Os Escritos de Maria Valtorta

644. Institution du dimanche.

644. Instituição do “domingo”.

644.1

Il fait nuit. La pleine lune éclaire de sa lumière argentée Gethsémani ainsi que la petite maison de Marie et de Jean. Tout est silencieux, même le Cédron, réduit à un filet d’eau. Tout à coup, un bruit de sandales se fait entendre, de plus en plus proche et distinct et, avec lui, un murmure de voix mâles et profondes. Puis voilà trois personnes qui sortent de l’enchevêtrement des arbres et se dirigent vers la maison. Ils frappent à la porte close.

Une lampe s’allume et une petite lumière tremblante filtre par une fissure de l’entrée. Une main ouvre, une tête se penche, une voix, celle de Jean, demande :

« Qui est-ce ?

– Joseph d’Arimathie, et avec moi Nicodème et Lazare. L’heure est tardive, mais la prudence nous l’impose. Nous apportons quelque chose à Marie, et Lazare nous accompagne.

– Entrez. Je vais l’appeler. Elle ne dort pas. Elle prie là-haut, dans sa petite chambre, sur la terrasse. Cela lui plaît tellement ! » dit Jean.

Il grimpe rapidement le petit escalier qui conduit à la terrasse et à la chambre.

Les trois hommes, restés dans la cuisine, parlent à voix basse, à la faible lumière de la lampe. Ils sont restés groupés près de la table, encore couverts de leurs manteaux, mais tête nue.

644.2

Jean revient avec Marie, qui salue les trois hommes :

« Paix à vous tous.

– A toi aussi, Marie, lui répondent-ils en s’inclinant.

– Y a-t-il quelque danger ? Est-il arrivé quelque chose aux serviteurs de Jésus ?

– Rien, Femme. C’est nous qui avons décidé de venir pour te donner quelque chose que — nous le savons maintenant avec certitude, mais nous le pressentions déjà — tu désirais avoir. Si nous ne sommes pas venus plus tôt, c’est qu’il y avait des divergences d’idées entre nous, et aussi entre nous et Marie-Madeleine. Marthe ne s’est pas prononcée à ce sujet. Elle a seulement dit : “ Le Seigneur vous dira que faire, soit directement, soit en inspirant à d’autres de parler. ” Et en vérité, cela nous a été révélé et nous sommes venus pour cette raison, explique Joseph.

– Le Seigneur vous a-t-il parlé ? Est-il venu à vous ?

– Non, Mère. Plus depuis sa montée au Ciel. Avant, oui, il nous est apparu, nous te l’avons raconté, d’une manière surnaturelle, après sa Résurrection, dans ma maison. Ce jour-là, il est apparu à un grand nombre, au même moment, pour donner un témoignage de sa divinité et de sa résurrection. Puis nous l’avons encore vu tant qu’il a été parmi les hommes, mais plus d’une manière surnaturelle, tout comme l’ont vu les apôtres et les disciples, lui répond Nicodème.

– Et alors ? Comment vous a-t-il indiqué la voie à suivre ?

– Par la bouche de l’un de ses préférés et successeurs.

– Pierre ? Je ne crois pas. Il est encore effrayé à la fois du passé et de sa nouvelle mission.

– Non, Marie, pas Pierre.

