Os Escritos de Maria Valtorta

638. Derniers enseignements à Gethsémani et adieu.

638. Últimos ensinamentos no Getsêmani

638.1

A l’orient, l’aurore commence à peine à rougir. Jésus se promène avec sa Mère dans les vallons de Gethsémani. Ils n’échangent pas le moindre mot, seulement des regards d’indicible amour. Peut-être les paroles ont-elles déjà toutes été dites. Peut-être n’ont-elles jamais été dites. Ce sont leurs deux âmes qui se sont parlé : celle du Christ, celle de la Mère du Christ. Maintenant, c’est une contemplation d’amour, une réciproque contemplation. La nature humide de rosée, la pure lumière du matin en ont connaissance, de même que ces gracieuses créatures de Dieu que sont les herbes, les fleurs, les oiseaux, les papillons. Les hommes sont absents.

638.2

Personnellement, je me sens mal à l’aise d’être présente à ce moment d’adieu. “ Seigneur, je n’en suis pas digne ! ”, voilà mon cri tandis que mes larmes coulent en contemplant la dernière heure de l’union terrestre entre la Mère et le Fils et en pensant que nous voilà parvenus au terme de l’amoureuse fatigue, celle de Jésus, celle de Marie et du pauvre, petit, indigne enfant que Jésus a voulu comme témoin de tout le temps messianique, et qui a pour nom Maria[1], mais que Jésus aime appeler “ le petit Jean ” et aussi “ la violette de la croix ”.

Oui. Petit Jean. Petit parce que je ne suis rien. Jean parce que je suis vraiment celle à qui Dieu a accordé de grandes grâces, mais aussi parce que, dans une mesure infinitésimale — mais c’est tout ce que je possède, et en donnant tout ce que je possède, je sais que je donne dans une mesure parfaite qui satisfait Jésus, car c’est le “ tout ” de mon rien — donc parce que, dans une mesure infinitésimale, j’ai imité le bien-aimé, le grand Jean : j’ai donné tout mon amour à Jésus et à Marie, en partageant avec eux larmes et sourires, et en les suivant, angoissée de les voir affligés et de ne pouvoir les défendre de la haine du monde au prix de ma propre vie ; et maintenant, je suis frémissante du frémissement de leur cœur pour ce qui prend fin pour toujours.

Violette, oui. Une violette qui a cherché à se tenir cachée dans l’herbe pour que Jésus ne l’évite pas, lui qui aimait toute la création en tant qu’œuvre de son Père, mais me presse sous son pied divin. Si je pouvais mourir en exhalant mon délicat parfum dans l’effort de lui adoucir le contact avec la terre, si dure et raboteuse ! Violette de la croix, oui. Et son sang a rempli mon calice jusqu’à le faire pencher vers le sol…

Oh ! mon Bien-aimé qui, plus tôt, m’as comblée de ton sang en me faisant contempler tes pieds blessés, cloués au bois… “ au pied de la croix, il y avait quelques violettes en fleur, et ton sang coulait goutte à goutte sur ces violettes en fleur… ”

Souvenir lointain[2], mais à la fois si proche et si présent ! Préparation de ce que je suis devenue : ton porte-parole, qui est maintenant tout trempé de ton sang, de ta sueur et de tes larmes, des larmes de Marie ta Mère, mais qui connaît aussi tes paroles, tes sourires, tout, tout de toi, et qui exhale le parfum, non plus des violettes, mais celui de toi seul, mon unique Amour, ce parfum divin qui a bercé hier soir ma douleur et qui vient sur moi, doux comme un baiser, consolant comme le Ciel lui-même, et me fait tout oublier pour vivre de toi seul…

638.3

J’ai en moi ta promesse. Je sais que je ne te perdrai pas. Tu me l’as promis et ta promesse est sincère : elle vient de Dieu. Je te posséderai encore, toujours. C’est seulement si je péchais par orgueil, mensonge ou désobéissance, que je te perdrais. C’est toi qui l’as dit, mais tu sais qu’avec ta grâce pour soutenir ma volonté, je ne veux pas pécher, et j’espère ne pas le faire parce que tu me soutiendras. .Je ne suis pas un chêne, je le sais. Je suis une violette, une fleur frêle qui peut ployer sous le pied d’un oiseau ou même sous le poids d’un scarabée. Mais tu es ma force, Seigneur, et mon amour pour toi est mon aile.

Je ne te perdrai pas. Tu me l’as promis. Tu viendras, tout entier pour moi, pour faire la joie de ta violette mourante. Mais je ne suis pas égoïste. Seigneur. Tu le sais. Tu sais que je voudrais ne plus te voir et que d’autres te voient en grand nombre, afin qu’ils croient en toi. A moi, tu as déjà beaucoup donné malgré mon indignité. Vraiment, tu m’as aimée comme toi seul sais aimer tes enfants chéris.

638.4

Je repense à la douceur de te voir “ vivre ”, homme parmi les hommes. Et je sais que je ne te verrai plus ainsi. Tout a été vu et dit. Je sais aussi que tu n’effaceras pas de ma pensée tes actions d’homme parmi les hommes, et que je n’aurai pas besoin de livres pour me souvenir de toi, tel que tu étais réellement. Il suffira que je regarde à l’intérieur de moi, où toute ta vie est inscrite en caractères indélébiles. Mais c’était doux, doux…

Maintenant tu t’élèves… La terre te perd. Maria de la Croix te perd, Maître Sauveur. Tu resteras pour elle un Dieu très doux. Ce n’est plus du sang, mais un miel céleste que tu verseras dans le calice violacé de ta violette… Je pleure… J’ai été ta disciple, en même temps que les autres, sur les chemins de montagne, dans les sentiers des forêts, ou sur les voies arides, poussiéreuses de la plaine, sur le lac comme près du beau fleuve de ta patrie. Désormais tu t’en vas, et je ne verrai plus qu’en souvenir Bethléem et Nazareth sur leurs vertes collines d’oliviers, Jéricho brûlée par le soleil au bruissement de ses palmiers, et Béthanie l’amie, ou encore Engaddi, cette perle perdue dans les déserts, pas plus que la belle Samarie, les plaines fertiles de Saron et d’Esdrelon, le haut-plateau bizarre d’au-delà du Jourdain, le cauchemar de la Mer Morte, les villes ensoleillées des bords de la Méditerranée, et surtout Jérusalem, la ville de ta souffrance, ses montées et ses descentes, les arcades, les places, les faubourgs, les puits et les citernes, les collines, et jusqu’à la triste vallée des lépreux où ta miséricorde s’est largement répandue… Et la maison du Cénacle… la fontaine qui pleure tout près… le petit pont sur le Cédron, l’endroit où tu as sué du sang… la cour du Prétoire…

Ah, non ! tout ce qui concerne ta soufffrance se trouve ici et y restera toujours… Je devrai chercher tous les autres souvenirs pour les retrouver, mais ta prière à Gethsémani, ta flagellation, ta montée au Golgotha, ton agonie et ta mort, la douleur de ta Mère, non, je n’aurai pas à les chercher : elles me sont toujours présentes. Peut-être les oublierai-je au Paradis.. mais il me paraît impossible de pouvoir les oublier, même là-bas… Je me rappelle jusqu’au moindre détail de ces heures atroces, jusqu’à la forme de la pierre sur laquelle tu es tombé, et même le bouton de rose rouge qui battait comme une goutte de sang sur le granit, contre la fermeture de ton tombeau…

Mon Amour tout divin, ta Passion vit dans ma mémoire… et m’en brise le cœur…

638.5

L’aurore s’est complètement levée. Le soleil est déjà haut sur l’horizon, et l’on entend la voix des apôtres. C’est un signal pour Jésus et Marie. Ils s’arrêtent, se regardent, l’un en face de l’autre, puis Jésus ouvre les bras et accueille sa Mère sur sa poitrine… Oh ! c’était bien un homme, un fils de femme ! Pour le croire, il suffit de regarder cet adieu ! L’amour déborde en une pluie de baisers sur la Mère tant aimée. L’amour couvre de baisers le Fils tant aimé. C’est à croire qu’ils ne pourront se séparer. Quand ils semblent le faire, une autre étreinte les unit encore et, parmi les baisers des paroles de réciproque bénédiction… Oh ! c’est vraiment le Fils de l’homme qui quitte celle qui l’a engendré ! C’est vraiment la Mère qui congédie son Fils pour le rendre au Père, c’est le gage de l’Amour à la Toute-Pure…

Dieu qui embrasse la Mère de Dieu !…

Finalement, la Femme, en tant que créature, s’agenouille aux pieds de son Dieu qui est pourtant son Fils, et le Fils, qui est Dieu, impose les mains sur la tête de sa Mère vierge, de l’éternelle Aimée, et il la bénit au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Puis il s’incline et la relève en déposant un dernier baiser sur son front blanc comme un pétale de lys sous l’or de ses cheveux si jeunes encore…

Ils repartent vers la maison et personne, en voyant la paix avec laquelle ils avancent l’un à côté de l’autre, ne penserait au flot d’amour qui les a dominés un peu plus tôt. Mais comme cet adieu est loin de la tristesse des autres adieux, désormais dépassés, et du déchirement de l’adieu de la Mère à son Fils mort qu’elle devait laisser seul au tombeau !

Cette fois, même si les yeux brillent des larmes naturelles d’une personne sur le point de se séparer de l’être aimé, les lèvres sourient à la joie de savoir que cet Aimé va dans la demeure qui convient à sa gloire…

638.6

« Seigneur ! Tous ceux que tu avais dit à ta Mère vouloir bénir aujourd’hui sont là dehors, entre le mont et Béthanie, signale Pierre.

– C’est bien. Nous irons les trouver. Mais venez d’abord. Je veux partager encore une fois le pain avec vous. »

Ils entrent dans la pièce où, dix jours plus tôt, se trouvaient les femmes pour la cène du quatorzième jour du second mois. Marie accompagne Jésus jusque là, puis elle se retire. Il reste Jésus et les Onze.

