The Writings of Maria Valtorta

96. Jésus répond à l’accusation d’avoir guéri la Belle de Chorazeïn le jour du sabbat.

96. Jesus answers to the accusation of having

96.1

Jésus est à Bethsaïde. Il parle debout sur la barque qui l’a amené et qui est comme échouée sur la rive, attachée à un pieu d’un petit môle rudimentaire. Beaucoup de gens sont assis en demi-cercle sur le sable pour l’écouter. Jésus vient de commencer son discours.

« … et je vois que vous m’aimez bien, vous les habitants de Capharnaüm, vous qui m’avez suivi, en laissant de côté le commerce et votre confort pour écouter mon enseignement. Je sais aussi que, plus que les pertes ainsi occasionnées qui lèsent votre bourse, votre démarche suscite des railleries à votre encontre et peut même vous causer un dommage social. Je sais bien que Simon, Elie, Urie et Joachim sont contre moi. Opposés aujourd’hui, demain ennemis. Mais je ne trompe personne, et je ne veux pas vous tromper, vous, mes amis fidèles. C’est pourquoi je vous dis que pour me nuire, pour me faire souffrir, pour triompher de moi en m’isolant, les puissants de Capharnaüm mettront en œuvre tous les moyens… : insinuations aussi bien que menaces, dérision et calomnies. L’Ennemi commun se servira de tout pour arracher des âmes au Christ et s’en faire une proie. Je vous le dis : celui qui persévérera sera sauvé ; mais aussi : celui qui préfère sa vie et son bien-être à son salut éternel est libre de partir, de me quitter, de s’occuper de sa petite existence et d’un bien-être passager. Moi, je ne retiens personne.

96.2

L’homme est un être libre. Je suis venu l’amener à une toujours plus grande libération, du péché en ce qui concerne son âme, et des chaînes d’une religion déformée, oppressive, qui étouffe sous des flots de détails, de verbiage, de prescriptions, la vraie parole de Dieu qui est nette, brève, claire, facile, sainte, parfaite. Ma venue passe les consciences au crible. Je rassemble mon grain sur l’aire, je le bats par la doctrine du sacrifice et je le passe au tamis de sa propre volonté. La balle, le sorgho, la vesce, l’ivraie s’envoleront, légères et inutiles, puis retomberont, lourdes et nuisibles, et les oiseaux s’en nourriront. Dans mon grenier n’entrera que le grain choisi, pur, résistant, excellent. Ce grain, ce sont les saints.

Un défi séculaire a eu lieu entre l’Eternel et Satan. Satan, bouffi d’orgueil à la suite de sa première victoire sur l’homme, a dit à Dieu : “ Tes créatures seront pour toujours à moi. Rien, pas même le châtiment, pas même la Loi que tu veux leur donner, ne les rendra capables de gagner le Ciel. Cette demeure dont tu m’as chassé, moi, le seul être intelligent de toutes tes créatures, restera vide, inutile, triste comme tout ce qui est inutile. ” Alors l’Eternel a répondu au Maudit : “ C’est encore en ton pouvoir tant que ton venin est le seul à régner dans l’homme. Mais j’enverrai mon Verbe, et sa parole neutralisera ton venin, assainira les cœurs, les guérira de la folie dont tu les as salis ou endiablés ; alors ils reviendront à moi. Comme des brebis égarées qui retrouvent leur berger, ils reviendront à mon bercail et le Ciel sera peuplé. C’est pour eux que je l’ai fait. Et toi, dans ta rage impuissante, tu grinceras de tes horribles dents là, dans ton horrible royaume, prisonnier et maudit. Les anges rabattront sur toi la pierre de Dieu ; une fois scellée, les ténèbres et la haine seront ton partage et celui des tiens. En revanche, les chants bienheureux, la liberté infinie, éternelle, sublime, sera le lot des miens. ” Alors Mammon, éclatant d’un rire moqueur, a juré : “ Et sur ma géhenne, je jure que quand ce sera l’heure, je viendrai. Je serai partout présent auprès de ceux qui seront évangélisés et nous verrons qui des deux, moi ou toi, sera le vainqueur. ”

