The Writings of Maria Valtorta

402. Judas se sent découvert

402. Judas Iscariot feels exposed

402.1

Je ne sais pas comment je vais faire pour écrire, à bout de forces comme je le suis à cause de continuelles crises cardiaques de jour et de nuit… Mais je vois, donc je dois écrire.

Je vois Jésus devant le palais de Jeanne à Béther. A cet endroit, le jardin qui précède la maison s’élargit en deux ailes vertes qui l’encerclent, formant ainsi une petite place semi-circulaire, sans plantations au milieu, mais entourée de grands arbres très vieux. Leur feuillage touffu frémit sous la brise qui souffle sur le sommet de cette colline, et ils projettent une ombre agréable pour protéger du soleil quand il est à l’occident. Sous les frondaisons, une haie de roses décrit un demi-cercle coloré et parfumé au bord de l’esplanade.

C’est le crépuscule. En effet, à cause de la position élevée du château, on voit nettement que le soleil est descendu d’un arc important de son orbite sur l’horizon, et qu’il va se coucher derrière les montagnes à l’occident. André les montre à Philippe en rappelant la peur qu’ils ont éprouvée, là-bas à Bet-Ginna, de devoir annoncer le Seigneur. On comprend que c’est sur ces monts que se trouve cette ville où le Seigneur, il y a un an, a guéri[1] la fille de l’hôtelier, au commencement de son voyage vers les rives de la Méditerranée, si j’ai bon souvenir. Je suis seule, je ne puis me faire donner les fascicules des mois écoulés pour vérifier, et ma tête n’arrive pas à s’en souvenir.

Les apôtres sont tous présents. Je ne sais pas comment s’est passée la rencontre de Jésus avec Judas. En apparence, il semble être on ne peut mieux : son visage ne trahit pas de réserve ni d’altération, et il est désinvolte, gai, comme si de rien n’était. C’est au point qu’il se montre vraiment aimable même avec les serviteurs les plus humbles, ce qui ne lui arrive pas facilement et qui disparaît complètement quand il est préoccupé.

Elise est présente, ainsi qu’Anastasica, certainement venue avec les apôtres et la servante d’Elise. Il y a encore Kouza, très obséquieux, qui tient Mathias par la main ; et Jeanne près d’Elise, avec la petite Marie à ses côtés. Jonathas se tient derrière sa maîtresse.

Jésus est abrité du soleil — qui tape encore dur sur la façade occidentale — par une toile tendue au moyen de cordes et de poteaux, comme un baldaquin. En face de lui se tiennent tous les serviteurs et jardiniers de Béther, non seulement ceux qui sont au service habituel de la propriété, mais aussi les employés temporaires venus du village qui dépend du château. Ils sont à l’ombre du demi-cercle, préservés du soleil par le feuillage des arbres, silencieux, en rangs, attendant la bénédiction du Seigneur, qui semble prêt à partir dès que le crépuscule marquera la fin du sabbat.

402.2

Jésus est maintenant un peu à part, en train de s’entretenir avec Kouza. Je ne sais pas ce qu’ils disent, car ils parlent à voix basse, mais je remarque que Kouza se confond en inclinations et en protestations, en mettant sa main droite sur sa poitrine comme pour dire : “ Tu as ma parole, tu peux être sûr que, pour mon compte ”, etc.

Par discrétion, les apôtres se sont groupés dans un coin. Mais personne ne peut les empêcher de regarder. Sur la figure de Pierre et de Barthélemy, on devine le simple intérêt de celui qui sait un peu de quoi il s’agit. Les visages des autres, Judas excepté, expriment de l’appréhension, de la tristesse, en particulier chez Jacques, fils d’Alphée, chez Jean, Simon et André. Jude, l’air sévère, semble presque inquiet, et Judas, qui veut paraître désinvolte, inspecte plus attentivement que tous et semble vouloir déchiffrer, d’après les gestes et le mouvement des lèvres, ce que Jésus et Kouza peuvent bien se dire.

