The Writings of Maria Valtorta

247. Marie instruit Marie-Madeleine sur l’oraison mentale.

247. A lesson by Holy Mary to the Magdalene

247.1

« Où ferons-nous étape, mon Seigneur ? » demande Jacques, fils de Zébédée, tandis qu’ils traversent une gorge entre deux col­li­nes entièrement cultivées et vertes de la base au sommet.

« A Bethléem de Galilée. Mais pendant les heures les plus chaudes, nous nous arrêterons sur la montagne qui surplombe Mérala. Ainsi ton frère sera heureux une deuxième fois à la vue de la mer. »

Jésus sourit et ajoute :

« Nous, les hommes, nous aurions pu faire plus de chemin, mais nous avons à notre suite les femmes disciples, qui ne se plaignent jamais, mais que nous ne devons pas fatiguer à l’excès.

– Elles ne se plaignent jamais, c’est vrai. Nous nous plaignons plus facilement, admet Barthélemy.

– Et pourtant, elles sont moins habituées que nous à cette vie…, remarque Pierre.

– C’est peut-être pour cela qu’elles le font volontiers, dit Thomas.

– Non, Thomas. C’est par amour qu’elles le font volontiers. Crois bien que ma Mère et les autres maîtresses de maison comme Marie, femme d’Alphée, Salomé et Suzanne ne quittent pas par plaisir leur maison pour marcher sur les chemins du monde et venir au milieu des gens. Et Marthe comme Jeanne – quand elle viendra elle aussi –, qui ne sont pas habituées à la fatigue, ne le feraient pas volontiers si l’amour ne les y poussait.

247.2

En ce qui concerne Marie de Magdala, seul un puissant amour peut lui donner la force de subir cette torture, dit Jésus.

– Dans ce cas, pourquoi la lui as-tu imposée, si tu sais que c’est une torture ? » demande Judas. « Ce n’est bon ni pour elle, ni pour nous.

– Rien d’autre que la preuve manifeste, indubitable de son changement ne pouvait persuader le monde. Marie veut en persuader le monde. Sa rupture avec le passé a été complète. Elle est complète.

– Cela reste à voir ! C’est bien trop tôt pour le dire. Quand on s’est habitué à un genre de vie, il est difficile de s’en détacher tout à fait. Les amitiés et la nostalgie nous y ramènent, dit Judas.

– Tu as donc la nostalgie de ta vie précédente ? demande Matthieu.

– Moi… non. Mais c’est une façon de parler. Moi, je suis un homme, j’aime le Maître et… Enfin, j’ai en moi des éléments qui me servent à rester fidèle à mon projet. Mais elle, c’est une femme, et quelle femme ! Et puis, même si elle ne manque pas de fermeté, c’est toujours peu agréable de l’avoir avec nous. Si on devait rencontrer des rabbins, des prêtres ou des pharisiens puissants, croyez bien que leurs commentaires ne seraient guère bienveillants. Je rougis à l’avance à cette seule pensée.

– Ne te contredis pas, Judas. Si tu as réellement coupé les ponts avec le passé, comme tu veux le dire, pourquoi tant t’affliger qu’une pauvre âme nous suive pour compléter sa transformation dans le bien ?

– Mais par amour, Maître ! Moi aussi, je fais tout par amour. Envers toi.

– Dans ce cas, perfectionne-toi dans cet amour. Un amour, pour être vraiment tel, ne doit jamais être exclusif. Quand quelqu’un ne sait aimer qu’un seul objet et aucun autre, même s’il est aimé de l’objet de son amour, il manifeste qu’il n’est pas dans le véritable amour. L’amour parfait aime, avec les degrés qui s’imposent, tout le genre humain, et même les animaux et les végétaux, les étoiles et les eaux, parce qu’il voit tout en Dieu. Il aime Dieu, comme il convient, et il aime Dieu en tout. Observe que l’amour exclusif est souvent de l’égoïsme. Sache donc arriver à aimer les autres aussi par amour.

– Oui, Maître. »

L’objet de la discussion avance pendant ce temps avec les autres femmes à côté de Marie, sans se douter qu’elle est la cause d’un si grand débat.

247.3

Ils ont atteint, traversé, dépassé l’agglomération de Japhia sans qu’aucun citadin ne manifeste le désir de suivre le Maître ou de le retenir.

