The Writings of Maria Valtorta

278. Le pardon et la parabole du serviteur impitoyable.

278. A sermon on forgiveness and the parable

278.1

Une fois les pauvres rassasiés et repartis, Jésus reste avec les apôtres et les disciples dans le jardin de Marie de Magdala. Ils vont s’asseoir à sa limite, justement près des eaux tranquilles du lac sur lequel font voile des pêcheurs occupés à jeter leurs filets.

« Ils vont faire une bonne pêche, annonce Pierre, qui les observe.

– Toi aussi, tu feras une bonne pêche, Simon.

– Moi, Seigneur, quand ? Tu veux que je sorte prendre des poissons pour le repas de demain ? J’y vais tout de suite et…

– Nous n’avons pas besoin de nourriture dans cette maison. La pêche que tu feras, c’est à l’avenir, et dans le domaine spirituel. Et tu auras avec toi d’excellents pêcheurs, la plus grande partie de ceux-ci.

– Pas tous, Maître ? demande Matthieu.

– Pas tous. Mais ceux qui, en persévérant, deviendront mes prêtres, feront bonne pêche.

– Des conversions, hein ? demande Jacques, fils de Zébédée.

– Des conversions, des pardons, des retours à Dieu. Beaucoup de choses.

278.2

– Ecoute, Maître : tu nous as dit précédemment que si quelqu’un n’écoute pas son frère, pas même en présence de témoins, que la synagogue le conseille. Maintenant, si j’ai bien compris ce que tu nous as dit depuis que nous nous connaissons, il me semble que la synagogue sera remplacée par l’Eglise, ce groupe que tu fonderas. Alors, où irons-nous pour conseiller les frères obstinés ?

– Vous irez chez vous, parce que c’est vous qui serez mon Eglise. Par conséquent, les fidèles viendront à vous, soit pour avoir un conseil pour eux-mêmes, soit pour donner un conseil à d’autres. Je vous en dis plus : non seulement vous pourrez donner des conseils, mais vous pourrez aussi absoudre en mon nom. Vous pourrez délier des chaînes du péché et vous pourrez lier deux personnes qui s’aiment pour en faire une seule chair. Et ce que vous aurez fait sera valide aux yeux de Dieu comme si Dieu lui-même l’avait fait. En vérité, je vous dis : ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au Ciel, ce que vous aurez délié sur la terre sera délié au Ciel. Et je vous dis encore, pour vous faire com­prendre la puissance de mon Nom, de l’amour fraternel et de la prière : si deux de mes disciples – et je considère maintenant comme tels tous ceux qui croiront au Christ – se réunissent pour demander quelque chose de juste en mon nom, cela leur sera accordé par mon Père. Car c’est une grande puissance que la prière, une grande puissance que l’union fraternelle, une très grande, une infinie puissance que mon nom et ma présence parmi vous. Et là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux et je prierai avec eux, et le Père ne refusera rien à ceux qui prient avec moi. Car beaucoup n’obtiennent pas ce qu’ils demandent parce qu’ils prient seuls, ou pour des motifs illicites, ou par orgueil, ou avec le péché sur leur cœur. Faites-vous un cœur pur pour que je puisse être avec vous, puis priez, et vous serez écoutés. »

Pierre est pensif… Jésus s’en rend compte et lui en demande la raison. Et Pierre explique :

« Je réfléchis au grand devoir auquel nous sommes destinés, et j’en ai peur, peur de ne pas savoir bien faire.

– En effet, Simon-Pierre, Jacques, fils d’Alphée, Philippe ou d’autres ne sauraient pas bien agir, mais le prêtre Pierre, le prêtre Jacques, le prêtre Philippe ou Thomas, sauront agir bien parce qu’ils agiront en même temps que la divine Sagesse.

278.3

– Et… combien de fois devrons-nous pardonner à nos frères ? Combien de fois s’ils pèchent contre les prêtres, et combien de fois s’ils pèchent contre Dieu ? Parce que si cela se passe comme maintenant, ils pécheront sûrement contre nous, puisqu’ils pèchent contre toi, tant de fois. Dis-moi si je dois pardonner toujours ou un certain nombre de fois. Sept fois, ou plus encore, par exemple ?

