The Writings of Maria Valtorta

277. Dans les jardins de Marie de Magdala.

277. In Magdala in Mary’s gardens.

277.1

Jésus n’est plus au même endroit qu’à la dernière vision, mais il se trouve dans un vaste jardin qui se prolonge jusqu’au lac. La maison se trouve au-delà du jardin, ou plutôt au milieu, précédée et entourée de ce jardin qui en arrière se prolonge au moins trois fois plus que sur les côtés et en avant de la maison. Il y a des fleurs, mais surtout des arbres, des bosquets et de tranquilles coins de verdure clos autour de vasques de marbre précieux, comme des pavillons autour de tables et de sièges en pierre. Il devait y avoir des statues ici et là, le long des sentiers et au centre des vasques mais, à présent, il n’en reste que le piédestal pour rappeler leur souvenir près des lauriers et des buis ou pour se mirer dans les bassins remplis d’une eau limpide.

La présence de Jésus avec ses disciples et celle de gens de Magdala, parmi lesquels le petit Benjamin qui avait osé dire[1] à Judas qu’il était méchant, me fait penser que ce sont les jardins de la maison de Marie-Madeleine… revus et corrigés en vue de leur nouvelle fonction par la suppression de ce qui aurait pu produire le dégoût et le scandale ou rappeler le passé.

Le lac n’est qu’un crêpé soyeux gris-bleu qui reflète le ciel sur lequel courent des nuages chargés des premières pluies de l’automne. Et pourtant il est beau aussi sous cette lumière tranquille et paisible d’un jour qui, pour n’être pas serein, n’est pas tout à fait pluvieux. Ses rives n’ont plus beaucoup de fleurs mais, en revanche, sont colorées par ce grand peintre qu’est l’automne et présentent des coups de pinceaux ocre et pourpre, et la pâleur exténuée des feuilles mourantes pour les arbres et les vignes qui changent de couleur avant de céder à la terre leur vêtement vivant.

Il y a tout un coin, dans le jardin d’une villa sur le lac comme celle-ci, qui rougit comme si du sang avait débordé dans les eaux par la présence d’une haie aux branches flexibles auxquelles l’automne a donné une teinte cuivrée qui reflète un brasier alors que, sur les saules répandus sur la rive à peu de distance, on voit trembler leur feuillage glauque argenté, fin et encore plus pâle que d’ordinaire avant de mourir.

277.2

Jésus ne regarde pas ce que je vois. Il regarde de pauvres mala­des à qui il accorde la guérison. Il regarde des vieux mendiants auxquels il donne de l’argent. Il regarde des enfants que des mères lui présentent pour qu’il les bénisse. Il regarde avec pitié un groupe de sœurs qui lui parlent de la conduite de leur frère unique qui a fait mourir leur mère de chagrin et les a ruinées. Elles le prient, ces pauvres femmes, de les conseiller et de prier pour elles.

« Bien sûr que je prierai. Je prierai Dieu de vous donner la paix et afin que votre frère se convertisse et se souvienne de vous, qu’il vous rende ce qu’il vous doit et surtout qu’il vous aime de nouveau. Car, s’il fait cela, il fera tout le reste. Mais vous, l’aimez-vous ou y a-t-il en vous de la rancœur ? Est-ce que vous lui pardonnez du fond du cœur ou bien est-ce que votre chagrin est du dédain ? Car lui aussi est malheureux, plus que vous. Et malgré ses richesses, il est plus pauvre que vous, et il faut en avoir pitié. Il n’a plus l’amour et il n’a pas l’amour de Dieu. Voyez-vous combien il est malheureux ? Vous, à commencer par votre mère, au moment de votre mort vous terminerez dans la joie la vie triste qu’il vous a fait mener, mais lui, non. Au contraire, il passerait de sa fausse jouissance actuelle à un tourment éternel et atroce. Venez près de moi. Je m’adresserai à tous, en vous parlant à vous. »

Jésus se dirige alors vers le centre d’une pelouse parsemée de buissons de fleurs, au milieu de laquelle il devait y avoir auparavant une statue. Il en reste maintenant la base, entourée d’une haie basse de myrtes et de petites roses.

277.3

Jésus tourne le dos à cette haie et commence à parler. Tous se taisent et se groupent autour de lui.

« Que la paix soit avec vous. Ecoutez.

