The Writings of Maria Valtorta

214. La mère de Judas se confie à la Mère de Jésus, arrivée à Kérioth avec Simon le Zélote.

214. The mother of Judas confides in the Mother of Jesus, who reached Kerioth with Simon of Zealot.

214.1

Jésus est sur le point de se mettre à table, dans la belle maison de Judas, en compagnie de tous ses disciples. Et il dit à la mère de Judas, venue de sa maison de campagne pour recevoir dignement le Maître :

« Non, mère, tu dois rester toi aussi avec nous. Ici, nous sommes en famille. Ce n’est pas le banquet froid et compassé des hôtes d’occasion. Moi, je t’ai pris un fils et je veux que tu me prennes comme fils, de même que, moi, je te prends comme mère, car tu en es bien digne. N’est-ce pas vrai, mes amis, qu’ainsi nous nous sentirons tous plus contents et plus à notre aise ? »

Les apôtres et les deux Marie acquiescent chaleureusement, et la mère de Judas, les yeux scintillant de larmes, doit s’asseoir entre son fils et le Maître qui a en face de lui les deux Marie, et Marziam au milieu.

La servante apporte les mets, que Jésus offre et bénit ; puis il les distribue – car, sur ce point, la mère de Judas reste inflexible – mais en commençant toujours par elle, ce qui émeut toujours plus la femme et rend Judas tout fier, et en même temps pensif.

Les conversations roulent sur divers sujets, et Jésus cherche à intéresser la mère de Judas et à la mettre en relation avec les deux Marie.

214.2

Margziam y joue un grand rôle lorsqu’il déclare qu’il aime déjà bien la mère de Judas “ parce qu’elle s’appelle Marie, comme toutes les femmes qui sont bonnes. ”

« Et celle qui nous attend sur le lac, tu ne l’aimeras pas, petit méchant ? demande Pierre, à moitié sérieux.

– Oh si ! Beaucoup, si elle est bonne.

– Pour cela, tu peux en être certain. Tout le monde le dit, et je dois reconnaître moi aussi que, si elle a toujours été douce avec sa mère et avec moi, c’est vraiment signe qu’elle est bonne. Mais elle ne s’appelle pas Marie, mon fils. Elle a un nom bizarre, car son père lui a donné le nom de ce qui l’avait enrichi : il a voulu l’appeler Porphyrée. La pourpre est belle et précieuse. Mon épouse n’est pas belle, mais sa bonté la rend précieuse. Et moi, je l’ai aimée parce qu’elle est paisible, chaste, silencieuse. Trois vertus… qui ne sont guère faciles à trouver ! Je l’avais remarquée alors qu’elle n’était qu’une petite fille. Je descendais à Capharnaüm avec le poisson et je la voyais travailler silencieusement aux filets ou à la fontaine, ou encore dans le jardin de la maison. Ce n’était pas le papillon distrait qui volette de-ci de-là, ni la poulette étourdie qui se retourne à chaque cocorico du coq. Elle ne levait jamais la tête, même si elle entendait des voix d’homme. Alors, quand je lui ai adressé mes premières salutations, tout amoureux de sa bonté et de ses magnifiques tresses – c’était tout ce qu’elle avait de bien – et aussi… oui, et aussi apitoyé par sa condition d’esclave dans sa famille (elle avait alors seize ans), elle a à peine répondu, en baissant davantage son voile et en restant encore plus à la maison. Ah, il m’en a fallu du temps pour réussir à savoir si elle ne me prenait pas pour un ogre et pour envoyer le paranymphe ! Mais je ne regrette rien. J’aurais pu faire tout le tour de la terre, mais jamais je n’en aurais trouvée une comme elle. N’est-ce pas, Maître, qu’elle est bonne ?

– Très bonne. Et je suis sûr que Marziam l’aimera, même si elle ne s’appelle pas Marie. N’est-ce pas, Marziam ?

