Los Escritos de Maria Valtorta

593. Le lundi avant la Pâque :

593. El lunes por la noche en el Getsemaní con los apóstoles.

593.1

Le soir, Jésus est encore dans l’oliveraie, en compagnie de ses apôtres. Et, de nouveau, il prend la parole.

« Voici un jour de plus de passé. Maintenant la nuit tombe, et dans trois jours ce sera la cène pascale.

– Où la passerons-nous, mon Seigneur ? Cette année, les femmes seront-elles parmi nous ? demande Philippe.

– Nous n’avons encore pourvu à rien, et la ville est pleine, bondée. On dirait que, cette année, Israël tout entier, jusqu’aux plus lointains prosélytes, est accouru accomplir le rite » remarque Barthélemy.

Jésus le regarde et, comme s’il récitait un psaume, il dit[1] :

« Rassemblez-vous, hâtez-vous, accourez de tous côtés vers ma victime que j’immole pour vous, vers la grande Victime immolée sur les monts d’Israël, pour manger sa chair et boire son sang.

593.2

– Mais quelle victime ? Quelle victime ? Tu sembles obsédé par une idée fixe. Tu ne parles que de mort… et tu nous affliges » intervient avec véhémence Barthélemy.

Jésus le regarde encore en quittant des yeux Simon, qui se tourne vers Jacques, fils d’Alphée, et vers Pierre pour discuter avec eux.

Il dit :

« Comment ? C’est toi qui me poses cette question ? Tu n’es pas l’un de ces petits qui, pour être instruits, doivent recevoir la lumière septiforme. Tu connaissais déjà bien l’Ecriture avant que je t’appelle par l’intermédiaire de Philippe, un doux matin de printemps. De mon printemps. Et tu me demandes encore quelle est la victime immolée sur les monts, celle vers qui tous viendront pour s’en nourrir ? Et tu me prétends obsédé par une idée fixe parce que je parle de mort ? Oh ! Barthélemy ! Dans votre ténèbre, qui jamais ne s’est ouverte à la lumière, j’ai lancé une fois, deux fois, trois fois le cri annonciateur, un cri identique à celui des sentinelles. Mais vous n’avez jamais voulu le comprendre. Vous en avez souffert sur le moment, et puis… Comme des enfants, vous avez vite oublié les paroles de mort, et vous êtes retournés à votre travail tout joyeux, sûrs de vous et pleins de l’espérance que mes paroles et les vôtres persuaderaient de plus en plus le monde de suivre et d’aimer son Rédempteur.

Non.

593.3

Selon les paroles du Seigneur à son prophète, après que cette terre aura péché contre moi, le peuple — et non seulement le peuple d’Israël, mais le grand peuple des enfants d’Adam — commencera à gémir : “ Allons vers le Seigneur. Lui qui nous a blessés, il nous guérira. ” Et le monde des rachetés dira : “ Après deux jours, c’est-à-dire deux temps de l’éternité, durant lesquels il nous aura laissés à la merci de l’Ennemi, qui se servira de toutes ses armes pour nous frapper et nous tuer comme nous avons frappé et tué le Saint —, nous agissons ainsi parce que la race des Caïn subsistera toujours, eux qui tuent par leurs blasphèmes et leurs œuvres mauvaises le Fils de Dieu, le Rédempteur, en décochant des flèches mortelles, non sur son éternelle Personne glorifiée, mais sur leur âme rachetée par lui, pour la tuer, et donc pour le tuer, lui, dans leurs âmes. C’est seulement après ces deux temps que viendra le troisième jour : alors nous ressusciterons en sa présence dans le Royaume du Christ sur la terre, et nous vivrons en sa présence dans le triomphe de l’esprit. Nous le connaîtrons, nous apprendrons à connaître le Seigneur pour être prêts à soutenir, grâce à cette vraie connaissance de Dieu, la dernière bataille que Lucifer livrera à l’homme avant la sonnerie de l’ange de la septième trompette. Celle-ci annoncera le chœur bienheureux des saints de Dieu, au nombre parfait pour l’éternité — personne, pas même le plus petit enfant, ou le vieillard le plus âgé ne pourra plus être ajouté au nombre fixé. Et ce chœur chantera : “ Le pauvre royaume de la terre est fini. Le monde est passé en revue avec tous ses habitants devant le Juge victorieux. Et les élus sont maintenant entre les mains de notre Seigneur et de son Christ, notre Roi éternel. Nous te rendons grâce, Seigneur tout-puissant qui es, qui étais et qui sera, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton Royaume. ”

