Gli Scritti di Maria Valtorta

594. Mardi saint.

594. Martedì santo. Lezioni dal fico seccato.

594.1

Ils sont sur le point d’entrer à Jérusalem, par le même sentier à l’écart qu’ils ont emprunté le matin précédent, comme si Jésus ne voulait pas être assiégé par la foule qui l’attend, avant d’être arrivé au Temple. En effet, on y accède facilement si l’on entre dans la ville par la Porte du Troupeau, proche de la Probatique. Mais aujourd’hui, plusieurs des soixante-douze disciples le guettent déjà sur l’autre rive du Cédron, avant le pont, et dès qu’ils le voient apparaître au milieu des oliviers verts gris, dans son vêtement pourpre, ils viennent à sa rencontre. Une fois tous réunis, ils prennent la direction de la ville.

Pierre regarde en avant, vers le bas de la colline, pour voir s’il apparaît quelque personne mal intentionnée comme il en a toujours le soupçon. Soudain, il aperçoit, au milieu de la fraîche verdure des dernières pentes, un amas de feuilles fanées qui pendent au-dessus de l’eau du Cédron. Recroquevillées, mourantes, elles montrent çà et là des taches qui ressemblent à de la rouille. On croirait se trouver devant le feuillage d’un arbre desséché par les flammes. De temps à autre, la brise détache quelque feuille, qui disparaît dans les eaux du torrent.

« Mais c’est le figuier d’hier ! Le figuier que tu as maudit ! » s’écrie Pierre en montrant le figuier sec et en tournant la tête pour parler au Maître.

Tous accourent, sauf Jésus qui avance de son pas habituel.

Les apôtres racontent aux disciples ce qui s’était passé, et tous ensemble commentent en regardant Jésus avec stupéfaction. Ils ont vu des milliers de miracles sur les hommes et les éléments, mais celui-ci les frappe plus que les autres.

594.2

Une fois arrivé sur place, Jésus sourit en voyant ces visages abasourdis et craintifs :

« Eh quoi ? Etes-vous tellement ébahis qu’à ma parole un figuier se soit desséché ? Ne m’avez-vous donc pas vu ressusciter des morts, guérir des lépreux, rendre la vue à des aveugles, multiplier des pains, calmer des tempêtes, éteindre le feu ? Et vous vous étonnez de voir un figuier desséché ?

– Ce n’est pas pour le figuier. Mais, hier, il était robuste quand tu l’as maudit, et maintenant il est sec. Regarde, il est friable comme de l’argile sèche. Ses branches n’ont plus de moelle. Elles tombent en poussière. »

Et Barthélemy réduit en poudre entre ses doigts des branches qu’il a facilement cassées.

« Elles n’ont plus de moelle, tu l’as dit. Or ce qui vaut d’un arbre peut s’appliquer à une nation ou à une religion : quand il ne reste que l’écorce dure et le feuillage inutile — c’est-à-dire la férocité et un aspect extérieur hypocrite —, c’est signe que la mort est là. La moelle, blanche et pleine de sève, correspond à la sainteté, à la spiritualité. L’écorce dure et le feuillage inutile à l’humanité dépourvue de vie spirituelle et de justice. Malheur aux religions qui deviennent humaines parce que leurs prêtres et leurs fidèles n’ont plus l’esprit vital. Malheur aux nations dont les chefs ne sont que férocité et verbosité tapageuse dépourvue d’idées fécondes ! Malheur aux hommes qui n’ont plus de vie spirituelle ! »

Judas intervient, sans amertume, mais sur un ton doctoral :

« Ta parole a beau être juste, si tu devais tenir un tel discours devant les grands d’Israël, tu ne passerais pas pour un sage. Ne te flatte pas si, jusqu’à présent, ils t’ont laissé parler. Tu le dis toi-même, ce n’est pas par conversion de cœur, mais par calcul. Sache alors, toi aussi, calculer la portée et les conséquences de tes paroles. A côté de la sagesse de l’esprit, il y a aussi la sagesse du monde, et il faut savoir en user à notre avantage. Car enfin, pour l’instant, nous sommes dans le monde, pas dans le Royaume de Dieu !

