Los Escritos de Maria Valtorta

505. Au Temple, une grâce obtenue par la prière

505. En el Templo, una gracia obtenida con la oración

505.1

De nouveau, Jésus se trouve à Jérusalem, une Jérusalem hivernale, grise et venteuse. Marziam est encore avec Jésus ainsi qu’Isaac. Ils se dirigent, tout en parlant, vers le Temple.

Avec les Douze se trouvent Joseph et Nicodème, qui discutent avec Simon le Zélote plus qu’avec les autres, et avec Thomas. Mais ensuite, ils se séparent et passent à l’avant pour saluer Jésus sans s’arrêter.

« Ils ne veulent pas faire remarquer leur amitié avec le Maître. C’est dangereux ! siffle Judas à l’oreille d’André.

– Je crois qu’ils agissent ainsi par une juste appréciation, pas par lâcheté, dit André pour les défendre.

– Du reste, ils ne sont pas disciples et ils peuvent le faire. Ils ne l’ont jamais été, ajoute Simon le Zélote.

– Non ? Il me semblait…

– Lazare non plus n’est pas disciple, ni…

– Mais si tu exclus tout le monde, qui reste-t-il ?

– Qui ? Ceux qui ont la mission de disciples.

– Et eux, alors, que sont-ils ?

– Des amis, pas plus que des amis. Est-ce que, par hasard, ils quittent leurs maisons et leurs affaires pour suivre Jésus ?

– Non. Mais ils l’écoutent avec plaisir, ils lui apportent leur aide et…

– S’il ne s’agissait que de cela ! Même les païens le font, dans ce cas. Tu vois que, chez Nikê, nous en avons trouvé qui avaient pensé à lui. Et ces femmes ne sont certainement pas des disciples.

– Ne t’énerve pas! Je disais cela seulement pour parler. Tiens-tu tellement à ce que tes amis ne soient pas disciples ? Tu devrais vouloir le contraire, me semble-t-il.

– Je ne m’énerve pas, et je ne veux rien, pas même que tu leur fasses du mal en disant qu’ils sont ses disciples.

– Mais à qui veux-tu que je le dise ? Je suis toujours avec vous… »

Simon le Zélote le regarde si sévèrement que le sourire se fige sur les lèvres de Judas. Il lui semble opportun de changer de sujet de conversation, et il demande :

« Que voulaient aujourd’hui ces deux hommes, qui discutaient ainsi avec vous ?

– Ils ont trouvé une maison pour Nikê, du côté des jardins, près de la Porte. Joseph connaissait le propriétaire, et il savait qu’il la vendrait à un prix avantageux. Nous le ferons savoir à Nikê.

– Quel désir de jeter l’argent par les fenêtres !

– Il lui appartient. Elle peut en faire ce qu’elle veut. Elle souhaite rester près du Maître. Elle obéit en cela à la volonté de son époux[1], et à son cœur.

– Il n’y a que ma mère qui soit au loin… soupire Jacques, fils d’Alphée.

– Et la mienne, dit l’autre Jacques.

– Mais pour peu de temps. As-tu entendu ce qu’a dit Jésus à Isaac comme à Jean et Matthias ? « Quand vous reviendrez à la nouvelle lune de Scebat, venez avec les femmes disciples, en plus de ma Mère. »

– J’ignore pourquoi il refuse que Marziam revienne avec elles. Il lui a dit : « Tu viendras quand je t’appellerai. »

– Peut-être pour que Porphyrée ne reste pas sans aide… Si personne ne pêche, là-bas on ne mange pas. Si nous n’y allons pas, Marziam doit s’en charger. Le figuier, le rucher, quelques oliviers et deux brebis ne suffisent évidemment pas à entretenir une femme, à la vêtir, à la nourrir…, remarque André.

505.2

Jésus, arrêté contre le mur d’enceinte du Temple, les regarde venir. Il est en compagnie de Pierre, de Marziam et de Jude. Des pauvres se lèvent de leurs grabats de pierre, placés sur le chemin qui mène au Temple — celui qui va de Sion vers le mont Moriah, non celui qui va de l’Ophel au Temple — et ils se dirigent vers Jésus en se lamentant pour lui demander une obole. Aucun ne demande la guérison. Jésus ordonne à Judas de leur donner de l’argent, puis il entre dans le Temple.

