Gli Scritti di Maria Valtorta

369. Le jeudi avant la Pâque.

369. Giovedì avanti Pasqua. Parabola

369.1

Sur la route du retour vers la maison de Jeanne, Pierre marche avec le Maître et les deux fils d’Alphée, un peu isolés au milieu des gens qui se pressent sur les routes et séparent l’un de l’autre les nombreux hommes de la petite troupe qui suit Jésus. Pierre demande :

« Voilà, Seigneur : maintenant que nous pouvons parler entre nous, explique-moi une chose à laquelle je pense depuis hier.

– Oui, Simon. Dis-moi de quoi il s’agit, et je te répondrai.

– Depuis hier, je pense à la grande grâce que tu as accordée à Jean, à Antigonée. Elle est immense, tu sais ? Une faveur unique, pour lui seul ! Et pourtant, Syntica aussi en est bien digne… Et enfin, il y a tellement de braves gens qui… mériteraient de te voir… et qui te voient seulement quand tu es à côté d’eux. Nous, par exemple, comme nous aurions été consolés quand tu nous as envoyés par le monde ! Et nous nous sommes parfois trouvés à des moments où un seul mot de toi nous aurait tirés de l’incertitude… Mais tu ne viens jamais à nous… Pourquoi cette différence ?

– Pour conclure, mon Simon, tu es un peu jaloux ?

– Oh, non ! Mais… enfin, je voudrais savoir trois choses : pourquoi à Jean d’En-Dor ; si c’est seulement pour lui ; et s’il ne peut pas arriver qu’un jour cela se produise aussi pour nous, pour moi, par exemple, de te voir miraculeusement et d’apprendre de toi comment me conduire.

– Je vais te répondre : à Jean, parce que c’est un esprit qui a beaucoup de volonté, mais qui, à cause de ses aventures passées, a des faiblesses, plus physiques qu’autre chose, qui pourraient ruiner l’édifice qu’il a construit par sa montée vers Dieu.

369.2

Tu comprends, mon ami ? Quand le passé a été si longtemps sur nous comme une croûte qui a pénétré jusque dans les profondeurs, non seulement il a gravé des marques ineffaçables, mais il laisse en tout homme des tendances indélébiles. Regarde par exemple cette petite maison construite sur la montagne. Les eaux du sol, celles qui descendent de la montagne pendant les pluies, l’ont lentement infiltrée. Maintenant, il y a un chaud soleil, cela va durer des mois. Mais les moisissures qui ont pénétré la chaux resteront toujours comme des taches de lèpre. La maison a été abandonnée parce qu’on l’a déclarée lépreuse. En d’autres temps plus sévères, la maison aurait été totalement démolie, selon la Loi[1]. Pourquoi ce désastre est-il arrivé à cette pauvre demeure ? Parce que ses propriétaires n’ont pas prévu de creuser des petits fossés tout autour pour empêcher les eaux de stagner à la base, et dévier loin du côté adossé à la montagne les eaux qui en descendent. Maintenant, non seulement le bâtiment est en mauvais état, mais il est miné par l’humidité. Si quelqu’un de bien décidé pensait à ces travaux et remettait la maison en état, en décapant les murs et en remplaçant les briques pourries par des neuves, elle pourrait encore servir. Néanmoins, elle présenterait toujours des faiblesses telles que, dans un tremblement de terre, elle serait la première à s’écrouler. Jean a été pénétré pendant des années par les poisons malfaisants du monde. Il a mis toute sa volonté à en dégager son âme redevenue vivante, mais dans la base cachée dans la partie inférieure, il est resté des faiblesses… L’esprit est fort, mais la chair est faible, et la chair déchaîne aussi des tempêtes quand ses excitations se joignent aux éléments du monde, capables de secouer le moi. Jean… Quel tourbillonnement des souvenirs d’autrefois a provoqué ce qui est arrivé ! Moi, je viens en aide à sa résistance, à sa purification, à sa victoire sur cette résurgence du passé. J’apporte, comme je le peux, quelque réconfort à sa trop grande souffrance. Jean le mérite, et il est juste d’aider une volonté sainte à l’assaut de laquelle se lance toute la perversité du monde.

