Los Escritos de Maria Valtorta

166. Les miracles qui suivent l’élection apostolique.

166. Los milagros después de la elección apostólica.

166.1

A mi-pente, Jésus rencontre de nombreux disciples, ainsi que beaucoup de gens qui se sont peu à peu unis aux disciples ; ce qui les a amenés là, à cet endroit isolé, c’est le besoin de miracle ou le désir d’entendre parler Jésus. Ils y sont venus en toute assurance, sur l’indication de gens ou par instinct spirituel. Je pense que ce sont leurs anges gardiens qui ont guidé vers le Fils de Dieu ceux qui désiraient Dieu. Je ne crois pas que ce soit de l’imagination. Si l’on réfléchit à la rapidité et à l’astuce constantes avec lesquelles Satan amenait des ennemis à Dieu et à son Verbe dans les moments où l’esprit du démon pouvait faire apparaître aux hommes une apparence de faute chez le Christ, il est permis de penser – plus que permis, d’ailleurs, il est juste de penser – que les anges ne se sont pas montrés inférieurs aux démons et ont amené au Christ des âmes libres de toute emprise démoniaque.

A toutes ces personnes qui l’ont attendu sans fatigue ni crainte, Jésus prodigue des secours en miracles et en paroles. Que de miracles ! C’est une floraison semblable à celle qui orne les pentes de la montagne : des miracles éclatants, comme celui d’un enfant qu’on a arraché à une meule de foin en flammes, atrocement brûlé. On l’a amené sur une civière, tel un amas de chair à vif qui geint plaintivement sous le drap dont on l’a recouvert tant son aspect est atroce. Il allait mourir. Jésus le guérit en soufflant sur lui et fait disparaître totalement les brûlures. L’enfant se lève, tout nu, et court allègrement vers sa mère qui, en pleurant de joie, caresse son corps complètement guéri, sans la moindre trace de cicatrice. Elle donne un baiser sur ses yeux qu’elle croyait perdus et qui, au contraire, sont pleins de vivacité et brillent de joie ; elle embrasse ses cheveux, courts comme si la flamme les avait coupés sans les détruire. Il y a aussi le miracle de ce vieillard pris par des quintes de toux qui dit :

« Ce n’est pas pour moi, mais parce que je dois servir de père à mes petits-enfants orphelins ; or je ne peux travailler le sol avec ces humeurs qui me restent dans la gorge et m’étouffent… »

Et encore ce miracle invisible, mais non moins certain, que provoque cette parole de Jésus :

« L’un de vous pleure en son âme et n’ose pas demander “ Aie pitié ! ” Je lui réponds : “ Qu’il en soit comme tu le demandes. Toute pitié. Afin que tu saches que je suis la Miséricorde. ” Seulement, à mon tour je te demande : “ Fais preuve de générosité. Montre-toi généreux avec Dieu. Romps tout lien avec le passé. Tu entends Dieu, et puisque tu l’entends viens à lui d’un cœur libre et avec un amour plénier. ” »

Dans toute cette foule, je ne sais à qui s’a­dressent ces mots.

166.2

Jésus dit encore :

« Voici mes apôtres. Ils sont autant de Christ, car je les ai choisis pour cela. Adressez-vous à eux en toute confiance. Ils ont appris de moi tout ce dont vous avez besoin pour vos âmes… »

Les apôtres regardent Jésus d’un air effaré. Mais lui sourit et poursuit :

« … et ils apporteront à vos âmes la lumière des étoiles et le rafraîchissement de la rosée pour vous empêcher de languir dans les ténèbres. Ensuite, je viendrai et je vous procurerai la plénitude du soleil et des flots, ainsi que toute la sagesse pour vous rendre forts et heureux d’une force et d’une joie surnaturelles. Paix à vous, mes enfants. D’autres m’attendent, qui sont plus malheureux et plus pauvres que vous. Mais je ne vous laisse pas seuls. Je vous laisse mes apôtres, et c’est comme si je laissais les fils de mon amour aux soins des plus affectueuses et des plus sûres des nourrices. »

Jésus fait un geste d’adieu et de bénédiction et s’éloigne en fendant la foule qui refuse de le laisser partir. C’est alors que se produit le dernier miracle, celui d’une petite vieille à demi paralysée, amenée là par son petit-fils. Elle agite joyeusement son bras droit jusqu’alors inerte et s’exclame :

« Il m’a effleurée de son manteau et me voilà guérie ! Je ne le lui demandais même pas, parce que je suis vieille… mais il a eu pitié de mon désir secret. Il m’a effleuré le bras de son manteau, d’un pan de son manteau, il m’a guérie ! Ah, quel grand fils a eu notre saint David ! Gloire à son Messie ! Voyez donc ! Regardez ! Ma jambe bouge elle aussi, comme mon bras… Oh ! Je suis comme à vingt ans ! »

L’affluence d’un grand nombre de personnes vers la vieille femme, qui crie son bonheur à pleine voix, permet à Jésus de se dégager sans en être empêché. Les apôtres le suivent.

166.3

Lorsqu’ils parviennent à un endroit désert, presque dans la plaine, au milieu de bruyères touffues qui s’étendent en direction du lac, ils s’arrêtent un moment. C’est alors que Jésus leur dit :

« Je vous bénis ! Retournez à votre travail et accomplissez-le jusqu’à ce que je vienne comme je vous l’ai dit. »

Pierre, qui jusque là restait muet, éclate soudain :

« Mais, mon Seigneur, qu’as-tu fait ? Pourquoi prétendre que nous avons tout ce dont les âmes ont besoin ? C’est vrai que tu nous as donné beaucoup. Mais nous sommes cabochards, moi du moins, et… il me reste bien peu de ce que tu nous as donné. C’est comme si, après le repas, on ne gardait dans l’estomac que le plus lourd : le reste n’y est plus. »

Jésus sourit franchement :

« Où donc est passé le reste de la nourriture ?

– Mais… je l’ignore. Je sais que si je mange des mets délicats, une heure après j’ai l’impression d’avoir l’estomac vide. Alors que si je mange des racines lourdes ou des lentilles à l’huile, il faut du temps pour que ça descende !

