Gli Scritti di Maria Valtorta

247. Marie instruit Marie-Madeleine sur l’oraison mentale.

247. Maria Ss. ammaestra la Maddalena sull’orazione mentale.

247.1

« Où ferons-nous étape, mon Seigneur ? » demande Jacques, fils de Zébédée, tandis qu’ils traversent une gorge entre deux col­li­nes entièrement cultivées et vertes de la base au sommet.

« A Bethléem de Galilée. Mais pendant les heures les plus chaudes, nous nous arrêterons sur la montagne qui surplombe Mérala. Ainsi ton frère sera heureux une deuxième fois à la vue de la mer. »

Jésus sourit et ajoute :

« Nous, les hommes, nous aurions pu faire plus de chemin, mais nous avons à notre suite les femmes disciples, qui ne se plaignent jamais, mais que nous ne devons pas fatiguer à l’excès.

– Elles ne se plaignent jamais, c’est vrai. Nous nous plaignons plus facilement, admet Barthélemy.

– Et pourtant, elles sont moins habituées que nous à cette vie…, remarque Pierre.

– C’est peut-être pour cela qu’elles le font volontiers, dit Thomas.

– Non, Thomas. C’est par amour qu’elles le font volontiers. Crois bien que ma Mère et les autres maîtresses de maison comme Marie, femme d’Alphée, Salomé et Suzanne ne quittent pas par plaisir leur maison pour marcher sur les chemins du monde et venir au milieu des gens. Et Marthe comme Jeanne – quand elle viendra elle aussi –, qui ne sont pas habituées à la fatigue, ne le feraient pas volontiers si l’amour ne les y poussait.

247.2

En ce qui concerne Marie de Magdala, seul un puissant amour peut lui donner la force de subir cette torture, dit Jésus.

– Dans ce cas, pourquoi la lui as-tu imposée, si tu sais que c’est une torture ? » demande Judas. « Ce n’est bon ni pour elle, ni pour nous.

– Rien d’autre que la preuve manifeste, indubitable de son changement ne pouvait persuader le monde. Marie veut en persuader le monde. Sa rupture avec le passé a été complète. Elle est complète.

– Cela reste à voir ! C’est bien trop tôt pour le dire. Quand on s’est habitué à un genre de vie, il est difficile de s’en détacher tout à fait. Les amitiés et la nostalgie nous y ramènent, dit Judas.

– Tu as donc la nostalgie de ta vie précédente ? demande Matthieu.

– Moi… non. Mais c’est une façon de parler. Moi, je suis un homme, j’aime le Maître et… Enfin, j’ai en moi des éléments qui me servent à rester fidèle à mon projet. Mais elle, c’est une femme, et quelle femme ! Et puis, même si elle ne manque pas de fermeté, c’est toujours peu agréable de l’avoir avec nous. Si on devait rencontrer des rabbins, des prêtres ou des pharisiens puissants, croyez bien que leurs commentaires ne seraient guère bienveillants. Je rougis à l’avance à cette seule pensée.

– Ne te contredis pas, Judas. Si tu as réellement coupé les ponts avec le passé, comme tu veux le dire, pourquoi tant t’affliger qu’une pauvre âme nous suive pour compléter sa transformation dans le bien ?

– Mais par amour, Maître ! Moi aussi, je fais tout par amour. Envers toi.

– Dans ce cas, perfectionne-toi dans cet amour. Un amour, pour être vraiment tel, ne doit jamais être exclusif. Quand quelqu’un ne sait aimer qu’un seul objet et aucun autre, même s’il est aimé de l’objet de son amour, il manifeste qu’il n’est pas dans le véritable amour. L’amour parfait aime, avec les degrés qui s’imposent, tout le genre humain, et même les animaux et les végétaux, les étoiles et les eaux, parce qu’il voit tout en Dieu. Il aime Dieu, comme il convient, et il aime Dieu en tout. Observe que l’amour exclusif est souvent de l’égoïsme. Sache donc arriver à aimer les autres aussi par amour.

– Oui, Maître. »

L’objet de la discussion avance pendant ce temps avec les autres femmes à côté de Marie, sans se douter qu’elle est la cause d’un si grand débat.

