The Writings of Maria Valtorta

123. Les discours de la Belle Eau :

123. The preaching at the Clear Water.

123.1

Jésus me dit :

« Prends patience, mon âme, pour la double fatigue que je te demande. C’est le temps de la souffrance. Tu sais comme j’étais las les derniers jours ? Tu le vois. Pour marcher, je m’appuie sur Jean, sur Pierre, sur Simon, même sur Judas… Oui. Et moi, de qui le miracle émanait par simple effleurement de mes habits, je ne pouvais changer ce cœur ! Laisse-moi m’appuyer sur toi, petit Jean, pour répéter ce que j’ai déjà dit ces derniers jours à ces âmes opiniâtrement fermées sur lesquelles l’annonce de mon supplice glissait sans pénétrer. Permets aussi au Maître de parler de ses heures de prédication dans la triste plaine de la Belle Eau. Je te bénirai deux fois : pour ta fatigue et pour ta pitié. Je compte tes efforts, je recueille tes larmes. A tes efforts pour l’amour de tes frères, on donnera la récompense de ceux qui se consument à faire connaître Dieu aux hommes. Pour les larmes que tu verses sur les souffrances de ma dernière semaine, il te sera donné en récompense le baiser de Jésus. Ecris et sois bénie. »

123.2

Jésus est debout sur un entassement de tables dressées comme une tribune dans l’une des pièces, la dernière. Il parle à très haute voix près de la porte, pour être entendu par ceux qui sont dans la pièce comme par ceux qui se tiennent sous l’appentis et jusque dans la cour inondée par la pluie. Sous leurs sombres manteaux de laine brute sur laquelle l’eau glisse, on dirait des religieux. Les plus faibles se trouvent dans la pièce, les femmes sous l’appentis, les gens robustes, des hommes surtout, dans la cour, exposés à l’eau.

Pierre va et vient, pieds nus, vêtu seulement de son vêtement court et protégé par une toile qu’il s’est mise sur la tête. Il ne perd pas sa bonne humeur, même s’il doit patauger dans l’eau et subir une douche qu’il n’aurait pas voulue. Jean, André et Jacques sont avec lui. Ils transportent avec précaution des malades dans l’autre pièce, guident des aveugles et soutiennent des estropiés.

Jésus attend avec patience que tout le monde soit à sa place et s’afflige seulement que les quatre disciples soient trempés comme une éponge qu’on retire d’un seau d’eau.

« Ce n’est rien, rien ! Nous sommes comme du bois poissé. Ne te tracasse pas. Nous recevons un second baptême, et le baptiseur, c’est Dieu lui-même » répond Pierre à la compassion de Jésus.

Finalement, tout le monde est en place et Pierre pense pouvoir aller mettre un vêtement sec. Et il le fait avec les trois autres. Mais à peine a-t-il rejoint de nouveau le Maître qu’il voit s’avancer vers le coin de l’appentis le manteau gris de la femme voilée. Il ne pense plus qu’à aller vers elle, sans se soucier qu’il lui faudra retraverser la cour en diagonale sous l’averse plus drue et marcher dans les flaques d’eau, frappées par de grosses gouttes, qui giclent jusqu’aux genoux. Il va la trouver, lui prend le coude sans déplacer son manteau et l’entraîne plus haut près du mur de la pièce, à l’abri du déluge, et puis il se plante à côté, raide et immobile comme une sentinelle.

Jésus l’a vu. Il a souri en inclinant la tête pour cacher la luminosité de son sourire.

123.3

Maintenant, il parle.

« Ne dites pas, vous qui êtes venus régulièrement à mes instructions, que je ne parle pas selon l’ordre des commandements, et que j’en saute certains. Vous écoutez, je le vois. Vous écoutez bien. J’applique mon discours aux souffrances et aux plaies que je vois en vous. Je suis le Médecin. Le médecin s’adresse d’abord aux plus malades, à ceux qui sont le plus près de la mort, ensuite il se tourne vers ceux qui sont moins malades. Je fais de même.

Aujourd’hui, je dis : “ Ne commettez pas d’impureté. ”

Ne tournez pas vos regards tout autour en cherchant à lire sur le visage de quelqu’un le mot : “ luxurieux ”. Soyez charitables les uns envers les autres. Aimeriez-vous qu’on le lise sur votre visage ? Non. Alors, ne cherchez pas à lire dans l’œil troublé du voisin, sur son front qui rougit et regarde par terre.

D’ailleurs… dites-moi, vous surtout les hommes. Lequel d’entre vous n’a jamais goûté ce pain de cendre et d’ordure qu’est la satisfaction sexuelle ? N’y a-t-il de luxure que celle qui vous pousse pour une heure entre les bras d’une prostituée ? N’est-ce pas aussi de la luxure, la profanation du mariage avec votre femme, profanation car c’est la légalisation du vice qui recherche la satisfaction réciproque des sens, en en évitant les conséquences ?

