Os Escritos de Maria Valtorta

274. Jésus marche sur les eaux.

274. Jesus caminha sobre as águas.

274.1

La soirée est avancée. Il fait presque nuit car on y voit à peine sur le sentier qui grimpe sur un coteau où l’on distingue çà et là des arbres. Je crois qu’il s’agit d’oliviers mais, étant donné le peu de lumière, je ne puis l’assurer. Bref, ce sont des arbres de taille moyenne, avec une épaisse frondaison et tordus comme le sont d’ordinaire les oliviers.

Jésus est seul, vêtu de blanc et de son manteau bleu foncé. Il monte et s’engage parmi les arbres. Il marche d’un pas allongé et tranquille, sans hâte, mais du fait de la longueur de ses foulées il fait, sans se presser, beaucoup de chemin. Il marche jusqu’à ce qu’il atteigne une sorte de balcon naturel d’où la vue s’étend sur le lac, bien paisible sous la lumière des étoiles dont les yeux de lumière fourmillent maintenant dans le ciel. Le silence enveloppe Jésus de son étreinte reposante. Il le détache des foules et de la terre et les lui fait oublier, en l’unissant au ciel qui semble s’abaisser pour adorer le Verbe de Dieu et le caresser de la lumière de ses astres.

Jésus prie dans sa pose habituelle : debout, les bras en croix. Il a derrière lui un olivier et paraît crucifié sur ce tronc sombre. La frondaison le dépasse de peu, grand comme il est, et remplace, par une parole qui convient au Christ, l’inscription de la croix. Là-bas, il est écrit : « Roi des juifs », ici : « Prince de la paix ». L’olivier pacifique s’exprime bien pour qui sait voir et entendre.

Jésus prie longuement, puis il s’assied sur le balcon qui sert de base à l’olivier, sur une grosse racine qui dépasse et il prend son attitude habituelle : les mains jointes et les coudes sur les genoux. Il médite. Qui sait quelle divine conversation il échange avec le Père et l’Esprit en ce moment où il est seul et peut être tout à Dieu. Dieu avec Dieu !

Il me semble que plusieurs heures passent ainsi car je vois les étoiles se déplacer et plusieurs sont déjà descendues à l’occident.

274.2

Au moment où un semblant de lumière – ou plutôt de luminosité, parce que cela ne peut encore s’appeler lumière – se dessine à l’extrême horizon du côté de l’orient, un frisson de vent secoue l’olivier. Il s’apaise, puis il reprend plus fort. Avec des pauses syncopées, il devient de plus en plus violent. La lumière de l’aube qui commençait à peine est arrêtée dans sa progression par une masse de nuages noirs qui viennent occuper le ciel, poussée par des rafales de vent toujours plus fortes. Le lac aussi a perdu sa tranquillité. Il me semble qu’il va subir une bourrasque comme celle[1] que j’ai déjà vue dans la vision de la tempête. Le bruissement des feuilles et le grondement des flots remplissent maintenant l’espace, qui était si paisible peu de temps auparavant.

Jésus sort de sa méditation. Il se lève. Il regarde le lac. A la lumière des étoiles qui restent et de cette pauvre aube bien malade, il y cherche des yeux la barque de Pierre et la voit s’avancer péniblement vers la rive opposée, mais sans y arriver. Alors Jésus s’enveloppe étroitement dans son manteau dont il relève le bord, qui traîne et qui le gênerait dans la descente, et il le passe sur sa tête comme si c’était un capuchon. Il descend rapidement, non par la route qu’il avait suivie, mais par un sentier rapide qui rejoint directement le lac. Il va si vite qu’il semble voler.

Il parvient à la rive fouettée par les vagues qui forment sur la grève une bordure bruyante et écumeuse. Il poursuit rapidement son chemin comme s’il ne marchait pas sur l’élément liquide tout agité, mais sur un plancher lisse et solide. Maintenant il devient lui-même lumière. On dirait que le peu de clarté qui parvient encore des rares étoiles qui s’éteignent et de l’aube orageuse se concentre sur lui et forme une sorte de phosphorescence qui éclaire son corps élancé. Il vole sur les flots, sur les crêtes mantes, dans les replis obscurs entre les vagues, les bras tendus en avant. Son manteau se gonfle autour des joues et flotte comme il peut, serré comme il est autour du corps, avec un battement d’ailes.