– Oui, il faut du temps. Mais sois bien sûr que les racines et les lentilles, qui semblent te rassasier davantage, sont les aliments qui te laissent le moins de substance. C’est du remplissage qui passe sans grand profit. Au contraire, les petits plats que tu ne sens plus une heure après ne sont plus dans l’estomac, mais sont passés dans le sang. Quand un aliment est digéré, il n’est plus dans l’estomac, mais ses sucs sont dans le sang et c’est le plus utile. Vous avez l’impression, tes compagnons et toi, que rien ou bien peu de ce que je vous ai dit demeure en vous. Peut-être vous souvenez-vous bien des passages qui sont les plus conformes à votre tempérament : pour les violents, les passages violents ; pour les méditatifs, les passages qui portent à la méditation ; pour ceux qui aiment, les passages qui ne sont qu’amour. C’est sans doute le cas. Mais croyez-moi : vous avez tout en vous, même s’il vous semble que tout s’est dissipé. Vous l’avez absorbé. La pensée vous le dévidera comme un fil multicolore en y amenant des teintes douces ou sévères selon les besoins. Pensez seulement que, moi, je sais et que jamais je ne vous aurais envoyés si je vous avais su incapables d’agir. Adieu, Pierre ! Allons, souris ! Aie foi ! Fais un bel acte de foi en la Sagesse omniprésente. Adieu à tous. Le Seigneur reste avec vous. »

Sur ce, il les quitte rapidement, les laissant encore étonnés et agités par tout ce qu’ils ont entendu dire qu’il leur fallait faire.

166.4

« Et pourtant il faut obéir, dit Thomas.

– Eh oui… Pauvre de moi ! J’ai presque envie de lui courir après, murmure Pierre.

– Non, ne le fais pas. Lui obéir, c’est l’aimer, dit Jacques, fils d’Alphée.

– Et commencer alors qu’il est encore auprès de nous et peut nous conseiller si nous nous trompons, c’est élémentaire, et même de la sainte prudence. Nous devons l’aider, conseille le Zélote.

– C’est vrai. Jésus est plutôt fatigué. Il nous faut le soulager un peu, comme nous le pouvons. Il ne suffit pas de porter les sacs, de préparer les lits et les repas. Cela, n’importe qui peut le faire. Mais l’aider comme il le désire, dans sa mission, approuve Barthélemy.

– Tu parles bien parce que tu es instruit. Mais moi… je suis presque ignorant, gémit Jacques, fils de Zébédée.

– Oh mon Dieu ! Voilà qu’arrivent ceux qui étaient là-haut ! Qu’allons-nous faire ? » s’exclame André.

Matthieu intervient :

« Excusez-moi si je vous donne un conseil, alors que je suis le plus misérable. Mais ne vaudrait-il pas mieux prier le Seigneur au lieu de nous lamenter sur ce qui ne peut se résoudre par des lamentations ? Allez, Jude, toi qui connais si bien l’Ecriture, récite en notre nom à tous la prière[1] de Salomon pour obtenir la sagesse. Vite ! Avant qu’ils ne nous rejoignent. »

De sa belle voix de baryton, Jude commence alors :

« Dieu de nos pères et Seigneur de miséricorde, toi qui as tout créé… », etc. Jusqu’à « par la Sagesse ont été sauvés ceux qui t’ont plu dès le commencement. » A ce moment précis, les gens les rejoignent, les entourent, les assaillent de mille questions pour savoir où le Maître est parti ou quand il reviendra. Ils posent aussi cette question, dont la réponse est plus difficile : « Mais comment faire pour suivre le Maître, non pas avec ses pieds mais de toute son âme, sur les routes de la Voie qu’il nous montre ? »

Cette question embarrasse bien les apôtres. Ils se regardent et Judas répond : « En recherchant la perfection », comme si c’était une réponse qui pouvait tout expliquer !

Jacques, fils d’Alphée, plus humble et plus serein, réfléchit puis déclare :

« La perfection, qu’indique mon compagnon, s’atteint par l’obéis­sance à la Loi. Car la Loi est justice, et la justice est perfection. »

166.5

Mais les gens ne sont pas encore satisfaits et ils demandent, par l’intermédiaire de quelqu’un qui paraît être un chef :

« Nous sommes aussi petits que des enfants en matière de bien. Les enfants ignorent encore la signification du bien et du mal, ils ne distinguent pas l’un de l’autre. Et nous, sur cette Voie qu’il nous montre, nous sommes petits au point d’être incapables de discerner. Nous marchions sur un chemin que nous connaissions, la voie de toujours qu’on nous a enseignée à l’école. Elle était difficile, longue et nous inspirait la peur ! Maintenant, ses paroles nous font comprendre qu’il en est comme de l’aqueduc que nous apercevons d’ici. Au-dessous passe le chemin des animaux et des hommes ; au-dessus, sur les arches, une autre route s’élance dans le soleil et l’azur près des plus hautes branches, qui bruissent sous le vent et chantent avec les oiseaux. Elle est simple, propre, lumineuse autant que la route d’en bas est rocailleuse, sale, sombre. C’est une voie qui sert à de l’eau limpide qui gazouille, cette eau qui est bénédiction, qui vient de Dieu et que caresse ce qui vient de Dieu : rayons du soleil et des étoiles, frondaisons nouvelles, fleurs, ailes des hirondelles. Nous voudrions monter vers cette voie plus élevée qui est la sienne, mais que nous ne connaissons pas, parce que nous sommes écrasés, ici, en bas, par tout le poids de la vieille construction. Comment faire ? »

Celui qui vient de parler est un jeune d’environ vingt-cinq ans, brun, robuste, au regard intelligent et à l’aspect plus raffiné que la majorité des personnes présentes. Il s’appuie sur un autre, plus âgé que lui.

Judas, qui le voit grâce à sa grande taille, murmure à ses compagnons :

« Vite, expliquez-vous bien. C’est Hermas, avec Etienne, cet Etienne qu’aime Gamaliel ! »

Ce qui embarrasse encore davantage les apôtres…

166.6

Finalement, Simon le Zélote répond :

« L’arche n’existerait pas sans sa base sur la voie obscure. C’est son point d’appui, à partir de quoi elle s’élance et s’élève dans l’azur que tu désires. Les pierres enfoncées dans le sol, qui portent tout le poids sans profiter des rayons et du vol des oiseaux, n’ignorent pourtant pas leur existence : en effet, de temps en temps une hirondelle trisse en descendant jusqu’à la boue et effleure la base de l’arche, ou bien un rayon de soleil ou d’étoile y tombe pour annoncer la beauté du firmament. C’est ainsi que, dans les siècles passés, il arrivait de temps à autre qu’une parole céleste de promesse, un rayon céleste de sagesse vienne caresser les pierres qui portaient le poids du courroux divin. Car les pierres étaient nécessaires. Jamais elles ne sont, n’ont été ou ne seront inutiles. C’est sur elles que s’est élevée, lentement, avec le temps, la perfection des connaissances humaines, jusqu’à atteindre la liberté du temps présent et la sagesse de la connaissance surnaturelle.