Les femmes disciples, silencieuses, respectueuses, observent elles aussi. Jeanne esquisse un sourire involontaire, d’une tristesse un peu ironique, et elle semble avoir pitié de son époux quand Kouza, élevant la voix à la fin de l’entretien, proclame :

« Ma dette de reconnaissance est telle qu’en aucune manière je ne pourrai jamais m’en acquitter. C’est pourquoi je t’accorde ce que j’ai de plus cher : ma Jeanne… Mais tu dois comprendre mon prévoyant amour pour elle… L’indignation d’Hérode… sa légitime défense… auraient éclaté en représailles sur nos biens, sur… sur notre influence… Or Jeanne est habituée à cette position, elle est délicate, elle en a besoin… Je veille sur ses intérêts. Mais, maintenant que je suis sûr qu’Hérode n’aura pas à s’emporter contre moi, comme si j’étais un serviteur complice de son ennemi, je te jure que je ne ferai rien d’autre que te servir avec une joie totale, en accordant à Jeanne une complète liberté…

– C’est bien. Mais rappelle-toi que troquer les biens éternels contre un honneur humain provisoire, cela revient à échanger son droit d’aînesse contre un plat de lentilles. Et bien pire encore… »

Les femmes disciples, mais aussi les apôtres ont entendu ces mots. A la plupart, ils font l’effet d’un discours académique, mais Judas y a trouvé une intonation particulière, si bien qu’il change de couleur et de physionomie, en jetant un regard à la fois effrayé et irrité sur Jeanne… Je comprends que Jésus ne lui a pas encore parlé de ce qui est arrivé, et que Judas commence seulement maintenant à soupçonner que son jeu est découvert.

402.3

Jésus s’adresse à Jeanne :

« Eh bien, maintenant faisons plaisir à ma bonne disciple. Comme tu l’as désiré, je parlerai à tes serviteurs avant de partir. »

Il s’avance à la limite de l’ombre, qui s’allonge de plus en plus à mesure que le soleil descend — bien lentement — ; on dirait déjà une orange coupée à sa base, et cette coupure augmente tandis que l’astre disparaît derrière les montagnes de Bet-Ginna en laissant une rougeur de feu sur le ciel clair.

« Mes chers amis Kouza et Jeanne, et vous, leurs bons serviteurs qui connaissez déjà le Seigneur par mon disciple Jonathas depuis de longues années, et aussi grâce à Jeanne depuis qu’elle est ma disciple fidèle, écoutez.

J’ai fait mes adieux à tous les villages de Judée, où j’ai des disciples plus nombreux, grâce au travail des premiers d’entre eux, les bergers, et à la manière dont ils ont répondu au Verbe qui est passé en instruisant pour sauver. Maintenant, je prends congé de vous, car jamais plus je ne reviendrai dans ce magnifique eden. Sa beauté ne lui vient pas seulement des rosiers et de la paix qui y règne, pas seulement de la bonne maîtresse qui en est la reine, mais de ce que ici on croit au Seigneur et qu’on vit selon sa Parole. Un paradis ! Oui. Qu’était le paradis d’Adam et d’Eve ? Un magnifique jardin où l’on vivait sans pécher et où retentissait la voix de Dieu, aimée, accueillie avec joie par ses deux premiers enfants…

