The Writings of Maria Valtorta

12. Joseph choisi comme époux de la Vierge.

12. Joseph is chosen husband of the Virgin.

12.1

Je vois une salle somptueuse, avec un beau carrelage, des tentures, des tapis et des meubles en marqueterie. Elle doit encore faire partie du Temple, parce qu’il s’y trouve des prêtres, parmi lesquels Zacharie, ainsi que beaucoup d’hommes de tout âge, de vingt à cinquante ans à peu près.

Ils parlent entre eux, doucement, mais la conversation est animée. Ils paraissent inquiets pour une raison que j’ignore. Ils sont en habits de fête, neufs ou récemment nettoyés, comme pour une fête. Beaucoup ont retiré le tissu qui leur sert de couvre-chef, d’autres le portent encore, surtout les plus âgés, alors que les jeunes montrent leur tête nue aux cheveux blond foncé, bruns ou très noirs, un seul avec de ces cheveux roux cuivré. La plupart portent des cheveux courts, mais, chez certains, tombant jusqu’aux épaules. Ils ne doivent pas tous se connaître, car ils s’observent avec curiosité. Mais ils semblent parents ou alliés parce qu’on se rend compte qu’une même pensée les préoccupe.

12.2

Dans un coin, je vois Joseph. Il discute avec un robuste vieillard. Joseph a la trentaine. C’est un bel homme aux cheveux courts et plutôt épais, châtain foncé comme sa barbe et ses moustaches, qui couvrent un beau menton et remontent vers des joues brun-rouge, pas olivâtres comme chez les autres hommes bruns. Il a les yeux sombres, bons et profonds, très sérieux, je dirais presque un peu tristes. Mais quand il sourit, comme en ce moment, ils expriment la joie et la jeunesse. Il est entièrement vêtu de marron clair, une tenue simple mais très correcte.

12.3

Un groupe de jeunes lévites entre. Ils se rangent entre la porte et une table, longue mais étroite, placée près du mur au centre duquel se trouve la porte, qui reste grande ouverte. Seule une tenture qui pend jusqu’à vingt centimètres du sol dissimule l’entrée.

La curiosité du public s’aiguise, et plus encore lorsqu’une main écarte le rideau pour donner passage à un lévite tenant dans les bras un fagot de branches sèches sur lequel repose délicatement un rameau en fleur. Il porte de légers flocons de pétales blancs à peine teintés d’une nuance de rose qui rayonne toujours plus finement du centre jusqu’au pourtour des pétales. Le lévite pose ce fagot de branches sur la table avec délicatesse, pour ne pas en abîmer le rameau miraculeusement fleuri au milieu de tant de branches sèches.

Un frémissement parcourt la pièce. Les cous se tendent, les regards se font plus perçants pour mieux voir. Zacharie lui-même, ainsi que les prêtres puisqu’ils sont plus proches de la table, essaie d’apercevoir quelque chose, mais il ne voit rien.

C’est tout juste si Joseph, dans son coin, jette un coup d’œil au fagot de branches, et quand son interlocuteur lui dit quelque chose, il fait un signe de dénégation qui veut dire : « Impos­sible ! », et il sourit.

12.4

Une trompette retentit derrière la tenture. Tous se taisent et se rangent en bon ordre, la tête tournée vers la sortie. On a repoussé les anneaux de la tenture, si bien que la porte est maintenant grande ouverte. Entouré d’autres anciens, le grand-prêtre entre. Tous s’inclinent profondément. Il se dirige vers la table puis prend la parole, en restant debout.

« Hommes de la race de David qui êtes venus ici à mon appel, écoutez-moi. Le Seigneur a parlé, louange à lui ! Un rayon de sa gloire est descendu comme un soleil de printemps, il a donné vie à un rameau sec et celui-ci a fleuri miraculeusement alors qu’aucun rameau de la terre n’est en fleur à cette époque, en ce dernier jour de l’Encénie, et alors que la neige tombée sur les hauteurs de Juda n’a pas encore disparu. C’est l’unique blancheur qu’il y ait entre Sion et Béthanie. Dieu a parlé en se faisant le père et le tuteur de la vierge de la race de David, qui n’a que lui pour la protéger. Cette sainte enfant fait la gloire du Temple et de sa lignée ; elle a mérité que la parole de Dieu lui fasse connaître le nom de l’époux qui plaît à l’Eternel. Il doit être vraiment juste, celui que le Seigneur a choisi pour être le protecteur de la vierge qui lui est si chère ! C’est pourquoi notre douleur de la perdre s’apaise et nous n’avons plus de souci sur sa destinée d’épouse. C’est à l’homme que Dieu nous désigne que nous confions en toute sécurité la vierge sur qui reposent la bénédiction de Dieu et la nôtre. Le nom de cet époux est Joseph, fils de Jacob, de Bethléem, de la tribu de David, charpentier à Nazareth, en Galilée. Avance, Joseph. C’est le grand-prêtre qui te l’ordonne. »

