The Writings of Maria Valtorta

453. Arrivée à Hippos et discours en faveur des pauvres, qui sont guéris.

453. Arrival in Hippo and sermon in favour of

453.1

Jésus entre à Hippos par une claire matinée. Il doit avoir passé la nuit dans la maison de campagne d’un habitant de la ville venu pour l’entendre, pour entrer dans la ville aux premières heures d’un bruyant jour de marché. De nombreux citadins d’Hippos se trouvent autour de lui et beaucoup d’autres, avertis de l’arrivée du Rabbi, accourent à sa rencontre. Mais il n’y a pas qu’eux. Les habitants de la bourgade sur le lac sont présents eux aussi. Il manque seulement quelques femmes qui, à cause de leur état physique ou parce qu’elles ont des enfants trop petits, n’ont pu trop s’éloigner de leurs maisons.

La ville, légèrement au-dessus du niveau du lac, s’étend sur les premières ondulations du haut plateau qui se trouve au-delà du lac et qui s’élève vers l’orient pour rejoindre au sud-est les monts de l’Auranitide, et au nord-est le groupe montagneux où trône le grand Hermon. Avec ses riches maisons de commerce et ses propriétés, elle a bel aspect. Et elle est importante comme nœud routier et centre de nombreuses régions d’au-delà du lac, comme l’indiquent les bornes routières qui portent les noms de Gamla, Gadara, Pella, Arbel, Bosra, Guerguesa, et d’autres encore.

Elle est très peuplée et très fréquentée par des étrangers venus des villages voisins pour acheter, vendre, ou faire des affaires. Je vois dans la foule de nombreux Romains, civils ou militaires. Je ne sais pas si c’est particulier à cette ville ou à la région, mais les gens ne me paraissent pas si hostiles et butés envers les Romains. Il se peut que les affaires aient créé des liens, sinon d’amitié, du moins de relations, plus que dans les régions de l’autre rive.

453.2

La foule grossit à mesure que Jésus s’avance vers le centre de la ville, jusqu’à ce qu’il s’arrête sur une vaste place plantée d’arbres, à l’ombre desquels se tient le marché, c’est-à-dire où se traitent les affaires les plus importantes ; en effet, le commerce de détail de vivres et d’objets se trouve au-delà de cette place, sur un terre-plein où le soleil frappe déjà très fort. Les acheteurs et les marchands s’en défendent par des toiles tendues sur des pieux qui donnent un peu d’ombre sur les marchandises exposées par terre. L’endroit est ainsi couvert de toiles multicolores qui s’élèvent un peu au-dessus de la terre, et il fourmille de gens dont les vêtements sont de toutes les couleurs. On dirait un pré orné de fleurs géantes, dont les unes sont immobiles et les autres circulent entre les étalages. Cela donne à l’esplanade un aspect assez agréable qu’elle n’a certainement plus lorsque, désencombrée de ses… boutiques préhistoriques, elle n’est plus qu’une place stérile et déserte, jaunâtre et désolée.

Mais en ce moment, c’est tout un brouhaha. Comme ces gens du peuple crient ! Et que de paroles, que d’exclamations pour marchander une simple écuelle de bois, un blutoir, ou bien une poignée de graines ! Et au tapage des vendeurs et des acheteurs s’unit tout un chœur de mendiants qui forcent leurs voix pour qu’on les entende par dessus le bruit du marché.

« Maître, tu ne peux pas parler ici ! » s’exclame Barthélemy. « Ta voix est puissante, mais elle ne peut couvrir un tel vacarme !

– Nous allons patienter » répond Jésus. « Vous voyez ? Le marché se termine. Certains enlèvent déjà leurs marchandises. En attendant, allez donner l’obole aux mendiants avec les offrandes des riches d’ici. Ce sera le prologue et la bénédiction du discours, car l’aumône faite avec amour passe du degré de secours matériel à celui de l’amour du prochain, et il attire des grâces. »

Les apôtres vont s’acquitter de cet ordre.

453.3

Jésus se met à parler au milieu de la foule attentive :

« Cette ville est riche et prospère, du moins de ce côté-ci. Je vous vois habillés de vêtements propres et élégants. Vos visages ont l’air épanouis. Tout me dit que vous ne souffrez pas misère. Maintenant, je vous demande si ceux qui se plaignent, là-bas, sont d’Hippos ou des mendiants occasionnels, venus d’ailleurs pour obtenir quelque secours. Soyez sincères…

– Voilà : nous allons te le dire, bien que tes paroles constituent déjà un reproche. Certains sont venus de loin, la plupart sont d’Hippos.

– N’y a-t-il donc pas de travail pour eux ? J’ai remarqué que l’on construit beaucoup ici, et il devrait s’en trouver pour tous…

– Ce sont presque toujours les Romains qui embauchent pour les travaux…

– Presque toujours. Tu dis vrai, car j’ai vu aussi des habitants de la ville qui dirigent des travaux, dont un certain nombre occupent des gens qui ne sont pas d’ici. Pourquoi ne pas secourir d’abord les habitants d’Hippos ?

