The Writings of Maria Valtorta

239. La parabole des poissons et celle de la perle.

239. The parable of the fish and the parable of the pearl.

239.1

Tout le monde s’est réuni dans la vaste pièce de l’étage supérieur. L’orage violent a tourné en une pluie persistante qui, tantôt se fait légère comme si elle voulait finir, tantôt redouble avec une furie imprévue. Le lac, aujourd’hui, n’est vraiment pas bleu mais jaunâtre, avec des traînées d’écume quand l’orage s’accompagne de rafales de vent, ou gris de plomb avec de l’écume blanche quand l’orage se calme. Les collines, toutes ruisselantes, avec leurs frondaisons qui ploient encore sous le poids de la pluie, avec des branches qui pendent, brisées par le vent, et quantité de feuilles arrachées par la grêle, forment de tous côtés des petits bras d’eaux jaunâtres qui charrient dans le lac des feuilles, des pierres, de la terre arrachée aux pentes. La lumière est restée voilée, verdâtre.

Assise près de la fenêtre qui ouvre sur les collines, Marie se tient dans la pièce avec Marthe et Marie-Madeleine, ainsi que deux autres femmes dont je ne sais trop qui elles sont. Mais j’ai l’impression qu’elles sont déjà connues de Jésus, de Marie et des apôtres, car elles sont à l’aise. Certainement plus que Marie-Madeleine qui reste immobile, la tête baissée, entre la Vierge et Marthe. Elles ont remis leurs vêtements séchés devant le feu et débarrassés de la boue. Mais je m’exprime mal. La Vierge a remis son vêtement de laine bleu foncé, mais Marie-Madeleine porte un vêtement d’emprunt, court et étroit pour elle qui est grande et bien formée, et elle cherche à parer aux défauts du vêtement en restant enveloppée dans le manteau de sa sœur. Elle a rassemblé ses cheveux en deux grosses tresses qu’elle noue sur la nuque n’importe comment parce que, pour soutenir leur poids, il faudrait bien plus que quelques épingles rassemblées par-ci par-là. En effet, depuis, j’ai toujours remarqué que Marie-Madeleine complète les épingles avec un ruban qui est une sorte de fin diadème dont la couleur paille se confond avec l’or de ses cheveux.

De l’autre côté de la pièce, assis sur des tabourets ou sur les rebords des fenêtres, il y a Jésus avec les apôtres et le propriétaire de la maison. Il manque le serviteur de Marthe. Pierre et les autres pêcheurs étudient le temps en faisant des pronostics pour le lendemain. Jésus écoute ou répond à ceci et à cela.

« Si j’avais su, j’aurais dit à ma mère de venir. Il serait bon qu’elle s’habitue à ses compagnes, dit Jacques, fils de Zébédée, en regardant du côté des femmes.

– Hé ! Si on avait su !…

239.2

Mais pourquoi maman n’est-elle pas venue avec Marie ? demande Jude à son frère Jacques.

– Je ne sais pas. Je me le demande moi aussi.

– N’est-elle pas malade ?

– Marie nous l’aurait dit.

– Je vais le lui demander. »

Et Jude va trouver les femmes. On entend la voix claire de Marie répondre :

« Elle va bien. C’est moi qui lui ai épargné une grande fatigue par cette chaleur. Nous nous sommes échappées comme deux fillettes, n’est-ce pas, Marie ? Marie de Magdala est arrivée le soir, à la nuit, et nous sommes parties à l’aube. J’ai seulement dit à Alphée : “ Voici la clé. Je reviendrai bientôt. Dis-le à Marie [la mère de Jude et de Jacques]. ” Et je suis venue.

239.3

– Nous reviendrons ensemble, Mère. Dès que le temps sera beau et que Marie aura un vêtement, nous traverserons tous ensemble la Galilée en accompagnant les sœurs jusqu’au chemin le plus sûr. Ainsi elles seront connues aussi de Porphyrée, de Suzanne, de vos femmes et de vos filles, Philippe et Barthélemy. »

Elle est pleine de tact, cette parole : “ elles seront connues ”, pour ne pas dire : “ Marie sera connue ! ” Elle est forte aussi et elle abat toutes les préventions et restrictions mentales des apôtres envers celle qui a été rachetée. Il l’impose, en vainquant leurs oppositions, la gêne qu’elle éprouve, tout. Marthe est rayonnante, Marie-Madeleine rougit et elle a un regard suppliant, reconnaissant, troublé, que sais-je ?… Marie la très sainte a son doux sourire.