Je devine ton objection, elle est écrite sur ta figure : c’est celle que nous avons tous formulée avant de savoir comprendre ce qu’est ce nouvel enseignement, la Bonne Nouvelle annoncée à ceux qui, par un processus rétrograde, ne sont pas devenus adultes au fur et à mesure que s’élevaient les pierres de la connaissance, mais n’ont cessé de s’enfoncer dans les ténèbres comme un mur s’effondre dans un abîme sans lumière.

Pour échapper à cette maladie qu’est la cécité spirituelle, il nous faut dégager courageusement la pierre de base de toutes celles qui lui sont superposées. N’ayez pas peur de démolir ce mur, certes élevé, mais qui ne conduit pas la sève pure de la source éternelle. Revenez à la base. Elle ne doit pas être changée. Elle vient de Dieu. Elle est immuable. Mais, comme toutes les pierres ne sont pas mauvaises ni inutiles, éprouvez-les avant de les écarter, une par une, au son de la parole de Dieu. Si vous ne les trouvez pas dissonantes, gardez-les, employez-les pour la reconstruction. Mais si vous y reconnaissez le son discordant de la voix humaine ou celui, déchirant, de la voix satanique, alors brisez ces mauvaises pierres. Vous ne pourrez vous tromper car la voix de Dieu résonne d’amour, la voix humaine de sensualité, et la voix de Satan de haine. Je vous dis bien de les briser, car c’est charité de ne pas laisser derrière soi des germes ou des objets de mal qui pourraient séduire le voyageur et l’amener à les utiliser à son détriment. Brisez littéralement toute chose mauvaise qui s’est trouvée dans votre travail, vos écrits, vos enseignements ou vos actes. Mieux vaut rester avec peu de matériau, s’élever à peine d’une coudée mais avec de bonnes pierres, que de monter à des mètres de hauteur avec de mauvaises pierres. Les rayons du soleil et les hirondelles descendent même sur les murets qui sortent tout juste du sol, et les humbles fleurs du talus parviennent aisément à en caresser les pierres basses. Au contraire, les pierres orgueilleuses qui prétendent s’élever, mais sont inutiles et raboteuses, n’obtiennent que les gifles des ronces et l’étreinte des plantes vénéneuses. Démolissez pour reconstruire et pour monter en éprouvant la qualité de vos vieilles pierres au son de la voix de Dieu.

166.7

– Tu parles bien, homme ! Mais comment monter ? Nous t’avons dit que nous sommes plus petits que des bébés. Qui nous fera gravir une colonne aussi raide ? Nous testerons les pierres au son de Dieu, nous briserons les moins bonnes. Mais comment monter ? Cette seule idée suffit à donner le vertige ! » dit Etienne.

166.8

Jean, qui a écouté la tête inclinée, en se souriant à lui-même, lève un visage lumineux et prend la parole :

« Mes frères, y penser donne le vertige, c’est vrai. Mais qui vous dit qu’il faut s’attaquer à une telle escalade de but en blanc ? Cela, non seulement les bébés ne peuvent le faire, mais pas davantage les adultes. Seuls les anges peuvent s’élancer dans l’azur, parce qu’ils sont libres de toute pesanteur de la matière. Et chez les hommes, il n’y a que les héros de la sainteté qui en soient capables.

Nous en avons un exemple vivant qui, dans ce monde avili, sait être un héros de sainteté comme les anciens qui ont fleuri en Israël au temps où les Patriarches étaient amis de Dieu et où la parole du Code éternel était la seule, mais obéie par toute personne droite. Jean, le Précurseur, enseigne comment tenter directement cette ascension. Jean est un homme. Mais la grâce que le Feu de Dieu lui a communiquée en le purifiant dès le sein de sa mère – tout comme les lèvres du prophète furent purifiées par le Séraphin – lui a permis de précéder le Messie sans répandre la puanteur du péché originel sur la voie royale du Christ ; cette grâce a donné à Jean des ailes d’ange et la pénitence les a fait grandir en supprimant en même temps cette pesanteur d’humanité que sa nature d’être humain né d’une femme lui avait gardée. Voilà pourquoi Jean, de sa grotte où il prêche la pénitence et par son corps où brûle son âme épousée par la grâce, peut s’élancer jusqu’au sommet de l’arche au-delà de laquelle est Dieu, notre très haut Seigneur. Dominant les siècles passés, le présent et l’avenir, il peut annoncer d’une voix de prophète et avec son œil d’aigle qui peut fixer le Soleil éternel et le reconnaître : “ Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève les péchés du monde ”, puis mourir après ce chant sublime qu’on redira non seulement dans ce temps limité, mais dans les temps sans fin, dans la Jérusalem éternelle et bienheureuse, pour acclamer la Deuxième Personne, lui rappeler nos misères humaines et la louer dans les splendeurs éternelles.

166.9

L’Agneau de Dieu, le très doux Agneau a quitté sa lumineuse demeure des Cieux où il est Feu de Dieu dans une étreinte de feu : ô éternelle génération du Père qui conçoit son Verbe dans sa Pensée infinie et parfaitement sainte et l’attire à lui en produisant une fusion d’amour qui est l’Esprit d’amour, en qui la Puissance et la Sagesse se concentrent ! L’Agneau de Dieu, donc, a quitté sa forme très pure, incorporelle, pour enfermer son infinie pureté, sa sainteté, sa nature divine dans une chair mortelle ; il sait que nous ne sommes pas purifiés par la grâce, pas encore ; il sait que nous serions incapables de nous élancer, comme cet aigle qu’est Jean, vers les hauteurs, vers le sommet où se trouve Dieu, un et trine. Nous sommes les petits passereaux du toit et de la route, nous sommes les hirondelles qui touchent l’azur mais se nourrissent d’insectes, nous sommes les alouettes calandres qui veulent chanter pour imiter les anges, mais par rapport auxquels notre chant est le frémissement discordant des cigales en été. Cela, le doux Agneau de Dieu, venu pour enlever les péchés du monde, le sait. Car s’il n’est plus l’esprit infini des cieux, puisqu’il s’est enfermé dans une chair mortelle, son infinité n’en est pas diminuée pour autant, et il sait tout, car sa sagesse est toujours infinie.

