Os Escritos de Maria Valtorta

557. Les oncles des trois enfants

557. Chegada, de Siquém, dos parentes

557.1

Jésus est seul dans la petite île au milieu du torrent. Sur la rive, au-delà du torrent, les trois enfants jouent ; ils chuchotent comme s’ils ne voulaient pas troubler la méditation de Jésus. Parfois, le plus jeune pousse un petit cri de joie en découvrant un petit caillou de belle couleur ou une fleur nouvelle ; les autres le font taire en lui disant : “ Tais-toi ! Jésus prie… ” et le chuchotement reprend pendant que les petites mains brunes édifient des petits blocs de sable et des cônes qui, dans leur imagination enfantine, devraient être des maisons et des montagnes.

Au-dessus, le soleil resplendit, gonflant toujours plus les bourgeons sur les arbres et ouvrant les boutons dans les prés. Le feuillage gris-vert du peuplier tremble, et les oiseaux, à son sommet, se chamaillent en des rivalités d’amour qui se terminent tantôt par un chant, tantôt par un cri de douleur.

Jésus prie. Assis dans l’herbe, séparé par une touffe de joncs du sentier de la rive, il est absorbé dans son oraison mentale. Par moments, il lève les yeux pour regarder les enfants jouer, puis il les rabaisse pour se plonger dans ses pensées.

557.2

Un bruit de pas parmi les arbres de la rive et l’arrivée subite de Jean sur la petite île mettent en fuite les oiseaux, qui s’envolent avec des cris effrayés de la cime du peuplier, mettant fin à leur carrousel.

Jean ne voit pas tout de suite Jésus, qui est caché par des joncs et, un peu interdit, il appelle :

« Où es-tu, Maître ? »

Jésus se lève tandis que les trois enfants crient de la rive opposée :

« Il est là-bas ! Derrière les hautes herbes. »

Mais Jean a déjà vu Jésus, et il s’avance vers lui :

« Maître, la famille, les parents des enfants sont arrivés, avec beaucoup de gens de Sichem. Ils sont allés chez Malachie, et Malachie les a conduits à la maison. Je suis venu te chercher.

– Et Judas, où est-il ?

– Je ne sais pas, Maître. Il est sorti dès que tu es parti ici, et il n’est pas rentré. Il doit être en ville. Veux-tu que j’aille le chercher ?

– Non, il ne faut pas. Reste ici avec les enfants. Je veux d’abord parler à leur famille.

– Comme tu veux, Maître. »

Une fois que Jésus s’est éloigné, Jean rejoint les garçons et se met à les aider dans leur grande entreprise d’établir un pont sur un fleuve imaginaire fait de longues feuilles de roseau disposées sur le sol pour représenter l’eau…

557.3

Jésus entre dans la maison de Marie, femme de Jacob, qui l’attend sur le seuil et qui lui dit :

« Ils sont montés sur la terrasse. Je les y ai conduits en leur offrant de se reposer, mais voici Judas qui accourt du village. Je vais l’attendre puis préparer de quoi restaurer les pèlerins. Ils sont bien fatigués. »

Jésus aussi attend Judas dans l’entrée, qui est un peu sombre par rapport à la lumière extérieure. Judas n’aperçoit pas tout de suite Jésus et, d’un air hautain, il lance à la femme :

« Où sont les gens de Sichem ? Déjà partis, peut-être ? Et le Maître ? Personne ne l’appelle ? Jean… » A la vue de Jésus, il change de ton pour dire : « Maître ! Je suis accouru dès que j’ai appris, par pur hasard… Tu étais déjà à la maison ?

– Il y avait Jean, et il est venu me chercher.

– Je l’aurais fait aussi. Mais, à la fontaine, des gens m’ont invité à leur expliquer certaines choses… »

Sans lui répondre, Jésus va accueillir les hommes qui l’attendent, assis en partie sur les murets de la terrasse, en partie dans la pièce qui s’ouvre sur elle. Dès qu’ils le voient, ils se lèvent pour lui faire honneur.

