The Writings of Maria Valtorta

155. A Césarée, guérison d’une petite fille romaine et altercation sur les contacts avec les païens.

155. In Caesarea, the healing of a little Roman girl.

155.1

Jésus dit :

« Petit Jean, viens avec moi. Je veux te faire écrire une instruction pour les consacrés d’aujourd’hui. Regarde et écris. »

155.2

Jésus est encore à Césarée Maritime. Il n’est plus sur la place d’hier mais plus à l’intérieur, à un endroit d’où l’on voit pourtant le port et les navires. Beaucoup d’entrepôts et de boutiques s’élèvent ici. Des nattes couvertes de produits variés se trouvent par terre, à même le sol, de sorte que j’en conclus que je suis près des marchés qui se tenaient peut-être au voisinage du port et des magasins pour la commodité des navigateurs et de ceux qui viennent acheter les marchandises apportées par bateaux. L’endroit bourdonne des allées et venues de la foule.

Jésus attend avec Simon et ses cousins que les autres aient pris les vivres dont ils ont besoin. Des enfants regardent avec curiosité Jésus, qui les caresse doucement tout en parlant avec ses apôtres. Jésus dit :

« Il me déplaît de voir qu’on est mécontent que j’aille auprès des païens. Mais je ne peux faire autre chose que mon devoir et être bon avec tout le monde. Efforcez-vous d’être bons, au moins vous trois et Jean ; les autres vous suivront par imitation.

– Mais comment faire pour être bon avec tout le monde ? Ces gens nous méprisent, nous oppriment, ne nous comprennent pas, ont plein de vices…, dit Jacques, fils d’Alphée, en s’excusant.

– Comment faire ? Tu es content d’être né d’Alphée et de Marie ?

– Oui, bien sûr. Pourquoi me demandes-tu cela ?

– Et si Dieu t’avait interrogé avant ta conception, aurais-tu voulu naître d’eux ?

– Mais oui. Je ne comprends pas…

– Et si, au contraire, tu étais né d’un païen, qu’est-ce que tu aurais dit en t’entendant accuser d’avoir voulu naître d’un païen ?

– J’aurais dit… j’aurais dit : “ Je n’en suis pas responsable. Je suis né de lui, mais j’aurais pu naître d’un autre. ” J’aurais dit : “ Il n’est pas juste de m’accuser. Si je ne fais pas de mal, pourquoi me haïssez-vous ? ”

– Tu l’as dit. Eux aussi, que vous méprisez en tant que païens, peuvent dire la même chose. Tu n’as pas de mérite à être né d’Alphée, qui est un vrai juif. Tu dois seulement en remercier l’Eternel parce qu’il t’a fait un grand don, et par reconnaissance et humilité chercher à amener au vrai Dieu ceux qui ne l’ont pas reçu.

155.3

Il faut être bon.

– Il est difficile d’aimer ceux qu’on ne connaît pas !

– Non. Regarde. Toi, petit, viens ici. »

Un garçon d’environ huit ans, qui jouait dans un coin avec deux autres camarades, s’approche. C’est un garçon robuste aux cheveux noirs alors que son teint est très blanc.

« Qui es-tu ?

– Je suis Lucius, Caïus Lucius, fils de Caïus Marius, je suis romain, fils du décurion de garde resté ici après avoir été blessé.

– Et ceux-ci, qui sont-ils ?

– Ce sont Isaac et Tobie. Mais on ne doit pas le dire, parce qu’ils seraient punis.

– Pourquoi ?

– Parce qu’ils sont hébreux, et moi romain, et on ne peut pas.

– Mais tu restes avec eux. Pourquoi ?

– Parce que nous nous aimons bien. Nous jouons toujours ensemble aux dés, ou à sauter. Mais on le fait en cachette.

– Et moi, tu m’aimerais bien ? Je suis hébreu, moi aussi, et je ne suis pas un enfant. Réfléchis : je suis un maître, on pourrait dire, un prêtre.