Sur la table sont disposés de la viande rôtie, des fromages et des olives noires, une petite amphore de vin et une d’eau, plus grande, ainsi que de larges pains. C’est une table simple, sans l’apparat de quelque cérémonie de luxe, mais uniquement parce qu’il faut bien que l’on mange.

Jésus offre et fait les parts. Il se tient au milieu, entre Pierre et Jacques, fils d’Alphée. C’est lui qui les a appelés à ces places. Jean, Jude et Jacques se trouvent en face de lui, Thomas, Philippe, Matthieu sont d’un côté, André, Barthélemy, le Zélote de l’autre. Ainsi tous peuvent voir leur Jésus… Le repas est bref, silencieux. Les apôtres, arrivés au dernier jour de proximité avec Jésus, et malgré les apparitions successives, collectives ou individuelles, à partir de la Résurrection, toutes pleines d’amour, n’ont jamais perdu cette retenue et cette vénération qui ont caractérisé leurs rencontres avec Jésus ressuscité.

638.7

Une fois le repas fini, Jésus ouvre les mains au-dessus de la table en faisant son geste habituel devant un fait inéluctable, et il dit :

« Voici venue l’heure où je dois vous quitter pour retourner vers mon Père. Ecoutez les dernières paroles de votre Maître.

Ne vous éloignez pas de Jérusalem ces jours-ci. Lazare, à qui j’ai parlé, a veillé une fois encore à réaliser les désirs de son Maître : il vous cède la maison de la dernière Cène pour que vous ayez une demeure où réunir l’assemblée et vous recueillir en prière. Restez à l’intérieur pendant ces jours, et priez avec assiduité pour vous préparer à la venue de l’Esprit Saint qui vous perfectionnera pour votre mission. Rappelez-vous que moi, qui pourtant suis Dieu, je m’étais préparé par une sévère pénitence à mon ministère d’évangélisateur. Ce sera toujours plus facile et plus court pour vous. Je n’exige rien d’autre de vous. Il me suffit que vous priiez assidûment, en union avec les soixante-douze disciples et sous la conduite de ma Mère, que je vous recommande avec l’empressement d’un fils. Elle sera pour vous une mère et une maîtresse d’amour et de sagesse parfaite.

J’aurais pu vous envoyer ailleurs pour vous préparer à recevoir l’Esprit Saint, mais je tiens à ce que vous restiez ici, car c’est Jérusalem négatrice qui doit s’étonner de voir se continuer les prodiges divins, accomplis pour répondre à ses réfutations.

Plus tard, l’Esprit Saint vous fera comprendre la nécessité que l’Eglise surgisse précisément dans cette ville qui, d’un point de vue humain, est la plus indigne de la posséder. Mais Jérusalem, c’est toujours Jérusalem, même si le péché y est à son comble et si c’est ici qu’a eu lieu le déicide. Cela ne lui servira à rien. Elle est condamnée. Mais si elle est condamnée, tous ses habitants ne le sont pas. Restez ici pour les rares justes qui s’y trouvent. Restez-y parce que c’est la cité royale et la cité du Temple. Comme les prophètes l’ont prédit ici, où le Roi Messie a été oint et acclamé et où il s’est levé, c’est à Jérusalem que doit commencer son règne sur le monde, et c’est ici encore, où la synagogue a reçu de Dieu le libelle de répudiation à cause de ses crimes trop horribles, que doit surgir le Temple nouveau vers lequel accourront toutes les nations.

Relisez les prophètes : ils ont tout prédit. Ma Mère d’abord, puis l’Esprit Paraclet, vous feront comprendre les paroles des Prophètes pour cette époque.

638.8

Restez ici jusqu’au moment où Jérusalem vous répudiera comme elle m’a répudié, et haïra mon Eglise comme elle m’a haï, en fomentant de noirs desseins pour l’exterminer. Alors portez ailleurs le siège de cette Eglise que j’aime, car elle ne doit pas périr.

Je vous le répète : l’enfer même ne prévaudra pas sur elle. Mais si Dieu vous assure de sa protection, ne tentez pas le Ciel en exigeant tout du Ciel.

Allez en Ephraïm comme votre Maître y est allé, parce que ce n’était pas l’heure pour lui d’être pris par ses ennemis. Sous ce nom d’Ephraïm, j’entends une terre d’idoles et de païens. Mais ce ne sera pas Ephraïm de Palestine que vous devez choisir comme siège de mon Eglise. Rappelez-vous combien de fois je vous ai parlé de cela, à vous tous ou à l’un de vous en particulier, et je vous ai prédit qu’il vous faudrait fouler les routes de la terre pour arriver à son cœur et fixer là mon Eglise. C’est du cœur de l’homme que le sang se diffuse dans tous les membres. C’est du cœur du monde que le christianisme doit se propager sur toute la terre.

Pour l’heure, mon Eglise est semblable à une créature déjà conçue, mais qui se forme encore dans la matrice. Jérusalem est cette matrice. Son cœur encore menu répand ses petites ondes de sang aux membres peu nombreux de l’Eglise naissante. Mais une fois arrivée l’heure marquée par Dieu, la matrice marâtre expulsera la créature qui s’est formée en son sein. Celle-ci partira vers une terre nouvelle, où elle grandira pour devenir un grand Corps qui s’étendra sur toute la terre, et les battements du cœur de l’Eglise devenu fort se propageront dans tout son grand Corps. Le cœur de l’Eglise, affranchie de tout lien avec le Temple, éternelle et victorieuse sur les ruines du Temple détruit, battra au cœur du monde pour dire aux juifs comme aux païens que Dieu seul triomphe et veut ce qu’il veut, et que ni la haine des hommes ni les troupes d’idoles n’arrêtent sa volonté.

Mais cela viendra par la suite, et en ce temps-là vous saurez quoi faire. L’Esprit de Dieu vous conduira. Ne craignez pas.

Pour le moment, réunissez à Jérusalem la première assemblée de fidèles. Puis d’autres assemblées se formeront à mesure que leur nombre grandira. En vérité, je vous dis que les habitants de mon Royaume se multiplieront comme des semences jetées dans une excellente terre. Mon peuple se propagera par toute la terre.

Le Seigneur dit[3] au Seigneur : “ Parce que tu as fait cela, parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis. Puisque tu as écouté ma voix, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance. ” Bénédiction est mon nom, mon signe et ma loi, là où ils sont reconnus souverains.

638.9

L’Esprit Saint, le Sanctificateur, va venir et vous en serez remplis. Faites en sorte d’être purs comme tout ce qui doit approcher le Seigneur. J’étais Seigneur, moi aussi, comme lui. Mais sur ma Divinité, j’avais endossé un vêtement pour pouvoir être parmi vous, et non seulement pour vous instruire et vous racheter par les organes et le sang de ce vêtement, mais aussi pour porter le Saint des Saints parmi les hommes, sans qu’il soit inconvenant que tout homme, même impur, puisse poser les yeux sur celui que craignent de contempler les séraphins.

Mais l’Esprit Saint viendra sans être voilé par la chair, il se posera sur vous, il descendra en vous avec ses sept dons et il vous conseillera.

Maintenant, le conseil de Dieu est une grâce si sublime qu’il convient de vous préparer par une volonté héroïque à une perfection qui vous rende semblables à votre Père et à votre Jésus, et à votre Jésus dans ses rapports avec le Père et l’Esprit Saint. Ayez donc une charité parfaite et une pureté parfaite, pour pouvoir comprendre l’Amour et le recevoir sur le trône de votre cœur.

638.10

Perdez-vous dans le gouffre de la contemplation. Efforcez-vous d’oublier que vous êtes des hommes, essayez de vous changer en séraphins. Lancez-vous dans la fournaise, dans les flammes de la contemplation. La contemplation de Dieu ressemble à une étincelle qui jaillit du choc du silex contre le briquet et produit feu et lumière. Le feu est purification, il consume la matière opaque et toujours souillée et la transforme en une flamme lumineuse et pure.

Vous n’aurez pas le Royaume de Dieu en vous si vous n’avez pas l’amour. En effet, le Royaume de Dieu, c’est l’Amour ; il apparaît avec l’amour, et par l’amour il s’établit en vos cœurs au milieu de l’éclat d’une lumière immense qui pénètre et féconde, enlève l’ignorance, donne la sagesse, dévore l’homme et crée le dieu, le fils de Dieu, mon frère, le roi du trône que Dieu a préparé pour ceux qui se donnent à lui pour avoir Dieu, Dieu seul. Soyez donc purs et saints grâce à l’oraison ardente qui sanctifie l’homme, parce qu’elle le plonge dans le feu de Dieu qu’est la charité.

Vous devez être saints. Non pas dans le sens relatif que ce mot avait jusqu’alors, mais dans le sens absolu que je lui ai donné en vous proposant la sainteté du Seigneur comme exemple et comme limite, c’est-à-dire la sainteté parfaite. Chez nous, on qualifie de saints le Temple et l’endroit de l’autel, et de Saint des Saints le lieu voilé où se trouvent l’arche et le propitiatoire. Mais je vous dis en vérité que ceux qui possèdent la grâce et vivent saintement par amour pour le Seigneur sont plus saints que le Saint des Saints, parce que Dieu ne se pose pas seulement sur eux, comme sur le propitiatoire qui est dans le Temple pour transmettre ses ordres, mais il habite en eux pour leur donner son amour.

638.11

Vous rappelez-vous mes paroles de la dernière Cène ? Je vous avais alors promis l’Esprit Saint. Il est sur le point de venir vous baptiser, non plus avec l’eau comme Jean l’a fait avec vous pour vous préparer à moi, mais avec le feu pour vous préparer à servir le Seigneur comme il le veut. Dans quelques jours, il sera ici. Après sa venue, vos capacités vont croître sans mesure et vous serez capables de comprendre les paroles de votre Roi et de faire les œuvres qu’il vous a demandé d’accomplir pour étendre son Royaume sur la terre.

– Après la venue de l’Esprit Saint, vas-tu donc reconstruire le Royaume d’Israël ? demandent-ils en l’interrompant.