274.3

Les apôtres le voient et poussent un cri d’effroi que le vent porte à Jésus.

« N’ayez pas peur. C’est moi. »

La voix de Jésus, malgré le vent contraire, se propage sans difficulté sur le lac.

« Est-ce bien toi, Maître ? » demande Pierre. « Si c’est toi, dis-moi de venir à ta rencontre en marchant comme toi sur les eaux. »

Jésus sourit : « Viens » dit-il simplement, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde de marcher sur l’eau.

Alors Pierre, à demi-nu puisqu’il ne porte qu’une courte tu­nique sans manches, saute par-dessus bord et se dirige vers Jésus.

Mais quand il est à une cinquantaine de mètres de la barque et à peu près autant de Jésus, il est pris par la peur. Jusque là, il a été soutenu par son élan d’amour. Maintenant l’humanité a raison de lui et… il tremble pour sa vie. Comme quelqu’un qui se trouve sur un sol qui se dérobe ou sur des sables mouvants, il commence à chanceler, à s’agiter, à s’enfoncer. Plus il s’agite, convulsé de peur, plus il s’enfonce.

274.4

Jésus s’est arrêté et le regarde. L’air sérieux, il attend sans même lui tendre la main. Il garde les bras croisés. Il ne fait plus un pas et ne dit plus un mot.

Pierre s’enfonce. Les chevilles disparaissent, puis les jambes, puis les genoux. Les eaux lui arrivent à l’aine, la dépassent, montent vers la ceinture. La terreur se lit sur son visage, une terreur qui paralyse aussi sa pensée. Ce n’est plus qu’une chair qui a peur de se noyer. Il ne pense même pas à nager. A rien. Il est hébété par la peur.

Finalement, il se décide à regarder Jésus. Et il suffit qu’il le regarde pour que son esprit commence à raisonner, à saisir où se trouve le salut.

« Maître, Seigneur, sauve-moi ! »

Jésus desserre les bras et, comme s’il était porté par le vent ou par l’eau, il se précipite vers l’apôtre et lui tend la main en disant :

« Homme de peu de foi ! Pourquoi as-tu douté de moi ? Pourquoi as-tu voulu agir tout seul ? »

Pierre, qui s’est agrippé convulsivement à la main de Jésus, ne répond pas. Il le regarde pour voir si le Maître est en colère, il le regarde avec un reste de peur qui se mêle au repentir qui s’éveille.

Mais Jésus sourit et le tient étroitement par le poignet jusqu’à ce que, après avoir rejoint la barque, ils en franchissent le bord et y entrent. Et Jésus ordonne :

« Rejoignez le rivage. Il est tout trempé. »

Et il sourit en regardant le disciple humilié.

Les vagues s’apaisent pour faciliter l’abordage et la ville, vue l’autre fois du haut d’une colline, apparaît au-delà de la rive.

La vision s’arrête ici.

274.5

Jésus dit :

« Bien des fois, je n’attends même pas qu’on m’appelle quand je vois l’un de mes enfants en danger. Et bien des fois j’accours aussi pour celui qui est envers moi un fils ingrat.

Vous dormez, ou vous êtes pris par les occupations de la vie, par les soucis de la vie. Moi, je veille et je prie pour vous. Ange de tous les hommes, je me tiens penché sur vous et rien ne m’est plus douloureux que de ne pouvoir intervenir parce que vous refusez mon secours, en préférant agir par vous-mêmes ou, ce qui est pire, en demandant de l’aide au Mal. Comme un père qui s’entend dire par un fils : “ Je ne t’aime pas. Je ne veux pas de toi. Sors de ma maison ”, je reste humilié et affligé comme je ne l’ai pas été par mes blessures. Mais si vous ne m’ordonnez pas de partir et si vous êtes seulement distraits par la vie, je suis l’éternel Veilleur, prêt à accourir avant même d’être appelé. Et si j’attends que vous me disiez une parole – parfois je l’attends –, c’est pour m’entendre appeler.

