The Writings of Maria Valtorta

594. Mardi saint.

594. Holy Tuesday. Lessons from the withered fig-tree.

594.1

Ils sont sur le point d’entrer à Jérusalem, par le même sentier à l’écart qu’ils ont emprunté le matin précédent, comme si Jésus ne voulait pas être assiégé par la foule qui l’attend, avant d’être arrivé au Temple. En effet, on y accède facilement si l’on entre dans la ville par la Porte du Troupeau, proche de la Probatique. Mais aujourd’hui, plusieurs des soixante-douze disciples le guettent déjà sur l’autre rive du Cédron, avant le pont, et dès qu’ils le voient apparaître au milieu des oliviers verts gris, dans son vêtement pourpre, ils viennent à sa rencontre. Une fois tous réunis, ils prennent la direction de la ville.

Pierre regarde en avant, vers le bas de la colline, pour voir s’il apparaît quelque personne mal intentionnée comme il en a toujours le soupçon. Soudain, il aperçoit, au milieu de la fraîche verdure des dernières pentes, un amas de feuilles fanées qui pendent au-dessus de l’eau du Cédron. Recroquevillées, mourantes, elles montrent çà et là des taches qui ressemblent à de la rouille. On croirait se trouver devant le feuillage d’un arbre desséché par les flammes. De temps à autre, la brise détache quelque feuille, qui disparaît dans les eaux du torrent.

« Mais c’est le figuier d’hier ! Le figuier que tu as maudit ! » s’écrie Pierre en montrant le figuier sec et en tournant la tête pour parler au Maître.

Tous accourent, sauf Jésus qui avance de son pas habituel.

Les apôtres racontent aux disciples ce qui s’était passé, et tous ensemble commentent en regardant Jésus avec stupéfaction. Ils ont vu des milliers de miracles sur les hommes et les éléments, mais celui-ci les frappe plus que les autres.

594.2

Une fois arrivé sur place, Jésus sourit en voyant ces visages abasourdis et craintifs :

« Eh quoi ? Etes-vous tellement ébahis qu’à ma parole un figuier se soit desséché ? Ne m’avez-vous donc pas vu ressusciter des morts, guérir des lépreux, rendre la vue à des aveugles, multiplier des pains, calmer des tempêtes, éteindre le feu ? Et vous vous étonnez de voir un figuier desséché ?

– Ce n’est pas pour le figuier. Mais, hier, il était robuste quand tu l’as maudit, et maintenant il est sec. Regarde, il est friable comme de l’argile sèche. Ses branches n’ont plus de moelle. Elles tombent en poussière. »

Et Barthélemy réduit en poudre entre ses doigts des branches qu’il a facilement cassées.

« Elles n’ont plus de moelle, tu l’as dit. Or ce qui vaut d’un arbre peut s’appliquer à une nation ou à une religion : quand il ne reste que l’écorce dure et le feuillage inutile — c’est-à-dire la férocité et un aspect extérieur hypocrite —, c’est signe que la mort est là. La moelle, blanche et pleine de sève, correspond à la sainteté, à la spiritualité. L’écorce dure et le feuillage inutile à l’humanité dépourvue de vie spirituelle et de justice. Malheur aux religions qui deviennent humaines parce que leurs prêtres et leurs fidèles n’ont plus l’esprit vital. Malheur aux nations dont les chefs ne sont que férocité et verbosité tapageuse dépourvue d’idées fécondes ! Malheur aux hommes qui n’ont plus de vie spirituelle ! »

Judas intervient, sans amertume, mais sur un ton doctoral :

« Ta parole a beau être juste, si tu devais tenir un tel discours devant les grands d’Israël, tu ne passerais pas pour un sage. Ne te flatte pas si, jusqu’à présent, ils t’ont laissé parler. Tu le dis toi-même, ce n’est pas par conversion de cœur, mais par calcul. Sache alors, toi aussi, calculer la portée et les conséquences de tes paroles. A côté de la sagesse de l’esprit, il y a aussi la sagesse du monde, et il faut savoir en user à notre avantage. Car enfin, pour l’instant, nous sommes dans le monde, pas dans le Royaume de Dieu !