Beaucoup de remue-ménage : des têtes se tournent, des yeux et des mains se font des signes, certains montrent leur déception, d’autre leur soulagement. Il en est, surtout parmi les plus âgés, qui doivent se réjouir que le sort ne soit pas tombé sur eux.

Joseph s’avance, tout rouge et gêné. Il se tient maintenant devant la table, en face du grand-prêtre qu’il a salué avec respect.

« Venez tous et regardez le nom gravé sur le rameau. Que chacun prenne sa propre branche, pour s’assurer qu’il n’y a pas fraude. »

Les hommes obéissent. Ils regardent le rameau tenu délicatement par le grand-prêtre, et chacun prend le sien ; certains le brisent, d’autres le gardent. Tous dévisagent Joseph. Certains le regardent en silence, d’autres le félicitent. Le vieillard avec qui il discutait auparavant s’adresse à lui :

« Je te l’avais bien dit, Joseph. C’est celui qui se sent le moins assuré qui gagne la partie ! » A présent, tous ont défilé.

12.5

Le grand-prêtre remet le rameau en fleurs à Joseph, puis lui pose la main sur l’épaule en disant :

« Tu le sais, l’épouse que Dieu te donne n’est pas riche. Mais elle possède toutes les vertus. Sois-en digne, toujours. Il n’est pas en Israël de fleur plus belle et plus pure qu’elle. Maintenant, que tous sortent. Toi, reste, Joseph. Et toi, Zacharie, son parent, va chercher l’épouse. »

Tous sortent donc, excepté le grand-prêtre et Joseph. On fait retomber la tenture sur la porte.

Joseph, tout humble, se tient à côté du prêtre majestueux. Après un silence, celui-ci dit :

« Marie doit te révéler un vœu qu’elle a fait. Viens en aide à sa timidité. Fais preuve de bonté envers elle, elle est si bonne !

– Je mettrai à son service toutes mes forces d’homme et, pour elle, aucun sacrifice ne me pèsera. »

Marie entre en compagnie de Zacharie et d’Anne, fille de Phanuel.

« Approche, Marie, dit le grand-prêtre. Voici l’époux que Dieu te destine. C’est Joseph de Nazareth. Tu retourneras donc dans ta cité. Maintenant, je vous laisse. Que Dieu vous donne sa bénédiction ! Que le Seigneur vous garde et vous bénisse, qu’il vous montre sa face et ait toujours pitié de vous. Qu’il tourne vers vous sa face et vous donne la paix ! »

Zacharie sort pour accompagner le grand-prêtre. Anne félicite l’époux, puis sort, elle aussi.

12.6

Les deux fiancés se font face. Marie, toute rouge, a la tête inclinée. Joseph, un peu rouge lui aussi, l’observe et cherche les mots à dire pour commencer.

Il les trouve finalement et un sourire l’éclaire.

« Je te salue, Marie. Je t’ai vue toute petite, alors que tu avais quelques jours seulement… J’étais un ami de ton père et j’ai un neveu, un petit-fils de mon frère Alphée, qui aimait beaucoup ta mère. C’était pour elle un petit ami, parce qu’il n’a que dix-huit ans aujourd’hui et, quand tu n’étais pas encore née, c’était un tout petit bonhomme qui réjouissait la tristesse de ta mère. Elle l’aimait beaucoup. Tu ne nous connais pas, parce que tu es venue ici toute petite. Mais à Nazareth tout le monde t’aime bien, pense à toi, et parle de la petite Marie, la fille de Joachim, dont la naissance fut un miracle du Seigneur qui fit refleurir la femme stérile… Je me rappelle ce soir où tu es née… Nous nous en souvenons tous à cause du prodige d’une forte pluie qui sauva les récoltes, et d’un orage violent dans lequel la foudre ne brisa pas même un brin de bruyère sauvage et se termina par un arc-en-ciel, le plus grand et le plus beau qu’on ait jamais vu. Et puis… qui ne se rappelle pas la joie de Joachim ? Il te berçait en te montrant à ses voisins… Il t’admirait comme si tu étais une fleur tombée du ciel et voulait que tout le monde t’admire. Ton heureux et vieux père mourut en parlant de sa Marie, si belle et bonne, dont les paroles étaient si pleines de grâce et de sagesse… Il avait bien raison de t’admirer et de dire que nulle autre n’est plus belle que toi ! Et ta mère ? Elle remplissait de son chant l’endroit où se trouvait ta maison. On aurait dit une alouette au printemps quand elle te portait et plus tard, quand elle te donnait le sein. C’est moi qui ai fait ton berceau, un petit berceau orné de roses sculptées, comme le voulait ta mère. Peut-être est-il encore dans votre maison fermée… Moi, j’ai déjà un certain âge, Marie. Lorsque tu es née, je faisais mon apprentissage. Je travaillais déjà… Qui aurait dit que j’allais t’avoir pour épouse ! Peut-être la mort de tes parents aurait-elle été plus heureuse, puisque nous étions amis. J’ai enseveli ton père en le pleurant d’un cœur sincère, car il avait été pour moi un bon maître dans la vie. »

