Los Escritos de Maria Valtorta

126. Jésus à la Belle Eau :

126. Los discursos en Agua Especiosa:

126.1

« Il est dit : “ Tu ne tueras pas. ” Auquel des deux groupes de commandements appartient celui-ci ? “ Au second ”, dites-vous ? En êtes-vous sûrs ? Je vous demande encore : est-ce un péché qui offense Dieu ou celui qui en est la victime ? Vous répondez : “ La victime ” ? Etes-vous sûrs aussi de cela ? Je vous demande enfin : n’y a-t-il qu’un péché d’homicide ? En tuant, ne commettez-vous que ce seul péché ? “ Oui ”, répondez-vous ? Personne n’en doute ? Répondez à haute voix. Qu’un seul parle au nom de tous ! J’attends. »

Jésus se penche pour caresser une petite fille venue à côté de lui et qui le regarde, extasiée, oubliant même de grignoter la pomme que sa mère lui a donnée pour qu’elle se tienne tranquille.

Un vieillard imposant se lève et dit :

« Maître, écoute. Je suis un vieux chef de synagogue et ils m’ont dit de parler au nom de tous. Je parle donc. Il me semble, et il nous semble, avoir répondu selon la justice et selon ce qu’on nous a enseigné. J’appuie ma certitude sur le chapitre de la Loi[1] relatif à l’homicide et aux coups. Mais toi, tu sais pourquoi nous sommes venus : pour que tu nous enseignes, car nous reconnaissons en toi la sagesse et la vérité. Si donc je me trompe, éclaire mes ténèbres pour que le vieux serviteur que je suis puisse s’avancer vers son Roi, revêtu de lumière ; rends aussi ce service à ceux-ci qui sont de mon troupeau et qui sont venus, avec leur berger, boire à la fontaine de vie. »

Avant de s’asseoir, il s’incline avec le plus grand respect.

« Qui es-tu, père ?

– Cléophas d’Emmaüs, ton serviteur.

– Pas le mien : mais celui du Père qui m’a envoyé parce que c’est à lui qu’on doit laisser toute préséance et donner tout amour au Ciel, sur terre et dans les cœurs. Et le premier à lui rendre cet honneur, c’est son Verbe qui prend et offre, sur une table sans défauts, les cœurs des bons, comme le fait le prêtre avec les pains de proposition. Mais écoute, Cléophas, pour aller à Dieu tout illuminé, selon ton saint désir.

126.2

Pour mesurer la culpabilité d’un pécheur, il faut prendre en considération les circonstances qui précèdent, préparent, justifient, expliquent la faute elle-même. Qui ai-je frappé ? Qu’est-ce que j’ai frappé ? Où ai-je frappé ? Avec quels moyens ai-je frappé ? Pourquoi ai-je frappé ? Comment ai-je frappé ? Quand ai-je frappé ? : c’est ce que celui qui a tué doit se demander avant de se présenter à Dieu pour lui demander pardon.

Qui ai-je frappé ? Un homme. Je ne prends pas en considération le fait qu’il soit riche ou pauvre, libre ou esclave. Pour moi, il n’existe pas d’esclaves ou de puissants. Tous sont des hommes créés par un Etre unique, par conséquent tous sont égaux. En fait, devant la majesté de Dieu, même le plus puissant monarque de la Terre n’est que poussière. Et à ses yeux comme aux miens, il n’existe qu’un seul esclavage, celui du péché et donc sous la domination de Satan. La Loi antique distingue les hommes libres des esclaves et se livre à des considérations subtiles selon que la mort a été immédiate ou qu’il y a eu un jour ou deux de survie, et de même si la femme enceinte est morte du coup qui l’a frappée ou si la mort n’a atteint que le fruit de son sein. Mais tout cela a été dit lorsque la lumière de la perfection était encore bien lointaine. Maintenant, elle est parmi vous et vous dit : “ Quiconque frappe mortellement l’un de ses semblables pèche. ” Et il ne pèche pas seulement à l’égard de l’homme, mais aussi contre Dieu.

Qu’est-ce que l’homme ? L’homme est l’être souverain que Dieu a créé pour être le roi de la création. Il l’a créé à son image et à sa ressemblance, en lui donnant la ressemblance spirituelle et en tirant son image de l’image parfaite de sa pensée parfaite. Regardez dans l’air, sur la terre et dans les eaux. Y voyez-vous donc un animal ou une plante qui, aussi beaux soient-ils, égalent l’homme ? L’animal court, mange, boit, dort, engendre, travaille, chante, vole, rampe, grimpe, mais il n’a pas la parole. L’homme aussi sait courir et sauter, et il est si agile au saut qu’il rivalise avec l’oiseau. Il sait nager, et il est si rapide à la nage qu’on dirait un poisson. Il sait ramper, et ressemble en cela à un reptile. Il sait grimper, et paraît être un singe. Il sait chanter au point qu’on dirait un oiseau. Il sait engendrer et se reproduire. Mais, en plus, il sait parler.

