Os Escritos de Maria Valtorta

86. Jésus parle avec le soldat Alexandre à la Porte des Poissons.

86. O encontro com o soldado Alexandre

86.1

Encore une aurore. Encore les défilés d’ânes qui se pressent près de la Porte des Poissons toujours fermée. Et encore Jésus avec Simon et Jean. Des marchands le reconnaissent et se groupent autour de lui.

Un soldat de garde accourt lui aussi vers Jésus, lorsque la porte s’ouvre et qu’il le voit. Il le salue :

« Salut, Galiléen. Dis à ces agités d’être moins turbulents. Ils se plaignent de nous, mais ils ne font que nous maudire et désobéir. En plus, ils prétendent que c’est pour eux un acte religieux. Quelle religion ont-ils si elle est basée sur la désobéissance ?

– Comprends-les, soldat. Ils sont comme ceux dont la maison est occupée par un hôte indésirable et plus fort qu’eux. Et ils n’ont que la langue et la réplique pour se venger.

– Oui, mais nous, nous devons faire notre devoir, donc nous devons les punir. C’est ainsi que nous devenons des hôtes toujours plus indésirables.

– Tu as raison. Tu dois faire ton devoir, mais que ce soit toujours avec humanité. Pense toujours : “ Si j’étais à leur place, qu’est-ce que je ferais ? ” Tu verras qu’alors tu éprouveras une grande pitié pour ceux qui vous sont soumis.

– Il m’est agréable de t’entendre parler. Pas de mépris, pas de hauteur de ta part. Les autres Palestiniens crachent derrière notre dos, nous insultent, montrent leur mépris pour nous… quand ils ne nous dépouillent pas consciencieusement pour une femme ou pour des achats. Dans ce cas, l’or de Rome n’est pas méprisé.

– L’homme est toujours l’homme, soldat.

– Oui, et plus trompeur qu’une guenon. Ce n’est pas agréable de vivre au milieu de gens qui sont comme des serpents aux aguets… Nous aussi, nous avons des maisons, des mères, des épouses et des enfants, et nous tenons à la vie.

– Voilà : si chacun se le rappelait, il n’y aurait plus de haine. Tu as dit : “ Quelle religion ont-ils ? ” Je te réponds : une religion sainte dont le premier commandement est l’amour pour Dieu et pour le prochain. Une religion qui enseigne l’obéissance aux lois, même s’il s’agit d’Etats ennemis.

86.2

Ecoutez donc, mes frères en Israël : rien n’arrive sans que Dieu le permette, même la domination d’un pays étranger, ce suprême malheur pour un peuple. Mais, presque toujours, si ce peuple s’interroge sincèrement, il peut dire que c’est lui qui l’a voulu par sa ma­nière de vivre opposée à Dieu. Rappelez-vous les prophètes. Combien de fois en ont-ils parlé ! Combien ont montré, par les événements passés, présents et futurs, que le conquérant est le châtiment, la verge du châtiment, sur les épaules du fils ingrat. Combien de fois n’ont-ils pas enseigné la manière de ne plus la subir : revenir au Seigneur. Ce n’est pas la révolte ni la guerre qui guérit les blessures, essuie les larmes et rompt les chaînes. C’est vivre en juste. Alors Dieu intervient. Et que peuvent les armes et les troupes armées contre l’éclat des cohortes angéliques lorsqu’elles luttent en faveur des bons ? Nous sommes frappés ? Nous méritons de ne plus l’être davantage par notre façon de vivre, nous, les fils de Dieu. Ne resserrez pas vos chaînes par des péchés toujours renouvelés. Ne donnez pas aux païens l’occasion de vous croire sans religion ou plus païens qu’eux par votre manière de vivre. Vous êtes le peuple à qui Dieu lui-même a donné la Loi. Observez-la. Faites que vos maîtres eux-mêmes s’inclinent devant vos chaînes en disant : “ Ils nous sont soumis, mais ils sont plus grands que nous, d’une grandeur qui ne tient pas au nombre, ni à l’argent, ni aux armes, ni à la puissance, mais qui est due au fait qu’ils proviennent de Dieu. En eux brille la paternité d’un Dieu parfait, saint, puissant. C’est là le signe d’une véritable divinité. Elle resplendit à travers ses enfants. ” Qu’ils méditent là-dessus et parviennent à la vérité du vrai Dieu en abandonnant l’erreur. Tous, même le plus pauvre, même le plus ignorant du peuple de Dieu, peut être un maître pour un païen, un maître par sa manière de vivre et de prêcher Dieu aux païens à travers les actes d’une vie sainte.

