto com os impropérios, prorrompem gritos dizendo que ele conhece o Cristo e súplicas angustiadas do espírito que a possui pedindo para não ser expulso, e também dizendo algumas verdades, repetidas monotonamente:

– Fora! Não me façais ver esse maldito! Vai-te embora! Fora! És a causa de nossa ruína. Eu sei quem Tu és… Tu é o Cristo. Tu és… Não foste ungido por outro óleo, mas pelo lá de cima. O poder do Céu te cobre e te defende. Eu te odeio. Maldito! Não me expulses. Por que nos expulsas e não nos queres, enquanto tens perto de Ti uma legião de demônios em um só? Sim, que o sabes. Deixa-me aqui, pelo menos até a hora de…

A palavra fica embargada algumas vezes, como que estrangulada, e outras vezes muda, ou se detém, ou se prolonga por entre gritos desumanos, como quando urra:

– Deixa-me entrar pelo menos nele. Não me mandes lá para o Abismo! Por que nos odeias, ó Jesus, Filho de Deus? Não te basta o que já és? Por que queres mandar até em nós? Nós não queremos ser mandados. Por que vieste perseguir-nos, se nós te renegamos? Vai-te embora. Não mandes sobre nós os fogos do Céu! Esses teus olhos! Quando eles ficarem apagados, nós nos riremos… Ah! Não! Mas nem mesmo assim… Porque Tu nos vences. Sê maldito, Tu e o Pai que te mandou e Aquele que de vós procede e é vós. Aaaah!

Este último grito é realmente espantoso, como o de uma criatura que está sendo degolada e na qual vai entrando lentamente o ferro homicida, e é causado pelo fato de que Jesus, depois de ter dado muitas vezes a ordem de cessar aquilo por meio de um comando mental, põe fim às palavras da possessa, tocando com um dedo a fronte da jovenzinha. E aquele grito termina com uma convulsão, horrível e com o fragor da risada de quem sai de um pesadelo quando o demônio a deixa, gritando: “Mas eu não vou para longe… Ah! Ah! Ah!”, o que é acompanhado por um estampido como o de um raio, ainda que o céu esteja completamente limpo.

537.4

Muitos fogem dali aterrorizados. Outros se aglomeram ainda mais para observarem a jovenzinha, que se acalmou de repente, descansando nos braços dos que a estavam segurando. Fica assim por alguns instantes e depois abre os olhos, sorri, vê-se entre pessoas que não têm véu sobre o rosto nem sobre a cabeça e inclina seu rosto, para escondê-lo por baixo do braço que lhe levanta o rosto. Quem está com ela gostaria que ela agradecesse ao Mestre. Mas Ele diz:

– Deixai-a em seu pudor. A alma dela já me agradece. Levai-a de novo para casa, para a mãe. É o seu lugar de menina… –e vira as costas para as pessoas, tornando a entrar no Templo e indo ficar onde estava antes.

– Tu viste, Senhor, como muitos judeus vieram às nossas costas? Eu reconheci alguns deles… Lá estão eles: são aqueles, que nos estavam espiando antes. Olha como estão discutindo entre si… –diz Pedro.

– Estarão discutindo sobre em quem deles o diabo entrou. Lá está também Naum, o homem de confiança de Anás. É um tipo idôneo…

–diz Tomé.

– Sim. E tu não viste, porque estavas de costas. Mas o fogo desceu justamente sobre a cabeça dele, diz André, batendo um pouco os dentes. Eu estava perto e fiquei com medo!…

– É verdade. Estavam todos juntos. Mas eu vi o fogo abrir-se sobre nós e achei que ia morrer. E cheguei a tremer pelo Mestre. O fogo parecia suspenso sobre a cabeça dele –diz Mateus.

– Mas, não. Eu o vi sair da menina e explodir em cima do muro do Templo –replica Levi, o pastor discípulo.

– Não fiqueis discutindo uns com os outros. O fogo não indicou nem esse nem aquele. Foi apenas o sinal de que o demônio havia fugido –diz Jesus.

– Mas ele disse que não ia para longe!… –diz André.

– São palavras de demônio… Não devem ser ouvidas. Louvemos, pois, o Altíssimo por esses três filhos de Abraão curados no corpo e na alma.