« Où irons-nous pour commencer, Maître ?

– A Bethsaïde, puis à Nazareth en passant par Magdala, Tibériade et Cana. De là, par Japhia et Sémeron, nous irons à Bethléem de Galilée et puis à Sycaminon et à Césarée… »

Jésus est interrompu par un sanglot de Marie-Madeleine. Il lève la tête, la regarde, puis reprend comme si de rien n’était :

« A Césarée, vous trouverez votre char. J’ai donné cet ordre au serviteur et vous irez à Béthanie. Nous nous reverrons ensuite, à la fête des Tentes[1]. »

Marie-Madeleine se reprend vite et ne répond pas aux questions de sa sœur, mais elle sort de la pièce et se retire, à la cuisine peut-être, pendant un moment.

« Marie souffre, Jésus, en entendant dire qu’elle doit aller dans certaines villes. Il faut la comprendre… je le dis davantage pour les disciples que pour toi, Maître, dit Marthe, humble et angoissée.

– C’est vrai, Marthe. Mais il faut qu’il en soit ainsi. Si elle n’affronte pas tout de suite le monde et ne brise pas cet horrible tyran qu’est le respect humain, son héroïque conversion restera paralysée. Tout de suite et avec nous.

239.4

– Avec nous, personne ne lui dira rien. Je te l’assure, Marthe, et au nom de tous mes compagnons, promet Pierre.

– Mais bien sûr ! Nous l’entourerons comme une sœur. C’est ce qu’elle est, comme l’a dit Marie, et c’est ce qu’elle sera pour nous, confirme Jude.

– D’ailleurs… nous sommes tous pécheurs, et le monde ne nous a pas épargnés, nous non plus. C’est pourquoi nous comprenons ses combats, dit Simon le Zélote.

– Moi, je la comprends mieux que tous. Il est très méritoire de vivre dans les lieux où nous avons péché. Les gens savent qui nous sommes ! C’est une torture, mais c’est aussi une justice et une gloire d’y résister. C’est parce que la puissance de Dieu est évidente en nous, précisément, que nous suscitons des conversions, sans même ouvrir la bouche, dit Matthieu.

– Tu le vois, Marthe, ta sœur est comprise et aimée de tous. Et elle le sera toujours plus. Elle deviendra un signal indicateur pour nombre d’âmes coupables et tremblantes. C’est une grande force pour les bons aussi. Car, lorsque Marie aura brisé les dernières chaînes de ses sentiments humains, elle sera un feu d’amour. Elle a seulement orienté différemment l’exubérance de son sentiment. Elle a reporté sur un plan surnaturel la puissante faculté d’aimer qu’elle possède, et ensuite elle accomplira des prodiges. Je vous l’assure. Elle est encore troublée maintenant, mais vous la verrez, jour après jour, se pacifier et se fortifier dans sa nouvelle vie. Dans la maison de Simon, j’ai dit : “ Il lui a été beaucoup pardonné parce qu’elle aime beaucoup. ” Maintenant, je vous dis qu’en vérité tout lui sera pardonné parce qu’elle aimera son Dieu de toute sa force, de toute son âme, de toute sa pensée, de tout son sang, de toute sa chair, jusqu’à l’holocauste.

– Bienheureuse est-elle de mériter de telles paroles ! Je voudrais bien les mériter moi aussi, soupire André.

– Toi ? Mais tu les mérites déjà !

239.5

Approche, mon pêcheur ! Je veux te raconter une parabole qui semble faite pour toi.

– Maître, attends : je vais chercher Marie. Elle désire tellement connaître ton enseignement ! »

Pendant que Marthe sort, les autres disposent les sièges de façon à former un demi-cercle autour de celui de Jésus. Les deux sœurs reviennent et reprennent leur place à côté de la Vierge.