644.3

Cependant il acquiert toujours plus d’assurance. Maintenant qu’il sait à quel usage Lazare a affecté la maison du Cénacle, il a décidé de commencer les agapes régulières et de célébrer les mystères réguliers le lendemain de chaque sabbat. Il dit que c’est désormais le jour du Seigneur, puisque c’est le jour où il est ressuscité et est apparu à un grand nombre, pour les confirmer dans la foi en sa nature éternelle de Dieu. Il n’y a plus de sabbat pareil à celui des juifs, peut-être depuis Chabahôt[1]. Il n’y a plus de sabbat, car, pour les chrétiens, la synagogue a été remplacée par l’église, comme l’avaient prédit les prophètes. Mais il y a encore, et il y aura toujours, le jour du Seigneur, en souvenir de l’Homme-Dieu, du Maître, Fondateur et Pontife éternel de l’Eglise chrétienne après avoir été Rédempteur. Le lendemain du prochain sabbat, les agapes se tiendront donc entre chrétiens, qui seront nombreux dans la maison du Cénacle. C’était impossible auparavant à cause de la haine des pharisiens, prêtres, sadducéens et scribes, et de la dispersion momentanée de nombreux fidèles de Jésus, ébranlés dans leur foi en lui et effrayés de l’agressivité des juifs. Mais maintenant ceux qui haïssent sont moins attentifs, ils s’en désintéressent comme d’une chose morte, finie. Cela tient à la fois à leur peur de Rome, qui a blâmé le comportement du Proconsul et de la foule, et au fait qu’ils croient terminée “ l’exaltation des fanatiques ”, comme ils définissent la foi des chrétiens dans le Christ, à cause de la dispersion momentanée des fidèles. En réalité, celle-ci a été brève et est maintenant finie, car toutes les brebis sont revenues au Bercail du vrai Pasteur. Cela nous permet de nous réunir pour les agapes.

644.4

Nous voulons que tu puisses, même pour la première d’entre elles, avoir ce souvenir de Jésus à montrer aux fidèles pour les confirmer dans la foi, et sans que cela te fasse trop souffrir. »

Joseph présente à Marie un rouleau volumineux enveloppé dans un drap rouge foncé qu’il avait jusque-là dissimulé sous son manteau.

« Qu’est-ce ? » demande Marie en pâlissant. « Ses vêtements, peut-être ? Ceux que je lui ai faits pour… Oh ! »

Et elle pleure.

« Nous n’avons pu les trouver à aucun prix. Qui sait, comment et où ils ont fini ! » répond Lazare, avant d’ajouter : « Mais ceci est aussi un de ses vêtements, son dernier vêtement. C’est le linceul propre dans lequel fut enveloppé leTrès-Pur après la torture — bien que rapide et relative — et la purification de ses membres souillés par ses ennemis, et l’embaumement sommaire. A sa résurrection, Joseph les a retirés tous les deux du tombeau et nous les a apportés à Béthanie, pour empêcher qu’ils ne soient soumis à des profanations sacrilèges. Les ennemis de Jésus n’osent guère se hasarder chez Lazare, et moins que jamais depuis qu’ils savent comment Rome a blâmé la conduite de Ponce Pilate. Puis, après un premier temps, le plus dangereux, nous t’avons remis le premier linceul, et Nicodème a pris l’autre et l’a porté dans sa maison de campagne.

– Vraiment, Lazare, ils appartenaient à Joseph, observe Marie.

– C’est vrai, Femme. Mais la maison de Nicodème est située hors de la ville. Elle attire donc moins l’attention et elle est plus sûre pour plusieurs raisons, lui répond Joseph.

– Oui, en particulier depuis que Gamaliel et son fils la fréquentent avec assiduité, ajoute Nicodème.

– Gamaliel ?! » s’exclame Marie avec étonnement.

644.5

Lazare ne peut s’empêcher de sourire sarcastiquement :

« Oui. Le signe, le fameux signe qu’il attendait pour croire que Jésus était le Messie, l’a ébranlé. On ne peut nier que le signe ait été capable de briser même les têtes et les cœurs les plus durs à se rendre. Et Gamaliel, par ce signe très puissant, fut ébranlé, secoué, abattu plus que les maisons qui s’écroulèrent le jour de la Parascève, alors qu’il semblait que le monde périssait en même temps que la Grande Victime. Le remords l’a déchiré plus que ne s’est déchiré le voile du Temple, le remords de n’avoir jamais compris Jésus pour ce qu’il était réellement. Le tombeau fermé de son esprit de vieux juif entêté s’est ouvert comme les tombeaux qui ont laissé apparaître les corps des justes. Il recherche aujourd’hui avec impatience la vérité, la lumière, le pardon, la vie. La nouvelle vie : celle que l’on ne peut avoir que par Jésus et en Jésus. Il devra encore travailler beaucoup pour libérer totalement son vieux moi du maquis de son ancienne manière de penser ! Mais il y parviendra. Il cherche la paix, le pardon, la connaissance. Paix pour ses remords, pardon pour son obstination et connaissance complète de Celui qu’il n’a pas voulu connaître complètement quand il pouvait le faire. Et il se rend chez Nicodème pour atteindre le but qu’il s’est désormais fixé.