– Oui. Elle s’appelle “ maman ”, or les mamans sont bonnes et on les aime. »

214.3

Puis Judas raconte ce qu’il a fait pendant la journée. Je comprends qu’il est allé prévenir sa mère de leur arrivée et que, ensuite, il a commencé à parler dans les campagnes de Kérioth en compagnie d’André. Il ajoute :

« Mais je voudrais que, demain, vous veniez tous. Je ne veux pas être le seul à briller. Nous irons, autant que possible, un Judéen avec un galiléen. Moi, par exemple avec Jean, et Simon avec Thomas. Si l’autre Simon pouvait venir ! Quant à vous deux (il désigne les fils d’Alphée), vous pouvez y aller ensemble. J’ai dit, même à ceux qui ne voulaient pas le savoir, que vous étiez les frères du Maître. Vous deux aussi (il montre Philippe et Barthélemy), vous pouvez aller ensemble. J’ai dit que Nathanaël est un rabbin venu à la suite du Maître. Cela fait bonne impression. Et… il reste vous trois. Mais dès l’arrivée de Simon le Zélote on pourra faire un couple de plus. Et puis nous alternerons, parce que je veux qu’ils vous connaissent tous… »

Judas est plein d’entrain.

« J’ai parlé sur le Décalogue, Maître, en cherchant à mettre en lumière spécialement les points auxquels je sais que cette région est plus infidèle…

– N’aie pas la main lourde, Judas, je t’en prie. Garde toujours à l’esprit que la douceur obtient plus que l’intransigeance et que tu es un homme, toi aussi. Examine-toi donc, et vois comme il t’est facile à toi aussi de tomber et comment tu te fâches pour des reproches trop directs, intervient Jésus tandis que la mère de Judas baisse la tête en rougissant.

– Ne crains rien, Maître, je m’efforce de t’imiter en tout. Cependant, dans le village que nous apercevons par cette porte même – ils déjeunent portes ouvertes et l’on découvre un bel horizon de cette pièce surélevée –, il y a un infirme qui voudrait guérir et qu’on ne peut transporter. Voudrais-tu venir avec moi ?

– Demain, Judas, demain matin sans faute. Et s’il y a d’autres malades, prévenez-moi ou conduisez-moi à eux.

– Veux-tu vraiment combler de bienfaits ma patrie, Maître ?

– Oui, pour qu’on ne puisse pas dire que j’ai été injuste envers ceux qui ne m’ont pas fait de mal. Je fais du bien même aux méchants ! Par conséquent, pourquoi pas aux habitants honnêtes de Kérioth ? Je veux laisser de moi un souvenir indélébile…

– Mais comment ? Nous ne reviendrons plus ici ?

– Nous reviendrons encore, mais…

214.4

– Voici ta Mère, ta Mère avec Simon ! » s’écrie l’enfant qui voit Marie et Simon monter l’escalier qui mène à la terrasse où se trouve la pièce.

Tous se lèvent et vont à la rencontre des deux arrivants. Bruits d’exclamations, de salutations, de sièges qu’on remue. Mais rien ne détourne Marie de saluer en premier Jésus, puis la mère de Judas qui s’est profondément inclinée et que Marie, au contraire, relève et embrasse comme si c’était une chère amie retrouvée après une longue absence.

Ils rentrent dans la pièce, et Marie, la mère de Judas, ordonne à la servante d’apporter de nouveaux plats pour ceux qui viennent d’arriver.

« Voici, mon Fils, la salutation d’Elise » dit Marie, qui remet à Jésus un petit rouleau qu’il ouvre et lit.

Il dit ensuite :

« Je le savais, j’en étais certain. Merci, Maman, pour Elise et pour moi. Tu es vraiment la santé des infirmes !

– Moi ? Toi, mon Fils, pas moi.

