Los Escritos de Maria Valtorta

21. L’arrivée de Marie à Hébron et sa rencontre avec Elisabeth.

21. La llegada de María a Hebrón

21.1

Je me trouve dans une région montagneuse. Ce ne sont pas de grandes montagnes, mais pas non plus des collines. Elles ont déjà des sommets et des vallées comme de vraies montagnes telles qu’on en voit dans nos Apennins tosco-ombriens. La végétation est touffue et belle. On y voit en abondance des eaux fraîches grâce auxquelles les pâturages restent bien verts, et les vergers productifs : presque tous sont plantés de pommiers, de figuiers ou encore, autour des maisons, de vignes. Ce doit être le printemps, car les grains de raisin sont déjà gros comme des vesces, et les pommiers commencent à ouvrir leurs bourgeons qui forment autant de petites boules vertes. Sur les plus hautes branches des figuiers, les premiers fruits sont déjà bien formés. Quant aux prés, ils constituent un véritable tapis moelleux parsemé de mille couleurs. Des brebis y paissent ou se reposent, comme autant de taches blanches sur l’herbe émeraude.

21.2

Marie, sur son âne, gravit un chemin en assez bon état qui doit être la voie principale. Elle monte, parce que le village, qui a l’air plutôt bien ordonné, est situé plus haut. Mon conseiller intérieur m’indique : « C’est Hébron. » Vous me parliez de Montana. Mais je ne sais ce qu’il en est. C’est ce nom qui m’a été indiqué. Je ne sais si c’est toute la région qui s’appelle Hébron, ou seulement le village. Je vous dis ce que j’entends.

Marie entre maintenant dans le village. Comme le soir vient, des femmes observent l’arrivée de l’étrangère et papotent. Elles la suivent du regard et ne se calment que lorsqu’elles la voient s’arrêter devant l’une des plus belles maisons, située au centre du village. Elle comprend un jardin devant et, sur les côtés et à l’arrière, un verger bien entretenu. Vient ensuite une vaste prairie qui monte et descend selon les sinuosités du relief, pour finir par un bois de haute futaie ; j’ignore ce qui se trouve plus loin. Toute la propriété est entourée d’une haie de mûriers ou de rosiers sauvages. J’ai du mal à les distinguer puisque, si vous vous en souvenez, la fleur comme les feuilles de ces buissons épineux se ressemblent beaucoup ; d’ailleurs, il est d’autant plus facile de se tromper que les branches ne portent pas encore de fruit. A l’avant de la maison, c’est-à-dire sur le côté qui touche le vil­lage, la propriété est entourée d’un muret blanc sur lequel courent des branches de vrais rosiers, encore sans fleurs mais déjà bien garnies de boutons. Au centre, une grille en fer, fermée. On se rend bien compte que c’est la maison d’un notable du village et de personnes plutôt fortunées : tout y dénote, sinon la richesse et le luxe, du moins l’aisance. L’ordre y règne.

21.3

Marie descend de son âne et s’approche de la grille. Elle regarde entre les barreaux, mais ne voit personne. Elle cherche alors à manifester sa présence. Une petite femme plus curieuse que les autres qui l’a suivie lui montre un étrange appareil qui sert de cloche. Ce sont deux morceaux de métal fixés sur un axe. Quand on secoue l’axe à l’aide d’une corde, ils battent l’un contre l’autre en tintant comme une cloche ou un gong.

Marie tire la corde, mais si doucement que cela ne produit qu’un léger tintement que personne n’entend. La femme, une petite vieille tout nez et menton et entre les deux une langue qui en vaut bien dix, s’accroche à la corde et tire à plusieurs reprises. Cela fait un vacarme à réveiller un mort.

« C’est comme ça qu’il faut faire, femme. Sinon, comment peut-on vous entendre ? Vous savez, Elisabeth est vieille, et Zacharie tout autant. Il est même devenu muet, à présent, et sourd par-dessus le marché. Leurs domestiques aussi sont âgés, vous savez… Vous n’êtes jamais venue ? Vous connaissez Zacharie ? Vous êtes… »

Mais un petit vieux qui boite vient délivrer Marie de ce déluge de renseignements et de questions ; ce doit être un jardinier ou un paysan car il a un sarcloir à la main, et une serpette à la ceinture. Il ouvre, et Marie entre après avoir remercié la vieille femme, mais… hélas, sans lui avoir donné la moindre réponse ! Quelle déception pour la curieuse…

A peine à l’intérieur, Marie dit :