369.3

Es-tu convaincu ?

– Oui, Maître. C’est… à lui seul que tu te manifestes ? »

Jésus regarde en souriant Pierre, qui l’examine par en-dessous et ressemble à un enfant qui observe le visage de son père. Il répond :

« Pas à lui seul. A d’autres aussi, qui sont au loin pour construire leur sainteté au milieu des difficultés et dans la solitude.

– Qui est-ce ?

– Tu n’as pas besoin de le savoir. »

Jacques, fils d’Alphée, demande :

« Et nous, par exemple, quand nous serons seuls, et qui sait à quel point tourmentés par le monde ? Tu ne nous aideras pas par ta présence ?

– Vous aurez le Paraclet et ses lumières.

– C’est bien… Mais moi… je ne le connais pas… et… je pense que je n’arriverai jamais à le comprendre. Toi, au contraire… Je dirai : “ Oh ! voici le Maître ! ” et je te demanderai quoi faire, avec la certitude que c’est toi…» dit Pierre. Et il achève : « Le Paraclet ! Trop élevé pour le pauvre pêcheur que je suis ! Qui sait comment sa parole est difficile à saisir et comme il est… léger : un souffle qui passe… Qui le remarque ? Moi, j’ai besoin qu’on me secoue, qu’on crie, pour que ma caboche s’éveille et puisse comprendre. Mais toi, si tu m’apparais, je te vois, et alors… Promets-moi, et même promets-nous que tu nous apparaîtras, à nous aussi. Mais comme ça, hein ? En chair et en os, pour qu’on te voie bien et qu’on t’entende bien.

– Et si je viens pour vous faire des reproches ?

– Peu importe ! Mais, au moins – n’est-ce pas, vous deux ? – nous saurons ce qu’il faut faire ! »

Les deux fils d’Alphée sont du même avis.

« Eh bien ! je vous le promets. Quoique, soyez-en sûr, le Paraclet saura se faire comprendre de vos âmes. Mais je viendrai vous dire : “ Jacques, fais ceci ou cela. Simon-Pierre, ce n’est pas bien d’agir ainsi. Jude, fortifie-toi pour être prêt à ceci ou à cela. ”

– D’accord ! Maintenant, je suis plus tranquille. Et viens souvent, s’il te plaît ? Car je serai comme un pauvre enfant perdu… qui ne sait que pleurer et… faire n’importe quoi… »

Pierre en pleurerait presque dès maintenant…

369.4

Jude demande :

« Ne pourrais-tu pas le faire pour tous dès maintenant ? Je veux dire : pour ceux qui doutent, pour les coupables, pour les renégats. Peut-être un miracle…

– Non, mon frère. Le miracle fait beaucoup de bien, le miracle de cette espèce spécialement, quand il est accompli au temps et au lieu voulus à des personnes qui ne sont pas coupables par malice. Accordé à des personnes qui le sont, il accroît leur culpabilité car il augmente leur orgueil. Ils prennent le don de Dieu pour une faiblesse de Dieu qui les supplie, eux les orgueilleux, de lui permettre de les aimer. Ils prennent ce don de Dieu pour le fruit de leurs grands mérites. Ils se disent : “ Dieu s’humilie devant moi, parce que je suis saint. ” C’est alors leur ruine complète. La ruine d’un Marc, fils de Josias, par exemple, et d’autres avec lui… Malheur, malheur à qui prend cette voie satanique. Le don de Dieu se change en lui en poison de Satan. C’est l’épreuve la plus grande et la plus assurée du degré d’élévation et de volonté sainte chez une créature, que d’être gratifiée de dons extraordinaires. Très souvent, cette personne en est enivrée humainement, et de spirituelle elle devient tout humanité, puis elle descend et devient démoniaque.

– Dans ce cas, pourquoi Dieu les accorde-t-il ? Il vaudrait mieux ne pas le faire !

– Simon, fils de Jonas, pour t’apprendre à marcher, ta mère t’a-t-elle toujours tenu dans les langes et dans ses bras ?

– Non. Elle me mettait par terre et me laissait les jambes libres.

– Mais tu es tombé ?