Quelle caresse, quelle douceur de m’entendre appeler par les hommes ! Sentir qu’ils se souviennent que je suis “ le Sauveur ” ! Et je ne te dis pas quelle joie infinie me pénètre et m’exalte quand il y a quelqu’un qui m’aime et m’appelle sans attendre l’heure du besoin. Il m’appelle parce qu’il m’aime plus que toute autre chose au monde et sent qu’il se remplit d’une joie semblable à la mienne rien qu’à m’appeler : “ Jésus, Jésus ”, comme le font les enfants quand ils appellent : “ Maman, maman ” et qu’il leur semble que du miel s’écoule sur leurs lèvres parce que le seul mot “ maman ” apporte avec lui la saveur des baisers maternels.

274.6

Les apôtres voguaient, obéissant à mon commandement d’aller m’attendre à Capharnaüm. Et moi, après le miracle des pains, je m’étais isolé de la foule, mais pas par dédain pour elle ou par lassitude.

Je n’éprouvais jamais de rancœur contre les hommes, même s’ils se montraient méchants à mon égard. C’est seulement quand je voyais la Loi piétinée et la maison de Dieu profanée que j’arrivais à m’indigner. Mais alors, ce n’était pas moi qui étais en cause, mais les intérêts du Père. Et moi, j’étais sur la terre le premier des serviteurs de Dieu pour servir le Père des Cieux.

Je n’étais jamais las de me dévouer aux foules, même si je les voyais fermées, lentes, humaines, au point de faire perdre cou­rage à ceux qui sont les plus confiants dans leur mission. Et même, justement parce qu’ils étaient si déficients, je multipliais mes explications à l’infini, je les prenais vraiment comme des élèves en retard, et je guidais leur âme dans les découvertes et les initiations les plus rudimentaires, comme un maître patient guide les petites mains maladroites des écoliers pour tracer les premières lettres, pour les rendre toujours plus capables de comprendre et de faire. Que d’amour j’ai donné aux foules ! Je les sortais de la chair pour les amener à l’esprit. Je commençais moi aussi par la chair, mais, alors que Satan en part pour les amener à l’enfer, j’en partais pour les conduire au Ciel.

Je m’étais isolé pour remercier le Père du miracle des pains. Ils avaient été plusieurs milliers de personnes à manger et j’avais recommandé de dire “ merci ” au Seigneur. Mais une fois l’aide obtenue, l’homme ne sait pas dire “ merci ”. Je le disais pour eux.

274.7

Et après… après, je m’étais uni à mon Père pour qui j’avais une infinie nostalgie d’amour. J’étais sur la terre, mais comme une dépouille sans vie. Mon esprit s’était jeté à la rencontre de mon Père que je sentais penché sur son Verbe et je lui disais : “ Je t’aime, ô Père saint ! ” C’était ma joie de lui dire : “ Je t’aime. ” Le lui dire comme homme en plus de le lui dire comme Dieu. Lui humilier mon sentiment d’homme, comme je lui offrais ma palpitation de Dieu. Il me semblait être l’aimant qui attirait à lui tous les amours de l’homme – de l’homme capable d’aimer Dieu ne serait-ce qu’un peu –, de les accumuler, de les offrir dans le creux de mon Cœur. Il me semblait être l’Homme à moi seul, c’est-à-dire l’espèce humaine qui revenait, comme aux jours de l’innocence, converser avec Dieu dans la fraîcheur du soir.

Mais bien que ma béatitude fût complète, puisque c’était une béatitude de charité, elle ne m’éloignait pas des besoins des hommes et je me suis rendu compte du danger de mes fils sur le lac. J’ai donc quitté l’Amour pour l’amour. La charité doit être empressée.