– Toi, et tu es ma plus grande aide. »

Puis il se tourne vers les apôtres et vers les femmes disciples :

« Elise écrit : “ Reviens, ma Paix. Je veux non seulement t’aimer mais te servir. ” Ainsi, nous avons relevé une femme de l’angoisse, de la mélancolie, et nous avons gagné en elle un disciple. Nous reviendrons, oui.

– Elle veut connaître aussi les femmes disciples. Elle reprend lentement, mais régulièrement. Pauvre chérie ! Elle a encore des moments de défaillance et de peur. N’est-ce pas, Simon ? Un jour, elle a voulu essayer de sortir avec moi, mais elle a vu un ami de son Daniel… et nous avons eu beaucoup de mal à calmer son chagrin. Mais Simon est si bon ! Puisqu’elle éprouve le désir de rentrer dans le monde, mais que le monde de Bet-çur est chargé de trop de souvenirs pour elle, il m’a suggéré d’appeler Jeanne. Et il est allé l’appeler lui-même. Elle était revenue à Béther après les fêtes, auprès de ses splendides roseraies de Judée. Simon dit qu’il lui semblait rêver en traversant ces collines couvertes de rosiers, il croyait être au paradis. Elle est venue aussitôt. Elle a pu comprendre une mère qui pleure ses fils et compatir à ses souffrances ! Elise s’est beaucoup attachée à elle et, moi, je suis venue. Jeanne veut la persuader de sortir de Bet-çur et de l’accompagner dans son château. Et elle y parviendra, car elle est douce comme une colombe, mais ferme comme du granit quand elle le veut.

– Nous irons à Bet-çur au retour, puis nous nous séparerons. Vous, les femmes disciples, vous resterez quelque temps avec Elise et Jeanne. Nous, nous parcourrons la Judée et nous nous retrouverons à Jérusalem pour la Pentecôte. »…

214.5

… Marie la très sainte et Marie, mère de Judas, sont ensemble. Non pas dans la maison de ville, mais dans celle de campagne. Elles sont seules. Jésus et les apôtres sont dehors. Les femmes disciples et l’enfant sont dans la splendide pommeraie, et l’on entend leurs voix se mêler au bruit du linge que l’on bat au lavoir. Peut-être font-elles la lessive pendant que l’enfant joue.

La mère de Judas, assise dans une pièce dans la pénombre à côté de Marie, lui confie :

« Ces jours paisibles resteront en moi comme un doux rêve. Ils sont vraiment trop courts ! Je comprends qu’il ne faut pas être égoïste et qu’il est juste que vous alliez chez cette pauvre femme et vers tant d’autres malheureux. Mais si je pouvais ! Si je pouvais arrêter le temps, ou venir avec vous !… Mais cela m’est impossible. Je n’ai pas de parents en dehors de mon fils et je dois m’occuper des biens de la maison…

– Je comprends… Tu souffres de te séparer de ton fils. Nous les mères, nous voudrions rester toujours avec nos enfants. Mais nous les donnons pour une bien grande cause et nous ne les perdons pas. La mort elle-même ne nous enlève pas nos enfants, s’ils sont et si nous sommes en grâce aux yeux de Dieu. Mais nous les avons encore sur la terre, même si la volonté de Dieu les arrache à notre sein pour les donner au monde, pour le bien de ce monde. Nous pouvons toujours les atteindre et le seul écho de leurs œuvres est déjà pour nous comme une caresse au cœur, car leurs œuvres sont le parfum de leurs âmes.

214.6

– Qu’est ton Fils, pour toi, Femme ? » questionne doucement Marie, mère de Judas.

Marie répond avec assurance :

« C’est ma joie.

– Ta joie ! »

A ces mots, la mère de Judas fond en larmes en se courbant sur elle-même, comme pour cacher son chagrin. Son front touche pour ainsi dire ses genoux, tant elle est repliée sur elle-même.

