The Writings of Maria Valtorta

238. L’arrivée à Capharnaüm, sous un orage, de la Vierge Marie et de Marie de Magdala.

238. Holy Mary and Mary of Magdala

238.1

« Il y aura peut-être de la tempête aujourd’hui, Maître. Tu vois ces bandes couleur de plomb qui arrivent de derrière l’Hermon ? Et tu vois comme le lac se ride ? Tu sens le souffle de la tramontane qui alterne avec les bouffées chaudes de sirocco ? Ces tourbillons sont un signe évident de tempête.

– Dans combien de temps, Simon ?

– Avant la fin de l’heure de prime. Regarde comme les pêcheurs se hâtent de revenir. Ils sentent le lac qui menace. Dans peu de temps, il va prendre lui aussi la couleur du plomb, puis de la poix. Alors la furie se déchaînera.

– Mais il paraît si calme ! Dit Thomas, incrédule.

– Toi, tu connais l’or, et moi je connais l’eau ! Ça va se passer comme je le dis. Ce n’est même pas une tempête imprévue. Elle se prépare avec des signes évidents. L’eau est calme en surface, à peine ce crêpé qui a l’air d’une plaisanterie. Mais si tu étais en barque ! Tu sentirais comme des milliers de chiquenaudes qui heurtent la carène et secouent étrangement la barque. L’eau bouillonne déjà au-dessous. Attends que le ciel donne le signal, et tu verras ensuite !… Laisse la tramontane se mêler au sirocco ! Et puis… Ohé, les femmes ! Rentrez ce que vous avez étendu et mettez vos bêtes à l’abri ! Il va bientôt tomber des cordes. »

En effet le ciel devient de plus en plus verdâtre, avec des traînées couleur d’ardoise dues à l’invasion continuelle de bandes de nuages qui semblent être vomies par le grand mont Hermon. Elles repoussent l’aurore dans la direction d’où elle venait, comme si l’heure revenait vers la nuit au lieu d’avancer vers midi. Seule une éclaircie continue de fuir en oblique de derrière le barrage des nuages couleur de poix et jette un irréel coup de pinceau jaune-vert sur la cime d’une colline au sud-ouest de Capharnaüm. Le lac a déjà perdu sa couleur d’azur pour prendre une couleur bleu foncé, et les premiers moutons entre les vagues, courtes, brisées, semblent d’une blancheur irréelle sur le fond sombre de l’eau. Sur le lac, il n’y a plus une barque. Les hommes se hâtent d’échouer leurs bateaux, de ramener les filets, les paniers, les voiles et les rames ou, si ce sont des paysans, de débarquer leurs denrées, d’assurer les pieux et les cordages, de rentrer le bétail dans les étables. Les femmes se dépêchent d’aller à la fontaine avant qu’il ne pleuve, ou bien rassemblent les enfants levés aux premiers rayons du soleil et les font rentrer à la maison, puis ferment les portes, soucieuses comme des mères poules qui sentent arriver la grêle.

238.2

« Simon, viens avec moi. Appelle le serviteur de Marthe et Jacques, mon frère. Prends une grosse toile large. Deux femmes sont sur la route et il faut aller à leur rencontre. »

Pierre le regarde, curieux, mais obéit sans perdre de temps.

C’est en chemin, alors qu’ils traversent le village au pas de course en direction du sud, que Simon demande :

« De qui s’agit-il ?

– De ma Mère et de Marie de Magdala. »

La surprise est telle que Pierre s’arrête un moment, comme cloué au sol, et dit :

« Ta Mère et Marie de Magdala ? Ensemble ? »

Puis il se remet à courir parce que Jésus ne s’arrête pas, pas plus que Jacques et le serviteur. Mais il répète :

« Ta Mère et Marie de Magdala ! Ensemble ! Depuis quand ?

