The Writings of Maria Valtorta

593. Le lundi avant la Pâque :

593. Monday night at Gethsemane with the apostles.

593.1

Le soir, Jésus est encore dans l’oliveraie, en compagnie de ses apôtres. Et, de nouveau, il prend la parole.

« Voici un jour de plus de passé. Maintenant la nuit tombe, et dans trois jours ce sera la cène pascale.

– Où la passerons-nous, mon Seigneur ? Cette année, les femmes seront-elles parmi nous ? demande Philippe.

– Nous n’avons encore pourvu à rien, et la ville est pleine, bondée. On dirait que, cette année, Israël tout entier, jusqu’aux plus lointains prosélytes, est accouru accomplir le rite » remarque Barthélemy.

Jésus le regarde et, comme s’il récitait un psaume, il dit[1] :

« Rassemblez-vous, hâtez-vous, accourez de tous côtés vers ma victime que j’immole pour vous, vers la grande Victime immolée sur les monts d’Israël, pour manger sa chair et boire son sang.

593.2

– Mais quelle victime ? Quelle victime ? Tu sembles obsédé par une idée fixe. Tu ne parles que de mort… et tu nous affliges » intervient avec véhémence Barthélemy.

Jésus le regarde encore en quittant des yeux Simon, qui se tourne vers Jacques, fils d’Alphée, et vers Pierre pour discuter avec eux.

Il dit :

« Comment ? C’est toi qui me poses cette question ? Tu n’es pas l’un de ces petits qui, pour être instruits, doivent recevoir la lumière septiforme. Tu connaissais déjà bien l’Ecriture avant que je t’appelle par l’intermédiaire de Philippe, un doux matin de printemps. De mon printemps. Et tu me demandes encore quelle est la victime immolée sur les monts, celle vers qui tous viendront pour s’en nourrir ? Et tu me prétends obsédé par une idée fixe parce que je parle de mort ? Oh ! Barthélemy ! Dans votre ténèbre, qui jamais ne s’est ouverte à la lumière, j’ai lancé une fois, deux fois, trois fois le cri annonciateur, un cri identique à celui des sentinelles. Mais vous n’avez jamais voulu le comprendre. Vous en avez souffert sur le moment, et puis… Comme des enfants, vous avez vite oublié les paroles de mort, et vous êtes retournés à votre travail tout joyeux, sûrs de vous et pleins de l’espérance que mes paroles et les vôtres persuaderaient de plus en plus le monde de suivre et d’aimer son Rédempteur.

Non.

593.3

Selon les paroles du Seigneur à son prophète, après que cette terre aura péché contre moi, le peuple — et non seulement le peuple d’Israël, mais le grand peuple des enfants d’Adam — commencera à gémir : “ Allons vers le Seigneur. Lui qui nous a blessés, il nous guérira. ” Et le monde des rachetés dira : “ Après deux jours, c’est-à-dire deux temps de l’éternité, durant lesquels il nous aura laissés à la merci de l’Ennemi, qui se servira de toutes ses armes pour nous frapper et nous tuer comme nous avons frappé et tué le Saint —, nous agissons ainsi parce que la race des Caïn subsistera toujours, eux qui tuent par leurs blasphèmes et leurs œuvres mauvaises le Fils de Dieu, le Rédempteur, en décochant des flèches mortelles, non sur son éternelle Personne glorifiée, mais sur leur âme rachetée par lui, pour la tuer, et donc pour le tuer, lui, dans leurs âmes. C’est seulement après ces deux temps que viendra le troisième jour : alors nous ressusciterons en sa présence dans le Royaume du Christ sur la terre, et nous vivrons en sa présence dans le triomphe de l’esprit. Nous le connaîtrons, nous apprendrons à connaître le Seigneur pour être prêts à soutenir, grâce à cette vraie connaissance de Dieu, la dernière bataille que Lucifer livrera à l’homme avant la sonnerie de l’ange de la septième trompette. Celle-ci annoncera le chœur bienheureux des saints de Dieu, au nombre parfait pour l’éternité — personne, pas même le plus petit enfant, ou le vieillard le plus âgé ne pourra plus être ajouté au nombre fixé. Et ce chœur chantera : “ Le pauvre royaume de la terre est fini. Le monde est passé en revue avec tous ses habitants devant le Juge victorieux. Et les élus sont maintenant entre les mains de notre Seigneur et de son Christ, notre Roi éternel. Nous te rendons grâce, Seigneur tout-puissant qui es, qui étais et qui sera, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton Royaume. ”