– Il n’y aura plus de Royaume d’Israël, mais mon Royaume. Et il s’accomplira quand mon Père l’a décidé. Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père s’est réservés en son pouvoir. Mais vous, en attendant, vous recevrez la force de l’Esprit Saint qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu’aux confins de la terre, en fondant des assemblées là où des hommes sont réunis en mon nom ; en baptisant les gens au nom très saint du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, comme je vous l’ai dit, pour qu’ils aient la grâce et vivent dans le Seigneur ; en prêchant l’Evangile à toutes les créatures, en enseignant ce que je vous ai enseigné, en faisant ce que je vous ai commandé. Et moi, je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

638.12

Et je veux encore ceci : ce sera Jacques, mon frère, qui présidera l’assemblée de Jérusalem.

Pierre, comme chef de toute l’Eglise, devra souvent entreprendre des voyages apostoliques, parce que tous les néophytes désireront connaître le Pontife, chef suprême de l’Eglise. Mais l’ascendant de mon frère sur les fidèles de cette première Eglise sera grand. Les hommes sont toujours des hommes, et ils voient en hommes. Il leur semblera que Jacques prend ma suite, uniquement parce qu’il est mon frère. En vérité, je vous dis qu’il est plus grand et semblable au Christ par sa sagesse que par sa parenté. Mais c’est ainsi. Les hommes, qui ne me cherchaient pas pendant que j’étais parmi eux, me chercheront maintenant en mon parent. D’ailleurs, Simon-Pierre, tu es destiné à d’autres honneurs…

– Que je ne mérite pas, Seigneur. Je te l’ai dit quand tu m’es apparu et je te le répète en présence de tous. Tu es non seulement sage, mais aussi bon, divinement bon, et c’est avec justice que tu as jugé que moi, qui t’ai renié dans cette ville, je n’étais pas fait pour en être le chef spirituel. Tu veux m’épargner des mépris bien fondés… »

Mais, de sa place, Jacques s’incline pour rendre hommage à Pierre :

« Nous avons tous été pareils, Simon, sauf deux. Moi aussi, j’ai fui. Ce n’est pas à cause de cela, mais à cause des raisons qu’il a données, que le Seigneur m’a destiné à cette place ; mais tu es mon chef, Simon, fils de Jonas. Je te reconnais comme tel, et en présence du Seigneur et de tous les compagnons, je te promets obéissance. Je ferai de mon mieux pour t’aider dans ton ministère, mais, je t’en prie, donne-moi tes ordres, car tu es le Chef et moi ton subordonné. Quand le Seigneur m’a rappelé une lointaine conversation[4], j’ai incliné la tête pour signifier : “ Qu’il soit fait selon ta volonté. ” C’est ce que je te dirai à partir du moment où, le Seigneur nous ayant quittés, tu seras son représentant sur la terre. Et nous nous aimerons en nous aidant dans le ministère sacerdotal.

– Oui, aimez-vous et aidez-vous mutuellement, parce que c’est mon commandement nouveau et le signe que vous appartenez vraiment au Christ.

638.13

Que rien ne vous trouble. Dieu est avec vous. Vous pouvez faire ce que je veux de vous. Je ne vous imposerais rien que vous ne puissiez accomplir, car je ne veux pas votre perte, mais votre gloire.

Je vais préparer votre place à côté de mon trône. Soyez unis à moi et au Père dans l’amour. Pardonnez au monde qui vous hait. Appelez fils et frères ceux qui viennent à vous, ou sont déjà avec vous par amour pour moi.

Soyez dans la paix, avec la certitude que je suis toujours prêt à vous aider à porter votre croix. Je serai avec vous dans les fatigues de votre ministère et à l’heure des persécutions ; vous ne périrez pas, vous ne succomberez pas, même si ceux qui voient avec les yeux du monde en auront l’impression. Vous serez accablés, affligés, lassés, torturés, mais ma joie sera en vous, car je vous aiderai en tout. En vérité, je vous dis que, lorsque vous aurez pour Ami l’Amour, vous comprendrez que tout ce que l’on subit et vit par amour pour moi devient léger, même la lourde torture du monde. Car pour celui qui revêt d’amour chaque acte volontaire ou imposé, le joug de la vie et du monde se change en un joug proposé par Dieu, par moi. Et, je vous le répète, la charge que je vous impose est toujours proportionnée à vos forces, et mon joug est léger, car je vous aide à le porter.

638.14

Vous le savez, le monde ne sait pas aimer. Mais vous, dorénavant, aimez le monde d’un amour surnaturel pour le lui apprendre. Et s’ils vous disent en vous voyant persécutés : “ Est-ce ainsi que Dieu vous aime ? En vous faisant souffrir, en étant la cause de votre douleur ? Ce n’est pas la peine d’appartenir à Dieu ! ”, répondez : “ La douleur ne vient pas de Dieu, mais Dieu la permet. Nous en savons la raison et nous nous glorifions d’avoir la part qu’a eue le Sauveur Jésus, Fils de Dieu. ” Répondez : “ Nous nous glorifions d’être crucifiés et de continuer la Passion de notre Jésus. ” Répondez par ces paroles tirées du livre de la Sagesse[5] : “ C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde ” et “ Dieu n’a pas fait la mort, il ne prend pas plaisir à la souffrance des vivants. Tout ce qu’il a créé est vie et salut. ” Répondez : “ A présent nous semblons persécutés et vaincus, mais au jour de Dieu, les sorts sont inversés : nous les justes, qui étions persécutés sur la terre, nous serons glorieux devant ceux qui nous ont tourmentés et méprisés. ”

Mais ajoutez à cela : “ Venez à nous ! Venez à la vie et à la paix. Notre Seigneur ne veut pas votre perte, mais votre salut. Il a donné son Fils bien-aimé afin que vous soyez tous sauvés. ”

638.15

Réjouissez-vous donc de participer à mes souffrances pour pouvoir être ensuite avec moi dans la gloire. “ Je serai […] ta très grande récompense ”, a promis[6] le Seigneur à Abraham, et en lui à tous ses fidèles serviteurs. Vous savez comment conquérir le Royaume des Cieux : par la force, et en passant par de nombreuses tribulations. Mais celui qui persévère, comme moi j’ai persévéré, sera là où je suis.

Je vous ai dit quels sont le chemin et la porte qui conduisent au Royaume des Cieux. Je suis le premier à avoir emprunté ce chemin et je suis retourné au Père par cette porte. S’il y avait une autre voie, je vous l’aurais indiquée, car j’ai pitié de votre faiblesse d’hommes. Mais il n’y en a pas d’autre… En vous l’indiquant comme unique chemin et unique porte, je vous répète quel est le remède qui donne la force nécessaire pour y passer : c’est l’amour, toujours l’amour. Tout devient possible quand nous avons l’amour en nous. Et tout l’amour vous sera donné par l’Amour qui vous aime, si vous demandez en mon nom assez d’amour pour devenir des athlètes de sainteté.

638.16

Maintenant, donnons-nous le baiser d’adieu, mes amis bien-aimés. »

Il se lève pour les embrasser. Tous l’imitent. Mais alors que Jésus a un sourire paisible, d’une beauté vraiment divine, eux pleurent. Ils sont tous troublés. Jean, secoué par des sanglots qui lui rompent la poitrine tant ils sont déchirants, s’abandonne sur la poitrine de Jésus. Voyant le désir de tous, il demande en leur nom :

« Donne-nous au moins ton Pain pour qu’il nous fortifie à cette heure !

– Qu’il en soit ainsi ! » lui répond Jésus.

Prenant un pain, il le partage en morceaux après l’avoir offert et bénit, en disant les paroles rituelles. Il fait la même chose avec le vin, en répétant ensuite : “ Faites ceci en mémoire de moi ”, mais il ajoute : “ qui vous ai laissé ce gage de mon amour pour être encore et toujours avec vous, jusqu’à ce que vous soyez avec moi au Ciel. ”

Il les bénit et dit :

« Maintenant, partons. »

638.17

Ils sortent de la pièce, de la maison…

Jonas, Marie, son épouse, et Marc, leur fils, sont là dehors, et ils s’agenouillent pour adorer Jésus.

« Que la paix reste avec vous, et que le Seigneur vous récompense pour tout ce que vous m’avez donné » dit Jésus en guise de bénédiction.

Marc se lève pour l’avertir :

« Seigneur, les oliviers, le long du chemin de Béthanie, sont remplis de disciples qui t’attendent.

– Va leur demander de se diriger vers le champ des Galiléens. »

Marc s’éloigne de toute la vitesse de ses jeunes jambes.

« C’est donc que tous sont venus » se disent les apôtres.

638.18

Plus loin, assise entre Marziam et Marie, femme de Cléophas, se trouve la Mère du Seigneur. Elle se lève en le voyant venir, pour l’adorer de tous les battements de son cœur de Mère et de fidèle.

« Viens, Mère, et toi aussi, Marie… » les invite Jésus en les voyant arrêtées, clouées sur place par sa majesté qui resplendit comme au matin de la Résurrection.

Comme il ne veut pas qu’elles en soient accablées, il demande affablement à Marie, femme d’Alphée :

« Tu es seule ?

– Les autres… les autres ont pris de l’avance… Elles sont avec les bergers, avec Lazare et toute sa famille… Mais elles nous ont laissées ici, nous, parce que… Oh ! Jésus ! Jésus ! Jésus !… Comment tiendrai-je sans te voir, Jésus béni, mon Dieu, moi qui t’ai aimé avant même ta naissance, moi qui ai tant pleuré à cause de toi quand je ne savais pas où tu étais après le massacre… moi qui ai trouvé mon soleil dans ton sourire quand tu es revenu, et ai reçu tout bien de toi ?… Que de bienfaits tu m’as accordés ! Maintenant, je deviens vraiment pauvre, veuve, seule… Tant que tu étais là, j’avais tout… Je croyais avoir tout connu de la souffrance, ce soir-là… Mais la douleur elle-même, toute la douleur de ce jour, m’avait hébétée et… oui, elle était moins forte que maintenant… Du reste, tu devais ressusciter. Il me semblait ne pas le croire, mais je m’aperçois aujourd’hui que je le croyais, car je n’éprouvais pas ce que j’éprouve actuellement… »

Elle pleure et suffoque sous les sanglots.

