Os Escritos de Maria Valtorta

558. Avec le groupe qui retourne à Sichem.

558. Com a comitiva que retorna a Siquém.

558.1

Jésus est en train de marcher sur une route isolée. Entouré des habitants de Sichem, il suit les oncles des enfants. Ils traversent une région déserte : on ne voit aucune ville. Les garçons ont été mis en selle sur des ânes, et un parent tient la bride tout en les surveillant. Les autres ânes qui n’ont pas de cavaliers — les habitants de Sichem ont préféré marcher pour rester près de Jésus — pré­cèdent le groupe des hommes ; trottant en bande, ils braient de temps à autre, heureux de rentrer à l’écurie sans être chargés, par une splendide journée, entre des talus bordés d’herbe nouvelle où ils plongent de temps en temps le museau pour en goûter une bouchée, puis, en un pas amusant, caracolent pour rejoindre leurs compagnons montés. Cela fait rire les enfants.

Jésus parle avec les Sichémites ou écoute leurs conversations. Il est visible que les Samaritains sont fiers d’avoir le Maître parmi eux, et rêvent plus qu’il ne convient. Ils vont jusqu’à dire à Jésus, en montrant les hautes montagnes à la gauche des voyageurs — qui font route vers le nord :

« Tu vois ? Les monts Ebal et Garizim[1] ont une mauvaise renommée, mais pour toi, au moins, ils sont bien meilleurs que Sion, et ils le seraient totalement si tu le voulais, et si tu choisissais d’y de­meurer. Sion est toujours un repaire de Jébuséens, et ceux de maintenant te sont encore plus hostiles que les anciens pour David[2]. Lui a pris la citadelle par violence, mais toi qui n’agis pas ainsi, tu n’y régneras pas. Jamais. Reste parmi nous, Seigneur, et nous t’honorerons.»

Jésus répond :

« Dites-moi : m’auriez-vous aimé si j’avais voulu vous conquérir par la violence ?

– Sincèrement… non. Nous t’aimons justement parce que tu es tout amour.

– C’est donc à cause de l’amour, que je règne dans vos cœurs ?

– Oui, Maître. Mais c’est parce que nous avons accueilli ton amour. Eux, ceux de Jérusalem, ne t’aiment pas.

– C’est vrai, ils ne m’aiment pas.

558.2

Mais vous, qui êtes tous d’habiles commerçants, dites-moi : quand vous voulez vendre, acheter, faire des bénéfices, perdez-vous courage parce qu’à certains endroits on ne vous aime pas, ou bien négociez-vous malgré cela, en vous préoccupant uniquement de faire de bons achats et de bonnes ventes, sans vous demander si l’amour de vos acheteurs ou de vos vendeurs intervient dans l’argent que vous gagnez ?

– C’est seulement de l’affaire que nous nous préoccupons. Peu nous importe s’il y manque l’amour de ceux qui traitent avec nous. Une fois l’affaire conclue, tout contact cesse. Le profit demeure… Le reste n’a pas de valeur.

– Eh bien, moi aussi, qui suis venu servir les intérêts de mon Père, je ne dois pas me préoccuper de cela. Si, là où je les sers, je trouve amour, mépris ou dureté, je ne m’en soucie guère. Dans une ville commerçante, ce n’est pas avec tous que l’on traite pour acheter, vendre et obtenir des bénéfices. Mais même si l’on fait affaire avec un seul et que le profit est bon, on se dit que le voyage n’a pas été inutile, et on y retourne autant que nécessaire. Car ce que l’on n’obtient qu’avec une seule personne la première fois, on l’obtient avec trois la seconde, avec sept la quatrième, avec des dizaines les autres fois. N’en est-il pas ainsi ? Et moi, j’agis pour les conquêtes du Ciel comme vous pour vos marchés : j’insiste, je persévère, je trouve qu’un petit nombre c’est déjà beaucoup, car une seule âme sauvée est d’une grande importance et me récompense de tous mes efforts. Chaque fois que j’y vais et que je surmonte tout ce qui peut être réaction humaine, quand il s’agit de conquérir, comme Roi spirituel, ne serait-ce qu’une seule personne, non, je ne prétends pas que ma démarche, ma souffrance, mes fatigues ont été vaines : au contraire, j’appelle saints, aimables et désirables les mépris, les injures, les accusations. Je ne serais pas un bon conquérant si je m’arrêtais devant les obstacles des forteresses de granit.