– Le vrai sage est celui qui sait discerner les choses sans que les ombres de la propre sensualité et les réflexions du calcul les altèrent. Je dirai toujours la vérité de ce que je vois.

594.3

– En somme, ce figuier est mort parce que tu es venu le maudire ; ou bien… est-ce un pur hasard… un signe… je ne sais pas ? demande Philippe.

– C’est tout à la fois. Mais vous serez capables d’en faire autant que moi si vous arrivez à avoir la foi parfaite. Ayez-la dans le Seigneur très-haut. Et quand vous l’aurez, en vérité je vous dis que cela vous sera possible, et bien plus encore. En vérité, je vous dis que si quelqu’un arrive à avoir parfaitement confiance en la force de la prière et dans la bonté du Seigneur, il pourra dire à cette montagne de se déplacer et de se jeter dans la mer : s’il n’a pas dans son cœur la plus légère hésitation, mais s’il croit fermement que ce qu’il ordonne peut se réaliser, cela se réalisera.

– On nous prendra pour des magiciens et on nous lapidera, comme c’est écrit de ceux qui exercent la magie. Ce serait un miracle bien bête et à notre détriment ! lance Judas en hochant la tête.

– C’est toi qui es bien bête : tu ne comprends pas la parabole ! » réplique Jude.

Jésus prend alors la parole, mais sans s’adresser particulièrement à Judas :

« Je vais vous rappeler une ancienne leçon : quoi que vous demandiez par la prière, ayez pleinement confiance, et vous l’obtiendrez. Mais si, avant de prier, vous avez quelque chose contre quelqu’un, commencez par lui pardonner et faites la paix, afin d’avoir pour ami votre Père qui est dans les Cieux, qui vous pardonne tant et vous comble tant, du matin au soir et du couchant à l’aurore. »

594.4

Ils entrent à l’intérieur du Temple. Les soldats de l’Antonia les regardent passer. Ils vont adorer le Seigneur, puis reviennent dans la cour où les rabbis enseignent.

Aussitôt, avant même que les gens n’arrivent et ne se groupent autour de Jésus, des séphorim, des docteurs d’Israël et des hérodiens s’approchent, le saluent avec un faux respect, et lui disent :

« Maître, nous savons que tu es sage et véridique, que tu enseignes la voie de Dieu sans tenir compte de rien ni de personne, excepté de la vérité et de la justice, et que tu te soucies peu du jugement des autres sur toi, mais que tu désires seulement conduire les hommes au bien. Alors, dis-nous : est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Quel est ton avis ? »

Jésus porte sur eux l’un de ces regards d’une pénétrante et solennelle perspicacité, et il répond :

« Pourquoi me tentez-vous hypocritement ? Certains parmi vous savent pourtant que l’on ne me trompe pas avec des honneurs affectés ! Mais montrez-moi une pièce de monnaie utilisée pour s’acquitter du tribut. »

Ils lui en présentent une.

Il l’observe au recto et au verso et, la gardant sur la paume de sa main gauche, il la frappe de l’index de sa main droite :

« De qui est cette image et que dit cette inscription ?

– C’est la figure de César et l’inscription porte son nom, le nom de Caius Tibère César, actuellement empereur de Rome.

– Dans ce cas, rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Puis il leur tourne le dos après avoir rendu la pièce à celui qui la lui avait prêtée.

594.5

Au milieu des nombreux pèlerins qui l’interrogent, Jésus réconforte, absout, guérit pendant des heures.

Enfin il sort du Temple, peut-être pour franchir la porte et prendre la nourriture que lui apportent les serviteurs de Lazare qui en ont été chargés.

Quand il y revient, c’est l’après-midi. Il est infatiguable. Grâce et sagesse coulent de ses mains posées sur les malades, ou de ses lèvres pour des conseils personnels donnés à la foule de ceux qui l’approchent. On dirait qu’il désire tous les consoler ou les guérir tant que cela lui est encore possible.