402.4

Eh bien, je vous exhorte à veiller pour que n’arrive pas ce qui est survenu dans l’Eden : pour que ne s’y insinue pas le serpent du mensonge, de la calomnie, du péché, pour qu’il ne morde pas votre cœur en vous séparant de Dieu. Veillez et restez fermes dans la foi… Ne vous troublez pas. Ne faites pas d’actes d’incrédulité. Cela pourrait se produire, car le Maudit surgira, essaiera de pénétrer partout, comme il l’a déjà fait en beaucoup d’endroits, pour détruire l’œuvre de Dieu. Tant qu’il ne fait qu’y entrer, lui le Malin, l’Astucieux, l’Infatigable, et qu’il scrute, tend l’oreille, dresse des embûches, bave, tente de séduire, il y a encore peu de mal. Rien ni personne ne peut l’en empêcher. Il l’a bien fait au paradis terrestre… Mais le plus grand mal, c’est de le laisser séjourner sans le chasser. L’ennemi que l’on ne chasse pas finit par devenir le maître des lieux, car il s’y installe et y construit ses abris et ses citadelles. Faites-lui tout de suite la chasse, mettez-le en fuite avec l’arme de la foi, de la charité, de l’espérance dans le Seigneur. Mais le plus grand mal, le mal suprême, ensuite, c’est quand, non seulement on lui permet de vivre tranquillement parmi les hommes, mais quand on le laisse pénétrer de l’extérieur à l’intérieur, se faire un nid dans le cœur de l’homme. Ah ! dans ce cas… !

Pourtant, beaucoup l’ont déjà accueilli dans leur cœur pour faire échec au Christ. Ils ont donné asile à Satan avec ses mauvaises passions en chassant le Christ. Si encore ils n’avaient pas eu la connaissance du Christ et de sa vérité, si elle avait été superficielle, comme on noue des relations entre voyageurs en se rencontrant au hasard d’une route, en ne se regardant souvent qu’un instant, en inconnus qui se voient pour la première et dernière fois, parfois pour échanger seulement quelques mots pour s’enquérir du bon chemin, pour demander une pincée de sel, de l’amadou pour allumer le feu ou un couteau pour apprêter la viande, si telle avait été la connaissance du Christ des cœurs qui, maintenant et davantage demain, de plus en plus, chassent le Christ pour faire place à Satan, on pourrait encore avoir pitié d’eux et les traiter avec miséricorde parce qu’ils sont dans l’ignorance du Christ. Mais malheur à ceux qui me connaissent pour ce que je suis réellement, qui se sont nourris de ma parole et de mon amour et maintenant me chassent pour accueillir Satan qui les séduit par des promesses trompeuses de triomphes humains dont la réalité sera l’éternelle damnation.

Vous, vous qui êtes humbles et ne rêvez pas aux trônes ou aux couronnes, vous qui ne cherchez pas les gloires humaines, mais la paix et le triomphe de Dieu, son Royaume, son amour, la vie éternelle, et cela seulement, ne les imitez jamais. Veillez ! Veillez ! Gardez-vous purs de toute corruption, forts contre les insinuations, contre les menaces, contre tout. »

Judas, qui a compris que Jésus sait quelque chose, est devenu un masque terreux. Ses yeux dardent des éclairs mauvais sur le Maître et sur Jeanne… Il se retire derrière ses compagnons, comme pour s’appuyer au mur. En réalité, il le fait pour cacher son dépit.

402.5

Jésus reprend, après une brève interruption qui semble destinée à séparer la première partie de son instruction de la seconde :

« Il fut un temps[2] où Nabot de Jezréel possédait une vigne près du palais d’Achab, roi de Samarie. Comme il la tenait de ses aïeux, elle était très chère à son cœur, presque sacrée, car c’était l’héritage que lui avait laissé son père, après l’avoir reçu lui-même de son propre père, ce dernier du sien, et ainsi de suite. Des générations d’ancêtres avaient travaillé durement dans cette vigne pour la rendre toujours plus florissante et plus belle. Nabot l’aimait beaucoup. Achab lui dit : “ Cède-moi ta vigne qui jouxte ma maison : elle me sera très utile pour en faire un jardin pour moi et pour ceux qui vivent avec moi. En échange, je te donnerai une vigne meilleure, ou de l’argent si tu préfères. ” Mais Nabot répondit : “ Je regrette de te déplaire, ô roi, mais je ne peux te faire ce plaisir. Cette vigne est un héritage de mes pères et elle est sacrée à mes yeux. Dieu me garde de te céder le patrimoine de mes aïeux. ”