– Le vrai sage est celui qui sait discerner les choses sans que les ombres de la propre sensualité et les réflexions du calcul les altèrent. Je dirai toujours la vérité de ce que je vois.

594.3

– En somme, ce figuier est mort parce que tu es venu le maudire ; ou bien… est-ce un pur hasard… un signe… je ne sais pas ? demande Philippe.

– C’est tout à la fois. Mais vous serez capables d’en faire autant que moi si vous arrivez à avoir la foi parfaite. Ayez-la dans le Seigneur très-haut. Et quand vous l’aurez, en vérité je vous dis que cela vous sera possible, et bien plus encore. En vérité, je vous dis que si quelqu’un arrive à avoir parfaitement confiance en la force de la prière et dans la bonté du Seigneur, il pourra dire à cette montagne de se déplacer et de se jeter dans la mer : s’il n’a pas dans son cœur la plus légère hésitation, mais s’il croit fermement que ce qu’il ordonne peut se réaliser, cela se réalisera.

– On nous prendra pour des magiciens et on nous lapidera, comme c’est écrit de ceux qui exercent la magie. Ce serait un miracle bien bête et à notre détriment ! lance Judas en hochant la tête.

– C’est toi qui es bien bête : tu ne comprends pas la parabole ! » réplique Jude.

Jésus prend alors la parole, mais sans s’adresser particulièrement à Judas :

« Je vais vous rappeler une ancienne leçon : quoi que vous demandiez par la prière, ayez pleinement confiance, et vous l’obtiendrez. Mais si, avant de prier, vous avez quelque chose contre quelqu’un, commencez par lui pardonner et faites la paix, afin d’avoir pour ami votre Père qui est dans les Cieux, qui vous pardonne tant et vous comble tant, du matin au soir et du couchant à l’aurore. »

594.4

Ils entrent à l’intérieur du Temple. Les soldats de l’Antonia les regardent passer. Ils vont adorer le Seigneur, puis reviennent dans la cour où les rabbis enseignent.

Aussitôt, avant même que les gens n’arrivent et ne se groupent autour de Jésus, des séphorim, des docteurs d’Israël et des hérodiens s’approchent, le saluent avec un faux respect, et lui disent :

« Maître, nous savons que tu es sage et véridique, que tu enseignes la voie de Dieu sans tenir compte de rien ni de personne, excepté de la vérité et de la justice, et que tu te soucies peu du jugement des autres sur toi, mais que tu désires seulement conduire les hommes au bien. Alors, dis-nous : est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Quel est ton avis ? »

Jésus porte sur eux l’un de ces regards d’une pénétrante et solennelle perspicacité, et il répond :

« Pourquoi me tentez-vous hypocritement ? Certains parmi vous savent pourtant que l’on ne me trompe pas avec des honneurs affectés ! Mais montrez-moi une pièce de monnaie utilisée pour s’acquitter du tribut. »

Ils lui en présentent une.

Il l’observe au recto et au verso et, la gardant sur la paume de sa main gauche, il la frappe de l’index de sa main droite :

« De qui est cette image et que dit cette inscription ?

– C’est la figure de César et l’inscription porte son nom, le nom de Caius Tibère César, actuellement empereur de Rome.

– Dans ce cas, rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Puis il leur tourne le dos après avoir rendu la pièce à celui qui la lui avait prêtée.

594.5

Au milieu des nombreux pèlerins qui l’interrogent, Jésus réconforte, absout, guérit pendant des heures.

Enfin il sort du Temple, peut-être pour franchir la porte et prendre la nourriture que lui apportent les serviteurs de Lazare qui en ont été chargés.