« Ma bonne Marie, tu t’affliges vraiment comme un enfant qui croit que sa mère ne l’aime pas et l’a abandonné parce qu’elle est allée en ville lui acheter des cadeaux qui feront sa joie, un enfant qui ignore qu’elle sera bientôt de retour pour le couvrir de caresses et de présents. N’est-ce pas ce que je fais avec toi ? Est-ce que je ne vais pas te préparer ta joie ? Est-ce que je ne pars pas pour revenir te dire : “ Viens, ma bien-aimée parente et disciple, toi la mère de mes disciples bien-aimés ” ? Est-ce que je ne te laisse pas mon amour ? Je te fais le don de mon amour, Marie ! Tu sais bien que je t’aime ! Ne pleure pas ainsi, mais réjouis-toi, car tu ne me verras plus méprisé, épuisé, poursuivi, et riche seulement de l’amour d’un petit nombre. Et avec mon amour, je te laisse ma Mère. Jean sera son fils, mais toi, sois pour elle une bonne sœur comme toujours. Tu vois ? Elle ne pleure pas, ma Mère. Elle sait que, si la nostalgie de moi sera la lime qui lui rongera le cœur, l’attente sera brève par rapport à la grande joie d’une éternité d’union, et elle sait aussi que notre séparation ne sera pas absolue au point de lui faire s’écrier : “ Je n’ai plus de Fils. ” C’était le cri de douleur du jour de la douleur. Maintenant, dans son cœur, chante l’espérance : “ Je sais que mon Fils monte vers le Père, mais il ne me privera pas de son amour spirituel. ” C’est ce que tu crois toi, et tous…

638.19

Voici les uns et les autres. Voici mes bergers. »

Apparaissent le visage de Lazare et de ses sœurs au milieu de tous les serviteurs de Béthanie, le visage de Jeanne semblable à une rose sous un voile de pluie, ceux d’Elise et de Nikê, déjà marqués par l’âge — c’est maintenant la peine qui creuse leurs rides, car c’est toujours une peine pour la créature, même si l’âme jubile à la vue du triomphe du Seigneur — et celui d’Anastasica, et encore les visages de lys des premières vierges, l’ascétique visage d’Isaac et celui, inspiré, de Matthias, le visage viril de Manahen et ceux, austères, de Joseph et de Nicodème… Visages, visages, visages…

Jésus appelle auprès de lui les bergers, Lazare, Joseph, Nicodème, Manahen, Maximin, tous ceux qui font partie des soixante-douze disciples. Mais il garde surtout près de lui les bergers pour leur signifier :

« Venez ici, vous qui vous êtes approchés du Seigneur descendu du Ciel, qui vous êtes penchés sur son anéantissement, venez tout près du Seigneur qui retourne au Ciel, avec vos âmes heureuses de sa glorification. Vous avez mérité cette place car vous avez su croire malgré les circonstances défavorables et vous avez su souffrir pour votre foi. Je vous remercie tous de votre amour fidèle.

Je vous remercie tous. Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, qui avez tant fait preuve de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger. Toi, Manahen, qui as su mépriser les faveurs sordides d’un être immonde pour marcher sur mon chemin. Toi, Etienne, fleur couronnée de justice qui as quitté l’imparfait pour le parfait et qui seras couronné d’un diadème que tu ne connais pas encore, mais que les anges t’annonceront. Toi, Jean, qui es pour un bref moment mon frère au sein très pur[7] et qui es venu à la Lumière plus qu’à la vue. Toi, Nicolaï le prosélyte, qui as su me consoler de la douleur des fils de cette nation. Et vous, mes disciples bonnes et plus courageuses, dans votre douceur, que Judith.

638.20

Quant à toi, Marziam, mon enfant, tu porteras désormais le nom de Martial[8], en souvenir du petit Romain tué sur le chemin et déposé à la grille de Lazare avec un écriteau de défi : “ Demande maintenant au Galiléen de te ressusciter, s’il est le Christ et s’il est vraiment ressuscité. ” Ce petit garçon était le dernier des innocents de Palestine qui ont perdu la vie pour me servir — bien qu’inconsciemment —, les prémices des innocents de toute nation qui, venus au Christ, seront pour cela haïs et tués prématurément, comme des boutons de fleurs arrachés à leur tige avant d’éclore. Et ce nom, Martial, t’indique ton destin futur : sois apôtre en des terres barbares et conquiers-les à ton Seigneur comme mon amour a conquis le jeune Romain pour le Ciel.

638.21

Je vous bénis tous au moment de cet adieu, et je demande au Père de vous accorder la récompense de ceux qui ont consolé le douloureux chemin du Fils de l’homme.

Bénie soit la partie choisie de l’humanité qui existe chez les juifs comme chez les païens, et qui s’est montrée dans l’amour qu’elle a eu pour moi.

Bénie soit la terre avec ses plantes et ses fleurs, ses fruits qui tant de fois m’ont fait plaisir et m’ont restauré. Bénie soit-elle avec ses eaux et ses tiédeurs, ses oiseaux et ses animaux qui bien des fois ont surpassé les êtres humains pour réconforter le Fils de l’homme. Béni sois-tu, soleil et toi, mer, et vous, montagnes, collines et plaines. Bénies soyez-vous, étoiles qui avez été pour moi des compagnes dans la prière nocturne et dans la douleur. Et toi aussi, lune qui m’as éclairé pour me diriger dans mon pèlerinage d’évangélisateur.

Soyez bénies, toutes les créatures, qui êtes l’œuvre de mon Père, mes compagnes en cette heure mortelle, les amies de celui qui avait quitté le Ciel pour enlever à l’humanité affligée les tribulations dues à la Faute qui coupe de Dieu.

Et bénis soyez-vous, instruments innocents de ma torture : épines, métaux, bois, cordages tordus, parce que vous m’avez aidé à accomplir la volonté de mon Père ! »

Quelle voix de tonnerre a Jésus ! Elle se répand dans l’air chaud et paisible comme le son d’un bronze qu’on a frappé, elle se propage en ondes sur la mer des visages qui le regardent de tous côtés.

638.22

Ils sont des centaines à entourer Jésus qui monte, avec les plus aimés, vers le sommet de l’Oliveraie. Arrivé près du champ des Galiléens — où il n’y a plus de tentes à cette époque entre les deux fêtes —, Jésus ordonne aux disciples :

« Faites arrêter les gens là où ils se trouvent, puis suivez-moi. »

Il gravit encore le sommet le plus haut de la montagne, celle qui est déjà plus proche de Béthanie — qu’elle domine — que de Jérusalem. Sa Mère, les apôtres, Lazare, les bergers et Martial se pressent autour de lui. Plus loin, les autres disciples forment un demi-cercle pour tenir en arrière la foule des fidèles.

638.23

Jésus est debout sur une large pierre qui dépasse un peu, toute blanche au milieu de l’herbe verte d’une clairière. Il est inondé de soleil, ce qui rend son vêtement blanc comme neige et fait briller comme de l’or ses cheveux. Ses yeux brillent d’une lumière divine.

Il ouvre les bras en un geste d’étreinte. Il paraît vouloir serrer sur son sein toutes les multitudes de la terre que son esprit voit représentées dans cette foule.

Son inoubliable, son inimitable voix donne son dernier ordre :

« Allez en mon nom évangéliser jusqu’aux extrémités de la Terre. Que Dieu soit avec vous, que son amour vous réconforte, que sa lumière vous guide, que sa paix demeure en vous jusqu’à la vie éternelle. »

Il se transfigure en beauté. Qu’il est beau ! Beau comme sur le Thabor, davantage encore. Tous tombent à genoux pour l’adorer. Tandis que déjà il se soulève de la pierre sur laquelle il est posé, il cherche encore une fois le visage de sa Mère, et son sourire atteint une puissance que personne ne pourra jamais rendre… C’est son dernier adieu à sa Mère.

Il s’élève, s’élève… Le soleil, encore plus libre de l’embrasser, maintenant que nul feuillage, même léger, ne vient intercepter ses rayons, frappe de son éclat le Dieu-Homme qui monte avec son corps très saint au Ciel, et dévoile ses plaies glorieuses qui resplendissent comme de vifs rubis.

Le reste est un sourire de lumière nacrée. C’est vraiment la Lumière qui se manifeste pour ce qu’elle est, en ce dernier instant comme dans la nuit de la Nativité. La Création étincelle de la lumière du Christ qui s’élève. Lumière qui dépasse celle du soleil… Lumière surnaturelle et bienheureuse… Lumière qui descend du Ciel à la rencontre de la Lumière qui monte…

Et Jésus Christ, le Verbe de Dieu, disparaît de la vue des hommes dans un océan de splendeurs…

Sur terre, deux bruits seulement rompent le silence profond de la foule en extase : le cri de Marie quand il disparaît : “ Jésus ! ” et la plainte d’Isaac.

Un étonnement religieux a rendu les autres muets, et ils restent là, jusqu’à ce que deux lumières angéliques d’une extraordinaire pureté apparaissent sous une forme humaine, pour dire les paroles[9] rapportées dans le premier chapitre des Actes des Apôtres.

638.1

Jesus — uma aurora rosada aparece no oriente — passeia com sua Mãe pelas falésias do Getsêmani. Não trocam palavras, só olhares de um amor indizível. Talvez as palavras já foram ditas. Talvez nunca foram ditas. As duas almas falaram: a de Cristo, a da Mãe de Cristo. Agora é só contemplação de amor, contemplação recíproca. Quem a presencia é a natureza orvalhada, a luz pura da manhã, as gentis criaturas que são as plantas, as flores, os pássaros, as borboletas. Os homens estão ausentes.

638.2

Eu me sinto pouco à vontade para estar presente nesse adeus. “Senhor, eu não sou digna!”, exclamo entre as lágrimas que escorrem, olhando a última hora da união terrena entre a Mãe e o Filho, e pensando que chegamos ao término da amorosa fadiga, tanto de Jesus, de Maria, como da pobre, pequena, indigna criança que Jesus quis como testemunha de todo o tempo messiânico e que se chama Maria[1], mas que Jesus gostava de chamar de “o pequeno João”, ou também de “a violeta da Cruz”.