Ils poursuivent leur route, les apôtres inquiets de l’indifférence de cette localité, et Jésus appliqué à les calmer.

La vallée continue vers l’ouest, et laisse voir à son extrémité un autre village qui s’étend au pied d’une autre montagne. Ce village aussi, que j’entends nommer Mérala, reste indifférent. Seuls quelques enfants s’approchent des apôtres pendant qu’ils prennent de l’eau à une fontaine limpide adossée à une maison. Jésus les caresse en leur demandant leurs noms, et les enfants lui demandent le sien, qui il est, où il va, ce qu’il fait. Un mendiant s’approche lui aussi, à moitié aveugle, vieux, courbé et il tend la main pour recevoir l’aumône, qu’en effet on lui donne.

La marche reprend et ils entreprennent la montée d’une colline qui barre la vallée dans laquelle elle déverse les eaux de ses petits ruisseaux maintenant réduits à un filet d’eau ou à des pierres brûlées par le soleil. Mais la route est bonne. Elle s’ouvre d’abord au milieu de bois d’oliviers, puis d’autres arbres, qui entrelacent leurs branches en formant une galerie verte au-dessus de la route.

Ils atteignent le sommet qui est couronné d’un bois dont on entend le bruissement, un bois de frênes, si je ne me trompe. Ils s’y assoient pour se reposer et sortir leur provisions. Outre la nourriture et le repos, ils jouissent du spectacle, car le panorama est merveilleux avec la chaîne du Carmel à gauche quand on regarde vers l’ouest. C’est une chaîne très verte où l’on dé­couvre toutes les plus belles nuances de vert. Là où elle finit, c’est la mer qui scintille, une mer à parte de vue, sans limites, au drapé agité par de légères vagues, qui s’étend vers le nord. Elle baigne les rivages qui, de l’extrémité du promontoire formé par les contreforts du mont Carmel, montent vers Ptolémaïs et les autres villes, pour finalement se perdre dans une légère brume du côté de la Syro-Phénicie. En revanche, on ne voit pas la mer au sud du promontoire du Carmel car la chaîne, plus haute que les collines où ils se trouvent, en cache la vue[1].

Les heures passent dans l’ombre bruissante du bois bien aéré. Certains dorment, d’autres parlent à mi-voix, d’autres encore regardent. Jean s’éloigne de ses compagnons et monte le plus haut possible pour mieux voir. Jésus s’isole dans un endroit couvert pour prier et méditer. Les femmes, à leur tour, se sont retirées derrière le rideau ondulant d’un chèvrefeuille tout en fleurs. Là, elles se sont rafraîchies à une source minuscule qui, réduite à un filet d’eau, forme dans la terre une flaque qui n’arrive pas à se changer en ruisseau. Puis les plus âgées, fatiguées, se sont assoupies alors que la Vierge Marie, Marthe et Suzanne parlent de leurs maisons lointaines. Marie ajoute qu’elle voudrait bien avoir ce beau buisson fleuri pour orner sa petite grotte.

247.4

Marie-Madeleine, qui avait dénoué ses cheveux – elle n’en supportait plus le poids –, les rassemble de nouveau et dit :

« Je vais trouver Jean, maintenant qu’il est avec Simon, pour regarder avec eux la mer.

– J’y vais moi aussi », répond la Vierge.

Marthe et Suzanne restent auprès de leurs compagnes endormies.

Pour rejoindre les deux apôtres, elles doivent passer près du buisson où Jésus s’est isolé pour prier.

« Mon Fils trouve son repos dans la prière », dit doucement Marie.

Marie-Madeleine lui répond :

« Je crois aussi qu’il lui est indispensable de s’isoler pour garder sa merveilleuse maîtrise que le monde met à dure épreuve. Tu sais, Mère ? J’ai fait ce que tu m’as dit. Toutes les nuits, je m’isole plus ou moins longtemps pour rétablir en moi-même le calme que troublent beaucoup de choses. Je me sens beaucoup plus forte après.