Ils m’ont pris pour un fantôme. Ah ! Que de fois, mes pauvres enfants, vous me prenez pour un fantôme, pour un épouvantail ! Si vous pensiez toujours à moi, vous me reconnaîtriez tout de suite. Mais vous avez bien d’autres fantômes dans le cœur et cela vous donne le vertige. Mais moi, je me fais connaître. Ah ! Si vous saviez m’écouter !

274.8

Pourquoi Pierre s’enfonce-t-il, après avoir parcouru plusieurs mètres ? Je l’ai dit : parce que l’humanité domine son esprit.

Pierre était très “ homme ”. S’il s’était agi de Jean, il n’aurait pas eu tant d’audace et n’aurait pas, par inconstance, changé d’idée. La pureté donne de la prudence et de la fermeté. Mais Pierre était “ homme ” dans toute l’acception du mot. Il désirait se distinguer des autres, faire voir que “ personne ” n’aimait le Maître comme lui. Il voulait s’imposer et, pour la seule raison qu’il était l’un des mes disciples, il se croyait déjà au-dessus des faiblesses de la chair. Au contraire, pauvre Simon, dans les épreuves, il donnait des contre-épreuves qui n’avaient rien de sublime. Mais c’était nécessaire pour qu’il devienne plus tard celui qui perpétuerait la miséricorde du Maître dans l’Eglise nais­sante.

Pierre, non seulement se laisse dominer par la peur pour sa vie en danger, mais il devient uniquement, comme tu l’as dit, “ une chair qui tremble ”. Il ne réfléchit plus, il ne me regarde plus. Vous aussi, vous vous comportez de même. Et plus le danger est imminent, plus vous voulez agir par vous-mêmes. Comme si vous pouviez faire quelque chose ! Jamais comme au moment où vous devriez espérer en moi et m’appeler, vous vous éloignez, me serrez le cœur et même me maudissez. Pierre ne me maudit pas, mais il m’oublie et je dois libérer le pouvoir de volonté pour appeler son esprit à moi : pour lui faire lever les yeux vers son Maître et Sauveur.

Je l’absous d’avance de son péché de doute parce que je l’aime, cet homme impulsif qui, une fois confirmé en grâce, saura aller de l’avant, sans plus se troubler ou se lasser, jusqu’au martyre, en jetant inlassablement jusqu’à la mort son filet mystique pour amener les âmes à son Maître.

Et quand il m’appelle, je ne marche pas, je vole à son secours et je le tiens fermement pour le conduire en lieu sûr. Mon re­proche est plein de douceur, parce que je comprends tout ce qui atténue les faiblesses de Pierre. Je suis le meilleur défenseur et le meilleur juge qui soit et qui aura jamais été. Pour tous.

274.9

Je vous comprends, mes pauvres enfants ! Et même si je vous dis un mot de reproche, mon sourire vous l’adoucit. Je vous aime. Voilà tout. Je veux que vous ayez la foi. Mais si vous l’avez, je viens et je vous soustrais au danger. Ah ! Si la terre savait dire : “ Maître, Seigneur, sauve-moi ! ” II suffirait d’un cri, mais de toute la terre, pour qu’instantanément Satan et ses séides tombent vaincus. Mais vous ne savez pas avoir foi. Je vais, multipliant les moyens pour vous amener à la foi. Mais ils tombent dans votre vase comme une pierre dans la vase d’un marais et ils y restent ensevelis.

Vous ne voulez pas purifier les eaux de votre âme, vous aimez être une fange putride. Peu importe. Je fais mon devoir de Sauveur éternel. Et même si je ne peux sauver le monde parce que le monde ne veut pas être sauvé, je sauverai du monde ceux qui, parce qu’ils m’aiment comme je dois être aimé, n’appartiennent plus au monde. »

[…]

274.1

A tarde já vai bem avançada, já é quase noite, e plantas parecidas com oliveiras, que estão espalhadas por sobre uma colina, daqui mal estão podendo ser vistas. Mas, à luz mais clara, podem ser outras coisas. Afinal, são árvores não muito altas, frondosas e contorcidas, como costumam ser as oliveiras.

