The Writings of Maria Valtorta

401. Extase de l’écrivain.

401. Peter and Bartholomew in Bethzur

401.1

Jésus se promène à travers les bosquets de roses, où s’activent les cueilleurs. Il trouve ainsi le moyen de s’entretenir avec l’un ou l’autre, et de même avec la veuve et ses enfants, que Jeanne, par amour pour lui, a prise comme servante à la Pâque, après le banquet des pauvres. Ils ont changé du tout au tout. Remis en forme, sereins, ils accomplissent joyeusement leur travail chacun selon ses capacités ; les plus petits, qui ne savent pas encore distinguer une rose d’une autre pour les trier selon leur fraîcheur ou leur couleur, jouent avec d’autres enfants à des endroits plus tranquilles et leurs cris d’oisillons humains se confondent avec ceux des oiseaux qui pépient dans le feuillage des arbres pour saluer leurs parents qui reviennent avec la becquée.

Jésus se dirige vers eux et il se penche, s’intéresse, caresse, apaise les petites disputes, relève ceux qui sont tombés et qui pleurnichent, souillés de terre, le front ou les mains égratignées par les graviers. Et les larmes, les rixes, les jalousies s’arrêtent aussitôt grâce aux caresses et à la parole de l’Innocent aux innocents. Elles se changent en offrande du butin qui a causé la contestation ou la chute : scarabée métallique, caillou coloré ou brillant, fleur cueillie… Jésus en a les mains et la ceinture pleines, et il ne se fait pas voir quand il dépose les cétoines dorées ou les coccinelles sur les feuillages pour les rendre à la liberté.

Combien de fois n’ai-je pas remarqué le tact parfait de Jésus même avec les tout-petits, pour ne pas les peiner, pour ne pas les décevoir ! Il a l’art et le charme de savoir les rendre meilleurs et de se faire aimer avec des riens, en apparence, qui en réalité sont des perfections d’un amour adapté à l’âge de l’enfant…

Comme à moi, d’ailleurs.

401.2

Ah ! il m’a toujours traitée de “ bébé ” pour me perfectionner malgré ma pauvreté, pour se faire aimer ! Plus tard, quand je l’ai aimé de tout mon être, sa main s’est faite plus lourde, il m’a traitée en adulte, sourd à mes suppliques : “ Mais tu ne vois pas que je suis une bonne à rien ? ” Il a souri et m’a obligée à agir en adulte… Ah, c’est seulement quand la pauvre Maria est complètement affligée qu’il redevient le Jésus des enfants pour ma pauvre âme, si incapable, et si contente de ses… scarabées, cailloux… petites fleurs… de ce que je réussis à lui donner… et il me montre qu’il les trouve beaux… et qu’il m’aime parce que je suis “ le néant qui se perd avec confiance dans le Tout ”.

Mon cher Jésus ! Je l’aime, je l’aime à la folie ! Je l’aime de tout mon être ! Oui, je peux le proclamer ! A la veille de mes quarante-neuf ans, si je me scrute attentivement, à la veille de la sentence humaine sur ma mission de porte-parole, si j’examine scrupuleusement mon âme, toute ma personne pour déchiffrer les vraies paroles qui sont en moi, je peux dire aujourd’hui que j’aime, je comprends que j’aime mon Dieu de tout mon être. Il m’a fallu quarante-huit ans pour arriver à cet amour plénier, si plénier que je n’ai pas la moindre crainte humaine personnelle de condamnation. En revanche, je souffre atrocement à l’idée de la répercussion qu’elle pourrait avoir sur des âmes que j’ai amenées à Dieu, qui — j’en suis sûre — ont été rachetées par Jésus vivant en moi, et qui se détacheraient de l’Eglise, cette bague d’alliance entre l’humanité et Dieu.