Méditons cette réponse. Trop rares sont ceux qui réfléchissent à cela, en Israël. La plupart — ceux dont j’ai parlé tout à l’heure — chassent volontiers le Christ pour accueillir Satan, sans respect pour l’héritage de leurs ancêtres, pourvu qu’ils aient beaucoup d’argent ou de terrain — c’est-à-dire des honneurs à profusion et l’assurance de n’être pas supplantés facilement. Ils consentent donc à céder ce qui leur vient de leurs pères, c’est-à-dire l’idée messianique telle qu’elle est en vérité, comme elle a été révélée aux saints d’Israël : elle devrait être sacrée jusque dans ses moindres détails, pas négligée, ni altérée, ni rabaissée par des limitations humaines. Combien ne troquent-ils pas la lumineuse idée messianique, toute sainte et spirituelle, contre un fantoche de royauté humaine agité comme un épouvantail pour s’opposer aux autorités et à la vérité, et blasphémer contre elles !

402.6

Moi, qui suis Miséricorde, je n’arrive pas à les condamner par les terribles malédictions de Moïse contre les transgresseurs de la Loi. Mais derrière la Miséricorde, il y a la Justice. Que nul ne l’oublie ! Pour ma part, — et si l’un d’eux se trouve dans l’assistance, qu’il reçoive de bonne grâce cet avertissement — je leur rappelle d’autres paroles[3] de Moïse dites à ceux qui voulaient être plus grands que ce que Dieu avait fixé pour eux.

Moïse dit à Coré, Datân et Abiram, qui se prétendaient égaux à Moïse et Aaron, et qui se révoltaient de n’être que des fils de Lévi dans le peuple d’Israël : “ Demain, le Seigneur fera connaître qui lui appartient et il fera approcher de lui les saints : ceux qu’il aura choisis s’avanceront vers lui. Mettez du feu dans vos encensoirs et, au-dessus, de l’encens en présence du Seigneur. Puis venez, vous et les vôtres, avec Aaron. Et nous verrons bien qui le Seigneur choisit. Vous passez la mesure, fils de Lévi ! ”

En bons juifs, vous connaissez la réponse de Dieu à ceux qui voulaient s’élever un peu trop, en oubliant que Dieu seul choisit les places de ses fils, et élit avec justice, à la fonction exacte. Moi aussi, je dois dire : “ Certains veulent s’élever un peu trop haut et ils seront punis de telle sorte que les bons comprennent qu’ils ont blasphémé le Seigneur. ”

Ceux qui troquent l’idée messianique, telle que l’a révélée le Très-Haut, contre leur pauvre idée, humaine, lourde, bornée, vindicative, ne ressemblent-ils pas aux hommes qui voulaient juger le saint qui était en Moïse et en Aaron ? A votre avis, ceux qui, pour atteindre leur but, la réalisation de leur pauvre projet, veulent d’eux-mêmes prendre des initiatives, en les prétendant orgueilleusement plus justes que celles de Dieu, ne veulent-ils pas trop s’élever et devenir illégalement race d’Aaron, alors qu’ils sont de la race de Lévi ? Ceux qui rêvent d’un pauvre roi d’Israël et le préfèrent au Roi des rois spirituel, ceux qui, à cause de leurs pupilles malades, sécrètent l’orgueil et la cupidité qui leur donnent une image déformée des vérités éternelles écrites dans les livres saints, et auxquels la fièvre d’une humanité pleine de désirs charnels rend incompréhensibles les paroles claires de la Vérité révélée, ne sont-ils pas de ces hommes qui vendent contre un rien sans valeur l’héritage de toute leur race ? L’héritage le plus sacré ?