Il est dit[2] : “ Aime ton prochain comme toi-même. ” Mais, sous ce nom, de qui s’agit-il ? Du genre humain pris dans son ensemble. Ensuite, plus particulièrement, de tous les hommes de la même nation ; plus particulièrement encore, de tous ses concitoyens ; puis, en resserrant toujours plus le cercle, de toute sa parenté ; enfin, dernier cercle de cette couronne d’amour resserrée comme les pétales d’une rose autour du cœur de la fleur, l’amour pour ses frères de sang : ce sont les premiers des prochains. Le centre du cœur de la fleur d’amour, c’est Dieu : l’amour pour lui est le premier qu’il faut avoir. Autour de son centre, voici l’amour pour les parents, le second qu’il faut avoir parce que les parents sont réellement les petits ‘Dieu’, de la terre, puisqu’ils nous créent et coopèrent avec Dieu pour nous créer, sans compter qu’ils s’occupent de nous avec un amour inlassable. Autour de cet ovaire qui flamboie de pistils et exhale les parfums les plus choisis des amours, se serrent les cercles des différents amours. Le premier est celui des frères nés du même sein et du même sang duquel nous naissons.

Mais comment faut-il aimer son frère ? Seulement parce que sa chair et son sang sont les mêmes que les nôtres ? Les oisillons rassemblés dans un nid savent en faire autant. Eux, en fait, n’ont que cela de commun : ils sont nés d’une même couvée et ont en commun sur la langue la saveur de la salive maternelle et paternelle. Nous, les hommes, nous sommes plus que des oiseaux, nous avons plus que la chair et le sang. Nous avons le Père, en plus d’un père et d’une mère. Nous avons une âme et nous avons Dieu qui est le Père de tous. Voilà pourquoi il faut savoir aimer son frère comme frère, à cause du père et de la mère qui nous ont engendrés, et comme frère à cause de Dieu qui est le Père universel.

Il faut donc l’aimer d’un amour spirituel en plus de l’amour charnel. L’aimer non seulement à cause de la chair et du sang, mais à cause de l’esprit que nous avons en commun. Aimer, comme il se doit, l’esprit plus que la chair de notre frère, car l’esprit est supérieur à la chair. Parce que Dieu le Père est plus grand que l’homme père. Parce que la valeur de l’esprit est supérieure à la valeur de la chair. Parce que notre frère serait beaucoup plus malheureux de perdre Dieu le Père que l’homme père. La privation du père homme est déchirante, mais ne rend qu’à moitié orphelin. Elle ne blesse que ce qui est terrestre, notre besoin d’aide et de caresses. Mais l’esprit, s’il sait croire, n’est pas blessé par la mort du père. Au contraire, pour le suivre là où le juste se trouve, l’esprit du fils s’élève, comme attiré par la force de l’amour. Et en vérité, je vous dis que cela est amour, amour de Dieu et du père, monté par son esprit au lieu où réside la sagesse. Il s’élève vers ces lieux où Dieu est plus proche, et agit avec une plus grande droiture parce qu’il ne manque ni de cette aide véritable que sont les prières du père qui maintenant sait aimer complètement, ni du frein que lui donnent la certitude que maintenant son père voit, mieux que pendant sa vie, les œuvres de son fils, et le désir de pouvoir le retrouver en menant une vie sainte.

C’est pour cela qu’il faut se préoccuper davantage de l’âme que du corps de son frère. Ce serait un bien pauvre amour, celui qui s’adresse seulement à ce qui périt en négligeant ce qui ne périt pas et qui, si on le néglige, peut perdre la joie éternelle. Trop nombreux sont ceux qui se fatiguent pour des choses inutiles, qui s’épuisent pour ce qui n’a qu’un intérêt relatif, en perdant de vue ce qui est vraiment nécessaire. Les vraies sœurs, les bons frères ne doivent pas seulement se préoccuper de garder en ordre les vêtements, de préparer les repas ou d’aider leurs frères par leur travail. Mais ils doivent se pencher sur leur âme, en écouter la voix, en percevoir les défauts, et avec une affectueuse patience, peiner pour leur donner une âme qui respire la santé et la sainteté, s’ils reconnaissent en cette voix et en ces défauts un danger pour leur vie éternelle. Et ils doivent, s’ils ont péché contre eux, s’appliquer à pardonner et à obtenir pour eux le pardon de Dieu par leur retour à l’amour sans lequel Dieu ne pardonne pas.