Lentement, très lentement, Marie lève la tête. Elle est de plus en plus rassurée en entendant les mots de Joseph. Quand il lui parle du berceau, elle esquisse un sourire et quand Joseph lui parle de son père, elle lui tend la main et dit : « Merci, Joseph », un merci timide et plein de douceur.

Joseph prend la petite main de jasmin entre ses mains courtes et fortes de charpentier et la caresse avec une affection qui veut la rassurer. Peut-être attend-il qu’elle en dise davantage, mais Marie se tait à nouveau. Il reprend alors :

« La maison, tu le sais, est intacte, excepté la partie qui a été abattue par ordre du consul pour transformer le sentier en une voie pour les fourgons de Rome. Mais les champs sont un peu négligés, du moins ce qui t’en reste car, tu sais… la maladie de ton père a coûté une grande partie de tes biens. Voici plus de trois printemps que les arbres et les vignes n’ont pas vu le sécateur du jardinier, et la terre est devenue inculte et dure. Mais les arbres que tu as connus dans ton enfance sont toujours là et, si tu me le permets, je vais tout de suite m’en occuper.

– Merci, Joseph. Mais tu as déjà ton travail…

– Je travaillerai à ton jardin aux premières et aux dernières heures du jour. A cette époque, les jours s’allongent. Je veux que tout soit en ordre au printemps, pour te faire plaisir. Regarde, voici un rameau de l’amandier qui jouxte la maison. Si j’ai voulu le cueillir… – on peut entrer de tout côté par la haie éventrée, mais je vais la consolider et la renforcer –, si donc j’ai voulu le cueillir, c’est que je pensais qu’au cas où je serais choisi – mais je ne l’espérais pas, parce que je suis nazir[1] et j’ai obéi à la convocation parce qu’elle provenait du prêtre, non par désir de mariage – je pensais, disais-je, que tu serais heureuse d’avoir une fleur de ton jardin. La voilà, Marie, c’est pour toi. Avec elle, je te donne mon cœur qui jusqu’ici n’a fleuri que pour le Seigneur, et maintenant fleurit pour toi, mon épouse. »

12.7

Marie prend le rameau d’amandier. Elle est émue et regarde Joseph d’un air toujours plus rassuré et radieux. Elle se sent sûre de lui quand il lui dit : « Je suis nazir », son visage devient tout lumineux, et elle prend courage.

« Moi aussi, Joseph, j’appartiens totalement à Dieu. Je ne sais pas si le grand-prêtre te l’a dit…

– Il m’a seulement appris que tu es bonne et pure, et que tu dois me révéler un vœu que tu as fait, et il m’a recommandé d’être bon avec toi. Parle, Marie. Ton Joseph veut satisfaire tous tes désirs pour te rendre heureuse. Je ne t’aime pas charnellement. Je t’aime spirituellement, comme une sainte enfant que Dieu me donne ! Vois en moi un père et un frère, pas seulement un époux. Confie-toi à moi comme à un père, aie confiance en moi comme en un frère.

