The Writings of Maria Valtorta

369. Le jeudi avant la Pâque.

369. Thursday before Easter. The parable

369.1

Sur la route du retour vers la maison de Jeanne, Pierre marche avec le Maître et les deux fils d’Alphée, un peu isolés au milieu des gens qui se pressent sur les routes et séparent l’un de l’autre les nombreux hommes de la petite troupe qui suit Jésus. Pierre demande :

« Voilà, Seigneur : maintenant que nous pouvons parler entre nous, explique-moi une chose à laquelle je pense depuis hier.

– Oui, Simon. Dis-moi de quoi il s’agit, et je te répondrai.

– Depuis hier, je pense à la grande grâce que tu as accordée à Jean, à Antigonée. Elle est immense, tu sais ? Une faveur unique, pour lui seul ! Et pourtant, Syntica aussi en est bien digne… Et enfin, il y a tellement de braves gens qui… mériteraient de te voir… et qui te voient seulement quand tu es à côté d’eux. Nous, par exemple, comme nous aurions été consolés quand tu nous as envoyés par le monde ! Et nous nous sommes parfois trouvés à des moments où un seul mot de toi nous aurait tirés de l’incertitude… Mais tu ne viens jamais à nous… Pourquoi cette différence ?

– Pour conclure, mon Simon, tu es un peu jaloux ?

– Oh, non ! Mais… enfin, je voudrais savoir trois choses : pourquoi à Jean d’En-Dor ; si c’est seulement pour lui ; et s’il ne peut pas arriver qu’un jour cela se produise aussi pour nous, pour moi, par exemple, de te voir miraculeusement et d’apprendre de toi comment me conduire.

– Je vais te répondre : à Jean, parce que c’est un esprit qui a beaucoup de volonté, mais qui, à cause de ses aventures passées, a des faiblesses, plus physiques qu’autre chose, qui pourraient ruiner l’édifice qu’il a construit par sa montée vers Dieu.

369.2

Tu comprends, mon ami ? Quand le passé a été si longtemps sur nous comme une croûte qui a pénétré jusque dans les profondeurs, non seulement il a gravé des marques ineffaçables, mais il laisse en tout homme des tendances indélébiles. Regarde par exemple cette petite maison construite sur la montagne. Les eaux du sol, celles qui descendent de la montagne pendant les pluies, l’ont lentement infiltrée. Maintenant, il y a un chaud soleil, cela va durer des mois. Mais les moisissures qui ont pénétré la chaux resteront toujours comme des taches de lèpre. La maison a été abandonnée parce qu’on l’a déclarée lépreuse. En d’autres temps plus sévères, la maison aurait été totalement démolie, selon la Loi[1]. Pourquoi ce désastre est-il arrivé à cette pauvre demeure ? Parce que ses propriétaires n’ont pas prévu de creuser des petits fossés tout autour pour empêcher les eaux de stagner à la base, et dévier loin du côté adossé à la montagne les eaux qui en descendent. Maintenant, non seulement le bâtiment est en mauvais état, mais il est miné par l’humidité. Si quelqu’un de bien décidé pensait à ces travaux et remettait la maison en état, en décapant les murs et en remplaçant les briques pourries par des neuves, elle pourrait encore servir. Néanmoins, elle présenterait toujours des faiblesses telles que, dans un tremblement de terre, elle serait la première à s’écrouler. Jean a été pénétré pendant des années par les poisons malfaisants du monde. Il a mis toute sa volonté à en dégager son âme redevenue vivante, mais dans la base cachée dans la partie inférieure, il est resté des faiblesses… L’esprit est fort, mais la chair est faible, et la chair déchaîne aussi des tempêtes quand ses excitations se joignent aux éléments du monde, capables de secouer le moi. Jean… Quel tourbillonnement des souvenirs d’autrefois a provoqué ce qui est arrivé ! Moi, je viens en aide à sa résistance, à sa purification, à sa victoire sur cette résurgence du passé. J’apporte, comme je le peux, quelque réconfort à sa trop grande souffrance. Jean le mérite, et il est juste d’aider une volonté sainte à l’assaut de laquelle se lance toute la perversité du monde.

369.3

Es-tu convaincu ?

– Oui, Maître. C’est… à lui seul que tu te manifestes ? »

Jésus regarde en souriant Pierre, qui l’examine par en-dessous et ressemble à un enfant qui observe le visage de son père. Il répond :

« Pas à lui seul. A d’autres aussi, qui sont au loin pour construire leur sainteté au milieu des difficultés et dans la solitude.