– Et qu’est-ce que cela peut me faire ? Si tu m’aimes bien, je t’aime bien, et je t’aime bien parce que tu m’aimes bien.

– Comment le sais-tu ?

– Parce que tu es bon. Celui qui est bon aime bien.

– Voilà, mes amis, le secret pour aimer : être bon. Alors on aime sans se demander si un tel a la même foi ou non. »

Et Jésus, tenant par la main le petit Caïus Lucius, s’en va distribuer quelques caresses aux enfants hébreux qui, apeurés, se sont cachés derrière une porte cochère ; il leur dit :

« Les enfants bons sont des anges. Les anges ont une seule patrie : le paradis. Ils ont une seule religion : celle du Dieu unique. Ils ont un seul temple : le cœur de Dieu. Aimez-vous bien, comme des anges, toujours.

– Mais si on nous voit, on nous frappe… »

Jésus hoche tristement la tête sans répondre…

155.4

Une femme grande et plantureuse appelle Lucius qui quitte Jésus en s’écriant : « Maman ! » et il lance à la femme :

« J’ai un grand ami, tu sais ? C’est un maître ! … »

Au lieu de s’éloigner avec son fils, la femme vient vers Jésus et l’interroge :

« Salut. C’est toi, l’homme de Galilée qui parlait hier au port ?

– Oui, c’est moi.

– Alors attends-moi là. Je reviens tout de suite. »

Et elle s’en va avec l’enfant.

Entre-temps les autres apôtres sont arrivés, sauf Matthieu et Jean. Ils demandent :

« Qui était-ce ?

– Une romaine, je crois, répondent Simon et les autres.

– Et que voulait-elle ?

– Elle nous a dit d’attendre ici. Nous n’allons pas tarder à le savoir. »

Cependant, des gens se sont approchés et attendent avec curiosité.

La femme revient avec d’autres romains.

« Tu es donc le Maître ? » interroge un homme qui semble être le serviteur d’une maison riche. Après confirmation, il demande :

« Cela t’ennuierait-il de guérir la petite fille d’une amie de Claudia ? L’enfant est mourante car elle s’étouffe et le médecin ne sait pas de quoi elle meurt. Hier soir, elle était en bonne santé. Ce matin, elle est à l’agonie.

– Allons-y. »

Ils font quelques pas dans une rue qui mène à l’endroit où ils étaient hier et arrivent au portail grand ouvert d’une maison habitée, semble-t-il, par des romains.

« Attends un moment. »

L’homme entre rapidement et revient aussitôt en disant :

« Viens. »

155.5

Mais, avant même que Jésus puisse entrer, une jeune femme d’aspect distingué, mais visiblement au désespoir en sort. Elle tient dans les bras une petite fille de quelques mois qui s’abandonne, livide comme un noyé. A mon avis, elle a une diphtérie aiguë et est sur le point de mourir. La femme se réfugie sur la poitrine de Jésus, comme un naufragé sur un écueil. Ses pleurs sont tels qu’elle ne peut parler.

Jésus prend l’enfant qui a de petits mouvements convulsifs dans ses menottes cireuses aux ongles déjà violets. Il la lève. Sa petite tête pend sans force, en arrière. Sa mère, sans montrer le moindre orgueil d’une romaine devant un hébreu, s’est laissée glisser dans la poussière aux pieds de Jésus, et elle sanglote, le visage levé, les cheveux à moitié dénoués, les bras tendus agrippés au vêtement et au manteau de Jésus. Derrière et autour d’eux, des romains de la maison et des hébreux de la ville regardent.

Jésus mouille son index droit avec de la salive, le glisse dans la petite bouche haletante, et l’enfonce profondément. La fillette se débat et devient encore plus noire. Sa mère crie : « Non ! Non ! » et semble se tordre sous un couteau qui la transperce. Les gens retiennent leur souffle.

