The Writings of Maria Valtorta

505. Au Temple, une grâce obtenue par la prière

505. In the Temple, a grace is granted from incessant

505.1

De nouveau, Jésus se trouve à Jérusalem, une Jérusalem hivernale, grise et venteuse. Marziam est encore avec Jésus ainsi qu’Isaac. Ils se dirigent, tout en parlant, vers le Temple.

Avec les Douze se trouvent Joseph et Nicodème, qui discutent avec Simon le Zélote plus qu’avec les autres, et avec Thomas. Mais ensuite, ils se séparent et passent à l’avant pour saluer Jésus sans s’arrêter.

« Ils ne veulent pas faire remarquer leur amitié avec le Maître. C’est dangereux ! siffle Judas à l’oreille d’André.

– Je crois qu’ils agissent ainsi par une juste appréciation, pas par lâcheté, dit André pour les défendre.

– Du reste, ils ne sont pas disciples et ils peuvent le faire. Ils ne l’ont jamais été, ajoute Simon le Zélote.

– Non ? Il me semblait…

– Lazare non plus n’est pas disciple, ni…

– Mais si tu exclus tout le monde, qui reste-t-il ?

– Qui ? Ceux qui ont la mission de disciples.

– Et eux, alors, que sont-ils ?

– Des amis, pas plus que des amis. Est-ce que, par hasard, ils quittent leurs maisons et leurs affaires pour suivre Jésus ?

– Non. Mais ils l’écoutent avec plaisir, ils lui apportent leur aide et…

– S’il ne s’agissait que de cela ! Même les païens le font, dans ce cas. Tu vois que, chez Nikê, nous en avons trouvé qui avaient pensé à lui. Et ces femmes ne sont certainement pas des disciples.

– Ne t’énerve pas! Je disais cela seulement pour parler. Tiens-tu tellement à ce que tes amis ne soient pas disciples ? Tu devrais vouloir le contraire, me semble-t-il.

– Je ne m’énerve pas, et je ne veux rien, pas même que tu leur fasses du mal en disant qu’ils sont ses disciples.

– Mais à qui veux-tu que je le dise ? Je suis toujours avec vous… »

Simon le Zélote le regarde si sévèrement que le sourire se fige sur les lèvres de Judas. Il lui semble opportun de changer de sujet de conversation, et il demande :

« Que voulaient aujourd’hui ces deux hommes, qui discutaient ainsi avec vous ?

– Ils ont trouvé une maison pour Nikê, du côté des jardins, près de la Porte. Joseph connaissait le propriétaire, et il savait qu’il la vendrait à un prix avantageux. Nous le ferons savoir à Nikê.

– Quel désir de jeter l’argent par les fenêtres !

– Il lui appartient. Elle peut en faire ce qu’elle veut. Elle souhaite rester près du Maître. Elle obéit en cela à la volonté de son époux[1], et à son cœur.

– Il n’y a que ma mère qui soit au loin… soupire Jacques, fils d’Alphée.

– Et la mienne, dit l’autre Jacques.

– Mais pour peu de temps. As-tu entendu ce qu’a dit Jésus à Isaac comme à Jean et Matthias ? « Quand vous reviendrez à la nouvelle lune de Scebat, venez avec les femmes disciples, en plus de ma Mère. »

– J’ignore pourquoi il refuse que Marziam revienne avec elles. Il lui a dit : « Tu viendras quand je t’appellerai. »

– Peut-être pour que Porphyrée ne reste pas sans aide… Si personne ne pêche, là-bas on ne mange pas. Si nous n’y allons pas, Marziam doit s’en charger. Le figuier, le rucher, quelques oliviers et deux brebis ne suffisent évidemment pas à entretenir une femme, à la vêtir, à la nourrir…, remarque André.

505.2

Jésus, arrêté contre le mur d’enceinte du Temple, les regarde venir. Il est en compagnie de Pierre, de Marziam et de Jude. Des pauvres se lèvent de leurs grabats de pierre, placés sur le chemin qui mène au Temple — celui qui va de Sion vers le mont Moriah, non celui qui va de l’Ophel au Temple — et ils se dirigent vers Jésus en se lamentant pour lui demander une obole. Aucun ne demande la guérison. Jésus ordonne à Judas de leur donner de l’argent, puis il entre dans le Temple.