Et ne dites pas : “ Tout animal a son langage. ” Certes, l’un mugit, l’autre bêle, un troisième brait, un autre encore gazouille, un dernier fait des trilles. Mais, du premier bovin au dernier, ce sera toujours le même et unique mugissement ; de même, le mouton bêlera jusqu’à la fin du monde et l’âne braira comme le fit le premier âne. Le passereau répètera toujours son court gazouillement pendant que l’alouette et le rossignol rediront le même hymne, la première au soleil, le second à la nuit étoilée. Même au dernier jour de la terre, ils en sera ainsi. L’homme, au contraire, parce qu’il n’a pas seulement une luette et une langue, mais un ensemble complexe de nerfs dont le centre est au cerveau, siège de l’intelligence, sait saisir des sensations nouvelles, en faire l’objet de ses réflexions et leur donner un nom.

Adam appela chien son ami et lion celui qui lui parut plus ressemblant avec son épaisse crinière toute hérissée au-dessus de son visage à peine barbu. Il appela brebis l’agnelle qui le saluait doucement, et donna le nom d’oiseau à cette fleur empennée qui volait comme un papillon, mais émettait un doux chant que le papillon ne possède pas. Et puis, au cours des siècles, les descendants d’Adam créèrent sans cesse de nouveaux mots au fur et à mesure qu’ils “ connurent ” les œuvres de Dieu dans les créatures ou à mesure que, grâce à l’étincelle divine qui est en eux, ils n’engendrèrent pas seulement des enfants, mais créèrent aussi des objets utiles ou nuisibles à leurs enfants eux-mêmes, selon qu’ils étaient avec Dieu ou contre Dieu. Ceux qui créent et produisent de bonnes choses sont avec Dieu. Ceux qui créent des choses mauvaises qui nuisent à leur prochain sont contre Dieu. Dieu venge ses enfants torturés par le mauvais génie humain.

126.3

L’homme est donc la créature de prédilection de Dieu. Même s’il est maintenant coupable, c’est toujours la créature qui lui est la plus chère. Ce qui le prouve, c’est qu’il a envoyé son Verbe lui-même, non pas un ange ou un archange, ni un chérubin ou un séraphin, mais son Verbe, en le revêtant de la chair humaine pour sauver l’homme. Il n’a pas estimé indigne ce vêtement pour permettre que souffre et expie celui qui, étant comme lui un très pur Esprit, n’aurait pu, en tant que tel, souffrir et expier la faute de l’homme.

Le Père m’a dit : “ Tu seras homme : l’Homme. J’en avais créé un, parfait comme tout ce que je fais. Je lui avais destiné une douce vie, une très douce dormition et un bienheureux réveil, un séjour très heureux et éternel dans mon paradis céleste. Mais, tu le sais, rien de souillé ne peut pénétrer dans ce paradis, car Moi-Nous, Dieu un et trine, nous y avons notre trône. Or seule la sainteté peut paraître en notre présence. Je Suis Celui qui Suis. Ma divine nature, notre mystérieuse essence ne peut être connue que par ceux qui sont sans tache. Maintenant l’homme, en Adam et par Adam, est souillé. Va le purifier. Je le veux. Tu seras désormais : l’Homme, le Premier-Né. Car tu seras le premier à entrer ici, avec ta chair mortelle exempte du péché, avec l’âme exempte du péché originel. Ceux qui t’ont précédé sur la terre et ceux qui te suivront posséderont la vie grâce à ta mort de Rédempteur. ” Il ne pouvait mourir que quelqu’un qui était né. Moi, je suis né et je mourrai.

L’homme est la créature privilégiée de Dieu. Maintenant, dites-moi : si un père a plusieurs enfants, mais que l’un d’eux est son préféré, la pupille de son œil, et qu’on le tue, ce père ne souffre-t-il pas plus que s’il s’agissait d’un autre de ses enfants ? Cela ne devrait pas être car un père devrait être juste envers tous ses enfants. Mais cela arrive parce que l’homme est imparfait. Dieu peut le faire avec justice car l’homme est l’unique être de la création qui possède en commun avec le Créateur l’âme spirituelle, marque indéniable de la paternité divine.

En enlevant un fils à son père par le meurtre, n’offense-t-on que le fils ? Non, le père aussi. Le fils en sa chair, le père en son cœur. Mais les deux sont blessés. En tuant un homme, n’offense-t-on que l’homme ? Non, Dieu aussi. L’homme dans sa chair, Dieu dans son droit. Car c’est par lui seulement que la vie et la mort doivent être données et enlevées. Tuer, c’est faire violence à Dieu et à l’homme. Tuer, c’est faire irruption dans le domaine de Dieu. Tuer, c’est manquer au précepte de l’amour. Celui qui tue n’aime pas Dieu, car il fait périr son œuvre : un homme. Le meurtrier n’aime pas le prochain, car il lui enlève ce qu’il veut pour lui-même : la vie.

Je viens de répondre aux deux premières questions.

126.4

Où ai-je tué ?

On peut tuer en plein air, dans la maison de la victime ou en l’attirant chez soi. On peut frapper tel ou tel organe en produisant une souffrance plus grave et en commettant même deux homicides à la fois si on frappe la femme, enceinte du fruit de son sein.