Finalement, le crépuscule est venu, et les apôtres sont assis par terre sous le portique, fatigués et étourdis par ce mouvement continuel de la foule dans les cours du Temple à l’approche de la Pâque. C’est alors que des hommes s’approchent de l’Inlassable, des riches, à en juger par leurs vêtements somptueux.

Matthieu, qui ne sommeille que d’un œil, se lève et secoue les autres :

« Des sadducéens viennent trouver le Maître ! Ne le laissons pas seul, et veillons à ce qu’ils ne l’offensent pas ou ne cherchent pas à lui faire tort et à le mépriser encore une fois. »

Ils se lèvent tous pour rejoindre le Maître, qu’ils entourent immédiatement. Je crois deviner qu’il y a eu des représailles quand ils sont allés au Temple ou qu’ils y sont revenus à sexte.

594.6

Après avoir rendu honneur à Jésus avec des courbettes exagérées, ils lui disent :

« Maître, tu as répondu si sagement aux hérodiens que le désir nous est venu d’obtenir, nous aussi, un rayon de ta lumière. Ecoute : Moïse[1] a dit : “ Si un homme meurt sans enfant, que son frère épouse la veuve pour donner une descendance à son frère. ” Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier épousa une jeune fille et mourut sans descendance, laissant ainsi sa femme à son frère. Le second mourut lui aussi sans laisser de descendance, et de même le troisième, qui épousa la veuve des deux précédents. Et il en fut de même jusqu’au septième. Finalement, après avoir épousé les sept frères, la femme mourut. Alors, dis-nous : à la résurrection des corps, s’il est vrai que les hommes ressuscitent et que notre âme survit et s’unit de nouveau au corps au dernier jour, pour reconstituer les vivants, lequel des sept frères aura la femme pour épouse, puisqu’ils l’ont eue tous les sept sur la terre ?

– Vous êtes dans l’erreur. Vous ne savez comprendre ni les Ecritures ni la puissance de Dieu. L’autre vie sera radicalement différente de celle-ci, et les nécessités de la chair n’existeront pas dans le Royaume éternel comme dans celui-ci. En vérité, après le Jugement final, la chair ressuscitera et se réunira à l’âme immortelle pour refaire un tout, qui vivra comme et mieux que ne le font actuellement ma personne et la vôtre. Mais elle ne sera plus sujette aux lois et surtout aux pulsions et aux abus qui existent maintenant. A la résurrection, les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront semblables aux anges de Dieu dans le Ciel, qui ne se marient pas, mais vivent dans l’amour parfait, qui est divin et spirituel. Quant à la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu comment Dieu a parlé à Moïse dans le buisson ? Qu’a dit alors le Très-Haut ? “ Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. ” Il n’a pas dit : “ J’ai été ”, pour faire comprendre qu’Abraham, Isaac et Jacob avaient existé, mais n’existaient plus. Il a dit : “ Je suis. ” Car Abraham, Isaac et Jacob existent. Ils sont immortels, comme tous les hommes dans leur partie immortelle, tant que les siècles dureront, puis avec leur chair ressuscitée pour l’éternité. Ils existent comme existent Moïse, les prophètes, les justes, comme, malheureusement, existe Caïn, ainsi que les hommes du déluge, les Sodomites, et tous ceux qui sont morts en état de péché mortel. Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.

594.7

– Est-ce que, toi aussi, tu mourras et tu retrouveras la vie ? » demandent-ils pour le tenter.

Ils sont déjà las de devoir se montrer doux. Leur haine est telle qu’ils ont du mal à se contenir.

« Je suis le Vivant, et ma chair ne connaîtra pas la décomposition. L’arche nous a été enlevée et l’actuelle connaîtra le même sort, même comme symbole. Le Tabernacle nous a été enlevé et sera détruit. Mais le vrai Temple de Dieu ne pourra être ni enlevé ni détruit. Quand ses adversaires croiront l’avoir fait, alors viendra le moment où il s’établira dans la véritable Jérusalem, dans toute sa gloire. Adieu. »

Et il se hâte vers la Cour des Juifs, car les trompettes d’argent appellent au sacrifice du soir.