537.5

Nesse meio tempo, muitos judeus, que se desentocaram daqui e dali — mas não faz parte do grupo deles nenhum fariseu, nenhum escriba e nenhum sacerdote — se aproximam de Jesus e o rodeiam, e um deles se aproxima mais e diz:

– Grandes coisas Tu fizeste neste dia! Obras realmente de profeta, e grande profeta. E os espíritos do Abismo disseram de Ti grandes coisas. Mas as palavras deles não podem ser aceitas se não forem confirmadas pela tua palavra. Nós estamos assustados por aquelas palavras. Mas também temos medo de algum grande engano, pois é sabido que Belzebu é espírito de mentira. Não quereríamos enganar-nos a nós mesmos nem ser enganados. Dize-nos, então, quem és, pela tua boca de verdade e justiça!

– E Eu já não vos disse muitas vezes quem Eu sou? Há quase três anos que Eu o venho dizendo, e, antes de Mim, já o disse João no Jordão e a voz de Deus dos Céus.

– É verdade. Mas nós não estávamos aqui nas outras vezes. Nós… Tu, que és justo, deves entender a nossa aflição. Nós quereríamos crer em Ti como Messias. Mas muitas vezes o povo de Deus já foi enganado por falsos Cristos. Consola o nosso coração, que espera ouvir, e está pronto a ouvir com atenção tua palavra segura, e nós te adoraremos.

Jesus olha para eles muito sério. Seus olhos parecem perfurar as carnes e pôr a nu os corações. Depois diz:

– Na verdade, muitas vezes os homens sabem dizer mentiras melhor do que Satanás. Não. Vós não me adorareis. Nunca. Seja lá o que for que Eu vos disser. E ainda que chegásseis a fazê-lo, a quem é que adoraríeis?

– A quem? Ora! Ao nosso Messias!

– Seríeis capazes de fazer isso? Para vós, quem é o Messias? Respondei, para que Eu fique sabendo o que valeis.

– O Messias? Mas o Messias é aquele que, mandado por Deus, reunirá o disperso Israel e fará dele um povo triunfante, sob cujo poder estará o mundo. E então? Tu não sabes o que é o Messias?

– Eu o sei, e vós não o sabeis. Para vós, portanto, será um homem que, superando Davi, Salomão e Judas Macabeu, fará de Israel a Nação rainha do mundo?

– É isso. Deus o prometeu. Toda vingança, toda glória toda reivindicação virá do Messias prometido.

– Foi dito: “Não adorarás a outro, mas só ao Senhor teu Deus.” Por que, então, vos me adoraríeis, se em mim só poderíeis ver o Homem-Messias?

– E que mais devemos ver em Ti?

– Que mais? E é com esses sentimentos que me vindes interrogar? Raça de víboras traiçoeiras e venenosas! E sacrílegas também. Porque, se em Mim não pudésseis ver mais do que um Messias humano e me adorásseis, seríeis idólatras. Somente a Deus se pode adorar. Em verdade Eu vos digo que vós estais fingindo estar numa missão, tendo os poderes e os encargos que vós, privados de espírito e de sabedoria, imaginais ter. O Messias não vem para dar ao seu povo um reino como vós pensais, não vem para exercer vingança sobre outros poderosos. O reino dele não é deste mundo e o seu poder supera todos os poderes limitados do mundo.

537.6

– Tu nos estás humilhando, Mestre. Se Tu és Mestre e nós somos ignorantes, por que não nos queres instruir?

– Há três anos que Eu venho fazendo isso e vós ficais sempre nas trevas, porque rejeitais a luz.

– É verdade. Talvez seja verdade. Mas o que aconteceu no passado pode não acontecer no futuro. E então? Tu que tens piedade dos publicanos e das meretrizes, e que absolves os pecadores, queres ser sem piedade para conosco só porque somos de cerviz dura e achamos difícil compreender quem és Tu?

– Não é que vós achais difícil. É que não quereis entender. Ser imbecil não seria culpa. Deus tem tantas luzes, que poderia fazer brilhar a luz até na inteligência mais obtusa, mas cheia de boa vontade. E esta em vós está faltando. Ao contrário, vossa vontade é até o oposto dessa. É por isso que não compreendeis quem Eu sou.

– Será como Tu dizes. Tu estás vendo como somos humildes. Mas nós te pedimos em nome de Deus. Responde às nossas perguntas. Não nos deixes mais suspensos. Até quando o nosso espírito deverá ficar na incerteza? Se Tu és o Cristo, dize-o a nós abertamente.