– Es-tu sûr qu’il ne te trahira pas, Nicodème ? demande Marie.

– Non, il ne me trahira pas. Au fond, c’est un juste. Rappelle-toi qu’il a osé s’imposer au Sanhédrin, durant le procès infâme, et qu’il a montré ouvertement son indignation et son mépris pour les juges injustes en s’en allant et en ordonnant à son fils d’en faire de même pour ne pas être complice de ce crime suprême, même par une présence passive. Voilà pour ce qui est de Gamaliel.

644.6

Quant aux linceuls, comme je ne suis plus juif et donc plus sujet à l’interdiction du Deutéronome[2] sur les sculptures et représentations, j’ai pensé faire, comme je sais le faire, une statue de Jésus crucifié — j’emploierai l’un de mes cèdres géants du Liban — et cacher à l’intérieur un des linceuls, le premier, si toi, Mère, tu nous le rends. Cela te ferait toujours trop de mal de le voir, parce que sur lui sont visibles les immondices avec lesquelles Israël a frappé de manière sacrilège le Fils de son Dieu. En outre, les secousses subies dans la descente du Golgotha ont déplacé continuellement la tête martyrisée de Jésus de sorte que l’image est si confuse qu’il est difficile de bien la distinguer. Pourtant, bien que l’image soit médiocre et qu’elle soit souillée, cette toile m’est toujours chère et sacrée, parce que sur elle il y a toujours de son sang et de sa sueur. Cachée dans cette sculpture, elle sera sauvegardée, car aucun israélite des hautes classes n’osera jamais toucher une sculpture. Mais le second linceul qui a enveloppé le corps de Jésus depuis le soir de la Parascève jusqu’à l’aurore de la Résurrection, doit te revenir. Sache néanmoins — je t’en avertis, pour que tu ne sois pas trop émue en la voyant — qu’au fil des jours sa figure est apparue de plus en plus nettement, comme elle était après qu’on l’a lavée. Quand nous l’avons retirée du tombeau, elle paraissait avoir simplement conservé l’empreinte de ses membres couverts par les huiles, auxquelles s’étaient mêlées des traces de sang et de sérosités venant des nombreuses blessures. Mais, que ce soit dû à un processus naturel ou, bien plus sûrement, à une volonté surnaturelle — un de ses miracles destiné à faire ta joie —, plus le temps avançait, plus l’empreinte devenait précise et claire. Il est là, sur cette toile, beau, majestueux, bien que blessé, serein, paisible, même après tant de tortures. As-tu le courage de le voir ?

– Oh ! Nicodème ! Mais c’était mon suprême désir ! Tu dis qu’il a l’air paisible… Oh ! pouvoir le voir ainsi et non avec l’expression torturée qu’il a sur le voile de Nikê ! » répond Marie en joignant les mains sur son cœur.

644.7

Alors les quatre hommes déplacent la table pour avoir plus de place, puis Lazare et Jean d’un côté, Nicodème et Joseph de l’autre, déroulent lentement la longue toile. On voit d’abord la partie dorsale, en commençant par les pieds, puis, après la quasi jonction des têtes, la partie frontale. Les lignes sont bien claires, et claires aussi les marques, toutes les marques de la flagellation, de la couronne d’épines, du frottement de la croix, les contusions des coups qu’il a reçus et des chutes qu’il a faites, ainsi que les blessures des clous et de la lance.