Ah ! qui parmi vous saura se rappeler cette prophétie, qui résonne déjà dans les paroles de Daniel avec un son voilé, et qui maintenant retentit par la voix du Sage devant le monde étonné et devant vous, qui vous étonnez encore davantage ?

“ La venue du Roi — ajoutera le monde, gémissant dans ses blessures et enfermé dans son tombeau, après avoir mal vécu et avoir eu une mauvaise mort, claquemuré dans son septuple vice, et bloqué par ses hérésies sans fin, ce monde dont la vie spirituelle sera confinée, malgré ses derniers soubresauts, à l’intérieur de son organisme mort de la lèpre de ses erreurs — la venue du Roi est préparée comme celle de l’aurore et elle viendra à nous comme la pluie du printemps et de l’automne. ” L’aurore est précédée et préparée par la nuit. Nous sommes en ce moment en pleine nuit. Que dois-je te faire, Ephraïm ? Et que dois-je te faire, Juda ?…

593.4

Simon, Barthélemy, Judas et mes cousins, vous qui êtes plus instruits dans la connaissance du Livre, reconnaissez-vous ces paroles ? Elles ne viennent pas d’un esprit fou, mais d’un homme qui possède la sagesse et la science. Je cite les prophètes à la manière d’un roi qui ouvre avec assurance ses coffres forts : il sait où trouver la pierre précieuse qu’il cherche, puisqu’il l’y a lui-même rangée. Je suis la Parole. Pendant des siècles, j’ai parlé par des bouches humaines, et pendant des siècles je parlerai par des bouches humaines. Mais toute parole surnaturelle est mienne. Le plus docte et le plus saint des hommes ne pourrait s’élever avec une âme d’aigle au-delà des limites du monde aveugle, pour saisir et énoncer les mystères éternels.

L’avenir n’est “ présent ” que dans la Pensée divine. C’est une sottise chez ceux qui ne sont pas élevés par notre Volonté, de prétendre faire des prophéties et des révélations. Et Dieu les dément et les frappe parce qu’Un seul peut dire : “ Je suis ”, “ Je vois ” et “ Je sais ”. Mais quand une Volonté qu’on ne mesure pas, qu’on ne juge pas, qu’il faut accepter en inclinant la tête et en disant : “ Me voici ” sans discuter, ordonne : “ Viens, monte, écoute, vois, répète ”, alors l’âme appelée par le Seigneur à être “ voix ”, plongée dans l’éternel présent de son Dieu, voit et tremble, voit et pleure, voit et jubile ; alors l’âme, appelée par le Seigneur à être “ parole ”, écoute et, parvenue à des extases ou à une sueur d’agonie, elle prononce les paroles redoutables du Dieu éternel. Car toute parole de Dieu est redoutable, puisqu’elle vient de Celui dont le verdict est immuable et la justice inexorable, et puisqu’elle s’adresse à des hommes dont trop peu méritent amour et bénédiction, et non pas foudre et condamnation. Or cette parole, donnée mais méprisée, n’est-elle pas la cause d’une faute redoutable et d’une punition pour ceux qui, l’ayant entendue, la repoussent pourtant ? Si, elle l’est.