– Oh ! un nombre infini de fois ! D’autant plus que j’étais très… Enfin, tout petit, j’avais la prétention d’agir par moi-même et de tout bien faire.

– Et maintenant, tu ne tombes plus ?

– Il ne manquerait plus que ça ! Maintenant, je sais qu’il est dangereux de grimper sur le dossier d’un siège, que prétendre se servir des gouttières pour descendre du toit par le plus court chemin, c’est une erreur, que vouloir voler depuis le figuier jusqu’à l’intérieur de la maison, comme si on était un oiseau, c’est de la folie. Mais quand j’étais petit, je l’ignorais. Et si je ne me suis pas tué, c’est vraiment un mystère. Cependant, j’ai appris tout doucement à bien me servir de mes jambes et aussi de ma tête.

– Alors Dieu a bien fait de te donner des jambes et une tête, et ta mère de te laisser apprendre à tes dépens ?

– Bien sûr !

– C’est ce que Dieu fait avec les âmes. Il leur accorde des dons et, tel une mère, il avertit et enseigne. Mais ensuite chacun doit déterminer par lui-même comment il s’en servira.

– Et s’il est idiot ?

– Dieu n’accorde pas de dons aux idiots. Eux, il les aime parce qu’ils sont malheureux, mais il ne leur donne pas ce dont ils ne comprendraient pas l’usage.

– Mais s’il leur en accordait et qu’ils s’en servaient mal ?

– Dieu les traiterait d’après ce qu’ils sont : des incapables et donc des irresponsables. Il ne les jugerait pas.

– Et si quelqu’un, qui était intelligent quand il les a reçus, devient ensuite imbécile ou fou ?

– Si c’est par maladie, il n’est pas coupable de ne pas employer le don qu’il a eu.

– Mais… un de nous, par exemple ? Marc, fils de Josias… ou… ou un autre, voilà ? !

– Ah ! dans ce cas, mieux vaudrait pour lui n’être pas né ! Mais c’est ainsi que se fait la séparation des bons et des mauvais… Opération pénible, mais juste.

369.5

– Mais que dites-vous de beau ? Il n’y a rien pour nous ? demandent les autres apôtres qui, étant donné la largeur de la route, ont pu rejoindre Jésus.

– Nous parlions de beaucoup de choses. Jésus m’a dit une parabole sur la lèpre des maisons. Je vous la raconterai plus tard, répond Pierre.

– Quelle superstition, cependant ! » déclare Judas sur un ton doctoral. « Vraiment digne de cette époque-là. Les murs n’attrapent pas la lèpre. Les anciens, ces abrutis, prêtaient aux vêtements et aux murs des propriétés qui appartiennent aux animaux. Ce sont là des contes ridicules et qui nous rendent nous-mêmes ridicules.

– Tu as tort, Judas. Sous une figure imagée qui s’imposait pour les esprits de ce temps-là, on poursuivait un grand but qui répondait à de saintes prévoyances. Il en est de même de beaucoup d’autres préceptes de l’ancien Israël, des préceptes qui assuraient la santé du peuple. Conserver un peuple en bonne santé est le devoir des législateurs, c’est honorer Dieu et le servir, car le peuple est constitué de créatures de Dieu. Il ne faut donc pas le négliger, alors qu’on ne néglige pas les animaux et les plantes. Les maisons dites lépreuses n’ont pas, il est vrai, la maladie charnelle de la lèpre. Mais elles ont des défauts de construction et de situation qui les rendent malsaines et qui se manifestent par les taches qu’on appelle “ lèpre des murs ”. A la longue, elles deviennent insalubres pour l’homme et, en outre, dangereuses à cause des risques d’écroulement. C’est donc avec raison que la Loi a imposé des prescriptions et ordonne l’abandon et leur réfection ou même leur démolition si, après leur reconstruction, elles reprennent leur mauvais aspect.

– Mais qu’est-ce que cela fait, un peu d’humidité ? On l’assèche avec des brasiers.

– Et si le moisi ne se voit pas à l’extérieur, la décrépitude augmente. L’humidité se développe dans les profondeurs et érode les murs et, un beau jour, la maison s’écroule et ensevelit ceux qui s’y trouvent. Judas, Judas ! Il vaut mieux avoir une surveillance exagérée qu’être imprudent !