Mais le doigt de Jésus sort avec un amas de membranes purulentes. La fillette ne se débat plus et après avoir versé quelques larmes, se calme avec un sourire innocent, agitant ses menottes et remuant les lèvres comme un oiseau qui pépie en battant des ailes, dans l’attente de la becquée.

« Prends-la, femme. Donne-lui ton lait. Elle est guérie. »

La mère est tellement abasourdie qu’elle prend la petite et, restant comme elle est, dans la poussière, elle l’embrasse, la caresse, lui donne le sein, folle, oublieuse de tout ce qui n’est pas sa petite fille.

Un romain demande à Jésus :

« Mais comment as-tu pu ? Je suis le médecin du proconsul et je suis savant. J’ai essayé d’enlever l’obstacle, mais il était vraiment trop enfoncé ! Et toi… juste comme ça…

– Tu es savant, mais tu n’as pas le vrai Dieu avec toi. Qu’il en soit béni ! Adieu. »

Jésus fait mine de s’éloigner.

155.6

A ce moment, un petit groupe de juifs éprouve le besoin d’intervenir.

« Comment t’es-tu permis d’aborder des étrangers ? Ils sont corrompus, impurs, et quiconque les approche devient comme eux. »

Jésus les regarde – ils sont trois – fixement, avec sévérité, puis il parle :

« N’es-tu pas Aggée ? L’homme d’Azot venu ici au mois de Tisri dernier pour chercher à conclure des affaires avec un marchand qui réside près des fondations de la vieille source ? Et toi, n’es-tu pas Joseph de Rama, venu ici pour consulter le médecin romain et, comme moi, tu sais pourquoi ? Alors ? Vous ne vous croyez pas impurs ?

– Le médecin n’est jamais un étranger. Il soigne le corps, et le corps est le même pour tous.

– L’âme aussi, et même plus que le corps. Du reste, qu’est-ce que j’ai soigné ? Le corps innocent d’une enfant, et c’est de la même manière que j’espère guérir les âmes des étrangers, qui, elles, ne sont pas innocentes. Comme médecin et comme Messie, je peux donc aborder n’importe qui.

– Non. Tu ne le peux pas.

– Non, Aggée ? Et toi, pourquoi fais-tu des affaires avec un marchand romain ?

– Nos seuls contacts, ce sont la marchandise et l’argent.

– Et, sous prétexte que tu ne touches pas sa chair, mais seulement ce que sa main a touché, tu penses ne pas te contaminer ! Ah ! Hommes aveugles et cruels !

155.7

Ecoutez tous. Dans le livre du prophète dont cet homme porte justement le nom, il est dit[1] : “ Demande donc aux prêtres une décision, en ces termes : ‘ Si un homme porte de la chair sanctifiée dans le pan de son vêtement et touche avec son vêtement du pain, un mets, du vin, de l’huile et toute sorte d’aliment, cela deviendra-t-il saint ? ’ Et les prêtres ont répondu : ‘ Non. ’ Alors Aggée dit : ‘ Si quelqu’un, rendu impur par un cadavre, touche à tout cela, cela deviendra-t-il impur ? ’ Et les prêtres ont répondu : ‘ Oui. ’ ”

Par cette façon d’agir rusée, trompeuse et incohérente, vous excluez et condamnez le bien et vous n’acceptez que ce qui favorise vos intérêts. Alors vous n’avez plus ni mépris ni dégoût. C’est pour vous éviter un dommage personnel que vous décidez si telle chose est impure ou rend impur, et si telle autre ne l’est pas. Vous êtes des bouches mensongères car si, d’après vous, ce qui est sanctifié au contact d’une chair sainte ou une chose sainte ne sanctifie pas ce qu’il touche, comment pouvez-vous professer que ce qui a touché une chose impure puisse rendre impur ce qu’il touche ?