Ah ! qui parmi vous saura se rappeler cette prophétie, qui résonne déjà dans les paroles de Daniel avec un son voilé, et qui maintenant retentit par la voix du Sage devant le monde étonné et devant vous, qui vous étonnez encore davantage ?

“ La venue du Roi — ajoutera le monde, gémissant dans ses blessures et enfermé dans son tombeau, après avoir mal vécu et avoir eu une mauvaise mort, claquemuré dans son septuple vice, et bloqué par ses hérésies sans fin, ce monde dont la vie spirituelle sera confinée, malgré ses derniers soubresauts, à l’intérieur de son organisme mort de la lèpre de ses erreurs — la venue du Roi est préparée comme celle de l’aurore et elle viendra à nous comme la pluie du printemps et de l’automne. ” L’aurore est précédée et préparée par la nuit. Nous sommes en ce moment en pleine nuit. Que dois-je te faire, Ephraïm ? Et que dois-je te faire, Juda ?…

593.4

Simon, Barthélemy, Judas et mes cousins, vous qui êtes plus instruits dans la connaissance du Livre, reconnaissez-vous ces paroles ? Elles ne viennent pas d’un esprit fou, mais d’un homme qui possède la sagesse et la science. Je cite les prophètes à la manière d’un roi qui ouvre avec assurance ses coffres forts : il sait où trouver la pierre précieuse qu’il cherche, puisqu’il l’y a lui-même rangée. Je suis la Parole. Pendant des siècles, j’ai parlé par des bouches humaines, et pendant des siècles je parlerai par des bouches humaines. Mais toute parole surnaturelle est mienne. Le plus docte et le plus saint des hommes ne pourrait s’élever avec une âme d’aigle au-delà des limites du monde aveugle, pour saisir et énoncer les mystères éternels.

L’avenir n’est “ présent ” que dans la Pensée divine. C’est une sottise chez ceux qui ne sont pas élevés par notre Volonté, de prétendre faire des prophéties et des révélations. Et Dieu les dément et les frappe parce qu’Un seul peut dire : “ Je suis ”, “ Je vois ” et “ Je sais ”. Mais quand une Volonté qu’on ne mesure pas, qu’on ne juge pas, qu’il faut accepter en inclinant la tête et en disant : “ Me voici ” sans discuter, ordonne : “ Viens, monte, écoute, vois, répète ”, alors l’âme appelée par le Seigneur à être “ voix ”, plongée dans l’éternel présent de son Dieu, voit et tremble, voit et pleure, voit et jubile ; alors l’âme, appelée par le Seigneur à être “ parole ”, écoute et, parvenue à des extases ou à une sueur d’agonie, elle prononce les paroles redoutables du Dieu éternel. Car toute parole de Dieu est redoutable, puisqu’elle vient de Celui dont le verdict est immuable et la justice inexorable, et puisqu’elle s’adresse à des hommes dont trop peu méritent amour et bénédiction, et non pas foudre et condamnation. Or cette parole, donnée mais méprisée, n’est-elle pas la cause d’une faute redoutable et d’une punition pour ceux qui, l’ayant entendue, la repoussent pourtant ? Si, elle l’est.