Il nous enseigne sa voie, la voie de l’amour. Il est lui-même l’Amour qui, dans sa miséricorde pour nous, s’est fait chair. Et cet amour miséricordieux nous ouvre le chemin que même les petits peuvent gravir. Il est le premier à le parcourir, non par besoin personnel, mais pour nous l’enseigner. Lui, il n’aurait même pas besoin d’ouvrir les ailes pour se fondre à nouveau dans le Père. Si son esprit, je vous le jure, est enfermé ici-bas, sur cette terre misérable, il est toujours avec le Père, car Dieu peut tout, or lui, il est Dieu. Mais il nous précède, en laissant derrière lui les parfums de la sainteté, l’or et le feu de son amour. Observez quel est son chemin : ah ! Il atteint bien le sommet de l’arche ! Mais qu’il est tranquille et sûr ! Ce n’est pas une ligne droite, mais une spirale, autrement dit un chemin plus long : son sacrifice d’amour miséricordieux se manifeste dans cette longueur où il se tient par amour pour nous, les faibles. Le chemin est plus long, mais plus adapté à notre misère. La montée vers l’Amour, vers Dieu, est simple comme est simple l’Amour. Mais c’est une route vers les profondeurs, car Dieu est un abîme que je qualifierais d’inaccessible s’il ne s’était abaissé pour se laisser rejoindre, pour se sentir embrasser par les âmes enflammées d’amour pour lui. »

(Jean parle et pleure en souriant, tout à l’extase de révéler Dieu).

« La voie simple de l’amour est longue, car cet Abîme qui est Dieu est sans fond et si grand qu’on pourrait y progresser à volonté. Mais l’Abîme admirable appelle notre abîme misérable. Il nous appelle par ses lumières et nous dit : “ Venez à moi. ” Oh ! L’invitation de Dieu, l’invitation du Père !

166.10

Ecoutez ! Ecoutez ! Les Cieux sont restés ouverts car le Christ en a laissé les portes grandes ouvertes en y plaçant les anges de la miséricorde et du pardon, afin qu’en attendant l’effusion de la grâce sur les hommes, il en provienne au moins des lumières, des parfums et des chants capables de séduire saintement le cœur des hommes, et pour que des paroles pleines de suavité nous en arrivent. C’est la voix de Dieu qui parle et nous dit : “ Votre enfance ? Mais c’est votre plus grand trésor ! Je voudrais que vous deveniez vraiment tout petits pour posséder la même humilité, la même sincérité et le même amour que les petits enfants, cet amour confiant des enfants envers leur père. Votre incapacité ? Mais c’est ma gloire ! Ah ! Venez ! Je ne vous demande même pas d’éprouver par vous-mêmes le son des bonnes pierres ou des mauvaises. Mais donnez-les-moi ! Je les choisirai moi-même et vous, vous reconstruirez. L’escalade vers la perfection ? Oh non, mes petits enfants ! Montez ici main dans la main de mon Fils, votre frère, montez à ses côtés… ”

Monter ! Venir à toi, éternel Amour ! Prendre ta ressemblance, c’est-à-dire l’amour ! Aimer, voilà le secret… aimer ! Se donner… Aimer ! S’anéantir… Aimer ! Se fondre… La chair ? Ce n’est rien. La souffrance ? Ce n’est rien. Le temps ? Ce n’est rien. Le péché lui-même se réduit à rien si je le fonds dans ton feu, mon Dieu ! Il n’y a que l’amour. L’amour ! L’Amour, qui nous a donné le Dieu incarné nous pardonnera tout. Et aimer, c’est ce que nul ne sait faire mieux que les petits enfants. Et personne n’est plus aimé qu’un petit enfant.

166.11

Ah ! Toi que je ne connais pas, mais qui désires connaître le bien pour le distinguer du mal, pour posséder l’azur, le soleil céleste, tout ce qui est joie surnaturelle, aime et tu le possèderas. Aime le Christ. Tu mourras à cette vie, mais tu ressusciteras spirituellement. Avec une âme nouvelle, sans plus avoir besoin d’utiliser les pierres, tu seras pour l’éternité un feu qui ne s’éteint jamais. La flamme monte. Elle n’a besoin ni d’escalier ni d’ailes pour s’élever. Libère ton moi de toute construction, mets en toi l’amour : tu vas flamboyer. Laisse cela arriver sans y mettre aucune restriction. Au contraire, avives-en la flamme en y jetant, pour l’alimenter, tout ton passé de passions et de connaissances : ce qui est moins bon se détruira dans la flamme, ce qui est déjà du métal noble sera purifié. Mon frère, jette-toi dans l’amour actif et joyeux de la Trinité. Tu comprendras ce qui te paraît aujourd’hui incom­préhensible car tu comprendras Dieu, qui n’est compréhensible que par ceux qui se donnent sans mesure à son feu sacrificateur. Tu te fixeras enfin en Dieu dans un embrassement de flamme, en priant pour moi, le petit enfant du Christ qui a osé te parler de l’Amour. »

166.12

Tous sont sidérés, les apôtres, les disciples comme les fidèles… L’interpellé est pâle alors que Jean est tout rouge, moins en raison de la fatigue que de l’amour.

Finalement, Etienne s’exclame :

« Bénis sois-tu ! Dis-moi, qui es-tu ? »

Jean prend alors une attitude qui me rappelle beaucoup celle de la Vierge à l’Annonciation. Il dit doucement, en s’inclinant comme pour adorer celui qu’il nomme :

« Je suis Jean. Tu vois en moi le plus petit des serviteurs du Seigneur.

– Mais qui a été ton maître auparavant ?

– Personne d’autre que Dieu, puisque j’ai reçu le lait spirituel de Jean, que Dieu a sanctifié d’avance, je mange le pain du Christ, le Verbe de Dieu, et je bois le feu de Dieu qui me vient des Cieux. Gloire au Seigneur !

– Ah ! Mais, moi, je ne vous quitte plus ! Ni toi, ni celui-ci, je ne quitte personne. Prenez-moi avec vous !