– Depuis qu’elle n’est plus que Marie de Jésus. Dépêche-toi, Simon. Voilà les premières gouttes… »

Pierre essaie d’avancer aussi vite que ses compagnons plus grands et plus rapides que lui. La poussière s’élève maintenant en nuage de la route brûlée, poussée par un vent qui se renforce d’un instant à l’autre, un vent qui brise le lac et le soulève en formant des crêtes qui commencent à se fouette avec fracas sur le rivage. Quand il est possible d’apercevoir le lac, on le voit devenir un gigantesque chaudron où l’eau bout furieusement. Des vagues d’au moins un mètre de haut le parcourent dans tous les sens, se heurtent, s’élèvent en se confondant, se séparent en courant dans des directions opposées à la recherche d’une autre vague pour s’y heurter. C’est tout un duel d’écumes, de crêtes, de bosses pansues, de bruits éclatants, de mugissements, de gifles qui atteignent les maisons les plus proches de la rive. Quand les maisons cachent la vue, le lac fait entendre sa présence par un fracas plus fort que le sifflement du vent qui plie les arbres en leur arrachant les feuilles et en faisant tomber les fruits, plus fort même que le grondement des coups de tonnerre qui se prolongent, menaçants, précédés d’éclairs de plus en plus fréquents et puissants.

« Ces femmes doivent avoir bien peur ! Dit Pierre, à bout de souffle.

– Pas ma Mère. Quant à l’autre, je ne sais pas. Mais si nous ne faisons pas vite, elles vont sûrement être trempées. »

238.3

Ils ont dépassé Capharnaüm de quelques centaines de mètres quand, dans des nuages de poussière, au milieu du premier grondement d’une averse qui se précipite en oblique avec violence, en rayant l’air obscurci, en devenant tout de suite une cataracte qui se pulvérise, qui aveugle, qui coupe la respiration, ils voient deux femmes courir à la recherche d’un abri sous un arbre touffu.

« Les voilà ! Courons ! »

Mais bien que son amour pour Marie lui donne des ailes, Pierre, avec ses jambes courtes qui n’ont rien de celles d’un coureur, arrive quand Jésus et Jacques ont déjà recueilli les femmes sous un lourd morceau de voile.

« On ne peut pas rester ici. On risque d’être foudroyés et, d’ici peu, la route sera un torrent. Maître, allons au moins jusqu’à la première maison » dit Pierre, tout essoufflé.

Ils marchent, avec les femmes au milieu, en tenant la toile étendue sur leur tête et leur dos.

238.4

Le premier mot que Jésus dit à Marie-Madeleine, qui porte encore le vêtement du soir du banquet dans la maison de Simon, mais a en plus un manteau de Marie la très sainte sur les épaules, c’est pour dire :

« Tu as peur, Marie ? »

Elle, qui est toujours restée la tête inclinée sous le voile de sa chevelure qui s’est défaite pendant sa course, rougit, baisse encore davantage la tête et murmure :

« Non, Seigneur. »

La Vierge, elle aussi, a perdu ses épingles et les tresses qui lui retombent sur les épaules lui donnent l’air d’une fillette. Mais elle sourit à son Fils qui est à côté d’elle et lui parle par ce sourire.

« Tu es trempée, Marie, dit Jacques, fils d’Alphée, en touchant le voile et le manteau de la Vierge.

– Cela ne fait rien, et maintenant nous sommes à l’abri. N’est-ce pas, Marie ? Il nous a aussi sauvées de la pluie » dit doucement Marie à Marie-Madeleine dont elle sent le douloureux embarras. Celle-ci, de la tête, fait signe que oui.

« Ta sœur sera contente de te revoir. Elle est à Capharnaüm. Elle te cherchait » dit Jésus.

Marie lève un moment la tête et fixe de ses yeux splendides le visage de Jésus qui lui parle avec le même naturel qu’aux autres disciples. Mais elle ne dit rien. Elle est brisée par trop d’émotions.

Jésus ajoute :

« Je suis content de l’avoir retenue. Je vous laisserai partir après vous avoir bénies. »

238.5

Sa parole se perd dans le claquement d’un coup de foudre proche. Marie-Madeleine a un geste de frayeur… Elle porte les mains à son visage et se courbe en éclatant en sanglots.