593.5

Et que dois-je faire de plus pour vous, ô Ephraïm, ô Juda, ô monde, que je n’aie fait ? Je suis venu pour t’aimer, ô ma terre, et ma parole a été pour toi une épée qui fait mourir parce que tu l’as exécrée. Oh ! monde, toi qui tues ton Sauveur en croyant faire acte de justice, tant tu es voué à Satan, au point de ne même plus comprendre quel est le sacrifice que Dieu exige : le sacrifice des péchés personnels et non celui d’une bête immolée et consommée avec l’âme souillée !

Mais que t’ai-je donc dit pendant ces trois années ? Qu’ai-je prêché ? J’ai dit : “ Connaissez Dieu, ses lois et sa nature. Je me suis desséché comme un vase d’argile poreuse exposé au soleil pour répandre parmi vous la connaissance vitale de la Loi et de Dieu. Mais tu as continué de faire des holocaustes sans jamais accomplir l’unique offrande nécessaire : l’immolation au Dieu vrai de ta volonté mauvaise !

Cité pécheresse, peuple parjure, à l’heure du Jugement on se servira contre toi d’un fouet dont on ne fera pas usage contre Rome et Athènes : celles-ci sont sans intelligence et ne connaissent ni parole ni savoir, mais, d’éternels enfants mal soignés par leur nourrice et aux facultés restées à l’état brut, elles passeront dans les bras saints de mon Eglise, mon unique sublime Epouse, qui m’enfantera d’innombrables enfants dignes du Christ. Alors Rome et Athènes deviendront adultes, elles développeront leurs capacités et me procureront des palais et des troupes, des temples et autant de saints pour peupler le Ciel que d’étoiles.

Cité pécheresse, peuple parjure, le Dieu éternel te dit maintenant : “ Vous ne me plaisez plus et je n’accepterai plus de don de votre main. Il est pour moi pareil à des excréments, je vous le rejetterai à la face et il y restera attaché. Vos solennités, toutes extérieures, me dégoûtent. Je dénonce mon alliance avec la race d’Aaron et je la transmets aux fils de Lévi. C’est Lui, en effet, qui est mon Lévi ; avec Lui j’ai fait un pacte éternel de vie et de paix et Lui m’a été fidèle dans les siècles des siècles, jusqu’au sacrifice. Il a eu la sainte crainte du Père et il a tremblé devant son courroux d’offensé, au seul son de mon nom offensé. La loi de la vérité a été sur ses lèvres, il n’a pas proféré d’iniquité, il a marché avec moi dans la paix et l’équité, et il en a arraché beaucoup au péché. Le temps est venu où, en tout lieu — et non plus sur l’unique autel de Sion, car vous ne méritez pas de l’y offrir —, sera sacrifiée et offerte à mon nom l’Hostie pure, immaculée, agréable au Seigneur. ”

593.6

Reconnaissez-vous ces paroles éternelles? »

– Nous les reconnaissons, Seigneur. Sois-en sûr, nous sommes abattus comme si on nous avait frappés. N’est-il pas possible de dévier le destin ?

– Tu appelles cela le destin, Barthélemy ?

– Je ne saurais quel autre mot employer…

– Réparation, voilà le mot juste. On n’offense pas le Seigneur sans que l’offense doive être réparée. Or Dieu Créateur a été offensé par le premier être créé. Depuis lors, l’offense n’a cessé de croître. Rien n’a suffi pour rendre l’homme saint, ni l’inondation du déluge, ni la pluie de feu sur Sodome et Gomorrhe. Ni l’eau ni le feu. La terre est une Sodome sans limite où Lucifer règne librement. C’est pourquoi il faut, pour la laver, cette trinité : le feu de l’amour, l’eau de la douleur, le sang de la Victime. Voici, ô terre, mon don. Je suis venu te l’apporter. Et je me déroberais maintenant à son accomplissement ? C’est la Pâque, on ne peut fuir.

– Pourquoi ne vas-tu pas chez Lazare ? Ce ne serait pas fuir, mais, chez lui, on ne toucherait pas à toi.