593.5

Et que dois-je faire de plus pour vous, ô Ephraïm, ô Juda, ô monde, que je n’aie fait ? Je suis venu pour t’aimer, ô ma terre, et ma parole a été pour toi une épée qui fait mourir parce que tu l’as exécrée. Oh ! monde, toi qui tues ton Sauveur en croyant faire acte de justice, tant tu es voué à Satan, au point de ne même plus comprendre quel est le sacrifice que Dieu exige : le sacrifice des péchés personnels et non celui d’une bête immolée et consommée avec l’âme souillée !

Mais que t’ai-je donc dit pendant ces trois années ? Qu’ai-je prêché ? J’ai dit : “ Connaissez Dieu, ses lois et sa nature. Je me suis desséché comme un vase d’argile poreuse exposé au soleil pour répandre parmi vous la connaissance vitale de la Loi et de Dieu. Mais tu as continué de faire des holocaustes sans jamais accomplir l’unique offrande nécessaire : l’immolation au Dieu vrai de ta volonté mauvaise !

Cité pécheresse, peuple parjure, à l’heure du Jugement on se servira contre toi d’un fouet dont on ne fera pas usage contre Rome et Athènes : celles-ci sont sans intelligence et ne connaissent ni parole ni savoir, mais, d’éternels enfants mal soignés par leur nourrice et aux facultés restées à l’état brut, elles passeront dans les bras saints de mon Eglise, mon unique sublime Epouse, qui m’enfantera d’innombrables enfants dignes du Christ. Alors Rome et Athènes deviendront adultes, elles développeront leurs capacités et me procureront des palais et des troupes, des temples et autant de saints pour peupler le Ciel que d’étoiles.

Cité pécheresse, peuple parjure, le Dieu éternel te dit maintenant : “ Vous ne me plaisez plus et je n’accepterai plus de don de votre main. Il est pour moi pareil à des excréments, je vous le rejetterai à la face et il y restera attaché. Vos solennités, toutes extérieures, me dégoûtent. Je dénonce mon alliance avec la race d’Aaron et je la transmets aux fils de Lévi. C’est Lui, en effet, qui est mon Lévi ; avec Lui j’ai fait un pacte éternel de vie et de paix et Lui m’a été fidèle dans les siècles des siècles, jusqu’au sacrifice. Il a eu la sainte crainte du Père et il a tremblé devant son courroux d’offensé, au seul son de mon nom offensé. La loi de la vérité a été sur ses lèvres, il n’a pas proféré d’iniquité, il a marché avec moi dans la paix et l’équité, et il en a arraché beaucoup au péché. Le temps est venu où, en tout lieu — et non plus sur l’unique autel de Sion, car vous ne méritez pas de l’y offrir —, sera sacrifiée et offerte à mon nom l’Hostie pure, immaculée, agréable au Seigneur. ”

593.6

Reconnaissez-vous ces paroles éternelles? »

– Nous les reconnaissons, Seigneur. Sois-en sûr, nous sommes abattus comme si on nous avait frappés. N’est-il pas possible de dévier le destin ?

– Tu appelles cela le destin, Barthélemy ?

– Je ne saurais quel autre mot employer…

– Réparation, voilà le mot juste. On n’offense pas le Seigneur sans que l’offense doive être réparée. Or Dieu Créateur a été offensé par le premier être créé. Depuis lors, l’offense n’a cessé de croître. Rien n’a suffi pour rendre l’homme saint, ni l’inondation du déluge, ni la pluie de feu sur Sodome et Gomorrhe. Ni l’eau ni le feu. La terre est une Sodome sans limite où Lucifer règne librement. C’est pourquoi il faut, pour la laver, cette trinité : le feu de l’amour, l’eau de la douleur, le sang de la Victime. Voici, ô terre, mon don. Je suis venu te l’apporter. Et je me déroberais maintenant à son accomplissement ? C’est la Pâque, on ne peut fuir.