Oui, c’est pour vous passer au crible que Satan vous dresse des embûches et que, moi, je vous entoure. Il y a deux adversaires : moi et lui. Vous êtes entre les deux. C’est le duel de l’Amour contre la Haine, de la Sagesse contre la Folie, de la Bonté contre le Mal sur vous et autour de vous. Pour détourner les mauvais coups qu’il dirige contre vous, ma simple présence suffit. Je m’interposerai entre les armes sataniques et votre personne, et j’accepte d’être blessé à votre place parce que je vous aime. Mais les coups qui vous frappent au-dedans, c’est à vous qu’il revient de les détourner par votre volonté, en courant vers moi, en vous mettant sur ma voie qui est vérité et vie. Celui qui n’a pas le ferme désir du Ciel ne le possédera pas. Celui qui n’est pas capable d’être le disciple du Christ sera la balle légère que le vent du monde emporte avec lui. Celui qui est ennemi du Christ est une semence nuisible qui renaîtra dans le royaume de Satan…

96.3

Je sais pourquoi vous êtes venus, vous les habitants de Capharnaüm. J’ai parfaitement conscience du péché qu’on m’impute ; c’est au nom de ce péché inexistant qu’on murmure dans mon dos, en insinuant que m’écouter et me suivre est faire œuvre de complicité avec le pécheur. J’en ai une conscience si claire que je ne crains pas d’en rendre compte aux habitants de Bethsaïde.

Parmi vous, habitants de Bethsaïde, il y a des anciens qui, pour diverses raisons, n’ont pas oublié la Belle de Chorazeïn. Il y a des hommes qui ont péché avec elle, des femmes qu’elle a fait pleurer. Je n’étais pas encore venu dire : “ Aimez celui qui vous cause du tort ” ! Après les pleurs, vint la jubilation d’apprendre qu’elle était atteinte de la pourriture, passée de ses entrailles impures à la surface de son corps magnifique. C’était le symbole de la lèpre – plus grave – qui avait rongé son âme adultère, homicide, prostituée. Soixante-dix fois sept fois adultère avec tout ce qui s’appelait “ homme ” et avait de l’argent. Homicide autant de fois, de ses enfantements bâtards ; prostituée par vice et non par besoin.

Ah ! Comme je vous comprends, femmes trahies ! Je comprends votre joie quand on vous a appris : “ La chair de la Belle est plus puante et plus pourrie que celle d’une charogne qui gît dans le fossé d’un grand chemin et est devenue la proie des corbeaux et des vers. ” Mais je vous dis : sachez pardonner. Dieu s’est chargé de votre vengeance, et puis Dieu a pardonné. A votre tour de pardonner. Moi, je lui ai pardonné en votre nom, parce que je sais que vous êtes bonnes, femmes de Bethsaïde, qui me saluez du cri : “ Béni soit l’Agneau de Dieu ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ” Si je suis l’Agneau – et vous le reconnaissez –, si je viens parmi vous, moi l’Agneau, vous devez toutes devenir de douces brebis, même celles auxquelles une douleur, lointaine désormais, d’épouses trahies a donné l’instinct de fauve qui défend sa nichée. Je ne pourrais rester parmi vous si vous étiez des tigres et des hyènes, car je suis l’Agneau.

Celui qui vient au nom très saint de Dieu rassembler les justes et les pécheurs pour les amener au Ciel est allé vers cette femme repentie et lui a dit : “ Sois purifiée. Va, et expie. ” J’ai fait cela un jour de sabbat, ce dont on m’accuse. Accusation officielle. La seconde est d’avoir approché une prostituée. Une femme qui avait été prostituée, mais qui n’était plus qu’une âme pleurant son péché.