Certains diront : « N’as-tu pas honte d’avoir mis si longtemps ? » Non, pas du tout. J’étais si faible, j’étais un tel néant, qu’il m’a fallu tout ce temps. Du reste, je suis persuadée que c’est celui que Jésus a voulu : pas une minute de plus, pas une de moins. Car, je peux le dire, depuis que j’ai commencé à comprendre qui est Dieu, je ne lui ai jamais rien refusé. Et cela depuis qu’à l’âge de quatre ans, je l’ai senti tellement omniprésent que je croyais qu’il était même dans le bois du dossier du siège sur lequel j’étais assise : et je m’excusais de lui tourner le dos et de m’appuyer sur lui. Et depuis que, toujours au même âge, je méditais jusque dans mon sommeil sur nos péchés qui l’avaient blessé et tué, je bondissais sur mes pieds, sur le lit, dans ma chemise de nuit, et je suppliais, sans regarder aucun tableau sacré, mais en me tournant vers mon Dieu aimé, mort pour nous : « Pas moi ! Pas moi ! Fais moi mourir, mais ne me dis pas que, moi, je t’ai blessé ! » Et ainsi de suite…

O mon Amour, tu connais mes ardeurs. Aucune ne t’est inconnue… Tu sais qu’il suffisait de l’éclair d’une proposition de ta part pour que ta Maria l’accepte aussitôt, même lorsque tu me suggérais de te donner une affection de fiancée — mieux, en ce Noël 1921, mon amour pour toi s’est affermi —, ou à l’égard de mes parents, ou encore ma vie, ma santé, mon bien-être… et de ne cesser dans la vie sociale, jusqu’à devenir “ rien ”, un délit que le monde regarde avec compassion ou mépris, une femme qui ne peut attraper un verre d’eau si elle a soif et si nul n’est là pour le lui tendre, une femme clouée comme toi… Ah ! j’ai tant désiré l’être, au point de vouloir le redevenir aussitôt si tu me guérissais. Tout ! Le “ rien ” que je suis a tout donné de ce que possède une créature. Eh bien, même aujourd’hui, alors que je peux être mal jugée et interdite, atteinte, qu’est-ce que je te dis ? « Reste avec moi, laisse-moi ta grâce. Tout le reste est insignifiant. Je te prie seulement de ne pas me retirer ton amour et de ne pas permettre que ceux que je t’ai donnés retombent dans les ténèbres. »

Mais où suis-je donc partie, ô mon Soleil, pendant que tu te promènes au milieu des rosiers ? Là où mon cœur, poussé par l’amour de toi, me porte. Il bat, et embrase mon sang dans mes veines. Les gens diront : « Elle a de la fièvre et des palpitations. » Non, c’est parce que, ce matin, tu te déverses en moi avec la force d’un divin ouragan d’amour, et moi… moi, je m’anéantis en toi qui me pénètres. Je n’arrive plus à raisonner logiquement comme une créature, mais j’éprouve ce que doit être la vie des séraphins… et je brûle, je délire, je t’aime, je t’aime, je t’aime. Pitié, dans ton amour ! Pitié, si tu veux que je vive encore pour te servir, ô Amour très divin, éternel, ô Amour très doux, ô Amour des Cieux et de la Création, Dieu, Dieu, Dieu…

Mais non ! Pas de pitié ! Au contraire, plus encore ! Plus encore ! jusqu’à mourir sur le bûcher de l’amour ! Fondons-nous ensemble ! Aimons-nous ! Afin d’être dans le Père, comme tu l’as dit en priant pour nous : “ Qu’ils soient un (ceux qui m’aiment), un seul cœur ! ” Voilà une parole de l’Evangile qui m’a toujours plongée dans un abîme d’adoration amoureuse. Qu’as-tu demandé là pour nous, ô mon divin Maître et Rédempteur ! Qu’as-tu demandé, ô mon divin fou d’amour ! Que nous ne fassions qu’un avec toi, avec le Père, avec l’Esprit Saint, puisque qui est en Un est dans les Trois, ô inséparable et pourtant libre Trinité du Dieu un et trine ! Béni, béni, béni sois-tu, de chacun de mes battements de cœur, de chacun de mes souffles…

401.3

Mais reprenons la vision : je vois s’avancer d’un pas rapide, au point que ses vêtements s’agitent comme une voile remuée par le vent, Pierre, suivi de Barthélemy qui marche plus lentement. Il arrive à l’improviste derrière le Maître penché sur des bébés qu’il caresse, certainement les enfants des cueilleuses, installés sur leurs nattes à l’ombre des arbres.

« Maître !

– Simon, comment donc es-tu ici ? Et toi, Barthélemy ? Vous deviez partir demain soir après le crépuscule du sabbat…

– Maître, ne nous fais pas de reproches… Ecoute-nous d’abord.