Quand il y revient, c’est l’après-midi. Il est infatiguable. Grâce et sagesse coulent de ses mains posées sur les malades, ou de ses lèvres pour des conseils personnels donnés à la foule de ceux qui l’approchent. On dirait qu’il désire tous les consoler ou les guérir tant que cela lui est encore possible.

Finalement, le crépuscule est venu, et les apôtres sont assis par terre sous le portique, fatigués et étourdis par ce mouvement continuel de la foule dans les cours du Temple à l’approche de la Pâque. C’est alors que des hommes s’approchent de l’Inlassable, des riches, à en juger par leurs vêtements somptueux.

Matthieu, qui ne sommeille que d’un œil, se lève et secoue les autres :

« Des sadducéens viennent trouver le Maître ! Ne le laissons pas seul, et veillons à ce qu’ils ne l’offensent pas ou ne cherchent pas à lui faire tort et à le mépriser encore une fois. »

Ils se lèvent tous pour rejoindre le Maître, qu’ils entourent immédiatement. Je crois deviner qu’il y a eu des représailles quand ils sont allés au Temple ou qu’ils y sont revenus à sexte.

594.6

Après avoir rendu honneur à Jésus avec des courbettes exagérées, ils lui disent :

« Maître, tu as répondu si sagement aux hérodiens que le désir nous est venu d’obtenir, nous aussi, un rayon de ta lumière. Ecoute : Moïse[1] a dit : “ Si un homme meurt sans enfant, que son frère épouse la veuve pour donner une descendance à son frère. ” Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier épousa une jeune fille et mourut sans descendance, laissant ainsi sa femme à son frère. Le second mourut lui aussi sans laisser de descendance, et de même le troisième, qui épousa la veuve des deux précédents. Et il en fut de même jusqu’au septième. Finalement, après avoir épousé les sept frères, la femme mourut. Alors, dis-nous : à la résurrection des corps, s’il est vrai que les hommes ressuscitent et que notre âme survit et s’unit de nouveau au corps au dernier jour, pour reconstituer les vivants, lequel des sept frères aura la femme pour épouse, puisqu’ils l’ont eue tous les sept sur la terre ?

– Vous êtes dans l’erreur. Vous ne savez comprendre ni les Ecritures ni la puissance de Dieu. L’autre vie sera radicalement différente de celle-ci, et les nécessités de la chair n’existeront pas dans le Royaume éternel comme dans celui-ci. En vérité, après le Jugement final, la chair ressuscitera et se réunira à l’âme immortelle pour refaire un tout, qui vivra comme et mieux que ne le font actuellement ma personne et la vôtre. Mais elle ne sera plus sujette aux lois et surtout aux pulsions et aux abus qui existent maintenant. A la résurrection, les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront semblables aux anges de Dieu dans le Ciel, qui ne se marient pas, mais vivent dans l’amour parfait, qui est divin et spirituel. Quant à la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu comment Dieu a parlé à Moïse dans le buisson ? Qu’a dit alors le Très-Haut ? “ Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. ” Il n’a pas dit : “ J’ai été ”, pour faire comprendre qu’Abraham, Isaac et Jacob avaient existé, mais n’existaient plus. Il a dit : “ Je suis. ” Car Abraham, Isaac et Jacob existent. Ils sont immortels, comme tous les hommes dans leur partie immortelle, tant que les siècles dureront, puis avec leur chair ressuscitée pour l’éternité. Ils existent comme existent Moïse, les prophètes, les justes, comme, malheureusement, existe Caïn, ainsi que les hommes du déluge, les Sodomites, et tous ceux qui sont morts en état de péché mortel. Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.

594.7

– Est-ce que, toi aussi, tu mourras et tu retrouveras la vie ? » demandent-ils pour le tenter.

Ils sont déjà las de devoir se montrer doux. Leur haine est telle qu’ils ont du mal à se contenir.

