The Writings of Maria Valtorta

105. A Nazareth après la mort d’Alphée.

105. In Nazareth for the death of Alphaeus.

105.1

Le soir descend sous un crépuscule rougeoyant qui, tel un feu qui s’éteint, devient toujours plus sombre jusqu’à prendre une couleur rubis violet. Une teinte splendide, rare, colore le couchant et s’estompe lentement jusqu’à s’évanouir dans le cobalt sombre du ciel, là où l’orient s’avance de plus en plus avec ses étoiles et le croissant de la lune qui arrive déjà à son second quartier. Les agriculteurs se hâtent de regagner leurs logis, où les foyers allumés répandent dans l’air des volutes de fumée au-dessus des basses maisons de Nazareth.

Jésus va arriver en ville et, contrairement à ce que les autres désireraient, il veut que personne n’aille prévenir sa Mère.

« Il n’arrivera rien. Pourquoi l’inquiéter d’avance ? » dit-il.

Le voici déjà au milieu des maisons. Ici un salut, là des chuchotements dans son dos, quelque grossier haussement d’épaules ou encore une porte qui claque quand passe le groupe des apôtres…

La mimique de Pierre est un vrai poème, mais les autres aussi sont un peu inquiets. Les fils d’Alphée ressemblent à deux condamnés. Ils avancent, tête basse, aux côtés de Jésus, mais en observant tout, et de temps à autre ils échangent des regards effrayés, pleins d’appréhension pour Jésus. Mais lui, comme si de rien n’était, répond aux salutations avec son amabilité coutumière et se penche pour caresser les enfants qui, dans leur simplicité, ne prennent pas parti pour celui-ci ou celui-là, et sont des amis indéfectibles de leur Jésus, toujours si affectueux avec eux.

L’un d’eux – un petit bout de chou gros et gras, qui doit avoir quatre ans tout au plus – court à sa rencontre en lâchant la robe de sa mère. Il lui tend ses petits bras en disant :

« Prends-moi ! »

Lorsque Jésus l’attrape pour lui faire plaisir, il l’embrasse de sa bouche toute barbouillée par une figue qu’il suce, puis il pousse son amour jusqu’à offrir à Jésus un morceau de figue en disant :

« Prends ! C’est bon ! »

Jésus accepte son cadeau et rit de recevoir la becquée de cet homme en herbe.

105.2

Isaac, chargé de brocs, arrive de la fontaine. Il voit Jésus, pose les brocs et s’écrie :

« Oh ! Mon Seigneur ! » en courant à sa rencontre. « Ta Mère vient de rentrer chez elle. Elle était chez sa belle-sœur. Mais… as-tu reçu la lettre ? demande-t-il.

– C’est pour cela que je suis ici. Ne dis rien à Maman pour l’instant. Je vais d’abord à la maison d’Alphée. »

Prudent, Isaac dit simplement : « Je t’obéirai », puis il prend ses amphores et rentre chez lui.

« Nous allons nous y rendre. Vous, mes amis, vous nous attendrez ici. Je resterai peu de temps.

– Non, bien sûr, nous n’entrerons pas dans cette maison en deuil, mais nous attendrons là, au dehors. N’est-ce pas ? intervient Pierre.

– Pierre a raison. Nous resterons dans la rue. Mais pas loin de toi. »

Jésus cède à la volonté générale, mais il sourit et dit :

« Ils ne me feront rien, vous pouvez en être sûrs. Ils ne sont pas méchants. Ils sont seulement pris par leurs passions humaines. Allons-y. »

Les voilà sur le chemin de la maison, les voilà sur le seuil du jardin. Jésus marche en premier, Jude et Jacques le suivent.

105.3

Jésus arrive sur le seuil de la cuisine. Marie, femme d’Alphée, se tient près du foyer, elle fait la cuisine, en larmes. Dans un coin, Simon et Joseph sont assis avec d’autres hommes, en cercle. Parmi ces derniers se trouve Alphée, fils de Sarah. Ils sont là, muets comme autant de statues. Est-ce là une coutume ? Je ne sais.