– Simon a raison. Je t’en supplie, Seigneur, fais cela ! » s’écrie Judas en se jetant aux pieds de Jésus.

A son geste répond un déluge de larmes de Jean. Bien que plus maîtres de leur douleur, les cousins pleurent, ainsi que Jacques et André.

593.7

« Tu crois que je suis le “ Seigneur ” ? Regarde-moi ! »

Jésus transperce de son regard le visage angoissé de Judas. Il est réellement angoissé, ce n’est pas une feinte. C’est peut-être le dernier combat de son âme contre Satan, et il ne sait pas triompher.

Jésus l’étudie et suit cette lutte comme un homme de science pourrait étudier la crise d’un malade. Puis il se lève brusquement et si violemment que Judas, appuyé sur ses genoux, se trouve repoussé et retombe assis par terre. Jésus recule aussi, le visage bouleversé, et il dit :

« Pour faire arrêter aussi Lazare ? Ce serait l’occasion d’une double proie, donc d’une double joie. Non, Lazare se garde pour le Christ à venir, pour le Christ triomphant. Un seul homme sera jeté au-delà de la vie, et il ne reviendra pas. Moi, je reviendrai. Mais lui ne reviendra pas. Lazare reste. Toi, toi qui sais tant de choses, tu sais aussi cela. Mais ceux qui espèrent tirer un double profit en capturant l’aigle avec l’aiglon, dans leur nid et sans difficulté, peuvent être sûrs que l’aigle a les yeux sur tous, et que, par amour pour son petit, il partira loin du nid pour être le seul à être pris et sauver ainsi son fils. Je suis tué par la haine, et pourtant je continue à aimer.

593.8

Allez. Moi, je reste à prier. Jamais autant qu’à cette heure, je n’ai eu besoin d’élever mon âme au Ciel.

– Laisse-moi rester avec toi, supplie Jean.

– Non. Vous avez tous besoin de repos. Va-t’en.

– Tu restes seul ? Et s’ils te font du mal ? D’ailleurs, tu sembles souffrant … Moi, je reste, dit Pierre.

– Toi aussi, pars avec les autres. Laissez-moi oublier les hommes pour une heure ! Laissez-moi en contact avec les anges de mon Père ! Ils remplaceront ma Mère, qui s’épuise en larmes et en prière, et que je ne puis charger de ma douleur désolée. Allez.

– Tu ne nous donnes pas la paix ? demande Jude.

– Tu as raison. Que la paix du Seigneur se pose sur ceux qui ne sont pas opprobre à ses yeux. Adieu »

Alors Jésus grimpe sur un talus et disparaît au milieu des oliviers.

593.9

« Et pourtant… ce qu’il dit se trouve vraiment dans l’Ecriture ! Et quand on l’entend de lui, on comprend pourquoi et pour qui c’est dit, murmure Barthélemy.

– Moi, je l’ai dit à Pierre dès l’automne de la première année… rappelle Simon.

– C’est vrai… Mais… Non ! Moi vivant, je ne le laisserai pas capturer. Demain… s’exclame Pierre.

– Que feras-tu demain ? l’interrompt Judas.

– Ce que je ferai ? Je parle avec moi-même. C’est un temps de conjuration. A l’air même je ne confierais pas ma pensée. Et toi, qui es puissant, tu l’as dit tant de fois, pourquoi ne cherches-tu pas quelque protection pour Jésus ?

– Je vais m’y employer, Pierre. Ne vous étonnez pas si je suis parfois absent. Je travaille pour lui. Mais ne lui en parlez pas. »

Pierre fait preuve d’humilité et de sincérité :

« Sois tranquille, et sois béni pour cela. Je me suis parfois défié de toi, mais je m’en excuse. Je vois que tu es meilleur que nous au bon moment. Tu agis… moi, je ne sais que parler pour ne rien dire. ».

Judas rit comme si cet éloge lui plaisait. Ils s’éloignent de Gethsémani en direction de la route qui mène à Jérusalem.