« Je suis Marie, la fille d’Anne et de Joachim, de Nazareth, la cousine de vos maîtres. »

21.4

Le vieillard s’incline et salue, puis il crie :

« Sarah, Sarah ! »

Et il rouvre le portail pour prendre l’âne resté à l’extérieur car Marie, pour se libérer de la femme importune, s’est glissée à l’intérieur aussi vite que possible, et le jardinier, aussi rapide qu’elle, a fermé la grille au nez de la commère. Tout en faisant entrer l’âne, il dit :

« Ah, il y a dans cette maison un grand bonheur et un grand malheur ! Le Ciel a accordé un enfant à la femme stérile, que le Très-Haut en soit béni ! Mais, il y a sept mois, Zacharie est revenu de Jérusalem muet. Il se fait comprendre par signes ou en écrivant. Peut-être l’aurez-vous appris ? Ma maîtresse a tellement désiré votre présence pour partager avec vous ces joies et ces peines ! Elle ne cessait de parler de vous à Sarah et disait : “ Si j’avais ma petite Marie à mes côtés ! Si elle était encore au Temple ! J’aurais envoyé Zacharie la chercher. Mais voilà, le Seigneur a voulu qu’elle devienne la femme de Joseph de Nazareth. Elle seule pouvait me réconforter d’une telle peine et m’aider à prier Dieu, parce qu’elle est très bonne. Au Temple, tout le monde la pleure. Lors de la dernière fête, lorsque, avec Zacharie, je suis allée pour la dernière fois à Jérusalem remercier Dieu de m’avoir donné un enfant, j’ai entendu ses maîtresses me dire : ‘ Le Temple semble privé de la présence des chérubins de la Gloire depuis que la voix de Marie ne résonne plus entre ces murs. ’ ” Sarah ! Sarah ! Ma femme est un peu sourde, mais viens, viens, je te conduis moi-même. »

21.5

A la place de Sarah, c’est une femme très âgée qui apparaît en haut d’un escalier qui flanque un côté de la maison. Déjà toute ridée, elle a les cheveux très grisonnants ; ils ont dû être très noirs, parce que ses cils et ses sourcils le sont encore. D’ailleurs, le teint de son visage le confirme. Contrastant étrangement avec son évidente vieillesse, sa grossesse est déjà fort visible, et cela en dépit de ses vêtements amples et dénoués. Elle regarde en s’abritant les yeux de la main. Dès qu’elle reconnaît Marie, elle lève les bras au ciel avec un “ Oh ! ” étonné et joyeux et se précipite aussi vite qu’elle le peut vers Marie. Marie elle aussi, qui marche toujours si calmement, court maintenant, agile comme un faon, et arrive au pied de l’escalier en même temps qu’Elisabeth. C’est avec de chaleureuses effusions qu’elle reçoit sur son cœur sa cousine, qui pleure de joie en la voyant.

Elles restent embrassées un instant, puis Elisabeth se dégage en poussant un cri où se mêlent douleur et joie et porte la main sur son gros ventre. Elle penche la tête, pâlit et rougit alternativement. Marie et le serviteur tendent les mains pour la soutenir, parce qu’elle vacille comme si elle se sentait mal.

Mais après être restée une minute comme recueillie sur soi, Elisabeth lève un visage tellement radieux qu’elle en paraît rajeunie, elle contemple Marie en souriant avec vénération comme si elle voyait un ange, puis s’incline en une profonde salutation en disant :

« Bénie es-tu entre toutes les femmes ! Béni est le fruit de ton sein ! (elle le dit bien comme ça : en deux phrases bien séparées). Comment m’est-il donné que vienne à moi, qui suis ta servante, la Mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein et, lorsque je t’ai embrassée, l’Esprit du Seigneur m’a révélé une très haute vérité au fond de mon cœur. Bienheureuse es-tu d’avoir cru qu’à Dieu tout est possible, même ce qui paraît impossible à l’esprit humain ! Bienheureuse es-tu, car ta foi permettra l’accomplissement de ce qui t’a été prédit par le Seigneur et ce qui a été prédit aux prophètes pour notre époque ! Bienheureuse es-tu pour le Salut que tu engendres à la descendance de Jacob ! Bienheureuse es-tu pour avoir apporté la Sainteté à mon fils car, je le sens, il bondit de joie dans mon sein comme un chevreau ! C’est qu’il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être le Précurseur, sanctifié dès avant la Rédemption par le Saint qui grandit en toi ! »

Deux larmes coulent comme des perles des yeux rieurs de Marie vers sa bouche qui sourit. Le visage tourné vers le ciel et les bras levés – dans l’attitude que, tant de fois, son fils Jésus prendra plus tard –, elle s’exclame : « Mon âme magnifie le Seigneur » et poursuit son cantique tel qu’il nous a été transmis[1]. A la fin, au verset : “ Il relève Israël son serviteur ”, etc., elle joint les mains sur son cœur et s’agenouille, prosternée à terre, en adorant Dieu.