« Paix à cette maison et paix à l’âme qui l’a quittée. »

La veuve pousse un cri et, instinctivement, elle repousse Jésus pour s’interposer entre lui et les autres. Simon et Joseph se lèvent, sombres et interdits. Mais Jésus ne montre pas qu’il s’aperçoit de leur attitude hostile. Il s’avance vers les deux hommes (Simon a déjà cinquante ans et peut-être plus, à en juger sur sa mine). Il leur tend les mains, dans un geste d’affectueuse invitation. Les deux hommes sont plus que jamais interdits, mais ils n’osent se comporter comme des malotrus. Alphée, fils de Sarah, tremble et souffre visiblement. Les autres hommes ont une attitude fermée, attendant ce qui va se passer.

« Simon, toi qui es désormais le chef de famille, pourquoi ne m’accueilles-tu pas ? Je viens pleurer avec toi. J’aurais tellement voulu être avec vous, à l’heure de la souffrance ! Ce n’est pas ma faute si j’étais au loin. Tu es juste, Simon, et tu dois le dire. »

L’homme reste sur la réserve.

« Et toi, Joseph, dont le nom m’est si cher, pourquoi n’accueilles-tu pas mon baiser ? Vous ne me permettez pas de pleurer avec vous ? La mort est un lien qui resserre les vraies affections. Or nous nous aimions. Pourquoi maintenant doit-il y avoir désunion ?

– C’est à cause de toi que notre père est mort torturé » répond durement Joseph. Et Simon :

« Tu aurais dû rester. Tu savais qu’il était mourant. Pourquoi n’es-tu pas resté ? Il désirait ta présence…

– Je n’aurais pas pu faire davantage pour lui que ce que j’avais déjà fait. Vous le savez bien… »

Simon, plus juste, reconnaît :

« C’est vrai. Je sais que tu es venu et qu’il t’a chassé. Mais c’était un homme malade et affligé.

– Je le sais et je l’ai dit à ta mère et à tes frères : “ Je n’éprouve aucune rancune, car je comprends son cœur. ” Mais au-dessus de tout, il y a Dieu. Et Dieu voulait cette souffrance pour tous. Pour moi, croyez-le, j’en ai souffert comme si on m’avait arraché un lambeau de chair vivante ; pour votre père, à qui cette peine a fait comprendre une grande vérité qui lui était restée cachée pendant toute sa vie ; pour vous qui, par cette souffrance, avez la possibilité de faire un sacrifice plus salutaire que l’immolation d’un jeune taureau ; enfin pour Jacques et Jude qui sont aujourd’hui des hommes aussi formés que toi, mon Simon, car ils l’ont bien payé par tant de souffrance. Elle les a moulus comme la pierre meulière. Elle les a rendus adultes et ils sont arrivés à l’âge parfait aux yeux de Dieu.

– Quelle vérité a vue notre père ? Une seule : que son sang, à sa dernière heure, lui a été hostile, réplique durement Joseph.

– Non, au-dessus du sang, il y a l’esprit. Il a compris la douleur d’Abraham, ce qui lui a permis d’obtenir l’aide d’Abraham, répond Jésus.

– Si cela pouvait être vrai ! Mais qui nous l’assure ?

– Moi, Simon. Et plus encore la mort de ton père. Ne m’a-t-il pas cherché ? C’est toi qui l’as dit.

– Je l’ai dit. C’est vrai. Il voulait Jésus, et il disait : “ Qu’au moins mon âme ne meure pas. Lui, il peut le faire. Je l’ai repoussé et il ne viendra plus. Ah ! Mourir sans Jésus ! Quelle horreur ! Pourquoi l’ai-je chassé ? ” Oui, il disait cela et il ajoutait : “ Il m’a demandé tant de fois : ‘ Dois-je m’en aller ? ’ et je l’ai renvoyé… Maintenant, il ne vient plus. ” Il désirait ta présence, il la désirait. Ta Mère a envoyé quelqu’un te chercher, mais ils ne t’ont pas trouvé à Capharnaüm et il a beaucoup pleuré. En rassemblant ses dernières forces, il a pris la main de ta Mère et l’a voulue auprès de lui. Il ne parlait que difficilement, mais il disait : “ La Mère, c’est un peu le Fils. Je tiens la main de la Mère pour avoir quelque chose de lui, car j’ai peur de la mort. ” Mon pauvre père ! »