593.1

In the evening, Jesus is still in the olive-grove. He is with His apostles. And He speaks again.

«And another day has gone by. Now it is night-time and then tomorrow, and then the day after tomorrow, and then the Passover supper.»

«The women will also be there this year. Where are we having it?» asks Philip.

«And we have not made any arrangement yet, and the town is full beyond measure. The whole of Israel, including even the remotest proselyte, seems to have come to the rite» says Bartholomew.

Jesus looks at him and, as if He were reciting a psalm, He says[1]: «Gather together, make haste, come from everywhere to my victim whom I am immolating for you, to the great Victim immolated on the mountains of Israel, to eat its Flesh, to drink its Blood.»

593.2

«But which victim? Which? You look like one suffering from a fixed mad idea. You speak of nothing but death… and You grieve us» says Bartholomew passionately.

Jesus looks at him again, diverting his attention from Simon, who bends over James of Alphaeus and Peter chatting with them, and He says:

«What? Are you asking Me? You are not one of these little ones, who to be learned must receive the septiform light. You were already expert in the Scriptures before I called you by means of Philip, that mild spring morning. My springtime. And yet, you ask Me which is the victim immolated on the mountains, the one to which everybody will come to feed on? And you say that I am mad with a fixed idea because I speak of death? Oh! Bart! Like the cry of the watchmen, in your darkness that never opened to light, I uttered the announcing cry once, twice, three times. But you never wanted to understand. You suffered at the moment because of it, then… like children you soon forgot the words of death and you joyfully went back to your work, sure of yourselves and full of hope that your words and Mine would convince the world more and more to follow and love its Redeemer.

No.

593.3

Only after the Earth has sinned against Me – and bear in mind that these are words of the Lord to His prophet – only afterwards, the people, and not only this one in particular, but the great people of Adam, will begin to moan saying: “Let us go to the Lord. He Who hurt us, will cure us.” And the world of the Redeemed will say: “After two days, that is, two periods of eternity, during which he will have left us at the mercy of the Enemy, who will have struck and killed us with all kinds of weapons, as we struck the Holy One and killed Him – and we strike and kill Him, because there will always be the race of Cains who with blasphemy and evil deeds will kill the Son of God, the Redeemer, shooting mortal arrows not at His eternal glorified Person, but at their souls ransomed by Him, killing them, and therefore killing Him through their souls – only after these two periods the third day will come, and we shall rise from the dead in His presence in the Kingdom of Christ on the Earth and we shall live before Him in the triumph of the spirit. We shall know Him, we shall learn to know the Lord to be ready, by means of this true knowledge of God, to fight the last battle that Lucifer will join with man before the blast of the angel of the seventh trumpet, that will open the blissful chorus of the saints of God, with the number perfected forever – it will never be possible to add either the youngest baby or the oldest man to the number – the chorus that will sing: ‘The poor kingdom of the Earth is over. The world with all its inhabitants has been passed in review before the conquering Judge. And the elect are now in the hands of our Lord and of His Christ, and He is our King forever. Praised be the Almighty Lord God Who is, Who was and Who will be, because He has taken His great power and has entered into possession of His Kingdom’”.

Oh! who among you will be able to remember the words of this prophecy, already resounding in the words of Daniel, in a muted tone, and now roared by the voice of the Wise One before the astounded world and before you, who are more astounded than the world?! “The coming of the King – the world will continue, moaning in its wounds and enclosed in its sepulchre, evil in life and wicked in death, closed by its sevenfold vice and by its infinite heresies, the agonising spirit of the world closed with its last efforts within the organism, having died of leprosy because of all its errors – the coming of the King is prepared like that of dawn and will come to us like the rain in springtime and in autumn.” Dawn is preceded and prepared by night. This is the night. The present one.