Allez, que la paix soit avec vous !

86.3

– Judas tarde, et les bergers aussi, constate Simon.

– Tu attends quelqu’un, Galiléen ? demande le soldat qui a écouté le discours avec attention.

– Des amis.

– Viens à l’ombre, dans l’entrée. Le soleil tape dur dès les premières heures. Tu vas en ville ?

– Non, je retourne en Galilée.

– A pied ?

– Oui, à pied, je suis pauvre.

– Tu as une femme ?

– J’ai une Mère.

– Moi aussi. Viens… si tu n’as pas pour nous le même mépris que les autres.

– Il n’y a que le péché qui me dégoûte. »

Le soldat le regarde, admiratif et pensif.

« Avec toi, nous n’aurions jamais à intervenir. Le glaive ne se lèvera jamais sur toi. Tu es bon. Mais les autres !… »

Jésus se tient dans la pénombre de l’entrée, Jean est tourné vers la ville, Simon est assis sur une pierre qui lui sert de banquette.

« Comment t’appelles-tu ?

– Jésus.

– Ah ! C’est toi qui fais des miracles même sur les malades ? ! Je te croyais seulement magicien… Nous en avons, nous aussi. Un bon magicien, cependant, car il y en a certains… Mais les nôtres ne savent pas guérir les malades… Comment fais-tu ? »

Jésus sourit et se tait.

« Tu emploies des formules magiques ? Tu as des onguents de moelle de morts, des serpents séchés et réduits en poudre, des pierres magiques prises dans les antres des Pythons ?

– Rien de tout cela. Je n’ai que ma puissance.

– Alors, tu es un vrai saint. Nous, nous avons les aruspices et les vestales… et certains d’entre eux font des prodiges… on prétend que ce sont les plus saints. Mais tu y crois, toi ? Ils sont pires que les autres.

– Alors, pourquoi les vénérez-vous ?

– Parce que… parce que c’est la religion de Rome. Et si un sujet ne respecte pas la religion de son Etat, comment peut-il respecter César et sa patrie, et tant d’autres choses ? »

Jésus regarde fixement le soldat.

« En vérité, tu es déjà bien avancé sur le chemin de la justice. Continue, soldat, et tu parviendras à connaître ce que ton âme a le sentiment de posséder en soi, sans savoir comment l’appeler.

– L’âme, qu’est-ce que c’est ?

– Quand tu mourras, où iras-tu ?

– Ma foi, je ne sais pas. Si je meurs en héros, sur le bûcher des héros… si je suis un pauvre vieux, un moins que rien, peut-être pourrirai-je dans ma tanière ou au bord d’un chemin.

– Cela vaut pour le corps, mais ton âme, où ira-t-elle ?

– Je ne sais si tous les hommes ont une âme, ou seulement ceux que Jupiter destine aux Champs Elysées après une vie prodigieuse, à moins qu’il ne les amène à l’Olympe comme il le fit pour Romulus.

– Tous les hommes ont une âme et c’est cela qui distingue l’homme de l’animal. Voudrais-tu être semblable à un cheval ? A un oiseau ? A un poisson ? Une chair qui, après la mort, n’est que pourriture ?

– Oh non ! Je suis homme et je préfère l’être.

– Eh bien, ce qui te fait homme, c’est l’âme. Sans elle, tu ne serais rien de plus qu’un animal doué de parole.

– Et où est-elle ? Comment est-elle ?