Mariage veut dire procréation et l’acte signifie et doit être fécondation. Sans cela, c’est de l’immoralité. On ne doit pas faire de la couche nuptiale un lupanar, et elle devient telle si elle est souillée par la passion et si elle n’est pas consacrée par des maternités. La terre ne repousse pas la semence. Elle l’accueille et en fait une plante. La semence ne quitte pas la glèbe après qu’on l’y a déposée, mais elle suscite aussitôt une racine et s’y agrippe pour croître et former l’épi. La plante naît du mariage entre la terre et la semence. L’homme, c’est la semence, la femme c’est la terre, l’épi c’est l’enfant. Se refuser à faire un épi et perdre sa force dans le vice, c’est une faute. C’est une prostitution, commise sur le lit nuptial, mais en rien différente de l’autre, aggravée même par la désobéissance au commandement qui dit[1] : “ Soyez une seule chair et multipliez-vous. ”

Vous voyez donc, vous les femmes volontairement stériles, épouses légales et honnêtes, non pas aux yeux de Dieu mais aux yeux du monde, que malgré cela vous ressemblez à des prostituées et commettez également l’impureté, même si vous ne fréquentez que votre mari, parce que ce n’est pas la maternité, mais le plaisir que vous recherchez, et cela bien trop souvent. Vous ne réfléchissez pas que le plaisir est un poison que l’on absorbe, de quelque bouche contagieuse qu’il vienne. Il brûle d’un feu qui, poussé par son désir de se rassasier, se pousse hors du foyer et dévore, toujours plus insatiable. Il laisse un âcre goût de cendre sur la langue. Il donne le dégoût, la nausée et le mépris de soi-même et de son compagnon de plaisir car, quand la conscience se réveille – elle se réveille entre deux fièvres –, il ne peut naître que le mépris de soi-même qu’on a avili plus bas qu’une bête.

123.4

“ Ne commettez pas l’impureté ”, est-il dit.

La fornication vient en grande partie des actes charnels de l’homme. Et je ne m’arrête pas non plus à cette union inconcevable, un vrai cauchemar, que le Lévitique condamne[2] en ces termes :

“ Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme ” et “ tu ne donneras ta couche à aucune bête ; tu en deviendrais impur. Une femme ne s’offrira pas à un animal pour s’accoupler à lui. Ce serait une souillure. ” Mais après avoir abordé le devoir des époux à l’égard du mariage qui cesse d’être saint quand, par malice, il devient infécond, j’en viens à parler de la fornication proprement dite entre homme et femme par vice réciproque et par paiement en argent ou en cadeaux.

Le corps humain est un temple magnifique qui renferme un autel. Sur l’autel, c’est Dieu qui devrait se trouver. Mais là où se trouve la corruption, Dieu n’est pas. Le corps de l’impur a donc un autel déconsacré et sans Dieu. Semblable à un homme ivre qui se roule dans la fange et dans les vomissements de son ivresse, l’homme s’avilit dans la bestialité de la fornication et devient pire qu’un ver et que la bête la plus immonde.

Or, dites-moi, si l’un de vous s’est dépravé au point de vendre son corps comme on vend du blé ou un animal, quel bien vous en est-il venu ? Prenez-vous le cœur en main, examinez-le, interrogez-le, écoutez-le, voyez ses blessures, la douleur qui le fait frissonner et puis parlez et répondez-moi : ce fruit était-il si doux pour mériter cette souffrance d’un cœur qui était né pur et que vous avez contraint à vivre dans un corps impur, à battre pour donner vie et chaleur à la luxure, et l’user dans le vice ?

Dites-moi : mais êtes-vous dépravées au point de ne pas sangloter secrètement en entendant une voix d’enfant qui appelle : “ maman ” et en pensant à votre mère, ô femmes de plaisir échappées de la maison, ou chassées pour que la pourriture de ce fruit pourri ne corrompe pas les autres enfants ? En pensant à votre mère qui peut-être est morte de la douleur de devoir se dire : “ J’ai enfanté un être qui fait ma honte ” ?

N’avez-vous pas senti votre cœur se briser en rencontrant un vieillard que ses cheveux blancs rendaient respectable, à la pensée que vous avez jeté le déshonneur sur ceux de votre père comme de la boue prise à pleines mains, et avec le déshonneur le mépris de son village natal ?

Ne sentez-vous pas le regret vous étreindre les entrailles en voyant le bonheur d’une épouse ou l’innocence d’une jeune fille, et de devoir vous dire : “ Moi, j’ai renoncé à tout cela et je ne l’aurai jamais plus ! ” ?

Ne sentez-vous pas la honte qui vous défigure lorsque vous rencontrez le regard d’un homme plein de convoitise ou de mépris ?