Jésus commence à parler :

« Des pêcheurs sortirent au large et jetèrent leurs filets à la mer puis, après le temps nécessaire, ils les tirèrent à bord. C’était un travail pénible qu’ils accomplissaient ainsi sur l’ordre d’un patron qui les avait chargés de fournir sa ville en poissons de premier choix. Il avait ajouté : “ Quant aux poissons nocifs ou de mauvaise qualité, inutile de les ramener à terre : rejetez-les à la mer. D’autres pêcheurs les prendront et, comme ils travaillent pour un autre patron, ils les amèneront à sa ville à lui parce que, là-bas, on consomme ce qui est nocif, ce qui rend de plus en plus horrible la ville de mon ennemi. Mais dans la mienne, qui est belle, lumineuse, sainte, il ne doit rien entrer de malsain. ”

Une fois le filet tiré à bord, les pêcheurs commencèrent le tri. Les poissons étaient abondants, de forme, de taille et de couleur différentes. Il y en avait de bel aspect, mais dont la chair était pleine d’arêtes, dont le goût était mauvais et dont l’estomac était rempli de boue, de vers, d’herbes en décomposition qui augmentaient encore le goût détestable de leur chair. D’autres au contraire paraissaient laids, ils avaient une gueule qui ressemblait à une face de criminel ou d’un monstre de cauchemar, mais les pêcheurs savaient que leur chair était exquise. D’autres enfin étaient si insignifiants qu’ils passaient inaperçus. Les pêcheurs travaillaient tant et plus. Leurs paniers étaient déjà pleins de poisson délicieux, mais il restait dans les filets les poissons insignifiants. “ Maintenant, cela suffit. Les paniers sont remplis. Rejetons tout le reste à la mer ”, dirent plusieurs pêcheurs.

Mais l’un d’eux qui avait peu parlé, alors que les autres vantaient ou tournaient en dérision les poissons qui leur passaient dans les mains, resta à fouiller dans le filet et découvrit encore dans le menu fretin deux ou trois poissons qu’il mit par-dessus les autres dans les paniers.

“ Mais que fais-tu là ? ” demandèrent ses collègues. “ Les paniers sont pleins, superbes. Tu les enlaidis en posant par-dessus, de travers, ces pauvres poissons-là. On dirait que tu veux les faire passer pour les plus beaux. ”

– “Laissez-moi faire : je connais cette sorte de poissons et je sais quel profit et quelle plaisir ils donnent. ”

Voilà donc cette parabole, qui se termine par la bénédiction du patron au pêcheur patient, expert et silencieux, qui a su discerner dans la masse les meilleurs poissons.

239.6

Maintenant, écoutez-en l’application.

Le patron de la ville belle, lumineuse et sainte, c’est le Seigneur. La ville, c’est le Royaume de Dieu, les pêcheurs, ce sont mes apôtres, les poissons de la mer, l’humanité où se trouvent toutes sortes de personnes. Quant aux bons poissons, ce sont les saints.

Le patron de la ville horrible, c’est Satan; la ville horrible, l’enfer. Ses pêcheurs représentent le monde, la chair, les passions mauvaises incarnées dans les serviteurs de Satan soit spirituels – autrement dit, les démons –, soit humains – autrement dit ceux qui sont les corrupteurs de leurs semblables –. Quant aux mauvais poissons, c’est l’humanité indigne du Royaume de Dieu : les damnés.

Parmi ceux qui pêchent les âmes pour la Cité de Dieu, il y aura toujours ceux qui rivaliseront avec le savoir-faire patient du pêcheur qui sait persévérer dans la recherche, justement dans les couches de l’humanité où ses autres compagnons, plus impatients, ont pris seulement ce qui paraissait bon à première vue. Malheureusement, il y aura aussi de ces pêcheurs qui, pour être trop distraits ou bavards, ne verront pas les bons poissons et les perdront : car le travail de tri exige attention et silence pour bien entendre les voix des âmes et les indications surnaturelles. Enfin, il y aura ceux qui, par excès d’intransigeance, repousseront aussi des âmes qui, si elles ne sont pas parfaites extérieurement, sont excellentes pour tout le reste.

