The Writings of Maria Valtorta

274. Jésus marche sur les eaux.

274. Jesus walks on that water. He always

274.1

La soirée est avancée. Il fait presque nuit car on y voit à peine sur le sentier qui grimpe sur un coteau où l’on distingue çà et là des arbres. Je crois qu’il s’agit d’oliviers mais, étant donné le peu de lumière, je ne puis l’assurer. Bref, ce sont des arbres de taille moyenne, avec une épaisse frondaison et tordus comme le sont d’ordinaire les oliviers.

Jésus est seul, vêtu de blanc et de son manteau bleu foncé. Il monte et s’engage parmi les arbres. Il marche d’un pas allongé et tranquille, sans hâte, mais du fait de la longueur de ses foulées il fait, sans se presser, beaucoup de chemin. Il marche jusqu’à ce qu’il atteigne une sorte de balcon naturel d’où la vue s’étend sur le lac, bien paisible sous la lumière des étoiles dont les yeux de lumière fourmillent maintenant dans le ciel. Le silence enveloppe Jésus de son étreinte reposante. Il le détache des foules et de la terre et les lui fait oublier, en l’unissant au ciel qui semble s’abaisser pour adorer le Verbe de Dieu et le caresser de la lumière de ses astres.

Jésus prie dans sa pose habituelle : debout, les bras en croix. Il a derrière lui un olivier et paraît crucifié sur ce tronc sombre. La frondaison le dépasse de peu, grand comme il est, et remplace, par une parole qui convient au Christ, l’inscription de la croix. Là-bas, il est écrit : « Roi des juifs », ici : « Prince de la paix ». L’olivier pacifique s’exprime bien pour qui sait voir et entendre.

Jésus prie longuement, puis il s’assied sur le balcon qui sert de base à l’olivier, sur une grosse racine qui dépasse et il prend son attitude habituelle : les mains jointes et les coudes sur les genoux. Il médite. Qui sait quelle divine conversation il échange avec le Père et l’Esprit en ce moment où il est seul et peut être tout à Dieu. Dieu avec Dieu !

Il me semble que plusieurs heures passent ainsi car je vois les étoiles se déplacer et plusieurs sont déjà descendues à l’occident.

274.2

Au moment où un semblant de lumière – ou plutôt de luminosité, parce que cela ne peut encore s’appeler lumière – se dessine à l’extrême horizon du côté de l’orient, un frisson de vent secoue l’olivier. Il s’apaise, puis il reprend plus fort. Avec des pauses syncopées, il devient de plus en plus violent. La lumière de l’aube qui commençait à peine est arrêtée dans sa progression par une masse de nuages noirs qui viennent occuper le ciel, poussée par des rafales de vent toujours plus fortes. Le lac aussi a perdu sa tranquillité. Il me semble qu’il va subir une bourrasque comme celle[1] que j’ai déjà vue dans la vision de la tempête. Le bruissement des feuilles et le grondement des flots remplissent maintenant l’espace, qui était si paisible peu de temps auparavant.

Jésus sort de sa méditation. Il se lève. Il regarde le lac. A la lumière des étoiles qui restent et de cette pauvre aube bien malade, il y cherche des yeux la barque de Pierre et la voit s’avancer péniblement vers la rive opposée, mais sans y arriver. Alors Jésus s’enveloppe étroitement dans son manteau dont il relève le bord, qui traîne et qui le gênerait dans la descente, et il le passe sur sa tête comme si c’était un capuchon. Il descend rapidement, non par la route qu’il avait suivie, mais par un sentier rapide qui rejoint directement le lac. Il va si vite qu’il semble voler.

Il parvient à la rive fouettée par les vagues qui forment sur la grève une bordure bruyante et écumeuse. Il poursuit rapidement son chemin comme s’il ne marchait pas sur l’élément liquide tout agité, mais sur un plancher lisse et solide. Maintenant il devient lui-même lumière. On dirait que le peu de clarté qui parvient encore des rares étoiles qui s’éteignent et de l’aube orageuse se concentre sur lui et forme une sorte de phosphorescence qui éclaire son corps élancé. Il vole sur les flots, sur les crêtes mantes, dans les replis obscurs entre les vagues, les bras tendus en avant. Son manteau se gonfle autour des joues et flotte comme il peut, serré comme il est autour du corps, avec un battement d’ailes.

274.3

Les apôtres le voient et poussent un cri d’effroi que le vent porte à Jésus.