Ne ressentez-vous pas votre misère quand vous avez envie du baiser d’un bébé et que vous n’osez plus dire : “ donne-le-moi ” parce que vous avez tué des vies qui devaient naître, rejetées par vous comme un fardeau ennuyeux et une gêne inutile, détachées de l’arbre qui les avait conçues, et jetées au fumier ? or maintenant ces petites vies vous crient : “ assassines ! ”

Surtout, ne tremblez-vous pas à la pensée du Juge qui vous a créées et qui vous attend pour vous demander : “ Qu’as-tu fait de toi-même ? Est-ce pour cela que je t’ai donné la vie ? Nid de vermine et de pourriture, comment oses-tu te tenir en ma présence ? Tu as eu tout de ce qui était pour toi un dieu : le plaisir. Va au lieu de l’éternelle malédiction. ”

123.5

Qui pleure ? Personne ? Vous dites : personne ? Et pourtant mon âme va à la rencontre d’une autre âme en pleurs. Pourquoi y va-t-elle ? Pour jeter l’anathème à une prostituée ? Non. Parce que son âme me fait pitié. Tout en moi est répulsion pour son corps souillé, qui transpire une sueur immonde. Mais son âme !

Père ! Père ! C’est pour cette âme aussi que j’ai pris chair et que j’ai quitté le Ciel pour être son Rédempteur et celui de tant d’âmes, ses sœurs ! Pourquoi ne devrais-je pas recueillir cette brebis errante, l’amener au bercail, la purifier, l’unir au troupeau, lui donner des pâturages et un amour qui soit parfait comme seul le mien peut l’être ? Mon amour est bien différent de ce à quoi elle donnait jusqu’ici le nom d’amour – qui n’était, en fait, que haine –, c’est un amour très compatissant, complet, très doux pour qu’elle ne pleure plus le temps passé autrement que pour dire : “ J’ai perdu trop de jours loin de toi, éternelle Beauté. Qui me rendra le temps perdu ? Comment savourer, dans le peu de temps qu’il me reste à vivre, ce que j’aurais savouré si j’étais toujours restée pure ? ”

Et pourtant ne pleure pas, âme foulée aux pieds par toute la luxure du monde. Ecoute : tu es une loque dégoûtante, mais tu peux redevenir une fleur. Tu es un fumier, mais tu peux redevenir un parterre embaumé. Tu es un animal immonde, mais tu peux redevenir un ange. Un jour tu l’as été. Tu dansais sur les prés en fleurs, rose parmi les roses, fraîche comme elles, exhalant le parfum de ta virginité. Sereine, tu chantais des chansons d’enfant, puis tu courais vers ta mère, vers ton père et tu leur disais : “ Vous êtes mes amours. ” Et l’invisible gardien qu’a toute créature à son côté souriait devant la blancheur azurée de ton âme…

Et puis, pourquoi ? Pourquoi as-tu arraché tes ailes de petite innocente ? Pourquoi as-tu foulé aux pieds un cœur de père et de mère pour courir vers d’autres cœurs dont tu n’étais pas sûre ? Pourquoi as-tu abaissé ta voix pure en lui faisant prononcer des mots mensongers d’un faux amour ? Pourquoi as-tu brisé la tige de la rose, pourquoi t’es-tu violée toi-même ?

Repens-toi, fille de Dieu. Le repentir est renouvellement, purification, élan vers les hauteurs. L’homme ne peut-il pas te pardonner ? Ton père lui-même ne le pourrait-il plus ? Dieu, lui, le peut. Car la bonté de Dieu ne peut se comparer à la bonté humaine et sa miséricorde est infiniment plus grande que la misère de l’homme. Honore-toi toi-même, en rendant, par une vie honnête, ton âme digne d’honneur. Justifie-toi auprès de Dieu, en ne péchant plus contre ton âme. Fais-toi un nom nouveau auprès de Dieu. Voilà ce qui a de la valeur. Tu es le vice. Deviens l’honnêteté. Deviens le sacrifice. Deviens la martyre de ton repentir. Tu as bien su martyriser ton cœur pour faire jouir la chair. Maintenant, sache martyriser ta chair pour donner une paix éternelle à ton cœur.

Va. Allez tous. Chacun avec son fardeau et ses pensées. Réfléchissez. Dieu vous attend tous et ne rejette aucun de ceux qui se repentent. Que le Seigneur vous donne la lumière pour connaître votre âme. Allez. »

Beaucoup se dirigent vers le village. D’autres entrent dans la pièce. Jésus s’approche des malades et les guérit.

123.6

Un groupe d’hommes discutent dans un coin. Partagés entre des opinions différentes, ils gesticulent et s’animent. Certains accusent Jésus, d’autres le défendent, d’autres encore conseillent à tous de faire preuve de plus de maturité dans leur jugement.

Finalement, les plus acharnés, peut-être parce qu’ils sont peu nombreux par rapport aux deux autres groupes, prennent une voie médiane. Ils vont trouver Pierre qui, avec Simon, transporte les brancards désormais inutiles de trois miraculés, et l’assaillent avec autorité à l’intérieur de la pièce devenue une hôtellerie de pèlerins. Ils lui disent :

« Homme de Galilée, écoute. »

Pierre se retourne et les regarde comme des bêtes rares. Il ne parle pas, mais son visage est tout un poème. Simon se contente de jeter un coup d’œil vers les cinq énergumènes puis il sort, les laissant tous en plan.