Mais si eux le font, moi, je n’échangerai pas l’héritage du Père et de nos ancêtres, et je mourrai fidèle à cette promesse qui existe depuis le moment où la Rédemption fut nécessaire, à cette obéissance qui est de toujours. Car je n’ai jamais déçu mon Père, et jamais je ne le ferai par peur d’une mort, si horrible soit-elle. Que mes ennemis fassent comparaître de faux témoins, qu’ils feignent des pratiques et un zèle parfaits, cela ne changera rien à leur crime et à ma sainteté. Mais ceux qui en seront complices après en avoir été corrompus, et croiront pouvoir étendre la main sur ce qui est à moi, trouveront sur la terre les chiens et les vautours qui dévoreront leur sang, leur corps, et en enfer les démons qui se repaîtront de leur esprit sacrilège et déicide.

402.7

Je vous ai dit cela pour que vous le sachiez, pour que chacun le sache. Ainsi, que l’homme mauvais se repente, pendant qu’il peut encore le faire, à l’exemple d’Achab, et que le bon ne soit pas troublé à l’heure des ténèbres.

Adieu, fils de Béther. Que le Dieu d’Israël soit toujours avec vous et que la Rédemption fasse descendre sa rosée sur un champ pur, afin qu’y germent toutes les semences répandues dans vos cœurs par le Maître qui vous a aimés jusqu’à la mort. »

Jésus les bénit et les regarde s’en aller lentement.

Le crépuscule est arrivé. Seule reste, en souvenir du soleil, une lueur rouge qui s’atténue lentement en violacé. Le repos sabbatique est fini.

Jésus peut partir. Il embrasse les enfants, salue les femmes disciples, puis Kouza. Et sur le seuil du portail, il se retourne encore et dit à haute voix, de manière que tous entendent :

« Je parlerai, quand je pourrai le faire, à ces créatures. Mais toi, Jeanne, veille à leur faire savoir ceci : je ne suis l’ennemi que du Péché, et je suis le Roi seulement des âmes. Souviens-t’en, toi aussi, Kouza. Et ne crains rien. Personne n’a rien à craindre de moi, pas même les pécheurs puisque je suis le Salut. Seuls les impénitents jusqu’à la mort auront à craindre du Christ, qui sera le Juge après avoir été le Tout Amour… Que la paix soit avec vous. »

Il sort en premier, et commence la descente[4]

402.1

I do not know how I shall manage to write, worn out as I am with continual heart attacks by day and by night… But I am beginning to see and I must write.

I see Jesus before the mansion-house of Johanna at Bether. The garden in front of it widens out forming a semicircular open space by means of two green pincer-shaped wings. The central part of the open space is bare and is bordered by old tall leafy trees rustling in the light breeze blowing on the top of this hill, and casting a pleasant shade that protects from the sun in afternoons. Hedges of roses beneath the trees form a colourful sweet-smelling semicircle around the open space.

The sun is about to set and, as this castle is on a high position, one can clearly see that it is descending towards the horizon and is about to hide behind the western mountains. Andrew points those mountains to Philip, reminding him of their fear, when they had to announce the Lord at Bethginna. Bethginna is in fact on those mountains, where the Lord the previous year cured[1] the daughter of the hotel-keeper, at the beginning of His pilgrimage towards the Mediterranean shores, if my memory does not fail me. I am all alone, so I cannot get anyone to give me the copy-books of months ago to check, and my head just cannot remember.

All the apostles are present. I do not know what happened when Jesus and Judas met. Apparently everything went very well, because I do not see any stand-offishness or excitement in anybody and Judas is free and easy and cheerful, as if nothing had happened. In fact he is very kind also to the most humble servants, which is most unusual of him, particularly when he is upset.

Eliza is still here and also Anastasica, who has certainly come here with the apostles and Eliza’s maid servant. And there is Chuza, who is very ceremonious and is holding Matthias by the hand. Johanna is near Eliza and little Mary is beside her. Jonathan is behind his mistress.