« Pourquoi pleures-tu, ma pauvre amie ? Pourquoi ? Dis-le-moi. Je suis heureuse dans ma maternité, mais je sais comprendre aussi les mères qui ne le sont pas…

– Oui, les mères qui ne sont pas heureuses ! J’en suis une. Ton Fils est ta joie… Le mien est ma douleur. Il l’était, du moins. Maintenant, depuis qu’il est avec ton Fils, il m’afflige moins. Ah ! De tous ceux qui prient pour ton saint Fils, pour son bien et son triomphe, il n’y en a pas une, après toi – qui es bienheureuse –, qui prie autant que cette malheureuse qui te parle… Dis-moi la vérité : que penses-tu de mon fils ? Nous sommes deux mères, l’une en face de l’autre. Entre nous, il y a Dieu. Et nous parlons de nos fils. Tu ne peux que trouver facile de parler du tien. Moi… moi, je dois me faire violence pour parler du mien. Pourtant, quel bien ou quelle douleur cette conversation peut m’apporter ! Et même si c’est de la douleur, ce sera toujours un soulagement d’en avoir parlé…

Cette femme de Bet-çur a été rendue presque folle par la mort de ses fils, n’est-ce pas ? Mais, moi, je te jure que, parfois, j’ai pensé et pense encore en regardant mon Judas, beau, en pleine santé, intelligent, mais qui n’est ni bon ni vertueux, qui n’a pas l’âme droite, dont les sentiments ne sont pas sains, que je préférerais le pleurer mort plutôt que de le savoir… de le savoir très mal vu de Dieu. Toi, dis-moi, que penses-tu de mon fils ? Sois franche. Cela fait plus d’un an que cette question me brûle le cœur. Mais à qui le demander ? Aux habitants ? Eux, ils ignoraient encore que le Messie est sur terre et que Judas voulait aller avec lui. Moi, je le savais. Il me l’avait dit en venant ici, après la Pâque, exalté, violent, comme toujours quand il fait un caprice et comme toujours plein de mépris pour les conseils de sa mère. A ses amis de Jérusalem ? Une sainte prudence et une pieuse espérance me retenaient de le faire. Je ne voulais pas leur dire, à eux que je ne peux pas aimer parce qu’ils sont tout sauf des saints : “ Judas suit le Messie. ” Et j’espérais que son caprice passerait comme tant d’autres, comme tous, en me causant, bien sûr, larmes et chagrins comme à plus d’une jeune fille ici et ailleurs dont il s’est entiché, mais qu’il n’a jamais épousée. Tu ne sais pas qu’il y a des endroits où il ne va plus parce qu’il pourrait s’y trouver à juste titre châtié ? Même son engagement au Temple fut un caprice. Il ne sait pas ce qu’il veut. Il ne l’a jamais su. Son père — que Dieu lui pardonne — l’a pourri. Les deux hommes de la maison ne m’ont jamais écoutée. Je n’ai eu qu’à pleurer et à réparer par des humiliations de toutes sortes… A la mort de Joanna — bien que personne ne l’ait dit, je sais, moi, qu’elle est morte de chagrin quand, après l’avoir attendu pendant toute sa jeunesse, elle a su par Judas qu’il ne voulait pas se marier, alors qu’il était notoire qu’à Jérusalem il avait envoyé des amis pour demander sa fille à une femme riche qui possédait des comptoirs jusqu’à Chypre — j’ai dû beaucoup pleurer, beaucoup, à cause des reproches que me fit la mère de la jeune morte, comme si j’avais été complice de mon fils. Non. Je ne le suis pas, mais je ne suis rien auprès de lui.