– Je vous écoute. Et je ne vous fais pas de reproches, car je pense que c’est pour un motif grave que vous m’avez désobéi. Donnez-moi seulement l’assurance qu’aucun de vous n’est malade ou blessé.

– Non, non, Seigneur, aucun mal ne nous est arrivé » s’empresse de dire Barthélemy.

Mais Pierre, sincère et toujours impétueux, intervient :

« Hum ! Moi, je dis qu’il vaudrait mieux que nous ayons tous la jambe cassée, et même la tête, plutôt que…

– Que s’est-il donc passé ?

– Maître, nous avons pensé qu’il valait mieux venir pour mettre fin à… » commence à dire Barthélemy, quand Pierre l’interrompt :

– Parle, dépêche-toi ! »

Et il achève :

« Judas est devenu un démon, depuis que tu es parti. On ne pouvait plus parler, plus discuter. Il s’est disputé avec tout le monde… Et il a scandalisé les serviteurs d’Elise, et d’autres encore…

– Peut-être est-il devenu jaloux parce que tu as pris Simon avec toi…, dit Barthélemy pour l’excuser en voyant que le visage de Jésus devient très sévère.

– Bien sûr, de la jalousie ! Vas-tu finir de l’excuser ? Ou bien je me querelle avec toi pour me défouler de n’avoir pu le faire avec lui… Parce que, Maître, j’ai réussi à me taire ! Imagine-toi donc ! A me taire ! Justement par obéissance et par amour pour toi… Mais quel mal pour y arriver ! Bon ! A un moment où Judas s’est éloigné en claquant les portes, nous nous sommes consultés… Et nous avons pensé qu’il valait mieux partir pour mettre fin au scandale à Beth-Çur et… éviter de… de le gifler… J’ai aussitôt pris la route avec Barthélemy. J’ai prié les autres de me laisser partir sans tarder avant son retour… car… car je sentais que je ne me serais plus contenu… Voilà. J’ai parlé. Maintenant, fais-moi des reproches s’il te paraît que je me suis trompé.

– Tu as bien fait. Vous avez tous bien fait.

– Même Judas ? Ah ! non, mon Seigneur ! Ne dis pas cela ! Il a donné un indigne spectacle !

– Non. Lui n’a pas bien agi. Mais toi, ne le juge pas.

– …Non, Seigneur… »

Le “ non ” a du mal à sortir.

401.4

Après un temps de silence, Pierre demande :

« Mais au moins, dis-moi pourquoi Judas a changé d’un seul coup ? Il semblait devenu si bon ! On était si bien ! J’avais fait des prières et des sacrifices pour que cela dure… Car je ne peux pas te voir affligé. Or tu es affligé quand nous agissons mal… Et depuis les Encénies, je sais que même le sacrifice d’une cuillerée de miel a de la valeur… Il a fallu que ce soit un disciple, le plus petit de tous, un pauvre enfant, qui m’enseigne cette vérité[1], à moi, ton stupide apôtre. Mais je ne l’ai pas négligée, car j’en ai vu le fruit. Moi aussi, malgré ma tête dure, j’ai compris quelque chose grâce à la lumière de la Sagesse qui s’est penchée avec bonté sur moi, qui est descendue jusqu’à moi, le grossier pêcheur, l’homme pécheur. J’ai compris qu’il ne faut pas seulement t’aimer en paroles, mais en sauvant les âmes pour toi par nos sacrifices. Et cela pour te donner de la joie, pour ne pas te voir comme tu es maintenant, ou comme tu étais au mois de Scebat. Tu es si pâle et si affligé, mon Maître et Seigneur que nous ne sommes pas dignes d’avoir, nous qui ne te comprenons pas, nous qui sommes des vers de terre à côté de toi, Fils de Dieu, de la fange à côté de toi, Etoile, des ténèbres à côté de toi, Lumière. Mais cela n’a servi à rien ! A rien ! C’est vrai. Mes pauvres offrandes… si pauvres… si mal faites… A quoi devaient-elles contribuer ? J’ai été orgueilleux de croire qu’elles pouvaient être utiles… Pardonne-moi. Mais je t’ai donné ce que j’avais. Je me suis offert pour te donner tout ce que je possède. Et je m’imaginais être justifié, parce que je t’ai aimé, mon Dieu, de tout mon être, de tout mon cœur, de toute mon âme, de toutes mes forces, comme il est dit. Et maintenant je comprends cela aussi, et je l’affirme comme le fait toujours Jean[2], notre ange, et je te prie (il s’agenouille aux pieds de Jésus) d’augmenter ton amour en ton pauvre Simon, pour augmenter mon amour pour toi, mon Dieu. »

Pierre se penche pour baiser les pieds de Jésus et reste ainsi. Barthélemy qui a écouté avec admiration et assentiment, l’imite.

