Los Escritos de Maria Valtorta

278. Le pardon et la parabole du serviteur impitoyable.

278. El perdón y la parábola del siervo inicuo.

278.1

Une fois les pauvres rassasiés et repartis, Jésus reste avec les apôtres et les disciples dans le jardin de Marie de Magdala. Ils vont s’asseoir à sa limite, justement près des eaux tranquilles du lac sur lequel font voile des pêcheurs occupés à jeter leurs filets.

« Ils vont faire une bonne pêche, annonce Pierre, qui les observe.

– Toi aussi, tu feras une bonne pêche, Simon.

– Moi, Seigneur, quand ? Tu veux que je sorte prendre des poissons pour le repas de demain ? J’y vais tout de suite et…

– Nous n’avons pas besoin de nourriture dans cette maison. La pêche que tu feras, c’est à l’avenir, et dans le domaine spirituel. Et tu auras avec toi d’excellents pêcheurs, la plus grande partie de ceux-ci.

– Pas tous, Maître ? demande Matthieu.

– Pas tous. Mais ceux qui, en persévérant, deviendront mes prêtres, feront bonne pêche.

– Des conversions, hein ? demande Jacques, fils de Zébédée.

– Des conversions, des pardons, des retours à Dieu. Beaucoup de choses.

278.2

– Ecoute, Maître : tu nous as dit précédemment que si quelqu’un n’écoute pas son frère, pas même en présence de témoins, que la synagogue le conseille. Maintenant, si j’ai bien compris ce que tu nous as dit depuis que nous nous connaissons, il me semble que la synagogue sera remplacée par l’Eglise, ce groupe que tu fonderas. Alors, où irons-nous pour conseiller les frères obstinés ?

– Vous irez chez vous, parce que c’est vous qui serez mon Eglise. Par conséquent, les fidèles viendront à vous, soit pour avoir un conseil pour eux-mêmes, soit pour donner un conseil à d’autres. Je vous en dis plus : non seulement vous pourrez donner des conseils, mais vous pourrez aussi absoudre en mon nom. Vous pourrez délier des chaînes du péché et vous pourrez lier deux personnes qui s’aiment pour en faire une seule chair. Et ce que vous aurez fait sera valide aux yeux de Dieu comme si Dieu lui-même l’avait fait. En vérité, je vous dis : ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au Ciel, ce que vous aurez délié sur la terre sera délié au Ciel. Et je vous dis encore, pour vous faire com­prendre la puissance de mon Nom, de l’amour fraternel et de la prière : si deux de mes disciples – et je considère maintenant comme tels tous ceux qui croiront au Christ – se réunissent pour demander quelque chose de juste en mon nom, cela leur sera accordé par mon Père. Car c’est une grande puissance que la prière, une grande puissance que l’union fraternelle, une très grande, une infinie puissance que mon nom et ma présence parmi vous. Et là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je serai au milieu d’eux et je prierai avec eux, et le Père ne refusera rien à ceux qui prient avec moi. Car beaucoup n’obtiennent pas ce qu’ils demandent parce qu’ils prient seuls, ou pour des motifs illicites, ou par orgueil, ou avec le péché sur leur cœur. Faites-vous un cœur pur pour que je puisse être avec vous, puis priez, et vous serez écoutés. »

Pierre est pensif… Jésus s’en rend compte et lui en demande la raison. Et Pierre explique :

« Je réfléchis au grand devoir auquel nous sommes destinés, et j’en ai peur, peur de ne pas savoir bien faire.

– En effet, Simon-Pierre, Jacques, fils d’Alphée, Philippe ou d’autres ne sauraient pas bien agir, mais le prêtre Pierre, le prêtre Jacques, le prêtre Philippe ou Thomas, sauront agir bien parce qu’ils agiront en même temps que la divine Sagesse.