Jésus, après les avoir salués collectivement, les salue chacun par son nom, à l’étonnement joyeux de ceux-ci qui lui disent :

« Tu te souviens encore de nos noms ? »

Ce doit être des habitants de Sichem.

Jésus répond :

« De vos noms, de vos visages et de vos âmes. Vous avez accompagné les oncles des enfants ? Ce sont eux ?

– Ce sont eux. Ils sont venus les chercher, et nous nous sommes joints à eux pour te remercier de ta pitié pour ces petits enfants d’une femme de Samarie. Il n’y a que toi pour agir de la sorte ! Tu es toujours le Saint qui ne fait que des œuvres saintes. Nous aussi, nous nous souvenons toujours de toi. Alors, quand nous avons appris que tu étais ici, nous sommes venus te voir et te dire combien nous te sommes reconnaissants d’avoir choisi de te réfugier chez nous et de nous avoir aimés dans les fils de notre sang.

557.4

Mais maintenant, écoute les oncles des enfants. »

Jésus, suivi de Judas, se dirige vers eux et les salue de nouveau pour les inviter à parler.

« Nous ne savons pas si tu le sais, mais nous sommes les frères de la mère des enfants. Nous étions très fâchés contre elle, parce que, sottement et contre nos conseils, elle avait voulu ce mariage malheureux. Notre père fut faible avec l’unique fille de sa nom­breuse descendance, à tel point que nous nous sommes fâchés avec lui et que, pendant plusieurs années, nous ne nous sommes pas parlé ni vus. Puis, sachant que la main de Dieu s’appesantissait sur la femme, et que la misère s’était installée dans sa maison — car une union impure n’est pas protégé par la bénédiction divine —, nous avons repris chez nous notre vieux père pour qu’il ne subisse pas d’autre douleur que la misère dans laquelle la femme était tombée. Puis nous avons appris son décès. Tu étais passé depuis peu et nous parlions de toi entre nous… Alors, surmontant notre indignation, nous avons proposé à son époux par l’intermédiaire de lui et lui (il désigne deux habitants de Sichem) de reprendre les enfants. Ils étaient par moitié de notre sang. Il répondit qu’il préférait les savoir morts tragiquement que vivants de notre pain. Nous n’avons eu ni les enfants ni le corps de notre sœur, même pas cela, alors que nous aurions souhaité l’ensevelir selon nos rites ! Nous avons alors juré de le haïr toujours, lui et sa descendance. Et la haine l’a frappé comme une malédiction, au point qu’après avoir été libre, il devint serviteur, puis… un cadavre, mort comme un chacal dans une tanière puante. Nous n’aurions jamais dû l’apprendre, car tout était fini entre nous depuis longtemps.

557.5

Et nous avons eu bien peur lorsque, il y a maintenant huit nuits, nous avons vu les voleurs surgir dans notre aire. Mais quand nous avons connu la raison de leur venue, l’indignation, plus que la douleur, nous mordit comme du venin. Nous nous sommes hâtés de congédier ces voleurs en leur offrant une bonne récompense pour obtenir leur amitié, mais nous avons été étonnés de les entendre dire qu’ils s’étaient déjà payés et qu’ils ne voulaient rien d’autre. »

Un éclat de rire ironique de Judas rompt à l’improviste le silence attentif que tous gardent. Il s’exclame :

« Leur conversion ! Totale ! En vérité ! »

Jésus le regarde avec sévérité, les autres avec étonnement, et celui qui parle reprend :