Jesus está sozinho. Vestido de branco, e com o seu manto azul escuro. Sobe e se adentra entre as plantas. Caminha com passos longos e firmes. Não vai andando muito depressa, mas, por causa do comprimento do seu passo, percorre sempre uma boa distância, mesmo quando vai sem pressa. Caminha até chegar a uma espécie de balcão natural, do qual se descortina o lago, todo sereno, à luz das estrelas, que pouco a pouco vão enchendo a abóbada celeste com seus focos de luz. O silêncio envolve Jesus com um abraço que convida ao repouso, e o separa das multidões e da terra, fazendo-o perder a lembrança delas e unindo-o ao Céu que parece estar descendo para adorar o Verbo de Deus, e para acariciá-lo com a luz de seus astros.

Jesus está orando em sua posição habitual: de pé, com os braços abertos em cruz. Tem atrás de si uma oliveira, e parece já estar crucificado sobre o seu tronco escuro. As folhas estão pouco acima dele, pois Jesus é alto, e elas substituem, com um nome parecido ao de Cristo, a tabuleta da cruz. Lá estava escrito “Rei dos Judeus.” Aqui está escrito “Príncipe da Paz” A pacífica oliveira fala precisamente a quem é capaz de entender.

Jesus ora por muito tempo. Depois se assenta junto ao barranco, que fica ao pé da oliveira, sobre uma grossa raiz, que por ali se estendeu, e toma sua posição de costume, com as mãos cruzadas e os cotovelos postos sobre os joelhos. Medita. Quem saberá qual o divino colóquio que Ele entretém com o Pai e com o Espírito nesta hora em que se acha sozinho e pode ficar todo em Deus! Deus com Deus!

Parece-me que muitas horas se passem assim, porque estou vendo que as estrelas mudaram de posição, e muitas delas já desapareceram no ocidente.

274.2

Justamente, enquanto um esboço de luz, ou melhor, de claridade, pois não se pode ainda chamar de luz, se desenha no extremo horizonte do oeste, um arrepio de vento sacode a oliveira. Depois cessa. Em seguida, ele volta mais forte. E vem vindo, após pausas entrecortadas, mas sempre com maior ímpeto. A luz da aurora mal e mal começou, e está fazendo esforço para abrir caminho pelo meio de um amontoado de nuvens escuras, que estão vindo cobrir o céu, impelidas por rajadas de vento cada vez mais fortes. O barulho da folhagem e a zoeira das águas estão enchendo agora o ar que, pouco antes, estava tão silencioso.

Mas antes, me parece que esteja surgindo uma borrasca como aquela[1] já vista na visão da tempestade. O rumo das frondes e o bater das águas enchem agora o espaço, pouco antes tão quieto.

Jesus desperta de sua meditação. Levanta-se. Olha para o lago. Procura pela superfície dele, à luz das poucas estrelas que ainda restam e da pobre aurora enfermiça, e vê a barca de Pedro, na qual vão remando com grande esforço e procurando alcançar a margem oposta, mas sem conseguirem. Jesus se envolve em seu manto, cobrindo-se bem, e sungando a barra, que está suspensa, e, vendo que ela lhe cria dificuldade para descer, Ele a leva para cima da cabeça, fazendo com ela uma espécie de capuz, e desce depressa, não pela estrada por onde tinha vindo, mas por uma trilha mais curta, que vai em linha reta para o lago. E Ele vai indo assim, com tão grande velocidade, que parece estar voando.