– Eu já vo-lo disse. Nas casas, nas praças, pelas estradas, pelos povoados e sobre os montes, ao longo dos rios, à frente do mar, diante dos desertos, no Templo, nas sinagogas, nas feiras, Eu já vo-lo disse e vós não credes. Não há nenhum ponto de Israel que não tenha ouvido a minha voz. Até os lugares que trazem abusivamente o nome de Israel há séculos, mas que estão separados do Templo, até os lugares que deram o nome a esta nossa terra, mas que de dominadores se tornaram súditos e nunca se livraram completamente de seus erros para virem à Verdade, até a Siro-Fenícia, evitada pelos rabis como terra de pecado, ouviram a minha voz e conheceram o meu ser. Eu vo-lo disse e não credes em minhas palavras. Eu agi e às minhas ações não prestastes atenção com boa intenção. Se o tivesses feito com a reta intenção a respeito de Mim, teríeis chegado à fé em Mim, porque as obras que Eu faço em nome do Pai dão testemunho de Mim. Aqueles de boa vontade que vieram acompanhar-me, porque me reconheceram como Pastor, acreditaram em minhas palavras e no testemunho que dão as minhas obras. E então? Credes talvez que o que Eu faço não tenha sido feito para vossa utilidade? E de utilidade para todas as criaturas? Desenganai-vos. E não queirais ficar pensando que o que é útil já é dado pela saúde de cada um em particular, apenas readquirida pelo meu poder, ou pela libertação de uma possessão, ou do pecado deste ou daquele. Pois esta é uma utilidade circunscrita ao indivíduo. É pouco demais, comparada com o poder que foi usado e com uma fonte sobrenatural e mais do que sobrenatural, divina, que o libera, por ser a única utilidade. Eis aí a utilidade coletiva nas obras que Eu faço. A utilidade, para tirar todas as dúvidas daqueles que não têm certeza e convencer os que lhe são contrários, além de reforçar sempre mais a fé dos que creem. É para essa utilidade coletiva, a favor de todos os homens do presente e do futuro, pois as minhas obras testemunharão sobre Mim diante dos futuros e os convencerão a respeito de Mim, e que o meu Pai me dá poder para Eu fazer o que faço. Lembrai-vos sempre disso. Meditai esta verdade.

537.7

Jesus para por um momento. Fixa seu olhar sobre um judeu que está de cabeça baixa, e depois diz:

– Tu, que estás pensando assim, tu, esse da veste da cor da azeitona madura, e estás te perguntando se também Satanás terá um fim bom. Não sejas tolo para estares contra Mim e ficares procurando erro em minhas palavras. Eu te respondo que Satanás não é obra de Deus, mas da livre vontade do anjo rebelde. Deus o tinha feito seu glorioso ministro, e assim o havia criado para um fim bom. Eis. Agora, tu, falando com o teu próprio eu, dizes: ‘Então, Deus é estulto por ter dado a glória a um futuro rebelde e confiado seus planos a um desobediente’. Eu te respondo: ‘Deus não é estulto, mas perfeito em suas ações e pensamentos. E é perfeitíssimo. As criaturas são imperfeitas, até as mais perfeitas. Sempre há nelas um ponto de inferioridade em comparação com Deus. Mas Deus, que as ama, concedeu às criaturas o livre arbítrio para que, através dele, a criatura se complete nas virtudes e se faça por isso semelhante a Deus, seu Pai’. E ainda te digo, ó escarnecedor e astuto procurador de pecado em minhas palavras, que, do Mal, que voluntariamente se formou, Deus ainda extrai um fim bom: o de servir para fazer dos homens possuidores de uma glória merecida. As vitórias sobre o Mal são a coroa dos eleitos. Se o Mal não pudesse suscitar uma consequência boa para os homens dispostos e de boa vontade, Deus o teria destruído. Porque nada do que existe em toda a Criação deve estar totalmente privado de um incentivo bom ou bons, por consequência.

Não respondes? Será duro para ti teres que proclamar que Eu li em teu coração e que venci as ilações injustas de teu pensamento tortuoso? Eu não te forçarei a fazê-lo. Mas à vista de todos Eu te deixarei com a tua soberba. Eu não exijo que tu me proclames vitorioso. Mas quando estiveres sozinho com estes, semelhantes a ti, e com aqueles que vos mandaram, então, confessa, tu também, que Jesus de Nazaré leu os pensamentos de tua mente e estrangulou as tuas objeções na garganta, somente com a arma de sua palavra de verdade.