278.3

– Et… combien de fois devrons-nous pardonner à nos frères ? Combien de fois s’ils pèchent contre les prêtres, et combien de fois s’ils pèchent contre Dieu ? Parce que si cela se passe comme maintenant, ils pécheront sûrement contre nous, puisqu’ils pèchent contre toi, tant de fois. Dis-moi si je dois pardonner toujours ou un certain nombre de fois. Sept fois, ou plus encore, par exemple ?

– Je ne te dis pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois. Un nombre illimité. Car le Père des Cieux vous pardonnera bien des fois, un grand nombre de fois, à vous qui devriez être parfaits. Et vous devez vous comporter comme il se comporte avec vous, parce que vous représenterez Dieu sur la terre. D’ailleurs, écoutez : je vais vous raconter une parabole qui sera utile à tous. »

Et Jésus, qui était entouré des seuls apôtres en un endroit clos de buis, se dirige vers les disciples qui sont, de leur côté, respectueusement groupés sur un emplacement agrémenté d’une vasque remplie d’une eau limpide. Le sourire de Jésus est comme un signal qu’il va parler. Et pendant qu’il s’avance, de son pas lent et allongé qui lui permet de faire beaucoup de chemin en peu de temps, et donc sans hâte, tous se réjouissent, et comme des enfants autour de quelqu’un qui leur fait plaisir, ils l’entourent en formant un cercle, une couronne de visages attentifs jusqu’à ce que Jésus se place contre un grand arbre et commence à parler.

278.4

« Ce que j’ai d’abord dit au peuple doit être perfectionné pour vous qui êtes choisis parmi eux.

Il m’a été demandé par l’apôtre Simon-Pierre : “ Combien de fois dois-je pardonner ? A qui ? Pourquoi ? ” Je lui ai répondu en particulier, et maintenant, je répète pour tous ma réponse, parce qu’il est juste que vous le sachiez désormais. Ecoutez combien de fois, et comment, et pourquoi il faut pardonner.

Il faut pardonner comme Dieu pardonne, lui qui, si on pèche mille fois et si on s’en repent, pardonne mille fois, pourvu qu’il voie que chez le coupable il n’y a pas de volonté de pécher, pas de recherche de ce qui fait pécher, mais que le péché n’est que le fruit d’une faiblesse de l’homme. Si l’on persiste volontairement dans le péché, il ne peut y avoir de pardon pour les offenses à la Loi. Mais bien que ces fautes vous affligent, vous, individuellement, pardonnez. Pardonnez toujours à qui vous fait du mal. Pardonnez pour être pardonnés, car vous commettez vous aussi des fautes contre Dieu et vos frères. Le pardon ouvre le Royaume des Cieux, tant à celui qui reçoit le pardon qu’à celui qui l’accorde. Cela ressemble à ce fait survenu entre un roi et ses serviteurs.

Un roi voulut faire ses comptes avec ses serviteurs. Il les appela l’un après l’autre, en commençant par ceux du plus haut rang. Il en vint un qui lui devait dix mille talents, mais il n’avait pas de quoi payer les avances que le roi lui avait faites pour pouvoir se construire des maisons et pour toutes sortes de biens. C’est qu’en réalité, pour des raisons plus ou moins justes, il n’avait pas mis beaucoup de zèle à bien employer la somme reçue pour ces projets. Le roi-maître, indigné de sa paresse et de son manque de parole, ordonna qu’il soit vendu, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu’il avait jusqu’à ce qu’il ait payé sa dette. Mais le serviteur se jeta aux pieds du roi et l’implora avec des larmes et des supplications : “ Laisse-moi aller. Sois encore un peu patient et je te rendrai tout ce que je te dois, jusqu’au dernier denier. ” Le roi, ému par tant de douleur – c’était un bon roi –, non seulement consentit à sa demande, mais, ayant appris que parmi les causes de son manque de zèle et de l’inobservation des échéances, il y avait aussi des maladies, en vint à lui faire remise de sa dette.