21.6

Le serviteur, qui s’était prudemment éclipsé lorsqu’il s’était rendu compte qu’Elisabeth, non seulement ne se sentait pas mal, mais confiait ses pensées à Marie, revient du verger avec un imposant vieillard dont la barbe et les cheveux sont tout blancs. Par de grands gestes et des sons gutturaux, celui-ci salue Marie de loin.

« Zacharie arrive » dit Elisabeth en touchant l’épaule de la Vierge absorbée dans sa prière. « Mon Zacharie est muet. Dieu l’a puni de ne pas avoir cru. Je te le raconterai plus tard. Mais maintenant, j’espère le pardon de Dieu, puisque tu es venue, toi, la Pleine de grâce. »

Marie se lève, s’avance à la rencontre de Zacharie et s’incline devant lui jusqu’à terre. Elle baise le bord du vêtement blanc qui le couvre jusqu’au sol. C’est un vêtement très ample, attaché à la taille par un large galon brodé.

Par gestes, Zacharie lui souhaite la bienvenue, puis ils re­joignent Elisabeth et pénètrent ensemble dans une grande pièce du rez-de-chaussée, dans laquelle ils font asseoir Marie ; ils lui font servir une tasse de lait tout juste trait – il reste de l’écume – avec de petites galettes.

Elisabeth donne des ordres à la servante, qui a fini par apparaître, les mains enfarinées et les cheveux encore plus blancs qu’ils ne le sont en réalité à cause de la farine dont ils sont saupoudrés. Sans doute était-elle en train de faire le pain. Elle donne aussi au serviteur – qui s’appelle Samuel, à ce que j’entends – l’ordre de porter le coffret de Marie dans une chambre qu’elle lui indique. Ce sont tous les devoirs d’une maîtresse de maison à l’égard de son hôte.

Pendant ce temps, Marie répond aux questions que Zacharie lui pose en écrivant avec un stylet sur une tablette enduite de cire. Je comprends, par les réponses de Marie, qu’il l’interroge sur Joseph et qu’il lui demande si elle est satisfaite de son mariage avec Joseph. Mais je saisis également que Zacharie n’a aucune lumière spirituelle sur l’état de Marie et sa condition de mère du Messie.

Elisabeth s’approche alors de son mari et, lui posant avec amour une main sur l’épaule comme en une chaste caresse, elle lui dit :

« Marie est mère, elle aussi. Réjouis-toi de son bonheur. »

Elle n’ajoute rien. Elle regarde Marie, et Marie la regarde, mais ne l’invite pas à en dire plus, si bien qu’elle garde le silence.

21.7

Quelle douce vision, si douce ! Elle efface toute l’horreur qui était restée au fond de moi après avoir vu le suicide de Judas.

Avant de somnoler, hier soir, j’ai vu les larmes de Marie, courbée sur la pierre de l’onction, sur le corps inanimé du Rédempteur. Elle était à sa droite et tournait le dos à l’entrée de la grotte du sépulcre. La lumière des torches se reflétait sur son visage et me permettait de voir sa pauvre figure ravagée par la douleur, inondé de larmes. Elle prenait la main de Jésus, elle la caressait, la réchauffait sur ses joues, l’embrassait, en étendait les doigts… les embrassait l’un après l’autre, ces doigts désormais inertes. Puis elle lui caressait le visage, se penchait pour embrasser sa bouche ouverte, ses yeux à demi clos, son front blessé. La lueur rougeâtre des torches faisait ressortir encore plus vivement les plaies de tout ce corps torturé et rendait plus apparente la cruauté de la torture subie et la réalité de sa mort.

Je suis restée ainsi, en contemplation, aussi longtemps que mon intelligence a gardé sa lucidité. Puis, une fois sortie de ma somnolence, j’ai prié et je me suis installée tranquillement pour m’endormir vraiment. C’est alors qu’a commencé la vision ci-dessus. Mais la Mère m’a dit :

« Ne bouge pas, contente-toi de regarder. Tu écriras demain. »

Ensuite, dans mon sommeil, j’ai tout revu en songe. Réveillée à 6 h 30, j’ai encore revu ce que j’avais déjà vu éveillée, puis en songe. J’ai alors écrit pendant que je voyais. Puis vous êtes venu, et j’ai pu vous demander si je devais ajouter ce qui suit. Ce sont de petits tableaux séparés sur le séjour de Marie chez Zacharie.