593.4

And what must I do for you, Ephraim? What must I do for you, Judah?… Simon, Bart, Judas, and you, My cousins, you who are more experienced in the Book, do you recognise these words? They do not come from a mad spirit, but from one who possesses Wisdom and Science. Like a king who calmly opens his coffers, because he knows where a certain gem is, which he is looking for, as he put it in there himself, I quote the prophets. I am the Word. For ages I spoke through human lips. And for ages I will speak through human lips. But all the supernatural that has been spoken is My word. Even the most learned and holy man would not be able to rise, with the soul of an eagle, beyond the limits of the blind world, to snatch and utter the eternal mysteries.

The future is “present” only in the Divine Mind. Foolish are those who claim to make prophecies and revelations, without being supported by Our Will. And God soon gives them the lie and strikes them, because only One can say: “I am”, and say: “I see”, and say: “I know”. But when a Will that is not to be measured, that is not to be judged, that is to be accepted with bowed head, without discussion, saying: “Here I am”, when such Will says: “Come, rise, hear, see, repeat”, then the soul, immersed in the eternal present of its God, called by the Lord to be “voice”, sees and trembles, sees and weeps, sees and rejoices; then the soul, called by the Lord to be “word”, hears and, thrown into ecstasy or into the perspiration of agony, says the tremendous words of the Eternal God.

Because every word of God is tremendous, as it comes from Him Whose verdict is immutable and Whose Justice is inexorable and is addressed to men, too few of whom deserve love and blessings instead of anathema and conviction. Now this word, that is spoken and despised, is it not the cause of dreadful sin and punishment for those who reject it, after hearing it? It is.

593.5

And what else must I do for you, o Ephraim, o Judah, o world, that I have not done for you? I came loving you, o My Earth, and My word became a sword for you and it kills you because you loathed it. Oh! World, who kill your Saviour thinking that you are doing a just thing, you are so possessed by Satan that you do not understand any more which is the sacrifice that God exacts, the sacrifice of one’s sin and not of an animal immolated and consumed with a foul soul! But what have I told you these last three years? What did I preach? I said: “Know God in His laws and in His nature”. And I dried out, like a vase of porous clay exposed to the sun, spreading the vital knowledge of the Law and of God among you. And you have continued to offer holocausts, without ever offering the only necessary one: the immolation of your evil will to the true God!

Now the eternal God says to you, city of sin, faithless people – and in the hour of the Judgement you will be lashed with a whip that will not be used for Rome and Athens, dull-witted towns that know neither language nor science, but which, when from eternal infants badly looked after by their nurses and being beastlike in their capabilities, will pass into the holy arms of My Church, My only sublime Spouse, by whom numberless children will be borne to Me worthy of the Christ, they will become adult and capable, and will give Me palaces and armies, temples and saints to people Heaven as if they were stars – now the eternal God says to you: “I no longer like you and I will not accept any gift from your hands. It is like dung to Me and I will throw it back on your faces and it will stick to them. I loathe your solemnities which are nothing but outward appearances. I will abolish My covenant with the stock of Aaron and I will give it to the sons of Levi because, here, this is My Levi, and with him I made a covenant of life and peace to last forever, and He was faithful to Me to the end of time, to the point of sacrifice. He had the holy fear of the Father and He trembled with wrath, feeling offended at the mere sound of My offended Name. He spoke the law of truth, and there was no iniquity on His lips, He walked with Me in peace and equity and He deterred many from sin. The time has come when the pure immaculate Host, pleasing to the Lord, will be sacrificed and offered to My Name everywhere, and no longer on the sole altar of Zion, because you do not deserve to offer it.”

593.6

Do you recognise the eternal words?»

«We recognise them, o Lord. And, believe us, we are depressed as if we had been struck. Is it not possible to deviate from our destiny?»

«Do you call it destiny, Bart?»

«I do not know any other name…»

«Atonement. That is the name. You do not offend the Lord, without making amends for the offence. And God the Creator was offended by the First man created. Since then the offence has increased more and more. And neither the water of the Deluge, nor the fire that rained on Sodom and Gomorrah helped to make man holy. Neither the water nor the fire. The Earth is a boundless Sodom in which Lucifer walks freely and as a king.