277.4

Il est dit dans le Lévitique : “ N’aie pas de haine dans ton cœur pour ton frère, mais reprends-le publiquement pour n’être pas chargé de péchés à cause de lui. ” Mais, de l’absence de haine à l’amour, il y a encore un abîme. Il peut vous paraître que l’antipathie, l’absence de relations et l’indifférence ne sont pas des péchés parce que ce n’est pas de la haine. Non. Je viens vous apporter de nouvelles lumières sur l’amour, et par conséquent sur la haine, car ce qui éclaire le premier dans tous ses détails sait éclairer la seconde dans tous ses détails. L’élévation même du premier vers les hautes sphères entraîne une plus grande séparation d’avec la seconde, car plus le premier s’élève, plus la seconde sombre dans un abîme toujours plus profond.

Ma doctrine est perfection. Elle est finesse de sentiment et de jugement. C’est la vérité sans métaphores ni périphrases. Et je vous dis que l’antipathie, l’absence de relations et l’indifférence sont déjà de la haine. Simplement parce qu’elles ne sont pas de l’amour. Le contraire de l’amour est la haine. Pouvez-vous donner un autre nom à l’antipathie ? Au détachement d’un être ? A l’indifférence ? Celui qui aime éprouve de la sympathie pour celui qu’il aime. Donc, celui qui éprouve de l’antipathie ne l’aime plus. Celui qui aime, même si la vie l’éloigne matériellement de l’être aimé, continue de lui être proche en esprit. Donc, si on se sépare d’un autre par l’esprit, on ne l’aime plus. Celui qui aime n’éprouve jamais d’indifférence pour l’aimé : au contraire, tout ce qui se rapporte à lui l’intéresse. Si donc on est indifférent à un autre, c’est signe qu’on ne l’aime plus. Vous voyez donc que ces trois choses sont des ramifications d’une même plante : celle de la haine.

277.5

Or qu’arrive-t-il dès qu’une personne que nous aimons nous offense ? Quatre-vingt-dix fois sur cent, si la haine n’arrive pas, c’est l’antipathie, l’éloignement ou l’indifférence qui surviennent. Non, n’agissez pas ainsi. Ne glacez pas votre cœur par ces trois formes de la haine. Aimez. Mais vous vous demandez : “ Comment le pouvons-nous ? ” Je vous réponds : “ Comme Dieu le peut, lui qui aime même celui qui l’offense, d’un amour douloureux, mais toujours bon. ” Vous dites : “ Et comment allons-nous faire ? ” Je donne la loi nouvelle sur les rapports avec le frère coupable, et je dis : “ Si ton frère t’offense, ne l’humilie pas en public en le reprenant devant tout le monde, mais pousse ton amour jusqu’à cacher la faute de ton frère aux yeux du monde. ” Car tu en tireras un grand mérite aux yeux de Dieu, en coupant par amour toute satisfaction à ton orgueil.

Ah ! Comme l’homme aime faire savoir qu’il a été offensé et qu’il en a souffert ! Il va comme un mendiant fou, non pas pour demander une obole d’or au roi, mais il va vers d’autres sots et miséreux comme lui quémander des poignées de cendre, du fumier et des gorgées de poison brûlant. C’est ce que le monde donne à celui qui a été offensé et qui va, en se plaignant et demandant quelque réconfort. Dieu, le Roi, donne de l’or pur à celui qui, étant offensé mais sans rancœur, ne va pleurer qu’à ses pieds sa douleur et vient lui demander, à lui, l’Amour et la Sagesse, un réconfort d’amour et un enseignement pour une circonstance pénible. Si donc vous voulez du réconfort, allez à Dieu et agissez avec amour.