On peut frapper dans la rue sans en avoir l’intention. Un animal qui nous échappe peut tuer un passant. Mais alors, il n’y a pas préméditation. Mais si un homme se rend, armé d’un poignard qu’il dissimule hypocritement sous son vêtement de lin, dans la maison d’un ennemi – d’ailleurs l’ennemi est souvent celui qui a le tort d’être meilleur –, ou bien s’il l’invite chez soi avec des marques d’honneur, puis l’égorge et le jette dans la citerne, alors il y a préméditation et c’est le crime complet puisqu’il y a malice, férocité et violence.

Si, avec la mère, je tue son fruit, c’est des deux que Dieu me demandera de rendre compte. Parce que le ventre qui engendre un nouvel homme selon le commandement de Dieu est sacré, de même que la petite vie qui mûrit en lui, et à laquelle Dieu a donné une âme.

126.5

Par quels moyens ai-je frappé ?

Il ne sert à rien de prétendre : “ Je ne voulais pas frapper ” quand on a utilisé une arme véritable. Dans la colère, les mains elles-mêmes deviennent une arme, de même que la pierre que l’on prend par terre, ou la branche arrachée à un arbre. Mais celui qui examine froidement le poignard ou la hache et, s’ils lui paraissent mal aiguisés, les aiguise puis les glisse au plus près de son corps de façon qu’on ne les aperçoive pas, mais qu’il puisse facilement les brandir, ne peut pas prétendre, s’il se rend ainsi chez son rival : “ Je n’avais pas l’intention de frapper. ” Celui qui prépare un poison en cueillant des herbes ou des fruits toxiques pour en faire une poudre ou un breuvage, puis les présente à sa victime comme s’il s’agissait d’épices ou d’une boisson fermentée, ne peut certainement pas dire : “ Je ne voulais pas tuer. ”

Maintenant écoutez, vous les femmes silencieuses et meurtrières impunies de tant de vies. C’est aussi tuer que d’arracher un fruit qui croît en votre sein parce qu’il est d’une provenance coupable ou qu’il n’est pas désiré, n’étant qu’un poids inutile en vous, préjudiciable pour votre richesse. Il n’y a qu’une façon d’éviter ce poids : rester chastes. N’unissez pas l’homicide à la luxure, la violence à la désobéissance, et ne croyez pas que Dieu ne voit pas ce que l’homme n’a pas vu. Dieu voit tout et se souvient de tout. Souvenez-vous-en, vous aussi.

126.6

Pourquoi ai-je frappé ?

Ah ! Les raisons sont multiples ! Le déséquilibre imprévu que crée en vous une émotion violente, celui de trouver la couche nuptiale profanée, ou un voleur surpris dans la maison, ou encore l’homme répugnant qui viole votre propre fillette, le calcul froid et réfléchi de se débarrasser d’un témoin dangereux, de quelqu’un qui vous empêche d’arriver ou dont on convoite la situation ou la fortune : il y a là tant de raisons ! Si encore Dieu peut pardonner à celui qui devient assassin dans la fièvre de la douleur, il ne pardonne pas à celui qui le devient par ambition ou parce qu’il recherche l’estime des hommes.

Agissez toujours avec droiture, et vous ne craindrez pas le regard ou la parole de quiconque. Contentez-vous de ce que vous avez et vous ne convoiterez pas ce que possède autrui au point de devenir assassin pour posséder ce qui lui appartient.

126.7

Comment ai-je frappé ?

En m’acharnant après le premier coup impulsif ? Il arrive que l’homme n’ait plus de frein. Satan le jette dans le crime, comme le frondeur lance sa pierre. Mais que diriez-vous d’une pierre qui, après avoir touché sa cible, reviendrait à la fronde pour qu’on la relance et qu’elle frappe une nouvelle fois ? Vous diriez : “ Elle est possédée par une force magique et infernale. ” Ainsi en est-il de l’homme qui, après un premier coup, en donne un second, un troisième, un dixième sans que sa férocité s’apaise pour autant. Car la colère tombe et l’on revient à la raison après le premier coup, lorsqu’il provient d’un motif qui peut se comprendre. Mais la férocité, elle, s’acharne d’autant plus que la victime a reçu plus de coups, chez le véritable assassin. C’est un démon qui n’a pas, qui ne peut éprouver de pitié pour son frère, parce qu’il est Satan, c’est-à-dire la haine.

126.8

Quand ai-je frappé ?

Du premier coup ? Après que la victime est tombée par terre ? En simulant le pardon alors que la rancœur était toujours plus forte ? J’ai attendu de frapper, peut-être des années durant, pour faire souffrir doublement en tuant le père en la personne de ses enfants ?

Vous voyez qu’en tuant, vous violez le premier et le second groupe des commandements parce que vous vous arrogez le droit de Dieu et que vous foulez aux pieds votre prochain. Il y a donc péché contre Dieu et contre le prochain. Vous ne commettez pas seulement un péché d’homicide, mais vous faites un péché de colère, de violence, d’orgueil, de désobéissance, de sacrilège et parfois de cupidité si vous tuez pour vous emparer d’une place ou d’une bourse. Mais, j’y fais à peine allusion et je vous l’expliquerai mieux un autre jour, on ne commet pas l’homicide uniquement avec une arme ou un poison, mais aussi par la calomnie. Réfléchissez-y.