– Qui est-ce ?

– Tu n’as pas besoin de le savoir. »

Jacques, fils d’Alphée, demande :

« Et nous, par exemple, quand nous serons seuls, et qui sait à quel point tourmentés par le monde ? Tu ne nous aideras pas par ta présence ?

– Vous aurez le Paraclet et ses lumières.

– C’est bien… Mais moi… je ne le connais pas… et… je pense que je n’arriverai jamais à le comprendre. Toi, au contraire… Je dirai : “ Oh ! voici le Maître ! ” et je te demanderai quoi faire, avec la certitude que c’est toi…» dit Pierre. Et il achève : « Le Paraclet ! Trop élevé pour le pauvre pêcheur que je suis ! Qui sait comment sa parole est difficile à saisir et comme il est… léger : un souffle qui passe… Qui le remarque ? Moi, j’ai besoin qu’on me secoue, qu’on crie, pour que ma caboche s’éveille et puisse comprendre. Mais toi, si tu m’apparais, je te vois, et alors… Promets-moi, et même promets-nous que tu nous apparaîtras, à nous aussi. Mais comme ça, hein ? En chair et en os, pour qu’on te voie bien et qu’on t’entende bien.

– Et si je viens pour vous faire des reproches ?

– Peu importe ! Mais, au moins – n’est-ce pas, vous deux ? – nous saurons ce qu’il faut faire ! »

Les deux fils d’Alphée sont du même avis.

« Eh bien ! je vous le promets. Quoique, soyez-en sûr, le Paraclet saura se faire comprendre de vos âmes. Mais je viendrai vous dire : “ Jacques, fais ceci ou cela. Simon-Pierre, ce n’est pas bien d’agir ainsi. Jude, fortifie-toi pour être prêt à ceci ou à cela. ”

– D’accord ! Maintenant, je suis plus tranquille. Et viens souvent, s’il te plaît ? Car je serai comme un pauvre enfant perdu… qui ne sait que pleurer et… faire n’importe quoi… »

Pierre en pleurerait presque dès maintenant…

369.4

Jude demande :

« Ne pourrais-tu pas le faire pour tous dès maintenant ? Je veux dire : pour ceux qui doutent, pour les coupables, pour les renégats. Peut-être un miracle…

– Non, mon frère. Le miracle fait beaucoup de bien, le miracle de cette espèce spécialement, quand il est accompli au temps et au lieu voulus à des personnes qui ne sont pas coupables par malice. Accordé à des personnes qui le sont, il accroît leur culpabilité car il augmente leur orgueil. Ils prennent le don de Dieu pour une faiblesse de Dieu qui les supplie, eux les orgueilleux, de lui permettre de les aimer. Ils prennent ce don de Dieu pour le fruit de leurs grands mérites. Ils se disent : “ Dieu s’humilie devant moi, parce que je suis saint. ” C’est alors leur ruine complète. La ruine d’un Marc, fils de Josias, par exemple, et d’autres avec lui… Malheur, malheur à qui prend cette voie satanique. Le don de Dieu se change en lui en poison de Satan. C’est l’épreuve la plus grande et la plus assurée du degré d’élévation et de volonté sainte chez une créature, que d’être gratifiée de dons extraordinaires. Très souvent, cette personne en est enivrée humainement, et de spirituelle elle devient tout humanité, puis elle descend et devient démoniaque.

– Dans ce cas, pourquoi Dieu les accorde-t-il ? Il vaudrait mieux ne pas le faire !

– Simon, fils de Jonas, pour t’apprendre à marcher, ta mère t’a-t-elle toujours tenu dans les langes et dans ses bras ?

– Non. Elle me mettait par terre et me laissait les jambes libres.

– Mais tu es tombé ?

– Oh ! un nombre infini de fois ! D’autant plus que j’étais très… Enfin, tout petit, j’avais la prétention d’agir par moi-même et de tout bien faire.

– Et maintenant, tu ne tombes plus ?