Moi, je vous le dis, en corrigeant la loi ancienne : “ Si ton frère a péché contre toi, va le reprendre en particulier, de toi à lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère et, en même temps, de nombreuses bénédictions de Dieu. Mais si ton frère, entêté dans sa faute, ne t’écoute pas et te repousse, toi, pour qu’on ne dise pas que tu es complice de la faute ou indifférent au bien spirituel de ton frère, prends avec toi deux ou trois témoins sérieux, bons et sûrs, reviens avec eux vers ton frère et, en leur présence, répète avec bienveillance tes observations afin que les témoins puissent, de leur bouche, dire que tu as fait tout ce que tu as pu pour corriger saintement ton frère ! C’est là le devoir d’un bon frère, puisque le péché qu’il a commis à ton égard est une blessure pour son âme et que tu dois te préoccuper de son âme. Si cela aussi ne sert à rien, fais-le savoir à la synagogue pour qu’elle le rappelle à l’ordre au nom de Dieu. Et s’il ne se corrige même pas dans ce cas et qu’il repousse la synagogue ou le Temple comme il t’a repoussé, considère-le comme un publicain et un païen. ”

277.6

Agissez ainsi envers vos frères de sang ou ceux qui vous sont liés par une fraternité d’amour. Car, même avec votre prochain le plus éloigné, vous devez agir avec sainteté, sans avidité, sans vous montrer inexorables, sans haine. Et quand ce sont des différends pour lesquels il est nécessaire de s’adresser aux juges et que tu y vas avec ton adversaire, je te dis, ô homme qui te trouves souvent par ta faute dans une plus mauvaise situation, de t’efforcer, pendant que tu es en chemin, de te réconcilier avec lui, que tu aies tort ou raison. Car la justice humaine est toujours imparfaite et, généralement, l’astuce l’emporte sur la justice et le coupable pourrait passer pour innocent, et toi, l’innocent, pour le coupable. Il t’arriverait alors, non seulement de ne pas voir ton droit reconnu, mais de perdre aussi ton procès et, alors que tu es innocent, d’être considéré comme coupable de diffamation ; alors le juge t’enverrait à l’exécuteur de justice qui ne te laisserait pas partir avant que tu n’aies payé jusqu’au dernier centime.

Sois conciliant. Ton orgueil en souffre-t-il ? Fort bien. Ta bourse se vide-t-elle ? Mieux encore. Il suffit que ta sainteté grandisse. N’ayez pas un amour nostalgique de l’or. Ne soyez pas avides d’éloges. Faites que ce soit Dieu qui vous loue. Agissez en sorte de vous constituer un grand trésor au Ciel. Et priez pour ceux qui vous offensent, afin qu’ils se repentent. Si cela arrive, eux-mêmes vous rendront honneur et vous restitueront vos biens. S’ils ne le font pas, Dieu y veillera.

Allez, maintenant, car c’est l’heure du repas. Qu’il reste seulement les mendiants pour s’asseoir à la table des apôtres. Que la paix soit avec vous. »

277.1

Jesus is no longer where He was during the last vision. He is in a large garden which extends as far as the lake, and in the middle of which there is a house surrounded by the garden, which at the rear of the house is at least three times as large as on the front and sides. There are flowers, but above all trees, thickets and green nooks, some around fountain-basins of precious marbles, some like bowers around tables and stone seats. And there must have been statues here and there, both along the paths and in the centre of the basins. Only the pedestals of the statues are now left as a reminder, near laurel and box shrubs or reflected in the basins full of limpid water.

The presence of Jesus with His disciples and of people from Magdala, among whom there is little Benjamin who dared to tell[1] the Iscariot that he was a bad man, makes me think that they are the gardens of the Magdalene’s house… which have been conveniently altered for a new function by removing what might have disgusted or scandalised or reminded one of the past.

The lake is a grey-blue crêpe reflecting the sky, where clouds are sailing swiftly, laden with the first autumn rain. But it is beautiful even so, in the still placid light of a day which is not clear but not entirely rainy. Its shores are no longer covered with flowers, they are however painted by the great painter which is autumn and they show ochre and purple hues and the exhausted pallor of the withering leaves of trees and vineyards, which change colour before yielding to the earth their living clothing. In the garden of a villa overlooking the lake like this one, there is a spot which has turned red, as if it poured blood into the water, due to the presence of a hedge of flexible branches, which autumn has coloured with a blazing copper hue, while the willow-trees spread along the shore, not far from the garden, seem to be trembling, as their slender silver-green leaves quiver and look paler than usual before dying.

277.2

Jesus is not looking at what I am watching. He is looking at some poor sick people whom He cures. He is looking at some old beggars to whom He gives some money. He is looking at some children offered to Him by their mothers that He may bless them. And He is looking pitifully at a group of sisters who are informing Him of the behaviour of their only brother, who has caused their mother to die of a broken heart and has brought about their ruin, and the poor women beg Him to give them some advice and to pray for them.