Eh bien, je vous dis : je l’ai fait et le ferai encore. Apportez-moi le Livre : scrutez-le, étudiez-le, dans toute sa profondeur. Trouvez, si possible, un passage qui défend au médecin de soigner un malade, à un lévite de s’occuper de l’autel, à un prêtre d’écouter un fidèle, uniquement parce que c’est le sabbat. Si vous en trouvez un et me le montrez, je me battrai la poitrine et je reconnaîtrai : “ Seigneur, j’ai péché en ta présence et en présence des hommes. Je ne suis pas digne de ton pardon, mais si tu veux prendre pitié de ton serviteur, je te bénirai jusqu’à mon dernier soupir. ” Car cette âme était malade, et les malades ont besoin du médecin. C’était un autel profané et il était nécessaire qu’un lévite le purifie. C’était un fidèle qui allait pleurer dans le vrai Temple du vrai Dieu et il avait besoin du prêtre pour l’y introduire. En vérité, je vous dis que je suis Médecin, Lévite, Prêtre. En vérité je vous dis que si, au lieu de faire mon devoir, je laisse se perdre ne serait-ce qu’une seule âme poussée par le désir du salut, en ne la sauvant pas, le Dieu Père m’en demandera compte et me punira pour la perte de cette âme.

Voilà mon péché, d’après les puissants de Capharnaüm. Bien sûr, j’aurais pu attendre le lendemain du sabbat pour la guérir. Mais pourquoi attendre vingt-quatre heures de plus pour remettre dans la paix de Dieu un cœur contrit ? Ce cœur faisait preuve d’une humilité vraie, d’une réelle sincérité, d’une douleur parfaite. J’ai lu dans ce cœur. Son corps était encore lépreux, mais son cœur était déjà guéri par le baume des années de repentir, de larmes, d’expiation. Ce cœur avait besoin d’une seule chose pour être approché de Dieu sans pour cela rendre impur par ce voisinage l’air de sainteté qui entoure Dieu : ma consécration renouvelée. Je l’ai faite. Elle est sortie du lac pure, certes dans sa chair, mais plus encore dans son cœur.

96.4

Combien de ceux qui sont entrés dans les eaux du Jourdain pour obéir à l’ordre du Précurseur n’en sont pas sortis aussi purs qu’elle ! Car leur baptême n’était pas l’acte volontaire, sincère, loyal, d’une âme qui voulait se préparer à mon avènement, mais une formalité pour paraître parfaits en sainteté aux yeux du monde. Ce n’était donc rien de plus qu’hypocrisie et orgueil, deux péchés qui venaient s’ajouter au monceau de fautes qui existaient déjà dans leurs cœurs. Le baptême de Jean n’était qu’un symbole. Il voulait dire : “ Purifiez-vous de l’orgueil, humiliez-vous en vous avouant pécheurs ; purifiez-vous de vos péchés de luxure en vous lavant de ce qui en reste en vous. ” Le baptême efficace est celui qui répond à la volonté de votre âme de devenir pure pour le banquet de Dieu. Il n’est pas de faute si grande qu’elle ne puisse être lavée par le repentir d’abord, par la grâce ensuite, enfin par le Sauveur. Il n’est pas de si grand pécheur qu’il ne puisse lever son visage humilié et sourire à une espérance de rédemption. Il lui suffit de renoncer complètement à la faute, de résister héroïquement à la tentation, d’avoir une volonté sincère de renaître.

96.5

Je vais maintenant vous dire une vérité qui pourrait paraître blasphématoire à mes ennemis. Mais vous, vous êtes mes amis. Je parle d’abord pour vous, mes disciples que j’ai déjà choisis, puis pour vous tous qui m’écoutez. Je vous l’affirme : les anges — ces esprits purs et parfaits qui vivent dans la lumière de la très sainte Trinité et en elle sont comblés de joie — ont, en dépit de leur perfection, une infériorité par rapport à vous qui êtes si loin du Ciel. Ils le reconnaissent d’ailleurs. Ils ont l’infériorité de ne pouvoir se sacrifier et souffrir pour coopérer à la rédemption de l’homme. Qu’en pensez-vous ? Dieu ne prend pas un ange pour lui dire : “ Sois le rédempteur de l’humanité. ” Mais il prend son Fils. Certes, ce sacrifice a une valeur incalculable et une puissance infinie. Mais bien que sa bonté de Père ne veuille pas faire de différence entre le Fils de son amour et les fils de sa puissance, il sait qu’il manque quelque chose à la somme des mérites qu’il faut opposer à la somme des péchés que d’heure en heure l’humanité accumule. Or il ne prend pas d’autres anges pour combler la mesure, il ne leur dit pas : “ Souffrez pour imiter le Christ ”, mais c’est à vous qu’il s’adresse, à vous les hommes. Il vous dit : “ Souffrez, sacrifiez-vous, soyez semblables à mon Agneau. Soyez des corédempteurs… ” Ah ! Je vois des cohortes d’anges qui, cessant un instant de tourner dans une extase d’adoration autour de la Trinité qui est leur pivot, s’agenouillent, tournés vers la Terre et disent : “ Bénis soyez-vous, vous qui pouvez souffrir avec le Christ et pour le Dieu éternel, le nôtre et le vôtre ! ”