Que vous importe si l’un de poissons que vous capturez pour moi montre des signes de luttes passées, ou présente des mutilations dues à toutes sortes de causes, si elles ne blessent pas son esprit ? Que vous importe si l’un d’eux, pour se libérer de l’Ennemi, s’est blessé et se présente avec ces blessures, s’il montre intérieurement la volonté ferme d’appartenir à Dieu ? Les âmes éprouvées sont des âmes sûres, plus que celles qui sont comme des enfants préservés par les langes, par le berceau et par leur mère, et qui dorment, sages et rassasiés, ou sourient tranquillement, mais qui peuvent par la suite, sous l’effet de l’âge, de la raison et des vicissitudes de la vie, donner lieu à de douloureuses surprises de déviations morales.

239.7

Je vous rappelle la parabole de l’enfant prodigue. Vous en entendrez d’autres, car je m’efforcerai toujours de faire pénétrer en vous un juste discernement dans la manière d’examiner les consciences et de choisir comment les guider : car toutes sont uniques, si bien que chacune a sa propre façon de sentir et de réagir aux tentations et aux enseignements.

Ne croyez pas qu’il soit facile de faire le tri des âmes. Bien au contraire. Cela demande un regard spirituel éclairé par la lumière divine, une intelligence pénétrée de sagesse divine et la possession héroïque des vertus, en particulier de la charité. Cela suppose la capacité à se concentrer dans la méditation, car toute âme est un texte obscur qu’il convient de lire et de pénétrer. Cela exige l’union continuelle à Dieu, en oubliant tous ses intérêts égoïstes. Vivre pour les âmes et pour Dieu. Surmonter les préventions, les ressentiments, les antipathies. Etre doux comme des pères et avoir une main de fer comme des guerriers : être doux pour conseiller et rendre courage, avoir une main de fer pour dire : “ Ce n’est pas permis et tu ne le feras pas. ” Ou encore : “ Voilà ce qu’il est bon de faire, et tu vas le faire. ” Car, pensez-y bien, beaucoup d’âmes seront jetées dans les marais infernaux, mais ce ne seront pas seulement des âmes de pécheurs : il y aura aussi des âmes de pêcheurs évangéliques, celles des hommes qui auront failli à leur ministère en contribuant à la perte de beaucoup d’autres âmes.

Un jour viendra – le dernier jour de la terre, le premier de la Jérusalem complète et éternelle – où les anges, comme les pêcheurs de la parabole, sépareront les justes des mauvais, afin que, sur l’ordre inexorable du Juge, les bons aillent au Ciel et les mauvais au feu éternel. C’est alors que sera connue la vérité sur les pêcheurs et les pêchés, alors les hypocrisies tomberont et le peuple de Dieu apparaîtra tel qu’il est, avec ses chefs et ceux qu’ils auront sauvés. Nous verrons alors que nombre de ceux qui paraissaient extérieurement les plus insignifiants ou les plus malmenés feront les splendeurs du Ciel, et que les pêcheurs tranquilles et patients sont ceux qui auront le plus œuvré, et ils resplendiront de joyaux pour tous ceux qu’ils auront sauvés.

Voilà l’explication de la parabole que je vous ai contée.

239.8

– Et mon frère ? Oh, mais !… »

Pierre le regarde longuement… puis regarde Marie-Madeleine…

« Non, Simon : pour elle, je n’ai aucun mérite. C’est le Maître seul qui a agi, dit André avec franchise.

– Mais les autres pêcheurs, ceux de Satan, prennent donc les restes ? demande Philippe.

– Ils essaient d’attraper les meilleurs, les âmes capables d’un plus grand prodige de la grâce, et ils se servent des hommes eux-mêmes pour le faire, en plus de leurs tentations. Il y en a tant dans le monde qui renoncent à leur droit d’aînesse pour un plat de lentilles !

– Maître, tu nous disais l’autre jour que ceux qui se laissent séduire par les choses du monde sont nombreux. Ce seraient encore ceux qui pêchent pour Satan ? demande Jacques, fils d’Alphée.

– Oui, mon frère. Dans cette parabole, l’homme se laisse séduire par la richesse qui pouvait lui permettre beaucoup de jouissances, en perdant tout droit au trésor du Royaume. Mais, en vérité, je vous dis que sur cent hommes, un tiers seulement sait résister à la tentation de l’or ou à d’autres séductions, et seule la moitié de ces derniers y arrive de manière héroïque. Pour s’être enserré volontairement dans les lacets du péché, le monde meurt d’asphyxie. Mieux vaut être dépouillé de tout que de posséder des richesses dérisoires et illusoires. Sachez agir comme des bijoutiers avisés : lorsqu’ils apprennent que, à un endroit, on a pêché une perle rarissime, ils ne se soucient guère de garder dans leurs coffres-forts quantité de petits bijoux, mais ils liquident tout pour acquérir cette merveilleuse perle.