L’un des cinq reprend :

« Je suis Samuel, le scribe ; celui-ci, c’est l’autre scribe, Sadoq ; et celui-là le juif Eléazar, très connu et influent ; quant à cet autre, c’est l’illustre vieillard, Callascebona ; et ce dernier, pour terminer, Nahum. Tu saisis ? Nahum ! »

Le ton est des plus emphatiques.

Pierre s’incline légèrement à chaque nom, mais au dernier il ne s’incline qu’à demi et dit, avec la plus parfaite indifférence :

« Je ne sais pas… jamais vu. Et puis… je ne comprends rien.

– Rustre de pêcheur ! Sache que c’est l’homme de confiance d’Hanne.

– Je ne connais pas Anne. Ou plutôt je connais beaucoup de femmes qui s’appellent Anne. Il y en a une vraie champignonnière, même à Capharnaüm. Mais je ne sais de quel Anne celui-ci est l’homme de confiance.

– Celui-ci ? C’est à moi que tu dis : “ celui-ci ” ?

– Mais que veux-tu que je te dise ? Ane ou oiseau ? Quand j’allais à l’école, le maître m’a appris à dire “ celui-ci ” en parlant d’un homme et, si je n’ai pas la berlue, tu es un homme. »

L’homme s’agite comme si cette parole l’écorchait vif. L’autre, le premier qui a parlé, explique :

« Mais Hanne est le beau-père de Caïphe…

– Ah !… Compris ! Eh bien ?

– Eh bien, sache que nous sommes indignés !

– De quoi ? Du temps ? Moi aussi. C’est la troisième fois que je change de vêtement et maintenant, je n’ai plus rien de sec.

– Ne fais pas l’imbécile !

– L’imbécile ? C’est la vérité. Si vous n’êtes pas mécontents du temps, de quoi alors ? Des Romains ?

– De ton Maître ! Du faux prophète.

– Attention, cher Samuel, ne m’énerve pas ! Je suis comme le lac. Il suffit d’un instant pour passer du calme plat à la tempête. Fais attention à ce que tu dis… »

Entre-temps, les fils de Zébédée et d’Alphée et avec eux Judas et Simon sont entrés eux aussi. Ils s’approchent de Pierre qui parle toujours plus fort.

« Tu ne toucheras pas les grands personnages de Sion de tes mains de plébéien !

– Oh ! Quels beaux seigneurs ! Et vous, ne touchez pas au Maître, parce que, sinon, vous volerez au moment même au fond du puits vous purifier pour de bon intérieurement et extérieurement.

– Je fais observer aux savants du Temple, ajoute paisiblement Simon, que cette maison est une propriété privée. »

Et Judas renchérit :

« Et le Maître, j’en suis garant, a toujours fait preuve du plus grand respect pour la maison d’autrui – et en premier lieu pour la maison du Seigneur –.

– Tais-toi, ver sournois.

– Sournois en quoi ? Vous m’avez dégoûté et je suis venu là où il ne peut y avoir de dégoût. Dieu veuille que pour être resté avec vous je n’aie pas été complètement corrompu !

123.7

– Bref, que voulez-vous ? demande sèchement Jacques, fils d’Alphée.

– Et toi, qui es-tu ?

– Je suis Jacques, fils d’Alphée, Alphée, fils de Jacob, fils de Mathan, fils d’Eléazar, et si tu veux, je te nomme tous mes ancêtres jusqu’au roi David dont je descends. Je suis aussi le cousin du Messie. Je te prie donc de parler avec moi, qui suis de souche royale et de race juive, s’il déplaît à ta grandeur de parler avec un honnête israélite qui connaît Dieu mieux que Gamaliel et que Caïphe. Allons. Parle.

– Ton Maître et parent se fait suivre par des prostituées. Cette femme voilée est l’une d’elles. Je l’ai vue au moment où elle vendait de l’or. Et je l’ai reconnue. C’est la maîtresse de Shammaï, elle l’a quitté. Cela déshonore ton parent.

– De qui ? De Shammaï le rabbin ? Alors ce doit être une vieille carcasse. Donc pas de danger…, dit Judas en plaisantant.

– Tais-toi, fou ! De Shammaï d’Elchi, le préféré d’Hérode.

– Tiens, tiens ! Cela veut dire qu’elle ne le préfère plus, le préféré. C’est elle qui était sa maîtresse. Pas toi. Alors pourquoi te mets-tu en peine ? réplique Judas sur un ton plein d’ironie.

– Homme, ne penses-tu pas que tu te déshonores en faisant l’espion ? demande Jude. Et ne penses-tu pas que c’est celui qui pèche qui se déshonore, et non pas celui qui cherche à relever le pécheur ? Quel déshonneur en résulte-t-il pour mon Maître et frère si, par son enseignement, il fait parvenir sa voix jusqu’aux oreilles profanées par la bave des luxurieux de Sion ?