247.3

Ils ont atteint, traversé, dépassé l’agglomération de Japhia sans qu’aucun citadin ne manifeste le désir de suivre le Maître ou de le retenir.

Ils poursuivent leur route, les apôtres inquiets de l’indifférence de cette localité, et Jésus appliqué à les calmer.

La vallée continue vers l’ouest, et laisse voir à son extrémité un autre village qui s’étend au pied d’une autre montagne. Ce village aussi, que j’entends nommer Mérala, reste indifférent. Seuls quelques enfants s’approchent des apôtres pendant qu’ils prennent de l’eau à une fontaine limpide adossée à une maison. Jésus les caresse en leur demandant leurs noms, et les enfants lui demandent le sien, qui il est, où il va, ce qu’il fait. Un mendiant s’approche lui aussi, à moitié aveugle, vieux, courbé et il tend la main pour recevoir l’aumône, qu’en effet on lui donne.

La marche reprend et ils entreprennent la montée d’une colline qui barre la vallée dans laquelle elle déverse les eaux de ses petits ruisseaux maintenant réduits à un filet d’eau ou à des pierres brûlées par le soleil. Mais la route est bonne. Elle s’ouvre d’abord au milieu de bois d’oliviers, puis d’autres arbres, qui entrelacent leurs branches en formant une galerie verte au-dessus de la route.

Ils atteignent le sommet qui est couronné d’un bois dont on entend le bruissement, un bois de frênes, si je ne me trompe. Ils s’y assoient pour se reposer et sortir leur provisions. Outre la nourriture et le repos, ils jouissent du spectacle, car le panorama est merveilleux avec la chaîne du Carmel à gauche quand on regarde vers l’ouest. C’est une chaîne très verte où l’on dé­couvre toutes les plus belles nuances de vert. Là où elle finit, c’est la mer qui scintille, une mer à parte de vue, sans limites, au drapé agité par de légères vagues, qui s’étend vers le nord. Elle baigne les rivages qui, de l’extrémité du promontoire formé par les contreforts du mont Carmel, montent vers Ptolémaïs et les autres villes, pour finalement se perdre dans une légère brume du côté de la Syro-Phénicie. En revanche, on ne voit pas la mer au sud du promontoire du Carmel car la chaîne, plus haute que les collines où ils se trouvent, en cache la vue[1].

Les heures passent dans l’ombre bruissante du bois bien aéré. Certains dorment, d’autres parlent à mi-voix, d’autres encore regardent. Jean s’éloigne de ses compagnons et monte le plus haut possible pour mieux voir. Jésus s’isole dans un endroit couvert pour prier et méditer. Les femmes, à leur tour, se sont retirées derrière le rideau ondulant d’un chèvrefeuille tout en fleurs. Là, elles se sont rafraîchies à une source minuscule qui, réduite à un filet d’eau, forme dans la terre une flaque qui n’arrive pas à se changer en ruisseau. Puis les plus âgées, fatiguées, se sont assoupies alors que la Vierge Marie, Marthe et Suzanne parlent de leurs maisons lointaines. Marie ajoute qu’elle voudrait bien avoir ce beau buisson fleuri pour orner sa petite grotte.

247.4

Marie-Madeleine, qui avait dénoué ses cheveux – elle n’en supportait plus le poids –, les rassemble de nouveau et dit :

« Je vais trouver Jean, maintenant qu’il est avec Simon, pour regarder avec eux la mer.

– J’y vais moi aussi », répond la Vierge.

Marthe et Suzanne restent auprès de leurs compagnes endormies.

Pour rejoindre les deux apôtres, elles doivent passer près du buisson où Jésus s’est isolé pour prier.

« Mon Fils trouve son repos dans la prière », dit doucement Marie.

Marie-Madeleine lui répond :

« Je crois aussi qu’il lui est indispensable de s’isoler pour garder sa merveilleuse maîtrise que le monde met à dure épreuve. Tu sais, Mère ? J’ai fait ce que tu m’as dit. Toutes les nuits, je m’isole plus ou moins longtemps pour rétablir en moi-même le calme que troublent beaucoup de choses. Je me sens beaucoup plus forte après.