Cet homme repartit tout heureux. Mais en sortant de là, il trouva sur son chemin un autre sujet, un pauvre être auquel il avait prêté cent deniers pris sur les dix mille talents qu’il avait eus du roi. Persuadé de la faveur du souverain, il se crut tout permis et, saisissant le malheureux à la gorge, il lui dit : “ Rends-moi immédiatement ce que tu me dois ! ” En vain, l’homme se courba pour lui baiser les pieds en pleurant et en gémissant : “ Aie pitié de moi qui ai tant de malheurs. Sois encore un peu patient et je te rendrai tout jusqu’au dernier sou. ” Impitoyable, le serviteur appela les soldats et fit conduire le malheureux en prison pour le décider à payer, sous peine de perdre la liberté ou même la vie.

Les amis du malheureux l’apprirent et, tout attristés, ils allèrent en faire part au roi et maître. Une fois informé, ce dernier ordonna qu’on lui amène le serviteur impitoyable et, le regardant sévèrement, il lui dit : “ Mauvais serviteur, moi je t’avais aidé pour que tu deviennes miséricordieux, puisque je t’avais rendu riche et que je t’ai aidé encore en te remettant ta dette pour laquelle tu m’avais tant demandé de patienter. Tu n’as pas eu pitié d’un de tes semblables, alors que moi, le roi, j’avais fait preuve d’une grande pitié pour toi. Pourquoi n’as tu pas agi comme je l’ai fait pour toi ? ” Indigné, il le remit aux gardiens de prison pour qu’ils le gardent jusqu’à ce qu’il ait tout payé, en disant : “ Comme il n’a pas eu pitié de quelqu’un qui lui devait bien peu, alors que moi, qui suis roi, j’ai tellement fait preuve de pitié pour lui, de la même façon, qu’il ne bénéficie pas de ma pitié. ”

278.5

Mon Père agira pareillement avec vous si vous êtes impi­toyables pour vos frères, et si, après avoir tant reçu de Dieu, vous devenez coupables plus que ne l’est un fidèle. Rappelez-vous que vous avez l’obligation d’être sans fautes, plus que tous les autres. Rappelez-vous que Dieu vous avance un grand trésor, mais il veut que vous lui en rendiez compte. Rappelez-vous que personne ne doit savoir autant que vous faire preuve d’amour et de pardon.

Ne soyez pas des serviteurs qui exigez beaucoup pour vous, puis ne donnez rien à ceux qui vous demandent. Il vous sera fait comme vous faites vous-mêmes aux autres. Et il vous sera également demandé compte de la conduite des autres entraînés au bien ou au mal par votre exemple. En vérité, si vous êtes des sanctificateurs, vous posséderez une gloire immense dans le Ciel. Mais de la même façon, si vous êtes cause de perversion ou même seulement paresseux dans le travail de sanctification, vous serez durement punis.

Je vous le dis encore une fois : si l’un de vous ne se sent pas le courage de se sacrifier pour sa mission, qu’il s’en aille. Mais qu’il n’échoue pas. Qu’il n’échoue pas sur ce qui est vraiment ruineux pour sa propre formation et celle d’autrui. Et qu’il sache avoir Dieu pour ami, en ayant toujours au cœur le pardon pour les faibles. Alors Dieu le Père accordera son pardon à tous ceux d’entre vous qui savent pardonner.

278.6

Notre séjour est terminé. Le temps de la fête des Tentes approche. Ceux auxquels j’ai parlé en particulier ce matin, partiront dès demain pour me précéder et m’annoncer aux populations. Que ceux qui restent ne se découragent pas. J’ai gardé certains d’entre eux pour une raison de prudence, non par mépris à leur égard. Ils vont rester avec moi, et bientôt je les enverrai comme j’envoie les soixante-douze premiers. La moisson est abondante, et les ouvriers sont toujours peu nombreux pour le travail à faire. Il y aura donc du travail pour tous. Et ils n’y suffiront pas encore. Donc, sans jalousie, priez le Maître de la moisson d’envoyer toujours de nouveaux ouvriers pour sa moisson.