– Parce que… Il est difficile de travailler ici. C’est que, il y a quelques années surtout, avant que les Romains ne fassent de belles routes, il était fatigant d’apporter ici les matériaux et d’ouvrir des routes… Et beaucoup se sont rendus malades ou ont été estropiés… Aujourd’hui, ils sont mendiants, car ils ne peuvent plus travailler.

– Mais vous profitez bien du travail qu’ils ont fait ?

– Bien sûr, Maître ! Vois comme notre ville est belle, pratique, avec des eaux abondantes dans des citernes profondes et de belles routes qui communiquent avec d’autres riches villes. Vois ces édifices solides. Vois tous ces travaux. Vois…

– Je vois tout. Or ceux qui ont contribué à construire tout cela vous demandent aujourd’hui un pain en pleurant ? Oui, dites-vous ? Dans ce cas, puisque vous profitez de ce qu’ils vous ont aidés à posséder, pourquoi ne leur donnez-vous pas un peu de joie ? Du pain, sans qu’ils le demandent ; une couche, pour qu’ils ne soient pas contraints à partager les tanières des animaux sauvages ; un secours dans leurs maladies. Si elles étaient soignées, ils pourraient trouver le moyen de faire encore quelque chose au lieu de s’avilir dans une oisiveté forcée et dégradante. Comment pouvez-vous vous asseoir avec satisfaction à table et partager joyeusement une nourriture abondante avec vos enfants, en sachant que non loin de là des frères ont faim ? Comment pouvez-vous aller vous reposer dans un lit confortable alors que vous savez que dehors, dans la nuit, il y a des hommes sans couche et sans abri ? Ne vous brûlent-elles pas la conscience, ces pièces de monnaie que vous renfermez dans vos coffres-forts, sachant que beaucoup n’ont pas un sou pour s’acheter un pain ?

453.4

Vous m’avez dit que vous croyez au Seigneur très-haut et que vous observez la Loi, que vous connaissez les prophètes et les livres de la Sagesse. Vous m’avez dit que vous croyez en moi et que vous êtes avides de mon enseignement. Alors faites preuve de bonté, car Dieu est amour et prescrit l’amour : la Loi est amour, les prophètes et les livres de la Sagesse conseillent l’amour et ma Doctrine est une doctrine d’amour. Sacrifices et prières sont vains, s’ils n’ont comme base et comme autel l’amour du prochain, et spécialement du pauvre indigent, à qui il est possible de témoigner de l’amour sous toutes ses formes en lui procurant du pain, un lit, des vêtements, du réconfort et un enseignement, en le conduisant à Dieu.

La misère, par son avilissement, amène l’âme à perdre cette foi en la Providence qui est salutaire pour tenir bon dans les épreuves de la vie. Comment pouvez-vous prétendre que les malheureux soient toujours bons, patients, pieux, quand ils voient que ceux qui reçoivent tous les bienfaits de la vie et — selon les idées communes — de la Providence, ont le cœur dur, sont sans religion véritable — car il manque à leur religion la première et la plus essentielle des parties : l’amour —, sont sans patience et qu’eux, qui ont tout, ne savent même pas supporter les supplications des affamés ? Lancent-ils des imprécations contre Dieu et contre vous ? Mais qui les amène à ce péché ? Ne pensez-vous jamais, vous, riches citoyens d’une ville prospère, que vous avez un grand devoir : celui d’amener à la Sagesse ceux que vous abandonnez par votre manière d’agir ?

J’ai entendu que l’on me disait : “ Nous voudrions tous être tes disciples pour t’annoncer. ” C’est à tous que je réponds : vous le pouvez. Ces gens qui viennent, craintifs, honteux avec leurs vêtements déchirés, leurs visages émaciés, sont ceux qui attendent la Bonne Nouvelle, celle qui est apportée surtout aux pauvres, pour que l’espérance d’une vie glorieuse, après la réalité de leur triste vie présente, leur soit un réconfort surnaturel. Vous pouvez mettre en pratique mes enseignements avec assez peu d’efforts matériels, mais avec davantage d’efforts spirituels — car les richesses pourraient mettre en péril la sainteté et la justice —. Eux peuvent suivre ma Loi avec leurs peines de toutes sortes. Mais le manque de pain, l’insuffisance des vêtements, l’absence de toit, tout cela les amène à se demander : “ Comment puis-je croire que Dieu est pour moi un Père, si je n’ai pas ce qu’a l’oiseau dans l’air ? ” Comment les duretés du prochain peuvent-elles leur faire croire qu’il faut s’aimer comme des frères ? Vous avez le devoir de les convaincre, par votre amour actif, que Dieu est Père et que vous êtes leurs frères. Il y a une Providence, et vous en êtes les serviteurs, vous, les riches du monde. Considérez qu’être ses intermédiaires est le plus grand honneur que Dieu vous fait et l’unique moyen de rendre saintes les richesses dangereuses.