– Dans ce cas, pourquoi fais-tu toi-même des différences dans les missions que tu confies aux personnes qui te suivent, et pourquoi nous dis-tu que nous devons considérer les missions comme des dons de Dieu ? Il faudrait donc renoncer même à celles-ci, puisqu’elles sont insignifiantes en comparaison du Royaume des Cieux ? demande Barthélemy.

– Elles ne sont pas insignifiantes, mais ce sont des moyens. Elles seraient insignifiantes (pis encore, elles ne seraient que des fétus de paille souillés) si elles devenaient un but humain dans la vie. Ceux qui manœuvrent pour obtenir un poste dans un but humain intéressé font de ce poste, même s’il est saint, un fétu de paille souillé. Mais faites-en une acceptation obéissante, un devoir joyeux, un holocauste total, et vous en ferez une perle rarissime. La mission est un holocauste, si elle est accomplie sans réserve, c’est un martyre, c’est une gloire. Elle fait couler larmes, sueur et sang, mais elle forme la couronne d’une royauté éternelle.

239.9

– Tu as vraiment réponse à tout !

– Mais m’avez-vous bien compris ? Comprenez-vous ce que je vous dis par des comparaisons trouvées dans les réalités quotidiennes, éclairées cependant par une lumière surnaturelle qui en fait une explication de réalités éternelles ?

– Oui, Maître.

– Alors souvenez-vous de cette méthode pour instruire les foules. Car c’est l’un des secrets des scribes et des rabbins : le souvenir. En vérité, je vous dis que chacun de vous, instruit par la sagesse qui assure la possession du Royaume des Cieux, est semblable à un père de famille qui tire de son trésor ce qui est utile à sa famille, en se servant de choses anciennes ou neuves, mais toutes dans le seul but de procurer du bien-être à ses enfants.

La pluie s’est arrêtée. Laissons les femmes en paix et allons chez le vieux Tobie qui va spirituellement ouvrir les yeux sur les réalités de l’au-delà. La paix soit avec vous, femmes. »

239.1

They are all gathered in the large room upstairs. The violent storm has turned into unceasing rain, which at times becomes a drizzle and almost stops and then suddenly changes to a downpour. The lake is certainly not blue today, it is yellowish with streaks of foam when the wind blows or it rains heavily. The hills are all very wet, and tree branches are still bent, thoroughly soaked. A few branches, broken by the wind, are hanging loose and many leaves torn off by hail stones are carried away by little streams everywhere: yellowish water which pours leaves, stones, and earth from the hillsides into the lake. The light is dim, greenish.

In the room there are the Blessed Virgin Mary, Martha and the Magdalene, sitting near a window overlooking the hills, and there are also two women, whom I do not know. But I am under the impression that Jesus, Mary and the apostles already know them, as they are apparently at ease. They certainly are more relaxed than the Magdalene is: she is sitting still, with her head lowered, between the Virgin Mary and Martha. They are now wearing their clothes, which have been dried by the fireplace and have been brushed to remove mud stains. No I am wrong. The Blessed Virgin has put on Her dark blue woollen dress. But the Magdalene has borrowed a dress, which tall and buxom as she is, is too short and tight for her and she endeavours to make up for the deficiency by wrapping herself in her sister’s mantle. She has gathered her hair into two thick plaits, which she has somehow managed to tie in a knot on the nape of her neck, because it takes more than a few hairpins picked up there and then, to support the weight of her hair. In fact I have always noticed that the Magdalene, in addition to hairpins, uses a thin straw-coloured ribbon, which looks like a fine diadem and blends with her golden hair.

Jesus, the apostles and the landlord are on the other side of the room, some are sitting on stools, some on the window-sills. Martha’s servant is not there. Peter and the other fishermen are watching the weather and making forecasts for the following day. Jesus listens or replies to this one and that one.