– Elle n’est pas matérielle. Mais elle existe. Elle est en toi. Elle vient de celui qui a créé le monde et retourne à lui après la mort du corps.

– Du Dieu d’Israël, selon vous.

– Du seul Dieu, unique, éternel, suprême Seigneur et créateur de l’univers.

– Et même un pauvre soldat comme moi a une âme qui retourne vers Dieu ?

– Oui, même un pauvre soldat, et son âme aura Dieu pour ami si elle a toujours été bonne, mais Dieu la punira si elle a été mauvaise.

86.4

– Maître, voici Judas avec les bergers et des femmes. Si j’y vois clair, c’est la jeune fille d’hier, dit Jean.

– je dois te quitter, soldat. Sois bon.

– Je ne te verrai plus ? Je voudrais savoir encore…

– Je reste en Galilée jusqu’en septembre. Si tu peux, viens. A Capharnaüm ou à Nazareth, tout le monde te renseignera sur moi. A Capharnaüm, demande Simon-Pierre. A Nazareth, Marie, femme de Joseph. C’est ma Mère. Viens. Je te parlerai du vrai Dieu.

– Simon-Pierre… Marie, femme de Joseph… Je viendrai si je peux. Et si tu reviens, souviens-toi d’Alexandre. Je suis de la centurie de Jérusalem. »

Judas et les bergers sont arrivés sous le porche.

« Paix à vous tous » dit Jésus.

Il voudrait ajouter autre chose, mais une toute jeune fille, maigre et souriante, fend le groupe et se jette à ses pieds :

« Ta bénédiction encore sur moi, Maître et Sauveur, et en plus un baiser pour toi ! »

Et elle lui baise les mains.

« Va, sois heureuse, montre-toi bonne : bonne fille, puis bonne épouse et bonne mère. Enseigne à tes futurs enfants mon nom et ma doctrine. Paix à toi et à ta mère. Paix et bénédiction à tous les amis de Dieu. Paix aussi à toi, Alexandre. »

Jésus s’éloigne.

86.5

« Nous sommes en retard. Mais nous avons été assiégés par ces femmes, explique Judas. Elles étaient à Gethsémani et voulaient te voir. Nous y étions allés – moi et les autres à notre insu – pour faire route avec toi. Mais tu étais déjà parti et, à ta place, on n’a vu qu’elles. Nous voulions les quitter… mais elles étaient plus collantes que des mouches. Elles voulaient savoir plein de choses… As-tu guéri la petite fille ?

– Oui.

– Et tu as parlé au Romain ?

– Oui, c’est un cœur honnête, et il cherche la vérité… »

Judas soupire.

« Pourquoi soupires-tu, Judas ? demande Jésus.

– Je soupire parce que… parce que je voudrais que ce soient les nôtres qui cherchent la vérité. Ils la fuient, au contraire, ou ils la méprisent ou encore ils restent indifférents. Je suis découragé. Je ne veux plus remettre les pieds ici et ne veux plus rien faire d’autre que t’écouter. Car, comme disciple, je ne réussis rien.

– Et crois-tu que je réussisse beaucoup ? Ne te décourage pas, Judas. Ce sont les luttes de l’apostolat : il y a plus de défaites que de victoires. Mais ici, ce sont des défaites. Là-haut, ce sont toujours des victoires. Le Père voit ta bonne volonté et, même si elle n’aboutit pas, il ne t’en bénit pas moins.

– Oh ! Tu es bon ! »

Judas lui baise la main.

« Mais moi, deviendrai-je bon, un jour ?

– Oui, si tu le veux.

– Je crois l’avoir été ces jours-ci… J’ai souffert pour l’être… car j’ai beaucoup de désirs… Mais je l’ai été en pensant toujours à toi.

– Persévère donc, tu me donneras beaucoup de joie. Et vous, quelles nouvelles m’apportez-vous ? demande-t-il aux bergers.

– Elie te salue ; il t’envoie un peu de nourriture et te dit de ne pas l’oublier.