« Relevez-vous, mes amis. Mon amour ne cesse de croître en vous et il grandira de plus en plus. Et soyez bénis pour le cœur que vous avez.

401.5

Quand les autres vont-ils arriver ?

– Avant le crépuscule.

– C’est bien. Jeanne aussi reviendra avant le crépuscule, accompagnée d’Elise et de Kouza. Nous passerons le sabbat ici, puis nous partirons.

– Oui, Seigneur. Mais pourquoi Jeanne t’a-t-elle appelé d’une manière si pressante ? Ne pouvait-elle pas attendre ? Il était décidé que l’on venait ici ! Par son imprudence, elle a été cause de toute cette histoire !…

– Ne lui fais aucun reproche, Simon-Pierre. Elle a agi par prudence et par amour. Elle m’a appelé parce qu’il y avait des âmes dont il fallait raffermir la bonne volonté.

– Ah ! Alors je ne dis plus rien… Mais, Seigneur, pourquoi Judas a-t-il ainsi changé ?

– N’y pense pas ! N’y pense pas ! Profite de cet Eden tout fleuri et paisible. Profite de ton Seigneur. Laisse et oublie l’humanité sous ses pires formes, dans les assauts qu’elle livre à l’âme de ton pauvre compagnon. Rappelle-toi seulement de prier pour lui, beaucoup. Venez. Allons trouver ces petits qui nous regardent avec étonnement. Je leur parlais de Dieu, il y a un instant, d’âme à âme, avec amour, et aux plus grands avec les beautés de Dieu… »

Il prend par la taille ses deux apôtres et ils se dirigent vers un groupe d’enfants qui l’attendent.

401.1

Jesus is walking through the rose thickets where the gatherers are busy. He has thus the opportunity of speaking to this person and that one, and also to the widow, whom Johanna charitably employed as a servant at Passover, after the poor people’s banquet. Her children are also there and they now look better. Thriving and serene they are working happily, each according to his own ability, while the younger ones, who cannot yet tell one rose from another or choose them according to their shades and freshness, are playing with other little children in the quietest places and their chattering mingles with the chirruping of nestlings greeting from tree branches the return of their parents with beakfuls of food.

Jesus moves towards these little ones, bending over them, caressing them, settling little quarrels and lifting up those who have fallen and are whimpering, as they have dirtied themselves with earth or have scratched their hands or faces on the ground. And tears, quarrels, jealousies subside at once under the caresses and the words spoken by the Innocent One to innocents, and the cause of the quarrel or of the fall, that is a golden scarab, a coloured or shiny little stone, a flower… becomes an offer made to Jesus, Who has hands and belt full of them and Who, without being noticed, puts scarabs and ladybirds on the leaves of plants releasing them.

How many times I have now noticed Jesus’ perfect tact towards little ones, in order not to mortify and disappoint them! With fascinating art He knows how to improve them and He makes Himself loved with what is apparently a mere trifle, but is instead the perfection of love adapted to the smallness of children… and to me.

401.2

Oh! He has always treated me as a «baby» to improve my misery, to make Himself loved! Afterwards, when I loved Him with my whole self, He treated me with a heavy hand, as an adult, turning a deaf ear to my entreaties: «Can You not see that I am a good-for-nothing?» He smiled and compelled me to perform the work of adults… Oh! only when poor Mary is thoroughly distressed, He becomes once again the Jesus of children for my poor soul, which is so incapable, and He is pleased with… my scarabs, little stones… flowers… with what I can give Him… and He makes me understand that He finds that they are lovely… and that He loves me because I am «a nonentity that relies on and is lost in The Infinite.»