Beaucoup ne comprendront pas encore cette grandeur. Elle est trop élevée pour l’homme. Mais quand l’Hostie sera immolée, quand le Grain éternel ressuscitera pour ne plus jamais mourir, après avoir été moissonné, battu, décortiqué et enseveli dans les entrailles du sol, alors viendra l’Illuminateur spirituel et il éclairera les âmes, même les plus lentes, demeurées cependant fidèles au Christ Rédempteur. Alors vous comprendrez que je n’ai pas blasphémé, mais que je vous ai annoncé la plus haute dignité de l’homme : celle d’être corédempteur, même si d’abord il n’était qu’un pécheur.

96.6

En attendant, préparez-vous à cette destinée avec pureté de cœur et d’intention. Plus purs vous serez, mieux vous comprendrez. Car l’impureté, quelle qu’elle soit, est toujours une fumée qui obscurcit la vue et appesantit l’intelligence.

Soyez purs. Commencez à l’être dans votre corps pour passer ensuite à l’âme. Commencez par les cinq sens pour passer aux sept passions. Commencez par l’œil : le sens de la vue est roi, il ouvre la voie à la plus mordante et la plus complexe des faims. L’œil voit la chair de la femme et désire la chair. L’œil voit l’opulence des riches et désire l’or. L’œil voit la puissance de ceux qui gouvernent et désire le pouvoir. Ayez donc un regard paisible, honnête, sobre, pur, et vous aurez des désirs paisibles, honnêtes, sobres et purs. Votre cœur sera d’autant plus pur que votre regard le sera. Veillez avec soin sur votre regard, toujours si avide de découvrir des pommes tentatrices. Ayez un regard chaste si vous voulez être chastes dans votre corps. Si vous avez la chasteté de la chair, vous aurez la chasteté des richesses et de la puissance. Vous aurez toutes les chastetés et serez les amis de Dieu. Ne craignez pas qu’on vous raille si vous êtes chastes. Craignez seulement d’être les ennemis de Dieu.

Un jour, j’ai entendu dire : “ Le monde te ridiculisera comme menteur ou comme eunuque si tu montres que tu n’as pas d’attrait pour la femme. ” En vérité, je vous dis que Dieu a établi le mariage pour vous élever à l’imiter par la procréation et à coopérer avec lui pour peupler le Ciel. Mais il y a un état plus élevé, devant lequel s’inclinent les anges qui en voient la sublimité sans pouvoir l’imiter. Cet état, parfait quand il dure de la naissance à la mort, n’est cependant pas fermé à ceux qui ne sont plus vierges, mais qui réduisent à rien leur fécondité d’hommes ou de femmes, qui délaissent leur virilité animale pour ne devenir féconds et virils que spirituellement. C’est l’état d’eunuque, sans imperfection naturelle ni mutilation violente ou volontaire. Cet état n’interdit pas[1] d’approcher de l’autel ; dans les siècles à venir, au contraire, ceux qui s’y obligent serviront l’autel et l’entoureront. C’est l’état le plus élevé car il sépare la volonté de tout ce qui n’est pas l’appartenance à Dieu seul, gardant pour lui la chasteté du corps et du cœur pour conserver éternellement la pureté lumineuse chère à l’Agneau.

96.7

J’ai parlé pour le peuple et pour ceux du peuple qui sont choisis. Maintenant, avant d’entrer pour rompre le pain et partager le sel dans la maison de Philippe, je vais tous vous bénir : les bons pour les récompenser, les pécheurs pour leur mettre au cœur le courage de venir à Celui qui est venu pour pardonner. Que la paix soit avec vous tous. »

Jésus descend de la barque et passe à travers la foule qui se presse autour de lui. Au coin d’une maison se tient encore Matthieu qui, de là, a écouté le Maître, sans rien oser de plus. Arrivé à sa hauteur, Jésus s’arrête et, comme s’il bénissait tout le monde, bénit une seconde fois, regarde Matthieu et rejoint le groupe des siens, suivi du peuple. Il disparaît dans une maison.