– Pourquoi ne vas-tu pas chez Lazare ? Ce ne serait pas fuir, mais, chez lui, on ne toucherait pas à toi.

– Simon a raison. Je t’en supplie, Seigneur, fais cela ! » s’écrie Judas en se jetant aux pieds de Jésus.

A son geste répond un déluge de larmes de Jean. Bien que plus maîtres de leur douleur, les cousins pleurent, ainsi que Jacques et André.

593.7

« Tu crois que je suis le “ Seigneur ” ? Regarde-moi ! »

Jésus transperce de son regard le visage angoissé de Judas. Il est réellement angoissé, ce n’est pas une feinte. C’est peut-être le dernier combat de son âme contre Satan, et il ne sait pas triompher.

Jésus l’étudie et suit cette lutte comme un homme de science pourrait étudier la crise d’un malade. Puis il se lève brusquement et si violemment que Judas, appuyé sur ses genoux, se trouve repoussé et retombe assis par terre. Jésus recule aussi, le visage bouleversé, et il dit :

« Pour faire arrêter aussi Lazare ? Ce serait l’occasion d’une double proie, donc d’une double joie. Non, Lazare se garde pour le Christ à venir, pour le Christ triomphant. Un seul homme sera jeté au-delà de la vie, et il ne reviendra pas. Moi, je reviendrai. Mais lui ne reviendra pas. Lazare reste. Toi, toi qui sais tant de choses, tu sais aussi cela. Mais ceux qui espèrent tirer un double profit en capturant l’aigle avec l’aiglon, dans leur nid et sans difficulté, peuvent être sûrs que l’aigle a les yeux sur tous, et que, par amour pour son petit, il partira loin du nid pour être le seul à être pris et sauver ainsi son fils. Je suis tué par la haine, et pourtant je continue à aimer.

593.8

Allez. Moi, je reste à prier. Jamais autant qu’à cette heure, je n’ai eu besoin d’élever mon âme au Ciel.

– Laisse-moi rester avec toi, supplie Jean.

– Non. Vous avez tous besoin de repos. Va-t’en.

– Tu restes seul ? Et s’ils te font du mal ? D’ailleurs, tu sembles souffrant … Moi, je reste, dit Pierre.

– Toi aussi, pars avec les autres. Laissez-moi oublier les hommes pour une heure ! Laissez-moi en contact avec les anges de mon Père ! Ils remplaceront ma Mère, qui s’épuise en larmes et en prière, et que je ne puis charger de ma douleur désolée. Allez.

– Tu ne nous donnes pas la paix ? demande Jude.

– Tu as raison. Que la paix du Seigneur se pose sur ceux qui ne sont pas opprobre à ses yeux. Adieu »

Alors Jésus grimpe sur un talus et disparaît au milieu des oliviers.

593.9

« Et pourtant… ce qu’il dit se trouve vraiment dans l’Ecriture ! Et quand on l’entend de lui, on comprend pourquoi et pour qui c’est dit, murmure Barthélemy.

– Moi, je l’ai dit à Pierre dès l’automne de la première année… rappelle Simon.

– C’est vrai… Mais… Non ! Moi vivant, je ne le laisserai pas capturer. Demain… s’exclame Pierre.

– Que feras-tu demain ? l’interrompt Judas.

– Ce que je ferai ? Je parle avec moi-même. C’est un temps de conjuration. A l’air même je ne confierais pas ma pensée. Et toi, qui es puissant, tu l’as dit tant de fois, pourquoi ne cherches-tu pas quelque protection pour Jésus ?

– Je vais m’y employer, Pierre. Ne vous étonnez pas si je suis parfois absent. Je travaille pour lui. Mais ne lui en parlez pas. »

Pierre fait preuve d’humilité et de sincérité :

« Sois tranquille, et sois béni pour cela. Je me suis parfois défié de toi, mais je m’en excuse. Je vois que tu es meilleur que nous au bon moment. Tu agis… moi, je ne sais que parler pour ne rien dire. ».