Il n’y a guère foule. Après la grande affluence des fêtes, les pèlerins sont rares. Seuls ceux qui sont obligés de venir à Jérusalem pour quelque affaire importante, ou ceux qui habitent dans la ville elle-même, montent au Temple. Aussi les cours et les portiques, sans être déserts, sont-ils beaucoup moins fréquentés et semblent plus vastes, et aussi plus sacrés parce que moins bruyants. Même les changeurs, et les marchands de colombes et d’autres animaux, sont moins nombreux, adossés aux murs du côté du soleil, un soleil blafard qui se fraie un chemin à travers les nuages gris.

Après avoir prié dans la Cour des Juifs, Jésus revient sur ses pas et s’adosse à une colonne pour observer… tout en étant lui-même observé.

505.3

Il voit revenir, certainement de la Cour des Hébreux, un homme et une femme qui, sans pleurer ouvertement, montrent un visage plus douloureux que des larmes. L’homme essaie de réconforter sa femme, mais on voit que lui aussi est très affligé.

Jésus se détache de la colonne et va à leur rencontre.

« De quoi souffrez-vous ? » demande-t-il avec pitié.

L’homme le regarde, étonné de cet intérêt qui, peut-être, lui semble indélicat. Mais le regard de Jésus est si doux qu’il en est désarmé. Pourtant, avant de parler de sa douleur, il demande :

« Comment donc un rabbi s’intéresse-t-il aux souffrances d’un simple fidèle ?

– Parce que le rabbi est ton frère, ô homme, ton frère dans le Seigneur, et il t’aime comme le commandement le requiert.

– Ton frère ! Je suis un pauvre cultivateur de la plaine de Saron, vers Dora. Toi, tu es un rabbi.

– La souffrance concerne les rabbis comme tout le monde. Je sais ce qu’elle est, et je voudrais te consoler. »

La femme écarte un instant son voile pour regarder Jésus et murmure à son mari :

« Dis-le-lui. Peut-être pourra-t-il nous aider…

505.4

– Rabbi, nous avions une fille… nous l’avons, pour le moment, nous l’avons encore… Et nous l’avons mariée honorablement à un jeune homme, qu’un ami commun nous… garantissait devoir être un bon mari. Ils sont mariés depuis six ans et ils ont eu deux enfants de leur mariage. Deux… car après l’amour a cessé… au point que maintenant… l’époux veut le divorce. Notre fille pleure et se consume, et c’est pour cela que nous t’avons dit que nous l’avions encore : car d’ici peu, elle mourra de chagrin. Nous avons tout tenté pour convaincre l’homme, et nous avons tant prié le Très-Haut… Mais aucun des deux ne nous a écoutés… Nous sommes venus ici en pèlerinage pour cela, et nous y sommes restés toute une lune. Tous les jours au Temple, moi à ma place, elle à la sienne… Ce matin, un serviteur de ma fille est venu nous apprendre que l’époux s’est rendu à Césarée pour lui envoyer de là le libelle de divorce. Voilà la réponse à nos prières…

– Ne parle pas ainsi, Jacques » supplie sa femme à voix basse, avant de poursuivre : « Le Rabbi nous maudira comme blasphémateurs… et Dieu nous punira. C’est notre peine, elle vient de Dieu… Et s’il nous a frappés, c’est signe que nous l’avons mérité, achève-t-elle dans un sanglot.

– Non, femme. Moi, je ne vous maudis pas, et Dieu ne vous punira pas. Je vous le déclare, ce n’est pas Dieu qui est la source de cette souffrance, mais l’homme. Dieu la permet pour vous éprouver et pour éprouver le mari de votre fille. Ne perdez pas la foi, et le Seigneur vous exaucera.

– C’est trop tard. Désormais notre fille est répudiée et déshonorée, et elle va mourir… dit l’homme.

– Il n’est jamais trop tard pour le Très-Haut. En un instant et en raison de la persévérance d’une prière, il peut changer le cours des événements. De la coupe aux lèvres, il y a encore du temps pour que la mort insinue son poignard et pour empêcher de boire celui qui approchait la coupe de ses lèvres, et cela par l’intervention de Dieu. Je vous le dis. Retournez aux places où vous priez, et persévérez aujourd’hui, demain et après-demain encore : si vous savez avoir foi, vous verrez le miracle.

– Rabbi, tu veux nous réconforter… mais en ce moment… Ce n’est plus possible, et tu le sais, d’annuler le libelle une fois qu’il a été remis à la femme répudiée, insiste l’homme.