– Sa voix ? Ah, ah ! Il a trente ans, ton Maître et cousin et il n’en est que plus hypocrite que les autres ! Et toi, et vous tous, vous dormez comme des sourds, la nuit…

– Reptile impudent, hors d’ici ou je t’étrangle », crie Pierre, à qui font écho Jacques et Jean, pendant que Simon se borne à dire :

« Quelle honte ! Ton hypocrisie est si grande qu’elle ressort et déborde et tu baves comme une limace sur une fleur pure. Sors d’ici et deviens un homme car pour l’instant tu n’es que venin. Je te reconnais, Samuel. Tu as toujours le même cœur. Que Dieu te pardonne, mais va-t’en loin de moi. »

Mais pendant que Judas et Jacques, fils d’Alphée, retiennent le bouillant Pierre, voici qu’intervient Jude. Par sa démarche, il ressemble plus que jamais à son cousin Jésus dont il a la même flamme bleue dans les yeux et la même expression imposante. Il crie comme un tonnerre :

« Celui qui cherche à déshonorer l’innocent se déshonore lui-même. Dieu a créé les yeux et la langue pour accomplir des œuvres saintes. Le calomniateur les profane et les avilit, en leur faisant accomplir des œuvres mauvaises. Je ne me souillerai pas moi-même par un acte mauvais contre tes cheveux blancs. Mais je te rappelle que les méchants haïssent l’homme intègre et que le sot épanche sa malveillance, sans même réfléchir qu’il se trahit. Qui vit dans les ténèbres échange pour un reptile le rameau fleuri. Mais qui vit dans la lumière voit les choses telles qu’elles sont, et il les défend si on les attaque, par amour de la justice. Nous, nous vivons dans la lumière. Nous sommes la chaste et belle génération des fils de la lumière, et notre Chef, c’est le Saint qui ne connaît ni la femme ni le péché. Nous le suivons et le défendons contre ses ennemis, pour lesquels, comme il nous l’a enseigné, nous n’éprouvons aucune haine : bien au contraire, nous prions pour eux. Apprends, vieillard, la leçon d’un jeune homme parvenu à la maturité parce que la Sagesse lui a appris à ne pas tenir des propos irréfléchis et à ne pas être, en fait de bien, un propre à rien. Va et rapporte à celui qui t’a envoyé que ce n’est pas dans la maison profanée du mont Moriah, mais dans cette pauvre demeure que Dieu réside dans sa gloire. Adieu. »

Les cinq hommes n’osent pas répliquer et s’en vont.

123.8

Les disciples s’interrogent. Faut-il le rapporter ou non à Jésus qui est encore avec les malades guéris ? Mieux vaut le lui dire. Ils vont à lui, l’appellent et ils lui racontent tout.

Jésus sourit tranquillement et répond :

« Je vous remercie d’avoir pris ma défense… mais que voulez-vous y faire ? Chacun donne ce qu’il a.

– Pourtant, ils ont un peu raison. On a des yeux pour voir et beaucoup voient. Elle est toujours à la porte, comme un chien. Cela te porte tort, disent plusieurs.

– Laissez-la. Ce ne sera pas elle, la pierre qui me frappera la tête. Et si elle se rachète… ma joie me paiera bien de toutes ces critiques ! »

Tout se termine sur cette douce réponse.

123.1

Jesus says to me:

«Be patient, My dear soul, with regards to the double work. This is a period of endurance. You know how tired I was in My last days?! You can see it. When walking I lean on John, on Peter, on Simon, also on Judas… Yes. And although miracles emanated from Me, even by simple contact with My clothes, I was not able to change that heart! Let Me lean on you, little John, to repeat the words which I spoke in the last days to those stubborn dull-minded people who heard the announcement of My torture without being affected by it. And let the Master preach for hours in the sad plain of the Clear Water. And I shall bless you twice: for your fatigue and for your pity. I count your efforts, I gather your tears. For your efforts on behalf of your brothers you will be rewarded as those who wear themselves out to make God known to men. The tears shed for My suffering during the last week will be rewarded with Jesus’ kiss. Write and may you be blessed.»

123.2

Jesus is standing on a kind of platform made with boards in one of the large rooms, the last one, and is speaking in a very loud voice, near the door, so that He may be heard by those in the room and also by those in the shed or on the threshing floor, which is flooded by the rain. The people standing there in their large dark coarse mantles, which are waterproof, look like so many monks. The weakest people are in the room, the women under the shed, the strongest, mainly men, are in the yard, in the rain.

Peter, barefooted and wearing only his short tunic and with a piece of cloth on his head, comes and goes, and is always in a good mood even if he has to paddle in water and take unexpected showers. John, Andrew and James are with him. They are cautiously transferring sick people from the other room and are guiding or supporting blind or lame people.