Ao chegar à margem, que está sendo açoitada pelas águas, que estão fazendo sobre a areia uma orla de espuma flocosa e que chia, Ele prossegue o seu caminho, apressado, como se não estivesse caminhando sobre um elemento líquido e movediço, mas sobre o pavimento mais liso e sólido da terra. Agora Ele se tornou luminoso. parece que a pouca luz, que ainda está vindo das últimas e agonizantes estrelas e da aurora tempestuosa, se concentra nele, e que por Ele seja recolhida, formando uma fosforescência ao redor de seu corpo, que avança rapidamente. Ele vai quase voando sobre as ondas, sobre aquelas cristas de espuma, por sobre as dobras escuras, entre uma e outra onda, com seus braços estendidos para frente, com o manto que, pelo vento, fica inflado aos lados de sua face, mas que esvoaça, o tanto quanto pode, por mais que esteja apertado junto ao corpo, como se fosse o bater de uma asa.

274.3

Os apóstolos o veem, e lançam um grito de medo, que o vento leva até Jesus.

– Não temais. Sou Eu.

A voz de Jesus, mesmo tendo ido contra o vento, espalhou-se por sobre o lago, sem dificuldade.

– És Tu mesmo, Mestre? –pergunta Pedro–. Se és Tu, manda que eu vá ao teu encontro, caminhando sobre as águas, como Tu.

Jesus sorri e diz:

– Vem!

E diz isso simplesmente, como se fosse mais natural do mundo caminhar sobre a água.

E Pedro, seminu como está, isto é, com uma túnica curta e sem manto, dá um salto da barca e vai para Jesus.

Mas, quando ele já está a uns cinquenta metros da barca, e a quase outros tantos de Jesus, fica tomado pelo medo. Até aquele ponto, ele ia indo impulsionado pelo amor. Agora, sua natureza humana o domina… e ele teme por sua própria pele. Como alguém colocado sobre chão escorregadio, ou melhor, sobre areia movediça, ele começa a bambolear, a bracejar e a afundar. E, quanto mais braceja, com mais medo vai ficando, e mais vai afundando.

274.4

Jesus parou, e está olhando para ele. Está sério. Está esperando. Mas nem estende uma das mãos, pois continua com as duas juntas sobre o peito, e não dá mais nem um passo, não diz nem uma palavra.

Pedro vai afundando. Já desapareceram seus tornozelos, suas canelas, os joelhos, e as águas já estão atingindo sua virilha, já vão alcançando sua cintura. O terror já está em seu rosto. É um terror que paralisa até o pensamento. Ele não passa de carne com medo de se afogar. Não pensa nem em pôr-se a nadar. Nada. Fica apatetado de medo.

Finalmente, ele resolve olhar para Jesus. E bastou olhar para Ele, e logo começou a raciocinar, a compreender onde está a salvação.

– Mestre, Senhor, salva-me.

Jesus abre os braços e, como que transportado pelo vento ou pela onda, precipita-se no rumo do apóstolo, e lhe estende a mão, dizendo:

– Oh! Que homem de pouca fé! Por que duvidaste de Mim? Por que quiseste fazer tudo por ti mesmo?

Pedro, que havia agarrado convulsivamente a mão de Jesus, nem responde. Somente olha para Ele, para ver se Ele está com raiva. Olha para Ele com uma mistura de um resto de medo e de arrependimento.

Mas Jesus sorri e o conserva bem seguro pelo pulso, até que, tendo alcançado a barca, transpõem a borda dela, e entram. E Jesus ordena:

– Ide para a margem. Este aqui está todo molhado.

E sorri, olhando para o discípulo humilhado.

As ondas se espraiam para facilitar a arribação, e a cidade, vista outra vez do alto de uma colina, já vem aparecendo para lá da margem. A visão termina aqui.

274.5

Diz Jesus:

– Muitas vezes não fico esperando nem mesmo ser chamado, quando vejo que filhos meus estão em perigo. E muitas vezes vou correndo a eles, e até aos que para comigo são filhos ingratos.