Vous ne comprenez pas que vous vous contredisez, ministres menteurs d’une Loi de vérité qui en tirez parti en la tordant comme une corde à seule fin d’en sortir quelque chose qui serve vos intérêts. Vous êtes des pharisiens hypocrites qui sous un prétexte religieux déversez votre rancœur humaine, tout humaine, des profanateurs de ce qui appartient à Dieu, des ennemis de l’Envoyé de Dieu que vous insultez. En vérité, en vérité je vous dis que chacun de vos actes, chacune de vos conclusions, chacune de vos démarches est mue par tout un mécanisme astucieux auquel servent de roues, de ressorts, de poids et de tirants, vos égoïsmes, vos passions, vos manques de sincérité, vos haines, votre soif de domination, vos envies.

C’est honteux ! Avides, tremblants de peur, haineux, vous vivez dans la peur orgueilleuse qu’un autre vous soit supérieur, même s’il n’est pas de votre caste. Et vous méritez alors d’être comme celui qui vous inspire la peur et la colère ! Comme le dit Aggée, d’un tas de vingt boisseaux vous en faites un de dix et d’un tas de cinquante barils vous en faites un de vingt pour empocher la différence alors que, pour l’exemple à donner à l’homme et pour l’amour de Dieu, vous devriez ne rien enlever au tas de boisseaux et au tas de barils, mais y ajouter une part de vos biens pour ceux qui ont faim. Vous méritez que le vent brûlant, que la rouille et la grêle rendent stériles toutes les œuvres de vos mains.

Quels sont parmi vous ceux qui viennent à moi ? Ceux qui pour vous ne sont que fumier et immondices, ces ignorants complets qui ne savent même pas que le vrai Dieu existe, eux viennent vers ceux à qui Dieu se rend présent dans les paroles et dans les œuvres. Mais vous, vous ! Vous vous êtes fait une niche et vous y demeurez. Vous êtes arides, froids comme des idoles en attente d’encens et d’adorations. Et puisque vous vous prenez pour des dieux, il vous paraît inutile de penser au vrai Dieu comme il convient, et il vous semble dangereux que d’autres que vous osent ce que vous n’osez pas. En vérité, il vous est impossible de l’oser, puisque vous êtes des idoles, des serviteurs de l’Idole. Mais celui qui ose peut, parce que ce n’est pas lui, mais Dieu qui agit en lui.

155.8

Allez ! Rapportez à ceux qui vous ont envoyés sur mes talons que je méprise les marchands qui ne considèrent pas que vendre des marchandises ou la patrie ou le Temple à ceux dont ils re­çoivent de l’argent les contamine. Dites-leur que j’éprouve du dégoût pour les brutes qui ont seulement le culte de leur propre chair, de leur propre sang, et qui, quand il s’agit de leur guérison, ne tiennent pas les visites à un médecin étranger pour contaminantes. Dites-leur qu’il y a une seule mesure, et qu’elle est la même pour tous. Rapportez-leur que moi, le Messie, le Juste, le Conseiller, l’Admirable, celui sur qui descendra l’Esprit du Seigneur avec ses sept dons, celui qui ne jugera pas selon les apparences, mais selon ce qui se cache dans les cœurs, celui qui ne condamnera pas sur un ouï-dire, mais d’après les voix spirituelles qu’il entendra au-dedans de chaque homme, celui qui prendra la défense des humbles et jugera les pauvres avec justice, celui que je suis, – parce que je suis cela –, est déjà en train de juger et de frapper les hommes qui sur la Terre ne sont que terre ; et le souffle de ma respiration fera mourir l’impie et détruira son repaire, alors qu’il sera vie et lumière, liberté et paix pour ceux qui, poussés par un désir de justice et de foi, viendront à ma montagne sainte se rassasier de la science du Seigneur.

Cela est d’Isaïe[2], n’est-ce pas ?