Marie tombe à genoux, embrasse la toile, caresse les empreintes, baise les blessures. Elle est angoissée, mais en même temps visiblement contente de recevoir cette image surnaturelle, miraculeuse, de Jésus.

644.8

Après l’avoir vénérée, elle se tourne et dit à Jean, qui ne peut être près d’elle, occupé comme il l’est à tenir un coin de la toile :

« C’est toi qui leur en a parlé, Jean. Il n’y a que toi qui aies pu le faire, car toi seul connaissais le désir que j’en avais.

– Oui, Mère, c’est moi. Et je n’avais pas achevé de leur faire part de ton désir qu’ils y avaient adhéré. Ils ont pourtant dû attendre le moment favorable…

– C’est-à-dire une nuit très claire pour pouvoir venir sans torche ni lanterne, et une période sans solennités réunissant ici, à Jérusalem et dans son voisinage, le peuple et les notables, et cela par prudence… explique Nicodème.

– Et moi, je les ai accompagnés pour plus de sécurité. En tant que maître de Gethsémani, il m’était permis de venir voir l’endroit sans attirer l’attention de quelque individu… chargé de surveiller toutes choses et toutes gens, achève Lazare.

– Que Dieu vous bénisse tous. Pourtant les frais des linceuls, c’est vous qui les avez supportés… Et ce n’est pas juste…

– Si, c’est juste, Mère. Moi, j’ai reçu du Christ, ton Fils, un don que l’on ne se procure pas à prix d’argent : la vie qu’il m’a rendue après quatre jours au tombeau, et auparavant la conversion de ma sœur Marie. Joseph et Nicodème ont reçu de Jésus la lumière, la vérité, la vie qui ne meurt pas. Et toi… toi, avec ta douleur de Mère, et ton amour de Mère très sainte pour tous les hommes, tu as acquis non pas une toile, mais tout le monde chrétien à Dieu, ce monde qui ne cessera de s’accroître. Il n’y a pas d’argent qui puisse compenser ce que tu as donné. Prends cela au moins. C’est à toi. Il est juste qu’il en soit ainsi. Ma sœur Marie partage aussi cet avis. Elle l’a toujours pensé, depuis le moment où il est ressuscité, et plus encore depuis qu’il t’a quittée pour monter vers le Père, lui répond Lazare.

– Dans ce cas, qu’il en soit ainsi.

644.9

Je vais chercher l’autre. Il m’est en effet bien douloureux de le voir… Celui-ci, c’est différent : il donne la paix ! Car Jésus y apparaît serein, paisible désormais. Il semble déjà sentir, dans son sommeil mortel, la vie qui revient, et la gloire que personne ne pourra jamais plus atteindre et abattre. Maintenant je ne désire plus rien, sauf de me réunir à lui. Mais cela arrivera au moment que Dieu a fixé et de la manière dont il l’a fixée. Je m’en vais. Que Dieu vous donne le centuple de la joie que vous m’avez procurée. »

Elle prend avec respect le linceul que les quatre hommes ont replié, sort de la cuisine, monte rapidement l’escalier… et redescend bientôt avec le premier linceul. Elle le remet à Nicodème qui lui dit :

« Que Dieu te remercie, Femme. Maintenant, partons, car l’aube approche et il vaut mieux être à la maison avant que la lumière se lève et que les gens sortent de chez eux. »

Les trois hommes la vénèrent avant de s’éloigner. Ils se dirigent rapidement vers l’une des grilles de Gethsémani, la plus proche du chemin qui mène à Béthanie, pour prendre la route du retour

Marie et Jean restent à l’entrée de la maison jusqu’à ce qu’ils les voient disparaître, puis rentrent dans la cuisine et ferment la porte en parlant doucement entre eux.