My dear Jesus! Loved, madly loved! Loved with my whole self! Yes, I can declare it! On the eve of my forty-ninth birthday, on the eve of men’s judgement on my work as mouthpiece, if I examine myself carefully, if I diligently search my spirit and my whole self to decipher the true words that are in me, I can now say that I love God, I realize that I love my God with my whole self. It took me forty-eight years to reach this total love, so total as not to have one thought of personal fear in the prevision of a condemnation, as I only worried about the repercussions such conviction might have in the souls that were led to God by me, and are convinced that they were redeemed by Jesus living in me, and would break off from the Church, the link joining mankind to God. Some people may say: «Are you not ashamed of having taken such a long time?» No, not in the least. I was so weak, such a mere nothing, that it took me all that time. In any case I am convinced that it took me exactly the time that Jesus wanted. Not one minute more, not one less; because I can say this: since I began to understand what is God, I have never refused God anything. Since the time, when I – a four-year-old girl – felt Him to be so omnipresent that I believed Him to be even in the wood of the back of the chair on which I sat and I apologized to Him for turning my back on Him and leaning on Him; since the time when – still a four-year-old girl – even in my sleep I pondered on how our sins had wounded and killed Him, and I would stand up on my bed, in my long night-gown, and without looking at any holy picture, but addressing my beloved Jesus killed on our behalf, I would implore Him: «Not I! Not I! Let me die but don’t tell me that I wounded You!» And my heart rose…

You are aware, O my Love, of my fervent emotions. You are acquainted with everyone of them… You know that a simple hint of a proposal of Yours was accepted at once by Your Mary. Even if You proposed that I should give You the love of a sweetheart (nay just then, at Christmas in 1921, my love for You was confirmed) or the love of relatives, or my life, health, wealth… and that I should become more and more a «nonentity» in social life, a piece of wreckage looked upon with pity or derision by the world, one that cannot take a glass of water by herself if she is thirsty and there is no one who hands it to her, one nailed like You, yes like You, and as I have so eagerly wished to be, and as I would like to become immediately once again, if You should cure me. Everything! The nonentity has given everything, her whole being as a creature… Well, even now, yes even now, when I may be judged badly and interdicted and I may be struck, what shall I say to You? «Remain with me, You and Your Grace. All the rest is nothing. I only beg You not to deprive me of Your love and not to allow those, whom I brought to You, to fall back into darkness.»

But where have I gone, O my Sun, while You are walking around the rose thickets? Where my heart, that has made an effort of love for You, leads me. And it throbs and inflames the blood in my veins. And people will say: «She has a temperature and is suffering from palpitations.» No. The fact is that this morning You are rushing into me with the strength of a divine hurricane of love, and I… and I vanish in You as You pervade me, and I no longer think straight as a human creature, but I experience what it must be to live as seraphim… and I am inflamed and delirious and I love You, I love You, I love You. Have pity, in Your love! Have pity, if You want me to live on and serve You, O most divine eternal Love, O most sweet Love, O Love of Heaven and of Creation, God, God, God… No! Do not have pity! Even more love! Even more! To the extent of death on the stake of love! Let us melt into each other! Let us love each other! That we may be in the Father, as You said praying for us: «Let those who love Me be where We are. One thing only.» One thing only! That is one of the words of the Gospel that have always made me sink into an abyss of loving adoration. What You asked for us, O my Divine Master and Redeemer! What You asked, O my Divine Master, mad in love! That we may be one only with You, with the Father, with the Holy Spirit, because who is in One is in the Three, O inseparable and yet free Trinity of the God One and Trine! Blessed! Blessed! Blessed with each throb and breath of mine!…

401.3

But let us go back to the vision since… I now see Peter coming forward with so rapid a step that his garments flutter like a sail swollen by the wind. He is followed by Bartholomew who is proceeding more calmly. Peter arrives unexpectedly behind Jesus, Who is bent fondling some sucklings, the children of the gatherers, lying on folding seats in the shade of trees. «Master!»

«Simon! How come you are here? And you, too, Bartholomew? You were to leave tomorrow evening, after the sunset of the Sabbath…»

«Master, do not reproach us… Listen to us first.»

«I will listen to you. And I do not reproach you because I believe that you must have a serious reason for disobeying. But reassure Me that none of you is ill or hurt.»

«No, no, Lord. No harm befell us» Bartholomew hastens to add. But Peter, always sincere and impulsive, states: «H’m! As far as I am concerned, it would have been better if each of us had broken legs, or even if our heads were injured, rather than…»

«But what happened?»