– Mais il te faudrait des siècles pour les vaincre. Toi… tu es un homme. Tu ne vivras pas des siècles. Pourquoi perdre ton temps là où on ne veut pas de toi ?

– Je vivrai beaucoup moins. Je ne serai bientôt plus parmi vous, je ne verrai plus les aurores et les couchers de soleil comme les pierres milliaires des jours qui commencent et des jours qui s’achèvent, mais je les contemplerai uniquement comme des beautés de la Création, et je louerai pour eux le Créateur qui les a faits et qui est mon Père ; je ne verrai plus fleurir les arbres et mûrir les blés, et je n’aurai pas besoin des fruits de la terre pour me garder en vie, car revenu dans mon Royaume, je me nourrirai d’amour. Et pourtant, j’abattrai les nombreuses forteresses barricadées que sont les cœurs des hommes.

558.3

Observez cette pierre, là, au-dessous de la source, au flanc de la montagne. La source est bien faible, elle ne jaillit pas, mais l’eau en coule goutte à goutte, une goutte qui tombe depuis des siècles sur cette pierre en saillie sur le flanc de la montagne. Or la pierre est bien dure. Ce n’est pas du calcaire friable ni de l’albâtre mou, c’est du basalte très dur. Voyez cependant comment il s’est formé, au centre de la masse convexe et malgré cette forme, un minuscule miroir d’eau, pas plus large que le calice d’un nénuphar, mais suffisant pour refléter le ciel bleu et désaltérer les oiseaux. Cette concavité dans la masse convexe, serait-ce l’homme qui l’a faite pour mettre un joyau d’azur dans la pierre sombre et une coupe d’eau fraîche pour les oiseaux ? Non, il ne s’en est pas occupé. Depuis des siècles, une goutte creuse par un travail incessant et régulier ce rocher, depuis des siècles des hommes passent devant, mais nous sommes peut-être les premiers à observer ce basalte noir avec, au milieu, ce liquide turquoise. Nous en admirons la beauté, et nous louons l’Eternel de l’avoir voulu pour charmer nos yeux et rafraîchir les oiseaux qui font leurs nids près d’ici.

Mais dites-moi : la première goutte qui a coulé au-dessous de cette corniche basaltique qui surmonte le rocher et qui est tombée de sa hauteur sur la roche, a-t-elle suffi à creuser la coupe qui reflète le ciel, le soleil, les nuages et les étoiles ?

Non. L’une après l’autre, des milliards de gouttes se sont succédé, jaillissant comme une larme de là-haut, tombant avec un scintillement pour frapper le rocher et y mourir avec une note de harpe ; elles ont creusé d’une profondeur inappréciable tant la matière dure était nulle. Et il en fut ainsi pendant des siècles, avec le mouvement régulier du sable dans un sablier, pour marquer le temps : tant de gouttes à l’heure, tant au cours d’une veille, tant entre l’aube et le couchant, entre la nuit et l’aurore, tant par jour, tant d’un sabbat à l’autre, tant d’une nouvelle lune à une nouvelle lune, tant d’un mois de Nisan à un mois de Nisan, et d’un siècle à un siècle. Le rocher résistait, la goutte persistait.

L’homme, qui est orgueilleux, donc impatient et peu partisan de l’effort, aurait jeté la masse et la gouge après les premiers coups en disant : “ Il est impossible de creuser une telle roche. ” Or la goutte l’a creusée. C’était ce qu’elle devait faire, ce pourquoi elle a été créée. Elle a coulé, une goutte après l’autre, pendant des siècles, pour arriver à entailler le rocher. Et elle ne s’est pas arrêtée ensuite en disant : “ Maintenant, c’est le ciel qui pensera à alimenter la coupe que j’ai formée, avec les rosées et les pluies, les gelées et les neiges. » Mais elle a continué à tomber, et c’est elle seule qui emplit cette coupe minuscule pendant les chaleurs de l’été, pendant les rigueurs de l’hiver, alors que les pluies violentes ou légères plissent le miroir, mais ne peuvent ni l’embellir ni l’élargir ni l’approfondir parce qu’il est déjà plein, utile, beau. La source sait que ses filles, les gouttes, s’en vont mourir dans le petit bassin, mais elle ne les retient pas. Au contraire, elle les pousse vers leur sacrifice et, pour qu’elles ne restent pas seules en tombant ainsi dans la tristesse, elle leur envoie de nouvelles sœurs pour que celle qui meurt ne soit pas seule et se voit perpétuée en d’autres.