126.9

J’ajoute ceci : le maître qui frappe un esclave, en évitant par calcul qu’il ne lui meure entre les mains, est doublement coupable. L’esclave n’est pas l’argent du maître : c’est une âme qui appartient à son Dieu. Que celui qui lui inflige un traitement qu’il n’appliquerait pas à son bœuf soit maudit ! »

Les yeux de Jésus lancent des éclairs, et il tonne. Tous le regardent avec surprise car, l’instant d’avant, il parlait avec calme.

« Maudit soit-il ! La Loi nouvelle abolit cette dureté. C’était encore justice lorsque dans le peuple d’Israël n’existaient pas ces hypocrites qui simulent la sainteté et s’ingénient seulement à contourner la Loi de Dieu et l’exploiter à leur profit. Mais à présent que, dans tout Israël, on est envahi par ces vipères qui rendent l’interdit licite uniquement parce que ce sont eux, les puissants misérables que Dieu regarde avec haine et dégoût, moi, je l’af­firme : cela n’est plus.

Les esclaves tombent sur les sillons ou en tournant la meule. Ils tombent avec les os brisés et les nerfs mis à nu par les coups de fouets. Pour pouvoir les frapper, les maîtres les accusent de crimes mensongers pour justifier leur propre sadisme satanique. On fait servir jusqu’au miracle de Dieu pour les accuser et avoir le droit de les martyriser. Ni la puissance de Dieu, ni la sainteté de l’esclave ne convertit leur âme torve. Elle ne peut être guérie. Le bien n’entre pas dans ce qui est saturé par le mal. Mais Dieu voit et dit : “ Ça suffit ! ”

Trop nombreux sont les Caïn qui tuent les Abel. Que croyez-vous, sépulcres immondes dont l’extérieur est blanchi et recouvert des paroles de la Loi et à l’intérieur desquels Satan est devenu roi, où pullule le satanisme le plus rusé, que croyez-vous ? Qu’il n’y a eu d’Abel que le fils d’Adam et que le Seigneur regarde avec bienveillance ceux-là seuls qui ne sont pas esclaves d’homme, et qu’il rejette l’unique offrande que puisse faire l’esclave : celle de son honnêteté baignée de larmes ? Non, en vérité je vous dis que chaque juste est un Abel, même s’il est chargé de chaînes, mourant sur la glèbe ou ensanglanté par vos flagellations, et que sont des Caïn tous les hommes injustes qui présentent des dons à Dieu par orgueil, non pas pour lui rendre un culte vrai ; en réalité, leurs dons sont souillés par leurs péchés et entachés de sang.

Profanateurs du miracle, profanateurs de l’homme, tueurs, sacrilèges ! Dehors ! Eloignez-vous de ma présence ! Assez ! Je vous le dis : assez. Et je puis le dire car je suis la Parole divine qui exprime la Pensée divine. Partez ! »

Debout sur la pauvre estrade, Jésus effraie par sa majesté. Le bras tendu, il indique la porte de sortie, et ses yeux, comme des feux d’azur, semblent foudroyer les pécheurs présents. La petite fille qui était à ses pieds se met à pleurer et court vers sa maman. Etonnés, les disciples se regardent et cherchent à voir à qui s’adresse l’invective. La foule aussi se retourne, le regard interrogateur.

126.10

Finalement le mystère s’explique. Au fond, de l’autre côté de la porte, à moitié caché derrière un groupe de gens du peuple de grande taille, Doras apparaît, plus sec, jaune et ridé que jamais, tout nez et menton. Il est accompagné d’un serviteur qui l’aide à se déplacer car il paraît à moitié accidenté. Qui donc l’avait aperçu, là, au milieu de la cour ? Il ose parler de sa voix éraillée :

« C’est à moi que tu t’adresses ? C’est moi qui suis visé ?

– C’est toi, oui. Sors de ma maison.

– Je sors. Mais nous règlerons cela bientôt, n’en doute pas.

– Bientôt ? Tout de suite. Le Dieu du Sinaï, je te l’ai dit[2], t’attend.

– Toi aussi, malfaisant, qui as fait arriver sur moi le malheur et les animaux nuisibles de la terre. Nous nous reverrons. Et ce sera ma joie.

– Oui. Et tu ne voudras pas me revoir car c’est moi qui te jugerai.

– Ha ! Ha ! Maléd… »

Il se débat, gargouille quelques syllabes et tombe.

« Il est mort ! Crie le serviteur. Le maître est mort ! Béni sois-tu, Messie, notre vengeur !

– Non, pas moi, mais Dieu, le Seigneur éternel. Que personne ne se souille. Que le serviteur seul s’occupe de son maître. Et sois bon pour son corps. Soyez bons, vous tous, ses serviteurs. Ne vous réjouissez pas, par haine du mort, pour ne pas mériter une condamnation. Que Dieu et le juste Jonas soient toujours pour vous des amis et moi avec eux. Adieu.

– Mais il est mort par ta volonté ? demande Pierre.

– Non, mais le Père est entré en moi… C’est un mystère que tu ne peux comprendre. Sache seulement qu’il n’est pas permis de s’attaquer à Dieu. Il se venge lui-même.