– Je ne te dis pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois. Un nombre illimité. Car le Père des Cieux vous pardonnera bien des fois, un grand nombre de fois, à vous qui devriez être parfaits. Et vous devez vous comporter comme il se comporte avec vous, parce que vous représenterez Dieu sur la terre. D’ailleurs, écoutez : je vais vous raconter une parabole qui sera utile à tous. »

Et Jésus, qui était entouré des seuls apôtres en un endroit clos de buis, se dirige vers les disciples qui sont, de leur côté, respectueusement groupés sur un emplacement agrémenté d’une vasque remplie d’une eau limpide. Le sourire de Jésus est comme un signal qu’il va parler. Et pendant qu’il s’avance, de son pas lent et allongé qui lui permet de faire beaucoup de chemin en peu de temps, et donc sans hâte, tous se réjouissent, et comme des enfants autour de quelqu’un qui leur fait plaisir, ils l’entourent en formant un cercle, une couronne de visages attentifs jusqu’à ce que Jésus se place contre un grand arbre et commence à parler.

278.4

« Ce que j’ai d’abord dit au peuple doit être perfectionné pour vous qui êtes choisis parmi eux.

Il m’a été demandé par l’apôtre Simon-Pierre : “ Combien de fois dois-je pardonner ? A qui ? Pourquoi ? ” Je lui ai répondu en particulier, et maintenant, je répète pour tous ma réponse, parce qu’il est juste que vous le sachiez désormais. Ecoutez combien de fois, et comment, et pourquoi il faut pardonner.

Il faut pardonner comme Dieu pardonne, lui qui, si on pèche mille fois et si on s’en repent, pardonne mille fois, pourvu qu’il voie que chez le coupable il n’y a pas de volonté de pécher, pas de recherche de ce qui fait pécher, mais que le péché n’est que le fruit d’une faiblesse de l’homme. Si l’on persiste volontairement dans le péché, il ne peut y avoir de pardon pour les offenses à la Loi. Mais bien que ces fautes vous affligent, vous, individuellement, pardonnez. Pardonnez toujours à qui vous fait du mal. Pardonnez pour être pardonnés, car vous commettez vous aussi des fautes contre Dieu et vos frères. Le pardon ouvre le Royaume des Cieux, tant à celui qui reçoit le pardon qu’à celui qui l’accorde. Cela ressemble à ce fait survenu entre un roi et ses serviteurs.

Un roi voulut faire ses comptes avec ses serviteurs. Il les appela l’un après l’autre, en commençant par ceux du plus haut rang. Il en vint un qui lui devait dix mille talents, mais il n’avait pas de quoi payer les avances que le roi lui avait faites pour pouvoir se construire des maisons et pour toutes sortes de biens. C’est qu’en réalité, pour des raisons plus ou moins justes, il n’avait pas mis beaucoup de zèle à bien employer la somme reçue pour ces projets. Le roi-maître, indigné de sa paresse et de son manque de parole, ordonna qu’il soit vendu, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu’il avait jusqu’à ce qu’il ait payé sa dette. Mais le serviteur se jeta aux pieds du roi et l’implora avec des larmes et des supplications : “ Laisse-moi aller. Sois encore un peu patient et je te rendrai tout ce que je te dois, jusqu’au dernier denier. ” Le roi, ému par tant de douleur – c’était un bon roi –, non seulement consentit à sa demande, mais, ayant appris que parmi les causes de son manque de zèle et de l’inobservation des échéances, il y avait aussi des maladies, en vint à lui faire remise de sa dette.

Cet homme repartit tout heureux. Mais en sortant de là, il trouva sur son chemin un autre sujet, un pauvre être auquel il avait prêté cent deniers pris sur les dix mille talents qu’il avait eus du roi. Persuadé de la faveur du souverain, il se crut tout permis et, saisissant le malheureux à la gorge, il lui dit : “ Rends-moi immédiatement ce que tu me dois ! ” En vain, l’homme se courba pour lui baiser les pieds en pleurant et en gémissant : “ Aie pitié de moi qui ai tant de malheurs. Sois encore un peu patient et je te rendrai tout jusqu’au dernier sou. ” Impitoyable, le serviteur appela les soldats et fit conduire le malheureux en prison pour le décider à payer, sous peine de perdre la liberté ou même la vie.