Jesus is protected from the sun, which is still shining on the western side of the house, by a tent that has been stretched out on ropes and poles, like a canopy. All the servants and gardeners of Bether, including casual labourers from the village, which comes under the castle, are before Jesus. They are in the shade of the leafy trees of the semicircle, protected from the sun and are standing in silence, lined up, awaiting the blessing of the Master, Who seems to be on the point of departing and is only waiting for sunset to indicate the end of the Sabbath.

402.2

Jesus is now speaking to Chuza a little aside. I do not know what He is saying to him, because they are speaking in low voices. But I see that Chuza is lavish in bows and protestations, and presses his right hand against his breast, as if to say: «Upon my word, You may rest assured that as far as I am concerned» etc.

The apostles have gathered discreetly in a corner. But no one can prevent them from watching, and if Peter and Bartholomew are watching with the simple naturalness of people who are already somehow aware of the situation, the others, and particularly James of Alphaeus, John, Simon and Andrew, appear to be anxious and sad, while Judas of Alphaeus looks upset and severe. The Iscariot is the only exception, as he wishes to appear free and easy, whereas he watches more keenly than the others, and he seems to be anxious to make out, from the gestures of their hands and from their lips, what Jesus and Chuza are saying.

The women disciples are also watching silently and respectfully, and Johanna smiles unintentionally, a somewhat ironical smile in its sadness, and she seems to be pitying her husband when Chuza, raising his voice at the end of the conversation, declares: «My debt of gratitude is such that in no way will I ever be able to free myself from my obligation. I, therefore, give You what is dearest to me: my Johanna… But You must understand my provident love for her… Herod’s wrath… her self-defence… They would have given vent to their anger by taking reprisals upon our property,… and our influence… and Johanna is accustomed to these things, she is delicate… she needs them… I protect her interests. But I swear to You that now that I am sure that Herod will not be angry at me, as if I were an accomplice of his enemy, although his servant, I will do nothing but serve You with perfect joy, granting complete freedom to Johanna…»

«Very well. But remember that to barter eternal goods for a fleeting human honour, is like bartering one’s birthright for a dish of lentils. And it,is even much worse…»

The women disciples have heard the words. The apostles have also heard them. And while most of them consider it an academic speech, Judas of Kerioth perceives a special purport and he changes colour and countenance, casting a frightened angry glance at Johanna… I realize that so far Jesus has not spoken of what happened, and that only now Judas begins to suspect that his trick has been found out.

402.3

Jesus addresses Johanna saying: «Well, let us make our good disciple happy. As you wished, I will speak to your servants before leaving.»

He comes forward, as far as the limit of the shade, which is growing longer and longer as the sun sets slowly, and now looks like an orange mutilated of its lower part; and the mutilation increases as the sun sets behind the mountains of Bethginna setting the clear sky ablaze.

«My beloved friends Chuza and Johanna, and you, her good servants, who have known the Lord for many years through the words of My disciple Jonathan, and through Johanna’s, since she has been My faithful disciple, listen.

I have taken leave of all the Judaean villages, where My disciples are more numerous through the work of the first disciples, the shepherds, and because they have responded to the Word, Who passed by teaching them in order to save them. I am now taking leave of you because I will never come back to this Eden, which is so beautiful, not only because of the rose-bushes and peace reigning here, not only because of the excellent mastery which is sovereign here, but above all because you believe in the Lord and you live according to His Word. A paradise! Yes. What was the paradise of Adam and Eve? A wonderful garden where they lived without sin, where the voice of God resounded and His first two children loved and listened to it with joy…