– Aie foi, te dis-je. Il est vrai qu’on ne peut l’annuler. Mais sais-tu si ta fille l’a reçu ?

– De Dora à Césarée, le chemin n’est pas bien long. Pendant que le serviteur arrivait ici, Jacob est certainement revenu à la maison et il a chassé Marie.

– Le trajet n’est pas long, mais es-tu certain qu’il l’ait accompli ? Une volonté supérieure à celle de l’homme ne peut-elle avoir arrêté un homme si Josué, avec l’aide de Dieu, a arrêté le soleil[2] ? Votre prière persévérante et confiante, faite dans une bonne intention, n’est-elle pas un désir saint opposé à la volonté mauvaise de l’homme ? Et, puisque vous demandez quelque chose de bon à votre Père, ne vous aidera-t-il pas pour arrêter la marche d’un fou ? Ne vous aura-t-il pas déjà aidés ? Et même si l’homme s’obstinait encore à avancer, le pourrait-il, si vous vous obstinez à demander au Père une chose juste ? Je vous le dis : allez et priez aujourd’hui, demain et après-demain, et vous verrez le miracle.

– Oh ! allons-y, Jacques ! Le Rabbi sait. S’il dit de prier, c’est signe qu’il sait que la chose est juste. Aie foi, mon époux. Je sens une grande paix, une forte espérance qui se lève là où j’éprouvais tant de douleur. Que Dieu te récompense, Rabbi, toi qui es bon, et qu’il t’écoute. Prie pour nous toi aussi. Viens, Jacques, viens. »

Elle réussit à convaincre son mari, qui la suit après avoir adressé à Jésus la salutation habituelle des Hébreux : « Que la paix soit avec toi », à laquelle Jésus répond par la même formule.

« Pourquoi ne leur as-tu pas révélé qui tu es ? Ils auraient prié avec plus de paix » disent les apôtres.

Et Philippe ajoute :

« Je vais le leur dire. »

Mais Jésus le retient :

« Je ne veux pas. Ils auraient en effet prié avec paix, mais avec moins de valeur, avec moins de mérite. Ainsi, leur foi est parfaite et sera récompensée.

– Réellement ?

– Voulez-vous que je mente en trompant deux malheureux ? »

505.5

Il regarde la foule qui s’est rassemblée, une centaine de personnes, et reprend :

« Ecoutez cette parabole qui vous apprendra la valeur de la prière constante.

Vous savez ce que dit[3] le Deutéronome au sujet des juges et des magistrats. Ils doivent être justes et miséricordieux en écoutant avec impartialité ceux qui ont recours à eux, en essayant toujours de juger, comme si le cas qui se présente à eux était leur cas personnel, sans tenir compte des cadeaux ou des menaces, sans égards pour les amis coupables et sans dureté envers ceux qui sont en mauvais termes avec les amis du juge. Mais si les paroles de la Loi sont justes, les hommes ne le sont pas autant et ils ne savent pas obéir à la Loi. On voit ainsi que la justice humaine est souvent imparfaite, car rares sont les juges qui savent se garder purs de toute corruption, miséricordieux et patients envers les pauvres comme envers les riches, envers les veuves et les orphelins, comme ils le sont envers les plus aisés et influents.

Il y avait dans une ville un juge très indigne de sa charge, qu’il avait obtenue au moyen d’une parenté puissante. Il jugeait de façon très partiale, car il était toujours porté à donner raison aux riches et aux puissants ou aux personnes que ceux-ci lui recommandaient, ou bien à ceux qui l’achetaient en lui offrant de grands cadeaux. Il ne craignait pas Dieu et se riait des plaintes des pauvres et de ceux qui étaient faibles, parce qu’ils étaient seuls et privés de puissants défenseurs. Quand il ne voulait pas écouter quelqu’un qui avait des raisons évidentes de l’emporter sur un riche et auquel il ne pouvait donner tort d’aucune manière, il le faisait chasser de sa présence en le menaçant de le jeter en prison. Et la plupart subissaient ses violences en se retirant, vaincus et résignés à leur défaite, avant même le début du procès.

Mais dans cette ville, il y avait aussi une veuve chargée d’enfants. Elle devait recevoir une forte somme d’un homme puissant pour des travaux exécutés par son défunt mari pour lui. Poussée par le besoin et par l’amour maternel, elle avait essayé de se faire remettre par le riche la somme qui lui aurait permis de rassasier ses enfants et de les vêtir pour le prochain hiver. Mais lorsque se furent révélées vaines toutes les pressions et les supplications qu’elle lui adressait, elle eut recours au juge.