Il n’y a guère foule. Après la grande affluence des fêtes, les pèlerins sont rares. Seuls ceux qui sont obligés de venir à Jérusalem pour quelque affaire importante, ou ceux qui habitent dans la ville elle-même, montent au Temple. Aussi les cours et les portiques, sans être déserts, sont-ils beaucoup moins fréquentés et semblent plus vastes, et aussi plus sacrés parce que moins bruyants. Même les changeurs, et les marchands de colombes et d’autres animaux, sont moins nombreux, adossés aux murs du côté du soleil, un soleil blafard qui se fraie un chemin à travers les nuages gris.

Après avoir prié dans la Cour des Juifs, Jésus revient sur ses pas et s’adosse à une colonne pour observer… tout en étant lui-même observé.

505.3

Il voit revenir, certainement de la Cour des Hébreux, un homme et une femme qui, sans pleurer ouvertement, montrent un visage plus douloureux que des larmes. L’homme essaie de réconforter sa femme, mais on voit que lui aussi est très affligé.

Jésus se détache de la colonne et va à leur rencontre.

« De quoi souffrez-vous ? » demande-t-il avec pitié.

L’homme le regarde, étonné de cet intérêt qui, peut-être, lui semble indélicat. Mais le regard de Jésus est si doux qu’il en est désarmé. Pourtant, avant de parler de sa douleur, il demande :

« Comment donc un rabbi s’intéresse-t-il aux souffrances d’un simple fidèle ?

– Parce que le rabbi est ton frère, ô homme, ton frère dans le Seigneur, et il t’aime comme le commandement le requiert.

– Ton frère ! Je suis un pauvre cultivateur de la plaine de Saron, vers Dora. Toi, tu es un rabbi.

– La souffrance concerne les rabbis comme tout le monde. Je sais ce qu’elle est, et je voudrais te consoler. »

La femme écarte un instant son voile pour regarder Jésus et murmure à son mari :

« Dis-le-lui. Peut-être pourra-t-il nous aider…

505.4

– Rabbi, nous avions une fille… nous l’avons, pour le moment, nous l’avons encore… Et nous l’avons mariée honorablement à un jeune homme, qu’un ami commun nous… garantissait devoir être un bon mari. Ils sont mariés depuis six ans et ils ont eu deux enfants de leur mariage. Deux… car après l’amour a cessé… au point que maintenant… l’époux veut le divorce. Notre fille pleure et se consume, et c’est pour cela que nous t’avons dit que nous l’avions encore : car d’ici peu, elle mourra de chagrin. Nous avons tout tenté pour convaincre l’homme, et nous avons tant prié le Très-Haut… Mais aucun des deux ne nous a écoutés… Nous sommes venus ici en pèlerinage pour cela, et nous y sommes restés toute une lune. Tous les jours au Temple, moi à ma place, elle à la sienne… Ce matin, un serviteur de ma fille est venu nous apprendre que l’époux s’est rendu à Césarée pour lui envoyer de là le libelle de divorce. Voilà la réponse à nos prières…

– Ne parle pas ainsi, Jacques » supplie sa femme à voix basse, avant de poursuivre : « Le Rabbi nous maudira comme blasphémateurs… et Dieu nous punira. C’est notre peine, elle vient de Dieu… Et s’il nous a frappés, c’est signe que nous l’avons mérité, achève-t-elle dans un sanglot.

– Non, femme. Moi, je ne vous maudis pas, et Dieu ne vous punira pas. Je vous le déclare, ce n’est pas Dieu qui est la source de cette souffrance, mais l’homme. Dieu la permet pour vous éprouver et pour éprouver le mari de votre fille. Ne perdez pas la foi, et le Seigneur vous exaucera.

– C’est trop tard. Désormais notre fille est répudiée et déshonorée, et elle va mourir… dit l’homme.

– Il n’est jamais trop tard pour le Très-Haut. En un instant et en raison de la persévérance d’une prière, il peut changer le cours des événements. De la coupe aux lèvres, il y a encore du temps pour que la mort insinue son poignard et pour empêcher de boire celui qui approchait la coupe de ses lèvres, et cela par l’intervention de Dieu. Je vous le dis. Retournez aux places où vous priez, et persévérez aujourd’hui, demain et après-demain encore : si vous savez avoir foi, vous verrez le miracle.