L’an dernier, quand le Maître est venu ici, je me suis rendu compte que, lui, il avait compris… et je fus sur le point de parler. Mais il est douloureux pour une mère de devoir dire : “ Méfie-toi de mon fils. Il est avide, il a le cœur dur, c’est un vicieux, un orgueilleux, un instable. ” Et il l’est bien. Moi…, moi je prie pour que ton Fils, lui qui fait tant de miracles, en fasse un pour mon Judas… Mais toi, toi, dis-moi : que penses-tu de lui ? »

214.7

Marie, qui est restée silencieuse, avec une expression de douloureuse pitié devant ces lamentations maternelles auxquelles son âme droite ne peut apporter de démenti, dit doucement :

« Pauvre mère !… Qu’est-ce que je pense ? Oui, ton fils n’a pas l’âme limpide de Jean, il n’est pas le doux André, il n’a pas la fermeté de Matthieu qui a voulu se convertir et qui l’a fait. C’est… un instable, oui, c’est cela. Mais nous prierons beaucoup pour lui, toi et moi. Ne pleure pas. Peut-être que, dans ton amour de mère qui voudrait pouvoir être fière de ton enfant, tu le vois pire qu’il n’est…

– Non, non ! Je vois juste et j’ai tellement peur ! »

La pièce est emplie des plaintes de la mère de Judas ; dans la pénombre, la blancheur du visage de Marie ressort : elle est devenue plus pâle, après ces aveux maternels qui avivent tous les soupçons de la Mère du Seigneur.

Mais elle se domine. Elle attire à elle la malheureuse mère et la caresse, alors que celle-ci, une fois rompues les digues qui la retenaient, raconte confusément, fiévreusement, toutes les duretés, les exigences, les violences de Judas, avant d’achever :

« Je rougis pour lui quand je me vois l’objet des attentions affectueuses de ton Fils ! Je ne le lui demande pas. Mais je suis sûre que, au-delà de la bonté qu’elles expriment, il agit ainsi pour signifier par ses actes à Judas : “ Souviens-toi que c’est ainsi qu’on doit traiter une mère. ” Maintenant, maintenant il me paraît être toute bonté… Ah, si c’était vrai ! Aide-moi, aide-moi par ta prière, toi qui es sainte, pour que mon fils ne soit pas indigne de la grande grâce que Dieu lui a accordée ! S’il ne veut pas m’aimer, s’il ne veut pas m’être reconnaissant, à moi qui l’ai enfanté et élevé, cela n’est rien. Mais qu’il sache aimer réellement Jésus, qu’il sache le servir avec fidélité et reconnaissance. Si cela ne devait pas être, alors… alors que Dieu lui ôte la vie. Je préfère l’avoir au tombeau… je l’aurais enfin car, depuis qu’il a été en âge de raisonner, il m’a bien peu appartenu. Mort plutôt que mauvais apôtre. Puis-je faire cette prière ? Qu’en dis-tu ?

– Prie le Seigneur d’agir pour le mieux. Ne pleure plus. J’ai vu des prostituées et des païens aux pieds de mon Fils et, avec eux, des publicains et des pécheurs. Tous étaient devenus des agneaux par sa grâce. Espère, Marie, espère. Les peines des mères sauvent les enfants, ne le sais-tu pas ?… »

Tout s’achève sur cette question pleine de pitié.

214.1

Jesus is about to sit down at the table with all His friends in Judas’ beautiful house. And He says to Judas’ mother, who has come from her country house to give proper hospitality to the Master: «No, mother, you must stay with us as well. We are like a family here. This is not the cold formal banquet for casual guests. I took your son, and I want you to take Me as a son, as I take you as a mother, because you are really worth it. Is that right, My friends, that thus we shall be happier and feel at home?»

The apostles and the two Maries nod wholeheartedly. And Judas’ mother, her eyes bright with tears, sits between her son and the Master, in front of Whom there are the two Maries with Marjiam between them. The maidservant brings the food, which Jesus offers, blesses and then hands out, because Judas’ mother is strict on that point. And He always hands out starting with her, which moves the woman more and more and makes Judas proud and pensive at the same time.

They talk about various subjects in which Jesus endeavours to get Judas’ mother interested and He strives as well to make her become familiar with the two women disciples.