Ce juge était un ami du riche, qui lui avait dit : « Si tu me donnes raison, le tiers de la somme est pour toi. » Aussi fut-il sourd aux paroles de la veuve qui le suppliait : « Rends-moi justice contre mon adversaire. Tu vois que j’en ai besoin. Tout le monde peut te dire que j’ai droit à cette somme. » Il alla jusqu’à la faire chasser par ses commis.

Mais la femme revient une, deux, dix fois, le matin, à sexte, à none, le soir, inlassablement. Et elle le poursuivait de ses cris sur la route : « Rends-moi justice. Mes enfants ont faim et froid. Je n’ai pas d’argent pour acheter de la farine et des vêtements. » Elle se faisait trouver sur le seuil de la maison du juge quand il y revenait pour s’asseoir à table avec ses enfants. Et le cri de la veuve : « Rends-moi justice contre mon adversaire, car mes enfants et moi, nous avons faim et froid » pénétrait jusqu’à l’intérieur de la maison, dans la salle à manger, dans la chambre à coucher pendant la nuit, insistant comme le cri d’une huppe : « Fais-moi justice, si tu ne veux pas que Dieu te frappe ! Fais-moi justice ! Rappelle-toi que la veuve et les orphelins sont sacrés pour Dieu, et malheur à celui qui les piétine ! Rends-moi justice, si tu ne veux pas subir un jour ce que nous souffrons. Notre faim, notre froid, tu les trouveras dans l’autre vie si tu ne nous rends pas justice ! Malheureux homme que tu es ! »

Le juge ne craignait ni Dieu ni son prochain. Mais à force d’être harcelé, de se voir devenu objet de risée de la part de toute la ville à cause des persécutions de la veuve, et même objet de blâme, il en eut assez. Aussi un jour, il se dit : « Bien que je ne craigne pas Dieu ni les menaces de la femme, ni ce qu’en pensent les habitants, cependant, pour en finir avec tant d’ennuis, je donnerai audience à la veuve et lui ferai justice, en obligeant le riche à payer. Il me suffit qu’elle ne me poursuive plus et ne soit plus sans cesse à hurler autour de moi. » Et, ayant appelé son riche ami, il lui annonça : « Mon ami, il ne m’est plus possible de te satisfaire. Fais ton devoir et paie, car je ne supporte plus d’être harcelé à cause de toi. J’ai parlé. » Et le riche dut débourser la somme conformément à la justice.

505.6

Voici la parabole. Maintenant, à vous de l’appliquer.

Vous avez entendu les paroles d’un homme inique : « Pour en finir avec tant d’ennuis, je donnerai audience à la femme. » Or c’était un homme inique. Mais Dieu, le Père très bon, pourrait-il être inférieur au juge mauvais ? Ne rendra-t-il pas justice à ses enfants qui savent l’invoquer jour et nuit ? Et leur fera-t-il attendre cette grâce tellement longtemps que, d’accablement, leur âme cesse de prier ? Je vous le dis : il leur rendra promptement justice pour que leur âme ne perde pas la foi. Mais il faut aussi savoir prier sans se lasser après les premières prières, et savoir demander à bon escient. Et encore se confier à Dieu en disant : « Pourtant, que soit fait ce que ta Sagesse voit pour nous de plus utile. »

Ayez foi. Sachez prier avec foi dans la prière et avec foi en Dieu votre Père. Et lui vous rendra justice contre ceux qui vous oppriment, qu’il s’agisse d’hommes ou de démons, de maladies ou d’autres malheurs. La prière persévérante ouvre le Ciel, et la foi sauve l’âme, quelle que soit la façon dont la prière est écoutée et exaucée. Allons ! »

Jésus se dirige vers la sortie. Il est presque hors de l’enceinte quand, levant la tête pour observer le peu de gens qui le suivent et les nombreux indifférents ou hostiles qui le regardent de loin, il s’écrie tristement :

« Mais quand le Fils de l’homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? »

Et, avec un soupir, il s’enveloppe plus étroitement dans son manteau pour s’acheminer à grands pas vers le faubourg d’Ophel.