558.4

Moi aussi, en frappant des centaines de fois les forteresses des cœurs endurcis et en me perpétuant dans les successeurs que j’enverrai jusqu’à la fin des siècles, j’ouvrirai en eux des passages, et ma Loi entrera comme un soleil partout où il y a des créatures. Mais si, ensuite, elles refusent la lumière et ferment les passages qu’un inépuisable effort aura ouverts, mes successeurs et moi n’en serons pas coupables aux yeux de notre Père. Si cette source s’était frayé un autre chemin, en voyant la dureté du rocher, et s’était égouttée plus loin, sur un terrain herbeux, dites-moi : aurions-nous trouvé, nous, ce joyau étincelant et les oiseaux ce limpide réconfort ?

– On ne l’aurait même pas vu, Maître.

– Tout au plus… un peu d’herbe plus touffue même en été aurait indiqué l’endroit où la source s’égouttait.

– Ou… moins d’herbe qu’ailleurs, les racines pourrissant en raison d’une humidité continuelle.

– Et de la boue. Rien de plus. Ces gouttes auraient été inutiles.

– Vous l’avez dit : un égouttement inutile, superflu. Moi même, si je devais m’attacher uniquement aux cœurs disposés à m’accueillir par justice ou par sympathie, mon œuvre serait imparfaite. En effet, j’agirais, cela oui, mais sans effort et même en y trouvant une grande satisfaction, un compromis agréable entre le devoir et le plaisir. Il n’est pas pénible de travailler là où l’amour vous entoure et rend dociles les âmes à purifier. Mais s’il n’y a pas de fatigue, il n’y a pas de mérite, et guère de profit : on fait peu de conquêtes, puisqu’on se borne aux personnes déjà justes. Je ne serais pas celui que je suis, si je ne cherchais pas à racheter le monde entier, d’abord à la vérité, puis à la grâce.

558.5

– Et tu penses y parvenir ? Que pourras-tu faire de plus que tu n’aies déjà fait pour amener tes adversaires à ta parole ? Quoi donc ? Si même la résurrection de l’homme de Béthanie n’a pas suffi pour faire reconnaître aux juifs que tu es le Messie de Dieu ?

– J’ai encore quelque chose de plus grand à accomplir, de beaucoup plus grand que ce que j’ai déjà fait.

– Quand, Seigneur ?

– Quand la lune de Nisan sera pleine. Faites attention, à ce moment-là.

– Y aura-t-il un signe dans le ciel ? On dit que, au moment de ta naissance, le ciel s’est fait entendre par des lumières, des chants et des étoiles extraordinaires.

– C’est vrai. Pour dire que la Lumière était venue dans le monde. Alors, au mois de Nisan, on verra des signes sur la terre et dans le ciel ; des ténèbres, des secousses, le rugissement de la foudre dans le firmament ainsi que des tremblements dans les entrailles ouvertes de la terre feront croire à la fin du monde. Mais ce ne sera pas la fin. Ce sera le commencement, au contraire. D’abord, à ma venue, le Ciel enfanta pour les hommes le Sauveur et, comme c’était une action de Dieu, la paix accompagnait l’événement. Au mois de Nisan, ce sera la terre qui, de sa propre volonté, enfantera pour elle le Rédempteur ; et comme ce sera une action des hommes, elle ne sera pas accompagnée de la paix. On assistera au contraire à d’horribles convulsions. Dans l’horreur de l’heure du siècle et de l’enfer, la terre se déchirera sous les flèches enflammées de la colère divine, et elle criera sa volonté, trop ivre pour en comprendre la portée, trop possédée par Satan pour l’empêcher. Telle une folle qui enfante, elle croira détruire le fruit considéré comme maudit, sans comprendre qu’au contraire elle le relèvera en des lieux où plus jamais la douleur et les pièges ne le rejoindront. A partir de ce moment, l’arbre, ce nouvel arbre, étendra ses branches sur toute la terre, à travers tous les siècles, et Celui qui vous parle sera reconnu — avec amour ou avec haine — comme étant le vrai Fils de Dieu et le Messie du Seigneur. Et malheur à ceux qui le reconnaîtront sans vouloir l’avouer, et sans se convertir à moi !