– Plus forte maintenant, mais plus tard tu te sentiras heu­reuse. Sois-en bien sûre, Marie : dans la joie comme dans la douleur, dans la paix comme dans la lutte, notre âme a besoin de se plonger tout entière dans l’océan de la méditation pour reconstruire ce qu’abattent le monde et les vicissitudes de la vie et pour créer de nouvelles forces pour s’élever toujours davantage. En Israël, nous usons et abusons de la prière vocale. Je ne veux pas prétendre qu’elle est inutile et mal vue de Dieu. J’affirme pourtant que l’élévation mentale vers Dieu est beaucoup plus utile à l’âme. Par la méditation, nous arrivons à prier réellement, c’est-à-dire à aimer, en contemplant la divine Perfection et notre misère, ou celle de tant de pauvres âmes, non pas pour les critiquer, mais pour les plaindre et les comprendre, et pour remercier le Seigneur qui nous a soutenues pour nous empêcher de pécher, ou nous a pardonné pour ne pas nous laisser par terre. Car pour que l’oraison soit réellement parfaite, elle doit être amour. Autrement, c’est une agitation des lèvres d’où l’âme est absente.

247.5

– Mais est-il permis de parler à Dieu quand on a les lèvres encore souillées par tant de paroles profanes ? Moi, pendant les heures de recueillement que je passe comme tu me l’as enseigné, toi, mon très doux apôtre, je fais violence à mon cœur qui voudrait dire à Dieu : “ Je t’aime ”…

– Non ! Pourquoi ?

– Parce qu’il me semble que je ferais une offrande sacrilège en offrant mon cœur…

– Ne fais pas cela, ma fille, ne fais pas cela. Ton cœur, avant tout, est consacré à nouveau par le pardon du Fils, et le Père ne voit que ce pardon. Mais, même si Jésus ne t’avait pas encore pardonné et si, toi, dans une solitude ignorée qui peut être aussi bien matérielle que morale, tu criais vers Dieu : “ Je t’aime, Père, pardonne mes misères parce qu’elles me déplaisent à cause de la douleur qu’elles te causent ”, crois bien, Marie, que Dieu le Père t’absoudrait de lui-même et que ton cri d’amour lui serait cher. Abandonne-toi, abandonne-toi à l’amour. Ne lui fais pas violence. Laisse-le même devenir violent comme un incendie. L’incendie consume tout ce qui est matériel, mais ne détruit pas une molécule d’air, car l’air est incorporel. Au contraire, il le purifie des minuscules déchets que les vents y apportent, il le rend plus léger. Il en est ainsi de l’amour pour l’âme. Il consumera plus rapidement la matière de l’homme, si Dieu le permet, mais il ne détruit pas l’âme. Au contraire, il en augmente la vitalité et la rend pure et agile pour s’élever vers Dieu.

247.6

Vois-tu Jean là-bas ? C’est vraiment un jeune garçon. Pourtant, c’est un aigle. Il est le plus fort de tous les apôtres, car il a compris le secret de la force, de la formation spirituelle : la méditation d’amour.

– Mais lui est pur. Moi… Lui, c’est un jeune garçon. Moi…

– Alors regarde Simon le Zélote. Ce n’est pas un adolescent ! Il a vécu, il a lutté, il a haï. Il le reconnaît sincèrement. Mais il a appris à méditer. Et lui aussi, crois-moi, est bien haut. Tu vois ? Ils se cherchent tous les deux, parce qu’ils se ressemblent. Ils ont atteint le même âge parfait de l’âme et par le même moyen : l’oraison mentale. C’est par elle que le jeune garçon est devenu viril en âme et c’est par elle que celui qui était déjà vieux et fatigué est revenu à une forte virilité. Et tu en connais un autre qui, sans être apôtre, sera – et même est déjà – très avancé grâce à sa tendance naturelle à la méditation, qui, depuis qu’il est l’ami de Jésus, est devenue en lui une nécessité spirituelle : ton frère !