105.4

Il se passe alors une scène bien orientale de cris et de gestes de douleur à laquelle tous prennent part, même Jacques et Jude qui ont osé entrer. Le plus paisible est Jésus, qui pleure seulement.

« Tu pleures ? Tu l’aimais, alors ? demande Simon.

– Oh ! Simon, tu le demandes ? Si je l’avais pu, crois-tu que j’aurais permis sa douleur ? Mais si je suis[1] avec le Père, je ne suis pas au-dessus du Père.

– Tu guéris les mourants, mais, lui, tu ne l’as pas guéri, dit Joseph avec âpreté.

– Il ne croyait pas en moi.

– C’est vrai, Joseph, reconnaît son frère Simon.

– Il ne croyait pas et n’abandonnait pas sa rancune. Là où se trouvent incrédulité et haine, je ne peux rien. C’est pour cela que je vous dis : ne haïssez plus vos frères. Les voici. Que votre rancœur ne vienne pas aggraver leur détresse. Votre mère est plus déchirée par cette haine toujours vivante que par la mort qui prend fin d’elle-même. Pour votre père, il s’est éteint dans la paix, car le désir qu’il avait de moi lui a obtenu le pardon de Dieu. Je ne vous parle pas de moi et je ne vous demande rien pour moi. Je suis dans le monde, mais je n’appartiens pas au monde. Celui qui vit en moi me dédommage de tout ce que le monde me refuse. Je souffre dans mon humanité, mais j’élève mon âme au-delà de la terre et je jubile dans les réalités célestes. Mais eux !… Ne manquez pas à la loi de l’amour et du sang. Aimez-vous. Jacques et Jude n’ont pas commis d’offense envers leur sang. Mais, même si cela avait été le cas, pardonnez. Portez sur les choses un juste regard et vous verrez que ce sont eux qui ont été les plus accablés, puisque les nécessités qu’imposait à leur âme l’appel de Dieu étaient incomprises. Pourtant, il n’y a pas la moindre rancune en eux, seulement le désir d’être aimés. N’est-ce pas, mes cousins ? »

Jude et Jacques, que leur mère tient serrés contre elle, acquiescent à travers leurs larmes.

« Simon, tu es l’aîné, donne l’exemple…

– Moi… pour moi… Mais le monde… mais toi…

– Oh ! Le monde… Il oublie et change d’avis chaque matin… Et moi ! Viens. Donne-moi ton baiser de frère. Je t’aime. Tu le sais. Laisse tomber ces écailles qui te rendent dur et ne t’appartiennent pas, mais que t’imposent des étrangers moins justes que toi. Pour toi, juge toujours selon ton cœur, qui est droit. »

Avec encore quelque répugnance, Simon ouvre les bras. Jésus l’embrasse, puis l’amène à ses frères. Ils s’embrassent au milieu des pleurs et des lamentations.

« Maintenant, à toi, Joseph.

– Non. N’insiste pas. Moi, je me souviens de la douleur de notre père.

– En vérité, tu l’éternises par cette rancœur.

– Peu importe. Je suis fidèle. »

Jésus n’insiste pas.

105.5

Il se tourne vers Simon :

« La soirée avance, mais, si tu voulais… Notre cœur brûle de vénérer sa dépouille. Où est Alphée ? Où l’avez-vous mis ?

– Derrière la maison, au bout de l’oliveraie, contre le talus. C’est un tombeau digne.