« Que pouvais-je attendre de plus d’eux ? N’était-ce pas déjà beaucoup d’être venus amener le petit berger en défiant les dangers sans prendre de récompense ? A vie malheureuse, manière d’agir malheureuse. C’est sûr, le butin trouvé sur ce sot, mort comme un vagabond, n’a pas dû être bien important ! Vraiment pas… Et à peine suffisant pour eux, qui ont dû suspendre leurs larcins pendant dix jours au moins. Leur honnêteté nous a tellement surpris que nous leur avons demandé qui leur avait inculqué cette pitié. C’est ainsi que nous avons appris qu’un rabbi leur avait parlé… Un rabbi ! Ce ne pouvait être que toi ! Nul autre rabbi d’Israël ne pourrait faire ce que tu as fait. Après leur départ, nous avons interrogé de plus près le jeune pâtre, encore tout effrayé, et nous avons obtenu plus de détails. Nous avons d’abord appris que le mari de notre sœur était mort et que les enfants se trouvaient à Ephraïm chez un juste, puis que ce juste, un rabbi, leur avait parlé. Nous avons aussitôt pensé que c’était toi. Entrés à Sichem à l’aurore, nous en avons parlé avec ces hommes-ci, car nous n’avions pas encore décidé si nous accueillerions les enfants, ou non. Mais eux nous ont dit : “ Comment ! Voudriez-vous que ce soit en vain que le Rabbi de Nazareth ait aimé ces enfants ? Parce que c’est certainement lui, n’en doutez pas. Allons tous le trouver, car sa bienveillance est grande envers les fils de Samarie. ” Et, une fois réglées nos affaires, nous sommes venus.

557.6

Où sont les garçons ?

– Près du torrent. Judas, va leur dire de venir. »

Judas obéit.

« Maître, c’est une rencontre difficile pour nous. Ils nous rappellent toutes nos peines, et nous nous demandons encore si nous allons les recevoir chez nous. Ce sont les enfants du plus violent ennemi que nous ayons eu au monde…

– Ce sont des fils de Dieu. Ce sont des innocents. La mort efface le passé et l’expiation obtient le pardon, même de Dieu. Voudriez-vous vous montrer plus sévères que Dieu, et plus cruels que les larrons ? Plus obstinés qu’eux ? Les larrons voulaient tuer le jeune pâtre et garder les petits. Le premier par prudence, les seconds par humaine pitié envers des enfants sans défense. Le Rabbi a parlé, et non seulement ils n’ont pas tué le petit berger, mais ils ont même accepté de vous l’amener. Après avoir vaincu le crime, devrais-je connaître la défaite avec des cœurs droits ?

– C’est que… Nous sommes quatre frères, et il y a déjà tren­te-sept enfants à la maison…

– Et là où trente-sept passereaux trouvent leur nourriture, parce que le Père des Cieux leur procure le grain, est-ce que quarante n’en trouveront pas ? Est-ce que la puissance du Père ne pourra pas fournir leur nourriture à trois autres, ou plutôt quatre, de ses fils ? Est-ce que cette divine Providence est limitée ? Est-ce que l’Infini aura peur de rendre vos semences, vos brebis et vos arbres plus féconds, pour qu’il y ait suffisamment de pain, d’huile, de vin, de laine et de viande pour vos enfants et les quatre autres pauvres petits restés seuls ?

– Ils sont trois, Maître !

– Ils sont quatre. Le jeune pâtre est orphelin lui aussi. Pourriez-vous, si Dieu vous apparaissait ici, soutenir que votre pain est tellement compté que vous ne pouvez nourrir un orphelin ? Avoir pitié de l’orphelin est un commandement du Pentateuque…

– Nous ne le pourrions pas, Seigneur, c’est vrai. Nous ne serons pas inférieurs aux voleurs. Nous donnerons pain, vêtement et logement même au petit berger, et par amour pour toi.

– Par amour. Par amour total : pour Dieu, pour son Messie, pour votre sœur, pour votre prochain. Voilà l’hommage et le pardon qu’il faut à votre sang, et non un froid tombeau pour ses cendres. Le pardon, c’est la paix. Paix pour l’esprit de l’homme qui a péché. Mais ce ne serait qu’un pardon mensonger, tout extérieur, sans aucune paix pour l’esprit de la morte, qui est votre sœur et la mère de ces petits, si la juste expiation de Dieu s’augmentait du tourment de savoir que ses enfants innocents paient pour son péché. La miséricorde de Dieu est infinie, mais unissez-y la vôtre pour donner la paix à la morte.