Mas abandonemos esta interrogação pessoal e voltemos aos muitos que me estão ouvindo. Se apenas um só de todos eles pelas minhas palavras convertesse o seu espírito para a luz, estaria recompensado o meu cansaço por falar a pedras, ou melhor, a sepulcros cheios de víboras.

537.8

Eu estava dizendo que os que me amam me reconheceram como Pastor, pelas minhas palavras e pelas minhas obras. Mas vós não credes, não podeis crer, porque não sois das minhas ovelhinhas.

Que é que vós sois? Eu vo-lo pergunto. Perguntai-o ao interior de vossos corações. Não sejais estultos. Podeis conhecer-vos pelo que sois. Basta que escuteis a voz de vossa alma, que não está tranquila por continuar a ofender o Filho daquele que a criou. Vós, mesmo conhecendo o que sois, não o direis. Não sois nem humildes nem sinceros. Mas Eu vos digo o que sois. Sois, em parte, uns lobos, e, em parte, uns cabritos selvagens. Mas nenhum de vós, apesar da pele de cordeiro que levais para fingir-vos de cordeiros, passa por verdadeiros cordeiros. Por baixo do velo macio e branco, tendes todas as cores ferozes e chifres pontudos, dentes e garras de bode ou de fera, e quereis ficar assim, e vos comprazeis ainda por serdes assim, e só sonhais com ferocidade e rebelião. Por isso, vós não me podeis amar e não podeis acompanhar-me e compreender-me.

Se entrais no rebanho, é para fazer-lhe mal, ou causar sofrimentos, ou levar para o meio dele a desordem. As minhas ovelhas têm medo de vós… Se elas fossem como vós sois, deveriam odiar-vos. Mas elas não sabem odiar. São os cordeirinhos do Príncipe da Paz, do Mestre do Amor, do Pastor misericordioso. Eu não vos odiarei nunca. Deixo para vós o ódio, que é o mau fruto da tríplice concupiscência, o eu desencadeado no animal homem, que vive esquecido de que é também espírito e não só carne. Eu fico com o que é meu: o amor. E isso é o que Eu ensino aos meus cordeirinhos e ofereço também a vós, para vos tornardes bons. Se vos tornásseis bons, então me entenderíeis e vos tornaríeis do meu rebanho, semelhantes aos outros que estão nele. Nós nos amaríamos. Eu e as minhas ovelhas nos amamos. Elas me escutam, reconhecem a minha voz.

Vós não sabeis o que é em verdade conhecer a minha voz e não ter dúvidas sobre sua origem, e saber distingui-la entre mil outras vozes de falsos profetas, como se fosse a verdadeira voz vinda do Céu. Agora e sempre, e até entre aqueles que se creem, e que em parte o são, seguidores da Sabedoria, haverá muitos que não saberão distinguir a minha voz das outras vozes que falarão de Deus, mais ou menos com justiça, mas que serão todas elas vozes inferiores à minha…

537.9

– Dizes sempre que em breve te vais embora e depois queres dizer que falarás sempre? Se tiveres ido embora, não falarás mais –diz um judeu com um tom de desdém, como se falasse a um débil mental.

Jesus ainda lhe responde, com o seu tom paciente e amargurado, e que só se tornou severo quando falou no começo aos judeus e, depois, quando respondeu aos pensamentos e objeções daquele judeu:

– Eu falarei sempre a fim de que o mundo não se torne todo idólatra. E falarei aos meus escolhidos, eleitos para repetir-vos as minhas palavras. O Espírito de Deus falará e eles entenderão aquilo que até mesmo os sábios não saberão entender. Porque os estudiosos estudarão a palavra, a frase, o modo, o lugar, o como, o instrumento, através dos quais a palavra fala, enquanto que os meus eleitos não se perderão nesses estudos inúteis, mas escutarão, atentos só ao amor, e compreenderão, porque será o Amor que falará. Eles saberão distinguir as ornadas páginas dos doutos ou as mentirosas páginas dos falsos profetas, dos rabis de hipocrisia que ensinam doutrinas contaminadas ou ensinam o que não praticam, das palavras simples e verdadeiras, profundas, que por Mim serão proferidas. Mas o mundo as odiará por isso, porque o Mundo odeia a Mim-Luz e odeia os filhos da Luz, esse mundo tenebroso, que ama as trevas, apropriadas para os seus pecados.