Pour le moment, allez. Les apôtres et moi, en ces jours de repos, nous avons complété votre instruction sur le travail que vous avez à faire, en répétant[1] ce que j’ai dit avant d’envoyer les douze.

L’un de vous m’a demandé : “ Mais comment vais-je guérir en ton Nom ? ” Guérissez d’abord l’âme. Promettez aux malades le Royaume de Dieu s’ils savent croire en moi et, après avoir vu en eux la foi, ordonnez à la maladie de s’en aller, et elle s’en ira. Et agissez ainsi pour ceux qui sont malades spirituellement. Allumez tout d’abord la foi. Par une parole assurée, communiquez l’espérance. Je viendrai à mon tour mettre en eux la divine charité, comme je l’ai mise dans votre cœur après que vous avez cru en moi et espéré en ma miséricorde. Et n’ayez peur ni des hommes ni du démon. Ils ne vous feront aucun mal. Les seules choses que vous devez craindre, ce sont la sensualité, l’orgueil, la cupidité. Par elles, vous pourriez vous livrer à Satan et aux hommes-satans, qui existent aussi.

Partez donc et précédez-moi sur les routes du Jourdain. Arrivés à Jérusalem, allez rejoindre les bergers dans la vallée de Bethléem, et venez me trouver avec eux à l’endroit que vous savez. Ensemble, nous célébrerons la fête sainte et reviendrons ensuite plus affermis que jamais à notre ministère.

Allez en paix. Je vous bénis au saint Nom du Seigneur. »

278.1

Transcurrida la comida y después de haber saludado a los pobres, Jesús continúa con los apóstoles y discípulos en el jardín de María de Magdala. Van al límite de éste a sentarse, al lado mismo de las tranquilas aguas del lago, donde unas barcas de vela se mueven en busca de pesca.

Pedro, que está observando, comenta: «Tendrán buena pesca».

«Tú también tendrás buena pesca, Simón de Jonás».

«¿Yo, Señor? ¿Cuándo? ¿Te refieres a que vaya a pescar para procurarnos comida para mañana? Voy inmediatamente y…».

«No tenemos necesidad de comida en esta casa. La pesca tuya es futura, y en el campo espiritual. Y contigo serán también magníficos pescadores la mayor parte de los presentes».

«¿No todos, Maestro?» pregunta Mateo.

«Los que, perseverando, vengan a ser sacerdotes míos tendrán buena pesca. No todos».

«¿Conversiones, no?» pregunta Santiago de Zebedeo.

«Convertir, perdonar, guiar hacia Dios… ¡muchas cosas!».

278.2

«Maestro, antes has dicho que a uno que no preste oídos a su hermano ni siquiera en presencia de testigos se le lleve a que le aconseje la sinagoga. Ahora bien, si he entendido bien lo que nos has dicho desde que nos conocemos, me parece que la sinagoga va a ser substituida por la Iglesia, eso que vas a fundar. Entonces, ¿a dónde vamos a ir para que aconsejen a los hermanos cabezotas?».

«A vosotros mismos, porque vosotros seréis mi Iglesia. Por tanto, los fieles se dirigirán a vosotros, bien sea para que los aconsejéis en un asunto propio, bien sea para que les deis un consejo para terceros. Os digo más aún: no sólo podréis dar consejos, sino que podréis incluso absolver en mi Nombre. Podréis liberar de las cadenas del pecado y vincular a dos que se aman haciendo de dos una sola carne. Y cuanto hagáis será válido ante los ojos de Dios como si hubiera sido el mismo Dios quien lo hubiera hecho. En verdad os digo: lo que atéis en la tierra será atado en el Cielo, lo que desatéis en la tierra será desatado en el Cielo. Y os digo también esto —para que comprendáis la potencia de mi Nombre, del amor fraterno y de la oración—: si dos discípulos míos (quiero decir ahora todos aquellos que crean en el Cristo) se reúnen para pedir cualquier cosa justa, en mi Nombre, mi Padre se la concederá. Gran poder tiene, efectivamente, la oración; gran poder, la unión fraterna; grandísimo, infinito poder, mi Nombre y mi presencia entre vosotros. Donde dos o tres se reúnan en mi Nombre, efectivamente, Yo estaré en medio de ellos, y oraré con ellos, y mi Padre no dirá que no a quien conmigo ora. Porque muchos no obtienen porque oran solos, o porque oran por motivos ilícitos, o con orgullo, o con pecado en su corazón. Lavad vuestro corazón, para que pueda estar con vosotros; luego orad, y seréis escuchados».