– Nous le ferons ! Nous le ferons ! Notre coeur ne se serait soumis à personne, sauf à toi, Rabbi, qui es passé un jour parmi nous pour y laisser une semence qui n’est pas morte et qui ne mourra pas.

– Amen !

557.7

Voilà les enfants… »

Jésus les montre qui marchent au bord du torrent vers la maison, et il les appelle…

Lâchant la main des apôtres, ils accourent en criant : “ Jésus ! Jésus ! ” Ils entrent, montent l’escalier, arrivent sur la terrasse et s’arrêtent, tout intimidés devant tant d’étrangers qui les regardent.

« Approchez, Ruben, Elisée et Isaac. Voici les frères de votre mère : ils sont venus vous chercher pour vous adjoindre à leurs enfants. Vous voyez comme le Seigneur est bon ? C’est vraiment comme cette colombe de Marie, femme de Jacob, que nous avons vue avant-hier donner la becquée à un petit qui n’était pas le sien, mais celui de son frère mort. Dieu vous recueille et vous donne à vos oncles pour qu’ils prennent soin de vous et que vous ne soyez plus orphelins. Allons ! Saluez-les.

– Le Seigneur soit avec vous, seigneurs » dit timidement le plus grand en regardant par terre.

Les deux plus petits lui font écho.

« Celui-ci ressemble beaucoup à sa mère, et cet autre aussi, mais celui-là (le plus grand), c’est tout à fait son père, remarque l’un des oncles.

– Mon ami, je ne crois pas que tu sois assez injuste pour faire une différence d’amour à cause d’une ressemblance de visage, dit Jésus.

– Oh ! non, vraiment. J’observais… et je réfléchissais… Je ne voudrais pas qu’il ait aussi le cœur de son père.

– C’est un enfant encore tendre. Ses simples paroles trahissent pour sa mère un amour bien plus vif que tout autre amour.

557.8

– Il les tenait pourtant mieux que nous ne croyions. Ils sont bien vêtus et bien chaussés. Il avait peut-être fait fortune…

– Mes frères et moi, nous portons des vêtements neufs, car Jésus nous a habillés. Nous n’avions ni chaussures ni manteaux, nous étions tout à fait comme le berger, dit le second, qui est moins timide que le premier.

– Nous te dédommagerons de tout, Maître » répond un autre oncle, avant d’ajouter : « Joachim de Sichem avait les offrandes de la ville, mais nous y joindrons encore de l’argent…

– Non, je ne veux pas d’argent. Je veux une promesse. Une promesse d’amour pour eux, que j’ai arrachés aux voleurs. Les offrandes… Malachie, prends-les pour les pauvres que tu connais et fais-en une part pour Marie, car sa maison est bien misérable.

– Comme tu veux. S’ils sont bons, nous les aimerons.

– Nous le serons, seigneur. Nous savons qu’il faut l’être pour retrouver notre mère et remonter le fleuve jusque dans le sein d’Abraham, et ne pas enlever des mains de Dieu le filin de notre barque pour ne pas être emportés par le courant du démon, débite Ruben tout d’un trait.

– Mais que dit l’enfant ?

– C’est une parabole qu’il a entendue de moi. Je l’ai dite pour consoler leur cœur et donner à leur âme une ligne de conduite. Les enfants l’ont retenue et ils l’appliquent à toutes leurs actions. Familiarisez-vous avec eux pendant que je m’adresse aux hommes de Sichem…

557.9

– Maître, encore un mot. Ce qui nous a étonnés chez les voleurs, c’est qu’ils nous aient prié de demander au Rabbi, qui avait avec lui les enfants, de leur pardonner d’avoir mis tellement de temps pour venir. La raison en est que toutes les routes ne leur étaient pas ouvertes et que la présence d’un enfant parmi eux empêchait de longues marches à travers les gorges sauvages.

– Tu entends, Judas ? » dit Jésus à l’Iscariote, qui ne réplique pas.