«If I had known about this, I would have told my mother to come. It is only fair that the woman should feel at home with her companions» says James of Zebedee casting sidelong glances at the women.

«Eh! If we had known….

239.2

But why didn’t mother come with Mary?» Thaddeus asks his brother James.

«I don’t know. I would like to know myself.»

«Is she perhaps not feeling well?»

«Mary would have told us.»

«I will ask Her» and Thaddeus goes towards the women.

I can hear Mary’s clear voice reply: «She is well. But I did not want her to overwork herself in this heat. We ran away like two little girls, did we not, Mary? Mary came late in the evening, when it was dark and we left at dawn. I only said to Alphaeus: «Here is the key. I shall be back soon. Tell Mary”. And I came away.»

239.3

«We shall go back together, Mother. As soon as the weather is settled and Mary has a dress, we shall all go together through Galilee and we shall accompany our sisters to the safest road. So Porphirea, Susanna, and your Wives and daughters, Philip and Bartholomew, will meet them.» His expression: «Will meet them», instead of saying: «will meet Mary» is really exquisite. And it is also a strong one. It demolishes every prejudice and mental reservation of the apostles concerning the Magdalene. His words impose her, overcoming their reluctance, her shame, everything.

Martha’s face shines with joy, Mary Magdalene blushes and her countenance is imploring, grateful, upset; what can I say?… The Most Holy Mother smiles kindly.

«Where shall we go first, Master?»

«To Bethsaida. Afterwards we shall go to Nazareth via Magdala, Tiberias and Cana. From Nazareth we shall proceed to Bethlehem in Galilee via Japhia and Shimron and then to Sicaminon and Caesarea…» Jesus is interrupted by an outburst of weeping of the Magdalene. He raises His head, looks at her and then continues as nothing had happened: «At Caesarea you will find your wagon. That is the instruction I gave the servant and you will go to Bethany. We shall meet later, at the Feast of the Tabernacles.»

Mary Magdalene collects herself at once, she does not reply to her sister’s questions, but she goes out of the room and probably withdraws to the kitchen for a little while.

«Jesus, Mary suffers on hearing that she has to come to certain towns. We must understand her… I am saying this more for the disciples than for You» remarks Martha humbly and worried.

«That is true, Martha. But it must be so. If she does not face the world at once and does not overcome public opinion, which is a dreadful torturer, her heroic conversion will be paralysed. She must do that at once and in our company.»

239.4

«While she is with us no one will say anything to her. I can assure you, Martha, also on behalf of all my companions» promises Peter.

«Of course! We shall treat her as a sister. That is what Mary said she is and that is what she will be for us» confirms Thaddeus.

«After all!… We are all sinners and the world did not spare us either. So we can understand her struggle» says the Zealot.

«I understand her more than anyone else. It is very meritorious to live where we sinned. People know who we are!… It is a torture. But it is justice and glory to resist there. Precisely because the power of God is clear in us, we spur others to turn, without even uttering words» says Matthew.

«You can see, Martha, that your sister is understood and loved by everybody. And she will be loved and understood more and more. She will be a reference point for so many guilty and fearful souls. She also is a great strength for good people. Because after shaking off the last fetters of her humanity Mary will be a fire burning with love. She has only given a different course to the exuberance of her feelings. She has raised her powerful faculty to love to a supernatural level. And she will work wonders there. I can assure you. She is still upset now. But you will see her become calmer and stronger in her new life as days go by. In Simon’s house I said: “She is pardoned much because she loves much”. I now solemnly tell you that she will be forgiven everything, because she will love her God with all her strength, her soul, her thought, her blood her flesh to the extent of holocaust.»

«She is lucky to deserve such words! I wish I deserved them, too» sighs Andrew.

«You? But you deserve them already!

239.5

Come here, my fisherman. I want to tell you a parable that seems to have been thought up just for you.»

«Just a moment, Master. I am going to call Mary. She is so anxious to become acquainted with Your doctrine…»

While Martha goes out the others arrange their seats so as to form a semi-circle around Jesus. The two sisters come back and sit once again near the Blessed Virgin.