Pedro está pensativo. Jesús se da cuenta y le pregunta el porqué. Pedro explica: «Estoy pensando en la magnitud de la responsabilidad que se nos asigna. Y siento miedo, miedo de no saber hacerlo bien».

«Efectivamente, Simón de Jonás o Santiago de Alfeo o Felipe, y así los demás, no sabrían hacerlo bien; pero el sacerdote Pedro, el sacerdote Santiago, el sacerdote Felipe o Tomás, sabrán hacerlo bien, porque obrarán junto con la divina Sabiduría».

278.3

«Y… ¿cuántas veces deberemos perdonar a un hermano? ¿Cuántas, si pecan contra los sacerdotes?, ¿cuántas, si pecan contra Dios? Porque, si sucede como ahora, sin duda pecarán contra nosotros, visto que pecan contra ti tantísimas veces. Dime si debo perdonar siempre o sólo un determinado número de veces; por ejemplo, ¿siete veces?, ¿o más?».

«No te digo siete, sino setenta veces siete; un número sin medida, porque el Padre también os perdonará a vosotros (a vosotros, que deberíais ser perfectos) muchas veces, un número grande de veces. Pues bien, debéis ser con los demás como el Padre es con vosotros, porque representáis a Dios en la tierra. Es más, oíd esta parábola que os voy a exponer y que servirá para todos».

Y Jesús, que estaba rodeado solamente por los apóstoles, en un pequeño quiosco de boj, se dirige hacia los discípulos, que, respetuosamente, están en grupo en una plazoleta embellecida con un pilón lleno de agua cristalina. La sonrisa de Jesús es una señal de que va a hablar; así que, mientras Él camina, con su paso lento y largo —por lo cual, sin apresurarse, recorre mucho espacio en poco tiem­po—, los discípulos se llenan de alegría… y, cual niños reunidos en torno a alguien que los hace felices, se cierran en círculo: es una corona de rostros atentos. Jesús, se adosa a un alto árbol y empieza a hablar.

278.4

«Cuanto he dicho antes a la gente debe ser perfeccionado para vosotros, que sois los elegidos de entre la gente.

El apóstol Simón de Jonás me ha dicho: “¿Cuántas veces debo perdonar? ¿A quién? ¿Por qué?”. Le he respondido en privado. Ahora voy a repetir para todos mi respuesta en aquello que es justo que sepáis ya desde ahora. Escuchad cuántas veces y cómo y por qué se tiene que perdonar.

Hay que perdonar como perdona Dios, el cual, si uno peca mil veces, pero se arrepiente, mil veces perdona; le basta ver que en el culpable no hay voluntad de pecar, no hay búsqueda de lo que hace pecar, sino que el pecado es sólo fruto de una debilidad del hombre. En el caso de persistencia voluntaria en el pecado, no puede haber perdón por las culpas cometidas contra la Ley. Mas vosotros perdonad el dolor que estas culpas os produzcan individualmente. Perdonad siempre a quien os haga un mal. Perdonad para ser perdonados, porque también vosotros tenéis culpas con Dios y con los hermanos. El perdón abre el Reino de los Cielos tanto al perdonado cuanto al que perdona; asemeja a lo que sucedió entre un rey y sus súbditos:

Un rey quiso hacer cuentas con sus súbditos. Los llamó, pues, uno a uno, empezando por los que estaban más arriba. Vino uno que le debía diez mil talentos. Pero este súbdito no tenía con qué pagar el anticipo que el rey le había prestado para que se construyera la casa y adquiriese todo tipo de cosas que necesitara, porque verdaderamente no había administrado —por muchos motivos, más o menos justos— solícitamente la suma que había recibido para estas cosas. El rey-amo, indignado por la holgazanería de su súbdito y por la falta a su palabra, ordenó que fueran vendidos él, su mujer, sus hijos y cuanto poseía, hasta que quedase saldada la deuda. Pero el súbdito se echó a los pies del rey, y, llorando y suplicando, le rogaba: “Déjame marcharme. Ten un poco de paciencia y te devolveré todo lo que te debo, hasta el último denario”. El rey, movido a compasión por tanto dolor —era un rey bueno—, no sólo aceptó esto, sino que, habiendo sabido que entre las causas de la poca diligencia y de no pagar había también enfermedades, llegó incluso a condonarle la deuda.

El súbdito se marchó contento. Pero, saliendo de allí, encontró en el camino a otro súbdito, un pobre súbdito al que había prestado cien denarios tomados de los diez mil talentos que había recibido del rey. Convencido de gozar del favor regio, creyó todo lícito, así que cogió al infeliz por el cuello y le dijo: “Devuélveme inmediatamente lo que me debes”. Inútil fue que el hombre, llorando, se postrase a besarle los pies gimiendo: “Ten piedad de mí, que estoy viviendo muchas desgracias. Ten un poco de paciencia todavía, y te devolveré todo, hasta el último centavo”. El súbdito, inmisericorde, llamó a los soldados e hizo que el infeliz fuera encarcelado para que se decidiera a pagar, so pena de perder la libertad o incluso la vida.

La cosa se vino a saber ampliamente entre los amigos del desdichado, los cuales, llenos de tristeza, fueron a referirlo al rey y amo. Éste, conocido el hecho, ordenó que fuera conducido a su presencia el servidor despiadado. Mirándole severamente, dijo: “Siervo inicuo, te había ayudado para que te hicieras misericordioso, para que consiguieras incluso una riqueza; luego te he ayudado condonándote la deuda por la que tanto implorabas que tuviera paciencia. Tú no has tenido piedad de un semejante tuyo, mientras que yo, que soy rey, había tenido mucha piedad de ti. ¿Por qué no has hecho lo que yo hice contigo?”. Y lo entregó, indignado, a los carceleros, para que le retuvieran hasta que pagase todo, diciendo: “De la misma forma que no tuvo piedad de uno que le debía muy poco, cuando yo, que soy rey, había tenido mucha piedad de él, de la misma forma no halle piedad en mí”.

278.5

Esto hará también mi Padre con vosotros, si sois despiadados con vuestros hermanos; si, habiendo recibido tanto de Dios, os cargáis de culpas más que un fiel. Recordad que tenéis más obligación de evitar el pecado que ningún otro. Recordad que Dios os anticipa un gran tesoro, pero que quiere que le rindáis cuentas de él. Recordad que ninguno como vosotros debe saber practicar amor y perdón.

No seáis siervos que queráis mucho para vosotros y luego no deis nada a quien os pide. El comportamiento que tengáis será el que recibiréis. Y se os pedirá cuenta del comportamiento de los demás que hayan sido impulsados al bien o al mal por vuestro ejemplo. ¡Si sois santificadores, recibiréis verdaderamente una gloria grandísima en el Cielo! Mas, de la misma forma, si sois corruptores, o simplemente holgazanes en santificar, seréis duramente castigados.

Os lo repito: si alguno de vosotros no está dispuesto a ser víctima de su propia misión, que se marche, pero que no falte a su misión. Y digo: que no falte en las cosas verdaderamente nocivas para su propia formación y la de los demás. Y sepa tener a Dios por amigo ofreciendo siempre en su corazón perdón a los débiles. Así, Dios Padre ofrecerá el perdón a todo aquel de vosotros que sepa perdonar.