– Dans ce cas, ne pourrais-tu pas demander au Père de faire mourir tous ceux qui te haïssent ?

– Tais-toi ! Tu ne sais pas de quel esprit tu es ! Je suis la Miséricorde et non la Vengeance. »

Le vieux maître de la synagogue s’approche :

« Maître, tu as répondu à toutes mes questions et la lumière est en moi. Sois béni. Viens dans ma synagogue. Ne refuse pas ta parole à un pauvre vieillard.

– J’irai. Va en paix. Le Seigneur est avec toi. »

Tout prend fin pendant que la foule s’en va très lentement.

126.1

«“No matarás”, está escrito. ¿A cuál de los dos grupos de mandamientos pertenece éste? ¿“Al segundo”, decís? ¿Estáis seguros? Otra pregunta: ¿Es un pecado que ofende a Dios o a la víctima? ¿Decís: “A la víctima”? ¿Estáis seguros de esto también? Os hago una tercera pregunta: ¿Es sólo pecado de homicidio? Al matar, ¿no cometéis más que este único pecado? ¿“Este sólo”, decís? ¿Ninguno tiene duda de ello? Decid en voz alta vuestras respuestas. Que uno hable por todos vosotros, Yo espero».

Jesús se inclina a acariciar a una niña pequeña que se ha acercado a Él y que le está mirando extática, olvidándose incluso de seguir mordisqueando la manzana que, para mantenerla quieta, le ha dado su madre.

Se pone en pie un anciano de aspecto grave y dice: «Escucha, Maestro. Yo sirvo a la sinagoga desde hace mucho tiempo y me han dicho que hable en nombre de todos. Hablo pues. Me parece, nos parece, que hemos respondido según justicia y según cuanto nos han enseñado. Baso mi certidumbre en el capítulo de la Ley que habla del homicidio y de las agresiones físicas. Tú sabes, de todas formas, para qué hemos venido: para ser aleccionados, porque reconocemos en ti sabiduría y verdad. Por tanto, si me equivoco, ilumina mis tinieblas a fin de que el anciano siervo vaya a su Rey vestido de luz. Y, como conmigo, hazlo también con éstos, que son de mi rebaño y que han venido con su pastor a beber las fuentes de la Vida» y se inclina, antes de sentarse, con el máximo respeto.

«¿Quién eres, padre?».

«Cleofás, de Emaús, tu siervo».

«No mío, sino de Aquel que me ha enviado, porque debe dársele al Padre toda prioridad y todo amor en el Cielo, en la Tierra y en los corazones. El primero que le tributa este honor es su Verbo, el cual toma y ofrece en la mesa sin defecto los corazones de los buenos como hace el sacerdote con los panes de la proposición. Mas escucha, Cleofás, para que vayas a Dios enteramente iluminado conforme a tu santo deseo.

126.2

Para medir una culpa es necesario pensar en las circunstancias que la preceden, la preparan, la justifican, o la explican. ¿A quién he matado?, ¿qué he matado?, ¿dónde?, ¿con qué medios?, ¿por qué he matado?, ¿cómo he matado?, ¿cuándo he matado?: éstas son las preguntas que debe hacerse quien ha matado, antes de presentarse a Dios para pedirle perdón.

¿A quién he matado? A un hombre.

Yo digo: a un hombre. No pienso ni considero si es rico o si es pobre, si es libre o si es esclavo. Para mí no existen esclavos u hombres de poder. Existen sólo hombres creados por un Único; por tanto, todos iguales. En efecto, frente a la majestad de Dios es polvo hasta el más poderoso monarca de la tierra, y ante sus ojos y ante los míos no existe sino una esclavitud: la del pecado, por tanto, la de estar bajo Satanás. La Ley antigua distingue entre libres y esclavos, y entra en detalles acerca del hecho de matar en el acto o matar dejando sobrevivir un día o dos, o también acerca de si la mujer encinta muere por el golpe recibido, o si pierde la vida sólo su fruto. Pero esto se dijo cuando estaba aún lejana la luz de la perfección. Ahora se halla entre vosotros, y dice: Quienquiera que mate a un semejante suyo peca; y no peca sólo con el hombre, sino también contra Dios.

¿Qué es el hombre? El hombre es la criatura soberana que Dios ha creado para ser rey en la creación, creado a su imagen y semejanza, dándole la semejanza según el espíritu, y la imagen extrayendo de su pensamiento perfecto esta perfecta imagen. Observad el aire, la tierra y las aguas. ¿Acaso veis animal alguno o planta alguna que, por muy hermosos que sean, igualen al hombre? El animal corre, come, bebe, duerme, genera, trabaja, canta, vuela, se arrastra, trepa... pero no tiene la capacidad de hablar. El hombre, como el animal, sabe correr y saltar, y en el salto es tan ágil que emula al ave; sabe nadar, y nadando es tan veloz que semeja al pez; sabe arrastrarse como lo hace un reptil; sabe trepar asemejándose al simio; sabe cantar, y en esto se parece a los pájaros. Sabe engendrar y reproducirse... Pero, además, sabe hablar.