– Rabbi, tu veux nous réconforter… mais en ce moment… Ce n’est plus possible, et tu le sais, d’annuler le libelle une fois qu’il a été remis à la femme répudiée, insiste l’homme.

– Aie foi, te dis-je. Il est vrai qu’on ne peut l’annuler. Mais sais-tu si ta fille l’a reçu ?

– De Dora à Césarée, le chemin n’est pas bien long. Pendant que le serviteur arrivait ici, Jacob est certainement revenu à la maison et il a chassé Marie.

– Le trajet n’est pas long, mais es-tu certain qu’il l’ait accompli ? Une volonté supérieure à celle de l’homme ne peut-elle avoir arrêté un homme si Josué, avec l’aide de Dieu, a arrêté le soleil[2] ? Votre prière persévérante et confiante, faite dans une bonne intention, n’est-elle pas un désir saint opposé à la volonté mauvaise de l’homme ? Et, puisque vous demandez quelque chose de bon à votre Père, ne vous aidera-t-il pas pour arrêter la marche d’un fou ? Ne vous aura-t-il pas déjà aidés ? Et même si l’homme s’obstinait encore à avancer, le pourrait-il, si vous vous obstinez à demander au Père une chose juste ? Je vous le dis : allez et priez aujourd’hui, demain et après-demain, et vous verrez le miracle.

– Oh ! allons-y, Jacques ! Le Rabbi sait. S’il dit de prier, c’est signe qu’il sait que la chose est juste. Aie foi, mon époux. Je sens une grande paix, une forte espérance qui se lève là où j’éprouvais tant de douleur. Que Dieu te récompense, Rabbi, toi qui es bon, et qu’il t’écoute. Prie pour nous toi aussi. Viens, Jacques, viens. »

Elle réussit à convaincre son mari, qui la suit après avoir adressé à Jésus la salutation habituelle des Hébreux : « Que la paix soit avec toi », à laquelle Jésus répond par la même formule.

« Pourquoi ne leur as-tu pas révélé qui tu es ? Ils auraient prié avec plus de paix » disent les apôtres.

Et Philippe ajoute :

« Je vais le leur dire. »

Mais Jésus le retient :

« Je ne veux pas. Ils auraient en effet prié avec paix, mais avec moins de valeur, avec moins de mérite. Ainsi, leur foi est parfaite et sera récompensée.

– Réellement ?

– Voulez-vous que je mente en trompant deux malheureux ? »

505.5

Il regarde la foule qui s’est rassemblée, une centaine de personnes, et reprend :

« Ecoutez cette parabole qui vous apprendra la valeur de la prière constante.

Vous savez ce que dit[3] le Deutéronome au sujet des juges et des magistrats. Ils doivent être justes et miséricordieux en écoutant avec impartialité ceux qui ont recours à eux, en essayant toujours de juger, comme si le cas qui se présente à eux était leur cas personnel, sans tenir compte des cadeaux ou des menaces, sans égards pour les amis coupables et sans dureté envers ceux qui sont en mauvais termes avec les amis du juge. Mais si les paroles de la Loi sont justes, les hommes ne le sont pas autant et ils ne savent pas obéir à la Loi. On voit ainsi que la justice humaine est souvent imparfaite, car rares sont les juges qui savent se garder purs de toute corruption, miséricordieux et patients envers les pauvres comme envers les riches, envers les veuves et les orphelins, comme ils le sont envers les plus aisés et influents.

Il y avait dans une ville un juge très indigne de sa charge, qu’il avait obtenue au moyen d’une parenté puissante. Il jugeait de façon très partiale, car il était toujours porté à donner raison aux riches et aux puissants ou aux personnes que ceux-ci lui recommandaient, ou bien à ceux qui l’achetaient en lui offrant de grands cadeaux. Il ne craignait pas Dieu et se riait des plaintes des pauvres et de ceux qui étaient faibles, parce qu’ils étaient seuls et privés de puissants défenseurs. Quand il ne voulait pas écouter quelqu’un qui avait des raisons évidentes de l’emporter sur un riche et auquel il ne pouvait donner tort d’aucune manière, il le faisait chasser de sa présence en le menaçant de le jeter en prison. Et la plupart subissaient ses violences en se retirant, vaincus et résignés à leur défaite, avant même le début du procès.