Jesus is patiently waiting for them all to be settled. He is only sorry that the four disciples are wet like sponges dipped into a pail of water.

«It is nothing! We are like pitched wood. Don’t worry. We are getting baptised again and the baptiser is God Himself» replies Peter to Jesus’ commiserations.

At last they are all settled and Peter thinks he can go and put on a dry tunic. And he goes away with the other three. But when he comes back again to the Master, he sees the large grey mantle of the veiled woman appear round the corner of the shed and he goes towards her without considering that to do so he must cross the yard diagonally in a heavy shower of rain which is getting heavier and heavier, while the water of the pools splashes up to his knees. He takes her by the elbow, without displacing her mantle, and pulls her towards the wall of the large room, out of the rain. He then places himself beside her, as stern and still as a sentry.

Jesus sees him and He smiles bending His head to conceal the brightness of His smile.

123.3

He starts speaking.

«Those amongst you, who have been coming to Me regularly, must not say that I do not speak in an orderly manner, and that I skip some of the ten commandments. You hear. I see. You listen. I apply My speech to the pains and the sores that I see in you. I am the Doctor. A doctor calls first on those who are more seriously ill, on those who are closer to death. He then visits those who are not so dangerously ill. I do the same.

Today I say to you: “Do not fornicate”.

Do not look around endeavouring to read the word “lustful” on somebody’s face. Love one another. Would you love anyone who read that word on your face? No, you would not. Well, then, do not try to read it in the worried eyes of your neighbour or on his forehead that blushes and bows to the ground. And then… Oh! tell Me, especially you men. Which of you has not tasted this bread made with ashes and excrement, which is sexual satisfaction? And is lust only what carries you for one hour between the arms of a prostitute? Is lust not also the desecrated union with your wife, desecrated because it is ratified vice as it is mutual sensual satisfaction, which, however, evades its consequences?

Marriage means procreation and its act means and must be fecundation. Otherwise it is immoral. You must not make a brothel of your nuptial beds. And that is what they become if they are soiled by lust and are not consecrated by maternity. The earth does not reject the seed. It receives it and makes a plant of it. The seed does not escape from the furrow after being laid there. But it takes root at once and it strives to grow and bear fruit, that is the vegetable creature born of the union between soil and seed. Man is the seed, woman is the soil, the fruit is the son. It is sinful to refuse to bear fruit and scatter strength in vice. It is prostitution performed on the nuptial bed, and in no way differs from the other prostitution, on the contrary it is aggravated by disobedience to the commandment that says: “Be one flesh and multiply by bearing children”.

Therefore, women deliberately barren, legal and honest wives in the eyes of the world, but not in the eyes of God, you can see that you may be considered prostitutes and you fornicate just the same even if only with your husbands, because you do not seek maternity but too often you are only after pleasure. And do you not consider that pleasure is a poison that contaminates every mouth that tastes it? It burns with a fire that seems to satisfy, instead it falls out of the fireplace and devours, more and more insatiable, leaving a sour taste of ash on the tongue as well as disgust, nausea and contempt both of oneself and of the partner in pleasure, because when a conscience revives, and it does revive between two heats, one can but feel such contempt of oneself, being lowered below the level of beasts.

123.4

“You shall not fornicate” it is said.

A great deal of the carnal actions of men are fornications. And do not take into consideration the inconceivable obsessive union which Leviticus condemns with the following words: “Man: you must not lie with a man as with a woman” and “You must not lie with any animal, you would thereby become unclean. And woman will do likewise and will not offer herself to an animal, because it would be a foul thing”. But after mentioning the duty of husband and wife in marriage, which is no longer holy when it becomes barren through malice, I am going to speak of the true and proper fornication between man and woman performed out of mutual vice or for compensation in money or in gifts.

The human body is a magnificent temple that contains an altar. God should be on the altar. But God is not where there is corruption. Therefore an impure body has a desecrated altar without God. Like a drunken person who wallows in mire and in the regurgitations of his own drunkenness, man lowers himself in the brutality of fornication and becomes worse than the most impure worm and beast.

Tell Me, if among you there is anyone who has perverted himself to the extent of dealing with his body as one deals in fodder or animals at the market, which benefit did he gain? Take your hearts in your hands, examine them, question them, listen to them, note their wounds, their pangs and then tell Me: was the fruit so sweet as to deserve such pain to a heart that was born pure and that you have compelled to live in an impure body, and to beat to give life and heat to lust, and to be worn out by vice?

Tell Me: are you so perverted that you do not sob secretly, hearing the voice of a child calling: “mummy”, or thinking of your mothers, you women of pleasure who have run away from home or have been driven out of them, so that the rotten fruit may not contaminate with its oozing rottenness the other good ones? Thinking of your mothers who probably died broken-hearted, having to say: “I gave birth to disgrace”?

Do you not feel your hearts shudder with shame, when you meet an old solemn-looking man because of his white hair and you consider that you have soiled your fathers’ heads with handfuls of mud and have exposed them to the scorn of their native country?