« N’aie pas peur ! » dit Pierre pour la rassurer. « Le coup est passé et, avec Jésus, il n’y a rien à craindre. »

Jacques aussi, qui est à côté de Marie-Madeleine, lui dit :

« Ne pleure pas. Les maisons sont toutes proches.

– Je ne pleure pas de peur… Je pleure parce qu’il m’a dit qu’il me bénira… moi… moi… »

Et elle ne peut rien ajouter. La Vierge intervient pour la calmer :

« Toi, Marie, tu as déjà franchi ton orage. N’y pense plus. Maintenant, tout est sérénité et paix. N’est-ce pas, mon Fils ?

– Oui, Mère, c’est tout à fait vrai. Bientôt le soleil va revenir, et tout sera plus beau, plus pur, plus frais qu’hier. Ce sera la même chose pour toi, Marie. »

La Mère reprend, en serrant la main de Marie-Madeleine :

« Je rapporterai tes paroles à Marthe. Je suis contente de pouvoir la voir tout de suite et lui dire combien sa Marie est pleine de bonne volonté. »

Pierre, qui patauge dans la boue et supporte le déluge avec patience, quitte l’abri pour aller vers une maison demander refuge.

« Non, Simon. Nous préférons tous revenir dans notre maison, n’est-ce pas ?» dit Jésus.

Tous approuvent, et Pierre revient sous la toile.

238.6

Capharnaüm est un désert. Le vent, la pluie, le tonnerre, les éclairs y règnent en maîtres, et voici maintenant la grêle qui résonne et rebondit sur les terrasses et les façades. Le lac est terrible à faire peur. Les maisons voisines sont giflées par les vagues car la petite plage n’existe plus. Les barques, tirées à l’abri près des maisons, semblent naufragées tant elles sont remplies d’une eau trouble que chaque nouvelle vague rejette à son tour en giclée par-dessus bord.

Ils entrent en courant dans le jardin, devenu un énorme marécage où flottent des débris sur l’eau agitée, et de là dans la cuisine où tout le monde est rassemblé.

Marthe pousse un cri aigu quand elle voit sa sœur que Marie tient par la main. Elle se jette à son cou sans remarquer comme elle se mouille en le faisant, elle l’embrasse, l’appelle : « Miri, Miri, ma joie ! » Peut-être était-ce le diminutif qui leur servait quand Marie-Madeleine était toute petite.

Marie pleure, penchée, la tête sur l’épaule de sa sœur, couvrant le vêtement sombre de Marthe d’un lourd voile d’or, unique chose qui brille dans la cuisine obscure où brûle seulement un feu de brindilles pour dissiper les ténèbres qu’une petite lampe allumée n’arrive pas à vaincre.

Les apôtres sont stupéfaits, de même que le maître de maison et sa femme qui se sont montrés au cri de Marthe, mais qui, après un moment de curiosité bien compréhensible, se retirent discrètement.

238.7

Quand l’ardeur des embrassements s’est un peu calmée, Marthe pense de nouveau à Jésus, à Marie, à l’étrangeté de leur arrivée tous ensemble et elle demande à sa sœur, à la Vierge, à Jésus, et je ne saurais dire à qui avec plus d’insistance :

« Mais comment ? Comment se fait-il que nous soyons tous réunis ?