Judas rit comme si cet éloge lui plaisait. Ils s’éloignent de Gethsémani en direction de la route qui mène à Jérusalem.

593.1

Jesús está todavía en el Huerto de los Olivos, con sus apóstoles; de nuevo habla.

«Y otro día ha pasado. Ahora la noche, y luego mañana, y luego otro mañana, y después la cena pascual».

«¿Dónde vamos a cenar, Señor mío? Este año estarán también las mujeres» pregunta Felipe.

«Todavía no tenemos previsto nada y la ciudad está saturada de gente. Parece que este año todo Israel, hasta el más lejano prosélito, ha venido al rito» dice Bartolomé.

Jesús le mira, y, como si recitara un salmo, dice[1]: «Reuníos, apresuraos, acercaos de todos los lugares a mi víctima, que inmolo por vosotros, a la gran Víctima inmolada en los montes de Israel; a comer su Carne, a beber su Sangre».

593.2

«¿Pero qué víctima? ¿Qué víctima? Pareces como uno del que se hubiera apoderado una demencia obsesiva. Hablas sólo de muerte… y nos afliges…» dice vehemente Bartolomé.

Jesús le mira de nuevo, dejando con la mirada a Simón, que se inclina hacia Santiago de Alfeo y Pedro y habla sigiloso con ellos, y dice:

«¿Cómo? ¿Tú me lo preguntas? Tú no eres uno de estos pequeños que para ser doctos deben recibir la heptamorfa luz. Ya estabas versado en la Escritura antes de que Yo te llamara a través de Felipe aquella dulce mañana de primavera. De mi primavera. ¿Y tú me preguntas todavía que cuál es la víctima inmolada en los montes, la víctima a la que todos acudirán para nutrirse? ¿Y dices que estoy a merced de una demencia obsesiva porque hablo de muerte? ¡Bartolmái! Como el grito de los escoltas, Yo, en medio de vuestra tiniebla, que nunca se ha abierto a la luz, he lanzado una vez, dos veces, tres veces… el grito anunciador. Pero vosotros no habéis querido entenderle. En ese momento habéis sufrido por ello; luego… como niños, habéis olvidado pronto las palabras de muerte y habéis vuelto festivos a vuestro trabajo, seguros de vosotros y llenos de esperanza respecto a que mis palabras y las vuestras persuadirían cada vez más al mundo a seguir y amar a su Redentor.

No.

593.3

Sólo después de que esta Tierra haya pecado contra mí —y recordad que son palabras del Señor a su profeta—, sólo después, el pueblo —y no sólo este pueblo concreto, sino el gran pueblo de Adán— empezará a gemir: “Acerquémonos al Señor. Él, que nos ha herido, nos curará”. Y dirá el mundo de los redimidos: “Después de dos días, o sea, dos tiempos de la eternidad, durante los cuales nos dejará a merced del Enemigo, que con todo tipo de armas nos golpeará y matará, como nosotros hemos golpeado al Santo y le hemos matado —y le seguimos golpeando y matando, porque siempre existirá la raza de los Caínes que maten con la blasfemia y las malas obras al Hijo de Dios, al Redentor, lanzando flechas mortales no contra su eterna, glorificada Persona, sino contra sus almas propias, las rescatadas por Él de forma que las matarán, matándole, por tanto, a Él a través de sus propias almas—, sólo después de estos dos tiempos, vendra el tercer día, y resucitaremos en su presencia en el Reino de Cristo en la Tierra y viviremos en su presencia en el triunfo del espíritu. Lo conoceremos, aprenderemos a conocer al Señor para estar preparados a combatir, mediante este conocimiento verdadero de Dios, la extrema batalla que Lucifer presentará al Hombre antes del sonido del ángel de la séptima trompeta, que abrirá el coro bienaventurado de los santos de Dios —coro de un número eternamente perfecto, al que jamás podrá ser añadido ni el más pequeño infante ni el más anciano de los ancianos— el coro que cantará: ‘Ha terminado sus días el pobre reino de la Tierra. El mundo ha pasado con todos sus habitantes ante la revista del Juez victorioso. Y los elegidos están ahora en las manos del Señor Dios nuestro y de su Cristo, y Él es nuestro Rey para siempre. Alabado sea el Señor Dios Omnipotente, que es, que era, que será, porque ha asumido su gran poder y ha tomado posesión de su Reino’”.