– Plus forte maintenant, mais plus tard tu te sentiras heu­reuse. Sois-en bien sûre, Marie : dans la joie comme dans la douleur, dans la paix comme dans la lutte, notre âme a besoin de se plonger tout entière dans l’océan de la méditation pour reconstruire ce qu’abattent le monde et les vicissitudes de la vie et pour créer de nouvelles forces pour s’élever toujours davantage. En Israël, nous usons et abusons de la prière vocale. Je ne veux pas prétendre qu’elle est inutile et mal vue de Dieu. J’affirme pourtant que l’élévation mentale vers Dieu est beaucoup plus utile à l’âme. Par la méditation, nous arrivons à prier réellement, c’est-à-dire à aimer, en contemplant la divine Perfection et notre misère, ou celle de tant de pauvres âmes, non pas pour les critiquer, mais pour les plaindre et les comprendre, et pour remercier le Seigneur qui nous a soutenues pour nous empêcher de pécher, ou nous a pardonné pour ne pas nous laisser par terre. Car pour que l’oraison soit réellement parfaite, elle doit être amour. Autrement, c’est une agitation des lèvres d’où l’âme est absente.

247.5

– Mais est-il permis de parler à Dieu quand on a les lèvres encore souillées par tant de paroles profanes ? Moi, pendant les heures de recueillement que je passe comme tu me l’as enseigné, toi, mon très doux apôtre, je fais violence à mon cœur qui voudrait dire à Dieu : “ Je t’aime ”…

– Non ! Pourquoi ?

– Parce qu’il me semble que je ferais une offrande sacrilège en offrant mon cœur…

– Ne fais pas cela, ma fille, ne fais pas cela. Ton cœur, avant tout, est consacré à nouveau par le pardon du Fils, et le Père ne voit que ce pardon. Mais, même si Jésus ne t’avait pas encore pardonné et si, toi, dans une solitude ignorée qui peut être aussi bien matérielle que morale, tu criais vers Dieu : “ Je t’aime, Père, pardonne mes misères parce qu’elles me déplaisent à cause de la douleur qu’elles te causent ”, crois bien, Marie, que Dieu le Père t’absoudrait de lui-même et que ton cri d’amour lui serait cher. Abandonne-toi, abandonne-toi à l’amour. Ne lui fais pas violence. Laisse-le même devenir violent comme un incendie. L’incendie consume tout ce qui est matériel, mais ne détruit pas une molécule d’air, car l’air est incorporel. Au contraire, il le purifie des minuscules déchets que les vents y apportent, il le rend plus léger. Il en est ainsi de l’amour pour l’âme. Il consumera plus rapidement la matière de l’homme, si Dieu le permet, mais il ne détruit pas l’âme. Au contraire, il en augmente la vitalité et la rend pure et agile pour s’élever vers Dieu.

247.6

Vois-tu Jean là-bas ? C’est vraiment un jeune garçon. Pourtant, c’est un aigle. Il est le plus fort de tous les apôtres, car il a compris le secret de la force, de la formation spirituelle : la méditation d’amour.

– Mais lui est pur. Moi… Lui, c’est un jeune garçon. Moi…

– Alors regarde Simon le Zélote. Ce n’est pas un adolescent ! Il a vécu, il a lutté, il a haï. Il le reconnaît sincèrement. Mais il a appris à méditer. Et lui aussi, crois-moi, est bien haut. Tu vois ? Ils se cherchent tous les deux, parce qu’ils se ressemblent. Ils ont atteint le même âge parfait de l’âme et par le même moyen : l’oraison mentale. C’est par elle que le jeune garçon est devenu viril en âme et c’est par elle que celui qui était déjà vieux et fatigué est revenu à une forte virilité. Et tu en connais un autre qui, sans être apôtre, sera – et même est déjà – très avancé grâce à sa tendance naturelle à la méditation, qui, depuis qu’il est l’ami de Jésus, est devenue en lui une nécessité spirituelle : ton frère !

– Mon Lazare ?…

247.7

Oh, Mère ! Dis-le-moi, toi qui sais tant de choses parce que Dieu te les montre, comment Lazare me traitera-t-il à notre première rencontre ? Avant, il se taisait, avec mépris, mais il le faisait parce que, moi, je ne supportais pas les observations. J’ai été très cruelle envers mon frère et ma sœur… Je le comprends aujourd’hui. Maintenant qu’il sait qu’il peut parler, que me dira-t-il ? Je crains un franc reproche de sa part. Ah ! Il me rappellera sûrement toutes les peines dont j’ai été la cause. Je voudrais voler vers Lazare, mais j’en ai peur. Auparavant j’y allais, mais les souvenirs de maman qui était morte, ses larmes présentes encore sur les objets dont elle se servait, ses larmes répandues pour moi, par ma faute, rien ne m’émouvait. Mon cœur était cynique, effronté, fermé à toute voix qui n’était pas celle du “ mal ”. Mais maintenant, je n’ai plus la force mauvaise du mal et je tremble… Que me fera Lazare ?