Tout prend fin.

96.1

Jesus is at Bethsaida. He is speaking standing on the boat which has taken Him there and is now almost beached, tied to a pole of a little rough pier. Many people, sitting in a semicircle on the sand, are listening to Him. Jesus has just started His speech.

«…and I see here that you people of Capernaum love Me too, because you have followed Me, neglecting your business and comforts to hear the words that teach you the truth. I am aware that your behaviour causes you to be insulted and may also do you social harm, worse than any financial loss, which may be the consequence of your neglecting your business. I know that Simon, Eli, Uriah and Joachim are against Me. Now they are against Me, in future they will be My enemies. And as I do not wish to deceive anyone, neither do I wish to deceive you, My faithful friends, I tell you that the mighty ones in Capernaum will make use of all means to harm Me, to make Me suffer, to defeat Me by isolating Me… They will throw out innuendos as threats and insults as slander. The common enemy will make use of everything to snatch souls from Christ and take possession of them. I tell you: he who perseveres will be saved; but I also tell you that he who loves his life and welfare more than eternal salvation, is free to go away, to leave Me and take care of his petty life and temporary welfare. I will not hold anybody back.

96.2

Man is free. I have come to make him even more free. Free from sin, and that concerns the spirit. And free from the chains of a distorted oppressive religion, which with torrents of words, clauses and precepts suffocates the true word of God, a word which is clear, short, light, easy, holy and perfect. I have come to sieve consciences. I gather My corn on the threshing-floor, and I thresh it with the doctrine of sacrifice, and I sift it with the sieve of its own will. The light useless chaff, sorghum, vetch, darnel will be blown away and will fall heavy and harmful, and will be eaten by birds, and only the pure, selected, solid good corn will enter My granary. The corn: the saints.

Satan has challenged the Eternal Father for centuries. Elated with his first victory over man, Satan said to God: “Your creatures will be mine forever. Nothing, not even punishment, not even the Law You want to give them, will enable them to earn Heaven, and that Abode of Yours, from which You expelled me, me, the only intelligent being in Your creation, will remain empty, useless and sad, like all useless things”. And the Eternal Father replied to the Cursed One: “You will be able to do that as long as your poison is the only thing to rule over man. But I will send My Word and His word will counteract your poison, it will restore hearts to health, curing them of the madness with which you made them wicked, and they will come back to Me. Like lost sheep that find the shepherd, they will come back to My Fold and Heaven will be filled with souls. I made it for them. And you will be grinding your horrible teeth, out of powerless fury, down there in your horrid kingdom, a cursed prisoner, and the stone of God will be turned over on you and sealed by the angels and darkness and hatred will be with you and with your followers, while Mine will enjoy light and love, songs and beatitude and infinite, eternal, sublime freedom”. And Mammon with a burst of sneering laughter swore: “And upon my Gehenna I swear that I will come when it is time. I will always be present wherever Your evangelised people are and we shall see whether I am or You are the winner”.

Satan, of course, lays snares for you, to sift you. And I also allure you to sift you. The contestants are two: Me and him. You are in the middle. The duel of Love and Hatred, of Wisdom and Ignorance, of Good and Evil is over you and around you. I am sufficient to ward off any wicked blow against you. I come between the satanic weapon and you and I am willing to be wounded in your stead, because I love you. But you must ward off your internal blows, with your will, running towards Me, following My way which is Truth and Life. He who is not desirous of Heaven will not possess Heaven. He who is not suitable to become a disciple of Christ, will be like light chaff, that will be blown away by the wind of the world. He who is Christ’s enemy is pernicious seed that will grow in the satanic kingdom.