As minhas ovelhas me conhecem e conhecerão a Mim, e me seguirão sempre, até pelos caminhos de sangue e de dor que Eu percorrerei à frente delas, e que elas percorrerão depois de Mim. Os caminhos que levam as almas à Sabedoria. Os caminhos que o sangue e o pranto dos perseguidos, porque ensinam a justiça, tornam luminosos para que resplendam no meio da escuridão das fumaças do mundo e de Satanás, e sejam como fulgores de estrelas para conduzir quem procura o Caminho, a Verdade e a Vida, mas não encontra quem a tudo isso os conduza. Porque disso é que precisam as almas: de quem as conduza à Vida, à Verdade, ao Caminho certo.

Deus é Piedoso para com as almas que procuram e não acham, não por culpa delas, mas pela preguiça dos pastores ídolos. Deus é piedoso para com as almas que, deixadas a si mesmas, se perdem, e são acolhidas pelos ministros de Lúcifer, prontos para acolher aos desviados e fazer deles prosélitos de suas doutrinas. Deus é piedoso para com aqueles que caem no engano, somente porque os rabis de Deus, os assim chamados rabis de Deus, se desinteressaram por elas. Deus é piedoso para com todos esses que vão ao encontro do desconforto, das escuridões, da morte, por culpa dos falsos mestres, que de mestres não têm mais do que a veste e o orgulho de serem assim chamados. E por essas pobres almas, como mandou os profetas para o seu povo, como mandou a Mim para todo o mundo, assim, depois de Mim mandará os servos da Palavra, da Verdade e do Amor, para repetirem as minhas palavras. São as minhas palavras as que dão a Vida. De tal modo que as minhas ovelhas de agora, e de depois, terão a vida que Eu lhes darei, através da minha palavra que é Vida eterna para os que a acolhem, e não perecerão nunca mais, e ninguém os arrancará de minhas mãos.

537.10

– Nós nunca rejeitamos as palavras dos verdadeiros profetas. Sempre respeitamos João, o último profeta –responde com ira um dos judeus e os seus companheiros lhe fazem eco.

– Ele morreu em tempo, para não ser mal visto por vós e ser perseguido também por vós. Se ele ainda estivesse entre os vivos, suas palavras “não é lícito”, que ele disse referindo-se a um incesto carnal, ele o diria também a vós, que praticais um adultério espiritual, fornicando com Satanás contra Deus. E vós o mataríeis, como tendes a intenção de me matar.

Os judeus fazem um tumulto, cheios de ira e já prontos a atacá-lo, cansados como estão por precisarem fingir-se mansos.

Mas Jesus não se preocupa com isso. Levanta a voz para dominar o tumulto, e grita:

– E vós me perguntastes quem sou Eu, ó hipócritas? Dizíeis querer saber para ficardes seguros? E agora dizeis que João foi o último profeta. E assim duas vezes vos condenais pelo pecado de mentira. Uma vez, porque dizeis que nunca rejeitastes as palavras dos verdadeiros profetas. E na outra, porque, dizendo que João é o último profeta e que vós credes nos verdadeiros profetas, não aceitais que Eu seja também profeta e verdadeiro profeta. Bocas mentirosas! Corações enganadores! Sim, em verdade, em verdade, Eu, aqui na casa de meu Pai, proclamo que sou mais do que profeta. Eu tenho o que o Pai me deu. E o que o Pai me deu é mais precioso do que tudo e do que todos, pois é uma coisa sobre a qual a vontade e o poder dos homens não podem pôr suas mãos rapinantes. Eu tenho o que Deus me deu e que, mesmo estando em Mim, está sempre em Deus, e ninguém pode arrancá-lo das mãos de meu Pai nem de Mim, porque é a mesma a nossa Natureza Divina. Eu e o Pai somos Um.

– Ah! Que horror! Blasfêmia! Anátema!

A gritaria dos judeus ressoa no Templo e mais uma vez as pedras usadas pelos cambistas e pelos vendedores de animais para conservarem em ordem os seus recintos, transformam-se em provisão para os que estão procurando armas boas para atacar.