– Il t’ouvrira les bras et t’appellera “ ma sœur bien-aimée ”, plus avec son cœur qu’avec ses lèvres. Il est si bien formé en Dieu qu’il ne peut avoir une autre attitude. N’aie pas peur ! Il ne te dira pas le moindre mot sur le passé. Lui, c’est comme si je le voyais, il est là-bas, à Béthanie, et les jours d’attente lui paraissent bien longs. Il t’attend pour te serrer sur son cœur, pour satisfaire son amour fraternel. Tu n’as qu’à l’aimer comme il t’aime, lui, pour savourer la douceur d’être nés d’un même sein.

– Je l’aimerais même s’il m’adressait des reproches. Je les mérite.

– Mais lui t’aimera seulement, sans plus. »

247.8

Elles ont rejoint Jean et Simon qui parlent de leurs futurs voyages et qui se lèvent respectueusement quand arrive la Mère du Seigneur.

« Nous venons, nous aussi, louer le Seigneur pour les belles œuvres de sa création.

– Mère, as-tu déjà vu la mer ?

– Oui, je l’ai vue ! Malgré la tempête, elle était alors moins agitée que mon cœur, et moins salée que mes larmes pendant que je fuyais le long de la côte de Gaza vers la mer Rouge, avec mon bébé dans les bras et la peur d’Hérode qui me poursuivait. Et je l’ai vue au retour. Mais c’était alors le printemps sur la terre et dans mon cœur, le printemps du retour dans notre patrie. Et Jésus battait de ses petites mains, heureux de voir des choses nouvelles… Joseph et moi également étions heureux, bien que la bonté du Seigneur nous ait rendu moins dur l’exil à Matarea, de mille manières. »

Leur conversation se poursuit alors que je n’ai plus la possibilité de voir et d’entendre.

247.1

«Where shall we stop, my Lord?» asks James of Zebedee, while they are walking through a gorge between two hills, the sides of which are cultivated and green from foot to top.

«At Bethlehem in Galilee. But during the warm hours we shall stop on the mountain overlooking Meraba. So your brother will be delighted once again seeing the sea» and Jesus smiles. He then concludes: «We men could have gone farther, but we have the women disciples following us, and although they never complain, we must not tire them excessively.»

«They never complain. That is true. We are more inclined to complain» agrees Bartholomew.

«And yet they are less accustomed to this life…» says Peter.

«Perhaps that is why they live it willingly» says Thomas.

«No, Thomas. They do it willingly out of love. You may be sure that neither My Mother nor the other housewives, such as Mary of Alphaeus, Salome and Susanna leave their homes willingly to come along the roads of the world and among people. And Martha and Johanna, when also the latter will come, not being accustomed to such fatigue, would not do it willingly if they were not urged by love.

247.2

With regards to Mary of Magdala only a mighty love can give her the strength to undergo this torture» says Jesus.

«Why did You order her to come, then, if You know it is a torture?» asks the Iscariot. «It does no good to her or to us.»

«Nothing but the clear unquestionable demonstration of her change could persuade the world. And Mary wants to persuade the world of that. Her separation from the past has been complete. It is complete.»

«That is still to be seen. It is early to say so. When one gets used to a certain kind of life, it is difficult to part with it. Friendships and nostalgia takes us back to it» says the Iscariot.

«Are you feeling nostalgia, then, for your previous life?» asks Matthew.

«I… no. I was just saying. I am I… a man, I love the Master and… in short, I have within me the elements that help me to be steadfast in my purpose. But she is a woman, and what a woman! And even if she were very firm, it is never very pleasant to have her with us. Should we meet some rabbis, priests or important Pharisees, you may rest assured that their comments might not be pleasing. When I think of it, I blush in advance.»