– Ah ! Je porte mes amis dans mon cœur ! Allons jusqu’à ce petit village dans la campagne. Nous nous remettrons en route dans la soirée. Je suis heureux d’être avec vous, d’aller trouver ma mère et d’avoir parlé de la vérité à un homme honnête. Oui, je suis heureux. Si vous saviez ce que c’est pour moi que d’accomplir ma mission et de voir que les cœurs y viennent – c’est-à-dire viennent au Père –, ah ! Comme vous me suivriez toujours davantage spirituellement ! »

Je ne vois rien de plus.

86.1

Mais uma aurora. Novamente as filas de burrinhos que se aglomeram junto à porta ainda fechada. Jesus continua com Simão e João. Alguns vendedores o reconhecem e se ajuntam ao seu redor.

Também um soldado da guarda corre até Ele, logo que a porta foi aberta e o vê. Saúda-o:

– Salve, ó Galileu! Diz à estes irrequietos que sejam menos rebeldes. Eles se queixam de nós. Mas não fazem senão maldizer-nos e desobedecer. E dizem que isto é culto para eles. Que religião é esta se é fundada na desobediência?

– Compadece-te deles, soldado. São como aqueles que têm em sua casa um hóspede não desejado e mais forte do que eles. E não podem vingar-se, a não ser com a língua e com a birra.

– Sim. Mas nós temos que cumprir nosso dever. Então temos que puni-los. Tornando-nos cada vez mais hóspedes indesejados.

– Tens razão. Tu deves cumprir o teu dever. Mas faz isto sempre com humanidade. Pensa sempre: “Se eu estivesse no lugar deles, que faria?” Verás então, como sentirás piedade dos indivíduos.

– Agrada-me ouvir-te falar. Tu falas sem desprezo e sem arrogância. Os outros palestinos nos cospem por trás, nos insultam, mostram nojo por nós… a não ser quando tem que esfolar-nos em regra, pelo favor de alguma mulher, ou alguma compra. Então o ouro de Roma não lhes causa mais nojo.

– O homem é o homem, soldado.

– Sim. E é mais mentiroso do que o macaco. Não é agradável, porém, estar entre pessoas que são como uma serpente na emboscada… Nós também temos casas e mães e esposas e filhos, e a vida nos é preciosa.

– Se cada um se lembrasse disto, não haveria mais ódio. Tu disseste: “Que religião eles tem?” Eu te respondo: uma religião santa, cujo primeiro mandamento é o amor para com Deus e para com o próximo. Uma religião que ensina a obediência às leis. Mesmo às leis de Estados inimigos.

86.2

Porque, ouvi, ó meus irmãos de Israel, nada acontece sem que Deus o permita. Até as dominações: desventuras incomparáveis, para um povo. Mas quase sempre, se este povo se examinar bem, poderá dizer que tais desventuras foram procuradas por ele mesmo, pelos seus modos de viver, contrários a Deus. Lembrai-vos dos Profetas. Quantas vezes eles falaram sobre isto! Quantas vezes mostraram com os fatos passados, presentes e futuros que o dominador é o castigo, a vara do castigo nas costas do filho ingrato. E quantas vezes os fatos ensinaram o modo de não ser corrigidos mais: voltar ao Senhor. Não é a rebelião nem a guerra que cura feridas e lágrimas, soltando correntes. Mas, sim, o viver como justos. Então, Deus intervém. O que podem armas e tropas de soldados contra os fulgores das cortes angélicas, que lutam em favor dos bons? Estamos sendo golpeados? Procuremos merecer não sê-lo mais, vivendo como filhos de Deus. Não reforceis as vossas correntes com pecados sempre novos. Não permitais que os pagãos creiam que sois sem religião, ou mais pagãos do que eles, por causa do vosso modo de viver. Sois o povo que recebeu a Lei do próprio Deus. Observai-a. Fazei que os dominadores também se inclinem diante de vossas correntes, dizendo: “São subjugados, mas são maiores do que nós, de uma grandeza que não está no número, nem no dinheiro, nem nas armas, nem no poder, mas vem de Deus. Aqui brilha a divina paternidade de um Deus perfeito, santo, poderoso. Aqui está o sinal de uma verdadeira Divindade. Transparece em seus filhos”. Meditem sobre isto, e venham para a verdade do verdadeiro Deus, deixando o erro. Cada um, até o mais pobre, até o mais ignorante do povo de Deus, pode ser mestre para um pagão, mestre com a sua maneira de viver e de falar sobre Deus com uma vida santa.