– Mon Lazare ?…

247.7

Oh, Mère ! Dis-le-moi, toi qui sais tant de choses parce que Dieu te les montre, comment Lazare me traitera-t-il à notre première rencontre ? Avant, il se taisait, avec mépris, mais il le faisait parce que, moi, je ne supportais pas les observations. J’ai été très cruelle envers mon frère et ma sœur… Je le comprends aujourd’hui. Maintenant qu’il sait qu’il peut parler, que me dira-t-il ? Je crains un franc reproche de sa part. Ah ! Il me rappellera sûrement toutes les peines dont j’ai été la cause. Je voudrais voler vers Lazare, mais j’en ai peur. Auparavant j’y allais, mais les souvenirs de maman qui était morte, ses larmes présentes encore sur les objets dont elle se servait, ses larmes répandues pour moi, par ma faute, rien ne m’émouvait. Mon cœur était cynique, effronté, fermé à toute voix qui n’était pas celle du “ mal ”. Mais maintenant, je n’ai plus la force mauvaise du mal et je tremble… Que me fera Lazare ?

– Il t’ouvrira les bras et t’appellera “ ma sœur bien-aimée ”, plus avec son cœur qu’avec ses lèvres. Il est si bien formé en Dieu qu’il ne peut avoir une autre attitude. N’aie pas peur ! Il ne te dira pas le moindre mot sur le passé. Lui, c’est comme si je le voyais, il est là-bas, à Béthanie, et les jours d’attente lui paraissent bien longs. Il t’attend pour te serrer sur son cœur, pour satisfaire son amour fraternel. Tu n’as qu’à l’aimer comme il t’aime, lui, pour savourer la douceur d’être nés d’un même sein.

– Je l’aimerais même s’il m’adressait des reproches. Je les mérite.

– Mais lui t’aimera seulement, sans plus. »

247.8

Elles ont rejoint Jean et Simon qui parlent de leurs futurs voyages et qui se lèvent respectueusement quand arrive la Mère du Seigneur.

« Nous venons, nous aussi, louer le Seigneur pour les belles œuvres de sa création.

– Mère, as-tu déjà vu la mer ?

– Oui, je l’ai vue ! Malgré la tempête, elle était alors moins agitée que mon cœur, et moins salée que mes larmes pendant que je fuyais le long de la côte de Gaza vers la mer Rouge, avec mon bébé dans les bras et la peur d’Hérode qui me poursuivait. Et je l’ai vue au retour. Mais c’était alors le printemps sur la terre et dans mon cœur, le printemps du retour dans notre patrie. Et Jésus battait de ses petites mains, heureux de voir des choses nouvelles… Joseph et moi également étions heureux, bien que la bonté du Seigneur nous ait rendu moins dur l’exil à Matarea, de mille manières. »

Leur conversation se poursuit alors que je n’ai plus la possibilité de voir et d’entendre.

247.1

«Dove faremo tappa, mio Signore?», chiede Giacomo di Zebedeo, mentre camminano per una gola fra due colline tutte coltivate e verdi dalla base alle vette.

«A Betlem di Galilea. Ma nelle ore calde sosteremo sul monte che sovrasta Meraba[1]. Così tuo fratello sarà beato un’altra volta vedendo il mare», e Gesù sorride. Poi termina: «Noi uomini avremmo potuto fare più strada, ma abbiamo dietro di noi le discepole, che non si lamentano mai, ma che non dobbiamo stancare eccessivamente».

«Non si lamentano mai. È vero. Siamo più facili a lamentarci noi», ammette Bartolomeo.

«Eppure sono meno abituate di noi a questa vita…», dice Pietro.

«Forse lo fanno volentieri per questo», dice Tommaso.

«No, Toma. Lo fanno volentieri per amore. Credi pure che mia Madre e neppure le altre donne di casa, come Maria d’Alfeo, Salome e Susanna, lasciano volentieri la casa per venire per le vie del mondo e fra la gente. E Marta e Giovanna, quando anche ella verrà, non use alle fatiche, non lo farebbero volentieri se l’amore non le spronasse.

247.2

Riguardo a Maria di Magdala, solo un potente amore le può dare la forza di subire questa tortura», dice Gesù.