« Je suis le Vivant, et ma chair ne connaîtra pas la décomposition. L’arche nous a été enlevée et l’actuelle connaîtra le même sort, même comme symbole. Le Tabernacle nous a été enlevé et sera détruit. Mais le vrai Temple de Dieu ne pourra être ni enlevé ni détruit. Quand ses adversaires croiront l’avoir fait, alors viendra le moment où il s’établira dans la véritable Jérusalem, dans toute sa gloire. Adieu. »

Et il se hâte vers la Cour des Juifs, car les trompettes d’argent appellent au sacrifice du soir.

594.8

Jésus me dit :

« Comme je t’ai fait remarquer l’expression “ à ma coupe[2] ” dans la vision où la mère de Jean et de Jacques demande une place pour ses fils, j’attire ton attention, dans la vision d’hier, sur le passage : “ celui qui tombera contre cette pierre se brisera. ” Les traducteurs écrivent toujours “ sur ”.

Or j’ai bien dit contre, et non pas sur. C’est une prophétie contre les ennemis de mon Eglise. Ceux qui se jettent contre elle pour lui faire obstacle — parce qu’elle est la pierre angulaire —, sont brisés. L’histoire de la terre, depuis vingt siècles, confirme mes paroles. Les persécuteurs de l’Eglise qui se jettent contre la pierre angulaire sont brisés.

J’ajoute que celui sur qui tombera le poids de la condamnation du Chef et Epoux de mon Epouse, de mon Corps mystique, celui-là sera écrasé. Que cela reste à l’esprit de ceux qui se croient à l’abri des châtiments divins sous prétexte qu’ils appartiennent à l’Eglise.

594.9

Et, pour prévenir une objection des scribes et des sadducéens toujours vivants et malveillants pour mes serviteurs, je déclare ceci : s’il se trouve, dans les dernières visions, des phrases qui ne sont pas dans les évangiles, telles que celles de la fin de la vision d’aujourd’hui, des passages où je parle du figuier desséché et d’autres encore, ils doivent se rappeler que les évangélistes appartenaient toujours à ce peuple, et qu’ils vivaient à une époque où tout heurt un peu trop vif pouvait avoir des répercussions violentes et nuisibles aux néophytes.

Qu’ils relisent les Actes des Apôtres, et ils verront que la fusion de tant de courants d’esprit différents ne s’est pas faite dans la paix et que, s’ils s’admiraient mutuellement et reconnaissaient leurs mérites réciproques, il ne manqua pas parmi eux de dissentiments, car les pensées des hommes sont variées et toujours imparfaites. Et pour éviter des ruptures plus profondes entre ces diverses opinions, les évangélistes, éclairés par l’Esprit Saint, omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l’excessive susceptibilité des Hébreux et scandalisé les païens, qui avaient besoin de croire parfaits les Hébreux — eux qui formaient le noyau d’où venait l’Eglise — pour ne pas s’éloigner en disant : “ Ils ne valent pas mieux que nous. ”

Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais être au courant des maladies spirituelles du peuple d’Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n’était pas bien. C’est ainsi qu’ils firent de leur mieux pour les dissimuler.

Qu’ils observent comment les évangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu’au limpide évangile de mon Jean, au fur et à mesure que l’époque de leur rédaction s’éloignait de mon Ascension vers mon Père.

Jean est le seul à rapporter entièrement même les taches les plus douloureuses du noyau apostolique en qualifiant ouvertement Judas de “ voleur ” ; c’est aussi lui qui rappelle intégralement les bassesses des juifs (dans le chapitre 6 : la volonté feinte de me faire roi, les disputes au Temple, l’abandon d’un grand nombre après le discours sur le Pain du Ciel, l’incrédulité de Thomas). Dernier survivant, ayant vécu assez longtemps pour voir l’Eglise déjà forte, il lève les voiles que les autres n’avaient pas osé lever.

