154.1
Jésus est au milieu d’une place, grande et assez belle, que prolonge une route très large jusqu’au bord de la mer. Une galère a dû quitter le port depuis peu et, faisant force de rames, elle gagne le large sous la poussée par le vent. Une autre est en train de manœuvrer pour entrer, car on cargue les voiles et on pousse sur les rames d’un seul côté pour faire tourner le navire dans la position qui convient. De la place on ne voit pas le port, mais il ne doit pas être bien loin. Sur les côtés de la place sont alignées de vastes demeures aux murs extérieurs caractérisés par l’absence presque totale d’ouvertures. Pas de boutiques.
« Où allons-nous, maintenant ? Tu as voulu venir ici plutôt qu’au quartier oriental, or ce sont des lieux de païens. Qui veux-tu qui t’écoute ? demande Pierre qui en fait reproche à Jésus.
– Nous allons là-bas, dans cet angle, près de la mer, et là je parlerai.
– Aux flots ?
– Eux aussi ont été créés par Dieu. »
Ils y vont. Maintenant qu’ils sont dans ce recoin, ils peuvent voir le port où entre lentement la galère vue auparavant et qu’on amarre. Quelques marins flânent le long des quais. Quelques marchands de fruits se risquent à aller vers le bâtiment romain pour vendre leurs produits. Rien d’autre.