«Perché gliel’hai imposta, allora, se sai che è tortura?», chiede l’Iscariota. «Non è buona cosa per lei e non la è per noi».

«Null’altro che la dimostrazione palese, indubitabile del suo mutamento poteva persuadere il mondo. Maria vuole persuadere il mondo di questo. La sua separazione dal passato è stata completa. È completa».

«Ciò è da vedersi. È presto ora per dirlo. Quando si è fatto abitudine ad un genere di vita, difficilmente ci se ne stacca del tutto. Amicizie e nostalgie ci riportano ad esso», dice l’Iscariota.

«Tu hai nostalgie, allora, per la vita di prima?», chiede Matteo.

«Io… no. Ma faccio per dire. Io sono io: uomo, amante del Maestro e… Insomma io ho in me elementi che mi servono a resistere nel proposito. Ma lei è una donna, e che donna! E poi, anche fosse ben ferma, è sempre poco piacevole averla con noi. Se si avesse ad incontrare dei rabbi, sacerdoti o grandi farisei, credete che non sarebbe piacevole il loro commento. Io ci penso con anticipato rossore».

«Non ti contraddire, Giuda. Se tu hai realmente tagliato i ponti col passato, come vuoi dire, perché tanto ti duoli che una povera anima ci segua per completare la sua trasformazione nel Bene?».

«Ma per amore, Maestro. Io pure faccio tutto per amore. Verso di Te».

«Allora perfezionati in questo tuo amore. Non deve un amore, per essere veramente tale, essere mai esclusivista. Quando uno sa amare solo un oggetto e non sa amarne nessun altro, anche se amato dall’oggetto che egli ama, dimostra di non essere nel vero amore. L’amore perfetto ama, con le dovute gradazioni, tutto il genere umano, e anche animali e vegetali, stelle e acque, perché tutto vede in Dio. Ama Dio come si conviene e ama tutto in Dio. Guarda che l’amore esclusivista è spesso egoismo. Sappi perciò giungere ad amare anche gli altri per amore».

«Sì, Maestro».

L’oggetto della discussione procede intanto con le altre donne vicino a Maria, senza pensare di essere causa di tanta discussione.

247.3

L’agglomerato di Jafia viene raggiunto, attraversato, superato senza che nessun cittadino mostri desiderio di seguire il Maestro o di trattenerlo.

Proseguono, gli apostoli inquieti per l’indifferenza del luogo, Gesù che cerca di calmarli.

La valle prosegue in direzione ovest e mostra al suo estremo un altro paese che si adagia alla base di un altro monte. Anche questo paese, che sento chiamare Meraba, è indifferente. Solo dei bambini si avvicinano agli apostoli mentre attingono acqua ad una limpida fontana addossata ad una casa. Gesù li accarezza chiedendo il loro nome, e i bambini chiedono il suo e chi è, dove va, cosa fa. Si avvicina anche un mendicante semicieco, vecchio, curvo, e stende la mano per ricevere l’obolo che infatti riceve.

La marcia ricomincia con la salita di un colle, quello che sbarra la valle nella quale riversa le acque dei suoi fiumicelli, ora ridotti a un filo d’acqua o a sole pietre arse dal sole. Ma la strada è buona, aperta fra i boschi di ulivi prima, di altre piante poi, che intrecciano i rami facendo galleria verde sopra la strada.

Raggiungono la vetta, che è coronata da uno stormente bosco di frassini, se non erro. E là si siedono per prendere riposo e cibo. E, col cibo e il riposo, diletto anche alla vista, perché il panorama è bellissimo, con la catena del Carmelo alla sinistra di chi guarda verso ovest; e là dove la catena del Carmelo — una verdissima catena in cui sono presenti tutti i toni più belli del verde — finisce, scintilla il mare, aperto, sconfinato, stendendosi, col suo drappo mosso da lievi ondette, verso il nord, a bagnare le sponde che dalla punta del promontorio, formato dall’estrema propaggine del Carmelo, salgono verso Tolemaide e le altre città fino a perdersi in una lieve nebbia verso la SiroFenicia. Non si vede invece il mare al sud del promontorio del Carmelo, perché la catena, più alta del colle dove ci si trova, ne cela la vista.