558.6

– Où cela arrivera-t-il, Seigneur ?

– A Jérusalem. Elle est bien la cité du Seigneur.

– Dans ce cas, nous n’y serons pas car, en Nisan, la Pâque nous retient ici. Nous sommes fidèles à notre Temple.

– Il vaudrait mieux que vous soyez fidèles au Temple vivant, qui n’est ni sur le mont Moriah ni sur le mont Garizim, mais qui, étant divin, est universel. Mais je sais attendre votre heure, celle à laquelle vous aimerez Dieu et son Messie en esprit et en vérité.

– Nous croyons que tu es le Christ. C’est pour cela que nous t’aimons.

– Aimer, c’est quitter le passé pour entrer dans mon présent. Vous ne m’aimez pas encore parfaitement. »

Les Samaritains se regardent par en dessous, silencieusement. Puis l’un d’eux prend la parole :

« Pour toi, pour venir à toi, nous le ferions. Mais, même si nous le voulions, nous ne pourrions pas entrer là où sont les juifs. Tu le sais. Ils ne veulent pas de nous…

– Et vous ne voulez pas d’eux. Mais soyez en paix. D’ici peu, il n’y aura plus deux régions, deux Temples, deux pensées opposées, mais un seul peuple, un seul Temple, une seule foi pour tous ceux qui aspirent à la vérité.

558.7

Mais je dois maintenant vous quitter. Les enfants sont désormais consolés et distraits et, pour moi, le chemin de retour à Ephraïm pour arriver avant la nuit est long. Ne vous agitez pas. Cela pourrait attirer l’attention des petits, et il ne faut pas qu’ils remarquent mon départ. Continuez. Moi, je m’arrête ici. Que le Seigneur vous guide sur les sentiers de la terre et sur ceux de sa Voie. Allez. »

Jésus s’approche de la montagne et les laisse s’éloigner. Le dernièr écho que l’on perçoit de la caravane qui retourne à Sichem, c’est le joyeux éclat de rire d’un enfant qui retentit dans le silence du chemin de montagne.

558.1

Jesus vai caminhando por uma estrada solitária. À frente dele vão os parentes dos meninos e, aos lados dele, os de Siquém. Estão em uma região deserta. Não há nenhuma cidade à vista. Os meninos foram colocados nas selas de alguns burrinhos e um dos parentes segura as rédeas, vigiando a criança. Os outros burrinhos, que estão sem cavaleiros, porque os de Siquém preferiram ir caminhando a pé a fim de poderem estar perto de Jesus, precedem o grupo dos homens, e vão andando em bando, zurrando de vez em quando pela alegria de estarem voltando para os estábulos sem estarem levando peso algum, e em um dia maravilhoso, por entre as beiradas cobertas com ervas novas, no meio das quais de vez em quando eles mergulham os focinhos a fim de apanharem uma bocada, e depois, com um choupo brincalhão, eles corcoveiam, aproximando-se de seus companheiros, que estão sendo cavalgados. E isso faz que os meninos riam.

Jesus fala com os siquemitas ou escuta o que eles estão falando. É evidente que os samaritanos estão orgulhosos por terem em seu meio o Mestre e estão sonhando mais do que convém. Chegam ao ponto de dizerem a Jesus, mostrando os altos montes que ficam à esquerda de quem está indo para o norte:

– Estás vendo? É feia a fama que tem o Rebal e o Garizim. Mas eles, pelo menos para Ti, são muito melhores do que Sião. E o seriam totalmente se Tu o quisesses, escolhendo-os para tua morada. Sião é sempre um esconderijo para os Jebuseus. E os de agora são para ti ainda mais inimigos do que os antigos para Davi[1]. Ele, tendo feito uso da violência, tomou a cidadela. Mas Tu, que não usas violência, lá não reinarás. Nunca. Fica conosco, Senhor, e nós te honraremos.

Jesus lhes responde:

– Dizei-me: ter-me-íeis amado se, com violência, Eu vos tivesse querido conquistar?

– Na verdade… não. Nós te amamos justamente porque és todo amor.

– Por isso, então, pelo amor, Eu reino em vossos corações?

– Assim é, Mestre. Mas é porque nós acolhemos o teu amor. Eles, os de Jerusalém, não te amam.

– É verdade. Eles não me amam.