Après cela, Jésus s’isole avec les habitants de Sichem, qui lui arrachent la promesse d’une visite, si brève qu’elle soit, avant la grande chaleur de l’été. Et ils racontent à Jésus ce qui se vit en ville, entre autres comment ceux qui ont eu leur âme ou leur corps guéris se souviennent de lui.

Pendant ce temps, Jean et même Judas s’efforcent de fami­lia­riser les enfants avec leurs oncles…

557.1

Jesus está sozinho na ilhazinha que está no meio da torrente. Sobre a margem, para lá da pequena torrente, os três meninos estão brincando e cochichando em voz baixa, para não perturbarem Jesus, que está meditando. De vez em quando, o menorzinho dá um pequeno grito de alegria, por ter achado uma pedrinha de cor bonita, ou então, alguma florzinha nova. Os outros dois o fazem calar-se, dizendo:

– Cala-te! Jesus está rezando…

Mas o cochicho continua, enquanto as mãozinhas morenas estão construindo com areia pequenos blocos e cones que, na imaginação das crianças, deveriam ser casas e montanhas.

Lá no alto o sol está brilhando e fazendo crescer, cada vez mais, os brotos nos galhos das árvores e fazendo que se abram os botões das flores nos prados. Os álamos deixam tremular suas folhas verde-cinzentas, e os passarinhos, bem no alto das copas, brigam uns com os outros, e às vezes terminam, ou com um canto, ou com um grito de dor.

Jesus está rezando. Sentado na grama, com uma moita de salgueiro servindo-lhe de anteparo entre Ele e o caminho da margem, está absorto em sua oração mental. De vez em quando, Ele levanta os olhos para observar os pequenos que estão brincando na grama. Depois, torna a baixá-los e se entrega de novo aos seus pensamentos.

557.2

Um barulho de passos por entre as plantas da margem e a chegada imprevista de João na pequena ilha põem em fuga os passarinhos, que partem como flechas lá do alto do álamo, pondo fim às suas brigas com um grito de medo.

João não enxerga logo Jesus, que está escondido pelos salgueiros e, um pouco confuso, grita:

– Onde estás, Mestre?

Jesus se põe de pé, enquanto os três meninos gritam, da margem oposta:

– Ele está ali, atrás das plantas altas.

Mas João já viu Jesus e vai até Ele, dizendo:

– Mestre, chegaram os pais. Os pais dos meninos. E com muita gente de Siquém. Eles foram à casa de Malaquias. E Malaquias os guiou até chegarem à casa. Eu vim procurar-te.

– E Judas, onde está?

– Não sei, Mestre. Ele saiu logo depois que Tu vieste para cá e não voltou mais. Deve estar pela cidade. Queres que eu vá procurá-lo?

– Não, não é preciso. Fica aqui com os meninos. Eu vou falar antes com os parentes deles.

– Como quiseres, Mestre.

Jesus se vai, e João reúne os meninos e se põe a ajudá-los na grande empreitada de lançar uma ponte sobre um rio imaginário, feito com longas folhas de caniço colocadas sobre o chão que representam a água…

557.3

Jesus entra na casa de Maria de Jacó, que está à porta esperando-O, e lhe diz:

– Eles subiram para o terraço. Eu os conduzi para lá, oferecendo-lhes um repouso. Mas eis que Judas vem chegando da cidade. Eu o esperarei, e depois irei preparar algum alimento para os peregrinos, que estão muito cansados.

Também Jesus está esperando Judas na entrada um pouco escura em comparação com a claridade lá de fora. Judas não vê logo a Jesus e, entrando, vai logo dizendo com arrogância à mulher:

– Onde estão os de Siquém? Será que já foram embora? E o Mestre? Ninguém o chama? João…

Então ele vê Jesus e muda de tom, dizendo:

– Mestre! Eu corri, quando fiquei sabendo por mero acaso… Tu já estavas em casa?

– João estava e foi me procurar.

– Eu… também teria ficado aqui. Mas lá na fonte alguns me pediram que lhes explicasse algumas coisas…

Jesus não lhe responde nada. Só abre a boca para saudar aqueles que o estão esperando, sentados, uns sobre as muretas do terraço e outros no quarto que se dá para ele. E, ao verem Jesus, se levantam em atenção a Ele.