Mon peuple ! Tout vient d’Adam, et Adam vient de mon Père. Tout est donc œuvre du Père, et j’ai le devoir de vous réunir tous au Père. Et moi, je te les conduis, Père saint, éternel, puissant, je t’amène tes fils errants après les avoir rassemblés en les appelant d’une voix pleine d’amour, en les rassemblant sous mon bâton de berger semblable à celui que Moïse éleva contre les serpents dont la morsure était mortelle. Pour que tu aies ton Royaume et ton peuple. Et je ne fais pas de différence entre les hommes parce qu’au fond de chaque vivant je vois un point plus brillant que le feu : l’âme, une étincelle qui vient de toi, éternelle Splendeur. O mon éternel désir ! O mon inlassable volonté !

C’est cela que je veux, c’est de cela que je brûle : une terre qui tout entière chante ton Nom. Une humanité qui t’appelle Père. Une rédemption qui les sauve tous. Une volonté fortifiée qui les rende tous soumis à ta volonté. Un triomphe éternel qui remplisse le paradis d’un hosanna sans fin… O multitude des Cieux !… Voici que je vois le sourire de Dieu… et cela est une compensation pour toute la dureté des hommes. »

155.9

Les trois hommes se sont enfuis sous la grêle des reproches. Tous les autres, romains ou hébreux, sont restés, bouche bée. La femme romaine avec la petite fille rassasiée de lait – qui dort tranquillement sur le sein de sa mère – est restée là où elle était, presque aux pieds de Jésus, et elle pleure de joie maternelle et d’émotion spirituelle. Un grand nombre pleurent à la conclusion irrésistible de Jésus qui paraît flamboyer dans son extase.

Baissant les yeux et son esprit du Ciel sur la terre, Jésus voit la foule, voit la mère… et en passant, après un geste d’adieu à tous, il effleure de la main la jeune romaine comme pour la bénir de sa foi. Et il s’en va avec ses disciples pendant que les gens, encore sous le coup de l’émotion, restent sur place…

155.10

(La jeune romaine, si ce n’est pas une ressemblance fortuite, est l’une des celles qui étaient avec Jeanne, femme de Kouza, sur le chemin du Calvaire[3]. Comme personne n’a dit son nom, je n’en suis pas sûre.)

155.1

Jesus says:

«Little John, come with Me, as I have to make you write a lesson for the consecrated people of the present time. Watch and write.»

155.2

Jesus is still at Caesarea on Sea. He is no longer in the same square as yesterday, but further inland, from where the harbour and ships can still be seen. There are many warehouses and shops and as on the ground, in this open space, there are mats with various kinds of goods, I realise that it is near the market place, which was perhaps located near the harbour and warehouses, for the convenience of seamen and of the people buying goods brought by sea. There is a lot of shouting and bustling among the people. Jesus with Simon and His cousins, are waiting for the others who are buying the food that is needed. Some children look curiously at Jesus, Who caresses them lovingly while speaking to His apostles. Jesus says: «I am sorry to see dissatisfaction because I approach the Gentiles. Yet I can but do what I must do and be good to everybody. At least you three and John must endeavour to be good; the others will follow you and imitate you.»

«How can one be good to everybody? After all they despise and oppress us, they do not understand us, they are full of vices…» says James of Alphaeus apologetically.

«How can one do that? Are you happy that you were born of Alphaeus and Mary?»

«Of course I am. Why do You ask me?»

«And if God had asked you before you were conceived, would you have chosen to be born of them?»

«Certainly. But I do not understand.»

«If instead, you were born of a Gentile, and you heard someone accuse you of wanting to be born of a heathen father, what would you have said?»

«I would have said… I would have said: “It is no fault of mine. I was born of him, but I might have been born of someone else”. I would have said: “You are unfair in accusing me. If I do no harm, why do you hate me?”.»

«Exactly, also these people, whom you despise because they are pagans, can say the same. It is no merit of yours, if you were born of Alphaeus, a true Israelite. You can only thank the Eternal Father, Who granted you a great gift, and out of gratitude and humbleness you can endeavour to take to the True God those who did not receive such a gift.