278.6

La pausa ha terminado. Se acerca el tiempo de los Tabernáculos.

Aquellos a quienes esta mañana he hablado aparte, desde mañana irán precediéndome y anunciándome a la gente de los respectivos lugares; los que no vienen que no se desalienten. Si he reservado a algunos de ellos, ha sido por motivo de prudencia y no por desprecio; estarán conmigo, pero pronto los enviaré como ahora envío a los primeros setenta y dos. La mies es mucha y los obreros serán siempre pocos respecto a las necesidades; habrá, pues, trabajo para todos, y ni siquiera serán suficientes. Por tanto, sin rivalidades, rogad al Dueño de la mies que siga mandando nuevos obreros para su cosecha.

Entretanto, marchaos. Yo y los apóstoles, en estos días de pausa, hemos completado vuestra instrucción acerca del trabajo que tenéis delante, repitiendo lo que Yo ya dije antes de enviar a los doce[1].

Uno de vosotros me ha preguntado: “¿Cómo curaré en tu Nombre?”. Curad siempre antes el espíritu. Prometedles a los enfermos que obtendrán el Reino de Dios si saben creer en mí, y, vista en ellos la fe, ordenad a la enfermedad que se aleje, y se alejará. Y haced lo mismo con los enfermos del espíritu. Encended, antes que nada, la fe. Comunicad, con la palabra firme, la esperanza. Yo me agregaré depositando en ellos la divina caridad, como la deposité en vuestros corazones después de que creísteis en mí y esperasteis en la misericordia. Y no temáis ni a los hombres ni al demonio. No os harán ningún mal. Lo único que debéis temer es la sensualidad, la soberbia, la avaricia, que pueden ser causa de entregaros a Satanás y a los hombres-demonio, que también existen.

Poneos, pues, en movimiento y precededme por los caminos del Jordán. Cuando lleguéis a Jerusalén, id al valle de Belén a reuniros con los pastores, y, con ellos, volved donde mí, al lugar que sabéis: celebraremos juntos la fiesta santa, para luego regresar más confirmados que nunca a nuestro ministerio.

Idos con paz. Os bendigo en el santo Nombre del Señor».

Muchos de los episodios considerados en los cuatro Evangelios (sobre todo en los tres sinópticos) paralelos entre sí, por el mismo contenido y la misma colocación histórica, en la Obra valtortiana no son paralelos, al menos por su diferente colocación histórica.


Notes

  1. en répétant (voir Lc 10, 2-12) ce que j’ai dit (voir Mt 10, 5-42) : Les deux textes évangéliques n’appartiendraient pourtant pas au même épisode : celui de Mt correspond au chapitre 265 et concerne l’instruction de Jésus aux douze apôtres, celui de Lc correspond au présent chapitre et rapporte des passages du premier, répétés pour les soixante-douze disciples. C’est l’un des cas où l’œuvre de Maria Valtorta ne considère pas comme parallèles les épisodes relatés par plusieurs évangélistes synoptiques. D’autres exemples sont signalés en note en 464.17 et 596.51.

Notas

  1. Yo y los apóstoles, en estos días de pausa, hemos completado vuestra instrucción... repitiendo lo que Yo ya dije antes de enviar a los doce. Es la confirmación del aparente paralelismo entre el pasaje evangélico de Mateo 10, 5-42 y el de Lucas 10, 2-12: el primero reseña la larga instrucción de Jesús a los doce apóstoles (como en el capítulo 265 de la Obra valtortiana); el segundo reseña fragmentos de esa misma instrucción repetida a los setenta y dos discípulos (como se explicita en el presente capítulo 278). Muchos de los episodios considerados en los cuatro Evangelios (sobre todo en los tres sinópticos) paralelos entre sí, por el mismo contenido y la misma colocación histórica, en la Obra valtortiana no son paralelos, al menos por su diferente colocación histórica.