¡Oh, quién de vosotros sabrá recordar las palabras de esta profecía, que ya sonó en las palabras de Daniel con velado sonido y que ahora grita por boca del Sabio ante el mundo atónito y ante vosotros, más atónitos que el mundo? “La venida del Rey —continuará gimiendo el mundo herido y cerrado en el sepulcro, el que ha vivido mal y ha muerto mal, cerrado por su septenario vicio y sus infinitas herejías, el agonizante espíritu del mundo, cerrado, con sus extremos estertores, dentro del organismo, muerto leproso por todos sus errores—, la venida del Rey está preparada como la de la aurora, y vendrá a nosotros como la lluvia de primavera y de otoño”. A la aurora la precede y prepara la noche. Ésta es la noche. Esta de ahora. ¿Y qué debo hacer contigo, Efraím? ¿Qué debo hacer contigo, Judá?…

593.4

Simón, Bartolmái, Judas, los primos, vosotros que sois los más versados en el Libro, ¿reconocéis estas palabras? Vienen no de un espíritu desatinado, sino de quien posee la Sabiduría y la Ciencia. Como rey que abre seguro sus arcas, porque sabe dónde está la gema concreta que busca, pues la ha puesto ahí con sus propias manos, Yo cito a los profetas. Soy la Palabra. Durante siglos he hablado por labios humanos, durante siglos seguiré haciéndolo. Pero todo lo que de sobrenatural se ha dicho es palabra mía. El hombre no podría, ni siquiera el más docto y santo, subir, águila de alma, más allá de los límites del ciego mundo, para comprender y manifestar los misterios eternos.

Sólo en la Mente divina el futuro es “presente”. Necedad es en aquellos que, no elevados por nuestra Voluntad, pretenden hacer profecías y revelaciones. Y Dios pronto los desmiente y castiga, porque sólo Uno puede decir: “Yo soy” y decir: “Yo veo” y decir: “Yo sé”. Mas cuando una Voluntad no sujeta a medida ni a juicio, una Voluntad que debe ser aceptada agachando la cabeza y diciendo sin discusión: “Aquí estoy”, dice: “Ven, sube, oye, ve, repite”, entonces, zambullida en el eterno presente de su Dios, el alma, llamada por el Señor para ser “voz”, ve y tiembla, ve y llora, ve y exulta; entonces el alma llamada por el Señor para ser “palabra” oye y, llegando a éxtasis o a agónico sudor, expresa las tremendas palabras del Dios eterno. Porque toda palabra de Dios es tremenda, pues viene de Aquel cuyo veredicto es inmutable y cuya Justicia es inexorable, y porque está dirigida a los hombres, de los cuales demasiado pocos merecen amor y bendición, sino rayo y condena. Ahora bien, esta palabra, pronunciada y vilipendiada, ¿no es causa de tremenda culpa y tremendo castigo para los que, habiéndola oído, la rechazan? Lo es.