Sim. Pequeno João. Pequeno, porque eu sou um nada. E João, porque eu sou mesmo aquela à qual Deus concedeu grandes graças, e porque em medida infinitesimal — mas que é tudo o que eu possuo, e dando tudo o que eu possuo sei que estou dando na medida perfeita, que contenta Jesus, porque ela é o “tudo” do meu nada — e porque, em medida infinitesimal, assim como o grande João amado, eu dei todo o meu amor a Jesus e a Maria, dividindo com eles minhas lágrimas e sorrisos, acompanhando-os angustiada por vê-los aflitos e por não poder defendê-los do ódio do mundo, à custa da minha própria vida, e agora palpitando com as palpitações de seus corações por aquilo que acaba para sempre…

Violeta, sim. Uma violeta que procurou ficar escondida entre as plantas para que Jesus não a evitasse. Ele, que amava todas as coisas criadas porque são obras de seu Pai. Mas me calcasse debaixo do seu pé divino, e eu pudesse morrer exalando o meu tênue perfume no esforço de adoçar-lhe o contato com a terra escabrosa e dura. Violeta da Cruz, sim. O Sangue dele encheu o meu cálice, até fazê-lo cair no chão…

Oh! Meu Dileto, que antes me encheste de teu Sangue, fazendo-me contemplar os teus Pés feridos, pregados no madeiro, “… e aos pés da cruz eu era uma plantinha de violetas em flor e das quais caíam as gotas do Sangue divino sobre a plantinha de violeta em flor…” É uma lembrança longínqua[2], mas que está sempre perto e presente! Era uma preparação para isto, que depois eu fui: o teu porta-voz, que agora está todo aspergido com o teu Sangue, com os teus suores e lágrimas, com o pranto de Maria, tua Mãe, mas que também conhece as tuas palavras, os teus sorrisos, tudo, tudo de Ti, e não exala mais o perfume de violetas cheirosas, mas de Ti somente, meu Amor único e só, daquele perfume divino que acariciou ontem de tarde a minha dor, e que vem sobre mim, doce como um beijo, consolador como o próprio Céu, e me faz esquecer tudo para viver de Ti somente…

638.3

A tua promessa está em mim. Sei que não te perderei. Tu me prometestes e a tua promessa é sincera: é de Deus. Eu te terei ainda, sempre. Só se eu pecasse de soberba, mentira, desobediência, eu te perderia, Tu disseste. Mas Tu sabes que, com a tua Graça sustentando a minha vontade, eu não quero pecar, e espero de não pecar porque Tu me sustentas. Não sou um carvalho, eu sei. Sou uma violeta. Um caule frágil que pode se Mas Tu és minha força, ó Senhor. E o amor por Ti é a minha asa.

Eu não te perderei. Tu me prometeste. Virás todo para mim, para dar alegria a tua violeta que está morrendo. Mas eu não sou egoísta. Senhor, Tu sabes disso. Tu sabes que eu quereria não ver-te mais, mas que te vissem muitos outros. E cressem em Ti. A Mim já deste tanto, e eu não sou digna disso. Verdadeiramente Tu me amaste como somente Tu sabes amar os teus filhos diletos.

638.4

Estou pensando em como era doce ver-te “viver”, Homem entre os homens. E fico pensando que não te verei mais assim. Tudo foi visto e dito. Sei também que Tu não te cancelarás do meu pensamento nas tuas ações como Homem entre os homens, e que não precisarei de livros para lembrar-me de ti como Tu realmente foste: será suficiente que eu olhe dentro de mim, onde toda a tua vida ficou impressa com caracteres indeléveis. Mas era doce, doce…

Agora Tu vais subir… E a Terra Te perde. A Maria da Cruz te perde, Mestre Salvador. Ficarás com ela como Deus dulcíssimo. E não mais Sangue, mas mel celeste derramarás no cálice violáceo da tua violeta… Eu choro… Eu fui tua discípula com as outras pelos caminhos nas montanhas, nas selvas, ou nos lugares áridos, poeirentos nas planícies, sobre o lago ou perto do belo rio de tua pátria. Agora Tu vais embora, e eu verei só na lembrança Belém e Nazaré sobre suas colinas verdes cobertas de oliveiras; e Jericó com aquele seu Sol ardente e suas palmeiras; e a Betânia amiga; e Engadi, a pérola perdida no deserto; e a bela Samaria; as planícies fecundas de Saron e de Esdrelon, o bizarro planalto do Além-Jordão, o pesadelo do Mar Morto; as cidades ensolaradas da costa mediterrânea; e Jerusalém, a cidade da tua dor, com suas subidas e descidas, suas praças e subúrbios, seus poços e cisternas, suas colinas, e até o triste vale dos leprosos, onde tua grande misericórdia se derramou… A casa do Cenáculo… a fonte que lá perto está sempre chorando… a pequena ponte sobre o Cedron, o lugar em que suaste Sangue… o pátio do Pretório…

Ah! Não! Aquilo que é a tua dor está aqui. E ficará para sempre… Deverei me lembrar de todos os fatos e lugares para achá-los, mas a tua oração no Getsêmani, a tua flagelação, a tua subida para o Gólgota, a tua agonia e morte, e a dor de tua Mãe, não, não terei de procurá-los: estão sempre presentes. Talvez eu me esqueça deles no Paraíso… e me parece impossível esquecer-me deles mesmo lá… Eu me lembro de tudo daquelas horas atrozes. Até da forma da pedra sobre a qual caíste. Até do botão de rosa vermelha, que parecia uma gota de sangue sobre o granito da laje do teu sepulcro…

Meu amor diviníssimo, a tua Paixão vive no meu pensamento… e isso parte o meu coração…

638.5

A aurora desponta completamente. O sol já está alto e ouve-se a voz dos apóstolos. É um sinal para Jesus e Maria. Eles param. Olham-se, Um diante da Outra, e depois Jesus abre os braços e acolhe em seu peito sua Mãe… Oh! Era, sim, um Homem, um Filho de Mulher! Para acreditar nisso basta olhar esse adeus! O amor transborda numa chuva de beijos na Mãe tão amada. O amor cobre de beijos o Filho tão amado. Parece que não conseguem se separar. Quando parece que estão conseguindo, um outro abraço os une de novo, e entre beijos dizem palavras de recíproca benção… Oh! Realmente é o Filho do homem que deixa Aquela que o gerou! Realmente é a Mãe que se despede, para devolver ao Pai a sua Criatura, que é a Prova de Amor para a Puríssima… Deus que beija a Mãe de Deus!…

Por fim, a Mulher, como criatura, ajoelha-se aos pés de seu Deus, que é também seu Filho, e o seu Filho, que é Deus, impõe as mãos sobre a cabeça da Virgem Mãe, da eterna Amada, e a abençoa em Nome do Pai, do Filho e do Espírito Santo, e depois se inclina e a levanta, dando-lhe um último beijo sobre aquela fronte branca como um lírio sob o ouro daqueles cabelos tão juvenis ainda…

Eles voltam para casa, e ninguém, vendo com que calma vão indo Um ao lado da Outra, iria pensar na onda de amor que se entranhara neles pouco antes. Mas que diferença, neste adeus, daquela tristeza de outros adeuses da Mãe ao Filho morto, que devia ser deixado sozinho no Sepulcro!… Neste adeus, ainda que os olhos estejam brilhando por causa do pranto natural de quem está para separar-se do seu Amado, seus lábios sorriem na alegria de saber que este Amado vai para a sua Morada, como lhe convêm em sua Glória…

638.6

– Senhor! Lá fora, entre o monte e Betânia, estão todos aqueles que tu disseste a tua Mãe que queria abençoar hoje –diz Pedro.

– Está bem. Agora iremos a eles. Mas antes, vinde aqui. Eu quero ainda dividir convosco o pão.

Eles entram no quarto onde dez dias antes estavam as mulheres para a ceia do décimo quarto dia do segundo mês. Maria acompanha Jesus até lá e depois se retira. Ficam lá Jesus e os onze.

Sobre a mesa há carne assada, queijinhos e azeitonas pequenas e pretas, uma pequena ânfora de vinho, uma outra maior cheia d’água, e uns pães compridos. A mesa é simples, não preparada para alguma cerimônia de luxo, mas apenas para atender à necessidade de tomar alimento.

Jesus faz a oferta e divide os pães em partes. Ele está no centro entre Pedro e Tiago de Alfeu. Foi Jesus que os chamou para aqueles lugares. João, Judas de Alfeu e Tiago estão na frente deles, e Tomé, Filipe, Mateus de um lado, e André, Bartolomeu e Zelotes do outro. Assim, todos eles podem ver o seu Jesus… A refeição é breve e em silêncio. Os apóstolos, que chegaram no último dia de sua proximidade com Jesus — e que, apesar de sucessivas aparições Dele, coletivas ou individuais, desde a Ressurreição, todas cheias de amor — não perderam nunca mais e comedimento cheio de veneração que caracterizaram os seus encontros com Jesus Ressuscitado.

638.7

A ceia terminou. Jesus abre as mãos acima da mesa, no seu ato habitual diante de um fato inevitável, e diz:

– Eis aí. Chegou a hora em que Eu devo deixar-vos para voltar a meu Pai. Escutai as últimas palavras do vosso Mestre.

Não vos afasteis de Jerusalém durante estes dias. Lázaro, ao qual Eu falei, providenciou, mais uma vez, a fim de transformar em realidade os desejos de seu Mestre, e ele vos cede a casa da última Ceia para que tenhais uma morada na qual reunir-vos e recolher-vos em oração. Ficai lá dentro, durante estes dias e rezai constantemente, a fim de preparar-vos para a vinda do Espírito Santo, que acabará de formar-vos para a vossa missão. Lembrai-vos de que Eu, que também sou Deus, me preparei com uma severa penitência para o meu ministério de Evangelizador. Sempre mais fácil e sempre mais breve será a vossa preparação. Mas Eu não exijo nada mais de vós. Basta-me somente que oreis assiduamente, em união com os setenta e dois e sob a guia de minha Mãe, que eu vos recomendo com o desvelo de Filho. Ela será para vós Mãe e Mestra de amor e sabedoria perfeita.