558.2

Mas vós, que tendes todos muita experiência no comércio dizei-me: quando quereis vender, adquirir ou ganhar, será que ficais desanimados porque em certos lugares não vos amam, ou fazeis tranquilamente o que tendes que fazer, preocupando-vos somente em fazer boas compras e boas vendas, sem ficardes preocupados em pensar se o dinheiro que ganhais é um dinheiro sem amor por parte daqueles de quem comprastes ou a quem vendestes?

– É só com o negócio que nos preocupamos. Pouco nos importa se para isso falta o amor daquele com quem negociamos. E, terminado o negócio, termina também o nosso relacionamento. Fizemos um bom negócio… e o resto não tem valor.

– Pois bem. Eu também, que vim para tratar dos negócios de meu Pai, só devo preocupar-me com isso. Agora, se lá onde Eu trato deles, que Eu encontre amor ou desprezo, ou aspereza, isso não me preocupa. Em uma cidade comercial não é com todos que se obtêm ganhos, e se fazem boas compras e boas vendas. Mas, mesmo quando só se faz um bom negócio com um bom ganho, dizemos que nossa viagem não foi inútil, e lá voltamos repetidas vezes. Porque o que se obtiver só com um na primeira vez, vai-se obter com três na segunda, com sete na quarta e com dez mais dez nas outras. Não é assim? Eu também, a fim de conquistar pessoas para o Céu, faço como vós em vossas feiras. Eu insisto, persevero, acho que já é bastante até o que é pequeno, no número, no tamanho, porque até uma só alma, se for salva, já é uma grande coisa e uma grande compensação para o meu cansaço. Cada vez que Eu vou lá e consigo vencer tudo aquilo que pode ser reações do Homem, desde que conquiste, como Rei do espírito, ainda que seja apenas um súdito. Não, Eu não digo que foi inútil a minha viagem, inúteis as minhas dores, inúteis os meus cansaços. Mas Eu digo que foram bons, amáveis e desejáveis os desprezos, as injúrias e acusações. E Eu não seria um bom conquistador, se parasse diante dos obstáculos e das fortalezas de granito.

– Mas seriam necessários muitos séculos para venceres tudo isso. Tu… és um homem. Não viverás muitos séculos. Por que ficas perdendo o teu tempo onde não te desejam?

– Eu viverei muito menos. Pelo contrário, daqui a pouco não estarei mais entre vós, não verei mais auroras e o pôr do sol, que são como marcos miliários de dias que surgem e de dias que já se foram, mas os contemplarei apenas como belezas da criação e louvarei por elas o Criador que as fez, e que é o meu Pai. Não verei mais florirem as plantas, nem amadurecerem as frutas, nem terei mais necessidade dos frutos da terra para conservar minha vida, porque, tendo voltado para o meu Reino, me nutrirei com o amor. E, no entanto, Eu abaterei essas muitas fortalezas fechadas, que são os corações dos homens.

558.3

Observai aquela pedra ali, por baixo daquela nascente, do lado do monte. A nascente é muito fraca, parece até que não escorre, mas que somente pinga: é uma gota que cai, talvez há séculos, sobre aquela rocha que se lança para fora do lado da montanha. E a pedra é muito dura. Não é um calcário quebradiço, nem um macio alabastro, mas um basalto duríssimo. E, no entanto, olhai como no centro da rocha convexa, embora seja rocha, se tenha formado um pequenino espelho de água, não mais largo do que o cálice de um nenúfar, mas suficiente para refletir o céu azul e matar a sede dos passarinhos. Aquela convexidade do penhasco por acaso foi feita pelo homem, para fazer aparecer uma pedra preciosa no centro do penhasco escuro, ou uma taça de refresco para os passarinhos? Não. O homem não se ocupou com isso. Talvez nos muitos séculos em que os homens passaram pela frente deste penhasco, uma gota há séculos escava, com um sincopado, inexorável trabalho — e somos nós os primeiros que o observamos — esse basalto negro, com sua turquesa líquida no centro, e admiramos sua beleza, e louvamos o Eterno por tê-la querido para delícia dos nossos olhos e refrigério para os passarinhos que fazem seus ninhos aqui por perto.