– Il ne manquerait plus que ça ! Maintenant, je sais qu’il est dangereux de grimper sur le dossier d’un siège, que prétendre se servir des gouttières pour descendre du toit par le plus court chemin, c’est une erreur, que vouloir voler depuis le figuier jusqu’à l’intérieur de la maison, comme si on était un oiseau, c’est de la folie. Mais quand j’étais petit, je l’ignorais. Et si je ne me suis pas tué, c’est vraiment un mystère. Cependant, j’ai appris tout doucement à bien me servir de mes jambes et aussi de ma tête.

– Alors Dieu a bien fait de te donner des jambes et une tête, et ta mère de te laisser apprendre à tes dépens ?

– Bien sûr !

– C’est ce que Dieu fait avec les âmes. Il leur accorde des dons et, tel une mère, il avertit et enseigne. Mais ensuite chacun doit déterminer par lui-même comment il s’en servira.

– Et s’il est idiot ?

– Dieu n’accorde pas de dons aux idiots. Eux, il les aime parce qu’ils sont malheureux, mais il ne leur donne pas ce dont ils ne comprendraient pas l’usage.

– Mais s’il leur en accordait et qu’ils s’en servaient mal ?

– Dieu les traiterait d’après ce qu’ils sont : des incapables et donc des irresponsables. Il ne les jugerait pas.

– Et si quelqu’un, qui était intelligent quand il les a reçus, devient ensuite imbécile ou fou ?

– Si c’est par maladie, il n’est pas coupable de ne pas employer le don qu’il a eu.

– Mais… un de nous, par exemple ? Marc, fils de Josias… ou… ou un autre, voilà ? !

– Ah ! dans ce cas, mieux vaudrait pour lui n’être pas né ! Mais c’est ainsi que se fait la séparation des bons et des mauvais… Opération pénible, mais juste.

369.5

– Mais que dites-vous de beau ? Il n’y a rien pour nous ? demandent les autres apôtres qui, étant donné la largeur de la route, ont pu rejoindre Jésus.

– Nous parlions de beaucoup de choses. Jésus m’a dit une parabole sur la lèpre des maisons. Je vous la raconterai plus tard, répond Pierre.

– Quelle superstition, cependant ! » déclare Judas sur un ton doctoral. « Vraiment digne de cette époque-là. Les murs n’attrapent pas la lèpre. Les anciens, ces abrutis, prêtaient aux vêtements et aux murs des propriétés qui appartiennent aux animaux. Ce sont là des contes ridicules et qui nous rendent nous-mêmes ridicules.

– Tu as tort, Judas. Sous une figure imagée qui s’imposait pour les esprits de ce temps-là, on poursuivait un grand but qui répondait à de saintes prévoyances. Il en est de même de beaucoup d’autres préceptes de l’ancien Israël, des préceptes qui assuraient la santé du peuple. Conserver un peuple en bonne santé est le devoir des législateurs, c’est honorer Dieu et le servir, car le peuple est constitué de créatures de Dieu. Il ne faut donc pas le négliger, alors qu’on ne néglige pas les animaux et les plantes. Les maisons dites lépreuses n’ont pas, il est vrai, la maladie charnelle de la lèpre. Mais elles ont des défauts de construction et de situation qui les rendent malsaines et qui se manifestent par les taches qu’on appelle “ lèpre des murs ”. A la longue, elles deviennent insalubres pour l’homme et, en outre, dangereuses à cause des risques d’écroulement. C’est donc avec raison que la Loi a imposé des prescriptions et ordonne l’abandon et leur réfection ou même leur démolition si, après leur reconstruction, elles reprennent leur mauvais aspect.

– Mais qu’est-ce que cela fait, un peu d’humidité ? On l’assèche avec des brasiers.

– Et si le moisi ne se voit pas à l’extérieur, la décrépitude augmente. L’humidité se développe dans les profondeurs et érode les murs et, un beau jour, la maison s’écroule et ensevelit ceux qui s’y trouvent. Judas, Judas ! Il vaut mieux avoir une surveillance exagérée qu’être imprudent !

– Moi, je ne suis pas une maison !

– Tu es celle de ton âme. Ne permets pas que le mal s’infiltre dans ta maison et qu’elle s’effrite… Veille à la sauvegarde de ton âme. Veillez tous.

– Je le ferai, Maître. Mais dis-moi franchement si tu es impressionné par les paroles de ma mère. Cette femme est malade, elle voit des ombres. Je dois la faire soigner. Guéris-la, Maître.

– Moi, je la réconforterai. Mais toi seul peux la guérir en calmant son inquiétude.