Eu teria podido mandar-vos para um outro lugar, a fim de vos preparardes para receber o Espírito Santo. Mas, em vez disso, Eu quero que permaneçais aqui, porque é a Jerusalém negadora que haverá de assombrar pela continuação dos prodígios divinos, que acontecerão em resposta às suas negações. Depois, o Espírito Santo vos fará compreender a necessidade de que a Igreja surja justamente nesta cidade que, julgando-se humanamente, é a mais indigna de tê-la. Mas Jerusalém é sempre Jerusalém, mesmo quando o pecado a cobre, até o ponto de ter se cumprido aqui o deicídio. Nada haverá a favor dela. Ela está condenada. Mas, se ela está condenada, nem todos os seus cidadãos estão condenados. Ficai aqui pelos poucos justos que ela tem em seu seio, e ficai aqui porque esta é a cidade dos reis e a cidade do Templo. E porque, como está predito pelos profetas, aqui, onde foi ungido e aclamado o Rei Messias, é aqui que deve ter início o seu reino sobre o mundo, e aqui também é onde a sinagoga recebe de Deus o libelo de repúdio, pelos seus delitos horrendos demais; e onde deve surgir o Templo novo para o qual afluirão os povos de todas as nações.

Lede os profetas[3]. Ali tudo está previsto. Minha Mãe, em primeiro lugar, e depois o Espírito Paráclito vos farão compreender as palavras dos profetas para este tempo.

638.8

Ficai aqui até que Jerusalém vos repudie como Me repudiou, e odiará a minha Igreja como Me odiou, nutrindo planos para exterminá-la. Então, levai para outra lugar a sede dessa minha Igreja dileta, porque ela não deve perecer. Eu vos digo: nem mesmo o inferno prevalecerá sobre ela. Mas se Deus garante a sua proteção, não tenteis o Céu exigindo tudo do Céu. Andai a Efraim como foi até lá o vosso Mestre, porque não era ainda a hora de ser preso pelos inimigos. Digo-vos Efraim para dizer terra de ídolos e pagãos. Mas não será Efraim da Palestina que devereis eleger como sede da minha Igreja. Recordai-vos quantas vezes, a vós todos juntos ou a alguém de vocês individualmente, eu falei sobre isso, predizendo-vos que haveríeis de calcar os caminhos da terra para chegar ao coração dela e lá fixar a minha Igreja. É do coração do homem que o sangue se propaga para todos os membros. É do coração do mundo que o Cristianismo deve se propagar por toda a terra.

Por enquanto, a minha Igreja é semelhante a uma criatura já concebida, mas que ainda vai-se formando no útero. Jerusalém é o seu útero, e no interior dele está o coração, ainda pequenino, ao redor do qual se reúnem os poucos membros da Igreja nascente, e solta as suas pequenas ondas de sangue para estes membros. Mas, tendo chegado a hora que Deus marcou, a matriz madrasta expelirá para fora a criatura que se formou em seu seio, e esta irá para uma terra nova, e lá crescerá, tornando-se um grande Corpo, estendido por toda a terra; e as batidas do forte coração da Igreja se propagarão a todo o grande Corpo. As batidas do coração da Igreja, tendo-se livrado de toda ligação com o Templo, eterna e vitoriosa por sobre as ruínas do Templo, morto e destruído, viverá no coração do mundo, dizendo aos judeus e aos gentios que só Deus triunfa e quer aquilo que quer, e que nem o ódio dos homens nem as fileiras dos ídolos impedem a sua vontade.

Mas isso acontecerá depois e, quando chegar aquele tempo, vós sabereis o que fazer. O Espírito de Deus vos conduzirá a isso. Não temais. Por enquanto, reuni-vos em Jerusalém na primeira reunião dos fiéis. Depois outras reuniões irão se formando, e o número delas crescerá. Em verdade Eu vos digo que os cidadãos do meu Reino aumentarão rapidamente, como as sementes lançadas em terra boa. E o meu povo se propagará por toda a terra. O Senhor diz[4] ao Senhor: “Como tu fizeste isso e por causa de Mim não te poupaste, Eu te abençoarei e multiplicarei a tua estirpe como as estrelas do céu e como os grãos de areia que estão sobre as praias do mar. A tua descendência tomará conta da porta de seus inimigos, e em tua descendência serão abençoadas todas as nações da Terra.” Bênção é o meu Nome,e o meu Sinal e a minha Lei estarão lá onde são conhecidos como soberanos.

638.9

Está para vir o Espírito Santo, o Santificador, e vós ficareis plenificados. Fazei com que estejais puros, como tudo aquilo que deve se aproximar do Senhor. Eu também era Senhor como Ele. Mas sobre a minha divindade havia vestido uma veste para poder estar entre vós, e não só para ensinar-vos e redimir-vos com os órgãos e o sangue dessa veste, mas também para levar o Santo dos santos entre os homens, sem a inconveniência que todo homem, mesmo impuro, pudesse pousar o olhar sobre Aquele que até os Serafins temem olhar. Mas o Espírito Santo virá sem o véu da carne e se pousará sobre vós e descerá em vós com seus sete dons e vos aconselhará. Ora, o conselho de Deus é algo tão sublime que será preciso preparar-se para recebê-lo com uma vontade heroica de uma perfeição que vos faça semelhantes ao Pai vosso e ao vosso Jesus, e ao vosso Jesus no seu relacionamento com o Pai e com o Espírito Santo. Portanto, caridade perfeita e pureza perfeita, para poder compreender o Amor e recebê-lo no trono do coração.

638.10

Perdei-vos no espiral da contemplação. Esforçai-vos de esquecer que sois homens e esforçai-vos para vos transformar em serafins. Lançai-vos na fornalha, nas chamas da contemplação. A contemplação de Deus é semelhante a uma faísca que se acende por meio do encontro da sílex com a pederneira, e suscita fogo e luz. É purificador o fogo que consuma a matéria opaca e sempre impura e a transforma em chama luminosa e pura.

Não tereis o Reino de Deus em vós se não tiverdes o Amor. Porque o Reino de Deus é o Amor, aparece com o Amor e se instala pelo Amor nos vossos corações, no meio dos fulgores que uma luz vivíssima, que penetra e fecunda e afasta a ignorância, e dá a sabedoria, devora o homem e cria o deus, o filho de Deus, o meu irmão, o rei do trono que Deus preparou para aqueles que se entregam a Deus, para terem Deus, Deus, Deus, Deus somente. Portanto, sede puros e santos pela oração ardente que santifica o homem, porque o imerge no fogo de Deus que é a caridade.

Vós deveis ser santos. Não somente no sentido relativo que esta palavra tinha até agora, mas no sentido absoluto que Eu dei a ela ao propor-vos a santidade do Senhor como exemplo e limite para vós, isto é, a Santidade perfeita. Entre nós é o Templo é chamado de santo, santo o lugar em que está o altar, Santo dos santos o lugar velado onde está a arca e o propiciatório. Mas em verdade Eu vos digo que aqueles que possuem a graça e vivem na santidade por amor do Senhor são mais santos do que o santo dos Santos, porque Deus não pousa somente sobre eles, como no propiciatório que está no Templo para dar as suas ordens, mas Ele mora neles para dar-lhes os seus amores.

638.11

Recordai as minhas palavras da última Ceia? Eu vos havia prometido, na ocasião, o Espírito Santo. Pois bem, Ele está por vir e batizar-vos não mais com a água, como João fez convosco preparando-vos a Mim, mas com o fogo, para preparar-vos a servir o Senhor assim como Ele quer de vós. Eis que Ele estará aqui daqui a poucos dias. E depois de sua vinda, as vossas capacidades aumentaram desmedidamente, e vós sereis capazes de compreender as palavras do vosso Rei e fazer as obras que Ele vos disse de fazer para estender o seu Reino sobre a Terra.

– Tu construirás de novo, então, depois da vinda do Espírito Santo, o Reino de Israel? –perguntam-lhe, interrompendo-o.

– Não haverá mais Reino de Israel. Mas o meu Reino. E este estará concluído quando o Pai disse. Não vos compete saber os tempos e os momentos que o Pai reservou em seu poder. Mas vós, enquanto isso, recebereis a virtude do Espírito Santo que virá sobre vós, e sereis minhas testemunhas em Jerusalém, na Judeia, na Samaria e até nos confins da Terra, fazendo vossas reuniões nos lugares onde houver homens reunidos em meu Nome, batizando as pessoas em Nome Santíssimo do Pai, do Filho e do Espírito Santo, assim como Eu vos disse, para que eles tenham a Graça e vivam no Senhor; pregando o Evangelho a todas as criaturas, ensinando-lhes aquilo que eu vos ensinei, fazendo o que Eu vos mandei fazer. E Eu estarei convosco todos os dias até o fim do mundo.

638.12

E isso Eu quero ainda. Que seja Tiago, meu irmão, a presidir a reunião de Jerusalém. Pedro, como chefe de toda a Igreja, deverá frequentemente empreender viagens apostólicas, porque todos os neófitos desejarão conhecer o Pontífice chefe supremo da Igreja. Mas será grande a influência que o meu irmão terá sobre os fiéis dessa primeira Igreja. Os homens são sempre homens, e veem como homens. Parecerá a eles que Tiago seja uma continuação de Mim, só porque é meu parente. Em verdade eu vos digo que ele é maior, e semelhante a Cristo, por sabedoria do que por parentesco. É assim. Os homens, que não me procuravam enquanto Eu estava entre eles, agora Me procurarão naquele que era meu parente. Tu, então, Simão Pedro, és destinado a outras honrarias…

– Honras que eu não mereço, Senhor. Eu bem que lhe disse isso quando me apareceste, e ainda te digo na presença de todos! Tu és bom, divinamente bom, além de seres sábio, e escolheste logo a mim que te reneguei nesta cidade, e que não sou apto para ser o chefe espiritual dela. Tu queres poupar-me de muitos justos escárnios…

– Todos nós fomos iguais, menos dois, Simão. Eu também fugi. Não por isso, mas pelas razões que eu já disse, o Senhor me destinou a este lugar; mas tu és o meu Chefe, Simão de Jonas, e eu te reconheço como tal, e na presença do Senhor e de todos os meus companheiros professo minha obediência a ti. Eu te darei o que puder para ajudar-te no teu ministério, mas eu te faço um pedido: dá-me as tuas ordens, porque tu és o Chefe e eu sou o súdito. Quando o Senhor me fez lembrar de um discurso que já ficou longe no passado[5], eu inclinei a cabeça, dizendo: “Seja feito o que quiseres.” Assim eu te direi a partir do momento em que, tendo-nos deixado o Senhor, tu serás o Representante Dele na terra. E nos amaremos ajudando-nos no ministério sacerdotal –diz Tiago, inclinando-se lá do seu lugar para render uma homenagem a Pedro.