505.1

Jesus is once again in Jerusalem. A windy dull Jerusalem in winter. Marjiam is still with Jesus and Isaac also is there. They are speaking while going to the Temple.

Joseph and Nicodemus are with the Twelve speaking to the Zealot and Thomas more than to the others. They then part and when passing before Jesus they greet Him without stopping.

«They do not want to enhance their friendship with the Master. It is dangerous!» hisses the Iscariot in Andrew’s ear.

«I think they do that with an honest thought, not out of cowar­dice» replies Andrew defending them.

«After all they are not disciples. So they can do that. They have never been disciples» says the Zealot.

«No?! I thought…»

«Not even Lazarus is a disciple, neither is…»

«But if you go on excluding, who will be left?»

«Who? Those who have the mission of disciples.»

«And the others, then, what are they?»

«Friends. Nothing but friends. Do they perhaps leave their homes, their interests, to follow Jesus?»

«No. But they listen to Him with pleasure and they give Him assistance and…»

«Well, if that’s the case, also the Gentiles do it. You know that near Nike’s house we met people who had provided for Him. And those women are certainly not disciples.»

«Don’t get excited! I was saying so just for the sake of speaking. Are you so anxious that your friends should not appear to be disciples? I think that you should want the opposite.»

«I am not getting excited and I do not want anything. Neither do I want you to harm them saying that they are His disciples.» «How can I say that to anybody? I am always with you…»

Simon Zealot casts such a severe glance at him that Judas’ giggle dies on his lips, and he deems it wise to change subject by asking: «What were they wanting, today, to speak to you thus.»

«They found a house for Nike. Near the market-gardens. Near the Gate. Joseph knew the owner and he was aware that he would sell if he got a good price. We will let Nike know.»

«How anxious she is to throw away money!»

«It is her money and she can do what she likes with it. She wants to be near the Master. She thus complies with the will of her hus­band[1] and with her own heart.»

«Only my mother is far away…» exclaims James of Alphaeus with a sigh.

«And mine» says the other James.

«But not for long. Did you hear what Jesus said to Isaac, John and Matthias? “When you come back at the new moon of Shebat, come with the women disciples, in addition to My Mother”.»

«I do not know why He does not want Marjiam to come back with them. He said to him: “You will come when I send for you.»

«Perhaps because He does not want Porphirea to be left without help… If no one goes out fishing, they have no food up there. Since we do not go, Marjiam has to go. A fig-tree, a beehive, a few olive-­trees and two sheep are not enough to keep a woman, to dress her and feed her…» remarks Andrew.

505.2

Jesus, leaning against the enclosure wall of the Temple, watches them coming. Peter, Marjiam and Judas of Alphaeus are with Him. Some poor people get up from the slabs placed on the road going towards the Temple – the one coming from Zion towards Moriah, not that coming from Ophel to the Temple – and they go moaning towards Jesus begging for alms. None of them ask to be cured. Jesus tells Judas to give them some coins. He then goes into the Temple.

There are not many people. After the large multitudes at festivals there are no more pilgrims. Only those who are compelled to come to Jerusalem on matters of serious interest, or those who live in the town, go up to the Temple. Thus the courts and porches, although not deserted, are much less crowded, and they look larger and more sacred, as they are not so noisy. Also money-changers and vendors of doves and other animals are less numerous, and are leaning against the walls on the sunny side, although the sun is so faint that it pierces its way through the grey clouds with difficul­ty.

After praying in the Court of Israel, Jesus retraces His steps and leans against a column watching… and being watched.

505.3

He sees a man and a woman, who must be coming back from the Court of Israel, and although they are not weeping, their coun­tenances are more dejected than if they were shedding tears. The man is trying to console the woman, but one can see that he is deep­ly grieved, too.

Jesus moves away from the column and goes towards them. «What is ailing you?» He asks them compassionately.

The man looks at Him, quite amazed at His concern. Perhaps he also thinks that He is indelicate. But Jesus looks at him so kindly, that he is disarmed. But before expressing the reason for his grief, he asks: «How come a rabbi takes an interest in the sorrow of a simple believer?»

«Because the rabbi is your brother, man. Your brother in the Lord, and he loves you as is prescribed by the commandment.»

«Your brother! I am a poor tiller of the Sharon plain, near Dora. You are a rabbi.»

«Rabbis have sorrows like everybody else. I know what sorrow is like and I would like to comfort you.»

The woman lifts her veil a little to look at Jesus and she whispers to her husband: «Tell Him. He may be able to help us….»