594.8

Jésus me dit :

« Comme je t’ai fait remarquer l’expression “ à ma coupe[2] ” dans la vision où la mère de Jean et de Jacques demande une place pour ses fils, j’attire ton attention, dans la vision d’hier, sur le passage : “ celui qui tombera contre cette pierre se brisera. ” Les traducteurs écrivent toujours “ sur ”.

Or j’ai bien dit contre, et non pas sur. C’est une prophétie contre les ennemis de mon Eglise. Ceux qui se jettent contre elle pour lui faire obstacle — parce qu’elle est la pierre angulaire —, sont brisés. L’histoire de la terre, depuis vingt siècles, confirme mes paroles. Les persécuteurs de l’Eglise qui se jettent contre la pierre angulaire sont brisés.

J’ajoute que celui sur qui tombera le poids de la condamnation du Chef et Epoux de mon Epouse, de mon Corps mystique, celui-là sera écrasé. Que cela reste à l’esprit de ceux qui se croient à l’abri des châtiments divins sous prétexte qu’ils appartiennent à l’Eglise.

594.9

Et, pour prévenir une objection des scribes et des sadducéens toujours vivants et malveillants pour mes serviteurs, je déclare ceci : s’il se trouve, dans les dernières visions, des phrases qui ne sont pas dans les évangiles, telles que celles de la fin de la vision d’aujourd’hui, des passages où je parle du figuier desséché et d’autres encore, ils doivent se rappeler que les évangélistes appartenaient toujours à ce peuple, et qu’ils vivaient à une époque où tout heurt un peu trop vif pouvait avoir des répercussions violentes et nuisibles aux néophytes.

Qu’ils relisent les Actes des Apôtres, et ils verront que la fusion de tant de courants d’esprit différents ne s’est pas faite dans la paix et que, s’ils s’admiraient mutuellement et reconnaissaient leurs mérites réciproques, il ne manqua pas parmi eux de dissentiments, car les pensées des hommes sont variées et toujours imparfaites. Et pour éviter des ruptures plus profondes entre ces diverses opinions, les évangélistes, éclairés par l’Esprit Saint, omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l’excessive susceptibilité des Hébreux et scandalisé les païens, qui avaient besoin de croire parfaits les Hébreux — eux qui formaient le noyau d’où venait l’Eglise — pour ne pas s’éloigner en disant : “ Ils ne valent pas mieux que nous. ”

Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais être au courant des maladies spirituelles du peuple d’Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n’était pas bien. C’est ainsi qu’ils firent de leur mieux pour les dissimuler.

Qu’ils observent comment les évangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu’au limpide évangile de mon Jean, au fur et à mesure que l’époque de leur rédaction s’éloignait de mon Ascension vers mon Père.

Jean est le seul à rapporter entièrement même les taches les plus douloureuses du noyau apostolique en qualifiant ouvertement Judas de “ voleur ” ; c’est aussi lui qui rappelle intégralement les bassesses des juifs (dans le chapitre 6 : la volonté feinte de me faire roi, les disputes au Temple, l’abandon d’un grand nombre après le discours sur le Pain du Ciel, l’incrédulité de Thomas). Dernier survivant, ayant vécu assez longtemps pour voir l’Eglise déjà forte, il lève les voiles que les autres n’avaient pas osé lever.

Mais maintenant, l’Esprit de Dieu veut que soient connues même ces paroles. Ils doivent en bénir le Seigneur, car ce sont autant de lumières et autant d’indications pour les justes de cœur. »

594.10

« Tu placeras ici la seconde partie du mardi, autrement dit l’instruction nocturne aux Douze, à Gethsémani. »

594.1

They are about to go back into town, always along the same remote path taken the previous morning, as if Jesus did not want to be surrounded by people waiting for Him, before arriving at the Temple, which is soon reached entering the town by the Sheep Gate, which is near the Probatica. But today many of the seventy-two disciples are already waiting for Him beyond the Kidron, before the bridge, and as soon as they see Him appear among the grey-green olive-trees, in His purple garment, they go to meet Him. They gather together and proceed towards the town.