214.2

Marjiam is helpful in this respect as he states that he is very fond also of Judas’ mother: «Because her name is Mary like all good women.»

«And will you not love the one who is waiting for us on the lake, you little rascal?» asks Peter half-seriously.

«Oh! very much, if she is good.»

«You can be sure of that. Everybody says so, and I must say so as well, because if she has always been kind to her mother and to me, she must be really good. But her name is not Mary, son. She has an odd name, because her father called her after the thing that had brought him wealth and he called her Porphirea. Purple is beautiful and precious. My wife is not beautiful, but she is precious on account of her goodness. And I have been very fond of her because she is so peaceful, chaste and quiet. Three virtues… eh! not easily found! I eyed her carefully since she was a girl. When I came to Capernaum with fish I used to see her mending the nets, or at the fountain, or working silently in the kitchen garden and she wasn’t an absent-minded butterfly fluttering here and there, neither was she a thoughtless little hen looking around at every crow of a cock. She never raised her head when she heard the voice of a man, and when I, in love with her goodness and her wonderful plaits, her only beauties, and… well, also moved to pity because she was treated like a slave at home… when I began to say hello to her – she was then sixteen years old – she hardly replied to me, she pulled her veil over her face and remained more indoors. Eh! It took a very long time to find out whether she considered me an ogre or not and before I could send my bestman to her!… But I do not regret it. I could have travelled all over the world, but I would not have found another one like her. Am I right, Master, that she is good?»

«Yes, she is very good. And I am sure that Marjiam will love her even if her name is not Mary. Will you not, Marjiam?»

«Yes. Her name is “mummy” and mummies are good and are loved.»

214.3

Judas then says what he did during the day. I understand that he went to inform his mother of their visit, and then he began to speak in the country near Kerioth together with Andrew. He then says: «But tomorrow I would like everybody to come. I do not want to be the only one to be noticed. As far as possible, we should go in twos, a Judaean with a Galilean. For instance, John and I, Simon and Thomas. I wish the other Simon came! But you two (he points at Alphaeus’ sons) can go together. I told everybody, also those who did not want to know, that you are the Master’s cousins. And you two (he points at Philip and Bartholomew) can also go together. I told them that Nathanael is a rabbi who came to follow the Master. That impresses people very favourably. And… you three will stay here. But as soon as the Zealot comes, we can form another couple. And then we will change around, because I want the people to meet everybody…» Judas is sprightly. «I spoke about the decalogue, Master, endeavouring especially to clarify those parts in which this area is more lacking…»

«Do not let your hand be too heavy, Judas, please. Always bear in mind that one achieves more by means of kindness than by intolerance and that you are a man as well. So examine yourself and consider how easy it is also for you to fall and how you become upset when you are reproached too frankly» says Jesus while Judas’ mother bends her head blushing.

«Do not worry, Master. I am striving to imitate You in everything. But in the village, which we can also see through that door (the doors are open while they are eating and a beautiful view can be seen from this room which is upstairs) there is a sick man who would like to be cured. But he cannot be carried here. Could You come with me?»

«Tomorrow, Judas, tomorrow morning, definitely. And if there are more sick people tell Me or bring them here.»

«You really want to benefit my fatherland, Master?»

«Yes. So that no one may say that I have been unfair to those who did no harm to Me. I help also wicked people! So why not the good ones of Kerioth? I wish to leave an indelible memory of Me…»

«What? Are we not coming back here?»

«We will come back again, but…»

214.4

«Here is the Mother, the Mother with Simon!» trills the boy who sees Mary and Simon climbing the staircase leading up to the terrace where the room is.

They all stand up and go towards the two who have just arrived. There is the noise of exclamations, of greetings, of seats moved about. But nothing diverts Mary from greeting first Jesus and then Judas’ mother, who has bowed down deeply, and whom Mary raises again embracing her as if she were a dear friend met after a long absence.