– Quand… Ah ! Mais Pierre est ici, c’est lui notre chef. »

Jean désigne Pierre qui en est tout abasourdi, et il proclame ainsi qu’il est “ le premier ”. Pierre revient à lui :

« Mon fils, une grande mission requiert une réflexion sérieuse. Celui-ci est notre ange, et il enflamme. Mais il convient de savoir si en nous la flamme pourra durer. Examine-toi, puis viens au Seigneur. Nous t’ouvrirons notre cœur comme à un frère très cher. En attendant, si tu veux mieux connaître notre vie, reste. Les troupeaux du Christ peuvent croître sans mesure pour permettre un choix entre les parfaits et les imparfaits, entre les vrais agneaux et les faux béliers. »

C’est par ces mots que s’achève la première manifestation des apôtres.

166.1

Jesús desciende a media altura de la escarpada ladera y encuentra a muchos discípulos y a otros muchos que poco a poco se han ido añadiendo, a quienes la necesidad de un milagro o el deseo de la palabra de Jesús han conducido a este lugar apartado del tránsito: han venido seguros, o por las indicaciones de la gente o por el instinto del alma. Pienso que sus ángeles, los de estos hombres deseosos de Dios, los guiaban al Hijo de Dios. No creo que al decir esto me ponga al nivel de la leyenda: en efecto, si se piensa con qué pronta y astuta constancia Satanás conducía a los enemigos hacia Dios y hacia su Verbo en los momentos en que el espíritu demoníaco podía mostrarles a los hombres una apariencia de culpa en Cristo, se podrá pensar también — y, más que lícito, es justo — que los ángeles no fueran inferiores a los demonios, y que llevaran a los espíritus no demoníacos a Cristo.

Jesús se prodiga en favores (milagros y la propia palabra) para estas personas que le han esperado sin cansancio ni temor. ¡Cuántos milagros! (una riqueza semejante a la de las flores que decoran los rodales del abrupto monte). Milagros grandes, como el de un niño al que han extraído, con atroces ustiones, de un pajar en llamas: es un amasijo de carne quemada que gime lastimeramente bajo el lienzo con que le han cubierto para ocultar su horrible aspecto; ya agoniza. Le han traído en una camilla. Jesús, infundiéndole su respiro, regenerando las zonas quemadas, le devuelve a su estado precedente: las quemaduras han desaparecido completamente; tanto es así que el jovencito se pone en pie, completamente desnudo, y corre feliz hacia su madre, la cual, llorando de alegría, acaricia su carne totalmente sana, sin huellas de ustiones, y besa sus ojos — que deberían estar quemados y que, sin embargo, se muestran vivaces y resplandecientes de alegría — y su cabello, muy corto pero no destruido (cual si una llamarada hubiera actuado como una navaja). También milagros pequeños, como el de un viejecillo tosegoso que dice: «No por mí, sino porque tengo que hacer de padre con mis nietecillos huérfanos y no puedo labrar la tierra teniendo esta mucosidad que me ahoga aquí parada en la garganta»... O el milagro — no visible, aunque, sin duda, real — que provoca estas palabras de Jesús: «Entre vosotros hay uno que llora con el alma y que no se atreve a decir de palabra: “Ten piedad”. Mi respuesta es: “Sea como pides. Toda la piedad. Para que sepas que soy la Misericordia”. Lo único que por mi parte te digo es que seas generoso. Sé generoso con Dios, rompe toda atadura con el pasado, y, pues que sientes a Dios, ve a Él con corazón libre, con total amor». (No sé, entre la muchedumbre, a qué hombre o mujer van dirigidas estas palabras).

166.2

Jesús sigue diciendo: «Éstos son mis apóstoles. Cada uno de ellos es otro Cristo, porque los he elegido tales. Dirigíos a ellos con confianza. Conocen de mí todo lo de que tenéis necesidad para vuestras almas...». Los apóstoles miran a Jesús que más asustados no podrían, pero Jesús sonríe y prosigue: «... y la intensa luz astral y el copioso rocío reconfortante que darán a vuestras almas impedirán que languidezcáis en las tinieblas; después vendré Yo y os daré plenitud de sol y de agua, toda la sabiduría para haceros sobrenaturalmente fuertes y felices. Paz a vosotros, hijos. Otros me esperan, otros más infelices y pobres que vosotros. No os dejo solos, os dejo a mis apóstoles: es como si confiara a los hijos de mi amor a los cuidados de las más amorosas y fiables nodrizas».

Jesús hace un gesto de despedida y bendición, y se pone en camino incidiendo en la masa de la muchedumbre, que no quiere dejarle partir; es entonces cuando se produce el último milagro, el de una ancianita semiparalizada. La había traído su nieto. Pues bien, ahora agita jovialmente su brazo derecho, que antes estaba inerte, y grita: «¡Me ha rozado con su manto al pasar y he quedado curada! Ni siquiera se lo había pedido, porque ya soy vieja... pero ha tenido piedad incluso de mi secreto deseo y me ha curado con el manto, con un extremo del manto que apenas si me ha tocado el brazo perdido. ¡Oh, qué gran Hijo ha tenido nuestro santo David! ¡Gloria a su Mesías! ¡Fijaos!, ¡fijaos!, la pierna también, como el brazo, se mueve ligera... ¡Estoy como a los veinte años!».

Gracias a que muchos de los presentes se arremolinan en torno a la viejecita, que proclama a voz en grito su dicha, Jesús puede escabullirse, y, desde ese momento ya no le vuelven a interceptar el paso. Los apóstoles le siguen.

166.3

Llegados casi al llano, a un espacio desierto, entre las matas de un espeso brezal que desciende hacia el lago, se detienen un momento y Jesús dice: «¡Os bendigo! Volved a vuestro trabajo y hacedlo hasta que regrese como he dicho».

Pedro, que hasta ese momento había estado callado, rompe a hablar: «Pero, mi Señor, ¿qué has hecho? ¿Por qué has dicho que tenemos todo aquello de que tienen necesidad las almas? Es verdad que nos has dicho muchas cosas, pero somos duros de mollera — al menos yo —, y... y de lo que te he oído me ha quedado poco, realmente poco. Me pasa como a aquel que lo que le queda en el estómago después de una comida es la parte más consistente; lo demás ya no está».

Jesús sonríe abiertamente: «¿Y dónde está el resto de la comida?».

«Bueno, pues... no sé. Lo que sé es que si como cositas delicadas, pasada una hora no siento nada en el estómago, mientras que si como raíces pesadas o lentejas con aceite, sé que me cuesta digerirlo».