453.5

Et agissez comme si, en chacun d’eux, vous me voyiez moi-même. Je suis en eux. J’ai voulu être pauvre et persécuté pour être comme eux, et pour que le souvenir du Christ pauvre et persécuté persiste au cours des siècles, jetant une lumière surnaturelle sur ceux qui sont dans cette situation, comme le Christ, une lumière qui vous les fasse aimer comme d’autres moi-même. Car je suis dans le mendiant qu’on rassasie, dont on calme la soif, que l’on habille, que l’on loge. Je suis dans l’orphelin recueilli par amour, dans le vieillard qu’on secourt, dans la veuve qu’on aide, dans le pèlerin qu’on loge, dans le malade qu’on soigne. Et je suis encore dans l’affligé qu’on réconforte, dans celui qu’on rassure face à ses doutes, dans l’ignorant qu’on instruit. Je suis là où on reçoit l’amour. Et tout ce vous aurez fait à un frère dépourvu de moyens matériels ou spirituels, c’est à moi que vous l’aurez fait. Car je suis le Pauvre, l’Affligé, l’Homme des douleurs, et cela pour procurer richesse, joie, vie surnaturelles à tous les hommes qui, bien des fois, — ils ne le savent pas, mais c’est ainsi — ne sont riches qu’extérieurement, et joyeux d’une joie seulement apparente. En fait, ils sont tous pauvres des vraies richesses et des vraies joies, car ils sont privés de la grâce à cause de la Faute originelle.

Vous le savez : sans la Rédemption, il n’y a pas de grâce, et sans grâce, il n’y a ni joie ni vie éternelle.

Pour vous donner la grâce et la vie éternelle, je n’ai pas voulu naître roi ou puissant, mais pauvre, enfant du peuple, humble. En effet, la couronne n’est rien, pas plus que le trône ou la puissance, pour celui qui vient du Ciel afin de conduire au Ciel. Ce qui importe, en revanche, c’est l’exemple qu’un vrai Maître doit montrer pour donner de la force à sa Doctrine. Car les plus nombreux ne sont pas les puissants et les nantis, mais les pauvres et les malheureux. Et la bonté est pitié.

C’est pour cela que je suis venu et que le Seigneur a oint son Christ : pour que j’annonce la Bonne Nouvelle aux hommes doux et que je guérisse ceux qui ont le cœur brisé, pour que j’annonce la liberté aux esclaves, la libération aux prisonniers, pour que je console ceux qui pleurent, pour que je remette aux enfants de Dieu — à ceux qui savent le rester dans la joie comme dans la douleur —, leur diadème, le vêtement de justice, et pour que je les transforme de leur état d’arbres sauvages en arbres du Seigneur, en ses champions, en ses gloires.

453.6

Je suis tout à tous, et je veux qu’ils soient avec moi dans le Royaume des Cieux, lequel est ouvert à tous pourvu qu’on sache vivre dans la justice. La justice réside dans la pratique de la Loi et dans l’exercice de l’amour. On n’accède pas à ce Royaume par les droits de la fortune, mais par une sainteté héroïque. Que celui qui désire y entrer me suive et fasse ce que je fais : qu’il aime Dieu par dessus tout et son prochain comme moi, je l’aime ; qu’il ne blasphème pas le Seigneur, qu’il sanctifie ses fêtes, honore ses parents, ne lève pas une main violente sur son semblable, ne commette pas d’adultère, ne vole pas son prochain d’aucune façon, ne fasse pas de faux témoignages, ne désire pas le bien d’autrui, mais qu’il soit content de son sort en le considérant toujours comme transitoire, et comme une route et un moyen pour conquérir un sort meilleur et éternel ; qu’il aime les pauvres, les affligés, les petits de la terre, les orphelins, les veuves, et qu’il ne pratique pas l’usure. Celui qui agira ainsi, quelles que soient sa nation et sa langue, sa condition et sa fortune, pourra entrer dans le Royaume de Dieu dont moi, j’ouvre les portes.

Venez à moi, vous tous dont la volonté est droite. Ne vous effrayez pas de ce que vous êtes ou de ce que vous avez été. Je suis l’Eau qui lave le passé et fortifie pour l’avenir. Venez à moi, vous qui avez ignoré la sagesse. Elle se trouve dans ma parole. Venez à moi, refaites-vous une vie nouvelle sur d’autres idées. Ne craignez pas de ne pas savoir, de ne pouvoir agir. Ma Doctrine est facile et mon joug est léger. Je suis le Rabbi qui donne sans demander d’autre compensation que votre amour. Si vous m’aimez, vous aimerez ma Doctrine — donc aussi votre prochain —, et vous obtiendrez la Vie et le Royaume.