Passano le ore nell’ombra frusciante del bosco arioso. Chi dorme, chi parla sottovoce, chi guarda. Giovanni si dilunga dai compagni andando il più in alto possibile per vedere di più. Gesù si isola in un folto per pregare e meditare. Le donne si sono a loro volta ritirate dietro una cortina di ondulante caprifoglio tutto in fiore, e là si sono rinfrescate ad una minuscola sorgente che, ridotta ad un filo, forma in terra una pozzanghera che non riesce a mutarsi in rio. Poi le più anziane si sono addormentate, stanche, mentre Maria Ss. con Marta e Susanna parlano della loro casa lontana, e Maria dice che vorrebbe avere quel bel cespuglio tutto in fiore a veste della sua grotticella.

247.4

La Maddalena, che si era sciolti i capelli non potendo resistere al loro peso, se li raccoglie di nuovo e dice: «Vado da Giovanni, ora che è con Simone, a guardare con loro il mare».

«Vengo io pure», risponde Maria Ss.

Marta e Susanna restano presso le compagne dormenti.

Per raggiungere i due apostoli devono passare presso il roveto in cui si è isolato Gesù per pregare.

«Mio Figlio trova riposo nella preghiera», dice piano Maria.

La Maddalena le risponde: «Credo che gli sia anche indispensabile l’isolarsi per mantenere il meraviglioso dominio che ha e che il mondo mette a dura prova. Sai, Madre? Ho fatto quanto tu mi hai detto. Ogni notte mi isolo per un tempo più o meno lungo per potere ristabilire in me stessa la calma che molte cose turbano. Mi sento molto più forte dopo».

«Per ora forte, più tardi ti sentirai beata. Credi pure, Maria, che sia nella gioia come nel dolore, sia nella pace come nella lotta, lo spirito nostro ha bisogno di tuffarsi tutto dentro all’oceano della meditazione, per ricostruire ciò che il mondo e le vicende abbattono e per creare nuove forze per sempre più salire. In Israele noi usiamo e abusiamo della preghiera vocale. Non voglio già dire che essa sia inutile e invisa a Dio. Ma dico però che è sempre molto più utile allo spirito l’elevazione mentale a Dio, la meditazione, in cui, contemplando la sua divina perfezione e la nostra miseria, o quella di tante povere anime, non già per criticarle ma per compatirle e capirle, e per avere riconoscenza al Signore che ci ha sorrette per non farci peccare, o ci ha perdonate per non lasciarci cadute, noi giungiamo a pregare realmente, ossia ad amare. Perché l’orazione, per essere realmente tale, deve essere amore. Altrimenti è borbottio di labbra dal quale l’anima è assente».

247.5

«Ma parlare con Dio è lecito quando si hanno le labbra ancora sporche di tante parole profane? Io, nelle mie ore di raccoglimento, che faccio come tu mi hai insegnato, tu, mio apostolo dolcissimo, faccio violenza al mio cuore che vorrebbe dire a Dio: “Io ti amo”…».

«Nooh! Perché?».

«Perché mi pare che farei sacrilega offerta a offrirgli il mio cuore…».

«Non lo fare, figlia. Non lo fare. Il tuo cuore è, prima di tutto, riconsacrato dal perdono del Figlio, e il Padre non vede che questo perdono. Ma se anche Gesù non ti avesse ancora perdonata, e tu, in una solitudine ignorata, che tanto può essere materiale come morale, gridassi a Dio: “Io ti amo. Padre, perdona le mie miserie. Perché io di esse me ne spiaccio per il dolore che ti danno”, credi pure, o Maria, che il Padre Iddio ti assolverebbe di suo, e caro gli sarebbe il tuo grido di amore. Abbandonati, abbandonati all’amore. Non fare violenza ad esso. Lascia anzi che esso divenga violento come incendio avvampante. L’incendio consuma tutto ciò che è materiale, ma non distrugge una molecola di aria. Perché l’aria è incorporea. Anzi la purifica dai detriti minuscoli che i venti vi seminano, la fa più leggera. Così l’amore allo spirito. Consumerà più presto la materia dell’uomo, se Dio lo permette, ma non distrugge lo spirito. Anzi ne accresce la vitalità e lo fa puro e agile per le ascensioni a Dio.