Mas dizei-me uma coisa. Terá sido talvez a primeira gota, que brotou por baixo da grande cornija basáltica que está sobreposta ao penhasco, e que cai daquela altura sobre esta rocha, a que escavou a taça para refletir o céu, o sol, as nuvens e as estrelas? Não. Milhões e milhões de gotas, uma depois da outra se foram sucedendo, brotando lá de cima como uma lágrima e descendo com o seu brilho, para bater sobre o penhasco e, com uma nota de harpa, morrer sobre ele; arranharam, numa profundidade imensurável perante o seu nada, a matéria dura. E assim, durante séculos, com um movimento como o da areia em uma clepsidra marcando o tempo: tantas gotas por hora, tantas na duração de uma vigília, tantas entre a aurora e o pôr do sol, tantas durante o dia, tantas de um sábado até o outro, tantas de uma lua nova a outra, de um Nisã a outro, e de um século a outro. Resistente o penhasco, persistente a gota.

O homem, que é soberbo e por isso impaciente e ocioso, joga para um lado o macete e o formãodepois das primeiras batidas, dizendo: “Isso não se pode escavar.” Mas a gota escavou. E era isso que ela tinha que fazer. Para isso ela foi criada. E gemeu uma gota atrás da outra, durante séculos, até conseguir escavar o penhasco. E depois ela não ficou parada, dizendo: “Agora, que o céu se preocupe com o trabalho de encher a taça que eu escavei, com seus orvalhos e chuvas, com suas geadas e neves.” Mas continuou a cair, e ela sozinha enche a minúscula taça nos calores do verão, nos rigores do inverno, enquanto as chuvas, violentas ou mansas, enrugam o espelho, mas não podem nem embelezá-lo, nem alargá-lo, nem torná-lo mais fundo, mas ele já está cheio, é útil e belo. A nascente sabe que suas filhas, as gotas, vão morrer lá na pequena bacia, mas não as detém, e sim, as empurra para o seu sacrifício e, para que não fiquem sozinhas e tristes, manda-lhes novas irmãs, a fim de que quem morrer não deixe o lugar da morta desocupado, mas que seja ocupado por outras.

558.4

Assim, Eu também, batendo uma primeira vez e depois cem ou mil vezes nas fortalezas duras dos duros corações, e perpetuando-me em meus sucessores, que Eu hei de enviar até o fim dos séculos, abrirei muitas passagens; e a minha Lei entrará como um sol em todos os lugares em que estiverem as criaturas. E se depois elas não quiserem a Luz, e fecharem as passagens que trabalhadores incansáveis tiverem aberto, Eu e meus sucessores não teremos culpa disso aos olhos do nosso Pai. Se aquela nascente procurasse ir para outro caminho, ao perceber a dureza do penhasco, e tivesse gotejado mais, lá onde o terreno é de ervas, dizei-me vós, será que teríamos tido aquela joia luminosa, e os passarinhos aquele limpo e cristalino alimento?

– Ela não seria nem vista, Mestre.

– Quando muito… um pouco de erva, mais viçosa até no verão, é que mostraria o lugar onde a nascente gotejava.

– Ou então… menos ervas do que em outros lugares, porque as raízes delas, pela contínua umidade, murchariam.

– E pela lama. Nada mais. Portanto, seria um gotejar inútil.

– Assim o dissestes. É um gotejar inútil e ocioso. Eu também, se tivesse que preferir unicamente os lugares onde os corações estão dispostos a acolher-me, por justiça ou por simpatia, Eu faria um trabalho imperfeito. Porque Eu trabalharia, isto sim, mas sem me cansar, aliás, com muita satisfação para o eu, com um compromisso complacente, entre o dever e o prazer. Não é pesado trabalhar onde o amor nos ordena e onde o amor torna dóceis as almas que hão de ser trabalhadas. Mas se não há cansaço, não há merecimento e não há muito ganho, porque poucas conquistas se fazem se nos limitarmos só àquelas que são justas. Eu não seria Eu, se não procurasse redimir, primeiro para a Verdade, e depois para a Graça, todos os homens.

558.5

– E achas que o conseguirás? Que mais poderás fazer, além de tudo o que já fizeste, para persuadir os teus adversários a aceitar a tua palavra? Que mais? Se nem mesmo a ressurreição do homem de Betânia valeu para que os judeus dissessem que Tu és o Messias de Deus?

– Eu tenho ainda alguma coisa a fazer, uma coisa muito grande, muito maior do que as já feitas.

– Quando, Senhor?