– L’orage, Marthe, approchait. Je suis allé avec Simon, Jacques et ton serviteur à la rencontre des deux voyageuses. »

Marthe est tellement étonnée qu’elle ne réfléchit pas au fait que Jésus venait ainsi avec assurance à leur rencontre et elle ne demande pas : « Mais tu savais ? » C’est Thomas qui le demande à Jésus, mais il n’obtient pas de réponse, car Marthe dit à sa sœur :

« Mais comment se fait-il que tu sois avec Marie ? »

Marie-Madeleine baisse la tête. La Vierge vient à son secours et la prend par la main :

« Elle est venue chez moi comme une voyageuse qui va là où on peut lui enseigner le chemin pour arriver à son but. Elle m’a dit : “ Apprends-moi comment faire pour appartenir à Jésus. ” Comme elle a une volonté réelle et complète, elle a immédiatement compris et appris cette sagesse ! Et moi, je l’ai trouvée tout de suite prête pour la prendre par la main, comme je le fais, afin de la conduire à toi, mon Fils, à toi, ma bonne Marthe, à vous, mes frères disciples, et pour vous dire : “ Voici la disciple et la sœur qui ne donnera que des joies surnaturelles à son Seigneur et à ses frères. ” Veuillez me croire et l’aimer tous, comme Jésus et moi nous l’aimons. »

238.8

Les apôtres s’approchent alors pour saluer leur nouvelle sœur. Il n’est pas exclu qu’il y ait de la curiosité… mais comment faire ? ! Oui, ce sont encore des hommes…

Avec son bon sens habituel, Pierre dit :

« Tout va bien. Vous les assurez de votre aide et de votre amitié sainte. Mais il faudrait penser que la Mère et notre sœur sont mouillées jusqu’aux os… Nous le sommes, nous aussi, à vrai dire… Mais, pour elles, c’est pire. Leurs cheveux dégouttent comme les saules après l’ouragan, leurs vêtements sont salis par la boue et trempés. Faisons du feu, demandons des vêtements, préparons de la nourriture chaude… »

Tout le monde se met au travail et Marthe conduit dans leur chambre les deux voyageuses ruisselantes, pendant qu’on active le feu et qu’on étend devant la flamme les manteaux, les voiles, les vêtements absolument à tordre. Je ne sais pas comment ils y arrivent… Je sais que Marthe, qui a retrouvé son allant d’excellente maîtresse de maison, va et vient, pleine d’empressement, portant des chaudrons d’eau chaude, des tasses de lait fumant, des vêtements prêtés par la maîtresse de maison pour venir au secours des deux Marie…

238.1

«I think we are going to have a storm today, Master. Can You see those leaden clouds advancing from behind the Hermon? And look how the lake is ruffling! You can feel the gusts of the north wind alternating with wide warm Sirocco blasts. Whirlwinds: a sure sign of a storm.»

«In how long, Simon?»

«Before the first hour is over. See how the fishermen are hurrying back. They can hear the lake grumble and growl. It will soon be leaden as well, then it will become pitch-black and finally it will burst forth in all its fury.»

«But it looks so calm!» remarks Thomas as incredulously.

«You are familiar with gold, and I with water. It will be as I say. It is not even a sudden storm. It is brewing with clear signs. The surface of the water is calm, only tiny ripples, as if it were nothing. But if you were out in a boat! You would hear thousands of knuckles striking the keel and shaking the boat in a strange way. The water is already bubbling underneath. Just wait for the sign from the sky and then you will see!… Let the north wind become knotted with Sirocco! And then!… Ehi! women! Take in what you have been hanging out and shelter your domestic animals. In a short while it will be raining in buckets.»

In fact the sky is becoming greener and greener, with slate-veins caused by the continuous flowing of clouds that seem to be erupted by great Hermon. They drive dawn back to where it came from, as if the hours were falling back towards night instead of proceeding towards midday. Only a sunbeam persists in shining through the barrier of dark clouds tinging the top of a hill southwest of Capernaum with an unreal yellow-green hue. The lake has changed from sky-blue to purple-blue and the foam of the first small broken waves looks oddly white against the dark water. There are no boats on the lake now. Fishermen hasten to beach their boats, to put away nets, baskets, sails and oars, while peasants make haste to get their harvest in, they ensure that awnings are properly fastened to poles and they close the cattle in their stables; women rush to the well before the rain starts, or they gather the children together, who got up early, and push them into the houses, like brooding-hens aware of an oncoming hail-storm.