«Do not contradict yourself, Judas. If you have really broken off with your past, as you say, why do you regret so much that a poor soul should follow us to complete her conversion to Good?»

«Out of love, Master. I do everything out of love, too: for You.»

«Improve your love, then. Love, to be really such, must not be exclusive. When one can love only one object, and cannot love anything else, even if one is loved by what one loves, it is clear that that is not true love. Perfect love loves, with due gradation, all mankind and also animals and vegetables, stars and water, because It sees everything in God. One loves God, as is proper, and one loves everything in God. Be careful: exclusive love is often selfishness. Endeavour therefore to love everybody else out of love.»

«Yes, Master.»

The subject of the discussion is in the meantime proceeding beside Mary with the other women, and she is unaware of being the cause of so much talk.

247.3

They reach and go through the village of Japhia, but none of its citizens shows any desire to follow the Master or detain Him. So they proceed and as the apostles appear to be worried about the apathy of the place, Jesus endeavours to calm them.

The valley runs in a westward direction and another village can be seen lying at the foot of another mountain. This village, which I hear being called Meraba, is also unconcerned. Only some children approach the apostles while they are drawing water from a clear fountain leaning against a house. Jesus caresses them and asks their names, and the children ask His, who He is and where He is going. Also an old, bent, almost blind man approaches them and stretches out his hand to receive alms, which is in fact given to him.

They take to the road again, climbing a hill, the one lying across the valley, into which its little rivers flow, now reduced to a trickle of water or to stones parched by the sun. But the road is good and runs through olive-groves first and then through other trees, which intertwine their branches and form a green gallery over the road. They reach the top, which is crowned with a forest of rustling ash-trees, if I am not mistaken. And they sit down there to have a rest and some food. And while eating and resting, they enjoy a delightful sight, because the view is beautiful, with the Mount Carmel chain on their left, to the west. It is a very green mountainous chain, in which all the most beautiful shades of green are present. And where the mountain ends, there is the sea, a shining, open, endless sea, stretching with its surface lightly rippled by little waves towards the north, washing the shores, which from the promontory formed by the last ramifications of Mount Carmel extend towards Ptolemais and other towns and then fade away in the mist near the Syro-Phoenician coast. It is not possible to see the sea south of the Carmel promontory, because it is hidden by the chain of mountains, which is higher than the hill where the apostolic group is gathered.

Hours go by in the shade of the airy rustling wood. Some sleep, some speak in low voices, some watch. John leaves his companions and climbs up as high as possible to have a better view. Jesus retires to a thicket to meditate and pray. The women have withdrawn behind a hedge of honeysuckle in bloom and have refreshed themselves at a tiny spring, which is reduced to a trickle and forms a pool on the ground, as the water is so scarce that it cannot flow away. The elder women, being tired, have fallen asleep, while the Blessed Virgin, Martha and Susanna talk of their faraway homes and Mary says that She would like to have the beautiful shrub in bloom to adorn Her little grotto.

247.4

The Magdalene, who had let her hair down, as she could not stand its weight, puts it up again and says: «I am going to John, now that he is with Simon, to look at the sea with them.»

«I am coming, too» replies the Blessed Virgin.

Martha and Susanna remain with their sleeping companions.

To reach the two apostles they have to pass near the thicket where Jesus has retired to pray.

«Prayer is My Son’s rest» whispers Mary.

The Magdalene replies to Her: «I think that it is also essential for Him to be alone in order to keep His wonderful control, which the world puts to hard tests. Do You know, Mother? I have done what You told me. Every night I seclude myself for a more or less long time to restore within me the calm, which many things upset. And I feel much stronger afterwards.»

«At present you feel strong, later you will feel happy. Believe Me, Mary, both in peace and in struggle, in joy and in sorrow, our spirit needs to dive into the ocean of meditation to rebuild what the world and events demolish and to achieve fresh strength to climb higher and higher. In Israel we use and misuse vocal prayer. I do not mean that it is useless or displeasing to God. But I say that meditation, mental elevation to God is always much more useful to the soul, because by contemplating His divine perfection and our misery, or the misery of so many poor souls, not to criticise them but to be indulgent to them and understand them, and to be grateful to God Who has supported us keeping us away from sin, or has forgIven us, so that we would not be left in sin, by meditating thus, we are really successful in praying, that is in loving. Because prayer, to be really such, must be love. Otherwise it is mumbling of lips from which the soul is absent.»