– Moi, je ne suis pas une maison !

– Tu es celle de ton âme. Ne permets pas que le mal s’infiltre dans ta maison et qu’elle s’effrite… Veille à la sauvegarde de ton âme. Veillez tous.

– Je le ferai, Maître. Mais dis-moi franchement si tu es impressionné par les paroles de ma mère. Cette femme est malade, elle voit des ombres. Je dois la faire soigner. Guéris-la, Maître.

– Moi, je la réconforterai. Mais toi seul peux la guérir en calmant son inquiétude.

– Inquiétude sans fondement, tu peux en être sûr, Seigneur !

– Cela vaut mieux ainsi, Judas. Cela vaut mieux. Mais toi, cherche à la supprimer par une conduite toujours plus juste. Et si cette inquiétude est apparue, il y a sûrement une raison. Effaces-en même le souvenir, et ta mère et moi te bénirons.

369.6

– Maître, tu crains que je sois d’accord avec Marc, fils de Josias ?

– Je ne crains rien.

– Tant mieux ! Car je cherchais justement à le convaincre. Et je crois que c’était mon devoir. Personne ne le fait. J’ai du zèle pour les âmes, moi !

– Veille à ce que cela ne te fasse pas de mal ! dit Pierre avec bonhomie.

– Que veux-tu dire ? dit Judas sur un ton agressif.

– Rien de plus que ceci : pour toucher ce qui brûle, il faut prendre un isolant.

– Et quoi, dans notre cas ?

– Quoi ? Une grande sainteté.

– Et moi, je ne l’ai pas, n’est-ce pas ?

– Ni toi, ni moi, ni aucun de nous. Donc… nous pourrions nous brûler et en rester marqués.

– Et alors, qui s’occupera des âmes ?

– Le Maître, pour l’instant. Après, ce sera nous, quand, selon sa promesse, nous aurons les moyens pour le faire.

– Mais moi, je veux le faire avant. Il n’est jamais trop tôt de travailler pour le Seigneur.

– Je crois que tu as raison. Mais je pense que le premier travail pour le Seigneur, c’est sur nous qu’il faut le faire. Aller prêcher la sainteté aux autres, avant de nous la prêcher à nous-mêmes…

– Tu es égoïste !

– Pas du tout.

– Si.

– Non. »

La dispute commence. Jésus s’interpose :

« Pierre a raison en grande partie. Toi aussi, tu as un peu raison. Car la prédication doit s’appuyer sur des faits. Il faut donc se sanctifier pour pouvoir dire : “ Faites ce que je dis, parce que c’est juste. ” Et cela confirme ce que dit Pierre. D’un autre côté, le travail sur les autres âmes nous sert à former la nôtre, car il nous oblige à nous rendre meilleurs pour ne pas entendre des observations de ceux que nous voulons convertir. Mais nous voici à la maison de Jeanne… Entrons nous réjouir de l’amour d’être parmi des ouvriers du Seigneur et prêcher les temps futurs par les faits. »

369.1

­E nella via del ritorno verso la casa di Giovanna, mentre sono un poco isolati fra la gente che si pigia nelle vie e che separa l’un dall’altro i molti della compagnia che segue Gesù, Pietro, che è col Maestro e con i due figli di Alfeo, domanda: «Ecco, Signore. Adesso che possiamo parlare un poco fra noi, mi dici una cosa che da ieri sera penso?».

«Sì, Simone. Dimmi che cosa è, ed Io risponderò».

«È da ieri sera che penso alla grande grazia che Tu concedi a Giovanni ad Antigonio. Ma sai che è ben grande?! Una cosa unica. Fatta solamente a lui! Eppure anche Sintica merita tanto… E infine c’è tanta brava gente che… meriterebbe di vederti… e che non ti vede altro che quando ti è vicina. Noi, per esempio, come saremmo stati consolati quando ci hai mandati per il mondo! E delle volte si è stati in momenti che una tua parola ci avrebbe levati dall’incertezza… Ma Tu, a noi, non vieni mai… Perché questa differenza?».