No digáis como objeción: “Todo animal tiene su lenguaje”. Sí. Uno muge, otro bala, el otro rebuzna, el otro pía, o gorjea... pero, desde el primer bovino al último, siempre tendrán al mismo y único mugido, y así igualmente el ovino balará hasta el fin del mundo, y el burro rebuznará como rebuznó el primero, y el pardal siempre emitirá su breve canto, mientras que la alondra y el ruiseñor cantarán el mismo himno (al Sol, la primera; a la noche estrellada, el segundo), aunque sea el último día de la Tierra, de la misma manera que saludaron al primer Sol y a la primera noche terrestre. El hombre, por el contrario, debido a que no tiene sólo la campanilla y la lengua, sino que también tiene un conjunto de nervios centrados en el cerebro, sede del intelecto, sabe — debido a ello — captar las sensaciones nuevas y reflexionar en ellas y darles un nombre.

Adán puso por nombre “perro” a su amigo, y llamó “león” a aquel que, por su melena tupida y derecha en una cara ligeramente barbada, se le parecía más; llamó “oveja” a la cordera que le saludaba mansamente, y llamó “pájaro” a esa flor de plumas que volaba como la mariposa y que además emitía, dulce, un canto que ésta no posee. Y andando el tiempo, a lo largo de los siglos, los hijos de Adán siguieron creando nuevos nombres, a medida que “fueron conociendo” las obras de Dios en las criaturas, o cuando — por la chispa divina que hay en el hombre — engendraron, además de otros hijos, cosas útiles, o nocivas, para esos mismos hijos (si estaban con Dios o contra Dios: están con Dios quienes crean y llevan a cabo cosas buenas; están contra Dios quienes crean cosas que resultan maléficas para el prójimo). Dios venga a los hijos suyos que han sido torturados por el mal ingenio humano.

126.3

El hombre es, pues, la criatura predilecta de Dios. Aunque en la presente situación sea culpable, continúa siendo el más querido por Él: lo testifica el hecho de que haya enviado a su mismo Verbo — no a un ángel, un arcángel, querubín o serafín, sino a su Verbo —, revistiéndole de la humana carne, para salvar al hombre; y no consideró indigna esta veste para hacer capaz de sufrir y expiar a Aquel que, por ser como Él purísimo Espíritu, no habría podido sufrir y expiar la culpa del hombre.

El Padre me dijo: “Serás hombre: el Hombre. Yo hice ya un hombre, perfecto, como todo lo que hago. Había dispuesto para él una vida dulce, una dulcísima dormición, un beato despertar, una beatísima permanencia eterna en mi celeste Paraíso. Pero, como Tú sabes, en ese Paraíso no puede entrar nada contaminado, porque en él Yo-Nosotros, Dios Uno y Trino, tenemos trono, y ante este trono no puede haber sino santidad. Yo soy el que soy. Mi divina naturaleza, nuestra misteriosa Esencia, no puede ser conocida sino por aquellos que no tienen mancha. Al presente, el hombre, en Adán y por Adán, está sucio. Ve. Límpiale. Es mi deseo. Serás Tú, de ahora en adelante, el Hombre, el Primogénito, porque serás el primero en entrar aquí con carne mortal sin pecado, con alma sin culpa original. Los que te han precedido sobre la faz de la tierra, así como los que te seguirán, tendrán vida por tu muerte de Redentor”. Sólo podía morir quien previamente hubiera nacido; Yo he nacido, y moriré.

El hombre es la criatura predilecta de Dios. Decidme: si un padre tiene muchos hijos y uno de ellos es su predilecto — la pupila de sus ojos — y se lo matan, ¿no sufrirá más que si la víctima hubiera sido otro de sus hijos? No debería ser así, porque el padre debería ser justo con todos sus hijos, pero de hecho así sucede, y es porque el hombre es imperfecto. Sin embargo, Dios lo puede hacer con justicia, porque el hombre es la única de las criaturas que tiene en común con el Padre Creador el alma espiritual, signo innegable de la paternidad divina.

¿Si se le mata un hijo a un padre, se ofende sólo al hijo? No; también al padre. En la carne, al hijo; en el corazón, al padre: ambos son víctimas. ¿Matando a un hombre se ofende sólo al hombre? No; también a Dios. En la carne, al hombre; en su derecho, a Dios: sólo a Dios le corresponde el dar o quitar la vida y la muerte. Matar es usar violencia contra Dios y contra el hombre. Matar es penetrar en el dominio de Dios. Matar es faltar contra el precepto del amor. Quien mata no ama a Dios, porque destruye una obra de sus manos: un hombre. Quien mata no ama al prójimo, porque le priva al prójimo de aquello que el homicida quiere para sí: la vida.

Ved que así he dado respuesta a las dos primeras preguntas.

126.4

¿En dónde he agredido a mi víctima?

Se puede hacer en la calle, en casa de la víctima o atrayéndola a la propia casa. La agresión puede recaer en uno u otro órgano, causando mayor sufrimiento. Puedo cometer incluso dos homicidios en uno, si la víctima es una mujer que tiene el seno grávido de su fruto.