Les amis du malheureux l’apprirent et, tout attristés, ils allèrent en faire part au roi et maître. Une fois informé, ce dernier ordonna qu’on lui amène le serviteur impitoyable et, le regardant sévèrement, il lui dit : “ Mauvais serviteur, moi je t’avais aidé pour que tu deviennes miséricordieux, puisque je t’avais rendu riche et que je t’ai aidé encore en te remettant ta dette pour laquelle tu m’avais tant demandé de patienter. Tu n’as pas eu pitié d’un de tes semblables, alors que moi, le roi, j’avais fait preuve d’une grande pitié pour toi. Pourquoi n’as tu pas agi comme je l’ai fait pour toi ? ” Indigné, il le remit aux gardiens de prison pour qu’ils le gardent jusqu’à ce qu’il ait tout payé, en disant : “ Comme il n’a pas eu pitié de quelqu’un qui lui devait bien peu, alors que moi, qui suis roi, j’ai tellement fait preuve de pitié pour lui, de la même façon, qu’il ne bénéficie pas de ma pitié. ”

278.5

Mon Père agira pareillement avec vous si vous êtes impi­toyables pour vos frères, et si, après avoir tant reçu de Dieu, vous devenez coupables plus que ne l’est un fidèle. Rappelez-vous que vous avez l’obligation d’être sans fautes, plus que tous les autres. Rappelez-vous que Dieu vous avance un grand trésor, mais il veut que vous lui en rendiez compte. Rappelez-vous que personne ne doit savoir autant que vous faire preuve d’amour et de pardon.

Ne soyez pas des serviteurs qui exigez beaucoup pour vous, puis ne donnez rien à ceux qui vous demandent. Il vous sera fait comme vous faites vous-mêmes aux autres. Et il vous sera également demandé compte de la conduite des autres entraînés au bien ou au mal par votre exemple. En vérité, si vous êtes des sanctificateurs, vous posséderez une gloire immense dans le Ciel. Mais de la même façon, si vous êtes cause de perversion ou même seulement paresseux dans le travail de sanctification, vous serez durement punis.

Je vous le dis encore une fois : si l’un de vous ne se sent pas le courage de se sacrifier pour sa mission, qu’il s’en aille. Mais qu’il n’échoue pas. Qu’il n’échoue pas sur ce qui est vraiment ruineux pour sa propre formation et celle d’autrui. Et qu’il sache avoir Dieu pour ami, en ayant toujours au cœur le pardon pour les faibles. Alors Dieu le Père accordera son pardon à tous ceux d’entre vous qui savent pardonner.

278.6

Notre séjour est terminé. Le temps de la fête des Tentes approche. Ceux auxquels j’ai parlé en particulier ce matin, partiront dès demain pour me précéder et m’annoncer aux populations. Que ceux qui restent ne se découragent pas. J’ai gardé certains d’entre eux pour une raison de prudence, non par mépris à leur égard. Ils vont rester avec moi, et bientôt je les enverrai comme j’envoie les soixante-douze premiers. La moisson est abondante, et les ouvriers sont toujours peu nombreux pour le travail à faire. Il y aura donc du travail pour tous. Et ils n’y suffiront pas encore. Donc, sans jalousie, priez le Maître de la moisson d’envoyer toujours de nouveaux ouvriers pour sa moisson.

Pour le moment, allez. Les apôtres et moi, en ces jours de repos, nous avons complété votre instruction sur le travail que vous avez à faire, en répétant[1] ce que j’ai dit avant d’envoyer les douze.

L’un de vous m’a demandé : “ Mais comment vais-je guérir en ton Nom ? ” Guérissez d’abord l’âme. Promettez aux malades le Royaume de Dieu s’ils savent croire en moi et, après avoir vu en eux la foi, ordonnez à la maladie de s’en aller, et elle s’en ira. Et agissez ainsi pour ceux qui sont malades spirituellement. Allumez tout d’abord la foi. Par une parole assurée, communiquez l’espérance. Je viendrai à mon tour mettre en eux la divine charité, comme je l’ai mise dans votre cœur après que vous avez cru en moi et espéré en ma miséricorde. Et n’ayez peur ni des hommes ni du démon. Ils ne vous feront aucun mal. Les seules choses que vous devez craindre, ce sont la sensualité, l’orgueil, la cupidité. Par elles, vous pourriez vous livrer à Satan et aux hommes-satans, qui existent aussi.

Partez donc et précédez-moi sur les routes du Jourdain. Arrivés à Jérusalem, allez rejoindre les bergers dans la vallée de Bethléem, et venez me trouver avec eux à l’endroit que vous savez. Ensemble, nous célébrerons la fête sainte et reviendrons ensuite plus affermis que jamais à notre ministère.

Allez en paix. Je vous bénis au saint Nom du Seigneur. »

278.1

After the meal Jesus dismisses the poor guests and remains with His apostles and disciples in the garden of Mary of Magdala. They sit at the very end of it, near the calm water of the lake, on which some sailing boats are fishing.

«They will have a good catch» comments Peter who is watching them.

«You will have a good catch, too, Simon of Jonah.»