96.3

I know why you people of Capernaum have come here. My conscience is so clear of the sin I am accused of, on account of which non-existent sin people speak ill of Me behind My back, suggesting that to listen to me and to follow Me is to become associated with the sinner, that I am not afraid to make the reason known to the people of Bethsaida. Among you, citizens of Bethsaida, there are some elderly people, who for various reasons have not forgotten the Beauty of Korazim. There are men who sinned with her, there are women who cried because of her. They cried — I had not yet come to say: “Love those who hurt you!” — they cried and then they rejoiced when they heard that she was bitten by putrefaction which transuded outside from her impure intestines, onto her magnificent body, and which is the symbol of that more serious leprosy that had corroded her soul of an adulteress, a homicide and a prostitute. An adulteress seventy times seven, with anyone who was a “man” and had money. A homicide seven times seven of her illegitimate conceptions; a prostitute for pleasure not for need.

Oh! I understand you, wives, whose husbands were unfaithful! I understand your rejoicing when you were told: “The flesh of the Beauty is more fetid and putrid than a carrion lying in the ditch of a main road, a prey to crows and worms”. But I say to you: you must forgive. God took your vengeance and then God forgave. You must forgive, too. I forgave her also on your behalf, because I know that you are good, o women of Bethsaida, who greet Me shouting: “Blessed the Lamb of God! Blessed He who is coming in the name of the Lord!” If I am the Lamb and you know Me as such, if I, Lamb, come amongst you, you must all become meek sheep, also those whom the pain of an unfaithful husband, a pain of a long time ago, provides with the instinct of a beast that defends its den. If you were tigers and hyenas, I, the Lamb, could not stay with you.

He Who has come in the most holy name of God to gather just people and sinners and lead them to Heaven, went also to the repentant woman and said to her: “Be cleansed. Go and expiate”. I did that on a Sabbath. And that is what I am accused of. A formal accusation. The second accusation is that I approached a prostitute. A woman who had been a prostitute. But now was a soul bewailing her sins.

Well, I say: I did it and I will do it. Bring Me the Book, pry into it, study it, examine it thoroughly. Find, if you can, one passage that forbids a doctor from curing a sick person, or a Levite from taking care of the altar, or a priest from listening to a believer, only because it is the Sabbath. And if you find it and show it to Me, I will beat My chest and say: “Lord, I have sinned before You and before men. I am not worthy of forgiveness. But if You have mercy on Your servant, I will bless You as long as I live”. Because that soul was diseased. And sick people need a doctor. It was a desecrated altar and a Levite was required to clean it. He was a believer going to cry in the true Temple of the true God, and he needed a priest to introduce it. I solemnly tell you that I am the Doctor, the Levite, the Priest. I solemnly tell you that if I do not do My duty, and I lose only one of the souls anxious to be saved, God the Father will ask Me to account for it and will punish Me for losing it.

That is My sin, according to the mighty ones in Capernaum. I could have waited till the following day to do it. Yes. But why delay twenty four hours to grant a contrite heart the peace of God? In that heart there was true humbleness, pure sincerity, perfect repentance. I saw into her heart. Leprosy was still on her body. But her heart had already been cured by the balm of years of repentance, of tears and expiation. Only My reconsecration was needed to draw that heart near God, without contaminating the pure air around God with its nearness. And I did it. She came out of the lake cleansed also in her flesh. But even more cleansed in her heart.

96.4

How many of those who entered the water of the Jordan to obey the Precursor’s exhortation have not come out as cleansed as she was! Because their baptism was not the voluntary, sincere, heart-felt action of a soul eager to be ready for My coming. It was only a formality to appear perfectly holy in the eyes of the world. It was therefore hypocrisy and pride. Two sins that increased the mass of faults already existing in their hearts. John’s baptism is but a symbol. It means: “Get rid of your pride by humiliating yourselves and admitting that you are sinners; get rid of your lust by washing yourselves of its mud”. Your souls are to be baptised by your will to be clean and ready for God’s banquet. No sin is so serious that it cannot be removed first by repentance, then by Grace and finally by the Saviour. There is no sinner so bad that he may not lift his humble face and smile at the hope of redemption. It is sufficient for him to forgo sin completely, to be heroic in resisting temptations, to be sincere in his desire to be born to a new life.