– Inquiétude sans fondement, tu peux en être sûr, Seigneur !

– Cela vaut mieux ainsi, Judas. Cela vaut mieux. Mais toi, cherche à la supprimer par une conduite toujours plus juste. Et si cette inquiétude est apparue, il y a sûrement une raison. Effaces-en même le souvenir, et ta mère et moi te bénirons.

369.6

– Maître, tu crains que je sois d’accord avec Marc, fils de Josias ?

– Je ne crains rien.

– Tant mieux ! Car je cherchais justement à le convaincre. Et je crois que c’était mon devoir. Personne ne le fait. J’ai du zèle pour les âmes, moi !

– Veille à ce que cela ne te fasse pas de mal ! dit Pierre avec bonhomie.

– Que veux-tu dire ? dit Judas sur un ton agressif.

– Rien de plus que ceci : pour toucher ce qui brûle, il faut prendre un isolant.

– Et quoi, dans notre cas ?

– Quoi ? Une grande sainteté.

– Et moi, je ne l’ai pas, n’est-ce pas ?

– Ni toi, ni moi, ni aucun de nous. Donc… nous pourrions nous brûler et en rester marqués.

– Et alors, qui s’occupera des âmes ?

– Le Maître, pour l’instant. Après, ce sera nous, quand, selon sa promesse, nous aurons les moyens pour le faire.

– Mais moi, je veux le faire avant. Il n’est jamais trop tôt de travailler pour le Seigneur.

– Je crois que tu as raison. Mais je pense que le premier travail pour le Seigneur, c’est sur nous qu’il faut le faire. Aller prêcher la sainteté aux autres, avant de nous la prêcher à nous-mêmes…

– Tu es égoïste !

– Pas du tout.

– Si.

– Non. »

La dispute commence. Jésus s’interpose :

« Pierre a raison en grande partie. Toi aussi, tu as un peu raison. Car la prédication doit s’appuyer sur des faits. Il faut donc se sanctifier pour pouvoir dire : “ Faites ce que je dis, parce que c’est juste. ” Et cela confirme ce que dit Pierre. D’un autre côté, le travail sur les autres âmes nous sert à former la nôtre, car il nous oblige à nous rendre meilleurs pour ne pas entendre des observations de ceux que nous voulons convertir. Mais nous voici à la maison de Jeanne… Entrons nous réjouir de l’amour d’être parmi des ouvriers du Seigneur et prêcher les temps futurs par les faits. »

369.1

On their way back to Johanna’s house, while they are spread out among the people crowding the streets and separating from one another the many disciples who are following Jesus, Peter, who is with the Master and the two sons of Alphaeus, asks: «Lord, now that we can speak a little to each other, will You tell me something, about which I have been thinking since last night?»

«Of course, Simon. Tell Me, and I will answer you.»

«Since last night I have been thinking of the great grace that You grant John at Antigonea. You know, it’s really a great grace! Something unique. Granted to him only! And yet Syntyche also deserves as much… And there are many good people… who would deserve to see You… but they only see You when they are close to You. For instance, what a comfort it would have been to us, when You sent us out into the world! And there have been times when a word of Yours would have cleared up doubtful points for us… But You never appear to us… Why this difference?»

«In conclusion, My dear Simon, are you perhaps a little jealous?…»

«No! But… Well, I would like to know three things: why is it granted to John of Endor; whether it is granted to him only; and whether one day it should happen to us as well, for instance to me, to see You miraculously and be informed by You how I should behave.»

«And this is My reply. The grace is granted to John because he is a most willing spirit, but he, because of his past adventures, has some weaknesses, which are more physical than anything else, and might spoil the edifice of his elevation to God, which he built.