«Me, my Lord? When? Do You want me to go out and fish for our food for tomorrow? I will go at once and…»

«We do not need any food in this house. You will have a good catch in future, in the spiritual field. And most of these will be very good fishermen like you.»

«Not everyone, Master?» asks Matthew.

«Not everyone. But those who will persevere and become My priests will have good catches.»

«Conversions?» asks James of Zebedee.

«They will convert, forgive, lead back to God. Oh! so many things.»

278.2

«Listen, Master. You said before that if a man does not even listen to his brother in the presence of witnesses, the synagogue is to admonish him. Now, if I have correctly understood what You have been telling us since we met, I think that the synagogue will be replaced by the Church, the thing that You want to found. If so, where will we go to have our pig-headed brothers admonished?»

«You will do that yourselves, because you will be My Church. So believers will come to you, for advice for themselves or for advice for other people. I will tell you more. You will not be able only to give advice. You will be able to absolve in My Name. You will be able to release people from the chains of sin and you will be able to join two people who love each other so that they become one body. And what you do will be valid in the eyes of God, as if God Himself had done it. I tell you solemnly that whatever you bind on the earth will be bound in Heaven and whatever you absolve on the earth will be absolved in Heaven. And I say to you also, to make you understand the power of My Name, of brotherly love and prayer, that if two disciples of Mine, and I mean as such all those who will believe in the Christ, will gather together to ask for any just thing in My Name, that thing will be granted to them by My Father. Because prayer is a great power, brotherly union is a great power, My Name is a very great infinite power and so is My presence among you. And where two or three people are gathered in My Name, I shall be in the midst of them, and I will pray with them and the Father will not refuse anything to those who pray with Me. Many do not get what they ask for because they pray by themselves, or they ask for what is illicit, or they pray with pride or sin in their hearts. Make your hearts pure, so that I can be with you, then pray and you will be heard.»

Peter is thoughtful. Jesus notices it and asks him why. And Peter replies: «I am thinking of the great duty to which we are destined. And I am afraid of it. I am afraid I cannot accomplish it properly.»

«In fact Simon of Jonah or James of Alphaeus or Philip, and so on, would not do it properly. But Peter the priest, James the priest, Philip the priest or Thomas will do very well because they will be acting together with Divine Wisdom.»

278.3

«And… how many times will we have to forgive our brethren? How many times if they sin against the priests; and how many if they sin against God? Because, if things will happen then, as they do now, they will certainly sin against us, since they sin against You so many times. Tell me whether I have to forgive always or a number of times. For instance, seven times, or more?»

«I will not say to you seven times, but seventy times seven. An endless number. Because the Father of Heaven will also forgive you many times, a great number of times, and you ought to be perfect. So do as He does with you, because you will represent God on the earth. In fact, listen. I will tell you a parable that will help everybody.»

And Jesus, Who was surrounded by the apostles only, in a box thicket, goes towards the disciples who are respectfully gathered in a open space adorned with a fountain-basin full of clear water. Jesus’ smile is a like a sign that He is going to speak. And while He walks with long slow steps, so that in a few moments He covers a good distance without rushing, they are all delighted and press around Him as children gather around those who make them happy. It is a circle of keen faces, until Jesus leans against a tall tree and begins to speak.

278.4

«What I said before to the people is to be completed for you who have been chosen from the people. The apostle Simon of Jonah asked Me: “How many times must I forgive? Whom? Why?”. I replied to him privately and I will now repeat My reply as it is fair that you should know now as well.

Listen how many times, how and why you have to forgive. You must forgive as God forgives, Who forgives a thousand times, if one sins a thousand times and repents. Providing He sees that in man there is no will to sin, no pursuit of what makes one sin and that sin is only the result of man’s weakness. In the case of voluntary persistence in sin there can be no forgiveness for sins against the Law. But with regard to the grief such sins cause you individually, you are to forgive them. Always forgive those who harm you. Forgive, so that you may be forgiven, because you have also sinned against God and your brothers. Forgiveness opens the Kingdom of Heaven both to him who is forgiven and to him who forgives. It is like what happened to a king and his servants.

A king wanted to draw up the accounts with his servants. He called them one by one, beginning with those who were in the highest positions. There was one who owed the king ten thousand talents. But the servant could not pay back the advance the king had given him to build his house and purchase all kinds of goods, because in actual fact, for many more or less justified reasons, he had not made a very diligent use of the money lent to him for that purpose. The king and master was angry at his sloth and breaking of his word and ordered him, his wife, children and all his possessions to be sold until he settled his debt. But the servant threw himself at the king’s feet and weeping implored him: “Let me go. Have a little more patience and I will give you back everything I owe you to the last penny”. The king was moved by so much distress – he was a good king – and not only agreed to his request, but when he heard that diseases had been the cause of his lack of diligence and failure to pay, he also remitted his debt.