238.2

«Simon, come with Me. Call also Martha’s servant and My brother James. Get a large piece of canvas. A strong large piece. There are two women on the road and we must go and meet them.»

Peter looks at Him curiously, but he obeys without wasting any time. On the way, while they are running southwards through the village, Simon asks: «But who are they?»

«My Mother and Mary of Magdala.»

The shock is such that Peter stops for a moment as if he were nailed to the ground and he exclaims: «Your Mother and Mary of Magdala?!!! Together?!!!» He then carries on running, as neither Jesus nor James nor the servant have stopped. But he repeats: «Your Mother and Mary of Magdala! Together!… Since when?»

«Since she is Mary of Jesus. Be quick, Simon, it is beginning to rain…»

Peter strives to keep up with his companions, who are taller and faster than he is. Clouds of dust now rise from the parched road, blown by a wind, which is becoming stronger and stronger every moment, ruffling the lake and raising breakers, which pound roaring on the shore. When it is possible to see the lake it looks like a huge cauldron boiling furiously. Waves three or four feet high rise in all directions, clashing, merging, swelling, then parting in opposite directions, seeking other waves to plunge into: a foaming duel of wave crests, of swelling masses of water, of roaring billows reaching the shore and lashing the houses closest to it. When houses conceal the view of the lake, the latter discloses its presence with a roar exceeding the howl of the wind that bends trees tearing off foliage and fruit: a deafening roar exceeding the rumble of prolonged threatening thunder, preceded by flashes of lightning, which are becoming more and more frequent and powerful.

«I wonder how frightened those women must be» mumbles Peter panting.

«Not My Mother. I do not know about the other. But if we do not hurry they will certainly get drenched.»

238.3

They have left Capernaum behind about one hundred yards, proceeding through clouds of dust and very heavy rain, a real downpour, which furrows obliquely the gloomy air so violently that the rain is pulverised and thus blinds them and takes away their breath, when they see two women running and seeking shelter under a large tree.

«There they are. Let us run!»

Although Peter’s love for Mary lends wings to his feet, short-legged as he is and not a very good runner, he arrives when Jesus and James have already covered the two women with a large piece of a sail.

«We cannot stop here. There is the danger of thunderbolts and in a short while the road will be a torrent. Let us go, Master. At least as far as the nearest house» says Peter out of breath.

They set out with the women in the middle of them, holding the canvas over their heads and backs.

238.4

The first word that Jesus addresses to Mary, who is still wearing the dress she had on the evening of the banquet in Simon’s house, with a mantle of the Blessed Virgin on her shoulders, is: «Are you afraid Mary?»

Mary Magdalene, whose head is lowered under her veil and whose hair has become thoroughly dishevelled running in the rain, lowers her head even further, blushes and whispers: «No, my Lord.»

Our Lady too has lost some hairpins and She looks like a little girl with her plaits hanging down her back. She smiles at Her Son Who is beside Her and speaks to him through that smile.

«You are soaking, Mary» says James of Alphaeus touching Our Lady’s veil and mantle.

«It does not matter. We are not getting wet now. Is that right, Mary? He has rescued us also from the rain» says Mary kindly to the Magdalene, of whose painful embarrassment She is fully aware. Mary nods assent.

«Your sister will be happy to see you. She is at Capernaum. She was looking for you» says Jesus.

Mary looks up for a moment and stares at Jesus with her beautiful eyes, while Jesus speaks to her with the simplicity He uses with the other women disciples. But she does not say anything. She is stifled by too many emotions.

Jesus concludes: «I am glad I kept her. I will let you go after I have blessed you.»

238.5

His last words are lost in the sharp crash of a nearby thunder-bolt. The Magdalene is fear-struck for a moment. She covers her face with her hands, bends her head bursting into tears.

«Don’t be afraid!» says Peter encouraging her. «It is over now. You must never be afraid when you are with Jesus.»

Also James, who is beside the Magdalene, says to her: «Do not weep. The houses are not far now.»

«I am not crying for fear… I am weeping because He said to me that He will bless me… I… I…» but she can say no more.