– Dès mon plus jeune âge, je me suis consacrée au Seigneur. Je sais que cela ne se fait pas en Israël. Mais j’entendais une Voix me demander ma virginité en sacrifice d’amour pour l’avènement du Messie. Cela fait si longtemps qu’Israël l’attend ! Ce n’est pas trop de renoncer pour cela à la joie d’être mère ! »

Joseph l’observe fixement comme s’il voulait lire au fond de son cœur puis, prenant ses deux mains qui tiennent encore le rameau en fleurs, il répond :

« Moi aussi, j’unirai mon sacrifice au tien, et par notre chas­teté nous témoignerons un tel amour à l’Eternel qu’il donnera plus tôt le Sauveur à la terre, nous permettant ainsi de voir sa lumière resplendir dans le monde. Viens, Marie. Allons à sa Maison et jurons de nous aimer à la manière des anges.

12.8

Puis je retournerai à Nazareth tout préparer pour toi, dans ta maison si tu le désires, ou ailleurs si tu préfères.

– Chez moi… il y avait une grotte, tout au fond… elle y est toujours ?

– Elle y est, mais elle ne t’appartient plus… Je t’en ferai une autre où tu pourras trouver calme et fraîcheur aux heures les plus chaudes de la journée. Et puis, dis-moi, qui veux-tu pour te tenir compagnie ?

– Personne. Je n’ai pas peur. La mère d’Alphée, qui vient toujours me rendre visite, me tiendra un peu compagnie dans la journée et je préfère rester seule la nuit. Il ne peut rien m’arriver de mal.

– Et puis, je suis là, moi, désormais… Quand dois-je venir te chercher ?

– Quand tu veux, Joseph.

– Alors je viendrai dès que la maison sera prête. Je ne toucherai à rien. Je veux que tu la trouves telle que ta mère l’a laissée. Mais je désire qu’elle soit pleine de soleil et bien propre, pour que tu ne t’y sentes pas accueillie tristement. Viens, Marie. Allons dire au Très-Haut que nous le bénissons. »

Je ne vois rien de plus. Mais je garde au fond du cœur le sentiment de sécurité qu’éprouve Marie.

12.1

I see a rich hall with a beautiful floor, curtains, carpets and inlaid furniture. It must be still part of the Temple: there are priests in it, including Zacharias, and many men of every age, from twenty to fifty approximately.

They are all talking in low but animated voices. They seem to be anxious about something I do not know. They are dressed in their best clothes, which seem to be new or just recently washed and they are obviously dressed for some special feast. Many have removed the piece of cloth covering their heads, others still wear it, particularly the elder ones, whereas the young people show their bare heads, some dark blond, some brown, some black, only one auburn. Their hair is mostly short, but some wear it long down to their shoulders. They do not all know one another, because they observe one another inquisitively. But they seem to be akin somehow, because it is clear that they are all concerned with the same matter.

12.2

In a corner I can see Joseph. He is talking to a hale and hearty elderly man. Joseph is about thirty years old. He is a handsome man with short and rather curly hair, dark brown like his beard and his moustache, which cover a well shaped chin and rise towards his rosy-brown cheeks, which are not olive-coloured as is normal in most people with a brown complexion. His eyes are dark, kindly and deep, very serious and perhaps somewhat sad. But when he smiles, as he does now, they become gay and young looking. He is dressed in light brown, very simple but very tidy.

12.3

A group of young Levites comes in and they take up position between the door and a long narrow table, which is against the same wall as the door, which is left wide open. A single curtain hanging down to about twenty centimetres from the floor is drawn to cover the empty space.

The curiosity of the group increases. It grows more so when a hand pulls the curtain to one side to admit a Levite, who is carrying in his arms a bundle of dry branches on which one in blossom is gently laid: it looks like a light foam of white petals, with a vague pinkish hue that spreads softer and softer from the centre to the top of the light petals. The Levite lays the bundle of branches on the table very gently to avoid detracting from the miracle of the branch full of flowers among so many dry ones.

Whispering spreads in the hall. They all stretch their necks and sharpen their eyes to see. Zacharias, who is near the table with the other priests, also endeavours to see. But he can see nothing.

Joseph, in his corner, gives a quick glance to the bundle of branches and when the man he was speaking to says something to him, he shakes his head in denial as if to say: «Impossible» and smiles.

12.4

A trumpet is heard beyond the curtain. They all become quiet and turn in an orderly way towards the door, which is now completely clear as the curtain has been pulled to one side. The High Priest enters surrounded by elders. They all make a deep bow. The Pontiff goes to the table and begins to speak, standing up.