96.5

I will now tell you something which is true, and yet may seem blasphemy to My enemies. But you are My friends. I am speaking with particular regard to you, My disciples already chosen, and to you all who are listening to Me. The angels, pure and perfect spirits, living and rejoicing in the light of the Most Holy Trinity, although perfect, are inferior to you men, who are far from Heaven, and they admit their inferiority. Their inferiority consists in their impossibility to sacrifice themselves and suffer to cooperate in the redemption of man. What do you think of that? God does not take an angel and say to him: “Be the redeemer of mankind!” But He takes His own Son. And although the Son’s sacrifice is of incalculable value and His power is infinite, the Father, knowing that there is still something missing from the amount of merits to be opposed to the amount of sins that mankind accumulates hourly, does not take other angels to fill the measure and does not say to them: “Suffer to imitate Christ”, but He says that to you, men. Such is His fatherly goodness that He makes no difference between the Son of His love and the children of His power. He says to you: “Suffer, sacrifice yourselves, be like My Lamb. Be co-redeemers… !” Oh! I can see cohorts of angels who stop rotating for an instant in their adoring ecstasy around the Triune Fulcrum, and kneel down, looking towards the earth and say: “Blessed are you who can suffer with Christ for your and our Eternal God!”

Many will not yet understand such greatness. It is too superior to men. But when the Victim will be sacrificed, when the eternal Corn will rise from the dead never to die again, after being reaped, threshed, husked and buried in the bowels of the earth, then the super-spiritual Enlighter will come and will enlighten the spirits, even the most retarded ones, but still faithful to Christ the Redeemer, and then you will understand that I have not blasphemed, but I have announced the highest dignity of man to you: to be co-redeemers, even if before you were sinners.

96.6

In the meantime get ready for such dignity with pure hearts and intentions. The purer you are the more you will understand. Because impurity whichever it may be, is always smoke that dims and makes heavy both your sight and your intellect. Be pure. Begin with your bodies and then pass onto your souls. Start from your five senses and then go on to the seven passions.

Start from your eye, the king of senses, that makes way to the most painful and complicated appetites. The eye sees the body of a woman and it lusts after a woman. The eye sees the wealth of rich people, and it lusts after gold. The eye sees the power of rulers and it lusts after power. Let your eyes be peaceful, honest, sober, pure and your desires will be peaceful, honest, sober and pure. The purer your eye is, the purer your heart will be. Keep a watch on your eye, a greedy discoverer of tempting apples. Be chaste in your looks if you want to be chaste in your bodies. If you possess the chastity of the flesh, you will possess the chastity of riches and power. You will possess all chastities and be the friend of God.

Do not be afraid of being mocked at because of your chastity. Be afraid only of being an enemy of God. One day I heard someone say: “You will be scoffed at as a liar or an eunuch if you show no lust for women”. I solemnly tell you that God instituted marriage to make you His imitators in procreating and His assistants in filling Heaven with people. But there is a higher condition, before which the angels bow down, as they see its sublimeness which, however, they cannot imitate. A condition. which is perfect when it lasts from birth to death, but that does not preclude those who are no longer virgins, who forgo their fecundity, whether male or female, and give up their sensual virility, to become prolific and virile only in the spirit. It is the condition of an eunuch without any physical imperfection or voluntary or violent mutilation. The condition that does not prohibit a person from going near the altar, on the contrary, in future centuries, the altar will be served and surrounded by such persons. It is the highest eunuch condition: where amputation is brought about by the will of belonging only to God, of preserving one’s body and heart chaste for Him, that they may forever be refulgent with the purity so dear to the Lamb.

96.7

I have spoken for the people and for those chosen among the people. Now, before entering Philip’s house to share his bread and salt, I bless you all: the good people as a reward, the sinners to encourage them to come to Him Who came to forgive. May peace be with you all.»

Jesus gets off the boat and walks through the crowd pressing around Him. At a corner of a house there is Matthew who has listened to the Master, from that spot, not daring to go nearer. Jesus stops when He arrives there and as if He were blessing everybody, He blesses once again, looks at Matthew and then goes away, surrounded by His disciples and followed by the crowd and disappears into a house.

It all ends.


Notes

  1. n’interdit pas, comme, par contre, il est prescrit en Lv 21, 16-24, pour ceux qui sont dans un état d’eunuque physiquement.