369.2

See, My dear friend? Our past, which has been upon us for a long time like a deeply rooted crust, not only cuts indelible signs, but leaves also everlasting inclinations in every man. Look, for instance, at that little house built at the foot of the mountain. The water, which runs down the mountain side when it rains, has slowly penetrated into it. At present there is warm sunshine, which will last for months. But the mould that has penetrated the mortar will always be present like blotches of leprosy. The house has been abandoned because it has been declared infected. In more severe days the house would have been demolished completely, according to the Law. Why did such a disaster happen to the poor house? Because its owners did not have little ditches dug around it to prevent water from stagnating at its foundations and to keep away from the side facing the mountain the water descending from it. The house is now not only ugly looking, but it is also undermined by dampness. If a man with goodwill saw to those expedients and then cleaned it, scraping the walls and replacing the infected bricks with new ones, it could be used once again. But it would always be affected by such weaknesses, that in the event of an earthquake it would be the first to collapse. John was penetrated for years by the poisonous evil of the world. Through his willpower he had it cut off from his soul, when it became alive again. But there are weaknesses still left, hidden in his flesh, in his inferior part… His spirit is strong, but his body is weak and the flesh causes storms when its incentives link up with elements of the world, capable of shaking one’s ego. John!… How many particles of his past have been removed by what happened! I help his resistance, his purification, his victory over his resurgent past. I give solace to his too bitter suffering, as best I can. Because he deserves it. Because it is just to help a holy will when all the wickedness of the world attacks it.

369.3

Are you convinced?»

«Yes, Master, I am… And do You appear to him only?»

Jesus smiles looking at Peter who is gazing at Him from below like a child watching the face of his father. He replies: «Not to him only. To others also, who are far away, building up their holiness, laboriously and all alone.»

«Who are they?»

«There is no need to know that.»

James of Alphaeus asks: «And what about us, for instance, when we shall be alone and, who knows, how we shall be tortured by the world?… Will You not help us with Your presence?»

«You will have the Paraclete with His light.»

«All right… But I… I do not know Him… and… I think that I will never succeed in understanding Him. You instead… I will say: “Oh! Here is the Master” and I will ask You what I must do knowing for sure that it is You…» says Peter. And he concludes: «The Paraclete! Too high for a poor fisherman! I wonder how difficult His language is and how light He is: a passing whiff… Who will perceive it? I need a violent shaking, a shout, so that, blockheaded as I am, I may awake and understand. But if You appear to me, I will see You, so!… Promise me, nay, promise us, promise that You will appear to us, too. But as You are! In flesh and blood. So that one may see You well and hear You better.»

«And if I came to reproach you?»

«It does not matter! At least – you two agree, don’t you? – we shall at least know what is to be done!»

Alphaeus’ two sons nod assent.

«Well, I do promise you. However, believe Me the Paraclete will make Himself understood by your souls. But I will come and say to you: “James, do this and that. Simon Peter, it is not right for you to do that. Judas, fortify yourself to be ready for this or that”.»

«Oh! very good. I feel better now. And come often, mind You! Because I shall be like a poor lost child, who does nothing but weep and… do the wrong thing…» And Peter almost begins to weep now…

369.4

Judas Thaddeus asks: «Could You not do so for everybody, even now? I mean: for those who are doubtful, guilty, abjurers. Perhaps a miracle…»

«No, brother. A miracle does a lot of good, particularly that kind of miracle, when it is granted at the right time and in the right place, to people who are not mischievously guilty. When, instead, it is granted to people mischievously guilty, it increases their guilt, because it increases their pride. They mistake the gift of God for weakness of God, as if God implored such proud people to allow Him to love them. They consider the gift of God the result of their great merits. They say: “God humbles Himself before me, because I am holy”. Then the ruin is complete. The ruin of Mark of Josiah, for instance, and of other people with him… Woe to those who take that Satanic road. The gift of God changes in them into poison of Satan. To be blessed with unusual gifts is the greatest and safest test of the degree of elevation and holy will in man. Very often man becomes humanly exhilarated with them, and from spiritual he becomes entirely human, he then descends lower and becomes a demon.»

«Why does God grant them then? It would be better if He did not!»

«Simon of Jonah, when your mother wanted you to learn to walk, did she keep you in swaddling-clothes and in her arms all the time?»

«No. She put me on the floor with my legs free.»

«Did you ever fall?»

«Innumerable times! Also because I was very… Well, since I was a child, I wanted to do things by myself and I maintained that I did everything well.»

«But you no longer fall now!»

«Of course not! Now I know that it is dangerous to climb on the back of a chair, that it is wrong to make use of rain-pipes to descend from the roof to the ground and that it would be foolish to try to fly from the fig-tree into the house, just like a bird. But when a child, I did not know. And if I did not get killed it is a real mystery. But little by little I learned to make the right use of my legs and also of my brains.»

«So God did a good thing in giving you legs and brains, and your mother also did a good thing in letting you learn at your own expense?»

«Most certainly!»

«And God does likewise with souls. He gives them gifts, and like a good mother He warns and teaches them. But then everybody must consider by himself how to use them.»