247.6

Vedi là Giovanni? È proprio un ragazzo. Ma pure è un’aquila. È il più forte di tutti gli apostoli. Perché ha compreso il segreto della fortezza, della formazione spirituale: la amorosa meditazione».

«Ma lui è puro. Io… Lui è un ragazzo. Io…».

«Guarda allora lo Zelote. Non è un ragazzo. Ha vissuto, ha lottato, ha odiato. Egli lo confessa sinceramente. Ma ha imparato a meditare. E lui pure, credimi, è bene in alto. Vedi? Si cercano quei due. Poiché si sentono uguali. Hanno raggiunto la stessa età perfetta dello spirito e con lo stesso mezzo: la orazione mentale. Per essa il ragazzo è divenuto virile nello spirito, e per essa il già vecchio e stanco è ritornato ad una virilità forte. E sai un altro che, senza essere apostolo, sarà, anzi è molto avanti per la sua tendenza naturale alla meditazione, che da quando è amico di Gesù è divenuta in lui necessità spirituale? Tuo fratello».

«Lazzaro mio?…

247.7

Oh! Madre! Dimmelo, tu che sai tante cose perché Dio te le mostra, come mi tratterà Lazzaro al primo incontro? Prima taceva sdegnoso. Ma lo faceva perché io non sopportavo osservazioni. Sono stata molto crudele coi fratelli… Ora lo comprendo. Ora che sa che può parlare, che mi dirà? Temo il suo aperto rimprovero. Oh! certo mi ricorderà tutte le pene di cui sono causa. Io vorrei volare da Lazzaro. Ma ne ho paura. Prima ci andavo, e neppure i ricordi della mamma morta, le sue lacrime ancora vive sugli oggetti da lei usati, lacrime per me, per mia colpa, mi turbavano. Il mio cuore era cinico, sfrontato, chiuso ad ogni voce che non fosse “male”. Ma ora io non ho più la malvagia forza del Male e tremo… Che mi farà Lazzaro?».

«Ti aprirà le braccia e ti chiamerà, più col cuore che con le labbra, “sorella diletta”. È tanto formato in Dio che non può che usare questo modo. Non temere. Non ti dirà una parola sul passato. Egli, è come se io lo vedessi, è là, a Betania, e gli sono ben lunghi i giorni dell’attesa. Attende te, per stringerti sul cuore. Per saziare il suo amore di fratello. Tu non hai che amarlo come ti ama lui per gustare la dolcezza di essere nati da un seno».

«Lo amerei anche se mi rimproverasse. Me lo merito».

«Ma egli ti amerà soltanto. Questo solo».

247.8

Hanno raggiunto Giovanni e Simone, che parlano dei viaggi futuri e che si alzano riverenti quando giunge la Madre del Signore.

«Veniamo anche noi a lodare il Signore per le belle opere della sua creazione».

«Hai mai visto il mare, Madre?».

«Oh! l’ho visto. Ed era allora meno turbato esso, nella sua tempesta, del mio cuore, e meno salato del mio pianto, mentre fuggivo lungo il litorale da Gaza verso il Mar Rosso, col mio Bambino fra le braccia e la paura di Erode alle spalle. E l’ho visto al ritorno. Ma allora era primavera sulla terra e nel mio cuore. La primavera del ritorno in patria. E Gesù batteva le manine, felice di vedere cose nuove… E io e Giuseppe pure eravamo felici. Per quanto la bontà del Signore ci avesse fatto men duro l’esilio a Matarea, in mille modi».

La loro conversazione dura mentre a me cessa la capacità di vedere e di udire.


Notes

  1. la vue : ci-dessous le dessin de Maria Valtorta sur lequel on peut lire les noms de Sycaminon et de Mérala.

Note

  1. Meraba, qui e più sotto (in 247.3), potrebbe leggersi anche Merala sul manoscritto originale.