Do you not feel your entrails writhe with regret when you see a happy wife or an innocent virgin and you have to say: “I have given up all that and I will never be like that again!”?

Do you not feel your faces blush with shame when you meet the eyes of men looking at you lustfully or scornfully?

Do you not realise how miserable you are when you are thirsty for the kiss of a child and you dare not say: “Give it to me” because you have killed lives at their origin, you have rejected them as boring burdens and as a useless hindrance, detached from the tree that had borne them, and thrown out to make dung, and now those little lives shout at you: “murderers!”?

But, above all, are you not terrified of the Judge Who created you and is waiting for you to ask you: “What have you done of yourself? Did I, perhaps, give you life for that? How dare you come to My presence, your nest swarming with worms and putrefaction? You have had everything of what was your god: pleasure. Go to the place of eternal malediction”.

123.5

Who is weeping? Nobody? Are you saying: nobody? And yet My soul is going to meet another soul that is weeping. Why is it going to meet her? To anathematize her because she is a prostitute? No. Because I feel sorry for her soul. I feel repulsion for her filthy body, sweaty with wanton exertion. But her soul!

Oh! Father! Father! Also for this soul I have taken flesh and I left Heaven to be her Redeemer and the Redeemer of many souls like hers! Why should I not pick up this stray sheep and take her to the fold, clean her, unite her to the flock, give her pastures and a love as perfect as only Mine can be, so different from the love that so far she called love, but instead was hatred, such a pitiful, complete, sweet love that she may no longer regret the past or may regret it only to say: “Too many days have I lost away from You, eternal Beauty. Who will give me back the time I lost? How can I enjoy, in the short time which is left to me, what I would have enjoyed if I had always been pure?”

And yet, o soul oppressed by all the lust of the world, do not weep. Listen: you are a filthy rag. But you can become a flower once again. You are a dunghill. But you can become a flower-bed. You are an impure animal. But you can become an angel. Once you were an angel. And you used to dance on the flowery meadows, a rose amongst the roses, as fresh as they were, sweet-smelling with virginity. And you happily sang your childish songs, and then you would run to your mother, to your father and say to them: “You are my love”. And the invisible guardian who is at the side of each creature would smile at your blue-white soul… And then? Why? Why did you tear off your wings, those of a little innocent being? Why did you tread on the hearts of your father and mother to run after other unreliable hearts? Why did you compel your pure voice to utter false sensual words? Why did you break the stem of the rose and desecrate yourself?

Repent, daughter of God. Repentance invigorates, purifies and elevates. Can man not forgive you? Not even your father could forgive you? But God can. Because the bounty of God is not to be compared to human goodness and His mercy is infinitely greater than human misery. Honour yourself by making your soul honourable through an honest life. Justify yourself with God committing no more sins against your soul. Obtain from God a new name. That is what matters. You are vicious. Become honest. Become the sacrifice and the martyr of your repentance. You knew how to make a martyr of your heart to give pleasure to your flesh. Now make a martyr of your flesh to give eternal peace to your heart.

Go. You may all go away. Each with his burden and his thoughts, and meditate. God awaits everybody and rejects none of those who repent. May God grant you His light that you may know your souls. Go.»

Many go away towards the village. Some go into the large room. Jesus goes towards the sick people and cures them.

123.6

A group of men are talking in low voices in a corner: they are gesticulating and getting excited in discussing their various opinions. Some accuse Christ, some defend Him, some exhort both parties to a riper judgement. At the end, the most bitter ones, probably because they are fewer than the other two groups, take a middle course. They go to Peter, who is carrying away with Simon three stretchers of people cured miraculously, as they are now useless, and they assail him overbearingly in the large room which has become the guest-room for pilgrims. They say to him: «Man of Galilee, listen to us.»

Peter turns round and looks at them as if they were rare animals. He does not speak, but the expression of his face is wonderful. Simon casts a glance at the five furious men and then goes out, leaving them all in the lurch.

One of the five carries on speaking: «I am Samuel, the scribe; this is Sadoc, another scribe; and this is Eleazar, a well known and mighty Judaean; and this is Callascebona, the famous elder; and, finally, this is Nahum. Do you understand? Nahum!» the tone of his voice is really bombastic.

Peter bows lightly at each name, but at the last one his head stops half way and with the greatest indifference he says: «I don’t know. Never heard of it. And… I don’t understand anything.»

«You rough fisherman! Bear in mind that he is Annas’ trustee!»

«I don’t know Annas; or rather I know many women whose name is Anna. There is a swarm of them also in Capernaum. But I don’t know of which one he is the trustee.»

«He? Am I being addressed as “he”?»

«What do you want me to say to you? Ass or bird? When I went to school the teacher taught me to say “he” when speaking of a man, and, if I am not mistaken, you are a man.»

The man becomes infuriated, as if he were tortured by the words. The other man, who spoke first, explains: «Annas is Caiaphas’ father-in-law…»

«Ah!… I see!!! Well?»