Riches, défaites-vous de votre attachement aux richesses et achetez avec elles le Royaume par toutes sortes d’œuvres d’amour miséricordieux pour le prochain. Pauvres, renoncez à votre avilissement et marchez sur la route de votre Roi. Avec Isaïe, je vous dis[1] : “ Vous qui avez soif, venez boire de l’eau, vous qui n’avez pas d’argent venez acheter. ” Avec l’amour, vous achèterez ce qui est amour, ce qui est nourriture impérissable, la nourriture qui rassasie et fortifie réellement.

453.7

Ô hommes, femmes, riches et pauvres d’Hippos, je m’en vais, et cela pour obéir à la Volonté de Dieu. Mais je veux partir moins affligé que lorsque je suis arrivé. C’est votre promesse qui soulagera mon affliction. Pour votre bien, vous les riches, pour le bien de votre ville, soyez miséricordieux à l’avenir envers les plus petits d’entre vous. Promettez-le-moi. Tout est beau, ici. Mais comme le nuage noir d’un orage donne un aspect effrayant à la ville la plus belle, il plane, ici, comme une ombre qui fait disparaître la beauté : c’est votre dureté de cœur. Enlevez-la, et vous serez bénis. Rappelez-vous : Dieu a promis[2] de ne pas détruire Sodome s’il s’y était trouvé dix justes. Vous ignorez l’avenir. Moi, je le connais. Et en vérité, je vous dis qu’il est lourd de punition, plus qu’un nuage de grêle en été. Sauvez votre ville par votre justice, par votre miséricorde. Le ferez-vous ?

– Nous le ferons, Seigneur, en ton nom. Parle-nous, parle-nous encore ! Nous avons été durs et pécheurs. Mais toi, tu nous sauves. Tu es le Sauveur. Parle-nous…

– Je serai avec vous jusqu’à ce soir. Mais je parlerai par mes œuvres. Maintenant que le soleil frappe, que chacun rentre chez lui et médite mes paroles.

– Et toi, où vas-tu, Seigneur ? Viens chez moi ! Chez moi ! »

Tous les riches d’Hippos veulent l’avoir chez eux et ils se disputent presque pour faire valoir le motif pour lequel Jésus doit privilégier l’un ou l’autre.

Il lève la main pour imposer silence, et l’obtient non sans peine :

« Je reste avec eux. »

Et il désigne les pauvres qui, serrés en tas, en marge de la foule, le regardent de l’œil de quelqu’un qui, toujours méprisé, se sent aimé. Et il répète :

« Je reste avec eux pour les consoler et partager le pain avec eux, pour leur donner un avant-goût de la joie du Royaume où le Roi sera assis parmi ses sujets au même banquet d’amour. Et en attendant, puisque leur foi est peinte sur leurs visages et dans leurs cœurs, je leur dis : “ Qu’il vous soit fait ce que dans votre cœur vous demandez, et que vos âmes et vos corps jubilent dans le premier salut que vous donne le Sauveur. ” »

Ces pauvres peuvent être une bonne centaine. Les deux tiers au moins sont handicapés, aveugles ou visiblement malades ; l’autre tiers est composé d’enfants qui mendient pour leurs mères veuves ou pour leurs grands-parents… Eh bien, c’est un spectacle prodigieux : les bras estropiés, les hanches disloquées, les échines déformées, les yeux éteints, les gens épuisés qui se traînent, tout l’étalage douloureux des maladies et des malheurs dus à des accidents de travail ou à des excès de fatigue ou de privations, tout disparaît et reprend un état normal. Tous ces malheureux se reprennent à vivre et à se sentir capables de se suffire à eux-mêmes. Leurs cris remplissent la vaste place et y résonnent.

453.8

Un Romain se fraie avec peine un passage dans la foule en délire et rejoint Jésus qui, à son tour, s’efforce de se diriger vers les pauvres qu’il a guéris et qui le bénissent de leur place, ne pouvant fendre la foule compacte.

« Salut, Rabbi d’Israël. Ce que tu as fait, est-ce seulement pour ceux de ton peuple ?

– Non, homme, ni ce que j’ai fait, ni ce que j’ai dit. Mon pouvoir est universel parce qu’universel est mon amour. Et ma doctrine est universelle parce que, pour elle, il n’y a pas de castes, ni de religions, ni de nations qui la limitent. Le Royaume des Cieux est pour l’humanité qui sait croire au vrai Dieu. Et je suis pour ceux qui savent croire dans la puissance du vrai Dieu.

– Moi, je suis païen, mais je crois que tu es un dieu. J’ai un esclave qui m’est cher, un vieil esclave qui me suit depuis mon enfance. Aujourd’hui, la paralysie le tue lentement, en le faisant beaucoup souffrir. Mais c’est un esclave, et peut-être que toi…

– En vérité, je te dis que je ne connais qu’un esclavage qui me donne du dégoût : celui du péché, du péché obstiné. En effet, celui qui pèche et se repent rencontre ma pitié. Ton esclave va être guéri. Va, et guéris-toi de ton erreur en entrant dans la vraie foi.