Mais dans cette ville, il y avait aussi une veuve chargée d’enfants. Elle devait recevoir une forte somme d’un homme puissant pour des travaux exécutés par son défunt mari pour lui. Poussée par le besoin et par l’amour maternel, elle avait essayé de se faire remettre par le riche la somme qui lui aurait permis de rassasier ses enfants et de les vêtir pour le prochain hiver. Mais lorsque se furent révélées vaines toutes les pressions et les supplications qu’elle lui adressait, elle eut recours au juge.

Ce juge était un ami du riche, qui lui avait dit : « Si tu me donnes raison, le tiers de la somme est pour toi. » Aussi fut-il sourd aux paroles de la veuve qui le suppliait : « Rends-moi justice contre mon adversaire. Tu vois que j’en ai besoin. Tout le monde peut te dire que j’ai droit à cette somme. » Il alla jusqu’à la faire chasser par ses commis.

Mais la femme revient une, deux, dix fois, le matin, à sexte, à none, le soir, inlassablement. Et elle le poursuivait de ses cris sur la route : « Rends-moi justice. Mes enfants ont faim et froid. Je n’ai pas d’argent pour acheter de la farine et des vêtements. » Elle se faisait trouver sur le seuil de la maison du juge quand il y revenait pour s’asseoir à table avec ses enfants. Et le cri de la veuve : « Rends-moi justice contre mon adversaire, car mes enfants et moi, nous avons faim et froid » pénétrait jusqu’à l’intérieur de la maison, dans la salle à manger, dans la chambre à coucher pendant la nuit, insistant comme le cri d’une huppe : « Fais-moi justice, si tu ne veux pas que Dieu te frappe ! Fais-moi justice ! Rappelle-toi que la veuve et les orphelins sont sacrés pour Dieu, et malheur à celui qui les piétine ! Rends-moi justice, si tu ne veux pas subir un jour ce que nous souffrons. Notre faim, notre froid, tu les trouveras dans l’autre vie si tu ne nous rends pas justice ! Malheureux homme que tu es ! »

Le juge ne craignait ni Dieu ni son prochain. Mais à force d’être harcelé, de se voir devenu objet de risée de la part de toute la ville à cause des persécutions de la veuve, et même objet de blâme, il en eut assez. Aussi un jour, il se dit : « Bien que je ne craigne pas Dieu ni les menaces de la femme, ni ce qu’en pensent les habitants, cependant, pour en finir avec tant d’ennuis, je donnerai audience à la veuve et lui ferai justice, en obligeant le riche à payer. Il me suffit qu’elle ne me poursuive plus et ne soit plus sans cesse à hurler autour de moi. » Et, ayant appelé son riche ami, il lui annonça : « Mon ami, il ne m’est plus possible de te satisfaire. Fais ton devoir et paie, car je ne supporte plus d’être harcelé à cause de toi. J’ai parlé. » Et le riche dut débourser la somme conformément à la justice.

505.6

Voici la parabole. Maintenant, à vous de l’appliquer.

Vous avez entendu les paroles d’un homme inique : « Pour en finir avec tant d’ennuis, je donnerai audience à la femme. » Or c’était un homme inique. Mais Dieu, le Père très bon, pourrait-il être inférieur au juge mauvais ? Ne rendra-t-il pas justice à ses enfants qui savent l’invoquer jour et nuit ? Et leur fera-t-il attendre cette grâce tellement longtemps que, d’accablement, leur âme cesse de prier ? Je vous le dis : il leur rendra promptement justice pour que leur âme ne perde pas la foi. Mais il faut aussi savoir prier sans se lasser après les premières prières, et savoir demander à bon escient. Et encore se confier à Dieu en disant : « Pourtant, que soit fait ce que ta Sagesse voit pour nous de plus utile. »

Ayez foi. Sachez prier avec foi dans la prière et avec foi en Dieu votre Père. Et lui vous rendra justice contre ceux qui vous oppriment, qu’il s’agisse d’hommes ou de démons, de maladies ou d’autres malheurs. La prière persévérante ouvre le Ciel, et la foi sauve l’âme, quelle que soit la façon dont la prière est écoutée et exaucée. Allons ! »

Jésus se dirige vers la sortie. Il est presque hors de l’enceinte quand, levant la tête pour observer le peu de gens qui le suivent et les nombreux indifférents ou hostiles qui le regardent de loin, il s’écrie tristement :

« Mais quand le Fils de l’homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? »

Et, avec un soupir, il s’enveloppe plus étroitement dans son manteau pour s’acheminer à grands pas vers le faubourg d’Ophel.