« N’ayez pas peur. C’est moi. »

La voix de Jésus, malgré le vent contraire, se propage sans difficulté sur le lac.

« Est-ce bien toi, Maître ? » demande Pierre. « Si c’est toi, dis-moi de venir à ta rencontre en marchant comme toi sur les eaux. »

Jésus sourit : « Viens » dit-il simplement, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde de marcher sur l’eau.

Alors Pierre, à demi-nu puisqu’il ne porte qu’une courte tu­nique sans manches, saute par-dessus bord et se dirige vers Jésus.

Mais quand il est à une cinquantaine de mètres de la barque et à peu près autant de Jésus, il est pris par la peur. Jusque là, il a été soutenu par son élan d’amour. Maintenant l’humanité a raison de lui et… il tremble pour sa vie. Comme quelqu’un qui se trouve sur un sol qui se dérobe ou sur des sables mouvants, il commence à chanceler, à s’agiter, à s’enfoncer. Plus il s’agite, convulsé de peur, plus il s’enfonce.

274.4

Jésus s’est arrêté et le regarde. L’air sérieux, il attend sans même lui tendre la main. Il garde les bras croisés. Il ne fait plus un pas et ne dit plus un mot.

Pierre s’enfonce. Les chevilles disparaissent, puis les jambes, puis les genoux. Les eaux lui arrivent à l’aine, la dépassent, montent vers la ceinture. La terreur se lit sur son visage, une terreur qui paralyse aussi sa pensée. Ce n’est plus qu’une chair qui a peur de se noyer. Il ne pense même pas à nager. A rien. Il est hébété par la peur.

Finalement, il se décide à regarder Jésus. Et il suffit qu’il le regarde pour que son esprit commence à raisonner, à saisir où se trouve le salut.

« Maître, Seigneur, sauve-moi ! »

Jésus desserre les bras et, comme s’il était porté par le vent ou par l’eau, il se précipite vers l’apôtre et lui tend la main en disant :

« Homme de peu de foi ! Pourquoi as-tu douté de moi ? Pourquoi as-tu voulu agir tout seul ? »

Pierre, qui s’est agrippé convulsivement à la main de Jésus, ne répond pas. Il le regarde pour voir si le Maître est en colère, il le regarde avec un reste de peur qui se mêle au repentir qui s’éveille.

Mais Jésus sourit et le tient étroitement par le poignet jusqu’à ce que, après avoir rejoint la barque, ils en franchissent le bord et y entrent. Et Jésus ordonne :

« Rejoignez le rivage. Il est tout trempé. »

Et il sourit en regardant le disciple humilié.

Les vagues s’apaisent pour faciliter l’abordage et la ville, vue l’autre fois du haut d’une colline, apparaît au-delà de la rive.

La vision s’arrête ici.

274.5

Jésus dit :

« Bien des fois, je n’attends même pas qu’on m’appelle quand je vois l’un de mes enfants en danger. Et bien des fois j’accours aussi pour celui qui est envers moi un fils ingrat.

Vous dormez, ou vous êtes pris par les occupations de la vie, par les soucis de la vie. Moi, je veille et je prie pour vous. Ange de tous les hommes, je me tiens penché sur vous et rien ne m’est plus douloureux que de ne pouvoir intervenir parce que vous refusez mon secours, en préférant agir par vous-mêmes ou, ce qui est pire, en demandant de l’aide au Mal. Comme un père qui s’entend dire par un fils : “ Je ne t’aime pas. Je ne veux pas de toi. Sors de ma maison ”, je reste humilié et affligé comme je ne l’ai pas été par mes blessures. Mais si vous ne m’ordonnez pas de partir et si vous êtes seulement distraits par la vie, je suis l’éternel Veilleur, prêt à accourir avant même d’être appelé. Et si j’attends que vous me disiez une parole – parfois je l’attends –, c’est pour m’entendre appeler.

Quelle caresse, quelle douceur de m’entendre appeler par les hommes ! Sentir qu’ils se souviennent que je suis “ le Sauveur ” ! Et je ne te dis pas quelle joie infinie me pénètre et m’exalte quand il y a quelqu’un qui m’aime et m’appelle sans attendre l’heure du besoin. Il m’appelle parce qu’il m’aime plus que toute autre chose au monde et sent qu’il se remplit d’une joie semblable à la mienne rien qu’à m’appeler : “ Jésus, Jésus ”, comme le font les enfants quand ils appellent : “ Maman, maman ” et qu’il leur semble que du miel s’écoule sur leurs lèvres parce que le seul mot “ maman ” apporte avec lui la saveur des baisers maternels.