644.1

É noite. A lua, no seu auge, ilumina com sua luz prateada todo o Getsêmani e a casa de Maria e João. Está tudo silencioso. Também o Cedron, reduzido a um fio de água, não faz barulho.

Em um certo momento, no meio do grande silêncio, ouve-se um ruído de sandálias, que vai ficando sempre mais próximo e claro, e com isso ouvem-se também algumas vozes masculinas e graves. Depois, três pessoas estão saindo do entrelaçamento das plantas e se dirigindo para a casinha. Batem na porta fechada.

Uma lâmpada se acende e uma pequena luz trêmula passa por uma fenda da porta. Uma mão abre, aparece uma cabeça, uma voz, que é a de João, pergunta:

– Quem sois vós?

– José de Arimateia. E comigo estão Nicodemos e Lázaro. Esta hora é indiscreta. Mas a prudência assim exige. Trazemos uma coisa para Maria, e Lázaro nos acompanha.

– Entrai. Eu vou chamá-la. Ela não está dormindo. Está rezando lá em cima em seu pequeno quarto, no terraço. Ela gosta muito de ficar lá! –diz João, e sobe rapidamente pela escadinha que conduz ao terraço e ao quarto.

Os três ficaram na cozinha e estão falando baixo, entre si, à luz fraca da lanterna, todos juntos perto da mesa, ainda vestidos com os seus mantos, mas com as cabeças descobertas.

644.2

João retorna com Maria, que cumprimenta os três, dizendo:

– A paz esteja com todos vós.

– E contigo, Maria –respondem os três, inclinando-se.

– Há algum perigo? Aconteceu alguma coisa aos servos de Jesus?

– Nada, Mulher. Fomos nós que decidimos vir para dar-te uma coisa — agora sabemos com certeza, mas já pressentíamos — que Tu desejavas ter. Não viemos antes porque entre nós havia um contraste de ideias, e também entre nós e Maria de Lázaro. Marta não se pronunciou a respeito. Ela somente disse: “O Senhor, diretamente ou fazendo que outros vos falem, vos dirá o que deveis fazer.” Então, nós viemos por causa disso –explica José.

– O Senhor vos falou? Ele veio até vós?

– Não, Mãe. Não mais, depois de sua subida ao Céu. Mas antes, sim. Ele nos apareceu, nós te dissemos, de um modo sobrenatural, depois da Ressurreição, em minha casa. Naquele dia Ele apareceu a muitos ao mesmo tempo, para testemunhar a sua Divindade e Ressurreição. Depois, ainda o vimos, enquanto Ele esteve entre os homens, mas não mais de modo sobrenatural, do modo como o viram os apóstolos e discípulos –responde-lhe Nicodemos.

– E então? Como é que Ele vos indicou qual o caminho a seguir?

– Pela boca de um dentre os seus prediletos e sucessores.

– De Pedro? Eu não creio. Ele ainda está muito espantado pelo passado e por sua nova missão.

– Não, Maria, não por Pedro.

644.3

Porém, ele, na verdade, está ficando cada vez mais seguro. E agora que sabe por qual motivo Lázaro preparou a casa do Cenáculo, decidiu iniciar regularmente os ágapes e celebrar com regularidade os mistérios no dia depois de cada sábado. Porque ele diz que agora o dia do Senhor é esse, já que naquele dia Ele ressuscitou e apareceu a muitos, para confirmá-los na fé sobre a sua natureza eterna de Deus. Não existe mais o sábado, como existia para os hebreus, talvez como o Shabahôt[1]. Não existe mais o sábado, porque para os cristãos não existe mais a sinagoga, mas a Igreja, assim como predisseram os profetas. Mas sempre existiu e sempre existirá o dia do Senhor, em memória do Homem-Deus, do Mestre, Fundador, Pontífice eterno, depois de ter sido Redentor, da Igreja cristã. A partir do dia depois do próximo sábado, passarão a existir, então, os ágapes entre os cristãos na casa do Cenáculo, e serão muitos. Isso não era possível antes, seja por causa do ódio dos fariseus, sacerdotes, saduceus e escribas, seja pela dispersão momentânea de muitos seguidores de Jesus, abalados em sua fé Nele e com medo do ódio dos judeus. Mas agora os odiadores, seja por medo de Roma, que censurou o comportamento do Procônsul e da multidão, e porque acreditam que terminou “a exaltação dos fanáticos”, como eles definem a fé dos cristãos em Cristo, pela momentânea dispersão dos fiéis, que na verdade durou bem pouco, e já acabou, porque todas as ovelhas retornaram ao Ovil do verdadeiro Pastor, estão muito atentos agora, eu diria até que eles se desinteressam como se fosse coisa morta, acabada. E isso nos permite que nos reunamos, para os ágapes.