505.1

Jesús está de nuevo en Jerusalén. Una ventosa y grísea Jerusalén invernal. Margziam está todavía con Jesús, y lo mismo Isaac. Hablando, se dirigen al Templo.

Con los doce —hablando con el Zelote más que con los otros, y con Tomás— están José y Nicodemo, que luego se separan, pasan adelante y saludan a Jesús sin detenerse.

«No quieren hacer resaltar su amistad con el Maestro. ¡Es peligroso!» susurra Judas Iscariote a Andrés.

«Yo creo que lo hacen por un pensamiento justo, no por vileza» los defiende Andrés.

«Además, no son discípulos y pueden hacerlo. Nunca lo han sido» dice el Zelote.

«¡¿No?!» Me parecía…».

«Ni siquiera Lázaro es discípulo, y tampoco…».

«Pero si excluyes y excluyes, ¿quién queda?».

«¿Quién? Los que tienen la misión de discípulos».

«¿Y los otros, entonces, qué son?».

«Amigos. Sólo amigos. ¿Dejan, acaso, sus casas, sus intereses, por seguir a Jesús?».

«No. Pero le escuchan con gusto y le ofrecen ayudas y…».

«¡Si es por eso, también los gentiles lo hacen entonces! Ya viste que en casa de Nique encontramos a personas que se ocuparon de Él. Y esas mujeres seguro que no son discípulas».

«¡No te acalores! Lo decía por decirlo. ¿Te interesa tanto que tus amigos no resulten discípulos? Deberías querer lo contrario, me parece».

«No me acaloro. Ni quiero nada. Tampoco que tú los perjudiques diciendo que son discípulos suyos».

«¿Pero a quién se lo voy a decir? Estoy siempre con vosotros…».

Simón Zelote le mira tan severamente que la risita se hiela en los labios de Judas, el cual considera oportuno cambiar de tema preguntando: «¿Qué querían hoy, que hablaban así con vosotros dos?».

«Han encontrado la casa para Nique. Hacia los huertos. Cerca de la Puerta. José conocía al propietario y sabía que con una buena ganancia habría vendido. Se lo comunicaremos a Nique».

«¡Qué ganas de tirar dinero!».

«Es suyo. Puede hacer de él lo que quiera. Quiere estar cerca del Maestro. Obedece con ello a la voluntad de su esposo[1] y a su corazón».

«Sólo mi madre está lejos…» suspira Santiago de Alfeo.

«Y la mía» dice el otro Santiago.

«Pero por poco. ¿Has oído lo que ha dicho Jesús a Isaac y a Juan y a Matías?: “Cuando volváis en la neomenia de la luna de Sabat, venid con las discípulas, además de con mi Madre”».

«No sé por qué no quiere que Margziam vuelva con ellas. Le ha dicho: “Vendrás cuando te llame”».

«Quizás porque Porfiria no se quede sin ayuda… Si nadie pesca, arriba no se come. Como nosotros no vamos, debe ir Margziam. Está claro que no son suficientes la higuera, la colmena, los pocos olivos y las dos ovejas para mantener a una mujer, vestirla, procurarle de comer…» observa Andrés.

505.2

Jesús, parado, apoyado en la muralla del Templo, los observa mientras se acercan. Con Él están Pedro, Margziam y Judas de Alfeo. Unos pobrecillos se levantan de sus yacijas de piedra, colocadas en el camino que viene hacia el Templo —el que viene de Sión hacia el Moira, no el que de Ofel viene al Templo— y se acercan, quejumbrosos, a Jesús, a pedir una limosna. Ninguno pide curación. Jesús ordena a Judas que les dé unas monedas. Luego entra en el Templo.