274.6

Les apôtres voguaient, obéissant à mon commandement d’aller m’attendre à Capharnaüm. Et moi, après le miracle des pains, je m’étais isolé de la foule, mais pas par dédain pour elle ou par lassitude.

Je n’éprouvais jamais de rancœur contre les hommes, même s’ils se montraient méchants à mon égard. C’est seulement quand je voyais la Loi piétinée et la maison de Dieu profanée que j’arrivais à m’indigner. Mais alors, ce n’était pas moi qui étais en cause, mais les intérêts du Père. Et moi, j’étais sur la terre le premier des serviteurs de Dieu pour servir le Père des Cieux.

Je n’étais jamais las de me dévouer aux foules, même si je les voyais fermées, lentes, humaines, au point de faire perdre cou­rage à ceux qui sont les plus confiants dans leur mission. Et même, justement parce qu’ils étaient si déficients, je multipliais mes explications à l’infini, je les prenais vraiment comme des élèves en retard, et je guidais leur âme dans les découvertes et les initiations les plus rudimentaires, comme un maître patient guide les petites mains maladroites des écoliers pour tracer les premières lettres, pour les rendre toujours plus capables de comprendre et de faire. Que d’amour j’ai donné aux foules ! Je les sortais de la chair pour les amener à l’esprit. Je commençais moi aussi par la chair, mais, alors que Satan en part pour les amener à l’enfer, j’en partais pour les conduire au Ciel.

Je m’étais isolé pour remercier le Père du miracle des pains. Ils avaient été plusieurs milliers de personnes à manger et j’avais recommandé de dire “ merci ” au Seigneur. Mais une fois l’aide obtenue, l’homme ne sait pas dire “ merci ”. Je le disais pour eux.

274.7

Et après… après, je m’étais uni à mon Père pour qui j’avais une infinie nostalgie d’amour. J’étais sur la terre, mais comme une dépouille sans vie. Mon esprit s’était jeté à la rencontre de mon Père que je sentais penché sur son Verbe et je lui disais : “ Je t’aime, ô Père saint ! ” C’était ma joie de lui dire : “ Je t’aime. ” Le lui dire comme homme en plus de le lui dire comme Dieu. Lui humilier mon sentiment d’homme, comme je lui offrais ma palpitation de Dieu. Il me semblait être l’aimant qui attirait à lui tous les amours de l’homme – de l’homme capable d’aimer Dieu ne serait-ce qu’un peu –, de les accumuler, de les offrir dans le creux de mon Cœur. Il me semblait être l’Homme à moi seul, c’est-à-dire l’espèce humaine qui revenait, comme aux jours de l’innocence, converser avec Dieu dans la fraîcheur du soir.

Mais bien que ma béatitude fût complète, puisque c’était une béatitude de charité, elle ne m’éloignait pas des besoins des hommes et je me suis rendu compte du danger de mes fils sur le lac. J’ai donc quitté l’Amour pour l’amour. La charité doit être empressée.

Ils m’ont pris pour un fantôme. Ah ! Que de fois, mes pauvres enfants, vous me prenez pour un fantôme, pour un épouvantail ! Si vous pensiez toujours à moi, vous me reconnaîtriez tout de suite. Mais vous avez bien d’autres fantômes dans le cœur et cela vous donne le vertige. Mais moi, je me fais connaître. Ah ! Si vous saviez m’écouter !

274.8

Pourquoi Pierre s’enfonce-t-il, après avoir parcouru plusieurs mètres ? Je l’ai dit : parce que l’humanité domine son esprit.

Pierre était très “ homme ”. S’il s’était agi de Jean, il n’aurait pas eu tant d’audace et n’aurait pas, par inconstance, changé d’idée. La pureté donne de la prudence et de la fermeté. Mais Pierre était “ homme ” dans toute l’acception du mot. Il désirait se distinguer des autres, faire voir que “ personne ” n’aimait le Maître comme lui. Il voulait s’imposer et, pour la seule raison qu’il était l’un des mes disciples, il se croyait déjà au-dessus des faiblesses de la chair. Au contraire, pauvre Simon, dans les épreuves, il donnait des contre-épreuves qui n’avaient rien de sublime. Mais c’était nécessaire pour qu’il devienne plus tard celui qui perpétuerait la miséricorde du Maître dans l’Eglise nais­sante.