«Cuesta. Pues piensa que esas raíces y esas lentejas, que parece que te llenan más, son las que menos substancia te dejan: es todo paja que pasa sin aprovechar gran cosa. Sin embargo, los alimentos delicados, que ya no los sientes después de una hora, pasado ese tiempo ya no están en el estómago, pero sí en tu sangre.

Una vez digerido un alimento, ya no está en el estómago, pero su substancia está en la sangre y aprovecha más. Ahora os parece, tanto a ti como a tus compañeros, que, de todo lo que os he ido diciendo, nada o muy poco os queda. Quizás — o sin quizás — tenéis bien presentes los aspectos que se conforman más a vuestro modo particular de ser: los de carácter impulsivo, los aspectos impulsivos; los de carácter meditativo, pues los aspectos meditativos; los afectuosos, los aspectos cargados de amor. No. Creedme: todo está en vosotros, aunque os parezca que se haya perdido. La verdad es que lo habéis absorbido. Vuestro pensamiento se irá desenvolviendo cual hilo multicolor, aportándoos las tonalidades suaves o severas, según las vayáis necesitando. No temáis. Pensad también que Yo sé las cosas y que nunca os encargaría algo para lo que os viera incapaces. Adiós, Pedro. ¡Venga, hombre, sonríe! ¡Ten fe! ¡Pon un buen acto de fe en la Sabiduría omnipresente! Adiós a todos. El Señor queda con vosotros». Y, rápido, los deja, todavía atónitos y turbados por todo lo que han oído que tienen que hacer.

166.4

«Lo que está claro es que hay que obedecer» dice Tomás.

«¡Sí... claro!... ¡Pobre de mí! Casi que le doy alcance corriendo...» comenta Pedro.

«No, no lo hagas; la obediencia es amor a Él» dice Santiago de Alfeo.

«Es elemental, y señal de santa prudencia, empezar ahora que todavía le tenemos cercano y puede darnos un consejo si nos equivocamos. Tenemos que ayudarle» aconseja Simón Zelote.

«Es verdad. Jesús está visiblemente cansado. Tenemos que aliviarle en lo que podamos; no basta con transportar los talegos y preparar las camas y la comida; estas cosas las puede hacer cualquiera. Hay que ayudarle en su misión, como Él quiere» confirma Bartolomé.

«Tú sabes hablar porque eres una persona instruida; pero yo... soy casi un completo ignorante...» dice en tono quejumbroso Santiago de Zebedeo.

«¡Ay, Dios!, ¡están llegando los que estaban arriba! ¿Qué hacemos?» exclama Andrés.

Mateo interviene: «Perdonad si yo, que soy el más mísero, doy un consejo, pero ¿no sería mejor orar al Señor en vez de estar aquí plañendo por cosas que no se arreglan con lamentaciones? ¡Venga, Judas, tú que sabes tan bien la Escritura, di por todos la oración de Salomón para obtener la Sabiduría[1]. ¡Rápido, antes de que lleguen!».

Y Judas Tadeo, con su hermosa voz de barítono, comienza: «Dios de mis padres, Señor de misericordia que todo lo has creado...» etc., etc.,... hasta donde dice: «... por la Sabiduría se salvaron todos los que fueron gratos al Señor desde los orígenes».

Termina justo un instante antes de que la gente llegue, los circunde, los asalte con mil preguntas sobre el lugar a dónde ha ido el Maestro, sobre cuándo piensa volver...; y — lo que es más difícil de conseguir — pretendiendo una respuesta satisfactoria a la pregunta: «¿Cómo se las arregla uno para seguir al Maestro no con las piernas sino con el alma, por los caminos del Camino que Él indica?».

Esta pregunta pone en apuro a los apóstoles. Se miran unos a otros. Al final, Judas Iscariote responde: «Siguiendo la perfección», como si fuera una respuesta que pudiera explicar todo (!).

Santiago de Alfeo, más humilde y sereno, piensa un poco y dice: «La perfección a que alude mi compañero se alcanza obedeciendo a la Ley, porque la Ley es justicia y la justicia es perfección».

166.5

Pero la gente no se da todavía por satisfecha y, por boca de uno de ellos que parece un dirigente, objeta: «Nosotros somos pequeños como niños por lo que respecta al Bien. Los niños no conocen todavía el significado del Bien y del Mal; no distinguen. Igualmente nosotros, en este Camino que Jesús indica estamos tan poco formados que somos incapaces de distinguir. Conocíamos un camino, el viejo, el que se nos ha enseñado en las escuelas: ¡qué camino tan difícil, largo y amedrantador! Ahora, por sus palabras, sentimos que es como aquel acueducto que se ve desde aquí: abajo está el camino de los animales y del hombre; arriba, encima de los ligeros arcos, alto, inscrito en sol y azul cielo, cercano a las ramas más altas, con su frufrú de viento y su canto de aves, hay otro, tan liso, limpio y luminoso, cuanto escabroso, sucio, oscuro es el inferior, un camino para el agua límpida y sonorosa — esa agua que es bendición —, un camino para el agua que viene de Dios, acariciada por lo que de Dios es: rayos de sol y de estrellas, frondas nuevas, flores, alas de golondrina. Quisiéramos subir a ese camino alto, el suyo, pero no sabemos cómo, porque estamos aquí clavados, bajo el peso de toda la vieja construcción» y añade: «No sabemos cómo hacer».

El que ha hablado es un joven de unos veinticinco años, moreno, de complexión recia, mirada inteligente, de aspecto menos llano que la mayoría de los presentes. Está respaldado por otro más maduro.

Judas Iscariote, que, siendo alto, le ve, susurra a sus compañeros: «¡Rápido, hablad bien! Está Hermas con Esteban; a Esteban le aprecia Gamaliel». Ello termina de azorar a los apóstoles.

166.6

En fin, Simón Zelote responde:

«No habría arco si no hubiera base en el camino oscuro; ésta es matriz de aquél, que sobre ella se yergue y sube a ese azul que anhelas. No pienses que las piedras hincadas en el suelo, que soportan el peso y no gozan de rayos ni vuelos, ignoran la existencia de éstos, pues de vez en cuando una golondrina desciende con su piada hasta el barro y acaricia la base del arco, y desciende también un rayo de sol, o de estrella, para expresar la gran belleza del firmamento. De la misma forma, en los siglos pasados, de vez en cuando, ha descendido una palabra celeste portadora de promesa, un rayo celeste de sabiduría para acariciar las piedras que estaban oprimidas por el enojo divino. Porque las piedras eran necesarias, y no son — ni fueron, ni serán — jamás inútiles. Sobre ellas, lentamente, se ha elevado el tiempo y la perfección del conocimiento humano hasta alcanzar la libertad del tiempo presente y la sabiduría del conocimiento sobrehumano.