155.3

One must be good.»

«It is difficult to love those whom we do not know.»

«No. It is not. Look. You, little fellow, come here.»

A little boy, about eight years old, who is playing in a corner with two other little lads, comes near Jesus. He is a strong boy, with very dark hair and a fair complexion.

«Who are you?»

«I am Lucius, Caius Lucius, of Caius Marius, a Roman, the son of the Decurion of the guards, who remained here after he was wounded.»

«And who are those?»

«They are Isaac and Toby. But we must not say, because it is not allowed. The Jews would hit them.»

«Why?»

«Because they are Jews and I am a Roman. They are forbidden to associate with us.»

«But you are playing with them. Why?»

«Because we are fond of one another. We always play together dice or jumping. But we have to hide.»

«And would you love Me? I am a Jew, too, and I am not a boy. Just imagine: I am a Master, something like a priest.»

«What do I care? If You love me, I will love You. And I love You because You love me.»

«How do you know?»

«Because You are good. He who is good, loves.»

«There you are, My friends. That is the secret to love: to be good. Then you love without considering to which faith other people belong.»

And Jesus, holding little Caius Lucius by the hand, goes and caresses the little Jewish children, who are frightened and hide in a passage way and He says to them: «Good children are angels. Angels have one fatherland only: Paradise. They have only one religion: the religion of the One God. They have only one Temple: the Heart of God. Like little angels, always love one another.»

«But if they see us they will hit us…»

Jesus shakes His head sadly but does not reply…

155.4

A tall shapely woman calls Lucius, who leaves Jesus saying: «My mother!» and shouts to the woman: «I have an important friend. He is a Master!…»

The woman does not go away with her son, on the contrary, she comes near Jesus and asks Him: «Hail. Are You the Galilean who spoke at the harbour yesterday?»

«Yes, I am.»

«Wait for me, then. I’ll be back in a moment» and she goes away with her little son.

In the meantime the other apostles have also arrived, with the exception of Matthew and John, and they ask: «Who was she?»

«A Roman, I think» reply Peter and the others.

«What did she want?»

«She told us to wait here. We shall soon find out.»

Some people have come near them in the meantime and are waiting curiously.

The woman comes back with other Romans. «So You are the Master?» asks one who looks like a servant of a rich family. After receiving an answer in the affirmative, he asks: «Would it upset You if You had to cure the little daughter of one of Claudia’s friends? The child is choking to death and the doctor does not know the cause of it. She was alright last night. This morning she is in agony.»

«Let us go.»

They take a few steps along a street towards the place where they were yesterday and they arrive at a wide open main entrance of a house where Romans appear to be living.

«Just a moment.» The man rushes in and almost immediately looks out again and says: «Come in.»

155.5

But before Jesus can go in, a young ladylike woman comes out. Her extremely pitiful state is very obvious. She is holding in her arms a little child, only a few months old, completely inert, livid with suffocation. I would say that she is suffering from a lethal diphtheritis and is about to breathe her last breath. The woman clings to Jesus’ chest like a shipwrecked person to a rock. Her tears prevent her from speaking.

Jesus takes the baby, whose very pale tiny hands with nails already blue are shaken by fits, and lifts her up. Her little head hangs down motionless. The mother, no longer a proud Roman in front of a Jew, has fallen at Jesus’ feet, in the dust, sobbing, her face raised, her hair dishevelled, pulling at Jesus’ tunic and mantle with her outstretched arms. Behind and around her there are Romans of the household and Jewish women of the town, looking at her.

Jesus wets His right hand forefinger with saliva, puts it into the little panting mouth, pressing it down the throat.

The child writhes and becomes darker in the face. The mother cries: «Don’t! Don’t!» and she writhes as if she were pierced by a blade. The people are holding their breath.