They go back into the room and Mary of Judas tells the maidservant to bring in fresh food for the new guests.

«Here, Son, Eliza’s greetings» says Mary, handing a small parchment roll to Jesus Who unfolds it and reads it, then says: «I knew. I was sure. Thank You, Mother. On My behalf and on Eliza’s. You really are the health of the sick!»

«I? You, Son. Not I.»

«You; and You are My greatest help.» He then turns to the apostles and women disciples and says: «Eliza writes: “Come back, my Peace. I want not only to love You, but to serve You”. So we have relieved a creature of her anguish and melancholy, and we have gained a disciple. Yes, we will go back.»

«She wishes to meet also the women disciples. She is recovering slowy, but without relapsing. Poor Eliza! She still undergoes moments of frightful bewilderment. Does she not, Simon? One day she wanted to try to come out with Me, but she saw a friend of Daniel’s… and we had great difficulty in calming her weeping. But Simon is so clever! And since Eliza expressed the desire to return to the world, but the world of Bethzur is too full of memories for her, Simon suggested we should call Johanna. And he went to call her. After the feast she went back to Bether, to her magnificent rose-garden in Judaea. Simon says that he seemed to be dreaming, while crossing the hills covered with rose-bushes, that he was already in Paradise. She came at once. She is in a position to understand and pity a mother mourning her sons! Eliza has become very fond of her and I came away. Johanna wants to persuade her to leave Bethzur and go to her castle. And she will succeed because she is as sweet as a dove but as firm as a rock in her decisions.»

«We shall go to Bethzur on our way back and then we shall part. You women disciples will stay with Eliza and Johanna for some time. We will go through Judaea and we shall meet in Jerusalem for Pentecost»…

214.5

The Most Holy Virgin Mary and Mary, Judas’ mother, are together. They are not in the town house, but in the country one. They are alone. The apostles are outside with Jesus, the women disciples and the boy are in the magnificent apple-orchard and their voices can be heard together with the noise of clothes beaten on washboards. They are perhaps doing the washing while the boy is playing.

Judas’ mother, sitting in a dim-lit room beside Mary, is speaking

to Her: «These peaceful days will be like a dream to me. Too short! Yes, too short! I know that we must not be selfish and that it is fair that You should go to that poor woman and to so many other unhappy people. But I wish I could!… I wish I could spare the time, or come with You!… But I cannot. I have no relatives apart from my son and I must look after the property of the family…»

«I understand… It is painful to part from one’s son. We mothers would always like to be with our children. But we are giving them for a great cause, and we will not lose them. Not even death can take our sons away from us, if they and we are in grace in the eyes of God. But ours are still on the earth, even if by the will of God they are torn from our bosoms to be given to the world for its good. We can always join them and even the echo of their deeds is like a caress to our hearts, because their deeds are the scent of their souls.»

214.6

«What is Your Son to You, Woman?» asks Mary of Judas in a low voice.

And the Most Holy Mary replies promptly: «He is My joy.»

«Your joy!!!…» and then Judas’ mother bursts into tears and lowers her head to hide them. She bows so low as to almost touch her knees with her forehead.

«Why are you weeping, my poor friend? Why? Tell Me. I am happy in My maternity, but I can also understand those mothers who are not happy…»