«I will certainly pray for you. I will ask God to give you peace and I will pray for him, that he may turn and remember that you are his sisters, giving you what is fair and above all that he may love you once again. Because if he does that, he will do everything else. But do you love him, or have you a grudge against him? Do you forgive him wholeheartedly or is there anger in your tears? Because he is unhappy, too. More than you are. And notwithstanding his riches, he is poorer than you are, and you must pity him. He no longer loves and is without the love of God. See how unhappy he is? The sad life he made you lead will end in happiness for you and first of all for your mother. But not for him. On the contrary, from the false present enjoyment he would pass to an eternal dreadful torture. Come with Me. By speaking to you I will speak to everybody.»

And Jesus goes towards the centre of a meadow, where once there must have been a statue and the site is now strewn with groups of flowers. Only the pedestal is now left and it is surrounded by a low hedge of myrtle and miniature roses.

277.3

Jesus goes towards that hedge and begins to speak. The people become silent and crowd around Him.

«Peace be with you. Listen.

It is written[2]: “Love your neighbour as you love yourself”. But who is our neighbour? The whole of mankind, in a general meaning. In a narrower sense all our countrymen; in an even more narrower sense, all our fellow citizens; then in a more and more narrow meaning, all our relatives; finally, the last circle of this crown of love closed like the petals of a rose round the heart of the flower, the love for our full-brothers: our first neighbour. God is the centre of the heart of the flower of love, so love for Him is the first to be had. Around His centre there is the love for our parents, the second to be had, because father and mother are really the little “God” on the earth, as they procreated us and cooperated with God to our creation, besides taking care of us with untiring love. The various love rings press round that ovary which shines with pistils and exhales the perfume of the most choice love. The first is the love for our brothers born of the same womb and same blood as ourselves.

How is our brother to be loved? Only because his flesh and blood are the same as ours? Even the little birds which are together in one nest can do that. In fact, this is all they have in common: they were born in the same brood and have on their tongues the flavour of their father’s and mother’s saliva. We men are worth more than birds. We have more than flesh and blood. We have the Father besides having a father and mother. We have a soul and we have God, the Father of all men. So we must love our brother as a brother, because of our father and mother who gave birth to us, and as a brother because of God Who is the universal Father.

We must love him, therefore, spiritually not only corporeally. We must love him not only because of his body and blood, but because of the spirit which we have in common. And we must love, as it is to be loved, the spirit of our brother more than his body. Because the spirit is more important than the body. Because the Father God is more important than the man father. Because the spirit is worth more than the flesh. Because our brother would be much more unhappy if he lost the Father God than he would be if he lost his man father. It is heart-rending to be deprived of the man father, but it is only half an orphanhood. It is detrimental only to what is earthly, that is to our need for help and caresses. But the spirit, if it can believe, is not damaged by the death of the father. On the contrary, in order to join the just father where he is, the spirit of the son rises as if it were attracted by a loving force. And I tell you solemnly that that is love, love for God and for the father, who has ascended with his soul to the place of wisdom. He ascends to the place where he is closer to God and acts with greater rectitude, because he does not lack true help, that is the prayers of the father whom he now loves perfectly, neither does he lack restraint due both to the certainty that the father does now see the deeds of his son better than he did in his lifetime, and to the desire to be able to join him through a holy life.

That is why one must take greater care of the spirit than of the body of the brother. It would certainly be a very poor love if it took care of what is perishable, neglecting what is not perishable and which, if neglected, may lose eternal joy. Too many people tire themselves with useless things and worry themselves about what is of comparative merit, losing sight of what is really necessary. Good sisters and brothers must not worry only about keeping clothes tidy and having meals ready, or helping their brothers with their work. But they must bend over their spirits and listen to their voices, perceive their faults, and with loving patience busy themselves to give them a wholesome holy spirit, if in those voices and faults they see a danger for their eternal lives. And if their brother has sinned against them, they must forgive him and get God to forgive him through his return to love, without which God will not forgive.

277.4

It is written in Leviticus: “You must not bear hatred for your brother in your heart, you must openly tell him of his offence, this way you will not take a sin upon yourself because of him”. But there is an abyss between not hating and loving. You may think that aversion, detachment, indifference are not sins, because they are not hatred. No. I have come to bring new light to love, and consequently to hatred, because what makes the former shine in every detail, makes every detail of the latter shine as well. The very elevation to high spheres of the former, brings out, as a consequence, a greater detachment from the latter, because the higher love ascends, the lower hatred seems to sink.