– Je t’en prie, conduis-moi. Marie, prends courage. Ton époux se réjouit à la vue de tes fils sur ton sein. Restez. Moi, j’y vais avec Simon. Soyez en paix ! Soyez en paix ! Joseph, je te dis ce que je disais à ton père : “ Je n’éprouve aucune rancœur. Je t’aime. Quand tu voudras me voir, appelle-moi. Je viendrai pleurer avec toi. ” Adieu. »

Jésus sort avec Simon…

Les apôtres regardent furtivement avec curiosité, mais ils voient que les deux hommes s’entendent bien et s’en réjouissent.

« Venez vous aussi, dit Jésus. Ce sont mes disciples, Simon. Eux aussi désirent honorer ton père. Allons. »

Ils traversent l’oliveraie et tout se termine.

105.6

Jésus dit :

« Vous placerez ici la troisième et la quatrième vision que tu as eues le 13 février 1944.

Comme tu le vois, Simon, moins buté, s’est soumis à la justice, sinon complètement, du moins en partie avec une sainte promptitude. Il n’est pas devenu tout de suite mon disciple et encore moins un apôtre, comme tu l’as appelé par ignorance il y a un an de cela, mais il fut du moins un spectateur neutre après cette rencontre à l’occasion de la mort d’Alphée. Il fut aussi le protecteur de sa mère et de la mienne, au moment où un homme devait les protéger et les défendre contre les sarcasmes des gens. Pas assez courageux pour s’imposer à ceux qui me traitaient de “ fou ”, il était encore beaucoup trop homme, au point de rougir un peu de moi, et de s’inquiéter des dangers que risquait toute la famille à cause de mon apostolat contraire aux sectes. Mais il était déjà sur la bonne voie. Après le Sacrifice, il sut y marcher d’un pas de plus en plus assuré, jusqu’à me confesser par le martyre. La grâce opère tantôt comme un coup de tonnerre, tantôt lentement. Mais elle agit toujours là où se trouve la volonté d’être juste.

Va en paix. Sois en paix au milieu de tes souffrances. Voici que commence le temps de préparation à la fête de Pâques et tu portes la croix pour moi. Je te bénis, Maria de la Croix de Jésus. »

105.1

The sun is falling in a bright red sunset, that like a fire about to go out, is becoming deeper and deeper until it becomes ruby-violet: a beautiful rare hue, that fading slowly, colours all the western sky, until it shades into the dark cobalt-blue sky, where the east is steadily advancing with its stars and its crescent moon, now beginning her second phase. Farmers are hastening back to their homes, where spirals of smoke from the low little houses in Nazareth reveal that fires have already been lit.

Jesus is about to go back to town, and contrary to the opinion of the others, He does not want anyone to go and inform His Mother. «Nothing will happen. Why upset Her beforehand?» He says.

He is now in the streets. Some people greet Him, some whisper behind His back, some rudely turn their backs and slam their doors when the group of the apostles passes by.

Peter’s miming is really wonderful. But also the others are somewhat worried. Alphaeus’ sons look like two convicts. They are walking beside Jesus, their heads lowered, but they watch everything and now and again they look at each other dismayed and concerned for Jesus. The Master, as if nothing were the matter, exchanges the greetings with His usual kindness, bends down to caress the children, who in their simplicity do not side with anybody, and are always the friends of their Jesus, Who is always so affectionate towards them.

One of them, a fine chubby child, four years old at the most, leaves his mother’s skirt, runs towards Him and stretches out his little arms saying: «Take me!» And as Jesus satisfies him and picks him up, the child kisses Him with his lips soiled by the fig he is eating and then he carries his love to the point of offering a little morsel of the fig to Jesus saying: «Take it! It’s nice!» Jesus accepts the offering and smiles at being fed by the budding little man.

105.2

Isaac, laden with pitchers, is coming from the fountain. He sees Jesus, lays down the pitchers and shouts: «Oh! My Lord!» running towards Him. «Your Mother has just gone back home. She was at Her sister-in-law’s. But… Have You received the letter?» he asks.

«That is why I am here. Do not say anything to Mother for the time being. I am going to Alphaeus’ house first.»

Isaac, wise as he is, replies only: «I will obey You», he takes his pitchers and goes towards the house.