Peter, who is looking ahead, down the slope, always suspecting to see some evil-minded person appear, among the fresh vegetation of the last slopes sees a mass of withered hanging leaves dangling over the water of the Kidron. The wrinkled dying leaves, already rust-stained here and there, are like those of a plant parched by fire. The breeze blows one off now and again and buries it in the water of the torrent.

«That is the fig-tree of yesterday! The fig-tree that You cursed!» shouts Peter, one hand stretched forward pointing at the withered tree, his head turned back to speak to the Master.

They all rush there, except Jesus, Who comes forward at his usual pace. The apostles inform the disciples of the precedent of what they are looking at, and they all make comments looking at Jesus utterly amazed. They have seen thousands of miracles on men and elements, but this one strikes them more than many others.

594.2

Jesus, Who has arrived, smiles watching those amazed timid faces, and He says: «What? Are you so surprised that my word withered a fig-tree? Have you not seen Me raise people from the dead, cure lepers, give sight to blind people, multiply loaves, calm storms, put out fires? And you are surprised that a fig-tree withers?»

«It is not because of the fig-tree. The fact is that yesterday when You cursed it, it was thriving, and now it is withered. Look! As crumbly as dry clay. There is no more sap in its branches. Look. They crumble into dust» and Bartholomew pulverises with his fingers some branches that he has broken off without any effort.

«They have no more sap. You are right. And it is death when there is no more sap, both in a plant and in a nation as well as in a religion, but there is only hard bark and useless foliage: ferocity and hypocritical outward appearance. The white internal sap, full of lymph, corresponds to holiness, to spirituality. The hard bark and useless foliage correspond to mankind devoid of just spiritual life. Woe to those religions that become human because their priests and believers no longer have a vital spirit. Woe to those nations whose leaders are nothing but fierceness and resounding clamour devoid of fruit-bearing ideas! Woe to men who lack the life of the spirit!»

«But, if You said that to the great ones in Israel, although what You say is right, You would not be wise. Do not entertain illusions because they have allowed You to speak so far. You said Yourself that it is not because they are being converted, but that it is done out of calculation. So You had better estimate the value and consequences of Your words as well. Because there is also the wisdom of the world, beside the wisdom of the spirit. And it is necessary to know how to make use of it to our advantage. Because, after all, for the time being we are still in the world, and not in the Kingdom of God» says the Iscariot, without acrimony but in a doctorial tone.

«He is truly wise who can see things without them being altered by his sensuality and by selfish considerations. I will always speak the truth of what I see.»

594.3

«In conclusion did this fig-tree die because You cursed it, or it happened… by chance… or is it a sign… I don’t know?» asks Philip.

«It is everything you said. But what I did, you can do as well, if you succeed in having perfect faith. Have it in the Most High Lord. And when you have it, I solemnly tell you that you will be able to do that and even more. I solemnly tell you that, if one is successful in having perfect trust in the power of prayer and in the goodness of the Lord, one will be able to say to this mountain: “Move away from here and throw yourself into the sea” and if saying so one will not hesitate in one’s heart, but will believe that what one orders can take place, what one has said will take place.»

«And we shall look like magicians and we shall be stoned, as is prescribed for those who practise magic. It would be a really foolish miracle, and to our detriment!» says the Iscariot, shaking his head.

«You are foolish, as you do not understand the parable!» retorts the other Judas.

Jesus does not speak to Judas. He speaks to everybody: «And I say to you, and it is an old lesson that I am repeating in this hour: whatever you ask for in your prayer, have faith to obtain it and you will. But if before praying you have a resentment against anybody, first forgive and make peace to have as a friend your Father Who is in Heaven, and Who forgives and assists you so much, from morning till evening and from sunset to dawn.»