Mais maintenant, l’Esprit de Dieu veut que soient connues même ces paroles. Ils doivent en bénir le Seigneur, car ce sont autant de lumières et autant d’indications pour les justes de cœur. »

594.10

« Tu placeras ici la seconde partie du mardi, autrement dit l’instruction nocturne aux Douze, à Gethsémani. »

594.1

Stanno per rientrare in città, sempre per la stessa stradicciuola remota presa la mattina avanti, quasi che Gesù non volesse essere circondato dalla gente in attesa prima di essere nel Tempio, al quale presto si accede entrando in città dalla porta del Gregge che è vicina alla Probatica. Ma oggi molti dei settantadue lo attendono già al di là del Cedron, prima del ponte, e non appena lo vedono apparire fra gli ulivi verde-grigi, nella sua veste porpurea, gli vanno incontro. Si riuniscono e procedono verso la città.

Pietro, che guarda avanti, giù per la china, sempre in sospetto di veder apparire qualche malintenzionato, vede fra il verde fresco delle ultime pendici un ammasso di foglie vizze e pendenti che si spenzola sull’acqua del Cedron. Le foglie accartocciate e morenti, qua e là già macchiate come per ruggine, sono simili a quelle di una pianta che le fiamme hanno essiccata. Ogni tanto la brezza ne stacca una e la seppellisce nelle acque del torrente.

«Ma quello è il fico di ieri! Il fico che Tu hai maledetto!», grida Pietro, una mano puntata ad indicare la pianta seccata, la testa volta indietro a parlare al Maestro.

Accorrono tutti, meno Gesù che viene avanti col suo solito passo. Gli apostoli narrano ai discepoli il precedente del fatto che vedono e tutti insieme commentano guardando strabiliati Gesù. Hanno visto migliaia di miracoli su uomini ed elementi. Ma questo li colpisce come molti altri non lo hanno fatto.

594.2

Gesù, che è sopraggiunto, sorride nell’osservare quei visi stupiti e timorosi, e dice: «E che? Tanto vi fa meraviglia che per la mia parola sia seccato un fico? Non mi avete visto forse risuscitare i morti, guarire i lebbrosi, dar vista ai ciechi, moltiplicare i pani, calmare le tempeste, spegnere il fuoco? E vi stupisce che un fico dissecchi?».

«Non è per il fico. È che ieri era vegeto quando l’hai maledetto, e ora è seccato. Guarda! Friabile come argilla disseccata. I suoi rami non hanno più midollo. Guarda. Vanno in polvere», e Bartolomeo sfarina fra le dita dei rami che ha con facilità spezzato.

«Non hanno più midollo. Lo hai detto. Ed è la morte quando non c’è più midollo, sia in una pianta, che in una nazione, che in una religione, ma c’è soltanto dura corteccia e inutile fogliame: ferocia ed ipocrita esteriorità. Il midollo, bianco, interno, pieno di linfa, corrisponde alla santità, alla spiritualità. La corteccia dura e il fogliame inutile, all’umanità priva di vita spirituale e giusta. Guai a quelle religioni che divengono umane perché i loro sacerdoti e fedeli non hanno più vitale lo spirito. Guai a quelle nazioni i cui capi sono solo ferocia e risuonante clamore privo di idee fruttifere! Guai agli uomini in cui manca la vita dello spirito!».

«Però, se Tu avessi a dire questo ai grandi d’Israele, ancorché il tuo parlare sia giusto, non saresti sapiente. Non ti lusingare perché essi ti hanno finora lasciato parlare. Tu stesso lo dici che non è per conversione di cuore, ma per calcolo. Sappi allora Tu pure calcolare il valore e le conseguenze delle tue parole. Perché c’è anche la sapienza del mondo, oltre che la sapienza dello spirito. E occorre saperla usare a nostro vantaggio. Perché, infine, per ora si è nel mondo, non già nel Regno di Dio», dice l’Iscariota senza acredine ma in tono dottorale.