Jesus, depois da saudação coletiva, saúda alguns pelo nome, com um espanto alegre por parte deles, que lhe dizem:

– Tu te lembras ainda dos nossos nomes?

Devem ser moradores de Siquém.

E Jesus lhes responde:

– Lembro-me de vossos nomes, de vossos rostos e de vossas almas. Viestes acompanhando os parentes dos meninos? São aqueles?

– São aqueles. Eles vieram para levá-los e nós nos unimos a eles para agradecer-te por tua piedade para com aqueles pequeninos, filhos de uma mulher da Samaria. Só Tu é que sabes fazer estas coisas!… Tu és sempre o Santo, que só faz obras santas. E nós sempre temos nos lembrado de Ti. E agora, ao sabermos que estavas aqui, viemos. Para ver-te e para dizer-te que te somos muito agradecidos por nos teres acolhido em teu refúgio e por nos teres amado nos filhos do nosso sangue.

557.4

E agora escuta os parentes deles.

Jesus, acompanhado por Judas, se dirige a eles e os saúda novamente, convidando-os a falar.

– Nós, não sei se Tu sabes, somos os irmãos da mãe dos meninos. E estávamos muito irados com ela, porque estultamente, e contra o nosso conselho, ela quis aquelas núpcias infelizes. Nosso pai foi fraco para com a filha única de sua numerosa prole, tanto que nós ficamos irados também com ele, e por muitos anos houve silêncio entre nós e separação. Depois, sabendo que a mão de Deus estava pesando sobre a mulher, e que havia miséria na casa dela, porque uma união impura não tem a defesa da bênção divina, levamos de novo para nossa casa o velho pai, para que sentisse dor da miséria em que estava a mulher. Depois ela morreu. E nós ficamos sabendo. Tu havias passado, pouco tempo antes, e de Ti se estava falando entre nós… Por isso, vencendo o desprezo, oferecemos ao homem, por meio deste homem e deste outro (os dois de Siquém), de retirar as crianças. Eles eram sangue nosso, pela metade. Eu disse que, antes eles morressem todos de má morte do que viverem com o nosso pão. Não quisemos nem os meninos nem o corpo da irmã, nem isso, para que ela tivesse uma sepultura de acordo com os nossos ritos! E juramos ódio a ele e à sua descendência. E o ódio o feriu como uma maldição, a ponto de o fazer, de homem livre, um servo; e, de servo… um morto como um chacal em um covil fedorento. Nunca o teríamos sabido, porque havia muito tempo que tudo havia terminado entre nós.

557.5

E tivemos muito medo, só isto, quando, oito noites atrás, vimos aparecer em nosso terreiro aqueles ladrões. E depois, ao sabermos por que é que haviam aparecido, sentimos ódio, e não mais dor, que nos mordeu com o seu veneno; e nos apressamos em despachar aqueles ladrões, oferecendo-lhes uma boa recompensa para tê-los como amigos, mas ficamos espantados ao ouvi-los dizer que já haviam sido pagos e que nada mais queriam.

Judas, de repente, rompe o silêncio de todos, dando uma risada irônica e gritando:

– A conversão deles! Total! De verdade!

Jesus olha para ele com um olhar severo, e os outros olham espantados para ele, e o que estava falando continua:

– E que podias esperar ainda deles? Já não é muito eles terem vindo, guiando o pastorzinho e desafiando os perigos, sem pedir pagamento? Em uma vida desgraçada, só podem ser também desgraçados os costumes. Certamente não foi grande a rapina feita ao tolo vagabundo que morreu. Não foi grande. E isso só basta a quem precisa deixar de depredar durante uns dez dias. E essa honestidade deles nos causou tanta admiração, mas tanta mesmo, que nós lhes perguntamos qual tinha sido a voz que lhes havia falado, aconselhando-os a terem tanta piedade. E assim ficamos sabendo que foi um rabi que lhes falou… Um rabi! Só podes ser Tu. Porque nenhum outro rabi de Israel poderia fazer o que fizeste. E quando eles foram embora, perguntamos melhor ao espavorido menino pastor e ficamos sabendo mais exatamente as coisas. No início, sabíamos somente que o marido de nossa irmã estava morto e que os meninos estavam em Efraim com um justo, e que Ele, como era justo, pois era um rabi, lhes havia falado, e logo pensamos que eras Tu. E tendo entrado, ao romper da aurora, em Siquém, consultamos estes, pois eles ainda não haviam decidido se iriam acolher os meninos. Mas eles nos disseram: “E então? Quereis dizer que foi em vão que o Rabi de Nazaré tratou com amor os meninos? Pois é certo que é Ele. Não duvideis. Vamos todos a Ele, isto sim, porque a sua benignidade é grande para com os filhos de Samaria.” E tendo programado os nossos trabalhos, viemos.

557.6

Onde estão os meninos?

– Estão perto da torrente. Judas, vai dizer-lhes que venham.

E Judas se vai.

– Mestre, este é um duro encontro para nós. Eles nos fazem lembrar de todos os nossos cansaços, e nós ainda estamos em dúvida se os acolheremos. Eles são filhos do mais feroz dos inimigos que já tivemos no mundo.

– Eles são filhos de Deus. São inocentes. A morte anula o passado e a expiação consegue o perdão, até o de Deus. Quereis ser mais severos do que Deus? E mais cruéis do que os ladrões? E mais obstinados do que eles? Os ladrões queriam matar o pastorzinho e ficar com os meninos: aqueles por prudente defesa; e estes, por uma piedade humana para com os indefesos. O Rabi falou e eles não mataram, mas até concordaram em guiar o pequeno pastor até vós. Deverei Eu achar que fui derrotado pelos corações retos, tendo Eu evitado um delito?…

– É que… Somos quatro irmãos, e trinta e sete meninos já estão em nossa casa…

– Ora, onde encontram alimento trinta e sete passarinhos, porque o Pai do Céu os faz encontrar os grãozinhos, será que quarenta não os encontrarão? Será que o poder do Pai não poderá dar alimento a outros três, ou melhor, a quatro de seus filhos? Será que tem um limite essa divina Providência? Será que o Infinito vai ficar com medo de fecundar ainda mais as vossas sementes, as vossas plantas, as vossas ovelhas, a fim de que sejam sempre suficientes o pão, o óleo, o vinho, a lã e a carne para os vossos filhos e para quatro outros pobres meninos que ficaram sozinhos?

– São três, mestre!

– São quatro. O pastorzinho também é órfão. Poderíeis vós, se aqui Deus vos aparecesse, afirmar que é tão medido o vosso pão que não podeis matar a fome de um órfão? A piedade para com o órfão é ordenada pelo Pentateuco…

– Não o poderíamos, Senhor. É verdade. Não iremos ser inferiores aos ladrões. Daremos pão, vestes e alojamento também ao menino pastor. E por amor a Ti.

– Por amor. E tudo por amor. Amor a Deus, ao seu Messias, à vossa irmã, ao vosso próximo. Esta é a homenagem e o perdão que vós deveis dar ao vosso sangue! Não há de ser somente um frio sepulcro para recolher o pó deles. Porque do perdão vem a paz. Paz para o espírito do homem que pecou. Mas não seria mais do que um mentiroso perdão, uma coisa só para ser vista e que não traria nenhuma paz ao espírito da morta, que é irmã e mãe para vós e os meninos, se vós, à expiação justa, oferecida a Deus, quisésseis ajuntar o pecado, a fim de ter como um penoso tormento, o conhecimento que os filhos inocentes chegariam a ter do que aconteceu no passado e pelo qual estão agora pagando. A misericórdia de Deus é infinita. Mas uni a vossa à dele para dardes paz à morta.

– Oh! Nós o faremos! Faremos! A ninguém teria cedido o nosso coração, mas a Ti, sim, ó Rabi, que passaste um dia entre nós semeando uma semente que não morreu, e não morrerá.