402.4

Well, I exhort you to watch that what happened in Eden may not happen to you: that the serpent of falsehood, of calumny, of sin may creep in and bite your hearts separating you from God. Be watchful and firm in your Faith… Do not fret. Do not be incredulous. That might happen because the Cursed One will enter, will strive to enter everywhere, as he has already entered many places, to destroy the work of God. And as long as the Sly, Cunning, Indefatigable One enters places, and searches, eavesdrops, lies in wait, slavers, endeavours to seduce, there is no great harm. Nothing and no one can prevent him from doing that. He did that in the Earthly Paradise… But it is much worse to let him stay there without driving him out. The enemy who is not chased away ends up by becoming the master of the place as he settles there and builds his defensive and offensive structures. Pursue him at once, put him to flight using the weapons of Faith, Charity, Hope in the Lord. But the greatest evil, the supreme evil is to let him live not only undisturbed amongst men, but to allow him to penetrate inside from the outside, and let him build his nest in the hearts of men. Oh! Then!!

And yet many men have already received him in their hearts, against the Christ. They have welcomed Satan with his wicked passions driving away the Christ. If they had not yet known Christ in all His truth, if their knowledge of Him had been only superficial, as wayfarers know one another, when they meet by chance on a road, looking very often at one another just for a moment, people unknown to one another who meet for the first and last time, at times exchanging only few words to inquire about the right road, to ask for a pinch of salt, for tinder to light a fire, or a knife to cut some meat, if such were the knowledge of the Christ in such hearts, which today, and even more tomorrow drive the Christ away, more and more, to make room for Satan, they might still be pitied and treated mercifully because they did not know the Christ. But woe to those who know Me for what I really am, who have been nourished with My word and My love, and now drive Me away, receiving Satan who allures them with false promises of human triumphs, the reality of which will be etemal damnation.

You who are humble and do not dream of thrones and crowns, who do not seek human glory, but the peace and triumph of God, His Kingdom, love and eternal life, and nothing else, do not imitate them. Be vigilant! Keep free from corruption, be strong against insinuations, against threats, against everything.»

Judas, who has realized that Jesus knows something, has become livid with anger. He darts angry looks at the Master and at Johanna… He withdraws behind his companions, as if he wished to lean against the wall. In actual fact he does so to conceal his disappointment.

402.5

After a short interruption, which serves to separate the first part of His speech from the second one, Jesus goes on. He says:

«There was once[2] Naboth, a Jezreelite, who had a vineyard close by the palace of Ahab, king of Samaria. It was the vineyard of his ancestors, therefore most dear and almost sacred to him, as it had been bequeathed to him by his father, who had inherited it from his father, who in turn, had received it by inheritance from his father and so on. Generations of relatives had worked hard in that vineyard to make it more flourishing and beautiful. Naboth was very fond of it. Ahab said to him: “Give me your vineyard that is near my house, as I want to use it as a vegetable garden for myself and my family. In exchange for it I will give you a better vineyard, or if you prefer, I will give you its worth in money”. But Naboth replied: “I am sorry to disappoint you, king. But I cannot satisfy your request. I received that vineyard by inheritance from my ancestors and it is sacred to me. God forbid that I should give you the inheritance of my ancestors”.

Let us meditate on that reply. It has been meditated on too little and by too few Israelites. Those whom I mentioned before, the majority of people, who are inclined to drive away the Christ to welcome Satan, do not have much respect for the inheritance of their ancestors, and provided they get much money or a great deal of land, that is, honours and the certainty that they will not be easily supplanted, they agree to give away the inheritance of their ancestors: that is, the Messianic idea for what it really is, as it was revealed to the saints of Israel, and should be held sacred in all its details, also the least ones, without tampering with it, or altering it, or degrading it with human limitations. How many barter the bright Messianic idea, entirely holy and spiritual, for a puppet of human regality, which they agitate as a bugaboo to injure and curse authorities and truth!

402.6

I, Mercy, do not go to the extent of anathematising them with the dreadful maledictions of Moses against the transgressors of the Law. But behind Mercy there is Justice. Let everybody bear that in mind! I, as far as I am concerned, remind them – and if there is anyone present here, let him accept My warning with good grace – I remind them of other words[3] of Moses, addressed to those who wanted to count more than God had decided for them.