– Sim. Amai-vos uns aos outros, ajudando-vos reciprocamente, pois este é o mandamento novo e o sinal de que vós sois verdadeiramente de Cristo.

638.13

Não vos perturbeis por coisa alguma. Deus está convosco. Vós podeis fazer aquilo que Eu quero de vós. Eu não imporia coisas que não poderíeis fazer, porque não desejo a vossa ruína, ao contrário, desejo a vossa glória. Muito bem. Eu vou para preparar-vos um lugar ao lado do meu trono. Estai unidos a Mim e ao Pai no amor. Perdoai o mundo que vos odeia. Chamai de filhos e irmãos aqueles que vêm a vós, ou que já estão convosco por amor a Mim.

Permanecei na tranquilidade de saberdes que Eu estou sempre pronto a ajudar-vos a carregar a vossa cruz. Eu estarei convosco nas fadigas do novo ministério e na hora das perseguições, e não perecereis, não sucumbireis, ainda que assim pareça àqueles que olham com os olhos do mundo. Sereis oprimidos, afligidos, ficareis cansados, sereis torturados, mas a minha alegria estará em vós, e eu vos ajudarei em tudo. Em verdade Eu vos digo que, quando tiverdes como Amigo o Amor, então compreendereis que todas as coisas sofridas ou vividas por amor de Mim tornam-se leves, mesmo quando se trata da tortura pesada do mundo. Porque, para aquele que reveste de amor todas as suas ações, sejam elas voluntárias ou impostas, fica alterado o peso da vida e do mundo em um jugo que lhe é dado por Deus e por Mim. E Eu vos repito que o meu peso é sempre proporcional às vossas forças. O meu peso é leve, porque Eu vos ajudo a levá-lo.

638.14

Vós sabeis que o mundo não sabe amar. Mas vós, de agora em diante, amai o mundo de amor sobrenatural, para ensiná-lo a amar. E se, vendo-vos perseguidos, vos disserem: “É assim que Deus vos ama? respondei: “A dor não vem de Deus. Mas Deus a permite, e nós sabemos qual é a razão e nos gloriamos de ter a mesma sorte que teve Jesus Salvador, o Filho de Deus.” Respondei: “Nós nos gloriamos de estar pregados na cruz e de continuar a Paixão do nosso Jesus.” Respondei com as palavras[6] da Sabedoria: “A morte e a dor entraram no mundo por causa da inveja do demônio, mas Deus não é o autor da morte e da dor, e não se alegra com o sofrimento dos viventes. Todas as coisas Dele são vida e todas são de salvação.” Respondei: “Neste momento nós parecemos perseguidos e vencidos, mas no dia de Deus a sorte será mudadas, e nós, justos, perseguidos aqui na terra, estaremos gloriosos diante daqueles que nos maltrataram e desprezaram.” Porém, dizei também a eles: “Vinde a nós! Vinde à Vida e à Paz. O nosso Senhor não quer a vossa ruína, mas a vossa salvação. Por isso deu o seu Filho dileto, a fim de que vós todos fostes salvos.”

638.15

E alegrai-vos de participar dos meus sofrimentos para, depois, poder estar Comigo na glória. “Eu serei a vossa recompensa extremamente grande,” promete[7] o Senhor em Abraão a todos os seus servos fiéis. Vós sabeis como se conquista o Reino dos Céus: com a força, e se alcança por meio de muitas tribulações. Mas aquele que perseverar como Eu perseverei estará onde Eu estou.

Eu vos disse qual é o caminho e a porta que conduzem ao Reino dos Céus, e Eu por primeiro caminhei por ele e voltei ao Pai por ela. Se houvesse outro caminho, Eu vo-lo teria mostrado, porque tenho piedade da vossa fragilidade de homens. Mas não há outro… Indicando-o a vós como único caminho e como única porta, digo-vos também, repito, qual é o remédio que dá força para percorrê-la e entrar. É o amor. Sempre o amor. Tudo é possível quando o amor está em nós. E todo o amor vos será dado pelo Amor que vos ama, se vós pedirdes em meu Nome tanto amor a ponto de vos tornardes atletas na santidade.

638.16

Agora, demo-nos o beijo de despedida, ó meus amigos diletos.

Ele se levanta para abraçá-los. Todos o imitam. Mas, enquanto Jesus está com um sorriso pacífico, de uma beleza verdadeiramente divina, eles choram, todos perturbados, e João, abandonando-se sobre o peito de Jesus, sacudindo-se todo pelos soluços que parecem romper-lhe o peito, de tão fortes que são, pede, também para todos, percebendo o desejo de todos:

– Dá-nos pelo menos o teu Pão, que nos dê forças nesta hora!

– Assim seja! –responde-lhe Jesus.

E apanhando um pão, parte-o depois de tê-lo oferecido e abençoado, repetindo as palavras rituais. E a mesma coisa Ele faz com o vinho, recomendando-lhes depois:

– Fazei isto em memória de Mim! –acrescentando–: Pois Eu vos deixei esta prova do meu amor para estar ainda e sempre convosco, até que estejais comigo no Céu.

Ele os abençoa e diz:

– E agora, vamos.

638.17

Saem da sala, da casa…

Jonas, Maria e Marcos estão lá fora, e se ajoelham adorando Jesus.

– A paz permaneça convosco. E que o Senhor vos recompense por tudo o que me destes –diz Jesus, abençoando-os, ao passar.

Marcos se levanta, e diz:

– Senhor, os olivais ao longo do caminho de Betânia estão cheios de discípulos que estão te esperando.

– Vai dizer a eles que se dirijam para o Campo dos Galileus.

Marcos dispara com toda a velocidade das suas pernas jovens.

– Vieram todos, então –dizem os apóstolos entre eles.

638.18

Mais adiante, sentada entre Marziam e Maria de Cléofas, está a Mãe do Senhor. Ela se levanta vendo-o aproximar-se, adorando-o com todo o palpitar do seu coração de Mãe e de fiel.

– Vem, minha Mãe, e também tu, Maria… – Jesus as convida ao vê-las paradas, paralizadas diante da sua majestade, que está fulgurando como no dia da Ressurreição.

Mas Jesus não quer causar-lhes acanhamento com esta sua majestade, e pergunta, de modo muito afável, a Maria do Alfeu:

– Tu ficaste sozinha?

– As outras… as outras já estão lá adiante… com os pastores e… com Lázaro e toda a sua família… Mas eles nos deixaram aqui, porque… Oh! Jesus! Jesus! Jesus!… Como farei quando não te vir mais, ó Jesus bendito, meu Deus, eu que te amei antes ainda que Tu tivesses nascido, eu que tenho chorado tanto por Ti quando não sabia onde é que Tu estavas depois daquela chacina… eu que tive o meu sol no teu sorriso, desde que tu voltaste, e contigo todo, todo o meu bem?… Ah! Quanto bem! Quanto bem Tu me deste!… Agora, sim, que eu irei ficar verdadeiramente pobre, viúva e sozinha!… Enquanto estavas aqui, eu tinha Tudo!… Eu pensava que havia conhecido a maior das dores naquela noite… Mas a dor, toda a dor daquele dia me tinha feito ficar meio tresloucada e… sim, era menos forte que a de agora… E depois… era certo que ias ressuscitar. Parecia-me que eu não estava acreditando, mas eu me lembro agora que eu acreditava, sim, porque eu não estava sentindo o que estou sentindo agora…

E ela chora e arfa, de tanto que o pranto a sufoca.

– Boa Maria, tu te afliges como um menino que acha que sua mãe não o ama e o tenha abandonado, porque ela foi à cidade comprar para ele uns brinquedos que o tornarão feliz, e que logo ela estará de volta a ele para cobri-lo de carícias e de presentes. E Eu não faço assim contigo? Não estou indo preparar a tua alegria? Não estou indo, para te dizer de lá: “Vem, minha parenta, minha discípula fiel e mãe dos meus diletos discípulos?” Não te deixo o meu amor? Eu te dou o meu amor, Maria! Tu sabes que Eu te amo! Não fiques chorando assim, mas alegra-te, porque não me verás mais maltratado e cansado, não mais perseguido, e rico somente por ter o amor de uns poucos. E com o meu amor, Eu te deixo a minha Mãe. João será um filho para ela, mas tu podes ser a boa irmã dela, como sempre. Estás vendo? Ela, a minha Mãe, não está chorando. Ela sabe que, se a saudade de Mim será como uma lima que consumará o seu coração, a espera será sempre breve em comparação com a grande alegria de uma eternidade de união, e sabe também que essa nossa separação não será algo tão absoluta que a faça dizer: “Não tenho mais Filho.” Este era o seu grito de dor no dia da dor. Agora, no seu coração, canta a esperança: “Eu sei que meu Filho vai subir para o Pai, mas que Ele não me deixará sem os seus amores espirituais.” Assim é que crês, tu e todos…

638.19

Eis os outros e as outras. Eis os meus pastores.