Jesus begins to speak: «Some fishermen took to the open sea and cast their net and after due time they hauled it on board. They were doing their work with considerable difficulty according to the instructions of a master, who had entrusted them with the task of supplying his town with choice fish, and had said to them: “Do not bother to bring ashore unwholesome or inferior quality fish. Throw them back into the sea. Other fishermen will catch them and as they work for another master, they will take them to his town because they consume what is harmful there and thus makes the town of my enemy more and more horrible. Nothing unhealthy is to enter my beautiful, bright, holy town”.

Thus, after hauling the net on board the fishermen began their selection work. It was a good catch and the fish differed in appearance, size and colour. Some looked beautiful but their flesh was full of bones and tasted unpleasant; their bellies were full of mud, worms and rotten seaweed, which highlighted the bad taste of the fish. Others instead were ugly looking, like the sinister faces of criminals or resembled nightmare monsters, but the fishermen knew that their flesh was exquisite. Others were so insignificant that no one paid any attention to them. The fisherman continued their work until the baskets were all full of choice fish and only cheap fish were left in the net. “That is enough. The baskets are full. Let us throw the rest into the sea”, said many of the fishermen.

But one of them, who had spoken very little, whilst the others had either exalted or derided every fish they happened to handle, went on searching in the net and among the cheap fish he found two or three that he placed on top of the baskets. “What are you doing?” the others asked him. “The baskets are full of beautiful fish. You are now spoiling them by placing that poor fish on top of them. You seem to consider them as the most beautiful of the lot”. “Leave me alone. I know this kind of fish and I know how delicious it is”.

That is the parable, which ends with the blessing of the master for the patient, skillful, silent fisherman who was able to select the best fish in the great mass of them.

239.6

Listen now to its application.

The master of the beautiful, bright holy town is the Lord. The city is the Kingdom of Heaven. The fishermen: My disciples. The fish of the sea: mankind, where all kinds of people are present. The good fish: the saints.

The master of the dreadful town is Satan. The horrible town: Hell. His fishermen: the world, flesh, wicked passions embodied in Satan’s servants, both spiritual, that is demons, and human, that is men, who corrupt their fellow men. The bad fish: mankind unworthy of the Kingdom of Heaven: damned souls.

Among the fishermen of souls for the City of God there will always be those who emulate the skill of the patient fisherman, who perseveres in his search just in those layers of mankind where his less patient companions pick only what appears to be good at first sight. And unfortunately there will also be some fishermen, who, being too absent-minded and talkative – attention and silence are required for the selection work in order to hear the voices of souls and supernatural indications – will not see the good fish and will lose them. And there will be some who through excessive intolerance will reject souls because their exterior aspect is not perfect, whilst they are excellent with regards to the rest.

What does it matter, if one of the fish you catch for Me shows signs of past struggles and mutilations due to many causes, if they do not injure his spirit? What does it matter to you, if one of them was wounded in freeing himself from the Enemy and presents himself with such wounds, if his interior clearly shows his will to belong to God? Tried souls are reliable souls. More reliable than those souls that are like children protected by swaddling clothes, cradles and mothers, and sleep peacefully after being fed, or smile happily, but who later on in life, when they come of age and can reason and have to face the vicissitudes of life, may be the cause of unpleasant surprises because of their moral deviations.

239.7

I wish to remind you of the parable of the prodigal son. And you will hear many more because I will always endeavour to teach you correct judgement in examining consciences and in selecting the best method to guide consciences, which are individual and therefore each has its own special way of feeling and reacting to temptations and to your teaching. Do not think that it is easy to select souls. Far from it! It takes a spiritual eye shining with divine light and it takes an intellect infused with divine Wisdom, and possession of virtues in heroic degree, first of all charity. It is necessary to be able to concentrate on meditation because each soul is an obscure text to be read and meditated. And continuous union with God is required, forgetting all selfish interests. One must live for souls and for God, and be able to overcome prejudices, resentments, aversion. It is necessary to be as kind as a father and as hard as a warrior. Kind to give advice and to encourage. Hard to be able to say: “That is not allowed and you shall not do it”. Or: “It is right to do that and you shall do it”. Because you must consider this carefully – many souls will be thrown into the ponds of hell. But not only the souls of sinners. There will also be the souls of evangelical fishermen: of those who will have failed in their ministry, thus contributing to the loss of many souls.