Pierre, non seulement se laisse dominer par la peur pour sa vie en danger, mais il devient uniquement, comme tu l’as dit, “ une chair qui tremble ”. Il ne réfléchit plus, il ne me regarde plus. Vous aussi, vous vous comportez de même. Et plus le danger est imminent, plus vous voulez agir par vous-mêmes. Comme si vous pouviez faire quelque chose ! Jamais comme au moment où vous devriez espérer en moi et m’appeler, vous vous éloignez, me serrez le cœur et même me maudissez. Pierre ne me maudit pas, mais il m’oublie et je dois libérer le pouvoir de volonté pour appeler son esprit à moi : pour lui faire lever les yeux vers son Maître et Sauveur.

Je l’absous d’avance de son péché de doute parce que je l’aime, cet homme impulsif qui, une fois confirmé en grâce, saura aller de l’avant, sans plus se troubler ou se lasser, jusqu’au martyre, en jetant inlassablement jusqu’à la mort son filet mystique pour amener les âmes à son Maître.

Et quand il m’appelle, je ne marche pas, je vole à son secours et je le tiens fermement pour le conduire en lieu sûr. Mon re­proche est plein de douceur, parce que je comprends tout ce qui atténue les faiblesses de Pierre. Je suis le meilleur défenseur et le meilleur juge qui soit et qui aura jamais été. Pour tous.

274.9

Je vous comprends, mes pauvres enfants ! Et même si je vous dis un mot de reproche, mon sourire vous l’adoucit. Je vous aime. Voilà tout. Je veux que vous ayez la foi. Mais si vous l’avez, je viens et je vous soustrais au danger. Ah ! Si la terre savait dire : “ Maître, Seigneur, sauve-moi ! ” II suffirait d’un cri, mais de toute la terre, pour qu’instantanément Satan et ses séides tombent vaincus. Mais vous ne savez pas avoir foi. Je vais, multipliant les moyens pour vous amener à la foi. Mais ils tombent dans votre vase comme une pierre dans la vase d’un marais et ils y restent ensevelis.

Vous ne voulez pas purifier les eaux de votre âme, vous aimez être une fange putride. Peu importe. Je fais mon devoir de Sauveur éternel. Et même si je ne peux sauver le monde parce que le monde ne veut pas être sauvé, je sauverai du monde ceux qui, parce qu’ils m’aiment comme je dois être aimé, n’appartiennent plus au monde. »

[…]

274.1

It is late in the evening, almost night, because I can hardly see on the path that climbs up a hillock studded with trees, which I think are olives. But the light is so faint that I am not sure. The trees are not tall, but they are leafy and twisted, characteristically olive.

Jesus is alone. He is wearing a white tunic and a dark blue mantle. He climbs and enters the grove. He is striding resolutely. He is not walking fast, but as He strides, He goes a long way without rushing. He walks until He reaches a kind of natural balcony overlooking the lake, which is peaceful and quiet in the light of the stars already crowding the sky like bright eyes. Silence surrounds Jesus with its restful embrace. It detaches Him from the crowds and from the earth, making Him forget them and uniting Him to the sky, which seems to descend to worship the Word of God and caress Him with the light of its stars.

He is praying in His usual posture: standing with His arms stretched out crosswise. There is an olive-tree behind Him and He seems to be already crucified to its dark trunk. Tall as He is, the leafy branches are only a little above Him and they replace the inscription on the Cross with a word consonant to the Christ. There: King of the Jews. Here: Prince of Peace. The peaceful olive-tree speaks the truth to those who can understand it. He prays for a long time. He then sits at the foot of the tree, on a thick protruding root, and assumes His usual position with His hands interlocked and His elbows resting on His knees. He meditates. I wonder into which conversation He falls with His Father and the Spirit, now that He is alone and can be entirely of God. God with God!

I think that many hours go by thus because I see that stars have changed their position and many have already set in the west.

274.2

Just when the appearance of light, or rather of luminosity, because it cannot be called light as yet, becomes visible on the remote eastern horizon, a puff of wind shakes the olive-tree. It calms down. It carries on blowing and is stronger and becomes more and more violent at short intervals. The light of dawn, which has just begun, finds it difficult to make its way because of a mass of dark clouds, which have invaded the sky, driven by stronger and stronger gusts of wind. The lake is no longer calm either. I think it is preparing a storm like the one[1] I already saw in the vision of the tempest. The noise of the leafy branches and the roar of the water now fill the air, which a little while ago was so calm.