21.1

Me encuentro en un lugar montañoso. No son grandes montañas, pero tampoco puede decirse que sean simples colinas. Tienen cimas y sinuosidades ya propias de las verdaderas montañas, como las que se ven en nuestros Apeninos tosco-umbrianos. La vegetación es tupida y bonita. Abunda el agua fresca que mantiene verdes los pastos y fértiles los huertos, casi todos plantados de manzanos, higueras y vid; esta última, en torno a las casas. Debe ser primavera, como se deduce de que las uvas sean ya de un cierto volumen, como semillas de veza; y de que las flores de los manzanos asemejen a numerosas bolitas de color verde intenso; así como del hecho de que en lo alto de las ramas de las higueras hayan aparecido ya los primeros frutos, todavía en estado embrional, pero ya bien definidos. Y los prados son una verdadera alfombra esponjosa y de mil colores en que pacen, o descansan, las ovejas: manchas blancas sobre el fondo de esmeralda de la hierba.

21.2

María sube en su burrito por una vía que está en bastante buen estado, y que debe ser de primer orden. Sube, porque, efectivamente, el pueblo, de aspecto bastante ordenado, está más arriba. Mi interno consejero[1] me dice: «Este lugar es Hebrón». Usted me hablaba de Montana. Yo no sé qué hacer. A mí se me indica con este nombre. No sé si será «Hebrón» toda la zona o sólo el pueblo. Yo oigo esto, y esto es lo que digo.

María está entrando en el pueblo. Atardece. Algunas mujeres, en las puertas de las casas, observan la llegada de la forastera y chismean entre sí. La siguen con la mirada y no se quedan tranquilas hasta que la ven detenerse delante de una de las casas más lindas, situada en el centro del pueblo y que tiene delante un huerto-jardín, y detrás y alrededor un huerto de árboles frutales bien cuidado, que se extiende luego dando lugar a un vasto prado que sube y baja por las sinuosidades del monte, para terminar en un bosque de altos árboles, tras el cual no sé qué más hay. Todo ello cercado por un seto de morales o rosales silvestres. No lo distingo bien porque — no sé si usted lo tiene presente — tanto la flor como el ramaje de estas matas espinosas son muy semejantes, y mientras no aparece el fruto en las ramas es fácil confundirse. En la parte delantera de la casa, es decir, por el lado paralelo al pueblo, la propiedad está cercada por un pequeño muro blanco, a lo largo de cuya parte alta hay ramas de verdaderos rosales, todavía sin flores, aunque ya llenas de capullos. En el centro, una cancilla de hierro, cerrada. Se comprende que se trata de la casa de una de las personalidades del pueblo, y de gente que vive desahogadamente, pues, efectivamente, todo en ella da signos, si no de riqueza y de pompa, sí, sin duda, de bienestar. Y mucho orden.

21.3

María se baja del burrito y se acerca a la puerta de hierro. Mira por entre las barras. No ve a nadie. Entonces trata de que la oigan. Una mujercita (la más curiosa de todas, que la ha seguido) le hace señales para que se fije en un extraño objeto que sirve para llamar: dos piezas de metal dispuestas en equilibrio en una especie de yugo, las cuales, moviendo el yugo con una gruesa cuerda, chocan entre sí haciendo el sonido de una campana o de un gong.

María tira de la cuerda, pero lo hace de forma tan delicada que el sonido es sólo un ligero tintineo que nadie oye. Entonces la mujercita, una viejecilla toda ella nariz y barbilla puntiaguda, y con una lengua que vale por diez juntas, se agarra a la cuerda y se pone a tirar, a tirar, a tirar. Una llamada que despertaría a un muerto. «Se hace así, mujer. Si no, ¿cómo va a querer que la oigan? Sepa que Isabel es anciana, y también Zacarías. Y ahora, además de sordo, está mudo. Los dos sirvientes son también viejos, ¿sabe? ¿Ha venido alguna otra vez? ¿Conoce a Zacarías? ¿Es usted...?».

Aparece un viejecillo renco que salva a María de este diluvio de informaciones y preguntas. Debe ser jardinero o labrador. Lleva en la mano un pequeño rastrillo y una hoz atada a la cintura. Abre. María entra mientras le da las gracias a la mujer, pero... ¡ay!, la deja sin respuesta. ¡Qué desilusión para la curiosa!