«Men of the race of David, gathered here at my request, please listen. The Lord has spoken, glory be to Him! From His Glory a ray has descended and, like the sun in springtime, it has given life to a dry branch which has blossomed miraculously, whereas no other branch on earth is in bloom today, the last day of the Feast of Dedication, and the snow that fell on the mountains in Judah has not yet melted and everything is white between Zion and Bethany. God has spoken and has made Himself the father and the guardian of the Virgin of David Who has Him alone as Her protection. A holy girl, the glory of the Temple, She deserved the word of God to learn the name of a husband agreeable to the Eternal One. And he must be very just to be chosen by the Lord as the protector of the Virgin so dear to Him! For this reason our sorrow in losing Her is alleviated and all worries about Her destiny as a wife cease. And to the man appointed by God we entrust with full confidence the Virgin blessed by God and by ourselves. The name of the husband is Joseph of Jacob of Bethlehem, of the tribe of David, a carpenter in Nazareth in Galilee. Joseph: come forward. It is an order of the High Priest…»

There is a lot of whispering. Heads move around, eyes cast inquisitive glances, hands make signs: there are expressions of disappointment and relief. Someone, particularly amongst the older people, must be happy that it was not his fate.

Joseph, blushing and embarrassed moves forward. He is now near the table, in front of the Pontiff, whom he has greeted reverently.

«Everyone must come here to see the name engraved on the branch. And everyone must take his own branch to make sure that there is no deception.»

The men obey. They look at the branch gently held by the High Priest and then each takes his own: some break it, some keep it. They all look at Joseph. Some look and are silent, others look and congratulate him. The elderly man to whom Joseph was speaking before, exclaims: «I told you, Joseph! Who feels less certain, is the one who wins the game!» They have all now passed before the Pontiff.

12.5

The High Priest gives Joseph his branch in bloom, he lays his hand on his shoulder and says to him: «The spouse the Lord has presented you with, is not rich, as you know. But all virtues are in Her. Be more and more worthy of Her. There is no flower in Israel as beautiful and pure as She is. Please, all go out now. You, Joseph, stay here. And you, Zacharias, since you are Her relative, please bring in the bride.»

They all go out, except the High Priest and Joseph. The curtain is drawn once again over the door.

Joseph is standing in a very humble attitude, near the Priest. There is silence, then the Priest says to Joseph: «Mary wishes to inform you of a vow She made. Please help Her shyness. Be good to Her, Who is so good.»

«I will put my strength and my manly authority at Her service and no sacrifice on Her behalf will be heavy for me. Be sure of that.»

Mary enters with Zacharias and Anna of Phanuel.

«Come, Mary» says the Pontiff. «Here is the spouse that God has destined to You. He is Joseph of Nazareth. You will therefore go back to Your own town. I will leave You now. May God give You His blessing. May the Lord protect You and bless You, may He show His face to You and have mercy on You. May He turn His face to You and give You peace.»

Zacharias goes out escorting the Pontiff. Anna congratulates Joseph and then she goes out too.

12.6

The betrothed are now facing each other. Mary, full of blushes, is standing with Her head bowed. Joseph, who is also red in the face, looks at Her and tries to find the first words to be said. He eventually finds them and a bright smile lights up his eyes. He says: «I welcome you, Mary. I saw You when You were a little baby, only a few days old… I was a friend of Your father’s and I have a nephew, the son of my brother Alphaeus, who was a great friend of Your mother. He was her little friend, because he is only eighteen years old, and when You were not yet born, he was only a little boy and he cheered up Your sad mother who loved him so much. You do not know us because You were only a little girl when You came here. But everyone in Nazareth loves You and they all think and speak of Joachim’s little Mary, Whose birth was a miracle of the Lord, Who made the barren old lady blossom wonderfully… And I remember the evening You were born… We all remember it because of the prodigy of a heavy rain that saved the country and of a violent storm during which the thunderbolts did not damage even a stem of heather and it ended with such a large and beautiful rainbow that the like has never been seen again. And then… who does not remember Joachim’s happiness? He dandled You showing You to his neighbours… As if You were a flower that had descended from Heaven, he admired You and wanted everyone to admire You, a happy old father who died talking about his Mary, Who was so beautiful and good and Whose words were so full of wisdom and grace… He was quite right in admiring You and in saying that there is no other woman lovelier than You are! And Your mother? She filled Your house and the neighbourhood with her songs and she sang like a skylark in springtime when she was carrying You, and afterwards when she held You in her arms. I made a cradle for You. A tiny little cradle, with roses carved all over it, because Your mother wanted it like that. Perhaps it is still in the house… I am old, Mary. When You were born I was beginning to work. I was already working… I would never have believed that I was going to have You as a spouse! Perhaps Your parents would have died a happier death if they had known, because they were my friends. I buried Your father, mourning over his death with a sincere heart, because he was a good teacher to me.»