«We are going now. You, My friends, will wait for us here. I will not be long.»

«Most certainly not! We shall not enter the mourning house, but we will stay outside over there. Is that right?» says Peter.

«Peter is right. We will remain in the street. But near You.»

Jesus bows to their wish. But He smiles and says: «They will do Me no harm. Believe Me. They are not bad. They are only humanly passionate. Let us go.»

I see them in the street of the house and then at the entrance to the kitchen garden. Jesus goes in first, followed by Judas and James.

105.3

Jesus is now on the kitchen threshold. Inside, near the fireplace, there is Mary of Alphaeus, who is cooking and weeping. In a corner, there are Simon and Joseph, with other men, sitting in a small group. Amongst the men there is Alphaeus of Sarah. They are sitting there, as silent as statues. It is probably their custom. I do not know.

«Peace to this house and peace to the soul which departed from it.»

The widow utters a cry and makes an instinctive gesture of pushing Jesus back and placing herself between Him and the others. Simon and Joseph stand up, gloomy and disconcerted. But Jesus pretends that He has not noticed their hostile attitude. He goes close to the two men (Simon looks as if he is already fifty years old or more) and stretches out His hands in a gesture of friendly invitation. The two brothers are more disconcerted than ever. But they dare not make any rude gesture. Alphaeus of Sarah is in a state of extreme agitation and is clearly suffering. The other men are expressionless awaiting the outcome.

«Simon, since you are now the head of the family, why do you not receive Me? I have come to mourn with you. How much I would have liked to be with you in the hour of sorrow! But I was far away, through no fault of Mine. You are a just man, Simon. And you must admit it.»

The man is still aloof.

«And you, Joseph, whose name is so dear to Me, why do you not accept My kiss? Will you not allow Me to mourn with you? Death unites true affections. And we love one another. Why should there now be disunion?»

«Because of You our father died a vexed man» says Joseph harshly. And Simon: «You should have stayed here. You knew that he was dying. Why did You not stay? He wanted You…»

«I could not have done more than what I had already done. And you know that…»

Simon, who is more fair, says: «It is true. I know that You came and he sent You away. But he was ill and depressed.»

«I know and I said to your mother and your brothers: “I bear him no grudge, because I understand his heart”. But God is above everybody. And God wanted this sorrow for everybody. For Me, because, believe Me, I suffered as if a piece of My flesh had been torn away from Me; for your father, who in his suffering understood a great truth, which had been obscure to him throughout his life; for you, as this pain gives you the opportunity of making a sacrifice which is more salutary than a sacrificed steer; and for James and Judas, who are now as mature as you, dear Simon, because this pain is their greatest burden and it oppresses them like a millstone, it has made them adults and of a perfect age in the eyes of God.»

«What truth did my father see? Only one: that his own blood, at the last hour, was hostile to him» replies Joseph harshly.

«No. He understood that the spirit is above blood. He understood the pain of Abraham and because of that he had Abraham to assist him» replies Jesus.

«I wish it were so! But who can assure us?»

«I can, Simon. And more than I, your father’s death can. Did he not ask for Me? You said so.»

«I did. It is true. He wanted Jesus. And he used to say: “At least my soul would not die! He can do it! I sent Him away and He will not come anymore. Oh! To die without Jesus! What a horrid man you are! Why did I reject Him?” Yes, that is what he said. He would also say: “And He asked me many times: ‘Must I go?’ and I sent Him away… Now He will not come anymore”. He wanted You. Your Mother sent for You, but they could not find You at Capernaum and he cried so much. And with his last ounce of strength he took Your Mother’s hand and wanted Her beside him. He could hardly speak. But he said: “The Mother is a little bit of the Son. I am keeping Her to have some of Him, because I am afraid of death”. Poor father!»

105.4

There is an eastern scene with cries and gestures of sorrow, in which they all take part, also James and Judas who have dared to go in. Jesus is the most quiet, He weeps only.

«Are You shedding tears? You loved him, then?» asks Simon.