Nada más entrar, dice: «Soy María de Joaquín y Ana, de Nazaret. Prima de vuestros señores».

21.4

El viejecillo inclina la cabeza y saluda, luego da una voz: «¡Sara! ¡Sara!». Y abre otra vez la verja para coger el borriquillo, que se había quedado afuera porque María, para librarse de la pegajosa mujercita, se había colado dentro muy rápida, y el jardinero, tan rápidamente como Ella, había cerrado la verja delante de las narices de la chismosa. Pasa al burro y, mientras lo hace, dice: «¡Ah..., gran dicha y gran desgracia para esta casa! El Cielo ha concedido un hijo a la estéril. ¡Bendito sea por ello el Altísimo! Pero Zacarías volvió de Jerusalén mudo hace ya siete meses. Se hace entender con gestos, o escribiendo. ¿Ha tenido noticia de ello? Mi señora, en medio de esta alegría y este dolor, la ha echado mucho de menos. Siempre hablaba de usted con Sara. Decía: “¡Si estuviese aquí conmigo mi pequeña María...! Si hubiera seguido hasta ahora en el Templo, habría enviado a Zacarías a traerla. Pero el Señor ha querido que fuese la esposa de José de Nazaret. Sólo Ella podría consolarme en este dolor y ayudarme a rezar a Dios, porque todo en Ella es bondad. En el Templo todos la echan de menos y están tristes. La pasada fiesta, cuando fui con Zacarías la última vez a Jerusalén a dar gracias a Dios por haberme dado un hijo, oí de sus maestras estas palabras: ‘Al Templo parecen faltarle los querubines de la Gloria desde que la voz de María no suena ya entre estas paredes’ ”. ¡Sara! ¡Sara! Mi mujer es un poco sorda. Ven, ven, que te llevo yo».

21.5

En vez de Sara, aparece, en la parte alta de una escalera adosada a un lado de la casa, una mujer ya muy anciana, ya llena de arrugas, con el pelo muy canoso — pero que ha debido ser negrísimo, a juzgar por lo negras que tiene las pestañas y las cejas y por el color moreno de su cara —. Contrasta en modo extraño, con su visible vejez, su estado, ya muy patente, a pesar de la ropa amplia y suelta que lleva. Mira protegiéndose los ojos de la luz con la mano. Reconoce a María. Levanta los brazos hacia el cielo con una exclamación de asombro y de alegría, y se apresura, en la medida en que puede, hacia abajo al encuentro de la recién llegada. Y María — cuyos movimientos son siempre moderados — esta vez se echa a correr rápida como un cervatillo y llega al pie de la escalera al mismo tiempo que Isabel. Y recibe en su pecho con viva efusión de afecto a su prima, que, al verla, llora de alegría.

Permanecen abrazadas un momento. Luego Isabel se separa con una exclamación de dolor y alegría al mismo tiempo, y se lleva las manos al abultado vientre. Agacha la cabeza, palideciendo y sonrojándose alternativamente. María y el sirviente extienden los brazos para sujetarla, pues ella vacila como si se sintiera mal.

Pero Isabel, después de un minuto de estar como recogida dentro de sí, alza su rostro, tan radiante que parece rejuvenecido, mira a María sonriendo con veneración como si estuviera viendo un ángel y se inclina en un intenso saludo diciendo: «¡Bendita tú entre todas las mujeres! ¡Bendito el Fruto de tu vientre! (lo dice así, dos frases bien separadas) ¿Cómo he merecido que venga a mí, sierva tuya, la Madre de mi Señor? Sí, ante el sonido de tu voz, el niño ha saltado en mi vientre como jubiloso, y cuando te he abrazado el Espíritu del Señor me ha dicho una altísima verdad en el corazón. ¡Dichosa tú, porque has creído que a Dios le fuera posible lo que posible no aparece a la humana mente! ¡Bendita tú, que por tu fe harás realidad lo que te ha sido predicho por el Señor y fue predicho a los Profetas para este tiempo! ¡Bendita tú, por la Salud que engendras para la estirpe de Jacob! ¡Bendita tú, por haber traído la Santidad a este hijo mío que siento saltar de júbilo en mi vientre como cabritillo alborozado porque se siente liberado del peso de la culpa, llamado a ser el precursor, santificado antes de la Redención por el Santo que se está desarrollando en ti!».