Mas Jesus se ergue, com os braços cruzados sobre o peito. Ele subiu sobre uma cadeira de pedra, a fim de ficar mais alto e visível, e de lá domina tudo com os raios de seus olhos de safira. Domina e desfere seus raios. E está tão majestoso, que os paralisa. Em vez de jogar as pedras, jogam-nas fora, ou seguram na mão, mas já sem terem a ousadia de jogá-las contra Ele. Até a gritaria se acalma, em um estranho desânimo. É o próprio Deus que cintila no Cristo. E quando Deus cintila assim, até o homem mais insolente torna-se pequeno e espavorido. Fico pensando que mistério está escondido em terem os judeus ficado tão ferozes na Sexta-feira Santa. E que mistério houve na ausência desse poder dominador em Cristo naquele dia. Verdadeiramente foi a hora das Trevas, a hora de Satanás, e só esses é que reinavam… A Divindade, a Paternidade de Deus havia abandonado o seu Cristo e Ele não era nada mais do que a Vítima…

537.11

Jesus fica assim alguns minutos. Depois começa de novo a falar para essa multidão vendida e vil, que perdeu toda a sua arrogância, somente por ter visto um relâmpago divino:

– Pois bem. Que quereis fazer? Vós me havíeis perguntado quem Eu era. E Eu vo-lo disse. Vós ficastes furiosos. Eu vos lembrai tudo o que fiz, fiz-vos ver e recordar muitas obras que provieram de meu Pai e foram feitas com o poder que me vem de meu Pai. Por qual delas é que me apedrejais? Por haver ensinado a justiça? Por ter trazido aos homens a Boa Nova? Por ter vindo convidar-vos para o Reino de Deus? Por ter curado os vossos doentes e dado a vista aos vossos cegos? Dado o movimento aos paralíticos, a palavra aos mudos, a liberdade aos possessos, a ressurreição aos mortos, ter feito bem aos pobres, perdoado aos pecadores, amado a todos, mesmo aos que me odeiam como vós e os que vos mandaram? Por qual, então, dessas obras é que me quereis apedrejar?

– Não é pelas boas obras que fizeste que te apedrejamos, mas pela tua blasfêmia, porque Tu, sendo homem, te fazes Deus.

– Não está escrito[1] na vossa Lei: “Eu disse: vós sois deuses e filhos do Altíssimo?” Pois bem, se Deus chamou de “deuses” a quem Ele falou, dando-lhes um mandamento — o de viver de tal modo que a semelhança e a imagem de Deus, que está no homem, apareça claramente, e o homem não seja um demônio, nem um animal —; se “deuses” são chamados os homens na Escritura, que é toda inspirada por Deus, e por isso a Escritura não pode ser alterada nem anulada, segundo o prazer ou o interesse do homem, por que me dizeis que Eu estou blasfemando, Eu a quem o Pai consagrou e enviou ao mundo, só porque Eu digo: “Sou o Filho de Deus”? Se Eu não fizesse as obras do meu Pai, teríeis razão para não crerdes em Mim. Mas Eu as faço. E vós não quereis acreditar em Mim. Crede, então, pelo menos nessas obras, a fim de que saibais e reconheçais que o Pai está em Mim e que Eu estou no Pai.

537.12

A tempestade dos gritos e das violências recomeça mais forte do que antes. De um dos terraços do Templo, sobre o qual certamente estavam escutando, escondidos, os sacerdotes, os escribas e os fariseus grasnam muitas vezes:

– Agarrai esse blasfemador. Sua culpa já se tornou pública. Todos nós já ouvimos. Morte ao blasfemador que se proclama Deus. Dai-lhe o mesmo castigo que foi dado ao filho da Salumit de Dabri. Que seja levado para fora da cidade e apedrejado. Fazer isso é direito nosso! Está escrito[2]: “O blasfemador seja condenado à morte.”

Os incitamentos dos chefes tornam mais aguda a ira dos judeus. E eles tentam apoderar-se de Jesus para entregá-lo amarrado nas mãos dos magistrados do Templo, que estão chegando, acompanhados pelos guardas do Templo.