247.5

«But is it lawful to speak to God when one’s lips are still dirty with so many profane words? In my hours of meditation, which I do as You, my most sweet apostle, taught me, I do violence to my heart, which would like to say to God: “I love You”…»

«No! Why?»

«Because I feel I would be making a sacrilegious offer by offering my heart…»

«Do not do that, My dear daughter. First of all, your heart has been reconsecrated by the Son’s forgiveness, and the Father sees only that forgiveness. But even if Jesus had not yet forgiven you, and in an ignored solitude, which could be both material and moral,. you should shout to God: “I love You. Father, forgive me my miseries. I am sorry for them because they grieve You”, believe Me, Mary, God the Father would absolve you Himself and your cry of love would be dear to Him. Give yourself up to love. Do not do violence to it. Indeed, let it become as violent as a blaze. A fire consumes everything that is material, but it does not destroy one molecule of air. Because air is incorporeal. On the contrary it purifies it from the tiny debris blown by winds and makes it lighter. Love does the same to souls. It may consume man’s matter quicker, if God allows that, but it will not destroy his spirit. It will, instead, increase its vitality and will make it pure and agile to be able to ascend to God.

247.6

See John over there? He is only a boy. And yet he is an eagle. He is the strongest of all the apostles. Because he has understood the secret of strength, of spiritual formation: loving meditation.»

«But he is pure. I… He is a boy. I…»

«Look at the Zealot, then. He is not a boy. He has lived, struggled, hated. He admits it frankly. But he has learned to meditate. And he, too, believe Me, is well high up. See? They look for each other, those two. Because they feel they are alike. They have reached the same perfect age of the spirit and by the same means: mental prayer. Through it the boy has become virile in his spirit and the man, already old and tired, has recovered a strong virility. And do you know another one, who without being an apostle will make much progress, in truth, he has already made much progress, because of his natural inclination to meditation, which has become a spiritual necessity for him, since he is a friend of Jesus’? Your brother.»

«My Lazarus?…

247.7

Oh! Mother! Since You know so many things because God shows them to You, tell me, how will Lazarus treat me, the first time we meet? Before he was disdainfully silent. But he did it because I would not bear being criticised. I have been very cruel to my brother and sister… I now realise it. Now that he knows that he can speak, what will he say to me? I am afraid of his frank reproach. Oh! he will certainly remind me of all the grief of which I was the cause. I would like to fly to Lazarus. But I am afraid of him. I used to go there, and not even the memories of my dead mother, her tears, which were still warm on the things she had used, tears she had shed for me, through my fault, would upset me. My heart was cynical, shameless, deaf to every voice, except to “evil”. But now I no longer have the wicked strength of Evil and I tremble… What will Lazarus do to me?»

«He will open his arms to you and will call you, more with his heart than with his lips “my darling sister”. He is so formed in God that he can but behave thus. Be not afraid. He will not say one word about your past. It is just as if I could see him, he is there at Bethany and his days of waiting are very long for him. He is waiting for you, to clasp you to his heart, to sate his brotherly love. All you have to do is love him as he loves you to enjoy the happiness of being born of the same womb.»

«I would love him even if he reproached me. I deserve it.»

«But he will only love you. Nothing else.»

247.8

They have joined John and Simon who are talking of their future trips and stand up reverently when the Mother of the Lord arrives.

«We have come too, to praise the Lord for the beautiful works of His creation.»

«Have you ever seen the sea, Mother?»

«Oh! I have. And although it was then stormy, it was less agitated than My heart, and less bitter than My tears, when I was fleeing along the coast from Gaza towards the Red Sea, with My Child in My arms, and the fear of Herod behind My back. And I saw it on our way back. And then it was springtime both on the earth and in My heart. The spring season of our return home. And Jesus clapped His little hands, happy as He was seeing new things… And Joseph and I were also happy, notwithstanding that the kindness of the Lord had made our exile at Matarea less hard, in a thousand ways.»

And their conversation goes on whilst I can no longer see or hear.


Notes

  1. la vue : ci-dessous le dessin de Maria Valtorta sur lequel on peut lire les noms de Sycaminon et de Mérala.