No hay mucha gente. Pasada la gran afluencia de las fiestas, cesa la llegada de peregrinos. Sólo quien por serios intereses está obligado a venir a Jerusalén o quien vive en la misma ciudad sube al Templo. Por tanto, los patios y los pórticos, aun no estando desiertos, tienen mucha menos gente, y parecen más grandes, y más sagrados, al tener menos ruido. También —arrimados a las murallas por la parte del Sol, de un pálido Sol que se abre paso entre las nubes cenicientas— son menos numerosos los cambistas y los vendedores de palomas y otros animales.

Después de orar en el Patio de los Israelitas, Jesús vuelve atrás y se arrima a una columna. Observa… y es observado.

505.3

Ve que vuelven, ciertamente del Patio de los Hebreos, un hombre y una mujer que, aunque no lloren abiertamente, muestran un rostro más apenado que si lloraran. El hombre intenta consolar a la mujer, pero se ve que también él está muy acongojado.

Jesús se separa de la columna y va a su encuentro. «¿Qué os hace sufrir?» les pregunta con sentimiento de piedad.

El hombre le mira, asombrado por el interés. Quizás le parece incluso indelicado, pero la mirada de Jesús es tan dulce que le desarma. De todas formas, antes de expresar lo que constituye su dolor, pregunta: «¿Cómo es que un rabí se interesa de las penas de un simple fiel?».

«Porque este rabí es tu hermano, hombre; tu hermano en el Señor, y te ama como el mandamiento dice».

«¡Tu hermano! Soy un pobre labriego de la llanura de Sarón, hacia Dora. Tú eres un rabí».

«El dolor es para los rabíes como para todos. Sé lo que es el dolor y quisiera consolarte».

La mujer retira un momento su velo para mirar a Jesús y susurra a su marido: «Díselo. Quizás puede ayudarnos…».

505.4

«Rabí, nosotros teníamos una hija. La tenemos. Por ahora la tenemos todavía… Y la hemos casado decorosamente con un joven que un común amigo nos garantizó como buen marido. Son esposos desde hace seis años, y de su desposorio han tenido dos hijos. Dos… porque después cesó el amor… Tanto que ahora el marido quiere el divorcio. Nuestra hija llora y se consume. Por eso hemos dicho que todavía la tenemos, porque dentro de poco morirá de dolor. Hemos intentado todo para convencer al hombre. Y hemos orado mucho al Altísimo… Pero ninguno de los dos nos ha escuchado… Hemos venido aquí en peregrinación por esto, y hemos estado aquí durante todo el curso de una luna. Todos los días al Templo; yo en mi lugar, la mujer en el suyo… Esta mañana un criado de mi hija nos ha traído la noticia de que el marido ha ido a Cesarea para mandarle a ella desde allí el libelo de divorcio. Y ésta es la respuesta que han tenido nuestras oraciones…».

«No hables así, Santiago» suplica la mujer en voz baja. Y termina: «El Rabí nos maldecirá como blasfemos… Y Dios nos castigará. Es nuestro dolor. Viene de Dios… Y, si ha descargado su mano sobre nosotros, es señal de que lo hemos merecido» termina con un sollozo.

«No, mujer. Yo no os maldigo. Y Dios no os va a castigar. Yo os lo digo. Como también os digo que no es Dios el que os da este dolor, sino el hombre. Dios lo permite para prueba vuestra y para prueba del marido de vuestra hija. No perdáis la fe y el Señor os escuchará».

«Es tarde. Nuestra hija ya ha sido repudiada y mancillada, y morirá…» dice el hombre.

«Nunca es tarde para el Altísimo. En un instante y por una oración que persiste puede cambiar el curso de los acontecimientos. Desde la copa a los labios la muerte tiene todavía tiempo de introducir su puñal e impedir que quien acercaba a sus labios el cáliz beba. Y ello por intervención de Dios. Yo os lo digo. Volved a vuestros lugares de oración y perseverad todavía hoy, mañana y pasado mañana, y, si sabéis tener fe, veréis el milagro».

«Rabí, Tú quieres consolarnos… pero en este momento… No se puede, y Tú lo sabes, anular el libelo una vez entregado a la repudiada» insiste el hombre.

«Ten fe, te digo. Es verdad que no se puede anular. ¿Pero sabes si tu hija lo ha recibido?».

«De Dora a Cesarea no es largo el camino. Mientras el siervo venía hasta aquí, seguro que Jacob ha vuelto a casa y ha echado a María».