505.4

«Rabbi, we had a daughter, we have a daughter. We still have ‘her… We married her with decorum to a young man, recommended to us as a good husband by a common friend. They have been mar­ried six years and have had two children. Two only… because later their love passed off… so much so, that her husband now wants to divorce her. Our daughter weeps and is wasting away with grief, that is why we said that we still have her: she will die broken­hearted before long. We have tried everything to persuade her hus­band. And we have prayed the Most High so much… But neither of them has listened to us… We came here on pilgrimage just for that and we have been here for a full month. We have come to the Tem­ple every day: I to my place, my wife to hers… This morning a serv­ant of my daughter brought us the news that her husband has gone to Caesarea to send her a writ of divorce from there. And that is the answer that our prayers have received…»

«Don’t say that, James» implores the wife in a whisper. And she adds with a sigh: «The Rabbi will curse us as if we were blasphemers… and God will punish us. It is our sorrow. It comes from God… and if He has struck us, it means that we deserved it.»

«No, woman. I will not curse you. And God will not punish you. I tell you. As I tell you that it is not God Who gives you this sorrow, but man. And God allows it to test you and your daughter’s hus­band. Do not lose your faith and the Lord will hear you.»

«It is late. Our daughter has been repudiated and dishonoured by now and she will die…» says the man.

«It is never too late for the Most High. In a moment and because of a persistent prayer, He can change the course of events. Be­tween the cup and the lips there is still time for death to thrust its dagger in and thus prevent him, who was taking the cup to his lips, from drinking of it. And that through the intervention of God. I am telling you. Go back to your places of prayer and persist today, tomorrow and the day after tomorrow, and if you can have faith you will see the miracle.»

«Rabbi, You want to comfort us… but just now… It is not pos­sible, as You know, to make void the writ, once it has been handed to the repudiated woman» says the man insisting.

«I tell you to have faith. It is true it cannot be made void. But do you know whether your daughter has received it?»

«There is not a great distance from Dora to Caesarea. While the servant was coming here, Jacob has certainly gone back home and driven out Mary.»

«There is not a great distance. But are you sure that he has covered it? Can a will superior to man’s not have stopped a man, If Joshua, with the help of God, stopped the sun[2]? Is your insistent confident prayer made for a good purpose not a holy will opposed to the evil will of man? And will God not help you in stopping the foolish man on his way, since you are asking for a good thing of Him, Who is your Father? Has He not perhaps already helped you? And even if the man should still persist in going on, would he suc­ceed, if you persist in asking the Father for something that is just? I tell you: go and pray today, tomorrow and the day after tomor­row and you will see the miracle.»

«Oh! let us go, James! The Rabbi knows. If He tells us to go and pray it means that He knows that it is the right thing. Have faith, my spouse. I feel a great peace, a strong hope rise in me where I had so much sorrow before. May God reward You, Rabbi, since You are good and may He listen to You. Pray for us, too. Come, James come» and she succeeds in convincing her husband, who follows her after greeting Jesus with the usual Hebrew greeting: «Peace be with You», to which Jesus replies with the same formula.

«Why did You not tell them who You are? They would have prayed with more peace» say the apostles, and Philip adds: «I will go and tell them.»

But Jesus holds him back saying: «I do not want that. He would in fact have prayed with peace, but with less value and less merit. As it is, their faith is perfect and will be rewarded.»

«Really?»

«Do you expect Me to lie, deceiving two unhappy people?»

505.5

He looks at the people who have gathered near Him, about one hundred of them, and He says:

«Listen to this parable that will explain to you the value of a con­stant prayer.

You know what Deuteronomy says[3] speaking of judges and magistrates. They should be just and merciful listening with im­partiality to those who have recourse to them, always judging as if the case that they have to judge were a personal case of their own without taking into account gifts or threats, without being partial to gui1ty friends and severe with those who are at variance with the Judge’s friends. But if the words of the Law are just, men are not as just neither do they obey the Law. Thus we see that human justice is often imperfect, because rare are the judges who know how to keep free from corruption, and are merciful and patient both with the rich and the poor, with widows and orphans, as with those who are not so.