«Il vero sapiente è colui che sa vedere le cose senza che le ombre della propria sensualità e le riflessioni del calcolo le alterino. Io dirò sempre la verità di ciò che vedo».

594.3

«Ma insomma questo fico è morto perché sei stato Tu a maledirlo, o è un… caso… un segno… non so?», chiede Filippo.

«È tutto ciò che tu dici. Ma ciò che Io ho fatto voi pure potrete fare, se giungerete ad avere la fede perfetta. Abbiatela nel Signore altissimo. E quando l’avrete, in verità vi dico che potrete questo e ancor più. In verità vi dico che, se uno giungerà ad avere la fiducia perfetta nella forza della preghiera e nella bontà del Signore, potrà dire a questo monte: “Spostati di qua e gettati in mare”, e se dicendolo non esiterà nel suo cuore, ma crederà che quanto egli ordina si possa avverare, quanto ha detto si avvererà».

«E sembreremo dei maghi e saremo lapidati, come è detto per chi esercita magia. Sarebbe un miracolo ben stolto, e a nostro danno!», dice l’Iscariota crollando il capo.

«Stolto tu sei, che non capisci la parabola!», gli rimbecca l’altro Giuda.

Gesù non parla a Giuda. Parla a tutti: «Io vi dico, ed è vecchia lezione che ripeto in quest’ora: qualunque cosa chiederete con la preghiera, abbiate fede di ottenerla e l’avrete. Ma se prima di pregare avete qualcosa contro qualcuno, prima perdonate e fate pace per aver amico il Padre vostro che è nei Cieli, che tanto, tanto vi perdona e benefica, dalla mattina alla sera e dal tramonto all’aurora».

594.4

Entrano nel Tempio. I soldati dell’Antonia li osservano passare. Vanno ad adorare il Signore, poi tornano nel cortile dove i rabbi insegnano.

Subito verso Gesù, prima ancora che la gente accorra e si affolli intorno a Lui, si avvicinano dei saforim, dei dottori d’Israele e degli erodiani, e con bugiardo ossequio, dopo averlo salutato, gli dicono: «Maestro, noi sappiamo che Tu sei sapiente e veritiero, e insegni la via di Dio senza tener conto di cosa o persona alcuna, fuorché della verità e giustizia, e poco ti curi del giudizio degli altri su Te, ma soltanto di condurre gli uomini al Bene. Dicci allora: è lecito pagare il tributo a Cesare, oppure non è lecito farlo? Che te ne pare?».

Gesù li guarda con uno di quei suoi sguardi di una penetrante e solenne perspicacia, e risponde: «Perché mi tentate ipocritamente? Eppure alcuno fra voi sa che Io non vengo ingannato con ipocriti onori! Ma mostratemi una moneta, di quelle usate per il tributo».

Gli mostrano una moneta. La osserva nel retto e nel verso e, tenendola appoggiata sul palmo della sinistra, vi batte sopra l’indice della destra dicendo: «Di chi è quest’immagine e che dice questa scrittura?».

«Di Cesare è l’immagine, e l’iscrizione porta il suo nome. Il nome di Caio Tiberio Cesare, che è ora imperatore di Roma».

«E allora rendete a Cesare ciò che è di Cesare e a Dio date quel che è di Dio», e volge loro le spalle dopo aver reso il denaro a chi glielo aveva dato.

594.5

Ascolta questo e quello dei molti pellegrini che lo interrogano, conforta, assolve, guarisce. Passano le ore.

Esce dal Tempio per andare forse fuori porta, a prendere il cibo che gli portano i servi di Lazzaro incaricati a questo.

Rientra nel Tempio che è pomeriggio. Instancabile. Grazia e sapienza fluiscono dalle sue mani posate sugli infermi, dalle sue labbra in singoli consigli dati ai molti che lo avvicinano. Sembra che voglia tutti consolare, tutti guarire, prima di non poterlo più fare.