«No es largo el trayecto. ¿Pero estás seguro de que lo ha recorrido? ¿Un acto de voluntad superior al hombre no puede haber detenido a un hombre, si Josué con la ayuda de Dios detuvo el Sol? ¿Vuestra oración insistente y confiada, hecha con buen fin, no es, acaso, un acto santo de voluntad opuesto a la mala aspiración del hombre? ¿Y Dios —puesto que le pedís una cosa buena a Él, vuestro Padre— no os ayudará deteniendo el camino del demente? ¿No os habrá ayudado ya quizás? Y, aunque el hombre se obstinara todavía en ir, ¿podría hacerlo si vosotros os obstináis en pedir al Padre una cosa justa? Os digo: id y orad hoy, mañana y pasado mañana, y veréis el milagro».

«¡Vamos, Santiago! El Rabí sabe. Si dice que vayamos a orar es señal de que sabe que es una cosa justa. Ten fe, esposo mío. Siento que surge en mí, donde tenía tanto dolor, una gran paz, una esperanza fuerte. Dios te lo pague, Rabí que eres bueno, y te escuche. Ruega también Tú por nosotros. Ven, Santiago, ven» y logra convencer a su marido, el cual la sigue después de saludar a Jesús con el habitual saludo hebreo de “la paz sea contigo”, al que responde Jesús con la misma fórmula.

«¿Por qué no les has dicho quién eres? Habrían orado con más paz» dicen los apóstoles, y añade Felipe: «Voy a decírselo».

Pero Jesús le retiene diciendo: «No quiero. Efectivamente, habrían orado con paz, pero con menos valor y con menos mérito. Así su fe es perfecta y será premiada».

«¿De verdad?».

«¿Pensáis, acaso, que miento engañando a dos infelices?».

505.5

Mira a la gente que se ha congregado, unas cien personas, y dice:

«Escuchad esta parábola, que os expresa el valor de la oración constante.

Conocéis lo que dice el Deuteronomio[2] sobre los jueces y magistrados. Deberían ser justos y misericordiosos, escuchando con ecuanimidad a quien a ellos recurriera, pensando siempre en juzgar como si el caso que deben juzgar fuera suyo personal, sin tener en cuenta donativos o amenazas, sin deferencia hacia los amigos culpables y sin dureza hacia aquellos que estuvieran enemistados con los amigos del juez. Pero, si son justas las palabras de la Ley, no son igualmente justos los hombres, ni saben obedecer a la Ley. Así, se ve que la justicia humana es frecuentemente imperfecta, porque raros son los jueces que saben conservarse puros de corrupción, misericordiosos, pacientes tanto con los ricos como con los pobres; tanto con las viudas y los huérfanos como con aquellos que no lo son.

En una ciudad había un juez muy indigno de su oficio, obtenido por medio de poderosos parentescos. Era sobremanera desigual al juzgar, propendiendo siempre a dar la razón al rico y al poderoso, o a quien tenía recomendación de ricos y poderosos; o hacia el que le comprase con grandes donativos. No temía a Dios y se burlaba de las quejas del pobre y del que era débil por estar sólo y carecer de fuertes defensas. Cuando no quería escuchar a quien tenía tan claras razones de victoria contra un rico, que no se le podía contradecir en manera alguna, él hacía que le alejaran de su presencia y le amenazaba con arrojarle a la cárcel. La mayoría sufrían sus violencias y se retiraban vencidos, resignados a la derrota aun antes de tramitar la causa.

Pero en aquella ciudad había también una viuda cargada de hijos. Debía recibir una fuerte suma de un hombre poderoso por unos trabajos que su difunto esposo había llevado a cabo para él. Ella, movida por la necesidad y el amor materno, había tratado de que el rico le diera esa suma que le habría permitido saciar el hambre de sus hijos y vestirlos durante el invierno que se acercaba. Pero, habiéndose hecho vanas todas las presiones y súplicas dirigidas al rico, fue al juez.

El juez era amigo del rico, el cual le había dicho: “Si me das la razón, un tercio de la suma es tuyo”. Por tanto, se mostró sordo a las palabras de la viuda, que le rogaba: “Ríndeme justicia respecto a mi adversario. Tú ves que lo necesito. Todos pueden decir si tengo derecho a esa suma”. Permaneció sordo y mandó a sus ayudantes que la alejaran de su presencia.