«I am telling you that we are indignant!»

«At what? At the weather? I am indignant too. I have changed my clothes three times and I have no more dry ones.»

«Don’t be silly!»

«Silly? It’s the truth. If you are not indignant at the weather, at what then? With the Romans?»

«With your Master! With the false prophet!»

«Hey! Dear Samuel! Be careful because if I wake up I am like the lake. From dead calm I become stormy all at once. So watch how you speak…»

Also the sons of Zebedee and of Alphaeus have come in together with the Iscariot and Simon and they gather round Peter who shouts louder and louder.

«You shall not touch with your plebeian hands the great men of Zion!»

«Oh! The handsome young gentlemen! And you shall not touch my Master otherwise you will be flying into the well at once and then you will really get purified, both internally and externally.»

«I wish to draw the attention of the doctors of the Temple to the fact that this house is a private one» says Simon calmly. And the Iscariot corroborates the situation saying: «And I can guarantee that the Master has always had the greatest respect for other people’s houses, and above all for the House of the Lord. Have the same respect for His.»

«Be quiet, you sly worm.»

«Sly in what? You are disgusting and I came where there is no disgust. And God grant I have not been completely corrupted by being with you!»

123.7

«Summing up: what do you want?» asks James of Alphaeus sharply.

«And who are you?»

«I am James of Alphaeus, and Alphaeus of Jacob, and Jacob of Matan, and Matan of Eleazar, and if you wish so, I will mention all my ancestors up to king David from whom I descend. And I am a cousin of the Messiah. So I ask you to speak to me, since I am of the royal family and a Judaean, if your arrogance feels disgust in speaking to an honest Israelite who knows God better than Gamaliel and Caiaphas. So, speak up.»

«Your Master and relative gets prostitutes to follow Him. That veiled woman is one of them. I saw her while she was selling some gold. And I recognised her. She is Shammai’s lover and has run away from him. Which is a disgrace to him.»

«To whom? To Shammai the rabbi? In that case she must be an old crock. And thus out of danger…» remarks the Iscariot teasingly.

«Be quiet, you fool! To Shammai of Elchi, Herod’s favourite.»

«Well now! It means that she is no longer particularly fond of the favourite. She has to go to bed with him. Not you. Why worry then?» Judas Iscariot is superlatively ironical.

«Man, do you not think that you are dishonouring yourself by playing the spy?» asks Judas of Alphaeus. «And do you not consider that he dishonours himself who lowers himself to commit a sin, not he who endeavours to save a sinner? Why is my Master and brother dishonoured, if, when speaking, His voice also reaches the ears profaned by the slaver of lustful people in Zion?»

«His voice? Ah! Ah! Your Master and cousin is thirty years old and He is a greater hypocrite than the others. And you all sleep soundly at night…»

«You vile reptile. Get out of here or I will strangle you» shouts Peter, and James and John echo his words, whilst Simon simply says: «Shame on you! Your hypocrisy is so great that it regurgitates and overflows and you slaver like a snail on a pure flower. Go out and become a man, because now you are but slaver. I recognise you, Samuel. Your heart is always the same. May God forgive you. Go away from my presence.»

While the Iscariot and James of Alphaeus are holding Peter, who is seething with anger, Judas Thaddeus, who more than ever is now like his Cousin, having the same blue flashing look and stately expression, says in a thundering voice: «He dishonours himself who dishonours an innocent person. God gave us sight and speech to accomplish holy deeds. A slanderer misuses and degrades them, employing them for evil deeds. I will not soil myself by a rude deed offensive to your white hair. But I will remind you that wicked people hate an upright man and a fool vents his spleen without considering that he betrays himself. Those who live in darkness mistake a branch in bloom for a reptile. But those who live in light see things as they are, and if they are denigrated, they defend them for justice’ sake. We live in light. We are the chaste, beautiful generation of the children of light, and our Leader is the Holy One Who knows neither woman nor sin. We follow Him and defend Him from His enemies, whom He has taught us not to hate but to pray for. Old as you are, you may learn from a young man, who has become ripe because Wisdom is his teacher, not to be so quick in speaking and not good at all in doing good. Go. And inform those who sent you that God rests on His glory in this poor dwelling, not in the desecrated house which is on mount Moriah. Goodbye.»

The five men dare not reply and they go away.

123.8

The disciples discuss whether they should tell Jesus Who is still with the people He has cured. They decide it is better to inform Him. They go to meet Him, they call Him and they tell Him.

Jesus smiles peacefully and replies: «Thank you for defending Me… but what can you do? One gives what one has.»

«However, they are not entirely wrong. We have eyes to see and many people do see. She is always out there, like a dog. It does You no good» say many of the disciples.

«Leave her alone. She will not be the stone that will strike My head. And if she is saved… it is well worth being criticised for such a joy!»

It all ends on that sweet reply.


Notes

  1. dit en : Gn 1, 28 ; 2, 24 ; 9, 1.
  2. condamne, en: Lv 18, 22-23.