644.4

Nós gostaríamos que tu pudesses, nessa primeira vez, ter essa lembrança Dele para mostrar aos fiéis, de modo a confirmá-los na fé, e sem que isso te cause um desgosto grande demais.”

E José lhe estende um volumoso rolo que está envolvido em um pano vermelho escuro, e que tinha ficado, até aquele momento, escondido por debaixo do seu manto.

– Que é isso? –pergunta Maria, empalidecendo–. Serão as vestes dele? Será aquela que Eu fiz para… Oh!…

E Ela chora.

– Aquela não encontramos mais por preço nenhum. Quem sabe como e onde elas foram parar! –responde Lázaro.

E acrescenta:

– Mas também esta é uma veste Dele. Sua última veste. É o Lençol limpo no qual foi envolvido o Puríssimo, depois da tortura e — ainda que apressada e limitada — da purificação de seus membros, emporcalhados pelos seus inimigos, e o embalsamamento sumário. Quando Ele ressuscitou, José retirou os dois do sepulcro e os trouxe até nós, lá em Betânia, a fim de impedir que os tratassem sacrilegamente. Na casa de Lázaro os inimigos de Jesus não ousam ir. E mais do que nunca, agora que sabem que Roma censurou a ação de Pôncio Pilatos. Depois que se passaram esses primeiros dias, os mais perigosos, nós te demos o primeiro Lençol, e Nicodemos achou o outro e o levou para sua casa de campo.

– Verdadeiramente, ó Lázaro, eles eram de José –observa Maria.

– É verdade, Mulher. Mas a casa de Nicodemos está fora da cidade. Por isso ela dá menos na vista e está mais segura, por muitos motivos –responde-lhe José.

– Sim, especialmente desde que Gamaliel, junto com o seu filho, a vem frequentando com assiduidade –acrescenta Nicodemos.

– Gamaliel!? –diz Maria com grande espanto.

644.5

Lázaro não consegue se conter e sorri com sarcasmo, enquanto responde:

– Sim. O sinal, o famoso sinal que ele esperava para acreditar que Jesus era o Messias, o abalou. Não se pode negar que o sinal foi tão forte que despedaçou até mesmo as cabeças e os corações mais duros de se render. E com aquele sinal potente, Gamaliel ficou sacudido, balançado, abatido, mais do que as casas que desmoronaram no dia de Parasceve, enquanto parecia que o mundo ia se acabar juntamente com a Grande Vítima. O remorso o dilacerou, e ele ficou mais dilacerado do que o véu do Templo; o remorso de não ter compreendido Jesus por aquilo que Ele era realmente. O sepulcro fechado do seu espírito velho, de hebreu obstinado, abriu-se, como os túmulos que deixaram sair os corpos dos justos. E agora ele busca com afã a verdade, a luz, o perdão, a vida. A nova vida. Aquilo que só por Jesus e em Jesus se pode ter. Oh! Terá muito o que fazer ainda para liberar totalmente o seu eu antigo dos escombros do seu modo de pensar passado! Mas chegará lá. Ele busca paz, perdão e conhecimento. Paz para os seus remorsos e perdão por suas obstinações. E conhecimento completo Daquele que, quando podia, não quis conhecer completamente. E ele vai à casa de Nicodemos para alcançar a meta que, afinal, ele se propôs.