Moses said to Korah, Dathan and Abiram, who said that they were equal to Moses and Aaron and rebelled against being considered only as the sons of Levi among the people of Israel: “Tomorrow the Lord will reveal who is His, who are the consecrated men that He will allow to come near Him. Those He allows to come near Him are the ones He has chosen. Put fire in your censers and incense on the fire before the Lord, and come, you and your followers with Aaron. And we shall see whom the Lord chooses. You take too much on yourselves, sons of Levi!”.

My good Israelites, you know how God answered those who wanted to extol themselves too much, forgetting that God only allots positions to His children, electing them with justice to the right position. I also must say: “There are some who wish to exalt themselves too much and they will be punished so that good people will understand that they cursed the Lord”.

Those who barter the Messianic idea, as it was revealed by the Most High, for their poor, human, dull, limited, revengeful idea, are they not like those who wanted to judge the sacredness of Moses and Aaron? Do you not think that those who want to take initiatives of their own, proudly stating that they are better than God’s, so that they may attain their object and have their poor plans accomplished, do you not think that they want to exalt themselves too much and pass illegally from the stock of Levi to the stock of Aaron? Those who dream of a poor king of Israel and prefer him to the spiritual King of kings, those whose eyes are diseased with pride and greed, whereby they see the eternal truth written in the holy books distorted, and those who cannot understand the most clear words of the revealed Truth because of the fever of their lustful humanity, are they not the ones who barter the heritage of the whole race, the most sacred heritage, for a worthless nothing?

But if they do so, I will not barter the inheritance of the Father and of our ancestors, and I will die faithful to the promise, which has been alive since there was the need for redemption, and I will be faithful to the obedience which has always existed, because I have never disappointed My Father, and I will never disappoint Him for fear of death, however dreadful death may be. Let My enemies produce false witnesses, let them feign zeal and perfect practices. That will not change their crime or affect My holiness. But he and those who, after corrupting him, have become his accomplices, think that they can take possession of what is Mine, will find dogs and vultures feeding on their blood and bodies on the Earth, and demons feeding on their sacrilegious deicide souls in Hell.

402.7

I told you that, so that you may know. So that everybody may know. So that who is wicked may repent, while he is still in time, imitating Ahab, and who is good may not be upset in the hour of darkness.

Goodbye, children of Bether. May the God of Israel always be with you and may Redemption let dew descend on a clean field, so that all the seed, sown in your hearts by the Master, Who loved you even unto death, may germinate.»

Jesus blesses them and watches them go away slowly. The sun has set. Only a red hue, which slowly fades into violet, remains as remembrance of the sun. The Sabbath rest is over. Jesus can leave. He kisses the little ones, greets the women disciples and Chuza. And when He is near the gate, He turns around again and says in a loud voice, so that everybody may hear: «I will speak, when I can, to those people. But you, Johanna, do the necessary to let them know that I am the enemy of Sin only and the King of the spirit. And remember that, too, Chuza. And be not afraid. No one must be afraid of Me. Not even sinners, because I am Salvation. Only those who are unrepentant unto death must fear the Christ, Who will be Judge after being Infinite Love… Peace be with you» and He is the first to go out and begin to descend…


Notes

  1. a guéri, en 215.7.
  2. Il fut un temps… est le début de l’épisode relaté en 1 R 21.
  3. d’autres paroles, comme en Nb 16, 4-7.
  4. et commence la descente… Le dessin de Maria Valtorta, que nous reproduisons ici, se trouve sur un feuillet cousu à la dernière page manuscrite du chapitre suivant. On y lit les quatre points cardinaux et, dans le rond au sud-est, Béther.

Notes

  1. cured, in 215.7.
  2. There was once… is the start of the episode narrated in: 1 King 21.
  3. other words, as those in: Numbers 16,4-7.