«Master, we thought that it was better to come to put an end to…» Bartholomew is saying, when Peter interrupts him: «Hurry up in telling Him!» And he concludes: «Judas has become a demon since You left. We could no longer speak or reason. He has quarrelled with everybody… And he has scandalised all the servants of Eliza and other people as well…»

«Perhaps he has become jealous because You took Simon with You…» says Bartholomew apologetically, when he sees that Jesus’ countenance has become very severe.

«Nonsense! What jealousy?! Stop excusing him!… Or I will start quarrelling with you to give vent to my feelings, since I did not brawl with him… Because, Master, I succeeded in being quiet! Just imagine! Quiet! To obey You and for Your sake… What an effort! Well. When Judas went away slamming the door, we consulted with one another… and we thought it was better to leave in order to put an end to the scandal in Bethzur and… to avoid boxing his ears… And Bartholomew and I left at once. I asked the others to let me go at once, before he came back… because… because I felt that I could not control myself any longer… Well. I have told You. You can now reproach me if You think that I made a mistake.»

«You have done the right thing. You have all done the right thing.»

«Also Judas? Oh! no, my Lord! Don’t say that! He made a deplorable spectacle of himself!»

«No. He did not do the right thing. But it is not for you to judge him.»

«No, Lord…» His «no» is uttered with great difficulty.

401.4

There is a moment’s silence. Then Peter asks: «But will You at least tell me why Judas has become thus all of a sudden? He seemed to have become so good! Everything was so pleasant! I said prayers and made sacrifices that it might last… Because I cannot see You depressed. And You are distressed when we misbehave… And since the feast of the Dedication I know that even the sacrifice of a spoonful of honey is of great value… A disciple, the youngest disciple, a poor boy, had to teach[1] this truth to me, Your stupid apostle. But I did not neglect it. Because I saw its fruit. Because I also, although a blockhead, have understood something through the light of Wisdom that bent benignly over me, touching me, a coarse fisherman, a sinner. I have understood that we must love You not only with words, but by saving souls with our sacrifice, in order to give You joy, and not see You as You are now, as You were at Shebat. Febrary You are so pale and sad, my Master and Lord, Whom we are not worthy to have, Whom we do not understand, as we are worms near You, the Son of God, we are mud near You, the Star, we are darkness, You are Light. But it was of no avail! It is true! My poor offerings… so poor… so badly made… What purpose could they serve? It was pride on my part to believe that they might serve… Forgive me. But I gave You what I had. I offered myself to give You what I have. And I thought that I was justified, because I love You, my God, with all myself, with all my heart, and with all my soul, with all my strength, as it is written[2]. And now I understand also this and I also say what John[3], our angel, always says, and I beg You (and he kneels at Jesus’ feet) to increase Your love in Your poor Simon, so that my love may increase for You, my God.» And Peter prostrates himself to kiss Jesus’ feet, and remains thus.

Bartholomew, who has been listening admiring and assenting, imitates him.

«Stand up, My friends. My love grows deeper and deeper in you and will grow more and more. And may you be blessed because of your hearts.

401.5

When are the others coming?»

«Before sunset.»

«Very well. Also Johanna, Eliza and Chuza will come back before sunset. We shall spend the Sabbath here, and then we shall leave.»

«Yes, my Lord. But why did Johanna send for You so urgently? Could she not have waited? It had been arranged for us to come here! Through her imprudence she has caused all this trouble!…»

«Do not reproach her, Simon of Jonah. She acted out of prudence and love. She sent for Me because there were souls to be confirmed in their goodwill.»

«Ah! In that case I will say no more… But, my Lord, why has Judas changed so much?»

«Forget about it! Enjoy this Eden, so full of flowers and peace. Enjoy your Lord. Leave and forget about humanity in all its worse forms, in its attacks against the soul of your poor companion. Remember only to pray for him… very hard. Come. Let us go to those little ones who are looking at us full of amazement. I was speaking to them of God, a little while ago, from soul to soul, with love, and I was talking to the bigger ones through the beautiful things of God…» And He embraces the waists of His two apostles and turns His steps towards a group of children waiting for Him.


Notes

  1. un pauvre enfant, qui m’enseigne cette vérité…, en 311.3/5.
  2. comme le fait toujours Jean, en particulier en 149.6.

Notes

  1. had to teach…, in 311.3/5.
  2. as it is written, in: Deuteronomy, 6,5.
  3. I also say what John, specifically in 149.6.