Pero la mujer volvió: una, dos, diez veces; por la mañana, a la hora sexta, a la hora nona, al atardecer… incansable. Y le seguía por la calle gritando: “Hazme justicia. Mis hijos tienen hambre y frío y no tengo dinero para comprar harina y vestidos”. Allí estaba, en la puerta de la casa del juez cuando éste regresaba para sentarse a la mesa con sus hijos. Y el grito de la viuda —”hazme justicia con mi adversario, que tengo hambre y frío, yo y mis criaturas”— penetraba hasta dentro de la casa, hasta el comedor, hasta el dormitorio por la noche, insistente como el grito de una upupa: “¡Hazme justicia, si no quieres que Dios te castigue! Hazme justicia. Recuerda que la viuda y los huérfanos son sagrados para Dios, y ¡ay de quien los pisotee! Hazme justicia si no quieres un día sufrir lo que nosotros sufrimos. ¡Nuestra hambre! Nuestro frío te lo encontrarás en la otra vida, si no haces justicia. ¡Pobre de ti!”.

El juez no temía a Dios ni tampoco al prójimo. Pero estaba cansado de ser molestado siempre; de ver que era objeto de risas por parte de toda la ciudad por la persecución de la viuda, y también objeto de crítica. Por eso, un día se dijo a sí mismo: “Aunque no tema a Dios ni tema las amenazas de la mujer ni lo que piense la gente de la ciudad, a pesar de ello y para poner fin a tanta molestia, voy a escuchar a la viuda y le haré justicia obligando al rico a pagar. Me basta con que me deje de perseguir y se me quite de en medio”. Y, convocado el amigo rico, dijo: “Amigo mío, no puedo seguir complaciéndote. Cumple con tu deber y paga, porque ya no soporto ser molestado por causa tuya. He dicho”. Y el rico tuvo que desembolsar la suma según justicia.

505.6

Ésta es la parábola. Ahora os toca a vosotros aplicarla.

Habéis oído las palabras de un hombre inicuo: “Para poner fin a tanta molestia voy a escuchar a la mujer”. Y era un inicuo. ¿Y Dios, el Padre lleno de bondad, va a ser inferior al juez malo? ¿No hará justicia a aquellos hijos suyos que saben invocarle día y noche? ¿Les hará esperar tanto el don, que su alma abatida deje de orar? Os digo que prontamente les hará justicia, para que su alma no pierda la fe. Pero antes hay que saber orar, sin cansarse después de las primeras oraciones, y saber pedir cosas buenas. Y también fiarse de Dios diciendo: “Pero hágase lo que tu Sabiduría ve más útil para nosotros”.

Tened fe. Sabed orar con fe en la oración y con fe en Dios vuestro Padre. Y Él os hará justicia contra lo que os oprime, sean hombres o demonios, sean enfermedades u otras desventuras. La oración perseverante abre el Cielo, y la fe salva al alma, cualquiera que sea el modo en que la oración sea escuchada y exaudida. Vamos».

Y se encamina hacia la salida. Ya está casi fuera de la muralla cuando, alzando la cabeza para observar a los pocos que le siguen y a los muchos indiferentes u hostiles que le miran de lejos, exclama con tristeza: «¿Pero cuando vuelva el Hijo del Hombre encontrará en la Tierra todavía fe?» y, suspirando, se ciñe más estrechamente su manto y camina a grandes pasos hacia el arrabal de Ofel.


Notes

  1. la volonté de son époux, rappelée en 373.4.
  2. a arrêté le soleil, comme cela est relaté en Jos 10, 12-14 et en Si 46, 4. Nous le notons ici et en 600.20. D’autres faits concernant Josué sont rapportés en : 159.2 (l’assemblée de Sichem et l’alliance qui en a été la conséquence) — 215.2, 514.11 et 560.5 (contre les rois cananéens) — 3612.12, 387.7 et 642.9 (le passage du Jourdain) — 560.5 (la prise de Jéricho et d’Aï).
  3. ce que dit, en Dt 16, 18-20.

Notas

  1. voluntad de su esposo, recordada en 373.4.
  2. dice el Deuteronomio, en Deuteronomio 16, 18-20.