In a town there was a judge who was very unworthy of his office, that he had obtained through powerful relatives. He was most un­fair in judging, as he was always inclined to say that the rich and mighty ones, or those recommended by rich and powerful people, or those who bribed him with rich gifts were right. He did not fear God and he derided the complaints of poor and weak people because they were lonely and without strong supporters. When he did not want to listen to a man who had such evident reasons to prevail over some rich person that he could in no way decide against him, he had him driven away from his presence threaten­ing to put him in prison. And most people suffered his violence withdrawing as if they had been defeated, and resigned to defeat even before the case was debated.

But in that town there was also a widow with many children and she was entitled to receive a large sum of money from a mighty man for work done by her dead husband for the rich man. Urged by need and motherly love she had tried to obtain from the rich man the sum of money which would enable her to feed her children and clothe them in the oncoming winter. But when all her requests and entreaties to the rich man became vain, she applied to the Judge.

The judge was a friend of the rich man who had said to him: “If you admit that I am right, one third of the amount will be yours”. So he turned a deaf ear to the words of the widow who begged him saying: “Do me justice against my opponent. You know that I am in need. Everybody can tell you that I am entitled to that amount”. He did not listen to her and had her expelled by his assistants. But the woman went back once, twice, ten times, in the morning, at the sixth, at the ninth hour, in the evening, without ever tiring. And she would follow him in the streets shouting: “Do me justice. My children are hungry and cold. And I have no money to buy bread and clothes for them”. She waited for him at the door of his house when he went home to sit at the table with his children. And the cries of the widow: “Do me justice against my opponent, because my children and I are cold and hungry” could be heard even inside the house, in the dining-room, in the bedroom, during the night, as insistent as the cry of a hoopoe: “Do me justice, if you do not want God to strike you! Do me justice. Remember that widows and orphans are sacred to God and woe to those who oppress them! Do me justice if you do not want to suffer one day what we are suffering now. The cold, the hunger we are suffering, you will find them in the next life if you do not do me justice. You mean man!”.

The judge feared neither God nor his neighbour. But he was tired of being continuously molested, of seeing that he had become the laughing stock of the whole town, because of the widow’s persecu­tion, and that many people blamed him. So one day he said to himself: “Although I do not fear God, or the threats of the widow, or the opinion of the people, yet, to put an end to so much trouble, I will listen to the widow and do her justice by compelling the rich man to pay, providing she stops persecuting me and gets out of my way”. And he sent for the rich friend and said to him: “My friend, it is impossible for me to satisfy you. Do your duty and pay, because I cannot put up any more with being molested because of you. That is my decision”. And the rich man had to pay the sum according to justice.

505.6

That is the parable. It is now for you to apply it.

You have heard the words of a wicked man: “I will listen to the woman to put an end to so much trouble”. And he was a wicked person. But will God, the very good Father, be inferior to the bad judge? Will He not do justice to those sons of His who invoke Him day and night? And will He keep them waiting so long for the grace that their depressed souls stop praying? I assure you: He will do them justice at once so that their souls may not lose faith. But it is also necessary to know how to pray, without tiring after the first prayers and asking for good things. And you must rely also on God saying: “But let that be done what Your Wisdom sees is more useful to us”.

Have faith. Pray having faith in prayer and faith in God, your Father. And He will do you justice against those who oppress you, whether they are men or demons, diseases or other calamities. A persevering prayer opens Heaven, and faith saves the soul in whatever way the prayer is heard and answered. Let us go!»

And He sets out towards the exit. He is almost outside the enclosure when raising His head to look at the few people following Him and at the many indifferent or hostile ones watching Him from afar, He exclaims sadly: «But when the Son of man comes back, will He still find faith on the Earth?» and with a sigh He wraps Himself more tightly in His mantle and strides away towards the Ophel suburb.


Notes

  1. la volonté de son époux, rappelée en 373.4.
  2. a arrêté le soleil, comme cela est relaté en Jos 10, 12-14 et en Si 46, 4. Nous le notons ici et en 600.20. D’autres faits concernant Josué sont rapportés en : 159.2 (l’assemblée de Sichem et l’alliance qui en a été la conséquence) — 215.2, 514.11 et 560.5 (contre les rois cananéens) — 3612.12, 387.7 et 642.9 (le passage du Jourdain) — 560.5 (la prise de Jéricho et d’Aï).
  3. ce que dit, en Dt 16, 18-20.

Notes

  1. will of her husband, remembered in 373.4.
  2. stopped the sun, as narrated in: Joshua 10,12-14; Sirach 46,4.
  3. says, in: Deuteronomy 16,18-20.