Mas, mais ligeiros do que eles, uma vez mais, são os legionários que, estando de guarda na Fortaleza Antônia, acompanharam o tumulto e saem da caserna, indo para o lugar da gritaria. E não respeitam ninguém. As hastes das suas lanças são manobradas como é preciso sobre as cabeças e as costas. E eles se instigam uns aos outros com palavras mordazes e insultos dirigidos aos judeus:

– Para o canil, cachorros! Abri caminho! Acerta com força naquele tinhoso, Licínio. Fora! O medo vos faz feder mais do que nunca! Mas que estais comendo, ó corvos, para federdes tanto assim? Dizes bem, ó Basso. Eles se purificam, mas fedem. Olha lá, aquele narigudo. Para o muro! Vamos para o muro e lá tomaremos os nomes. E vós, ó mochos, descei daí de cima. Nós vos conhecemos bem. Um bom boletim de ocorrência receberá o centurião para apresentar ao governador. Não. Aquele, não! É um apóstolo do Rabi. Não estás vendo que ele tem aspecto de homem e não de chacal? Olha. Olha como vão fugindo para aquele lado. Mas deixa que se vão. Para persuadirmos a todos, seria preciso enfiá-los todos nas hastes! Só assim os teríamos domado. Talvez amanhã, Ah! Mas tu estás pego e não escapas. Eu te vi, sabes? A primeira pedrada foi a tua. Tu responderás por teres ferido um soldado de Roma… Ele também! Ele nos amaldiçoou, dizendo imprecações contra as insígnias. Ah! Sim! É mesmo? Vem, que te tornaremos a vida amarga nos nossos cárceres.

E assim, dando suas cargas e escarnecendo, agarrando a alguns pelos cabelos e pondo outros em fuga, os legionários limpam o vasto pátio. Mas, somente quando os judeus viram que realmente haviam sido detidos dois deles, é que se revelaram tais quais são: vis, muito vis. Ou fogem, cacarejando como um bando de frangos, ou, se jogam aos pés dos soldados para pedir piedade com um servilismo e uma adulação revoltantes.

Um graduado, às pernas do qual se agarra um velho encarquilhado, um dos mais furiosos contra Jesus, chamando-o agora de “magnânimo e justo”, livra-se dele com uma forte sacudida, que faz o judeu sair rolando até três passos atrás, e lhe grita:

– Vai-te embora, velha raposa tinhosa!

E virando-se para um companheiro, diz:

– Eles têm unhas de raposa e baba como serpente. Olha aqui! Por Júpiter Máximo! Agora vou logo às Termas para tirar os sinais daquele velho babão!

E realmente lá se vai, enraivecido, com sua perna riscada pelos arranhões.

Eu perdi completamente de vista a Jesus. Não poderia nem dizer para onde Ele foi, nem por qual porta saiu. Vi somente, por algum tempo, aparecerem e sumirem na confusão os rostos dos dois filhos de Alfeu e o de Tomé, esforçando-se para chegarem à estrada, e os de alguns discípulos pastores, que também lutavam para abrir passagem. Depois, eles também me desapareceram, e só ficou o último grupo de pérfidos judeus, ocupados em correr para cá e para lá, a fim de escaparem da captura e do reconhecimento por parte dos legionários, para os quais eu tenho a impressão de que tudo aquilo fosse uma festa em que pudessem bater nos hebreus e se fazerem pagar por todo o ódio com que eles os tratam.


Notes

  1. écrit, en Ps 82, 6. Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée : Saint Thomas qualifie l’homme d’infini en puissance, précisément parce qu’il est ordonné à se rendre toujours plus “ semblable et ressemblant à Dieu ”.
  2. Il est dit, en Lv 24, 16, dans le contexte de l’épisode (Lv 24, 10-23) concernant le fils de Shelomit, fille de Dibri. En 506.5 déjà, les pharisiens avaient invoqué contre Jésus la loi contre les blasphémateurs, et ils le referont devant Pilate en 604.33.

Notas

  1. está escrito, em Salmo 82,6. Assim anota MV em uma cópia datilografada: São Tomás define o homem “um infinito em potência”, porque ordenado a tornar-se quanto mais pode “similar a Deus e a Ele semelhante”.
  2. Está escrito, em Levítico 24,16, no contexto do episódio (Levítico 24,10-23) referente ao filho de Salumit de Dabri (ou Selòmit, filha de Dibri). Antes em 506.5, os fariseus invocaram para Jesus a lei contra os blasfemadores, e ainda o farão antes a Pilatos em 604.33.