Jesus is aroused from His meditation. He stands up and looks at the lake. He scans it in the light of the remaining stars and of the poor sickly dawn and sees the boat of Peter, which is striving hard to reach the opposite shore, but cannot make it. Jesus pulls His mantle tight around Himself, lifting over His head, as if it were a hood, the hanging hem, which would hinder His descent, and runs down, not the road He came up, but a very steep path, which leads straight to the lake. He runs so fast that He seems to be flying.

When He reaches the shore lashed by the waves, which leave an edge of fluffy rustling foam on the shingle, He continues to walk fast, as if He were treading not on a restlessly tossing liquid element, but on the smoothest most solid pavement on the earth. He now becomes light. All the faint light that still comes from the few dying stars and the stormy dawn seems to converge on Him gathering like phosphorescence around His slender body. He flies over the waves, the foamy crests and the dark folds between the waves, with His arms stretched forward, while His mantle swells around His cheeks and flaps as much as possible, tight as it is around His body, like a wing.

274.3

The apostles see Him and utter a cry of fear, which the wind carries towards Jesus.

«Be not afraid. It is I.» Jesus’ voice, although the wind is against Him, is carried clearly over the lake.

«Is it really You, Master?» asks Peter. «If it is You, tell me to come and meet You, walking on the water like You.»

Jesus smiles: «Come» He says simply, as if to indicate that to walk on the water were the most natural thing in the world.

And Peter, half naked as he is, wearing only a short sleeveless tunic, jumps overboard and walks towards Jesus.

But when he is about fifty yards from the boat and as many from Jesus, he is seized with fear. So far his love impetus supported him. Now his human nature overwhelms him and… he fears for his own skin. Like one who is on a slippery ground, or better still, on quicksand, he begins to stagger, to grope, to sink. And the more he gropes and fears, the more he sinks.

274.4

Jesus has stopped and looks at him. He is serious and waits. But He does not stretch out even one hand; His arms are folded and He does not take one step or utter one word.

Peter is sinking. His malleoli, shins, knees disappear. The water reaches up to his groin, rises above it, up to his waist. Terror is on his face. Terror paralyses his thoughts as well. He is nothing but flesh afraid of sinking. He does not even think of swimming. Nothing. He is hebetated by fear.

At last he decides to look at Jesus. And as soon as he looks at Him, his mind begins to reason and see where salvation is. «Master, my Lord, save me.»

Jesus opens His arms and as if He were carried by the wind or by the waves, He rushes towards the apostle and holds out His hand saying: «Oh! what a man of little faith. Why did you doubt Me? Why did you want to do it by yourself?»

Peter who had clutched convulsively at Jesus’ hand, does not reply. He looks at Him only to ascertain whether He is angry, with a mixture of remaining fear and rising repentance.

But Jesus smiles at him and holds him firmly by the wrist, until they reach the boat and step overboard into it. Then Jesus orders: «Go to the shore. He is soaked through.» And He smiles looking at the mortified disciple.

The waves smooth down making it easy to land and the town seen in the past from the height of a hill now looms beyond the shore.

The vision ends here.

274.5

Jesus says:

«Many times I do not even wait to be called, when I see My children in danger. And many times I rush to help a son who is ungrateful to Me.

You are asleep or you are seized by the worries and anxieties of life. I watch and pray for you. I am the Angel of all men and I look after you and nothing grieves Me more than the impossibility of interference because you refuse My intervention, because you prefer to act on your own, or, worse still, you ask the Evil one to help you. Like a father who hears his son say to him: “I do not love you. I do not want you. Go out of my house”, I am mortified and I suffer more than I did because of My wounds. But if you do not say to Me: “Go away”, and you are absent-minded only because of the worries of life, then I am the Eternal Watchman ready to come even before he is called. And if I wait for you to say a word, as I sometimes do, it is only to hear you call Me.

How pleasant, how sweet it is to hear men call Me. To hear that they remember that I am the “Saviour”. I will not mention the infinite joy that pervades and exalts Me when there is someone who loves Me and calls Me without being in need. He calls Me because he loves Me more than he loves anybody else in the world and is filled with joy, as I am, only by calling: “Jesus, Jesus”, as children call: “Mummy, mummy” and they taste the sweetness of honey on their lips, because the simple word “mummy” has in itself the taste of motherly kisses.