The Blessed Virgin intervenes in order to calm her saying: «Mary, you have already overcome your storm. Think no more about it. Now everything is serene and peaceful. Is that right, My Son?»

«Yes, Mother. It is all very true. Before long the sun will be shining, and everything will look more beautiful, cleaner and fresher than yesterday. It will be the same with you, Mary.»

And His Blessed Mother, pressing the Magdalene’s hand continues: «I shall repeat your words to Martha. I am glad that I can see her at once and tell her how her Mary is full of goodwill.»

Peter, paddling in the watery mud and bearing patiently with the deluge, comes out from under the canvas and runs towards a house to ask for shelter.

«No, Simon» says Jesus. «We all prefer to go home. Is that right?» Everybody agrees and Peter goes back under the piece of sail.

238.6

Capernaum is like a desert. Wind, rain, thunder and lightning prevail there, together with hailstones, which are now striking houses and terraces sounding and bouncing. The lake is dreadfully impressive. The waves lash the houses near it, because the little beach has disappeared and the boats fastened near the houses seem to have sunk so full they are of water, which breakers keep pouring into them, while the water already in them overflows.

They run into the kitchen garden, which has become a huge puddle with rubbish floating on the muddy water, and then enter the kitchen where they are all gathered.

Martha gives a scream when she sees her sister held by the hand by Mary. She clasps her neck, but does not realise how wet she is, she kisses her and calls her: «Mirì, Mirì, my darling!» Perhaps that is the nickname by which they called the Magdalene when she was a little girl.

Mary is weeping, with her head resting on her sister’s shoulder, and covers Martha’s dark dress with her thick golden hair, the only shining thing in the dark kitchen where a little fire of brushwood gives some light, while a little lamp hardly sheds any.

The apostles are dumbfounded and so are the landlord and his wife, who look into the kitchen upon hearing Martha’s scream, and after a moment of understandable curiosity they withdraw discreetly.

238.7

When her effusions of love have somewhat calmed down, Martha notices Jesus and Mary and realises that it is strange that they should be all together. She thus asks her sister, Our Lady and Jesus – I could not say whom she asks more insistently – : «But… how is it that you are all together?»

«The storm, Martha, was approaching. I went with Simon, James and your servant to meet the two pilgrims.»

Martha is so shocked that she does not consider the fact that Jesus was so certain in going to meet them and does not ask: «But… did You know?». The question, however, is asked by Thomas, who gets no reply because Martha says to her sister: «But why were you with Mary?»

The Magdalene lowers her head.

Our Lady comes to her rescue taking her by the hand and saying: «She came to Me as a pilgrim goes to a place where she can be told which road to take to reach her destination. And she said to Me: “Teach me what I must do to belong to Jesus”. And since she is animated by thorough goodwill, she understood that wisdom at once! And I found that she was ready to be taken by the hand and led to You, My Son, and to you, good Martha, and to you, brother-disciple, and say to you: “Here is Your disciple and your sister, who will give but supernatural joys to her Lord and to her brothers”. I ask you to believe Me and to love her as Jesus and I love her.»

238.8

The apostles then gather around her greeting their new sister. There is, of course, a certain amount of curiosity… But how could that be avoided?! After all… they are still men…

It is Peter’s common sense that says: «That’s all very well. You have assured her assistance and holy friendship. But we ought to consider that our Mother and sister are drenched to the skin… We are soaking, as well, to tell you the truth… But they are in a worse situation. Their hair is dripping water like willow trees after a storm and their clothes are wet and muddy. Let us light a fire, and get dresses for them and prepare some warm food…»

Everybody becomes busy: Martha takes the two drenched travellers into the room, the fire is kindled and the wet garments, veils and mantles are hung in front of it. I do not know what arrangements they are making in the room… I see that Martha, who has once again found her energy of a very good housekeeper, comes and goes solicitously, carrying basins and hot water, cups of hot milk, garments lent by the landlady, to assist the two Maries…