È già quasi il tramonto e gli apostoli, stanchi, stanno seduti per terra sotto il portico, sbalorditi da quel continuo rimuoversi di folla che sono i cortili del Tempio nell’imminenza pasquale, quando all’Instancabile si avvicinano dei ricchi, certo ricchi a giudicare dalle vesti pompose.

Matteo, che sonnecchia con un occhio solo, si alza scuotendo gli altri. Dice: «Vanno dal Maestro dei sadducei. Non lasciamolo solo, che non lo offendano o cerchino di nuocergli e di schernirlo ancora».

Si alzano tutti raggiungendo il Maestro, che circondano subito. Credo intuire che ci sono state rappresaglie nell’andare o tornare al Tempio a sesta.

594.6

I sadducei, che ossequiano Gesù con inchini persino esagerati, gli dicono: «Maestro, hai risposto così sapientemente agli erodiani che ci è venuto desiderio di avere noi pure un raggio della tua luce. Senti. Mosè ha detto[1]: “Se uno muore senza figli, il suo fratello sposi la vedova, dando discendenza al fratello”. Ora c’erano fra noi sette fratelli. Il primo, presa in moglie una vergine, morì senza lasciar prole e perciò lasciò la moglie al fratello. Anche il secondo morì senza lasciar prole, e così il terzo che sposò la vedova dei due che lo precederono, e così sempre, sino al settimo. In ultimo, dopo aver sposato tutti i sette fratelli, morì la donna. Di’ a noi: alla risurrezione dei corpi, se è pur vero che gli uomini risorgono e che a noi sopravviva l’anima e si ricongiunga al corpo all’ultimo giorno riformando i viventi, quale dei sette fratelli avrà la donna, posto che l’ebbero sulla Terra tutti e sette?».

«Voi sbagliate. Non sapete comprendere né le Scritture né la potenza di Dio. Molto diversa sarà l’altra vita da questa, e nel Regno eterno non saranno le necessità della carne come in questo. Perché, in verità, dopo il Giudizio finale la carne risorgerà e si riunirà all’anima immortale riformando un tutto, vivo come e meglio che non sia viva la mia e la vostra persona ora, ma non più soggetto alle leggi e soprattutto agli stimoli e abusi che vigono ora. Nella risurrezione, gli uomini e le donne non si ammoglieranno né si mariteranno, ma saranno simili agli angeli di Dio in Cielo, i quali non si ammogliano né si maritano, pur vivendo nell’amore perfetto che è quello divino e spirituale. In quanto poi alla risurrezione dei morti, non avete letto come Dio dal roveto parlò a Mosè? Che disse l’Altissimo allora? “Io sono il Dio di Abramo, il Dio di Isacco, il Dio di Giacobbe”. Non disse: “Io fui”, facendo capire che Abramo, Isacco e Giacobbe erano stati ma non erano più. Disse: “Io sono”. Perché Abramo, Isacco e Giacobbe sono. Immortali. Come tutti gli uomini nella parte immortale, sino a che i secoli durano, e poi, anche con la carne risorta per l’eternità. Sono, come lo è Mosè, i profeti, i giusti, come sventuratamente è Caino e sono quelli del diluvio, e i sodomiti, e tutti coloro morti in colpa mortale. Dio non è il Dio dei morti, ma dei vivi».

594.7

«Anche Tu morrai e poi sarai vivente?», lo tentano. Sono già stanchi di essere miti. L’astio è tale che non sanno contenersi.

«Io sono il Vivente e la mia Carne non conoscerà sfacimento. L’arca ci fu levata e l’attuale sarà levata anche come simbolo. Il Tabernacolo ci fu tolto e sarà distrutto. Ma il vero Tempio di Dio non potrà essere levato e distrutto. Quando i suoi avversari crederanno di averlo fatto, allora sarà l’ora che si stabilirà nella vera Gerusalemme, in tutta la sua gloria. Addio».

E si affretta verso il cortile degli Israeliti, perché le tube d’argento chiamano al sacrificio della sera.