274.6

The apostles were rowing obeying My order to go and wait for Me at Capernaum. And I, after the miracle of the loaves, went away from the crowds, all alone, not because I disdained them or because I was tired. I never disdained men, not even when they were bad to Me. I became indignant only when I saw the Law trampled on or the house of God desecrated. But then the interests of the Father were involved, not I. And I was on the earth as the first of the servants of God, to serve the Father of Heaven. I was never tired in devoting Myself to the crowds, even when I saw them so dull, sluggish and human as to dishearten even those who had most confidence in their mission. On the contrary, just because they were so deficient I multiplied My lesson infinitely, I treated them exactly as backward pupils and I guided their spirits in the most elementary discoveries and initiations, just as a patient master guides the inexpert hands of pupils to form the first letters and thus enable them to understand and write. How much love have I given to crowds! I took them by the flesh to lead them to the spirit. I began from the flesh as well. But while Satan through it leads to Hell, I lead to Heaven.

I wanted to be all alone to thank the Father for the miracle of the loaves. Thousands of people had been fed. And I exhorted them to say: “Thanks” to the Lord. But once a man has been helped, he forgets to say “thanks”. I said it on their behalf.

274.7

And afterwards… And afterwards I had merged with My Father, for Whose love I was infinitely sick. I was on the earth, but like a lifeless hide. My soul was thrust towards My Father, Whom I felt leaning on His Word, and I said to Him: “I love You, Holy Father!”. It was a joy to Me to say to Him: “I love You”. To say so as a Man besides as God. I humiliated My feelings as Man, as I offered Him My palpitation as God. I seemed to be the magnet that attracted all the love of men, of men capable of loving God a little and that I gathered all such love and offered it from the bottom of My Heart. I seemed to be the only one to exist: I, the Man, that is the human race, conversing once again with God, in the cool of the evening, as on the innocent days.

But although My blessedness was complete, because it was a blessedness of love, it did not abstract Me from the needs of men. And I became aware of the danger of My children on the lake, And I left Love for the sake of love. Charity must be speedy.

They confused Me with a ghost. Oh! how often, My poor children, you take Me for a ghost, for a frightening object! If you always thought of Me, you would know Me at once. But you have other ghosts in your hearts, and that makes you dizzy. But I make Myself known. Oh! if you only listened to Me!

274.8

Why was Peter sinking after walking so far? You said it: because his human nature overwhelmed his spirit.

Peter was very much a “man”. Had it been John, he would not have dared immoderately, neither would he have changed his mind. Purity grants prudence and strength. But Peter was “man” in the full meaning of the word. He was anxious to excel, to show that “nobody” loved the Master as he did, he wanted to impose himself, and only because he was one of Mine, he thought he was above the weakness of the flesh. Instead, poor Simon, his results, when he was tested, were far from being sublime. But it was necessary, that he might be later the one who was to perpetuate the mercy of the Master in the dawning Church.

Peter is not only overwhelmed by fear for his endangered life, but, as you said, he becomes nothing but “trembling flesh”. He no longer thinks, he no longer looks at Me. You all do the same. The more impending is the danger, the more you want to do things by yourselves. As if you were able to do things! You never go away from Me, or close your hearts to Me or even curse Me, as in the hours when you ought to hope in Me and call Me. Peter does not curse Me. But he forgets Me and I have to impose My will to call his spirit to Me, so that he may look at his Master and Saviour.

I absolve him beforehand of his sin of doubt, because I love him, as this impulsive man, once he is confirmed in grace, will be able to proceed without any further perturbation or tiredness as far as martyrdom, and will be indefatigable in casting his mystical net to take souls to his Master. And when he invokes Me, I do not walk, I fly to help him and I hold him tight to lead him to salvation. My reproach is a mild one because I understand the extenuating circumstances of Peter. I am the best advocate and judge there is and that there has ever been. For everybody.

274.9

I understand you, My poor children! And even when I say a word of reproach, My smile mitigates it. I love you. That is all. I want you to have faith. And if you do have it, I will come and take you out of danger. Oh! if the Earth could say: “Master, Lord, save me!”. One cry, of the whole Earth, would be enough, and Satan and his sectarians would be immediately defeated. But you do not know how to have faith. I am multiplying the means to lead you to faith. But they fall into your slime, as a stone falls into the slime of a marsh, and are buried there.

You do not want to purify the water of your souls, you prefer to be putrid filth. It does not matter. I do My duty as the Eternal Saviour. And even if I cannot save the world because the world does not want to be saved, I will save from the world those who in order to love Me, as I am to be loved, are no longer of the world.»

[…]


Notes

  1. comme celle qui est décrite en 185.3.

Notes

  1. like the one, described in 185.3.