594.4

They go into the Temple. The soldiers of the Antonia watch them pass by. They go to worship the Lord, then they go back to the court where the rabbis teach.

Before people gather and crowd around Jesus, some saphorim, doctors of Israel and Herodians approach Him, and with false homage, after greeting Him, they say: «Master, we know that You are wise and truthful, and You teach the ways of God without taking into consideration any person or thing, except truth and justice, and You do not mind what people think of You, and You only take care to lead men to Goodness. So tell us: is it lawful to pay the tribute to Caesar, or is it not lawful to do so? What do You think?»

Jesus casts one of His glances of piercing and solemn shrewdness at them, and replies: «Why are you tempting Me hypocritically? And yet some of you know that I am not deceived by hypocritical honours! But show Me a coin, one of those used for the tribute.»

They show Him a coin. He looks at the obverse and reverse of it and, holding it in the palm of his left hand, He strikes it with the forefinger of his right hand saying: «Whose image is this, and what does this inscription say?»

«The image is Caesar’s, and the inscription bears his name. The name of Caius Tiberius Caesar, who is now the emperor of Rome.»

«Then give back to Caesar what belongs to Caesar and give to God what belongs to God» and He turns his back on them after returning the coin to the person who had given it to Him.

594.5

He listens to this one and that one of the many pilgrims who ask Him questions, He comforts, absolves and cures them. Hours go by.

He comes out of the Temple to go perhaps out of town, to get the food that Lazarus’ servants, entrusted with this task, bring Him.

He goes back to the Temple in the afternoon. He is indefatigable. Grace and wisdom flow from His hands laid on sick people, and from His lips as He gives personal advice to the many people who approach Him. He seems to be anxious to comfort and cure everybody, before it is no longer possible for Him to do so.

It is almost sunset and the tired apostles are sitting on the floor under the porch, astonished at the continuous movement of crowds in the courts when Passover is close at hand. Then some rich people approach the untiring Master, they are certainly rich, judging by their pompous garments.

Matthew, who is dozing with one eye open, stands up, rousing the others. He says: «Some Sadducees are going towards the Master. Let us not leave Him all alone, that they may not offend Him or try to harm Him and sneer at Him again.»

They all get up and join the Master gathering around Him. I seem to realise that there have been reprisals when they went to the Temple or when they returned there at the sixth hour.

594.6

The Sadducees, who pay their respects to Jesus bowing even exaggeratedly, say to Him: «Master, You replied so wisely to the Herodians, that we also wish to have a ray of Your light. Listen: Moses said[1]: “If a man dies childless, his brother must marry the widow, giving offspring to his brother.” Now there were seven brothers among us. The first one married a virgin, he died without issue, so he left his wife to his brother. Also the second one died without issue, and also the third one who married the widow of the two who had preceded him, and so on down to the seventh. Finally, after being married to all the seven brothers, the woman died. Tell us: at the resurrection of bodies, if it is really true that men resurrect and that our souls outlive us and join our bodies on the last day, forming the living again, which of the seven brothers will have the woman, since all seven of them had her on the Earth?»

«You are wrong. You understand neither the Scriptures nor the power of God. The other life will be quite different from this one, and in the eternal Kingdom there will be no necessities of the flesh as there are here. Because, truly, after the last Judgement bodies will rise from the dead and will be joined to their immortal souls, forming whole beings, as alive, nay, more alive than your person and Mine are now, but no longer subject to the laws and above all to the incentives and abuses that exist now. At the resurrection, men and women will not get married, but will be like the angels of God in Heaven, who do not get married, and yet they live in perfect love, which is divine and spiritual. And with regard to the resurrection of the dead, have you not read how God spoke to Moses from the bush[2]? What did the Most High say then? “I am the God of Abraham, the God of Isaac, the God of Jacob.” He did not say: “I was”, making him understand that Abraham, Isaac and Jacob had been, but no longer were. He said: “I am.” Because Abraham, Isaac and Jacob are. Immortal. Like all men in their immortal part, while ages last, and later, also in their bodies raised for eternity. They exist, as Moses, the prophets, the just, as unfortunately, Cain exists, and those of the Deluge, and the sodomites and all those who died in mortal sin. God is not the God of the dead, but of the living.»