The servant went away happily. But on his way out he ran into another servant, a poor fellow to whom he had lent one hundred denarii taken from the ten thousand talents received from the king. As he felt sure of the king’s protection he thought everything was permissible to him and he seized the unhappy fellow by the throat saying: “Give me what you owe me”. In vain the man stooped weeping to kiss his feet imploring: “Have mercy on me as I have had much bad luck. Have a little patience and I will pay everything back to you to the last penny”. The cruel servant sent for militiamen and had the poor wreck taken to prison so that he would make up his mind and pay him, or lose his freedom or his very life.

The friends of the unhappy man came to know about it, and being very upset, they went and told the king and master, who, upon hearing the news, ordered the pitiless servant to be brought before him and looking at him severely said: “You wicked servant, I helped you the first time, that you might become merciful, that you might become a rich man, then I helped you by remitting your debt when you implored me to have patience. You did not have pity on your fellow servant, whilst I, a king, had so much pity on you. Why did you not treat your fellow servant as I treated you?”. And in his anger he handed him over to the jailors to be kept by them until he paid everything back, saying: “As he did not have pity on one who owed him very little, while he had so much pity from me who am a king, so I will no longer have pity on him”.

278.5

And that is how My Father will deal with you if you are pitiless towards your brothers, if you are more guilty than simple a believer, after receiving so much from God. Remember that it is your duty to be more faultless than anybody else. Remember that God gives you a great treasure in advance, but He wants you to render an account of it. Remember that no one must be able to grant love and forgiveness like you.

Do not be servants exacting much for yourselves and giving nothing to those who ask you for help. As you do to others, it will be done to you. And you will be asked to give an account of how other people behave, if they have been led to good or to evil by your examples. Oh! If you have sanctified people, your glory in Heaven will be really great! But, likewise, if you have been corrupters or only sluggish in sanctifying, you will be severely punished.

I say to you once again: if any of you does not feel like being the victim of his own mission, let him go away. But let him not fail in it. I mean: let him not fail in what is pernicious to his own and other people’s perfection. And let him have God as his friend, always forgiving your weak brothers from your hearts. Then each of you, who will thus forgive, will be forgiven by God the Father.

278.6

Our stay has come to an end. The time of Tabernacles is close at hand. Those to whom I spoke separately this morning, as from tomorrow will go ahead of Me announcing Me to the people. Those who are staying must not lose heart. I have kept some of them for prudential reasons, not because I disdain them. They will be staying with Me and I will soon send them as I am now sending the first seventy-two disciples.

The harvest is rich, but the labourers are too few compared to what is needed. So there will be work for everyone. But that is not sufficient. So, without being jealous, ask the Lord of the harvest to send new labourers to His harvest. In the meantime you may go. During the past days, the apostles and I have completed your instructions on the work you have to do, and I have repeated to you what I told the Twelve before sending them.

One of you asked Me: “How will I cure in Your Name?”. Always cure the spirit first. Promise the sick people the Kingdom of God if they can believe in Me, and once you have ascertained their faith, order the disease to depart and it will go away. And do likewise with those whose souls are ill. Stimulate their faith first of all. By means of sound words inspire them with Hope. I will then come to grant them Divine Charity, as I put it into your hearts after you believed in Me and hoped for Mercy. And be not afraid of men or of demons. They will not hurt you. The only things you are to fear are: sensuality, pride, avarice. Through them you would hand yourselves over to Satan and devilish men, who also exist.

Go therefore, preceding Me along the roads of the Jordan. And when you arrive in Jerusalem go and join the shepherds in the valley of Bethlehem, and come with them to Me, in the place you know, and we will celebrate together the holy feast, and we will then go back to our ministry more invigorated than ever.

Go in peace. I bless you in the holy Name of the Lord.»


Notes

  1. en répétant (voir Lc 10, 2-12) ce que j’ai dit (voir Mt 10, 5-42) : Les deux textes évangéliques n’appartiendraient pourtant pas au même épisode : celui de Mt correspond au chapitre 265 et concerne l’instruction de Jésus aux douze apôtres, celui de Lc correspond au présent chapitre et rapporte des passages du premier, répétés pour les soixante-douze disciples. C’est l’un des cas où l’œuvre de Maria Valtorta ne considère pas comme parallèles les épisodes relatés par plusieurs évangélistes synoptiques. D’autres exemples sont signalés en note en 464.17 et 596.51.