Jesus pulls His finger out with a mass of putrid membranes. The child writhes no longer, cries for a few seconds, then calms down and smiles innocently, shaking her hands and moving her lips like a little bird, that chirps flapping its little wings while waiting to be fed.

«Take her, woman. Feed her. She is cured.»

The mother is so bewildered that she takes the child and still kneeling in the dust she kisses and caresses her and breast-feeds her. She seems to be out of her wits, as if she had forgotten everything except her child.

A Roman asks Jesus: «How did You do that? I am the Proconsul’s doctor and I am clever. I tried to remove the obstruction, but it was too far down!… But You… so…»

«You are clever. But the True God is not with you. May He be blessed. Goodbye.» And Jesus is about to go away.

155.6

But a small group of Israelites feel they should interfere. «Why did You take the liberty of approaching foreigners? They are corrupted and unclean, and whoever approaches them, becomes such.»

There are three of them and Jesus stares at them severely and then says: «Are you not Haggai, the man from Azotus, who came here last Tishri to negotiate business with the merchant at the foundation of the old fountain? And are you not Joseph of Ramah, who came here to consult the Roman doctor, and you know, as well as I do, why? So? Do you not feel unclean?»

«A doctor is never a stranger. He cures bodies and all bodies are alike.»

«And souls are even more so. After all, what did I cure? The innocent body of a child and by doing so I hope to cure the souls of strangers, which are not innocent. Therefore both as a doctor and as the Messiah I can approach anybody.»

«No, You cannot.»

«No, Haggai? And why do you deal with the Roman merchant?»

«I only approach him through goods and money.»

«And as you do not touch his body, but only what was touched by his hands, you do not think that you are contaminated. Oh! How blind and cruel you all are!

155.7

Listen, everybody. In the very book of the Prophet, whose name this man bears, it is written[1]: “Ask the priests this question on the Law: ‘If a man carries consecrated meat in the fold of his gown and with this fold touches bread, broth, wine or food of any kind, does such food become holy?’. The priests answered: ‘No, it does not’. Haggai then said: ‘If a man made unclean by contact with a corpse touches any of this, does it become unclean?’. The priests answered: ‘Yes, it does’.”

By means of such shifty, false, inconsistent behaviour, you bar and condemn Good and accept only what is profitable to you. Then there is no more indignation, no disgust, no horror. Provided no personal detriment is caused to you, you decide whether a thing is clean or unclean, whether it makes one clean or not. And how can you, liars as you are, state that what has been sanctified by contact with holy flesh or some holy thing, does not make holy what it touches; and what has touched an unclean thing can make unclean what it touches?

Do you not realise that you are belying yourselves, false ministers of a Law of Truth, exploiters of that very same Law, which you twist as if it were a hempen rope, when you are anxious to profit by it, you hypocritical Pharisees? Under religious pretexts you give vent to your human envious malice, entirely human, you desecrators of what belongs to God, revilers and enemies of the Messenger of God. I solemnly tell you that every action, every conclusion, every movement of yours is motivated by a complex shrewd mechanism, where the wheels, springs, weights and rods are your selfishness, your passions, your insincerity, your hatred, your anxiety to overwhelm people, your envy.

Shame! Greedy, trembling, spiteful, you live in the supercilious fear of being overcome by someone who may not belong to your own caste. You thus deserve to be like the one who frightens and irritates you! As Haggai says[2], of a heap of twenty measures you make one of ten, and of fifty barrels you make twenty, and you pocket all the difference, whereas to set an example to men and for the love to be given to God, you should add something of your own to the heap of the measures and to the number of the barrels, for the benefit of those who are hungry, instead of taking it away. You thus deserve to be made barren by a burning wind and by rust and hail stones, in all the deeds of your hands.