Vós estais dormindo, ou estais preocupados com os cuidados da vida, com as solicitudes da vida. Eu estou velando e orando por vós. Anjo de todos os homens, Eu estou inclinado sobre vós, e nada para Mim é mais doloroso do que não poder intervir, pois que sois contra a minha intervenção, e preferis agir por vós mesmos, ou, pior ainda, pedindo a ajuda do Mal. Como um pai que recebe do filho estas palavras: “Eu não te amo, não te quero. Sai da minha casa”, e Eu fico humilhado e entristecido, mais do que se o fosse por ter recebido feridas. E, se vós somente me dizeis “Vai-te embora”, e estais somente despreocupados com a vida, então Eu sou o Eterno Vigilante, que está pronto a intervir, até mesmo antes de ser chamado. E, se Eu fico esperando somente que Me digais uma palavra, algumas vezes espero para ouvir que Me estais chamando.

Que carícia é para Mim, que doçura é ouvir que estou sendo chamado pelos homens. Ouvir que eles se lembram de que Eu sou o “Salvador.” Por isso, Eu não te digo qual a alegria infinita que Me penetra, e Me exalta, quando há quem me ama e me chama, mesmo sem que fique esperando a hora da necessidade. Ele Me chama, porque Me ama mais do que tudo no mundo, e percebi que está cheio de uma alegria semelhante à minha, ao chamar-me “Jesus, Jesus”, como fazem as crianças, quando chamam “Mamãe, Mamãe”, e lhes parece que é mel que desce sobre os seus lábios, porque só a palavra “mamãe” já traz consigo o sabor dos beijos maternos.

274.6

Os apóstolos estavam remando, obedientes à minha ordem de que fossem esperar-me em Cafarnaum. E Eu, depois do milagre dos pães, Me havia isolado da multidão, não por indignação contra ela ou por cansaço.

Eu nunca tinha indignação para com os homens, nem mesmo quando eram maus para comigo. Somente quando Eu via que a Lei estava sendo pisoteada ou profanada a Casa de Deus, é que Eu chegava à indignação. Mas nesses casos não era Eu que estava em causa, e, sim, os interesses do Pai. E Eu era sobre a terra o primeiro dos servos de Deus para servir ao Pai dos Céus. Eu nunca estava cansado por dedicar-me às multidões, e também nem mesmo quando as via tão obtusas, lerdas e humanas, que faziam perder o entusiasmo até aos mais bem dispostos em sua missão. E até, justamente porque eram tão deficientes é que Eu multiplicava até o infinito a repetição de minhas lições, e os tratava mesmo como alunos mais tardos, e guiava seus espíritos para as descobertas e iniciações mais rudimentares, tal qual faz um mestre paciente, guiando as mãozinhas inexperientes dos alunos para traçarem os primeiros sinais e para torná-los cada vez mais capazes de compreender e fazer. Quanto amor Eu dediquei às multidões! Eu as afastava da carne, para levá-las ao espírito. Também, Eu havia começado na carne. Mas enquanto satanás começa por ela para levar para o Inferno, Eu começava por ela para levar para o Céu.

Eu me havia isolado para dar graças ao Pai pelo milagre dos pães. Muitos milhares de pessoas haviam comido. E Eu lhes havia recomendado que dissessem: “Obrigado” ao Senhor. Mas, depois de ter recebido ajuda, o homem não sabe dizer “obrigado.” Então, Eu ia dizer isso por eles.

274.7

E depois… E depois, Eu me havia unido ao meu Pai, do qual Eu estava com uma saudade infinita e cheia de amor. Eu estava na terra, como uma casca seca e sem vida. O meu espírito se havia arremessado ao encontro de meu Pai, que Eu sentia inclinado sobre o seu Verbo, e lhe dizia “Eu Te amo, ó Pai Santo!” E era a minha alegria dizer-lhe “Eu Te amo.” Dizer-lhe isso como homem, além de dizer-lhe como Deus. Humilhar diante dele o sentimento do homem, assim como lhe oferecia as minhas palpitações de Deus. Parecia-me que Eu era o ímã que atraía a si todos os amores do homem, capaz de amar um pouquinho a Deus, de acumulá-los e de oferecê-los do fundo do meu Coração. Parecia-me que Eu estava sozinho: era o Homem, isto é, a raça humana, que voltava, como nos dias da sua inocência, a conversar com Deus, à brisa fresca da tarde.