My doctrine is perfection. It is refinement of feelings and judgement. It is truth without metaphors and paraphrases. And I tell you that aversion, detachment and indifference are already hatred. Simply because they are not love. Hatred is the opposite of love. Can you find another name for aversion? For being detached from a being? For indifference? He who loves has a liking for the person loved. So if he dislikes him, he no longer loves him. He who loves, even if he is separated materially from the person he loves, continues to be near him with his spirit. So if one is detached with one’s spirit from the other, one no longer loves the other. He who loves is never indifferent towards the person he loves, on the contrary he is interested in everything concerning that person. So if one is indifferent towards another, it means that one does not love the other. You can thus see that those three attitudes are branches of one plant: hatred.

277.5

Now what happens when we are offended by one whom we love? In ninety per cent of cases, if hatred does not arise, aversion, detachment or indifference will result. No. Do not do that. Do not freeze your hearts by means of those three forms of hatred. Love.

But you are asking yourselves: “How can we?”. I reply to you: “As God can, as He loves those who offend Him. A sorrowful but still good love”. You say: “How do we do that?”. I am giving a new law on the relationship with a guilty brother, and I say: “If your brother offends you, do not humiliate him by reproaching him in public, but urge your love to cover up your brother’s fault in the eyes of the world”. Because great will be your merit in the eyes of God by barring, out of love, every satisfaction to your pride.

Oh! How man loves to let people know that he was offended and grieved thereby! Like a foolish beggar he does not go to a king asking for alms in gold, but he goes to other foolish beggars like himself asking for handfuls of ash and manure and mouthfuls of burning poison. That is what the world gives to the offended person who goes complaining and begging for comfort. God, the King, gives pure gold to him, who, being offended, goes without any grudge to weep only at His feet and ask Him, Love and Wisdom, for comfort of love and how to behave in the sorrowful circumstance. Therefore, if you want comfort, go to God and act with love.

I say to you, correcting the old law: “If your brother has sinned against you, go and correct him by yourself. If he listens to you, you have gained your brother once again. And at the same time you have gained many blessings from God. If your brother does not listen to you, but he rejects you persisting in his fault, take with you two or three serious, clever, reliable witnesses, so that no one may say that you are agreeable to his fault or indifferent to the welfare of his soul, and go back to your brother with them, and kindly repeat your remarks in their presence, so that the witnesses may be able to repeat that you have done everything in your power to correct your brother in a holy way. Because that is the duty of a good brother, since the sin committed by him against you is detrimental to his soul, and you must take care of his soul. If that is of no avail, inform the synagogue, so that he may be called to order in the name of God. If even so he does not make amends and he rejects the synagogue or the Temple as he rejected you, consider him as a publican and a Gentile”.

277.6

Do that both with your full brothers and with the people you love. Because even with your remote neighbour you must behave with holiness, generosity, flexibility and love. And when it is a law-suit and it is necessary to go to court and you go with your adversary, I tell you, o man, who often find yourself in greater evils through your own fault, to do everything in your power, while you are on the way, to make your peace with him, whether you are right or wrong. Because human justice is always imperfect and a shrewd man generally defeats justice and the offender might be considered innocent, whilst you, who are innocent, might be found guilty. And then not only your right would not be acknowledged, but you would lose the case and from being innocent you would be found guilty of slander and so the judge would hand you over to the law-executor who would not let you free until you had paid down to the last penny.

Be conciliating. Does your pride suffer by it? Very well. Is money squeezed out of you? Better still. Providing your holiness increases. Do not feel nostalgia for gold. Do not crave for praises. Let God praise you. Ensure that you have your purse in Heaven. And pray for those who offend you. That they may make amends. If that happens, they themselves will give you back honour and goods. If they do not, God will.

Go, now, because it is time for your meal. Let only the beggars stay and sit at the apostolic table. Peace be with you.»


Notes

  1. osé dire, en 184.7.
  2. Il est dit : en Lv 19, 17-18, qui comprend la citation suivante de 277.4.

Notes

  1. who dared tell in 187.7.
  2. It is written, in Leviticus 19:17-18 that includes the following quotation in 277.4.