Ide. A paz esteja convosco.

86.3

– Judas está atrasado, e os pastores também –observa Simão.

– Esperas alguém, Galileu? –pergunta o soldado, que ficou escutando tudo atentamente.

– Sim. Uns amigos.

– Entra no corredor que está fresco. O sol está muito quente, desde as primeiras horas da manhã. Vais para a cidade?

– Não. Volto para a Galileia.

– Vais a pé?

– Sou pobre: a pé.

– Tens mulher?

– Tenho Mãe.

– Eu também. Vem… se não tens nojo de nós, como os outros.

– Só a culpa é que me causa aversão.

O soldado o olha, admirado e pensativo:

– Contigo, não precisaríamos intervir nunca. A espada nunca se levantará contra Ti. És bom. Mas os outros!…

Jesus está na penumbra do corredor. João está do lado que dá para a cidade. Simão sentou-se sobre uma pedra que serve de banco.

– Como te chamas?

– Jesus.

– Ah! És aquele que faz milagres até sobre os doentes? Eu pensava que fosses apenas um mago… Desses nós também temos. Um mago bom, porém. Porque há alguns… Mas os nossos não sabem curar os doentes. Como é que Tu fazes?

Jesus sorri e fica calado.

– Usas fórmulas mágicas? Tens também unguentos de miolos de mortos, cobras secas e reduzidas a pó, pedras mágicas apanhadas nas cavernas dos pitões?

– Nada disso. Tenho só o meu poder.

– Então és mesmo santo. Nós temos os arúspices e as vestais… alguns deles fazem prodígios… dizem que são os mais santos. Mas, crês Tu neles? São piores que os outros.

– E, então, por que o venerais?

– Por que… é a religião de Roma! E, se um súdito não respeita a religião do seu Estado, como poderá respeitar César, a pátria, e assim por diante, tantas outras coisas?

Jesus olha fixamente para o soldado:

– Em verdade, tu já estás adiantado no caminho da justiça. Prossegue, soldado, e chegarás a conhecer o que a tua alma percebe ter em si, sem saber dar um nome a essa coisa que sente.

– A alma? O que é a alma?

– Quando morreres, para onde irás?

– Ora… eu não sei! Se eu morrer como herói, irei ficar sobre a pira dos heróis… se eu me tornar um pobre velho, um nada, talvez vá apodrecer em minha choça, ou à beira de alguma estrada.

– Isto é quanto ao teu corpo. Mas, tua alma, aonde irá?

– Não sei se todos os homens têm alma, ou se a têm somente aqueles que Júpiter destina aos Campos Elíseos, depois de uma vida prodigiosa, ainda que não os leve para o Olimpo, como aconteceu com Rômulo.

– Todos os homens têm uma alma. E a alma é o que distingue o homem do animal. Gostarias de ser semelhante a um cavalo? A um pássaro? A um peixe? Carne que, morrendo, é apenas podridão?

– Oh! Não. Eu sou homem, e gosto de ser o que sou.

– Pois bem, o que faz de ti um homem é a tua alma. Sem ela não serias nada mais do que um animal falante.

– E onde ela está? Como ela é?

– Ela não tem corpo, mas existe. Está em ti. Provém Daquele que criou o mundo, e a Ele retorna, depois da morte do corpo.

– Ela vem do Deus de Israel, segundo vós.

– Do Deus único, uno, eterno, supremo Senhor e Criador do universo.

– Também um pobre soldado como eu, tem uma alma, ela volta para Deus?