– E tens a certeza de que ele não irá te trair, Nicodemos? –pergunta Maria.

– Não. Não me trairá. No fundo, Ele é um justo. Lembra-te de que ele ousou impor-se ao Sinédrio, durante aquele processo infame e do qual ele abertamente mostrou o seu desdém e desprezo para com os juízes injustos, indo embora e mandando ao filho que fosse também, a fim de não ser cúmplice, nem mesmo com uma presença passiva, daquele supremo delito. Isso no que diz respeito a Gamaliel.

644.6

Com relação às Síndones, eu pensei que — como eu não sou mais hebreu, e portanto não estou mais sujeito às proibições[2] do Deuteronômio sobre esculturas e obras de metal fundido — poderia fazer, do jeito que eu sei, uma estátua de Jesus crucificado — usarei um dos meus gigantescos cedros do Líbano — e de guardar no seu interior uma das Síndones: a primeira, se tu, Mãe, no-la dás. Te faria sempre sofrer demais vê-la, porque estão visíveis nela as imundícies com as quais Israel, de modo sacrílego, feriu o Filho do seu Deus. Além disso, certamente devido aos solavancos recebidos na descida do Gólgota, solavancos que deslocaram continuamente aquele Corpo martirizado, a imagem é tão confusa que é difícil distingui-la. Mas aquela tela, embora confusa na efígie e imunda, para mim é sempre preciosa e sagrada, porque nela está o sangue e suor Dele. Escondida naquela escultura, ficara a salvo, porque nenhum israelita das altas castas jamais ousará tocar em uma escultura. Mas a outra, a segunda Síndone, que esteve sobre Ele desde a noite de Parasceve até a aurora da Ressurreição, deve ficar contigo. E — e eu te aviso a fim de que tu não te comovas demais ao vê-la — fica sabendo que quanto mais os dias passam, mais nítida fica a imagem Dele, como era depois da ablução. Quando a retiramos do Sepulcro, parecia que conservava simplesmente a marca dos seus membros cobertos por óleo e, misturados com ele, gotas de sangue e de soro das muitas feridas. Mas, ou por causa de um processo sobrenatural, um milagre Dele para dar uma alegria a ti, quanto mais o tempo passou, mais a imagem tornou-se definida e nítida. Ele está lá, naquela tela, belo, imponente, mesmo se está ferido; sereno, pacífico, mesmo depois de tantas torturas. Tens coragem de vê-lo?

– Oh! Nicodemos! Esse era justamente o meu maior desejo! Tu dizes que Ele está com o rosto pacífico… Ah! Se eu pudesse vê-lo assim, não com aquela expressão de torturado, que ficou sobre o véu de Nique! –responde Maria, unindo as mãos sobre o coração.

644.7

Então, os quatro afastam a mesa para ter mais espaço; depois, Lázaro e João de um lado, Nicodemos e José de outro, desenrolam lentamente a longa tela. Em primeiro lugar, aparece a parte do dorso, começando pelos pés; e, depois da junção das cabeças, aparece a parte frontal. As linhas são bem claras, e claros os sinais, todos os sinais, da flagelação, da coroação de espinhos, a fricção da cruz, as contusões dos golpes recebidos e das quedas, e as feridas dos pregos e da lança.

Maria cai de joelhos, beija a tela, acaricia aquelas marcas, beija as feridas. Ela está angustiada, mas visivelmente contente por poder ter aquela efígie sobrenatural e milagrosa Dele.

644.8

Quando Ela termina sua veneração, vira-se para João, que não pode estar a seu lado, já que é obrigado a ficar segurando um dos lados da tela:

– Foste tu que disseste a eles, João. Somente tu o poderias dizer, porque somente tu conhecias este meu desejo.