Se puede matar en la calle sin tener intención de hacerlo. Un animal que se escape a nuestro control puede matar a un transeúnte; pero entonces en nosotros no hay premeditación. Si, por el contrario, uno va, armado de puñal bajo las hipócritas vestiduras de lino a la casa de su enemigo — y sucede con frecuencia que es enemigo el que ha cometido la equivocación de ser mejor —, o le invita a su casa, aparentemente por deferencia hacia él, y luego le degüella y le echa al pozo, entonces hay premeditación y la culpa es completa en malicia, en crueldad, en violencia.

Si, matando a la madre, mato también a su fruto, entonces Dios me pedirá cuentas de dos, porque el vientre que engendra a un nuevo hombre según el precepto de Dios es sagrado, como lo es la pequeña vida que en aquél madura, a la que Dios ha dado un alma.

126.5

¿Qué medios he utilizado?

En vano uno dirá: “No quería matar”, cuando en realidad iba armado con un arma segura. En un momento de ira incluso las manos se transforman en arma, y la piedra cogida del suelo, o la rama arrancada del árbol. Mas aquel que observa fríamente el puñal o el hacha y, si cree que cortan poco, los afila, y luego se los ciñe al cuerpo de forma que no se vean pero pueda empuñarlos con facilidad, y preparado de tal suerte va adonde su rival, ciertamente no podrá decir: “No había en mí deseo de agredir”. Y aquel que prepara un veneno cogiendo hierbas y frutos venenosos y haciendo con ellos polvo o bebida, y luego lo ofrece a la víctima, como especia o como sidra, ciertamente no podrá decir: “No quería matar”.

Y ahora escuchadme vosotras, mujeres, tácitas e impunes asesinas de tantas vidas. Separar de vuestro seno un fruto que crece en él, por el hecho de que provenga de culpable simiente, o porque sea un vástago no deseado, una carga a vuestro lado, o una carga para vuestra economía, también es matar. Hay un solo modo de no tener esa carga: permanecer castas. No unáis homicidio con lujuria, violencia con desobediencia; no creáis que Dios no ve porque el hombre no vea. Dios ve todo y se acuerda de todo. Tenedlo presente también vosotras.

126.6

¿Por qué he matado?

¡Oh, por cuántos porqués! Desde el desequilibrio desencadenado en vosotros inesperadamente por una emoción violenta (veros profanado el tálamo, encontraros con un ladrón dentro de casa, un inmundo intento de violar a vuestra hija en la flor de la adolescencia), hasta el frío y meditado cálculo para liberarse de un testigo peligroso, de alguien que obstaculice el propio camino, de alguien a cuyo puesto se aspira o cuya riqueza se ambiciona: éstas, y otras muchas parecidas, son las razones. Pues bien, Dios puede conceder el perdón a quien, febril por el dolor, asesina, mas no se lo concede a quien lo hace por ambición de poder o para ganarse la estima de los demás.

Obrad siempre bien para no temer ni el ojo ni la palabra de nadie. Contentaos con lo vuestro para no aspirar a lo ajeno hasta el punto de convertiros en asesinos por conseguir lo que es del prójimo.

126.7

¿Cómo he matado?

¿Ensañándome con la víctima aun después de la primera reacción impulsiva? En algunas ocasiones el hombre no se puede frenar, porque Satanás le impele al mal del mismo modo que el hondero lanza la piedra. Pero, ¿qué diríais de una piedra que, habiendo dado en el blanco, volviera por sí misma a la honda para ser lanzada de nuevo y de nuevo golpear en su objetivo? Diríais: “Está poseída por una fuerza mágica e infernal”. Así es el hombre que da un segundo, un tercero, un décimo golpe, después del primero, con la misma saña; porque la ira desaparece para dar paso a la razón inmediatamente después del primer impulso, si éste obedece a un motivo en cierto modo justificable, mientras que, por el contrario, la saña aumenta cuantos más golpes recibe la víctima en el verdadero asesino, o sea, en el satanás que no tiene ni puede tener piedad del hermano porque, siendo un satanás, es odio.

126.8

¿Cuándo he matado?

¿Durante el primer impulso? ¿Una vez que éste ha cesado? ¿Fingiendo haber perdonado, mientras que en realidad ha ido fermentando cada vez más el rencor? ¿O he esperado incluso años para cometer el asesinato, produciendo así un doble dolor al matar al padre a través de los hijos?

Así podéis ver cómo al matar se viola el primero y el segundo grupo de mandamientos. En efecto, al hacerlo os arrogáis el derecho de Dios y pisoteáis al prójimo. Es pecado, por tanto, contra Dios y contra el prójimo. Cometéis no sólo un pecado de homicidio, sino también de ira, de violencia, de soberbia, de desobediencia, de sacrilegio, y, en ocasiones — si matáis para haceros con un puesto o con una bolsa —, de codicia. Y no — aludo a ello, os lo explicaré mejor otro día — y no se peca de homicidio sólo con un arma o con veneno; también calumniando. Meditad en ello.

126.9

Y digo que el amo que da una paliza a un esclavo, pero con la astucia de que no se le muera entre sus manos, es doblemente culpable. El hombre esclavo no es dinero del amo, es alma de su Dios. ¡Maldito sea, eternamente, quien le trata peor que a un buey!».

El rostro de Jesús está fulgurante y su voz truena. Todos le miran sorprendidos, porque antes hablaba con serenidad.