«Concludendo, tu, Simone mio, sei un poco geloso?…».

«Noooh! Ma… Insomma vorrei sapere tre cose: perché a Giovanni di Endor; se a lui solo; e se non c’è il caso che un giorno avvenga anche a noi, a me, per esempio, di vederti miracolosamente e di sapere da Te come regolarmi».

«Ed Io ti rispondo. A Giovanni perché è uno spirito volonterosissimo ma che, per le sue avventure passate, ha delle debolezze, più fisiche che altro, che potrebbero far rovinare l’edificio che egli ha costruito della sua elevazione a Dio.

369.2

Vedi, amico mio? Il passato, stato per tanto tempo su noi come una crosta penetrata fin nel profondo, ha inciso segni indelebili, non solo, ma lascia tendenze indelebili in ogni uomo. Guarda ad esempio quella casupola costruita sotto il monte. Le acque del suolo, quelle che scolano dal monte durante le piogge, l’hanno penetrata lentamente. Ora c’è sole caldo, per mesi ci sarà. Ma le muffe che hanno penetrato la calcina saranno sempre presenti come macchie di lebbra. La casa è abbandonata perché dichiarata lebbrosa. In altri tempi, meno irridenti, la casa sarebbe stata demolita del tutto, secondo la legge[1]. Perché è avvenuto questo disastro alla povera casa? Perché i proprietari di essa non hanno provveduto a tenere scavati fossatelli intorno ad essa per non fare stagnare le acque alla base, per derivare lontano dal lato che si appoggia al monte le acque scendenti dallo stesso. Ora la casa non solo è brutta, ma è minata dall’umido. Se un volonteroso pensasse a quei lavori e poi la ripulisse, raschiando le mura e cambiando i mattoni imporriti con altri nuovi, essa potrebbe essere usata ancora. Però presenterebbe sempre debolezze tali che in un terremoto sarebbe la prima a crollare. Giovanni è stato penetrato per anni dai veleni del male del mondo. Ha provveduto con la volontà a reciderli dalla sua anima tornata viva. Ma nella base nascosta nella carne, nella parte inferiore, sono rimaste debolezze… Lo spirito è forte, ma la sua carne è debole, e la carne sprigiona pure tempeste quando i suoi fomiti si congiungono ad elementi del mondo, capaci di scuotere l’io. Giovanni!… Che rimuovere di particelle del passato ha causato quanto è accaduto! Io ne aiuto la resistenza, la depurazione, la vittoria sul risorgere del passato, dò conforto al suo troppo soffrire come posso. Perché egli lo merita. Perché è giusto aiutare una volontà santa contro cui si è lanciata in assalto tutta la nequizia del mondo.

369.3

Sei persua­so?».

«Sì, Maestro. E… a lui solo ti mostri?».

Gesù sorride guardando Pietro, che lo guarda dal basso e pare un bambino che osservi il volto del padre. Risponde: «Non a lui solo. Anche ad altri che sono lontani a costruirsi la loro santità, faticosamente e da soli».

«Chi sono?».

«Ciò non è necessario sapere».

Giacomo d’Alfeo chiede: «E a noi, per esempio, quando saremo soli e chissà come tormentati dal mondo?… Non ci aiuterai della tua presenza?».

«Voi avrete il Paraclito con le sue luci».

«Va bene… Ma io… non lo conosco… e… penso che non riuscirò mai a capirlo. Tu invece… Dirò: “Oh! ecco il Maestro” e ti chiederò cosa fare, con sicurezza che sei Tu…», dice Pietro. E termina: «Il Paraclito! Troppo eccelso per il povero pescatore! Chissà come parla difficile e come è… leggero: un soffio che passa… Chi se ne accorge? Io ho bisogno di uno scrollone, di un urlo, perché la mia zucca si svegli e possa capire. Ma Tu, se mi appari, ti vedo, e allora!… Promettimi, anzi, promettici che ci apparirai anche a noi. Ma così, eh?! Così di carne e sangue. Che ti si veda bene e ti si senta meglio».

«E se venissi a rimproverare?».