594.8

Mi dice Gesù:

«Così come ti ho fatto segnare la frase “al mio calice[2]” nella visione della madre di Giovanni e Giacomo chiedente un posto per i suoi figli, così ti dico di segnare nella visione di ieri il punto: “chi cadrà contro questa pietra si sfracellerà”. Nelle traduzioni è sempre usato “sopra”. Ho detto contro e non sopra. Ed è profezia contro i nemici della mia Chiesa. Coloro che l’avversano, avventandosi contro ad Essa, perché Essa è la Pietra angolare, saranno sfracellati[3]. La storia della Terra, da venti secoli, conferma il mio detto. I persecutori della Chiesa si sfracellano avventandosi sulla Pietra angolare. Però anche, e lo tengano presente anche quelli che per essere della Chiesa si credono salvi dai castighi divini, colui sul quale cadrà il peso della condanna del Capo e Sposo di questa mia Sposa, di questo mio Corpo mistico, colui sarà stritolato.

594.9

E prevenendo ad una obbiezione dei sempre viventi scribi e sadducei, malevoli ai servi miei, Io dico: se in queste ultime visioni risultano frasi che non sono nei Vangeli, quali queste della fine della visione di oggi e del punto in cui Io parlo sul fico seccato e altri ancora, ricordino costoro che gli evangelisti erano sempre di quel popolo, e vivevano in tempi nei quali ogni urto troppo vivo poteva avere ripercussioni violente e nocive ai neofiti.

Rileggano gli atti apostolici e vedranno che non era placida la fusione di tanti pensieri diversi, e che se a vicenda si ammirarono, riconoscendo gli uni agli altri i meriti, non mancarono fra loro i dissensi, perché vari sono i pensieri degli uomini e sempre imperfetti. E ad evitare più profonde fratture fra l’uno e l’altro pensiero, illuminati dallo Spirito Santo, gli evangelisti omisero volutamente dai loro scritti qualche frase che avrebbe scosso le eccessive suscettibilità degli ebrei e scandalizzato i gentili, che avevano bisogno di credere perfetti gli ebrei, nucleo dal quale venne la Chiesa, per non allontanarsene dicendo: “Sono simili a noi”. Conoscere le persecuzioni di Cristo, sì. Ma le malattie spirituali del popolo di Israele ormai corrotto, specie nelle classi più alte, no. Non era bene. E più che poterono velarono.

Osservino come i Vangeli si fanno sempre più espliciti, sino al limpido Vangelo del mio Giovanni, più furono scritti in epoche lontane dalla mia Ascensione al Padre mio. Solo Giovanni riporta interamente anche le macchie più dolorose dello stesso nucleo apostolico, chiamando apertamente “ladro” Giuda, e riferisce integralmente le bassezze dei giudei (cap. 6° - finta volontà di farmi re, le dispute al Tempio, l’abbandono di molti dopo il discorso sul Pane del Cielo, l’incredulità di Tommaso). Ultimo sopravvissuto, vissuto sino a vedere già forte la Chiesa, alza i veli che gli altri non avevano osato alzare.

Ma ora lo Spirito di Dio vuole conosciute anche queste parole. E ne benedicano il Signore, perché sono tante luci e tante guide per i giusti di cuore».

594.10

«Metterai qui la seconda parte del martedì, ossia l’istruzione notturna ai Dodici nel Getsemani».


Notes

  1. Moïse a dit, en Dt 25, 5-6 ; dans le buisson ardent, en Ex 3, 1-6.
  2. à ma coupe, en 377.11 ; contre cette pierre, en 592.17.

Note

  1. ha detto, in: Deuteronomio 25, 5-6; dal roveto parlò, in: Esodo 3, 1-6.
  2. al mio calice, in 577.11; contro questa pietra, in 592.17.
  3. saranno sfracellati, invece di viene sfracellato, è correzione di MV su una copia dattiloscritta.