– Tu ne viens pas chez moi ?

– Non, homme.

– Vraiment… j’ai trop demandé. Un dieu n’entre pas dans les maisons des mortels. Cela ne se lit que dans les contes… Mais personne n’a jamais logé Jupiter ou Apollon.

– Parce qu’ils n’existent pas. Mais Dieu, le vrai Dieu, entre dans la maison de l’homme qui croit en lui et il y apporte la guérison et la paix.

– Qui est le vrai Dieu ?

– Celui qui est.

– Pas toi ? Ne mens pas ! Je sens que tu es Dieu…

– Je ne mens pas. Tu l’as dit, je le suis. Je suis le Fils de Dieu venu pour sauver aussi ton âme, comme j’ai sauvé ton esclave bien-aimé. N’est-ce pas lui qui vient t’appeler à grands cris ? »

453.9

Le Romain se retourne. Il voit un vieillard suivi par d’autres et qui, enveloppé dans une couverture, accourt en criant :

« Marius ! Marius ! Mon maître !

– Par Jupiter ! Mon esclave ! Il court ! Ah !… j’ai dit : par Jupiter ! Non, je dis : par le Rabbi d’Israël. Je… Je… »

L’homme ne sait plus comment s’exprimer.

Les gens ouvrent volontiers leurs rangs pour laisser passer le vieillard hors de lui.

« Je suis guéri, maître ! J’ai senti un feu dans mes membres et entendu un ordre : “ Lève-toi ! ” Il me semblait que c’était ta voix. Je me suis levé… je tenais debout… J’ai essayé de marcher… j’y parvenais… J’ai touché mes escarres… plus de plaies. J’ai crié. Nérée et Quintus sont accourus. Ils m’ont dit où tu étais. Je n’ai pas attendu d’avoir mes vêtements. Désormais, je vais pouvoir encore te servir… »

A genoux, le vieillard pleure en baisant les vêtements du Romain.

« Pas moi ! C’est lui, le Rabbi, qui t’a guéri. Il faudra croire, Aquila. Lui, c’est le vrai Dieu. Il a guéri ceux-ci par sa voix, et toi… avec je ne sais quoi… On doit croire… Seigneur… je suis païen mais… voilà… Non. C’est trop peu. Dis-moi où tu vas, et je te ferai honneur. »

Il avait offert une bourse, mais il la reprend.

« Je vais sous ce portique sombre, avec eux.

– Je te ferai un don pour eux. Salut, Rabbi. Je le raconterai à ceux qui ne croient pas…

– Adieu. Je t’attends sur les chemins de Dieu. »

Le Romain s’éloigne avec ses esclaves. De son côté, Jésus s’en va avec ses pauvres et avec les apôtres et les femmes disciples.

Le portique — c’est plutôt une rue couverte qu’un portique — est ombragé et frais, et la joie est si grande que l’endroit paraît beau, bien qu’il soit très ordinaire en lui-même. De temps à autre, un habitant vient apporter des oboles. L’esclave du Romain revient avec une lourde bourse. Et Jésus donne des paroles de lumière et des réconforts d’argent. Les apôtres reviennent avec des vivres de toutes sortes. Jésus rompt le pain et bénit la nourriture pour la distribuer aux pauvres, à ses pauvres…

453.1

Jesus enters Hippo on a clear morning. He must have spent the night in the country house of an inhabitant of the town, who had gone to listen to Him, in order to go to town early in the morning of a noisy market day. Many people of Hippo are with Him and many more run to meet Him when they are told that the Rabbi has arrived. But not only citizens of Hippo are around Jesus. Also those of the village on the lake are present. Only a few women are absent, whether because of their physical conditions or because their children are too young to allow them to leave their homes.

The town appears to be a nice one. It is situated a little above lake level and stretches out on the first undulations of the tableland, which lies beyond the lake and rises eastwards, extending to south-east as far as the mountains of Hauran, and to northeast as far as the mountain range dominated by the great Hermon. The town is important not only because of its flourishing trade and wealth, but also because it is a road junction linking many regions beyond the lake, as is evidenced by the road signs placed in its neighbourhood, bearing the names of Gamala; Gadara, Pella, Arbela, Bozrah, Gherghesa and others. It is densely populated and much frequented by foreigners who come from the nearby villages to purchase or to sell or on other business. I see that among the crowd there are many Romans, both civilians and soldiers and I notice that the people here, either because it is a characteristic of this town or it is typical of the whole region, do not appear to be so hostile or adverse to the Romans. Perhaps business relationships have linked them with bonds of expediency, if not of friendship, more than in any other area on the opposite shore.