593.5

¿Y qué debía hacer con vosotros, Efraím, Judá, mundo?; ¿qué, que no haya hecho ya? Amándote, he venido, oh Tierra mía, y mi palabra ha sido para ti espada mortal porque la has aborrecido. ¡Oh, mundo que matas a tu Salvador creyendo hacer algo justo, ¿tan identificado con el demonio estás, que no comprendes ya siquiera cuál es el sacrificio que Dios exige, sacrificio del propio pecado, no de un animal inmolado y comido con el alma sucia?! ¿Qué te he dicho, entonces, en estos tres años? ¿Qué he predicado? He dicho: “Conoced a Dios en sus leyes y en su naturaleza”. Y me he secado como vaso de arcilla porosa puesto al sol, predicando el conocimiento vital de la Ley y de Dios. Y has seguido cumpliendo holocaustos sin cumplir nunca el único necesario: ¡la inmolación de tu mala voluntad al Dios verdadero!

Ahora el Dios eterno te dice, ciudad de pecado, pueblo apóstata —y en la hora del Juicio contigo se usará un azote que no será usado con Roma y Atenas, que son débiles mentales y no conocen ni saber ni palabra, pero que, cuando, de ser eternos niños mal cuidados por su nodriza, niños cuyas capacidades han quedado a nivel animal, pasen a estar en los brazos santos de mi Iglesia, mi única, sublime Esposa que dará a luz innumerables hijos dignos de Cristo, entonces se harán adultos y capaces, y me darán palacios y soldados, templos y santos que poblarán el Cielo como de estrellas—, ahora el Dios eterno te dice: “No me sois gratos ya y ya no aceptaré don venido de tu mano, que me es como estiércol y Yo os lo arrojo de nuevo a la cara y se os quedará prendido. Vuestras solemnidades, todas ellas exteriores, me dan asco. Rescindo el pacto con la estirpe de Aarón y se lo paso a los hijos de Leví, porque éste es mi Leví y con Él, eternamente, he hecho un pacto de vida y paz y Él me fue siempre fiel, hasta el sacrificio. Tuvo el santo temor del Padre y tembló por el enojo del Padre, si ofendido, con sólo oír herido mi Nombre. La ley de la verdad estuvo en su boca y en sus labios no hubo iniquidad; caminó conmigo en la paz y la equidad y a muchos apartó del pecado. Ha llegado el tiempo en que en todo lugar —ya no en el que fue único altar de Sión, no siendo merecedores vosotros de ofrecerlo— será sacrificada y ofrecida en mi Nombre la Hostia pura, inmaculada, grata al Señor”.

593.6

¿Reconocéis estas eternas palabras?».

«Las reconocemos, Señor nuestro. Y créenos que nos sentimos abatidos como bajo un duro golpe. Pero ¿no es posible desviar el destino?».

«¿Destino lo llamas, Bartolmái?».

«No sabría qué otro nombre…».

«Reparación. Ése es el nombre. No se ofende al Señor sin que la ofensa deba ser reparada. Y Dios Creador fue ofendido por la primera criatura. Desde entonces, la ofensa ha ido siendo cada vez mayor. Y no valió ni la gran masa de agua del diluvio, ni la lluvia de fuego sobre Sodoma y Gomorra, para hacer santo al hombre. Ni el agua ni el fuego. La Tierra es una Sodoma sin fronteras, por donde se pasea, libre y como rey, Lucifer. Venga, pues, una trina realidad para lavarla: el fuego del amor, el agua del dolor, la sangre de la Víctima. Éste es, Tierra, mi don. He venido para dártelo. ¿Y ahora habría de huir ante su cumplimiento? Es Pascua. No se puede huir».

«¿Por qué no vas donde Lázaro? No sería huir. Pero en su casa no te tocarían».

«Tiene razón Simón. ¡Te lo suplico, Señor, hazlo!» grita Judas Iscariote arrojándose a los pies de Jesús.

A su gesto responde un llanto desconsolado de Juan. Aunque más controlados en su dolor, también lloran los primos y Santiago y Andrés.

593.7

«¿Me crees el “Señor”? ¡Mírame!», y Jesús perfora con sus ojos la cara angustiada de Judas Iscariote; porque no finge, está realmente angustiado (quizá es la última lucha de su alma con Satanás y no sabe vencerla).