The day will come, the last day of the earth, the first of the completed and eternal Jerusalem, when the angels, like the fishermen of the parable, will separate the just from the wicked and at the inexorable command of the Judge, the goodwill pass into Heaven and the wicked into the eternal fire. And then the truth will be made known concerning the fishermen and the fish, hypocrisy will collapse and the people of God will appear as they are, with their leaders and those saved by the leaders. We shall then see that many, who were outwardly insignificant and ill-treated, are the brightest ones in Heaven, and that the quiet patient fishermen are the ones who have done most and now shine with as many gems as the souls they saved.

I have told you the parable and explained it.»

239.8

«And my brother?!… Oh! but…» Peter looks at him… and then at the Magdalene…

«No, Simon. I have no merit there. It was all the Master’s work» says Andrew frankly.

«So, are the other fishermen, Satan’s I mean, going to get the remnants?» asks Philip.

«They endeavour to take the best, the souls capable of the greatest prodigy of Grace, and they make use of the same men to do so, beside their own temptations. There are so many in the world who for a plate of lentils sell their birthright!»

«Master, the other day You said that there are many who allow themselves to be seduced by the allurements of the world. Are they those who fish for Satan?» asks James of Alphaeus.

«Yes, My brother. In that parable man allowed himself to be seduced by a lot of money, which could give him much pleasure, losing thus every right to the Treasury of the Kingdom. But I solemnly tell you that out of one hundred men only one third can resist the temptation of gold or other enticements, and of that one third only half can do it heroically. The world is dying suffocated because it voluntarily overburdens itself with the ties of sin. It is better to be devoid of everything rather than possess mean and illusive riches. Endeavour to imitate wise jewellers, who, when they are informed that a very rare pearl has been found, do not bother to keep so many small jewels in their safes, but they get rid of everything to buy the wonderful pearl.»

«Why then do You say that there is a difference in the missions with which You entrust those who follow You, and You say that we have to consider those missions as a gift of God? Should we not forgo them as well, because they are but crumbs compared to the Kingdom of Heaven» says Bartholomew.

«Not crumbs: they are means. They would be crumbs, or better still, they would be dirty straw, if they became man’s aim in life. Those who busy themselves to obtain a position with a human profit, turn that position, even if it is a holy one, into dirty straw. You must instead accept it obediently, as a joyful duty and a complete holocaust, and you will turn it into a very rare pearl. A mission is a holocaust if fulfilled unreservedly, it is martyrdom and a glory. It drips tears, perspiration, blood, but forms a crown of eternal royalty.

239.9

«You can really answer all questions!»

«Have you understood? Do you understand what I say by means of comparisons taken from everyday life, but enlightened by a supernatural light that explains their eternal meaning?»

«Remember then the method to teach crowds. Because that is one of the secrets of scribes and rabbis: to remember. I solemnly tell you that each of you, imbued with the wisdom that ensures the possession of the Kingdom of Heaven, is like the father of a family who takes from his treasury what is necessary for his family, making use of old and new things, for one only purpose, which is the welfare of his children. It is no longer raining. Let us leave the woman in peace and go to old Tobit who is about to open his spiritual eyes on the dawn of next life. Peace to you, women.»


Notes

  1. à la fête des Tentes : les principales fêtes juives, souvent mentionnées dans l’œuvre, sont : la Pâque (note en 375.3), qui était célébrée à la pleine lune du mois de Nisan (mars-avril), et qui était suivie de la Pâque supplémentaire, le 14e jour du mois suivant, pour ceux qui n’avaient pas pu venir la célébrer (note en 566.17) ; la Pentecôte, ou fête des semaines (comme elle est appelée, par exemple, en 416.2), cinquante jours après la Pâque ; la fête des Tentes ou des Tabernacles, ou encore des Cabanes (mentionnée pour la première fois en 2.4), à la fin des récoltes d’automne ; la fête des Encénies, appelée aussi fête des Lumières, de la Purification (comme en 132.1 par exemple), ou encore de la Dédicace du Temple (comme en 526.5), le 25 du mois de Casleu (novembre-décembre). Marie dit en 207.8 : “ Je savais… que la Lumière du monde allait naître à la fête des Lumières. ” Les origines et le rituel des fêtes juives se trouvent dans l’Exode, dans le Lévitique, dans le livre des Nombres et dans le Deutéronome.