«And if one is a blockhead?»

«God does not give gifts to blockheads. He loves them, because they are unhappy, but He does not give them what they could not appreciate.»

«But supposing He did give them, and they used them wrongly?»

«God would treat them for what they are: disabled people, and consequently not responsible. He would not judge them.»

«And if one is intelligent when one receives them, and later becomes silly or mad?»

«If the change is due to disease, one is not guilty of not using the gift.»

«But… one of us, for instance? Mark of Josiah… or… somebody else, then?»

«Oh! In that case it would be better for him not to be born! But that is how the good are separated from the wicked… A painful but just operation.»

369.5

«Which is the interesting subject of your conversation? Does it not concern us?» ask the other apostles who, thanks to the width of the street, have been able to join Jesus.

«We were speaking of many things. Jesus told me a parable on the leprosy of houses. I will repeat it to you later» replies Peter.

«What superstition, however! Really worthy of those days. Walls are not affected by leprosy. Foolish ancient people applied animal characteristics to clothes and walls. Absurd theories which make us ridiculous» remarks the Iscariot displaying his learning.

«Not quite as you say, Judas. Under an apparent fiction, suited to the mentality of those days, they achieved an important objective, which corresponded to holy foresight. Just like many other precepts of old Israel. Precepts safeguarding the health of the people. It is the duty of legislators to keep people healthy, it honours and serves God because people are creatures of God. Therefore they are not to be neglected, as we do not neglect animals and plants. It is true that the houses that are called leprous, do not have the physical disease of leprosy. But they have position and construction faults, which make them unhealthy and are revealed by stains called “leprosy of the walls”. In the long run they are not only unhealthy for man, but they become dangerous because they can easily fall. Thus the Law prescribes what is right and orders the houses to be abandoned and restored and even to be pulled down, if after being repaired, they still show signs of the disease.»

«Oh! What harm can a little dampness do? It can be dried with braziers.»

«Then the dampness will not show externally and the deception is greater. The dampness will grow in depth and corrode, and one fine day the house collapses burying those who are in it. Judas, Judas! It is better to be exceedingly watchful than imprudent.»

«I am not a house.»

«You are the house of your soul. Do not let evil filter into your house and crush it to pieces… Watch over the safety of your soul. You must all be watchful.»

«I will watch, Master. But tell me the truth, have my mother’s words made a deep impression on You? She is ill. She imagines things. I must have her treated. Cure her for me, Master.»

«I will comfort her. But you are the only one who can cure her, relieving her anxiety.»

«She is anxious about nothing. Believe me, Lord.»

«Better so, Judas. Better so. But try to remove her anxiety completely, through a more and more just behaviour. If it is there, there must be a reason for it. Cancel the very memory of it, and your mother and I will bless you.»

369.6

«Master, are You afraid that I should come to terms with Mark of Josiah?»

«I am afraid of nothing.»

«Ah! Good! Because I was really trying to convince him. And I think it was my duty to do so. No one does it! But I am zealous for souls, I really am!»

«Be careful that no harm befalls you» says Peter, good-naturedly.

«What do you mean?» asks Judas aggressively.

«Just this: to handle what is burning you must use something which is fireproof.»

«What, in our case?»

«What? Great holiness.»

«And I have none, have I?»

«Neither you, nor I, nor anyone among us. So… we might burn ourselves and be left with scorch marks.»

«So, who will take care of souls?»

«The Master, for the time being. Later, when we have the means to do so, according to His promise, we will.»

«But I want to do so now. One never works too early for the Lord.»

«Yes, I think that you are right. But the first work for the Lord is to be done within ourselves. To go preaching holiness to other people before preaching it to ourselves, is…»

«You are selfish.»

«Not at all.»

«Yes, you are.»

«No, I’m not.»

The dispute begins. Jesus intervenes: «Most of what Peter says is right. There is also some truth in what you say. Because preaching is to be based on facts. So you must sanctify yourselves in order to be able to say: “Do what I do because it is right”. And that corroborates what Peter says. But to work on other souls also helps to perfect our own, because we are compelled to improve ourselves, lest those to be converted should criticise us. But here we are at Johanna’s house… Let us go in and enjoy being among workers of the Lord, and preach, through facts, future times.»


Notes

  1. selon la Loi, que l’on trouve en Lv 14, 33-57.