– Sim. Também um pobre soldado. E a sua alma terá Deus como Amigo, se ela tiver sido sempre boa, ou terá a Deus como Juiz, se tiver sido má.

86.4

– Mestre, eis Judas com os pastores e algumas mulheres. Se vejo bem, aquela é a menina de ontem –diz João.

– Eu vou indo, soldado. Procura ser bom.

– Eu não te verei mais? Queria saber ainda….

– Eu fico na Galileia até setembro. Se puderes, vai até lá. Em Cafarnaum ou em Nazaré, te darão notícias de Mim. Em Cafarnaum, pergunta pelo Simão Pedro. Em Nazaré, pela Maria do José. É minha Mãe. Vai lá. Eu te falarei do Deus verdadeiro.

– Simão Pedro… Maria do José. Eu irei, logo que puder. E, se voltares, lembra-te do Alexandre. Eu faço parte da centúria de Jerusalém.

Judas e os pastores já estão no corredor.

– Paz a todos vós –diz Jesus.

E quereria falar outras palavras, porém uma mocinha franzina, mas sorridente, passa pelo meio do grupo e vai lançar-se aos seus pés:

– A tua bênção de novo sobre mim, Mestre e Salvador, e o meu beijo de novo para Ti.

E lhe beija as mãos.

– Vai. Sê alegre, boa. Boa filha, depois boa esposa, e depois, boa mãe. Ensina aos teus pequenos, que de ti irão nascer, o meu Nome e a minha doutrina. Paz a ti e à tua mãe. Paz e bênção a todos os que são amigos de Deus. Paz a ti também, Alexandre.

E Jesus se afasta dali.

86.5

– Nós nos atrasamos. Mas aquelas mulheres nos assediaram, explica Judas. Elas estavam no Getsêmani, e queriam ver-te. Nós tínhamos ido lá, sem saber um do outro, para viajarmos junto Contigo. Mas Tu já tinhas ido embora, e ao invés disso, elas estavam lá. Nós queríamos deixá-las… Mas eram mais insistentes do que moscas. Queriam saber tantas coisas… Curaste a menina?

– Sim.

– Falaste ao romano?

– Sim. É um coração honesto. E procura a Verdade.

Judas suspira.

– Por que suspiras, Judas? –pergunta Jesus.

– Suspiro porque… eu gostaria que tivessem sido os nossos que procurassem a Verdade. Mas, ao contrário, eles a evitam, a escarnecem, ou ficam indiferentes. Estou desanimado. Tenho vontade de não voltar a pôr os pés aqui e de não fazer outra coisa, a não ser escutar-te. Tanto mais que, como discípulo, não consigo fazer nada.

– E tu achas que Eu consiga muito? Não desanimes, Judas. São as lutas do apostolado. Mais derrotas que vitórias. Derrotas aqui. Lá em cima são sempre vitórias. O Pai vê a tua boa vontade e, mesmo que não consigas, te abençoa do mesmo modo.

– Oh! Tu és bom!

Judas beija-lhe a mão.

– Será que me tornarei bom algum dia?

– Sim, se o quiseres.

– Penso ter sido nestes dias… sofri para procurar sê-lo… porque eu tenho muitos desejos… mas tenho ficado sempre pensando em Ti.

– Persevera, então. Tu me estás dando muita alegria. E vós, que notícias me dais? –pergunta aos pastores.

– Elias te manda saudações e um pouco de alimento. E manda dizer-te para não esquecê-lo.

– Oh! Eu tenho no coração os meus amigos! Vamos até aquela pequena vila cercada de verde. Depois à tarde continuaremos a viagem. Sinto-me feliz por estar convosco, por estar indo ver minha Mãe e por ter transmitido a Verdade a um honesto. Sim, Eu me sinto feliz. Se soubésseis o que é para Mim realizar a missão, e ver que os corações acorrem a ela (ou seja, ao Pai) como haveríeis de seguir-me sempre mais com o espírito!…

Não vi mais nada.