María, con dos lágrimas como perlas, que le bajan desde los risueños ojos hasta la boca sonriente, el rostro alzado hacia el cielo, levantados también los brazos, en la posición que luego tantas veces tendrá su Jesús, exclama: «El alma mía magnifica a su Señor» y continúa el cántico como nos ha sido transmitido. Al final, en el versículo: «Ha socorrido a Israel, su siervo etc»., recoge las manos sobre el pecho y se arrodilla muy curvada hacia el suelo adorando a Dios.

21.6

El sirviente, cuando había visto que Isabel no se sentía mal y que quería manifestar su pensamiento a María, se había retirado prudentemente; ahora vuelve del huerto acompañado de un anciano de aspecto majestuoso, de barba y pelo enteramente blancos, el cual, con vistosos gestos y sonidos guturales, saluda desde lejos a María.

«Zacarías está llegando» dice Isabel tocando en el hombro a la Virgen, que está orando absorta. «Mi Zacarías está mudo. Está bajo sanción divina por no haber creído. Ya te contaré luego. Ahora espero en el perdón de Dios porque has venido tú; tú, llena de Gracia».

María se levanta. Va hacia Zacarías. Se inclina hasta el suelo ante él. Le besa la orla de la vestidura blanca que le cubre hasta los pies. Esta vestidura es muy amplia y está sujeta a la cintura por una ancha franja bordada.

Zacarías, con gestos, da la bienvenida a María, y juntos van donde Isabel. Entran todos en una vasta habitación, muy bien puesta, de la planta baja. Ofrecen asiento a María y mandan que le sirvan una taza de leche recién ordeñada — todavía tiene la espuma — y unas pequeñas tortas.

Isabel da órdenes a la sirvienta, quien, embadurnadas de harina todavía las manos y el pelo más blanco de cuanto en realidad lo es, por la harina que tiene, por fin ha hecho acto de presencia. Quizás estaba haciendo el pan. Da órdenes también al sirviente — al que oigo llamar Samuel — para que lleve el baulillo de María a la habitación que le indica. Todos los deberes de una señora de casa para con su huésped.

Entretanto, María responde a las preguntas que Zacarías le hace escribiendo con un estilo en una tablilla encerada. Por las respuestas, comprendo que le está preguntando por José y por cómo se encuentra siendo su prometida. Y comprendo también que a Zacarías le es negada toda luz sobrenatural acerca de la gravidez de María y su condición de Madre del Mesías. Es Isabel quien, acercándose a su marido y poniéndole con amor una mano en el hombro, como para hacerle una casta caricia, le dice: «María también es madre. Regocíjate por su felicidad». Y no dice nada más. Mira a María; y María la mira, pero no la invita a decir nada más, por lo cual guarda silencio.

21.7

¡Dulce, dulcísima visión que me cancela el horror que me quedó al ver el suicidio de Judas!

Ayer por la tarde, antes del sopor, vi el llanto de María, inclinada hacia la piedra de la unción, sobre el cuerpo sin vida del Redentor. Estaba a su lado derecho, dando la espalda a la boca de la gruta sepulcral. La luz de las antorchas iluminaba su cara y me hacía ver su pobre rostro devastado por el dolor, lavado por el llanto. Cogía la mano de Jesús, la acariciaba, se la calentaba en sus mejillas, la besaba, extendía los dedos... besaba uno a uno estos dedos ya inmóviles. Luego acariciaba el rostro de Jesús, se inclinaba a besar la boca abierta, los ojos semicerrados, la frente herida. La luz rojiza de las antorchas daba un aspecto más vivo aún a las llagas de todo ese cuerpo torturado y hacía más verídica la crudeza del suplicio padecido y la realidad de su estar muerto.

Y así me quedé contemplando mientras permaneció lúcida mi inteligencia. Luego, despertada del sopor, he orado y me tranquilicé para dormir verdaderamente. Entonces me comenzó la visión que he descrito. Pero la Madre me dijo: «No te muevas. Únicamente mira. Mañana escribirás». Durante el sueño he vuelto a soñar todo. Me he despertado a las 6’30 y he vuelto a ver cuanto ya había visto despierta y en sueño. He escrito mientras veía. Luego ha venido usted y le he podido preguntar si tenía que meter lo que sigue. Son pequeños cuadros separados que tratan del tiempo de permanencia de María en casa de Zacarías.


Notes

  1. transmis, en : Lc 1, 46-55.

Notas

  1. Mi interno consejero...: debe relacionarse con 34.1, 41.10 y 45.1.