Jesús le estudia y sigue su lucha como un científico podría estudiar una crisis en un enfermo. Luego se alza bruscamente, con tanta vehemencia, que Judas, que estaba apoyado en sus rodillas, impulsado hacia atrás, cae al suelo sentado. Jesús retrocede incluso y, visiblemente turbado su rostro, dice: «¿Y así prenden también a Lázaro? Doble presa y, por tanto, doble alegría. No. Lázaro está reservado para el Cristo futuro, para el Cristo triunfante. Sólo uno será arrojado fuera de la vida y no volverá. Yo volveré. Él no volverá. Pero Lázaro se queda. Tú, tú que sabes tantas cosas, sabes también ésta. Mas los que esperan obtener una doble ganancia capturando al águila y al aguilucho, en el nido y sin esfuerzo, pueden estar seguros de que el águila tiene ojo para todos, y que por amor hacia su pequeñuelo se alejará del nido, para que sólo a ella la prendan, salvándole así a él. Me da muerte el odio, pero sigo amando.

593.8

Idos. Yo me quedo a orar.

Nunca como en esta hora que vivo he tenido necesidad de llevar el alma al Cielo».

«Déjame que me quede aquí contigo, Señor» suplica Juan.

«No. Todos necesitáis descansar. Ve».

«¿Te quedas solo? ¿Y si te hacen algún mal? Pareces incluso enfermo… Yo me quedo» dice Pedro.

«Tú ve con los otros. ¡Dejadme olvidar durante una hora a los hombres! ¡Dejadme en contacto con los ángeles de mi Padre! Me suplirán a mi Madre, que pena en el llanto y la oración, y a la que no puedo cargar más con mi acongojado dolor. Idos».

«¿No nos das la paz?» le pregunta su primo Judas.

«Tienes razón. La paz del Señor descienda sobre aquellos que no le son oprobio ante sus ojos. Adiós», y Jesús se interna, subiendo un escalón del terreno, en la espesura de los olivos.

593.9

«¡Pues la verdad es que… lo que dice está en la Escritura! Y, oyéndole a Él, se comprende por qué y para quién fue dicho» susurra Bartolomé.

«Esto se lo dije yo a Pedro en otoño del primer año…» dice Simón.

«Es verdad… Pero… ¡no! Yo, estando yo vivo, no dejaré que le prendan. Mañana…» dice Pedro.

«¿Qué vas a hacer mañana?» pregunta Judas Iscariote.

«¿Que qué voy a hacer? Hablo conmigo mismo. Éstos son tiempos de conjura. No confío mi pensamiento ni al aire. Y tú, que tienes influencia —muchas veces lo has dicho— ¿por qué no buscas protección para Jesús?».

«Lo haré, Pedro. Lo haré. No os extrañéis si me ausento alguna vez. Es que estoy trabajando para Él. ¡Pero no se lo digáis, eh!».

«Puedes estar seguro. Bendito seas. Alguna vez he desconfiado de ti, pero te pido que me disculpes por ello. Veo que en los momentos claves eres mejor que nosotros. Tú actúas… yo lo único que sé hacer es echar palabras al vuelo» dice Pedro, humilde y sincero. Y Judas ríe como contento de la alabanza.

Se ponen en marcha para salir del Getsemaní e ir hacia el camino que lleva a Jerusalén.


Notes

  1. dit : Jésus cite Ez 39, 17. Plus bas il fera référence à Ez 14, 12-13 ; Dn 7 ; Os 6, 1-6 ; 8 ; 11-14 ; Ml 1, 10-11 ; 2, 3-6 ; et il annoncera Ap 11, 15-17.

Notas

  1. dice, tomando de Ezequiel 39, 17. Después se referirá a: Ezequiel 14, 12-13; Daniel 7; Oseas 6, 1-6; 8, 11-14; Malaquías 1, 10-11; 2, 3-6; y anticiparé Apocalipsis 11, 15-17.