«Non importa! Ma almeno — vero, voi due? — almeno sapremo ciò che c’è da fare!».

I due figli di Alfeo annuiscono.

«Ebbene, ve lo prometto. Per quanto, credetelo, il Paraclito saprà farsi capire dalle vostre anime. Ma verrò Io a dirvi: “Giacomo, fa’ questo e quello. Simon Pietro, non sta bene che tu faccia quest’altro. Giuda, fortificati per essere pronto a questo o a quest’altro”».

«Oh! molto bene. Ora sono più quieto. E vieni sovente, sai? Perché io sarò come un povero bambino sperduto e che non fa che piangere e… fare cose non buone…». E quasi quasi Pietro ci piange da ora…

369.4

­Giuda Taddeo chiede: «Non potresti farlo per tutti, da ora? Voglio dire: per i dubitosi, per i colpevoli, per i rinnegatori. Forse un miracolo…».

«No, fratello. Il miracolo fa molto bene, il miracolo di tal genere specialmente, quando è dato a tempo e luogo, a persone non maliziosamente colpevoli. Dato a persone maliziosamente colpevoli, aumenta la loro colpevolezza perché aumenta la loro superbia. Il dono di Dio lo prendono per debolezza di Dio che supplica loro, gli orgogliosi, di permettergli di amarli. Il dono di Dio lo prendono per un prodotto dei loro grandi meriti. Si dicono: “Dio si umilia con me perché io sono santo”. È la rovina completa, allora. La rovina di un Marco di Giosia, ad esempio, e con lui di altri… Guai, guai a chi prende questa via satanica. Il dono di Dio si muta in esso in veleno di Satana. È la prova più grande e più sicura del grado di elevazione e di volontà santa in un uomo essere beneficato di doni straordinari. Molto sovente l’uomo se ne inebbria umanamente, e da spirituale diviene tutto umanità, e poi scende e diviene satanicità».

«E allora perché Dio li concede? Sarebbe meglio non li concedesse!».

«Simone di Giona, per farti imparare a camminare tua madre ti ha sempre tenuto nelle fasce e sulle braccia?».

«No. Mi metteva per terra e a gambe libere».

«Ma sarai caduto?».

«Oh! infinite volte! Molto più che ero molto… Insomma fin da piccolo avevo pretesa di fare da me e di fare tutto bene».

«Ma ora non caschi più?».

«Ci mancherebbe altro! Ora so che andare in cima ad una spalliera di sedia è pericoloso, che pretendere di usare delle grondaie per scendere dal tetto alla corte è errore, che volere volare dal fico dentro la casa, come fossimo uccelli, è da matto. Ma da piccino non lo sapevo. E se non mi sono ammazzato è proprio un mistero. Però pian piano ho imparato a fare buon uso delle gambe e anche del cervello».

«Allora Dio ha fatto bene a darti gambe e cervello, e tua madre a lasciarti imparare a tue spese?».

«Certo!».

«Così fa Dio con le anime. Dà loro i doni e, come una madre, avverte e insegna. Ma poi ognuno deve da sé ragionare a come usarli».

«E se è ebete?».

«Dio non dà i doni agli ebeti. Questi li ama perché sono infelici, ma non dà ciò che non comprenderebbero di avere».

«Ma se li desse e loro li usassero male?».

«Dio li tratterebbe da quel che sono: incapaci, e perciò irresponsabili. Non li giudicherebbe».

«E se uno, intelligente quando li riceve, poi diviene stolto o folle?».

«Se è per malattia, non è colpevole di non usare il dono avuto».

«Ma… uno di noi, per esempio? Giosia… o… o un altro, ecco?!».

«Oh! allora! Meglio per lui non esser nato! Ma così si separano i buoni dai malvagi… Penosa operazione, ma giusta».

369.5

­«Ma che dite di buono? Nulla per noi?», chiedono altri apostoli che, data la larghezza della via, possono riunirsi a Gesù.

«Parlavamo di tante cose. Gesù mi ha detto una parabola sulla lebbra delle case. Ve la dirò poi», risponde Pietro.

«Che superstizioni, però! Proprio degne di quel tempo. I muri non prendono lebbra. Gli antichi, stolti, applicavano a vesti e mura proprietà animali. Cose ridicole e che ci fanno ridicoli», sdottora l’Iscariota.