Mary raises Her face, little by little, taking heart, as She hears Joseph speak to Her in this way, and when he mentions the cradle She smiles gently and when Joseph speaks of Her father, She holds out Her hand to him and says: «Thank you, Joseph.» A very timid and gentle «thank you.»

Joseph holds Her little jasmine hand in his short and strong hands of a carpenter and he caresses it with an affection that expresses more and more confidence. Perhaps he is waiting for more words. But Mary is silent once again. He then goes on: «As You know, Your house is still intact, with the exception of the part that was demolished by order of the consul, to build a road for the waggons of the Romans. But the fields, what is left of them — You know that because of Your father’s illness much of the property had to be disposed of — have been rather neglected. For over three years the trees and the vines have never been pruned and the land is untilled and hard. But the trees that saw You when You were a little girl are still there, and if You agree, I will at once take care of them.»

«Thank you, Joseph. But you have your work…»

«I will work in Your orchard in the morning and in the evening. The days are getting longer and longer. By springtime I want everything to be in order for Your happiness. Look: this is a branch of the almond tree near the house. I wanted to pick it

— the hedge is so ruined that one can enter anywhere, but I will remake it solid and strong — I wanted to pick it, because I thought that if I should be the chosen one, You would have been pleased to have a flower from Your garden. But I was not expecting to be the chosen one as I am a Nazirite[1] and I have obeyed because it is an order of the Priest, not because I wish to get married. Here is the branch, Mary. With it I offer You my heart, that, like it, has bloomed up till now only for the Lord and is now blooming for You, my spouse.»

12.7

Mary takes the branch. She is moved and looks at Joseph with a face that has become more and more confident and bright. She feels certain of him. When he says to Her «I am a Nazirite», Her face becomes bright and She takes courage: «Also I am all of the Lord, Joseph. I do not know whether the High Priest told you…»

«He only told me that You are good and pure, that You wish to inform me of a vow, and that I must be good to you. Speak, Mary. Your Joseph wants You to be happy in all Your desires. I do not love You with my body. I love You with my soul, holy girl given to me by God! Please see in me a father and a brother, in addition to a husband. And open Your heart to me as to a father and rely on me as on a brother…»

«Since My childhood I have consecrated Myself to the Lord. I know this is not the custom in Israel. But I heard a voice requesting My virginity as a sacrifice of love for the coming of the Messiah. Israel has been waiting for Him for such a long time!… It is not too much to forgo the joy of being a mother for that!»

Joseph gazes at Her as if he wanted to read Her heart, then he takes Her tiny hands which are still holding the branch in blossom and he says: «I will join my sacrifice to Yours and we shall love the Eternal Father so much with our chastity that He will send His Saviour to the world earlier, and will allow us to see His Light shining in the world. Come, Mary. Let us go before His House and take an oath that we shall love each other as the angels do.

12.8

Then I will go to Nazareth to prepare everything for You, in Your house, if You wish to go there, or elsewhere if You wish so.»

«In My house… There was a grotto down at the bottom… Is it still there?»

«It is, but it is no longer Yours… But I will build another one for You where it will be cool and quiet during the hottest hours of the day. I will make it as similar as possible to the older one. And tell me: whom do You want with You?»

«Nobody. I am not afraid. Alphaeus’ mother, who has always come to see Me, will keep Me company during the day. At night I prefer to be alone. No harm can befall Me.»

«And now I am there, too. When shall I come and get You?»

«Whenever you wish, Joseph.»

«Then I will come as soon as the house is ready. I will not touch anything. I want You to find it as Your mother left it. But I want it to be bright and clean, to welcome You without any sadness. Come, Mary. Let us go and tell the Most High that we bless Him.»

I do not see anything else. But I feel in my heart the sense of confidence that Mary feels.


Notes

  1. Le nazir était consacré à Dieu par le vœu du naziréat. Il s’engageait pour le temps de son vœu à ne pas se couper les cheveux, à s’abstenir de boissons fermentées, à ne pas toucher un cadavre, etc. Voir Nb 6, 1-21. En plus de Joseph, l’époux de Marie, nous rencontrerons quelques autres nazirs : en 156.4, en 323.7, en 363.3 (à propos de l’apôtre Thomas). Le naziréat de Samson sera rappelé en 94.8 et en 467.9.

Notes

  1. Nazirite: consecrated to the Lord. Numbers 6:1-21.