– Sim, Mãe. Fui eu. E não tive nem tempo de terminar de dizer a eles esse teu desejo, e eles aceitaram imediatamente. Mas precisaram esperar o momento propício para fazê-lo…

– Quer dizer, precisávamos esperar uma noite bem clara, para podermos vir sem tochas nem lanternas, numa hora sem solenidade em que se ajuntassem aqui em Jerusalém as pessoas de lugares vizinhos, tanto do povo como dos notáveis. E isso por prudência… –explica Nicodemos.

– E eu vim com eles para uma maior segurança, Como dono do terreno do Getsêmani, me era lícito vir até aqui sem que isso desse na vista de alguém… que está encarregado de vigiar tudo e todos

–termina Lázaro.

– Deus vos abençoe a todos. Mas a despesa com os Lençóis, fostes vós que a pagastes… E isso não é justo…

– É justo sim, Mãe. Eu, do Cristo, teu Filho, recebi um presente que não há dinheiro que pague: recebi a vida, quatro dias depois de estar sepultado, e, antes, a conversão de minha irmã Maria. José e Nicodemos receberam de Jesus a Luz, a Verdade, e a Vida, que não morre. E tu… tu, com a tua dor de Mãe e o teu amor de Mãe Santíssima para com todos os homens, compraste, não uma tela, mas todo o mundo cristão, que será sempre maior para Deus. Não há moeda que possa compensar-te por tudo o que nos deste. Toma isto, pelo menos. Isto é teu. É justo que assim seja. Até Maria, minha irmã, pensa assim. Assim ela pensou sempre, desde o momento em que Ele ressuscitou, e mais ainda, desde quando Ele te deixou, para subir até o Pai

–respondeu-lhe Lázaro.

644.9

– Que assim seja, então. Vou buscar a outra tela. De fato, é uma dor imensa vê-la… Esta é diferente. Esta dá paz! Porque aqui Ele está sereno, em paz enfim. Parece que já esteja sentindo, no sono mortal, a Vida que retorna e a glória que ninguém nunca mais poderá atacar e abater. Agora não desejo mais nada, além de reunir-me a Ele. Mas isso acontecerá quando e no modo que Deus predispôs. Eu vou buscar. E Deus dê a vós o cêntuplo da alegria que me destes.

Pega com reverência o Lençol, que os quatro enrolaram de novo, e sai da cozinha, subindo depressa pela escadinha… E logo torna a descer por ela e entra com o primeiro Lençol, que Ela entrega a Nicodemos, o qual lhe diz:

– Que Deus te dê sua graça, Mulher. Agora vamos, que o alvorecer vem chegando, e é bom estarmos em casa antes que a luz da aurora surja e as pessoas comecem a sair das casas.

Os três a veneram, antes de sair, e depois, com passos rápidos, refazendo a estrada que tomaram para vir, dirigem-se para uma das cancelas do Getsêmani, a mais próxima da estrada que vai para Betânia.

Maria e João ficam na saída da casinha até vê-los desaparecerem, e em seguida tornam a entrar na cozinha, fecham a porta, conversando entre si.


Notes

  1. Chabahôt : le manuscrit original porte, entre parenthèses : l’ai-je bien écrit ? Je me suis efforcée de rendre ce mot avec le h aspiré comme je l’ai entendu prononcer. (C’est une note personnelle, à ne pas mettre dans la copie dactylographiée).
  2. l’interdiction du Deutéronome, que l’on trouve en Ex 20, 4 ; Lv 19, 4 ; Dt 4, 15-18 ; 5,8.

Notas

  1. Shabahôt. O manuscrito original prossegue assim, entre parêntesis: terei escrito bem? Eu me esforcei para dizer a palavra com os h aspirados, como os escutei falar. Nota minha, mas que não é para ser incluída no texto datilografado.
  2. proibição, que está em: Êxodo 20,4; Levítico 19,4; Deuteronômio 4,15-18; 5,8.