Os rostos de Lázaro e de suas irmãs no meio de todos os servos de Betânia, e o rosto de Joana, semelhante a uma rosa sob um véu de chuva, e os de Elisa e de Nique, já marcados pela idade — e agora as rugas vão-se aprofundando pelo sofrimento, e é sempre um sofrimento para uma pessoa, mesmo quando a alma está cheia de júbilo pelo triunfo do Senhor — e também o rosto de Anastásica, e os rostos liriais das primeiras virgens, e o rosto ascético de Isaque, e o inspirado de Matias, e o viril de Manaém, e os austeros de José e de Nicodemos… Rostos, rostos e mais rostos…

Jesus chama para perto de Si os pastores, Lázaro, José, Nicodemos, Manaém, Maximino e os outros dos setenta e dois discípulos. Mas Ele tem perto de Si especialmente os pastores, e lhes diz:

– Vinde aqui. Vós estáveis perto do Senhor que tinha vindo do Céu, inclinados sobre o aniquilamento dele, vós deveis estar aqui perto do Senhor que vai voltar ao céu, com vossos espíritos jubilosos pela sua glorificação. Vós merecestes este lugar porque soubestes crer contra todas as circunstancias desfavoráveis, e soubestes sofrer pela vossa fé. Eu vos agradeço pelo vosso amor fiel.

A todos vós Eu agradeço. A ti, meu amigo Lázaro. A ti, José, e a ti, Nicodemos, piedosos para com o Cristo, mesmo quando ser assim podia ser um grande perigo. A ti, Manaém, que soubeste desprezar os sujos favores de um imundo, para vires caminhar pelo meu caminho. A ti, Estêvão, coroa florida de justiça, que deixaste o que é imperfeito pelo perfeito, e serás coroado com uma coroa que ainda não conheces, mas que os anjos te anunciarão. A ti, João, que por pouco tempo foste irmão, quando Eu estava no seio puríssimo[8], e quando vim à luz mais do que à vista. Tu, Nicolau, que, como prosélito, soubeste consolar-me da dor que me infligiram os filhos desta Nação. E vós, discípulas boas e, em vossa doçura, mais fortes que Judite.

638.20

E tu, Marziam, meu menino, de agora em diante te chamarás Marcial[9], como recordação do menino romano assassinado pelo caminho e depositado junto ao portão de Lázaro com uma mensagem de desafio: “E agora diz ao Galileu que te ressuscite, se é o Cristo e se ressuscitou,” último dos inocentes que perderam a vida na Palestina para Me servirem mesmo inconscientemente, e primeiro dos inocentes de todas as nações que, vindo até Cristo, serão odiados por isso e aniquilados antes do tempo, como botões de flores arrancadas da haste antes de florescerem. E este nome, ó Marcial, te indique o teu destino futuro: sê apóstolo em terras bárbaras e conquista-as ao teu Senhor assim como o meu amor conquistou o menino romano para o Céu.

638.21

Todos, todos são abençoados por Mim neste adeus, e invoco ao Pai a recompensa para aqueles que consolaram o caminho doloroso do Filho do homem.

Bendita seja a Humanidade, em sua parte mais escolhida, que está tanto nos judeus como nos gentios, e que se manifestou no amor que recebeu de Mim.

Bendita seja a Terra, com as suas plantas e suas flores, os seus frutos que me deram prazer e refrigério muitas vezes. Bendita seja a Terra, com as suas águas e seus climas, por seus passarinhos e os animais que muitas vezes superaram o homem ao prestarem conforto ao Filho do homem. Bendito és tu, ó sol, e tu, ó mar, e vós, montes, colinas, planícies. Benditas sois vós, ó estrelas, que fostes minhas companheiras na oração noturna e na dor. E tu, lua, que me iluminaste o caminho quando eu andava em minha peregrinação de Evangelizador.

Todas, todas benditas, ó vós, criaturas, obras do meu Pai e minhas companheiras nas horas mortais, amigas Daquele que tinha deixado o Céu para vir tirar da atribulada Humanidade as dores pela culpa que a separou de Deus.

E benditos sejais também vós, ó instrumentos inocentes usados em minha tortura: os espinhos, os metais, a madeira, os cânhamos retorcidos, porque me ajudastes a cumprir a vontade do meu Pai!

Que voz trovejante tem Jesus! Ela se espalha pelo ar, tépida e tranquila, como a voz de um bronze que ressoa ao ser batido, e se propaga em ondas sobre o mar de rostos que olham para Ele de todas as direções.

638.22

Eu digo que são centenas as pessoas que circundam Jesus enquanto Ele está subindo, com os mais diletos, em direção ao cume do Monte das Oliveiras. Mas Jesus, chegando perto do campo dos Galileus, que está vazio neste período entre uma festa e outra, ordena aos discípulos:

– Fazei parar as pessoas onde elas estão, depois segui-Me.

Ele sobe ainda, até o ponto mais alto do monte, que está já mais perto de Betânia do que de Jerusalém, e que domina lá do alto. Perto de Jesus estão: sua Mãe, os apóstolos, Lázaro, os pastores e Marziam. Mais atrás, em semicírculo, entretendo a multidão dos fiéis, estão outros discípulos.

638.23

Jesus está em pé sobre uma pedra larga, um pouco saliente, esbranquiçada na grama verde de uma clareira. O sol O envolve, deixando sua veste branca como a neve e fazendo seus cabelos reluzirem como ouro. Os olhos brilham de uma luz divina.

Ele abre os braços em um gesto de abraço. Parece querer apertar contra o seu peito todas as multidões da terra, que o seu espírito vê representadas por aquela turba.

Sua inesquecível e inimitável voz dá a última ordem:

– Ide! Ide em meu Nome evangelizar os povos até os extremos confins da terra. Deus esteja convosco. O amor Dele vos conforte, a sua luz vos guie, sua paz esteja em vós até a vida eterna.

Ele se transfigura em beleza. É belo! Está belo como e mais do que esteve sobre o Monte Tabor. Todos caem de joelhos em adoração. E enquanto já começa a se elevar da pedra onde estava, Ele procura mais uma vez o rosto de sua Mãe, e o seu sorriso alcança uma potência que ninguém nunca poderá reproduzir… É o seu último adeus à sua Mãe.

E Ele sobe… vai subindo… O sol, que está mais livre para poder beijá-lo, agora que nenhuma ramagem, mesmo rala, pode interceptar os seus raios, atinge com os seus fulgores o Deus-Homem, que sobe como seu Corpo Santíssimo para o Céu, e revela suas Chagas gloriosas que resplendem como rubis vivos. E tudo o mais torna o ar cheio de uma luz que tem o brilho de pérolas… É verdadeiramente a Luz que se manifesta por aquilo que é, neste último instante como na noite de Natal. Toda a Criação cintila com a luz de Cristo que ascende… E Jesus Cristo, o Verbo de Deus, desaparece da vista dos homens em meio a este oceano de resplendores…

Na terra só se ouvem dois sons no silêncio profundo da multidão extática: o grito de Maria, quando Ele desaparece: “Jesus!”, e o pranto de Isaque. Os outros estão emudecidos, num religioso espanto, e lá ficam, como quem espera, até que duas luzes angélicas e cândidas, em forma mortal, aparecem dizendo as palavras[10] que estão escritas no capítulo primeiro dos Atos dos Apóstolos.


Notes

  1. a pour nom Maria, c’est-à-dire Maria Valorta. Mais elle est appelée “ petit Jean ” (note en 35.12), “ violette de la croix ” et, comme elle le dira plus loin, “ Maria de la Croix ” ou (comme en 105.6) “ Maria de la Croix de Jésus ”.
  2. Souvenir lointain de la vision du 22 avril 1943 — racontée dans Les cahiers de 1943 —, qui révélait à Maria Valorta sa mission et l’y introduisait. Le lendemain, vendredi saint, suivait la première “ dictée ”. La promesse dont elle parle un peu plus loin date du 14 mars 1947 et est rapportée à la date du 19 mars, dans le volume Les cahiers de 1945 à 1950.
  3. dit : comme pour Abraham en Gn 22, 15-18.
  4. une lointaine conversation, au chapitre 258.
  5. les paroles du livre de la Sagesse : elles se trouvent en Sg 2, 23-24 et en Sg 1,13-14.
  6. a promis, en Gn 15, 1.
  7. frère au sein très pur, comme cela est raconté en 365.8.
  8. le nom de Martial, comme annoncé en 198.8 ; en souvenir du petit Romain rencontré en 508.4/7 ; 509.3.7/9 ; 538.1 ; 550.8 ; 623.3.
  9. les paroles, transcrites par Maria Valtorta sur une copie dactylographiée, sont : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Ce Jésus qui vous a été enlevé et est monté au Ciel à sa demeure éternelle, en reviendra au moment fixé, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller. (Ac 1, 11).

Notas

  1. que se chama Maria, isto é, Maria Valtorta, mas é chamada de “pequeno João” (nota em 35.12), “violeta da Cruz” e (como dirá adiante) “Maria da Cruz”, ou (como em 105.6) “Maria da Cruz de Jesus”
  2. lembrança longínqua, a da “visão” de 22 de abril de 1943 – mencionada em “Os cadernos de 1943” – que revelava a Maria Valtorta a sua missão e a introduzia nela. No dia seguinte, Sexta-feira Santa, acontecia o primeiro “ditado”. A promessa, da qual fala a seguir, é de 14 de março de 1947 e é mencionada na data de 16 de março: consta no volume “Os cadernos de 1945 a 1950”.
  3. os profetas, por exemplo: Isaías 2,1-5; 49,5-6; 55,4-5; 60; Miqueias 4,1-2; Zacarias 8,20-23.
  4. diz, como para Abraão em: Gênesis 22,15-18.
  5. um discurso que já ficou longe no passado, no capítulo 258.
  6. as palavras, que estão em: Sabedoria 2,23-24.
  7. promete, em: Gênesis 15,1.
  8. irmão… no seio puríssimo, como se narra em 365.8.
  9. te chamarás Marcial, como previsto em 198.8, lembrando o menino romano, encontrado em: 508.4/7 - 509.3.7/9 - 538.1 - 550.8 - 623.3.
  10. as palavras, assim como MV as transcreve numa cópia datilografada, são: “Homens da Galileia, porque estais a olhar para o Céu? Esse Jesus, que vos foi tirado e que ascendeu ao Céu, sua eterna morada, virá do Céu, no tempo certo, assim como agora se foi” (Atos 1,11).