Veo escrita en tu rostro la objeción; es la misma que todos hemos puesto antes de saber comprender que ésta es la Nueva Doctrina, la Buena Nueva que ahora se predica a los que, por un proceso de retrogradación, en vez de hacerse adultos paralelamente a la ascensión de las piedras del saber, se han ido entenebreciendo cada vez más, cual muro que se hunde en un abismo ciego.

Para curarnos de esta enfermedad de oscurecimiento sobrenatural, tenemos que liberar valientemente la piedra basilar de todas las otras que están encima. No tengáis miedo de demoler ese alto muro que — a pesar de serlo — no porta la savia pura del manantial eterno. Volved a la base, que no debe ser cambiada porque es de Dios y es inmóvil. De todas formas, antes de desechar las piedras probadlas una a una con el sonido de la palabra de Dios — porque no todas son desechables e inútiles—; si su sonido no desentona, conservadlas, construid de nuevo con ellas; mas si es el sonido desacorde de la voz humana, o lacerante de la voz satánica — y no podéis equivocaros porque si es voz de Dios es sonido de amor, si es voz humana es sonido del sentido, si es satánica es voz de odio —, rompedlas. Y digo “rompedlas”, porque es un acto de caridad el no dejar tras uno mismo semillas u objetos portadores de mal que puedan seducir al viandante e inducirle a usarlos en perjuicio propio. Romped literalmente toda cosa no buena que haya sido vuestra, en obras, escritos, enseñanzas o actos. Es mejor quedarse con poco, elevarse apenas un codo, pero con buenas piedras, que no varios metros con piedras malas. Los rayos y las golondrinas descienden también hasta las albarradas que apenas sobresalen del suelo, y las humildes florecillas de los lindazos con facilidad llegan a acariciar las piedras bajas; mientras que las soberbias piedras, que, inútiles y ásperas, quieren elevarse, no reciben sino azote de espinos y adhesiva ponzoña. Demoled para construir, para subir, probando la calidad de vuestras viejas piedras con la voz de Dios».

166.7

«Hablas bien. ¡Pero, subir!... ¿Cómo? Te hemos dicho que somos incluso menos que los niños. ¿Quién nos ayudará a subir a la enhiesta columna? Probaremos las piedras con el sonido de Dios, romperemos las menos buenas, pero, ¿cómo podremos subir? ¡Sólo el hecho de pensarlo ya da vértigo!» dice Esteban.

166.8

Juan, que ha estado escuchando con la cabeza agachada, sonriendo para sí, levanta su rostro luminoso y toma la palabra:

«¡Hermanos! Da vértigo el solo hecho de pensar en subir. Cierto. Pero ¿quién ha dicho que debemos afrontar la altura directamente? Esto no sólo los niños sino ni siquiera los adultos pueden hacerlo; sólo los ángeles pueden lanzarse a los cielos, pues están libres de todo peso material; y, de entre los hombres, sólo los héroes de la santidad pueden hacerlo.

Hoy todavía, en este mundo decaído, entre nosotros vive uno que sabe ser héroe de santidad como los antiguos — ornato de Israel —, cuando los Patriarcas eran amigos de Dios y la palabra del Código era la única, la que toda criatura recta obedecía. Juan, el Precursor, enseña cómo afrontar la altura directamente. Juan es un hombre. Pero la Gracia que el Fuego de Dios le ha comunicado, purificándole desde el vientre de su madre — de la misma forma que el Serafín purificó el labio del Profeta — para que pudiera preceder al Mesías sin dejar hedor de culpa original por el camino regio del Cristo, ha dado a Juan alas de ángel; luego la penitencia las ha hecho crecer, aboliendo al mismo tiempo el peso de humanidad que su naturaleza, propia de los nacidos de mujer, todavía poseía. Por lo cual, Juan, desde su gruta donde predica la penitencia y desde su cuerpo donde arde el espíritu desposado con la Gracia, se lanza, puede lanzarse a sí mismo, al ápice del arco, por encima del cual está Dios, el altísimo Señor Dios nuestro; y puede, dominando los siglos pasados, el tiempo presente y el futuro, anunciar con voz de profeta (y con ojo de águila capaz de clavar la mirada en el Sol eterno y reconocerle): “Éste es el Cordero de Dios, el que quita los pecados del mundo”; y morir tras este canto suyo sublime que será repetido no sólo durante el transcurso del tiempo limitado sino también durante el tiempo sin fin, en la Jerusalén sempiterna y para siempre beata, para aclamar a la Segunda Persona, para invocarla por las miserias humanas, para cantar sus alabanzas entre los fulgores eternos.

166.9

Pero el Cordero de Dios, el dulcísimo Cordero que ha dejado su luminosa morada del Cielo en que es Fuego de Dios en abrazo de fuego — ¡oh, eterna generación del Padre que concibe con el pensamiento ilimitado y santísimo a su Verbo, y le atrae hacia sí produciendo una fusión de amor de que procede el Espíritu de Amor, en que se centran la Potencia y la Sabiduría! —, el Cordero de Dios que ha dejado su purísima, incorpórea forma para cerrar dentro de carne mortal su pureza infinita, su santidad, su naturaleza divina, sabe que no estamos todavía purificados por la Gracia, y que no podríamos — como esa águila que es Juan — lanzarnos a las alturas, a ese ápice en que Dios Uno y Trino se encuentra. Nosotros somos los pajarillos de tejados y caminos; golondrinas que tocan el cielo, pero se alimentan de insectos; calandrias que quieren cantar para imitar a los ángeles y que, ¡ay!, respecto al canto de los ángeles, el suyo no es sino desentonado runrún de cigarra estiva. Esto lo sabe el dulce Cordero de Dios, venido para quitar los pecados del mundo, porque, a pesar de no ser ya el Espíritu infinito del Cielo por haberse confinado a sí mismo dentro de una carne mortal, su infinitud no ha quedado disminuida, y todo lo sabe, siendo siempre — como lo es — infinita su sabiduría.

