Et que dois-je faire de plus pour vous, ô Ephraïm, ô Juda, ô monde, que je n’aie fait ? Je suis venu pour t’aimer, ô ma terre, et ma parole a été pour toi une épée qui fait mourir parce que tu l’as exécrée. Oh ! monde, toi qui tues ton Sauveur en croyant faire acte de justice, tant tu es voué à Satan, au point de ne même plus comprendre quel est le sacrifice que Dieu exige : le sacrifice des péchés personnels et non celui d’une bête immolée et consommée avec l’âme souillée !
Mais que t’ai-je donc dit pendant ces trois années ? Qu’ai-je prêché ? J’ai dit : “ Connaissez Dieu, ses lois et sa nature. Je me suis desséché comme un vase d’argile poreuse exposé au soleil pour répandre parmi vous la connaissance vitale de la Loi et de Dieu. Mais tu as continué de faire des holocaustes sans jamais accomplir l’unique offrande nécessaire : l’immolation au Dieu vrai de ta volonté mauvaise !
Cité pécheresse, peuple parjure, à l’heure du Jugement on se servira contre toi d’un fouet dont on ne fera pas usage contre Rome et Athènes : celles-ci sont sans intelligence et ne connaissent ni parole ni savoir, mais, d’éternels enfants mal soignés par leur nourrice et aux facultés restées à l’état brut, elles passeront dans les bras saints de mon Eglise, mon unique sublime Epouse, qui m’enfantera d’innombrables enfants dignes du Christ. Alors Rome et Athènes deviendront adultes, elles développeront leurs capacités et me procureront des palais et des troupes, des temples et autant de saints pour peupler le Ciel que d’étoiles.
Cité pécheresse, peuple parjure, le Dieu éternel te dit maintenant : “ Vous ne me plaisez plus et je n’accepterai plus de don de votre main. Il est pour moi pareil à des excréments, je vous le rejetterai à la face et il y restera attaché. Vos solennités, toutes extérieures, me dégoûtent. Je dénonce mon alliance avec la race d’Aaron et je la transmets aux fils de Lévi. C’est Lui, en effet, qui est mon Lévi ; avec Lui j’ai fait un pacte éternel de vie et de paix et Lui m’a été fidèle dans les siècles des siècles, jusqu’au sacrifice. Il a eu la sainte crainte du Père et il a tremblé devant son courroux d’offensé, au seul son de mon nom offensé. La loi de la vérité a été sur ses lèvres, il n’a pas proféré d’iniquité, il a marché avec moi dans la paix et l’équité, et il en a arraché beaucoup au péché. Le temps est venu où, en tout lieu — et non plus sur l’unique autel de Sion, car vous ne méritez pas de l’y offrir —, sera sacrifiée et offerte à mon nom l’Hostie pure, immaculée, agréable au Seigneur. ”