Who are those amongst you who come to Me? Those whom you consider dung and filth, who are so ignorant that they do not even know that there is a true God, they come to the One Who brings them that God, Who is present in His deeds and in His words. You, instead, have built a niche for yourselves and you stay in there, as arid and cold as idols awaiting incense and worship. And since you consider yourselves gods, you deem it useless to think of the True God, as one should think of Him, and you consider dangerous that other people, who are not like you, should dare what you do not dare. In fact you cannot dare, because you are idols and servants of the Idol. But he who dares, can do it, because not he, but God works in Him.

155.8

Go! Tell those who sent you to spy on Me, that I disdain merchants who do not feel contaminated if they sell goods or their fatherland or the Temple to those from whom they receive money. Tell them that I feel disgusted at the brutes, who only worship their own flesh and blood, for the recovery of which they do not consider the contact with a foreign doctor to be contaminating. Tell them that the measure is the same foreverybody and that there are not two measures. Tell them that I, the Messiah, the Just Admirable Counselor, upon Whom the Spirit of the Lord shall rest with His seven gifts, Who will not judge by what appears to the eyes, but by the secrets of hearts, Who will not condemn according to what His ears hear, but by the spiritual voices He will hear in every man, Who will side with the humble and judge the poor with righteousness, the One Who I am, because that is Who I am, is already judging and smiting those who on the earth are nothing but earth. And the breath of My lip will slay the wicked and destroy their dens, but will be Life and Light, Freedom and Peace for those who, desirous of justice and faith, will come to My Holy Mountain to be sated with the Science of the Lord. That is Isaiah[3], is it not?

My people. Everything comes from Adam and Adam comes from My Father. Everything is therefore the work of the Father and it is My duty to gather all men together for the Father. And I bring them to You, o Holy, Eternal, Almighty Father. I shall lead the stray children back to You, after gathering them together by means of loving words, under My pastoral rod, which is like the one Moses raised against the deadly snakes. That You may have Your Kingdom and Your people. And I make no difference because in the depths of all men I see something that shines brighter than fire: a soul, a spark of Your Eternal Brightness. O My eternal desire! O My untiring will!

This is what I want and what I crave for. That the whole earth may sing Your Name. That mankind may call You Father. A Redemption that will save everybody. A fortified will that will make every man obedient to Your will. An eternal triumph that will fill Paradise with an everlasting hosanna… Oh! Multitude of Heavens! Behold, I see the smile of God… and that is the reward compensating all human harshness.»

155.9

The three men have fled in the hail of reproaches. All the others, both Romans and Jews, are gaping. The Roman woman, with her child, who has sucked her fill and is sleeping peacefully in her lap, is still where she was, almost at Jesus’ feet, weeping, overwhelmed by maternal joy and spiritual emotion. Many are moved to tears by the last words of Jesus Who seems to be flashing with glory in His ecstasy.

And Jesus, lowering His eyes and returning with His spirit from Heaven back to the earth, sees the crowd and the mother… and passing by, after waving goodbye to everybody, He caresses her lightly, blessing her for her faith. And He walks away with His disciples, while the crowds, still amazed, remain where they were…

155.10

(The young Roman woman, unless it is a casual resemblance, is one of the Roman women who were with Johanna of Chuza on the way to Calvary[4]. As no one here called her by her name, I am not sure.)


Notes

  1. il est dit en : Ag 2, 11-13. La citation suivante est tirée de Ag 2, 16.
  2. est d’Isaïe : Is 11, 1-5.
  3. sur le chemin du Calvaire, en 608.9 (vision écrite 2 mois plus tôt et qui se trouve dans le volume n° 10). Il s’agit, comme nous le verrons en 167.3, de la femme ro­maine Valeria, et de sa fille Faustina).

Notes

  1. it is written, Haggai 2:11-13.
  2. says, Haggai 2:16.
  3. is Isaiah, Isaiah 11:1-5.
  4. the way to Calvary, in 608.9 (vol. 10) – although that vision was written two months before. In 167.3 we shall see that she is the Roman Valeria with her child Faustina.