– Quando a lua de Nisã estiver cheia. Portanto, prestai atenção.

– Haverá algum sinal no céu? Dizem que, quando Tu nasceste, o céu falou com luzes, cantos e estranhas estrelas.

– É verdade. Para dizer que a Luz havia chegado ao mundo. Então, pelo Nisã, haverá sinais no céu e na terra, e parecerá o fim do mundo, pelas trevas e pelo terremoto, pelo rugir dos trovões, pelos raios no firmamento e pelos tremores nas vísceras abertas da terra. Mas isso ainda não será o fim. Primeiro, na minha vinda, o Céu deu à luz para os homens o Salvador, e, visto que era um ato de Deus, a paz vinha acompanhando o acontecimento. No Nisã, será a terra que, por sua própria vontade, dará à luz, por si mesma, o Redentor. E como vai ser um ato de homem, não terá como companheira a paz. Mas haverá uma horrenda convulsão. E por entre os horrores da hora do século e do inferno, a terra terá rasgado o seu seio sob as flechas ardentes da ira divina, e gritará qual é a sua vontade ébria demais para compreender o alcance do acontecimento, e dominada por Satanás, para ser capaz de impedi-lo. Como uma parturiente louca, pensará em destruir o fruto considerado maldito, e não compreenderá que, ao contrário, o estará exaltando até alturas às quais a dor e as insídias nunca o conseguiriam elevar. A planta, a nova planta, desde então estenderá os seus ramos por toda a Terra, por todos os séculos e Este que vos fala, com amor ou com ódio, será reconhecido como verdadeiro Filho de Deus e Messias do Senhor. E ai daqueles que o reconhecerem sem quererem aceitá-lo, e sem se converterem a Mim.

558.6

– Onde acontecerá isso, Senhor?

– Em Jerusalém. Esta é bem a cidade do Senhor.

– E nós não estaremos lá, porque no Nisã a Páscoa nos detém aqui. Nós somos fiéis ao nosso Templo.

– Melhor seria que fósseis fiéis ao Templo vivo, que não está sobre o Mória nem sobre o Garizim, mas, sendo divino, é universal. Mas Eu sei esperar a vossa hora, na qual amareis a Deus e ao seu Messias em espírito e verdade.

– Nós cremos que Tu és o Cristo. E por isso te amamos.

– Amar é deixar o passado para entrar no meu presente. Vós não me amais ainda com perfeição.

Os samaritanos olham um para o outro de soslaio, e se calam. Depois um deles diz:

– Por Ti, para irmos ficar contigo, nós o faríamos. Mas não podemos, ainda que o quiséssemos, entrar onde estão os judeus. Tu sabes disso. Eles não gostam de nós…

– Nem vós também gostais deles. Mas tende paz. Daqui a pouco, não haverá mais duas regiões, dois Templos, dois pensamentos opostos. Mas um único povo, um Único Templo, uma única fé para todos os que desejam a verdade.

558.7

E agora Eu vos deixo. Os meninos já estão mais consolados e entretidos; e longo é para Mim o caminho de volta a Efraim, para chegarmos lá antes da escuridão. Não vos agiteis. Os vossos atos poderiam chamar a atenção dos pequenos, e não convém que eles percebam a minha partida. Prossegui. Eu paro aqui. O Senhor vos guie pelos caminhos da terra e pelos caminhos de sua Vida. Ide.

Jesus se aproxima do monte e deixa que eles se afastem. A última coisa que se percebe da caravana, que está de volta a Siquém, é a alegre risada de um menino, que se propaga, e é ouvida ao longo do caminho que vai para a montanha.


Notes

  1. Garizim est proche de l’actuelle Naplouse. Aux alentours de 330 av. J.-C., la population samaritaine a bâti au sommet de la montagne un temple devenu le centre religieux du samaritanisme, à la façon du Temple de Jérusalem pour le judaïsme. Ebal est un lieu de culte des Israélites pendant la période des Juges. C’est le lieu sur lequel les fils d’Israël devaient prononcer les malédictions (Dt 11, 29).
  2. David : il s’agit de l’épisode de la prise de Jérusalem, que relatent 2 S 5, 6-10 ; 1 Ch 11, 4-9.

Notas

  1. Davi ao tomar Jerusalém, fato narrado em: 2 Samuel 5,6-10; 1 Crônicas 11,4-9.