453.2

The crowds increase as Jesus moves towards the town centre, where He stops in a large square planted with trees, in the shade of which the market takes place, that is, the more important business is negotiated, as retail selling and buying of foodstuffs and utensils is done beyond this square, on an embankment, on which the sun is already darting down and buyers and vendors protect themselves from it by means of sheets, which are stretched on small poles and cast small patches of shadow on the goods exposed on the ground. This place, covered as it is with sheets of all shades, set up not far from the ground and swarming with people wearing gaily-coloured garments, looks like a meadow adorned with huge flowers, partly immobile, partly moving around the tiny paths between the many-coloured sheets. The place has thus a pleasant sight, which, however, disappears when the old-fashioned booths are removed and the embankment appears in the yellowish desolation of a barren wild place. It is at present animated with people bawling. How loud these people yell and how many words they shout bargaining even for a wooden bowl, a sifter or a handful of seed! And the bawling of buyers and vendors is increased by a chorus of beggars who strain their voices to be heard above so much noise.

«You cannot speak here, Master!» exclaims Bartholomew. «Your voice is powerful but it cannot overwhelm this noise!»

«We will wait. See? The market is about to end. Some people are already taking their goods away. In the meantime go and give alms to the beggars with the offerings of the local rich people. It will be the prologue to and the blessing on the sermon, because alms given with love passes from the degree of material relief to that of love of neighbour and attracts graces» replies Jesus.

The apostles go away to carry out the order.

453.3

Jesus continues to speak among the attentive crowds. «The town is rich and flourishing. At least this part of it. I see you wear beautiful clean garments. And you look well fed. Everything tells Me that you do not suffer poverty. I would now like to ask you whether those people, who are complaining over there, are from Hippo or are occasional beggars who have come here from other villages to have relief. Be sincere…»

«Well. We will tell You, although Your words already sound like a reproach. Some are foreigners, most of them are from Hippo.»

«And is there no work for them? I see that you are building many houses here, and there should be work for everybody…»

«It is mostly the Romans who engage workers…»

«Mostly. You are right. Because I have seen also some of the local people supervise jobs. And I have noticed that many of them have engaged foreigners. Why not help your fellow citizens first?»

«Because… It is difficult to work here because, particularly some years ago, before the Romans built good roads, it was a hard task to bring big rocks here and open new roads… And many were taken ill or became crippled… and they are now beggars, because they are no longer fit to work.»

«But you enjoy the work they did?»

«Certainly, Master! See how beautiful and comfortable the town is, with plenty of water in deep cisterns and beautiful roads which connect this town with other rich ones. See what solid constructions. See how many laboratories. See…»

«I see everything. And you were helped to build these things by those, who now in a mournful voice ask you to give them a piece of bread? You say that you were? Well, then, if you now enjoy what they helped you to possess, why do you not give them a tiny bit of enjoyment? Some bread, without them asking for it. A bed, so that they may not be compelled to share dens with wild animals. Some assistance for their diseases, which, if cured, would no longer prevent them from still being able to do something, instead of losing heart in forced mortifying idleness. How can you sit happily at meals sharing with joy plentiful food with your smiling children, knowing that, not far from you, some of your brothers are hungry? How can you go and rest in a well protected bed, when you are aware that outside, in the night, there are men who have no beds and can get no rest? Are your consciences not tortured by those coins which you put away in safes, when you know that many people have not even a farthing to buy some bread?

453.4

You told Me that you believe in the Most High Lord and that you comply with the Law, that you are acquainted with the prophets and the Books of Wisdom. You told Me that you believe in Me and you are anxious to know My Doctrine. You must, therefore, have kind hearts, because God is love and He prescribes love, because the Law is love, because the prophets and the Books of Wisdom advise love and My doctrine is a doctrine of love. Sacrifices and prayers are in vain unless their base and altar is love for your neighbour and particularly for the poor and needy, to whom you can give all forms of love by means of bread, beds, clothes comfort and doctrine, leading them to God. Poverty, by disheartening people, causes spirits to lose that faith in Providence, which is beneficial to resist the trials of life. How can you expect a poor man to be always good, patient, pious, when he sees that those who have received everything from life, and thus, according to common opinion, from Providence, are hard-hearted, without true religion – because their religion lacks the first and most essential part: love – they are without patience and, although they have everything, they cannot even tolerate the entreaties of a starving man? At times they curse God and you? But who induces them to such sin? Do you ever consider, O rich citizens of a rich town, that your duty is great, that is: to lead poor wretches to Wisdom through your own behaviour?

I have heard some of you say to Me: “We would all like to be Your disciples, in order to preach You”. I say to you all: you can do so. Those who come here timidly, and are shy because of their ragged clothes, with emaciated faces, are the ones who are awaiting the Gospel, which is given above all for the poor, that they may have a supernatural comfort in the hope of a glorious life after the reality of their present sad life. You can practise this doctrine of Mine with less material fatigue, but with greater spiritual difficulty, because riches are dangerous to holiness and justice. They can do so with all kinds of difficulties. The lack of bread, insufficient garments, their being homeless, urge these people to ask themselves: “How can I believe that God is my Father, when I do not have what the birds of the air possess?”. How can the hardness of neighbours make them believe that they must love one another like brothers? It is your duty to assure them that God is a Father and, through your active love, that you are their brothers. Providence does exist and you, the rich people of the world, are its ministers. The fact that you are its means is to be considered by you as the greatest honour granted to you by God and as the only way to make dangerous riches holy.