Así pues, Él nos enseña su camino, el camino del amor. Él es el amor que por misericordia hacia nosotros se hace carne. Y es así que este Amor misericordioso nos crea un camino por el que pueden subir también los pequeñuelos; y Él mismo — no por propia necesidad sino para enseñárnosle — es el primero en recorrerlo. Él no tendría tan siquiera necesidad de abrir las alas para fundirse de nuevo con el Padre. Su espíritu, os lo juro, está cerrado aquí, dentro de esta mísera tierra, pero está siempre con el Padre, porque Dios todo lo puede, y Él es Dios. Camina dejando tras sí el perfume de su santidad, el oro y fuego de su amor. Observad su camino: a pesar de llegar al ápice del arco, ¡cuán sosegado y seguro es! No es una recta sino una espiral. Es más largo, sí, pero precisamente su sacrificio de amor se revela en esta distancia, demorándose por amor a nosotros los débiles; más largo, pero más adecuado a nuestra miseria. La subida hacia el Amor, hacia Dios, es simple, como simple es el Amor; pero, al mismo tiempo, es profunda, porque Dios es un abismo — inalcanzable, yo diría, si Él no se rebajase y nos diera la posibilidad de alcanzarle, para sentir el beso de las almas que le aman — (mientras está hablando, Juan llora, aunque su boca sonríe, envuelto en el éxtasis de la revelación que está haciendo de Dios). Largo es el sencillo camino del Amor, porque Dios es Profundidad sin fondo, en que uno podría adentrarse cuanto quisiera; mas la Profundidad admirable llama a la profundidad miserable, llama con sus luces y dice: “¡Venid a mí!”. ¡Oh, invitación de Dios! ¡Oh, invitación de Padre!

166.10

¡Escuchad! ¡Escuchad! Del Cielo nos llegan palabras suavísimas, de ese Cielo que está abierto porque Cristo ha abierto de par en par sus puertas y ha puesto ante ellas, para que así las mantengan, a los ángeles de la Misericordia y el Perdón, a fin de que, en espera de la Gracia, de él broten al menos las luces, perfumes, cantos y quietud, capaces de seducir santamente a los corazones humanos, y sobre éstos se depositen. Habla la voz de Dios y la voz dice: “¿Vuestra puericia?... ¡Pero si es vuestra mejor moneda! Yo quisiera que os hicierais enteramente niños para que poseyerais la humildad, sinceridad y amor de los pequeñuelos, su confidente amor para con su padre. ¿Vuestra incapacidad?... ¡Pero si es mi gloria! ¡Venid! Ni siquiera os pido que seáis vosotros mismos quienes comprobéis el sonido de las piedras buenas o malas. ¡Dádmelas a mí! Yo las eligiré, vosotros os reconstruiréis. ¿La subida hacia la perfección?... ¡Oh, no, hijos míos! Poned vuestra mano en la de mi Hijo y Hermano vuestro, ahora, así, y subid a su lado...”.

¡Subir! ¡Ir a ti, eterno Amor! ¡Adquirir tu semejanza, o sea, el Amor!... ¡Amar! ¡Éste es el secreto!... ¡Amar! ¡Darse... Amar! ¡Abolirse... Amar! Fundirse... ¿La carne?: nada; ¿el dolor?: nada; ¿el tiempo?: nada. Nada es el pecado mismo, si lo disuelvo en tu fuego, ¡oh, Dios! Sólo es el Amor. ¡El Amor! El Amor que nos ha dado el Dios encarnado nos otorgará todo perdón. Pues bien, amar es un acto que nadie sabe hacer mejor que los niños, y nadie es más amado que un niño.

166.11

¡Oh, tú, a quien no conozco, pero que quieres conocer el Bien para distinguirlo del Mal, para poseer el azul del cielo, el sol celeste, todo aquello que signifique contento sobrenatural... ama y lo tendrás! Ama a Cristo. Morirás en la vida, pero resucitarás en el espíritu. Con un nuevo espíritu, sin necesidad ya de usar piedras, serás eternamente un fuego que no muere. La llama sube, no necesita ni peldaños ni alas para subir. Libera tu yo de toda construcción, pon en ti el Amor, y resplandecerás. Deja que ello sea sin restricciones, es más, atiza la llama echándole como pasto todo tu pasado de pasiones y conocimientos: quedará consumido lo menos bueno, puro se hará el metal ya de por sí noble. Arrójate, hermano, al amor activo y gozoso de la Trinidad: comprenderás lo que ahora te parece incomprensible porque comprenderás a Dios, que es el Comprensible (pero sólo para quienes se dan sin medida a su fuego sacrificador). Quedarás finalmente fijo en Dios, en un abrazo de llama... y rogarás por mí, el niño de Cristo que ha osado hablarte del Amor».

166.12

Se han quedado todos de piedra: apóstoles, discípulos, fieles... El interlocutor está pálido; Juan, por el contrario, está de color púrpura, no tanto por el esfuerzo cuanto por el amor.

En fin, Esteban grita: «¡Bendito tú! Dime: ¿Quién eres?».

Y Juan, por su parte — con un gesto que me recuerda mucho a la Virgen en el acto de la Anunciación — dice en tono bajo, inclinándose como adorando a Aquel a quien nombra: «Soy Juan. Estás viendo al menor de los siervos del Señor».

«Pero, ¿quién ha sido tu maestro antes?».

«Nadie aparte de Dios. He recibido la leche espiritual de manos de Juan, el presantificado de Dios; me alimento del pan de Cristo, Verbo de Dios; bebo el fuego de Dios que me viene del Cielo. ¡Gloria al Señor!».

«¡Pues yo ya no me separo de vosotros, ni de ti, ni de éste, ni de ninguno de vosotros! Recibidme».

«Cuando... Bueno, aquí entre nosotros el jefe es Pedro» y Juan toma a Pedro, que está atónito, y le proclama así “el primero”.

Pedro reacciona y se pone en el lugar que le corresponde diciendo: «Hijo, puesto que se trata de una gran misión, es necesaria una severa reflexión. Éste es nuestro ángel. Él enciende, pero es necesario saber si la llama va a poder durar en nosotros. Mídete a ti mismo, luego ven al Señor. Nosotros te abriremos nuestro corazón como a hermano nuestro queridísimo. Por el momento, si quieres conocer mejor nuestra vida, quédate; las greyes de Cristo pueden crecer sin medida para ser separados — perfectos e imperfectos — los verdaderos corderos de los falsos carneros».

Y con esto termina la primera manifestación apostólica.


Notes

  1. la prière qui est en : Sg 9.

Notas

  1. la oración de Salomón para obtener la Sabiduría está en Sabiduría 9.