«Non sono come dici, Giuda. Sotto l’apparenza, che era quale era necessaria per le menti di quel tempo, è un grande scopo, che è formato da sante previdenze. Come tanti altri precetti del vecchio Israele. Precetti volti alla salute del popolo. Conservare un popolo sano è dovere dei legislatori, è onorare Dio e servirlo, perché il popolo è fatto di creature di Dio. Non va dunque trascurato mentre non si trascurano le bestie e le piante. Le case definite lebbrose non hanno, è vero, la malattia carnale della lebbra. Ma hanno difetti di costruzione e di ubicazione che le fanno malsane e che si palesano con le macchie definite “lebbra delle mura”. A lungo andare divengono non solo malsane all’uomo, ma pericolose perché facili al crollo. Perciò bene prescrive la Legge, e ne impone l’abbandono e il rifacimento e anche la distruzione se, ricostruite, tornano ad apparire malate».

«Oh! ma un poco d’umido! Che fa? Si asciuga con dei bracieri».

«E l’umido non apparisce all’esterno, l’inganno aumenta. L’umido cresce nel profondo e rode, e un bel giorno crolla la casa e seppellisce chi è in essa. Giuda, Giuda! Meglio avere eccessiva sorveglianza che essere imprudenti!».

«Io non sono una casa».

«Sei la casa della tua anima. Non lasciare che nella casa si infiltri il male e sgretoli… Veglia alla incolumità della tua anima. Vegliate tutti».

«Veglierò, Maestro. Ma, dimmi con verità, sei impressionato delle parole di mia madre? Quella donna è malata. Vede delle ombre. La devo far curare. Guariscimela Tu, Maestro».

«Io le darò conforto. Ma solo tu la puoi guarire, calmando il suo affanno».

«Affanno senza fondamento. Credilo, Signore».

«Meglio così, Giuda. Meglio così. Ma tu, con condotta sempre più giusta, vedi di annullarlo. Se è sorto, ci sarà stato un movente. Annulla anche il ricordo di esso, e tua madre ed Io ti benediremo».

369.6

­«Maestro, temi che mi accordassi con Marco di Giosia?».

«Non temo nulla».

«Ah! bene! Perché io proprio cercavo di convincerlo. E credo che fosse il mio dovere. Nessuno lo fa! Ho zelo per le anime, io!».

«Sta’ attento che non ti avvenga male», dice Pietro bonariamente.

«Che vuoi dire?», aggredisce Giuda.

«Niente più che questo: che per toccare ciò che brucia va preso un che di isolante».

«E che, nel nostro caso?».

«Che? Una grande santità».

«E io non ce l’ho, non è vero?».

«Né tu, né io, né nessuno fra noi. Perciò… potremmo scottarci e rimanere segnati».

«E allora chi si occuperà delle anime?».

«Per ora il Maestro. Dopo, quando, secondo la sua promessa, avremo i mezzi per poterlo fare, noi».

«Ma io voglio fare prima. Mai troppo presto si lavora per il Signore».

«Ecco, io penso che dici bene. Ma penso che il primo lavoro per il Signore va fatto in noi. Andare a predicare santità agli altri prima che a noi stessi…».

«Sei egoista».

«No affatto».

«Sì».

«No».

La disputa ha inizio. Interviene Gesù: «Pietro ha ragione per buona parte. Tu pure hai un poco di ragione. Perché la predicazione deve appoggiarsi sui fatti. Perciò santificarsi per poter dire: “Fate ciò che io dico perché giusto”. E ciò appoggia ciò che dice Pietro. Però anche il lavorare sugli spiriti altrui serve a formare i propri, perché ci obbliga a migliorarci per non sentirci fare osservazioni dai convertendi. Ma eccoci alla casa di Giovanna… Entriamo a godere dell’amore di essere fra operai del Signore e a predicare, coi fatti, il tempo futuro».


Notes

  1. selon la Loi, que l’on trouve en Lv 14, 33-57.

Note

  1. secondo la legge, che è in: Levitico 14, 33-57.