453.5

And behave as if in each of them you saw Me. I am in them. I wanted to be poor and persecuted to be like them and so that the remembrance of the Christ, poor and persecuted, may last throughout centuries, casting a supernatural light on those who are poor and persecuted like the Christ, a light that would make you love them as if they were Myself. I am in fact in the beggar who has been given food, drink, clothes, lodgings. I am in the orphan who has been taken in out of love, in the widow who has been assisted, in the pilgrim who has been given hospitality, in the patient who is cured. And I am in the afflicted who are comforted, in the doubtful who are assured, in the ignorant who are instructed. I am wherever love is received. And anything done to a brother, who is poor in material or spiritual means, is done to Me. Because I am the Poor One, the Afflicted One, the Man of Sorrows, and I am thus, in order to give Wealth, Joy, supernatural Life to all men who many a time – they do not know but it is so – are rich and joyful only apparently, and are all poor in true riches and joys, because they are without Grace through the Original Sin which deprives them of it. You know that without Redemption there is no Grace, without Grace there is no joy or Life. And to give you Grace and Life I did not want to be born a king or a mighty man, but I chose to be poor, a common humble man, because crown, throne, power are nothing for Him Who comes from Heaven to lead souls to Heaven, whereas the all important thing is the example which a true Master must set in order to give strength to his Doctrine. Because the majority of people are poor and unhappy, whereas the powerful and happy are few. Because Goodness is Pity.

That is why I came and the Lord anointed His Christ: that I may announce the Gospel to meek people and cure those who are broken-hearted, that I may preach freedom to slaves, release to prisoners, that I may console those who weep and put on the children of God – the children who know how to remain such both in joy and in sorrow – their diadem, the robe of justice, and transform them from wild plants into trees of the Lord, into His

champions and His glory.

453.6

I am completely devoted to everybody and I want everybody with Me in the Kingdom of Heaven. It is open to everybody providing one lives in justice. Justice is in the practice of the Law and in the exercise of love. One does not enter that Kingdom by right of wealth, but by heroism in holiness. He who wants to enter it should follow Me and do what I do: he should love God above everything and his neighbour as I love him, he should not curse the Lord, he should observe holy days and honour his parents, he should not raise a violent hand on his fellow-man, he should not commit adultery, or rob his neighbour in any way, or give false testimony, or wish what he does not have and other people possess, but he should be satisfied with his destiny, always considering it a fleeting state, a way and means to conquer a better and eternal fate, he should love the poor, the afflicted, the least on the Earth, orphans, widows, and he should not practise usury. He who does that, whatever his nationality and language, his condition and wealth, will be able to enter the Kingdom of God: the gates of which I will open to you.

Come to Me, all you of goodwill. Be not afraid of what you are or you were. I am Water that cleanses the past and fortifies for the future. Come to Me, you who are poor in wisdom. Wisdom is in my word. Come to Me, start a new life on new ideas. Be not afraid of not knowing, of not being able to do it. My Doctrine is easy, my yoke is light. I am the Rabbi Who gives without asking for recompense, without asking for any recompense but your love. If you love Me, you will love my Doctrine and consequently your neighbour and you will have Life and the Kingdom. Rich people, divest yourselves of your attachment to riches, and buy with them the Kingdom by means of all the words of merciful love for your neighbour. Poor people, divest yourselves of your dejection and come onto the way of your King. With Isaiah I say[1]: “Oh, come to the water all you who are thirsty, and you as well who have no money come and buy”. With love you will buy what is love, what is unperishable food, the food which satisfies and fortifies.

453.7

I am going away, O rich, poor men and women of Hippo. I am going away to obey the Will of God. But I want to depart less afflicted than I was when I arrived. It is your promise which will relieve My affliction. For the welfare of you rich people, for the welfare of this town of yours, be and promise to be merciful towards the least among you in the future. Everything is beautiful here. But as a dark stormy cloud frightens even the most beautiful town, so the hardness of your hearts is an impending danger here, like a shadow which causes beauty to fade away. Remove your hardness and you will be blessed. Remember: God promised[2] not to destroy Sodom, if ten just people were found in it. You do not know the future. I do. And I solemnly tell you that it is more laden with punishments than a summer cloud is with hail. Save your town with your justice and your mercy. Will you do that?»

«We will, Lord, in Your name. Speak, please, go on speaking to us! We have been hard-hearted and sinners. But You are saving us. You are the Saviour. Speak to us…»

«I will be with you until evening. But I will speak through My deeds. Now, while the sun is flaming, go to your houses and meditate on My words.»