So let a trinity come to wash it: the fire of love, the water of sorrow, the blood of the Victim. That is, o Earth, My gift. I have come to give you it. And should I now evade its accomplishment? It is Passover. It is not possible to evade it.»

«Why do You not go to Lazarus’? You would not be fleeing. But You would not be touched there.»

«Simon is right. I beg You, Lord, do that!» shouts Judas Iscariot, throwing himself at Jesus’ feet.

At his gesture John begins to shed bitter tears and also His cousins and James and Andrew weep, although they are more composed in their grief.

593.7

«Do you believe that I am the “Lord”? Look at Me!» and Jesus pierces with His eyes the Iscariot’s anguished face. Because he is really distressed, he is not feigning. Perhaps it is the last struggle of his soul with Satan, and he does not succeed in winning. Jesus studies him and follows his struggle as a man of science might study the crisis of a sick person. Then He springs to His feet and so vehemently that Judas, who was leaning on His knees, is pushed back and falls sitting on the ground. Jesus even draws back, looking upset, and He says: «To have Lazarus arrested as well? So, a double prey and double joy. No. Lazarus is kept for the future Christ, for the triumphant Christ. Only one will be cast beyond life and will not come back. I will come back. But he will not.

But Lazarus is staying. You, who know so many things, know also that. But those who hope to have double profit capturing the eagle and the eaglet, in their nest and without difficulty, can be sure that the eagle has eyes for everybody, and that out of love for her little one she will go far from the nest, to be captured alone, thus saving it. I am killed by hatred and yet I continue to love.

593.8

Go. I am staying here to pray. Never, as in this hour that I am living, have I felt the need to raise My soul to Heaven.»

«Let me stay with You, Lord» implores John.

«No. You all need a rest. Go.»

«Are You remaining all alone? And if they should harm You? You seem to be suffering, too… I am staying» says Peter.

«You will go with the others. Allow Me to forget men for one hour! Let Me be in touch with the angels of my Father! They will replace my Mother, Who is wasting away with tears and prayer and Whom I cannot overburden with my desolate grief. Go.»

«Are You not going to wish us peace?» asks his cousin Judas.

«You are right. May the peace of the Lord rest upon those who are not disgraceful in his eyes. Goodbye. and climbing a terrace He enters among the densely growing olivetrees.

593.9

«And yet… what He says is really in the Scripture! And when one hears it from Him, one understands why and for whom it is said» whispers Bartholomew.

«I told Peter in the autumn of the first year…» says Simon.

«That is true… But… No! While I live, I will not let Him be captured. Tomorrow…» says Peter.

«What are you going to do tomorrow?» asks the Iscariot.

«What am I going to do? I am speaking to myself. These are days of conspiracies. Not even to the air will I confide my thoughts. And you, who are powerful, you have said so many times, why do you not seek protection for Jesus?»

«I will, Peter. I will. But do not be surprised if now and again I am absent. I am working for Him. But don’t tell Him.»

«Be sure of that. And may you be blessed. At times I have distrusted you, but I apologise to you. I see that at the right moment you are better than we are. You act… I can only speak empty words» says Peter humbly and sincerely. And Judas laughs, being pleased with the praise.

They depart from Gethsemane going towards the road that leads to Jerusalem.


Notes

  1. dit : Jésus cite Ez 39, 17. Plus bas il fera référence à Ez 14, 12-13 ; Dn 7 ; Os 6, 1-6 ; 8 ; 11-14 ; Ml 1, 10-11 ; 2, 3-6 ; et il annoncera Ap 11, 15-17.

Notes

  1. says, taking from Ezekiel 39,17. Later on he will refer to: Ezekiel 14,12-13; Daniel 7; Hosea 6,1-6; 8,11-14; Malachi 1,10-11; 2,3-6 and will prelude to Apocalypse 11,15-17.