«Yes. Not happy! And I am one of them. Your Son is Your joy… Mine is my grief. At least he has been so. Now, since he has been with Your Son, I am not so worried. Oh! of all those who pray for Your holy Son, for His welfare and triumph, there is no one, after You, Blessed Woman, who prays so much as this unhappy mother who is speaking to You… Tell me the truth: what do You think of my son? We are two mothers, one facing the other, between us there is God. And we are speaking of our sons. It can be but easy for You to speak of Yours. I… I have to strive against myself to speak of mine. And yet, how much good, or how much grief, can come to me from this conversation! And even if it is grief, it will always be a relief to speak about it… That woman of Bethzur became almost insane when her sons died, did she not? But I swear it to You, sometimes I have thought and still think, looking at my Judas who is handsome, healthy, intelligent, but he is not good, not virtuous, not righteous in his soul, not sound in his feeling, I often think that I would prefer to mourn him dead rather than know that he is disliked by God. But tell me, what do You think of my son? Be frank. This question has been tormenting my heart for over a year. But whom could I ask? The citizens? They did not yet know that the Messiah existed and that Judas wanted to go with Him. I knew. He told me when he came here after Passover, elated, violent, as usual, when he has a sudden fancy, and as usual, scornful of his mother’s advice. His friends in Jerusalem? A holy prudence and a pious hope prevented me. I did not want to say: “Judas is following the Messiah” to those whom I cannot love because they are everything but saints. And I hoped that his fancy notion would vanish, like many others, like all of them, even at the cost of tears and desolation, as happened in the case of more than one girl whom he charmed here and elsewhere, but never married. Do you know that there are places where he will no longer go because he may receive a fair punishment? Also his being of the Temple was a whim. He does not know what he wants. Never. His father, may God forgive him, spoiled him. I never had any authority on the two men in my house. I could but weep and make amends with all kinds of humiliation… When Johanna died — and although no one told me, I know that she died of a broken heart when Judas told her that he did not want to get married, after she had been waiting for all her youth, whereas everybody knew that in Jerusalem he had sent friends to a very rich woman who owned stores as far as Cyprus to enquire about her daughter — I had to shed many bitter tears, because of the reproaches of the dead girl’s mother, as if I were an accomplice of my son. No. I am not. I have no authority over him. Last year, when the Master came here, I realised that He had understood… and I was about to speak. But it is painful, very painful for a mother to have to say: “Be careful of my son. He is greedy, hard-hearted, vicious, proud and inconstant”. And that is what he is. I am praying that Your Son, Who works so many miracles, may work one for my Judas… But tell me, please tell me, what do You think of him?»

214.7

Mary, Who has been silent all the time, with an expression of pitiful sorrow while listening to that maternal lament of which Her righteous soul cannot disapprove, says in a low voice: «Poor mother!… What do I think? Yes, your son is not the limpid soul of John, nor the meek Andrew, not the firm Matthew who wanted to change and did change… He is… inconsistent, yes, he is. But we shall pray so hard for him, both you and I. Do not weep. Perhaps your motherly love, which would like to be proud of your son, makes you see him more perverted than he is…»

«No! No! I see right and I am so afraid.» The room is full of the weeping of Judas’ mother and in the half-light Mary’s white face has become even paler because of the maternal confession that sharpens all the suspicions of the Lord’s Mother. But She controls Herself. She draws the unhappy mother to herself and caresses her while she, abandoning all reservedness, painfully and confusedly informs Mary of all the harshness, pretensions and violence of Judas and concludes: «I blush for him when I see I am the object of the loving attention of Your Son! I have not asked Him. But I am sure that besides doing it out of kindness, He wants to say to Judas by means of His loving attention: “Remember that this is how a mother is to be treated”. Now, for the time being he appears to be good… Oh! If it were only true! Help me, help me with Your prayers, You Who are holy, so that my son may not be unworthy of the grace that God granted him! If he does not want to love me, if he cannot be grateful to me, who gave birth to him and brought him up, it does not matter. But let him really love Jesus; let him serve Him loyally and gratefully. But if that cannot be then… then may God take his life. I would rather have him in a sepulchre… at last I would have him because since he reached the age of reason he was hardly ever mine. Better dead than a bad apostle. Can I pray for that? What do You say?»

«Pray the Lord that He may do what is best. Do not weep any more. I have seen prostitutes and Gentiles at the feet of My Son, and publicans and sinners with them. They all became lambs through His Grace. Hope, Mary, hope. The grief of mothers saves their sons, do you not know that?…»

And everything ends on that pitiful question.