Mas, por mais que a felicidade fosse completa, pois era uma felicidade de amor, ela não me fazia esquecer das necessidades dos homens. Por isso é que Eu percebi o perigo dos meus filhos no lago. E deixei o Amor por causa do amor. A caridade precisa ser pronta.

Julgavam que Eu fosse um fantasma. Oh! quantas vezes, pobres filhos, Me tomais por um fantasma, um objeto que causa medo! Se pensásseis sempre em Mim, Me teríeis reconhecido logo. Mas tendes tantos outros fantasmas no coração, e é isso que vos causa vertigem. Mas Eu me faço conhecer. Oh! Se Me soubessem perceber!

274.8

Por que afunda Pedro, depois da haver caminhado tantos metros? Já o disseste: porque os sentimentos humanos dominam o seu espírito.

Pedro era muito “homem.” Se tivesse sido João, não teria nem dominadoramente ousado, nem voluvelmente mudado de pensamento. A pureza dá prudência e firmeza. Mas Pedro era “homem” em toda a extensão da palavra. Ele tinha o desejo de ser o primeiro, de fazer ver que “ninguém” como ele amava o Mestre, queria impor-se, e, só porque era um dos meus, julgava-se já acima das fraquezas da carne. Mas, ao contrário, pobre Simão, que nas provas dava contraprovas nada sublimes. Mas era necessário para que ele fosse um dia aquele que iria perpetuar a misericórdia do Mestre no seio da Igreja nascente. Pedro, não somente se deixa levar pelo assalto do medo, por estar sua vida em perigo, mas se torna nada mais, como disseste, do que “carne que treme.” Ele não reflete mais, não olha mais para Mim. Também vós fazeis assim, e quanto mais o perigo é eminente, mais quereis fazer por vós. Como se vós pudésseis fazer algo! Jamais, como nas horas em que deveríeis esperar em Mim, e chamar-me, vos afastais e fechais o coração, e também me maldizeis.

Pedro não fala mal de Mim. Mas se esquece de Mim, e Eu preciso dar-lhe uma ordem, para que seu espírito volte a Mim e o faça levantar os olhos para o seu Mestre e Salvador.

Eu o absolvo, antes que ele o peça, do seu pecado, do seu pecado de dúvida, porque Eu o amo, a este homem impulsivo que, quando for confirmado na graça, saberá proceder sem ter mais perturbações ou cansaços, até o martírio, e tornando incansável, até a morte, a sua mística rede para levar almas para o seu Mestre. E, quando ele me invoca, Eu não vou caminhando, mas vou voando em seu socorro, e o seguro firmemente, para conduzi-lo a salvo. Branda foi a minha censura, porque conheço todos os atenuantes de Pedro. Eu sou o defensor e o juiz melhor que há, e ao qual nunca terá havido igual. Isso para todos.

274.9

Eu vos compreendo, meus pobres filhos. E, mesmo quando vos digo uma palavra de censura, o meu sorriso vo-la adoça. Eu vos amo. Eis tudo. Eu quero que tenhais fé. E, se a tiverdes, Eu virei, e vos levarei para longe do perigo. Oh! Se a Terra soubesse dizer “Mestre, Senhor, salva-me!”, bastaria um grito, mas de toda a Terra, para que, no mesmo instante, satanás e os seus carrascos, se calassem vencidos. Mas não sabeis ter fé. Eu vou multiplicando os meios para levar-vos à fé. E, no entanto, eles caem na vossa lama, como pedra jogada na lama de um brejo, e lá jazem sepultados.

Não quereis purificar as águas do vosso espírito, porque gostais de ser lodo podre. Não importa. Eu cumpro o meu dever de Eterno Salvador. E até, se Eu não puder salvar o mundo, porque o mundo não quer ser salvo, Eu salvarei do mundo aqueles que, por me amarem como devo ser amado, já não são mais deste mundo.

[…]


Notes

  1. comme celle qui est décrite en 185.3.

Notas

  1. como aquela, que está descrita em 185.3.