«Maldito sea. La Ley nueva abroga la dureza contra el esclavo, todavía justa cuando en el pueblo de Israel no había hipócritas que se fingían santos y agudizaban el ingenio sólo para sacar el máximo provecho y eludir la Ley de Dios. Pero al presente — rebosando Israel de estos seres viperinos, que hacen lícito el placer sólo porque ellos son ellos, los miserables poderosos a quienes Dios mira con odio y asco—, al presente Yo digo: ya no es así.

Caen los esclavos en los surcos o ante las piedras de molino; caen, con los huesos quebrantados, visibles los nervios, a causa del látigo. Los acusan de falsos delitos para poderlos golpear, para justificar su propio sadismo satánico. Hasta el milagro se usa como acusación para tener derecho a golpearlos. Ni el poder de Dios, ni la santidad del esclavo convierte su alma retorcida. No puede ser convertida. El bien no entra donde hay saturación de mal. Pero Dios ve, y dice: “¡Basta!”.

Demasiados son los Caínes que matan a los Abeles. Y ¿qué os pensáis, inmundos sepulcros blanqueados por fuera, por fuera cubiertos con las palabras de la Ley mientras que por dentro se pasea el rey Satanás y pulula el satanismo más astuto, qué os pensáis?, ¿que es sólo Abel hijo de Adán?, ¿que el Señor mira benigno sólo a quienes no son esclavos de hombre mientras que rechaza el único ofrecimiento que puede elevarle el esclavo, el de su honestidad sazonada de llanto? No. En verdad os digo que todo aquel que es justo es un Abel, aunque esté cargado de grilletes, aunque esté muriendo en la gleba, o sangrando por vuestras flagelaciones; en verdad os digo que son Caínes todos los injustos que le dan a Dios, por orgullo, no por verdadero culto, lo que está inquinado con su pecar, y manchado de sangre.

Profanadores del milagro. Profanadores del hombre, asesinos, sacrílegos. ¡Fuera! ¡Fuera de mi presencia! ¡Basta! Yo digo: basta. Y puedo decirlo, porque soy la divina Palabra que traduce el Pensamiento divino. ¡Fuera!».

Jesús, en pie, erguido, sobre su tosca tarima, presenta un aspecto tan grave, que verdaderamente asusta. Su brazo derecho extendido señalando a la puerta de salida; sus ojos, dos fuegos azules: parece fulminar a los pecadores presentes. La niña pequeña que estaba a sus pies se echa a llorar y corre hacia donde su mamá. Los discípulos se miran sorprendidos y tratan de ver a quién va dirigida la invectiva. La multitud se vuelve también con ojo interrogativo.

126.10

Por fin se descubre el enigma. En el fondo, fuera de la puerta, semioculto tras un grupo de altos aldeanos, se deja ver Doras, aún más seco que antes, amarillo, lleno de arrugas, todo él nariz y mentón prominente. Lleva consigo un siervo que le ayuda a moverse porque parece medio paralítico. ¿Quién podía verle entre la gente que está en el patio? Osa hablar con su voz ronca: «¿Me dices a mí? ¿Lo dices por mí?».

«Por ti, sí. Sal de mi casa».

«Salgo. Pero pronto ajustaremos las cuentas, no lo dudes».

«¿Pronto? En seguida. Te dije en su momento que el Dios del Sinaí te espera».

«También a ti, maléfico, que a mí me has acarreado las enfermedades y a mis tierras los animales dañinos. Volveremos a vernos, para gozo mío».

«Sí. Y no te agradará el volver a verme, porque Yo te voy a juzgar».

«¡Ja! ¡Ja! mald…». Hace unos aspavientos, gorgotea... y cae.

«¡Ha muerto!» grita el siervo. «¡Ha muerto el patrón! ¡Bendito seas, Mesías, vengador nuestro!».

«No Yo. Dios, Señor eterno. Que ninguno se contamine: que sólo el siervo se ocupe de su patrón. Y sé bueno con su cuerpo. Sed buenos, vosotros todos, sus siervos. No exultéis de alegría, con resentimiento, por el caído, para no merecer condena. Que Dios y el justo Jonás se os muestren siempre amigos, y Yo con ellos. Adiós».

«¿Ha muerto porque Tú así lo has querido?» pregunta Pedro.

«No. Pero el Padre ha entrado en mí... Es un misterio que no puedes entender. Sólo has de saber que no es lícito arremeter contra Dios. Él, sin concurso ajeno, se toma venganza».

«¿Y no podrías decirle al Padre tuyo que hiciera morir a todos los que te odian?».

«¡Calla! ¡Tú no sabes de qué espíritu eres! Yo soy Misericordia, no Venganza».

Se acerca el anciano de la sinagoga: «Maestro, has resuelto todos mis interrogantes, la luz está en mí. Bendito seas. Ven a mi sinagoga. No le niegues a un pobre viejo tu palabra».

«Iré. Vete en paz. El Señor está contigo».

Mientras la multitud se va yendo lentamente, todo termina.


Notes

  1. Loi que l’on trouve en: Ex 21, 12-36 ; Lv 24, 17-22, Nb 35, 9-34 ; Dt 19, 1-13.
  2. je te l’ai dit en 109.12.