«And where are You going, Lord? Come to my house! To mine!» All the rich people in Hippo want Him and they almost contend with one another to justify the reason why Jesus should go with this man or that one.

He raises His hand imposing silence. He achieves it with difficulty. He says: «I am staying with these.» And He points at the poor people who, gathered in a group at the end of the crowd are looking at Him with the attitude of people who, although derided, feel that they are loved. And He repeats: «I am staying with them to comfort them and share our bread with them. I want to give them an advance of the happiness of the Kingdom where the King will be sitting among His subjects at the same banquet of love. And in the meantime, as their faith is written on their faces and in their hearts, I say to them: “Let be done to you what your hearts desire, and may your bodies and souls rejoice in the first cure of your health which the Saviour grants you”.»

There must be at least one hundred poor people. At least two thirds of them are suffering from physical disability, or are blind, or clearly ill; the other third are children begging on behalf of their widow mothers or of their grandparents… Well, it is wonderful to see deformed arms, dislocated hips, mis-shapen backs, lifeless eyes, exhausted people dragging themselves along, all kinds of painful diseases and misfortunes, contracted through labour accidents or excess of fatigue and privations, being restored to normal healthy state, thus allowing the poor wretches to begin to live once again and feel that they are in a position to look after themselves. Their cries fill the large square and resound in it.

453.8

A Roman elbows his way through the delirious crowd and reaches Jesus while He, with as much difficulty, is going towards the poor people who have just been cured and are blessing Him from where they are standing, as it is impossible for them to squeeze through the compact mass of people.

«Hail, Rabbi of Israel. What You have done, is it only for the members of Your people?»

«No, man. Neither what I have done, nor what I have said. My power is universal, because My love is universal. And My doctrine is universal because there are no limitations of castes, religions or nations for it. The Kingdom of Heaven is for all Mankind who can believe in the true God. And I am here for those who can believe in the power of the true God.»

«I am a pagan. But I believe that You are a god. I have a slave, who is dear to me. An old slave who has followed me since I was a little boy. Paralysis is now killing him slowly and with great pain. But he is a slave and perhaps You…»

«I solemnly tell you that I know only one slavery which disgusts Me: the slavery of sin, and of obstinate sin. Because he who sins and repents meets with My pity. Your slave shall be cured. Go and get rid of your error by entering the true faith.»

«Are You not coming to my house?»

«No, man.»

«Actually… I have asked for too much. A god does not go to the houses of mortals. We read about that only in fables… But no man ever gave hospitality to Jupiter or Apollo.»

«Because they do not exist. But God, the true God enters the homes of those who believe in Him and bestows health and peace to them.»

«Who is the true God?»

«He Who is.»

«Not You? Do not lie! I feel You are god…»

«I am not lying. What you said is true: I am God. I am the Son of God Who has come to save also your soul as I saved your beloved slave. Is that not him coming shouting at the top of his voice?»

453.9

The Roman turns around, he sees an old man, who is followed by other people and is running, wrapped in a blanket, shouting: «Marius! Marius! My master!»

«By Jove! It’s my slave! How!… I… said: Jove… No: I say: by the Rabbi of Israel. I… I…» the man does not know what to say…

The crowds open out willingly to let the old man, who has just been cured, pass through.

«I am well, master. I felt something like a fire in my limbs and I lit heard an order: “Get up!”. I thought it was your voice. I got up… I could stand… I tried to walk… and I was able… I tried to touch my bedsores… they had disappeared. I shouted. Nereus and Quintus came. They told me where you were. I did not wait to get some clothes. Now I can still serve you…» the old man, on his knees, is weeping kissing the tunic of the Roman.

«Not me. This Rabbi cured you. We will have to believe, Aquila. He is the true God. He cured those people just with His voice and You… I do not know how… We must believe… Lord… I am a heathen, but… here… No. It’s too little. Tell me where You are going and I will honour You.» He offers a purse, then puts it away.

«I am going with them under that dark porch.»

«I will send You an offering for them. Hail, Rabbi. I will tell those who do not believe…»

«Goodbye. I will wait for you on the ways of God.»

The Roman goes away with his slaves. Jesus goes away with His poor people, with His apostles and the women disciples.

The porch – it is more like a sheltered road than a porch – is shady and cool, and the joy is so great that even the place looks beautiful, although it is a very common one. Now and again a citizen comes and gives offerings. The slave of the Roman comes back with a heavy purse. And Jesus gives words of light and support in money, and when the apostles come back with a variety of foodstuffs, He breaks the bread and blesses the food, which He then hands out to the poor people, to His poor people…


Notes

  1. je vous dis : en Is 55, 1.
  2. a promis : en Gn 18, 32.

Notes

  1. say, as in: Isaiah 55,1.
  2. promised, in: Genesis 18,32.