«Oh! Simon! Why do you ask Me? If I could have avoided it, do you think that I would have let him suffer? I am with the Father, but not above the Father.»

«You cure dying people, but You did not cure him» remarks Joseph bitterly.

«He did not believe in Me.»

«That is true, Joseph» points out his brother Simon.

«He did not believe and did not renounce his ill-feeling. There is nothing I can do when there is lack of faith and hatred. I therefore say to you: do not hate your brothers. Here they are. Their torture is not to be aggravated by your ill-feeling. Your mother is torn to shreds more by this living hatred, than by death that ends in itself, and in the case of your father, it ended in peace, because his desire to have Me gained him God’s forgiveness. I am not speaking of Myself, neither am I asking anything for Myself. I am in the world, but I am not of the world. What is alive in Me, compensates Me for what the world denies Me. I suffer with My humanity, but I raise My spirit above the earth and I rejoice in celestial matters. But they!… Do not violate the law of love and blood. Love one another. In James and Judas there is no offence against their blood. But even if there were, you must forgive. Look at things in the right way and you will see that they are the most offended ones, as you do not understand the necessities of their souls enraptured by God. And yet they have no grudge, but only a desire for love. Is that right, My cousins?»

Judas and James, who are clasped in their mother’s arms, nod while weeping.

«Simon, you are the oldest. Set the example…»

«I… as far as I am concerned… But the world… but You…»

«Oh! the world! It forgets and changes at each daybreak… And I! Come: give Me your brotherly kiss. I love you. You know I do. Divest yourself of those scales that make you hard and are not yours, but have been imposed by strangers not as just as you are. Always judge with your upright heart.»

Simon, still somewhat reluctant, stretches out his arms. Jesus kisses him and then leads him towards his brothers. They kiss one another weeping and moaning.

«It is your turn now, Joseph.»

«No. Do not insist. I remember my father’s suffering.»

«In actual fact you are perpetuating it by your grudging attitude.»

«It does not matter. I am faithful.»

105.5

Jesus does not insist. He addresses Simon: «It is late in the evening. But if you do not mind… Our hearts are burning with the desire to revere his remains. Where is Alphaeus? Where did you bury him?»

«Behind the house. Where the olive-grove ends against the crag. A respectable sepulchre.»

«Please, take Me there. Mary, take heart. Your husband is jubilant because he sees your children in your bosom. Stay here. I am going with Simon. Be in peace! Joseph: I am saying to you what I said to your father: “I bear you no grudge. I love you. When you want Me, call Me. I will come and mourn with you”. Goodbye.» And Jesus goes out with Simon…

The apostles look at them inquisitively. But they see that they are in perfect harmony and they are happy.

«Will you come, too» says Jesus. «They are My disciples, Simon. They wish to revere your father, too. Let us go.»

They walk through the olive-grove and it all ends.

105.6

Jesus says:

«Insert here the third and fourth visions given on 13th February 1944.

As you see, Simon, less obstinate, yielded to justice, if not completely, at least partially, with holy promptness. And after the meeting for Alphaeus’ death, he did not become My disciple, never mind an apostle, as in your ignorance you called him about a year ago, but at least he was a non-hostile spectator. He was also the guardian of his mother and of Mine, when they were to be escorted and defended from people’s lampooning. But he was not so strong as to impose himself on those who called Me “insane”; and was still so much a man as to be a little ashamed of Me and to worry about dangers to the whole family, because of My apostolate against sects. But he is already on the right way. On which way, after the Sacrifice, he proceeded more and more steady until he professed his faith in Me with his blood. Grace at times operates instantaneously, at times slowly. But it always operates where there is a will to be just.

Go in peace. Be in peace in your sorrows. The preliminary period before Easter is beginning and you are to carry the Cross for Me. I bless you, Mary of Jesus’ Cross.»


Notes

  1. si je suis… pas au-dessus du Père, qui a créé l’homme libre de vouloir son propre bien. Et Jésus qui n’est pas au-dessus du Père, a respecté la libre volonté d’Alphée.