594.7

«Will You also die and then will you live?» they ask tempting Him. They are already tired of being meek. Their hatred is such that they cannot control themselves.

«I am the Living Being, and my Flesh will not know corruption. The ark was taken away from us, and the present one will also be taken away as a symbol. The Tabernacle was taken away from us, and it will be destroyed. But it will not be possible to take away the true Temple of God and destroy it. When its adversaries think that they have done so, that is the hour when it will be established in the true Jerusalem, in all its glory. Goodbye.»

And He hastens towards the Court of Israel, because the silver tubae are calling to the evening sacrifice.

594.8

Jesus says to me: «As I made you write the words “of my chalice”[3] in the vision of John and James’ mother who asked for a place for her sons, so I tell you to point out the passage of yesterday’s vision: “he who falls against this stone will break in pieces.” In translations the word “on” is always used. I said against and not on. And it is a prophecy against the enemies of my Church. Those who oppose It, hurling themselves against It, because It is the Headstone, are crushed. For the last twenty centuries the history of the Earth has confirmed what I said. The persecutors of the Church are crushed as they hurl themselves against the Headstone. But it is also true, and those who think that they are secure from divine punishments, because they belong to the Church, should bear this in mind, he on whom falls the weight of the condemnation of the Head and Bridegroom of this Bride of Mine, of my mystical Body, will be crushed.

594.9

And forestalling an objection of the ever alive scribes and Sadducees, ill disposed to my servants, I say: if in these last visions there are sentences that are not in the Gospels, such as those at the end of today’s vision, and of the passage in which I speak of the barren fig-tree, and others as well, those critics ought to remember that the evangelists always belonged to that race and they lived in times when every exaggerated clash might have had violent and harmful repercussions for neophytes.

Let them read the acts of the apostles again and they will see that the fusion of so many different thoughts was not peaceful, and that while they admired one another, acknowledging one another’s merits, they did not lack differences of opinion, because the thoughts of men are various and always imperfect. And to avoid deeper ruptures between one thought and another, the evangelists, enlightened by the Holy Spirit, in their writings deliberately omitted some sentences that might have hurt the excessive susceptibility of the Hebrews and scandalised the Gentiles, who needed to believe that the Hebrews were perfect, as they were the nucleus from which the Church came, in order not to go away saying: “They are like us”. It was just to make known the persecutions of Christ, but not the spiritual diseases of the people of Israel, by now corrupt, particularly in the higher classes. And they veiled them as much as possible.

They should observe how the Gospels become more and more explicit, up to the limpid Gospel of my John, the later they were written after my Ascension to my Father. Only John fully relates even the most painful flaws of the very apostolic group, openly calling Judas a “thief”, and he integrally reports the base actions of the Jews (Chapter 6 – feigned will to make Me king, the debates at the Temple, the abandonment by many after the sermon on the Bread of Heaven, Thomas’ incredulity). The last survivor, who lived long enough to see the Church already strong, he lifts the veils that the others had not dared to lift.

But now the Spirit of God wants also these words to be known. And the Lord should be blessed for that, because they are so many lights and guides for people with righteous hearts.»

594.10

«You will put here the second part of Tuesday, that is, the teachings to the Twelve at night at Gethsemane.»


Notes

  1. Moïse a dit, en Dt 25, 5-6 ; dans le buisson ardent, en Ex 3, 1-6.
  2. à ma coupe, en 377.11 ; contre cette pierre, en 592.17.

Notes

  1. said, in: Deuteronomy 25,5-6.
  2. spoke, in: Deuteronomy 25,5-6; from the bush, in: Exodus 3,1-6.
  3. of My chalice, in 577.11; against this stone, in 592.7.