– Assim seja!

557.7

Eis os meninos…

Jesus os mostra na margem da torrente, virados para a casa. E os chama.

Eles deixam as mãos dos apóstolos e correm para Jesus, gritando: “Jesus! Jesus!” Depois entram, sobem pela escada, já estão no terraço, mas lá eles param assustados, diante de tantos estranhos que estão olhando para eles.

– Vem cá, Ruben, e tu, Eliseu, e tu, Isaque. Estes são os irmãos da vossa mamãe, e vieram para levar-vos, e para unir-vos aos seus filhos. Estais vendo como é bom o Senhor? É bom como aquele pombo de Maria de Jacó, que nós vimos anteontem, tomando na boca o filho, não o filho dele, mas do irmão dele que morreu. Ele vos recolhe, e vos dá estes para que cuidem de vós e não sejais mais órfãos. Vamos, saudai vossos parentes.

– O Senhor esteja convosco, senhores –diz timidamente o maior deles, olhando para o chão.

E os dois menores lhe fazem eco.

– Este é muito parecido com a mãe, e este também, mas este aqui (o maior) é a cara do pai –observa um dos parentes.

– Meu amigo, não creio que tu sejas tão injusto a ponto de fazer diferenças de amor só por uma semelhança de rosto –diz Jesus.

– Oh! Não. Isto não. Eu estava observando… estava pensando… Não gostaria que fosse parecido com o pai também no coração.

– É um menino ainda novo. E suas palavras tão simples mostram o seu amor pela mãe, bem mais vivo do que qualquer outro amor.

557.8

– Ele cuidava deles mais do que pensávamos. Eles estão vestidos e bem calçados. Quem sabe se ele tinha ganhado a sorte grande…

– Eu e meus irmãos estamos com roupas novas porque Jesus nos vestiu. Não tínhamos nem calçados, nem mantos, e em tudo estávamos como o pastor, diz o segundo, que é menos tímido do que o primeiro.

– Nós te compensaremos por tudo, Mestre –responde um dos parentes.

E acrescenta:

– Joaquim de Siquém tinha as ofertas da cidade. Mas uniremos a estas mais dinheiro…

– Não. Eu não quero dinheiro. Eu só quero uma promessa. A vossa promessa de que tereis amor para com estes, que Eu arranquei das mãos dos ladrões… As ofertas… Malaquias, recebe-as para os pobres que tu conheces, e delas dá uma parte a Maria de Jacó, porque a casa dela é bem pobre.

– Como quiseres. Se forem bons, nós os amaremos.

– Nós o seremos, Senhor. Sabemos que é necessário sê-lo para podermos encontrar de novo a nossa mãe e subir de novo pelo rio até o seio de Abraão, e não tirar o cordel de nossa barca das mãos de Deus, a fim de não sermos levados embora pela correnteza do demônio –diz o Ruben, falando tudo sem tomar fôlego.

– Mas o que o menino está dizendo?

– Uma parábola minha, que ele ouviu. Eu a narrei para consolar o coração deles e dar um norte para o espírito deles. E os meninos se lembram dela e a aplicam em tudo o que fazem. Familiarizai-vos com eles, enquanto eu vou falar a estes de Siquém…

557.9

– Mestre, ainda uma palavra! O que nos espantou nos ladrões foi o pedido para dizermos ao Rabi que tinha consigo os meninos, que os perdoasse pelo longo tempo levado para nem todos os caminhos estavam abertos para eles, e que a presença entre eles de um menino os impedia de fazer longas marchas pelos desfiladeiros selvagens.

– Estás ouvindo, Judas? –diz Jesus o Iscariotes, que nada responde.

Depois Jesus se separapara ficar só com os de Siquém, que lhe arrancam a promessa de uma visita, ainda que breve, antes do calor do verão. E contam a Jesus, ao mesmo tempo, coisas da cidade e como os curados de alma e de corpo se recordam dele.

Enquanto isso, Judas e João tentam confraternizar os meninos com os parentes deles.