Os Escritos de Maria Valtorta

21. L’arrivée de Marie à Hébron et sa rencontre avec Elisabeth.

21. Chegada de Maria a Hebron

21.1

Je me trouve dans une région montagneuse. Ce ne sont pas de grandes montagnes, mais pas non plus des collines. Elles ont déjà des sommets et des vallées comme de vraies montagnes telles qu’on en voit dans nos Apennins tosco-ombriens. La végétation est touffue et belle. On y voit en abondance des eaux fraîches grâce auxquelles les pâturages restent bien verts, et les vergers productifs : presque tous sont plantés de pommiers, de figuiers ou encore, autour des maisons, de vignes. Ce doit être le printemps, car les grains de raisin sont déjà gros comme des vesces, et les pommiers commencent à ouvrir leurs bourgeons qui forment autant de petites boules vertes. Sur les plus hautes branches des figuiers, les premiers fruits sont déjà bien formés. Quant aux prés, ils constituent un véritable tapis moelleux parsemé de mille couleurs. Des brebis y paissent ou se reposent, comme autant de taches blanches sur l’herbe émeraude.

21.2

Marie, sur son âne, gravit un chemin en assez bon état qui doit être la voie principale. Elle monte, parce que le village, qui a l’air plutôt bien ordonné, est situé plus haut. Mon conseiller intérieur m’indique : « C’est Hébron. » Vous me parliez de Montana. Mais je ne sais ce qu’il en est. C’est ce nom qui m’a été indiqué. Je ne sais si c’est toute la région qui s’appelle Hébron, ou seulement le village. Je vous dis ce que j’entends.

Marie entre maintenant dans le village. Comme le soir vient, des femmes observent l’arrivée de l’étrangère et papotent. Elles la suivent du regard et ne se calment que lorsqu’elles la voient s’arrêter devant l’une des plus belles maisons, située au centre du village. Elle comprend un jardin devant et, sur les côtés et à l’arrière, un verger bien entretenu. Vient ensuite une vaste prairie qui monte et descend selon les sinuosités du relief, pour finir par un bois de haute futaie ; j’ignore ce qui se trouve plus loin. Toute la propriété est entourée d’une haie de mûriers ou de rosiers sauvages. J’ai du mal à les distinguer puisque, si vous vous en souvenez, la fleur comme les feuilles de ces buissons épineux se ressemblent beaucoup ; d’ailleurs, il est d’autant plus facile de se tromper que les branches ne portent pas encore de fruit. A l’avant de la maison, c’est-à-dire sur le côté qui touche le vil­lage, la propriété est entourée d’un muret blanc sur lequel courent des branches de vrais rosiers, encore sans fleurs mais déjà bien garnies de boutons. Au centre, une grille en fer, fermée. On se rend bien compte que c’est la maison d’un notable du village et de personnes plutôt fortunées : tout y dénote, sinon la richesse et le luxe, du moins l’aisance. L’ordre y règne.

21.3

Marie descend de son âne et s’approche de la grille. Elle regarde entre les barreaux, mais ne voit personne. Elle cherche alors à manifester sa présence. Une petite femme plus curieuse que les autres qui l’a suivie lui montre un étrange appareil qui sert de cloche. Ce sont deux morceaux de métal fixés sur un axe. Quand on secoue l’axe à l’aide d’une corde, ils battent l’un contre l’autre en tintant comme une cloche ou un gong.

Marie tire la corde, mais si doucement que cela ne produit qu’un léger tintement que personne n’entend. La femme, une petite vieille tout nez et menton et entre les deux une langue qui en vaut bien dix, s’accroche à la corde et tire à plusieurs reprises. Cela fait un vacarme à réveiller un mort.

« C’est comme ça qu’il faut faire, femme. Sinon, comment peut-on vous entendre ? Vous savez, Elisabeth est vieille, et Zacharie tout autant. Il est même devenu muet, à présent, et sourd par-dessus le marché. Leurs domestiques aussi sont âgés, vous savez… Vous n’êtes jamais venue ? Vous connaissez Zacharie ? Vous êtes… »

Mais un petit vieux qui boite vient délivrer Marie de ce déluge de renseignements et de questions ; ce doit être un jardinier ou un paysan car il a un sarcloir à la main, et une serpette à la ceinture. Il ouvre, et Marie entre après avoir remercié la vieille femme, mais… hélas, sans lui avoir donné la moindre réponse ! Quelle déception pour la curieuse…

A peine à l’intérieur, Marie dit :

« Je suis Marie, la fille d’Anne et de Joachim, de Nazareth, la cousine de vos maîtres. »

21.4

Le vieillard s’incline et salue, puis il crie :

« Sarah, Sarah ! »

Et il rouvre le portail pour prendre l’âne resté à l’extérieur car Marie, pour se libérer de la femme importune, s’est glissée à l’intérieur aussi vite que possible, et le jardinier, aussi rapide qu’elle, a fermé la grille au nez de la commère. Tout en faisant entrer l’âne, il dit :

« Ah, il y a dans cette maison un grand bonheur et un grand malheur ! Le Ciel a accordé un enfant à la femme stérile, que le Très-Haut en soit béni ! Mais, il y a sept mois, Zacharie est revenu de Jérusalem muet. Il se fait comprendre par signes ou en écrivant. Peut-être l’aurez-vous appris ? Ma maîtresse a tellement désiré votre présence pour partager avec vous ces joies et ces peines ! Elle ne cessait de parler de vous à Sarah et disait : “ Si j’avais ma petite Marie à mes côtés ! Si elle était encore au Temple ! J’aurais envoyé Zacharie la chercher. Mais voilà, le Seigneur a voulu qu’elle devienne la femme de Joseph de Nazareth. Elle seule pouvait me réconforter d’une telle peine et m’aider à prier Dieu, parce qu’elle est très bonne. Au Temple, tout le monde la pleure. Lors de la dernière fête, lorsque, avec Zacharie, je suis allée pour la dernière fois à Jérusalem remercier Dieu de m’avoir donné un enfant, j’ai entendu ses maîtresses me dire : ‘ Le Temple semble privé de la présence des chérubins de la Gloire depuis que la voix de Marie ne résonne plus entre ces murs. ’ ” Sarah ! Sarah ! Ma femme est un peu sourde, mais viens, viens, je te conduis moi-même. »

21.5

A la place de Sarah, c’est une femme très âgée qui apparaît en haut d’un escalier qui flanque un côté de la maison. Déjà toute ridée, elle a les cheveux très grisonnants ; ils ont dû être très noirs, parce que ses cils et ses sourcils le sont encore. D’ailleurs, le teint de son visage le confirme. Contrastant étrangement avec son évidente vieillesse, sa grossesse est déjà fort visible, et cela en dépit de ses vêtements amples et dénoués. Elle regarde en s’abritant les yeux de la main. Dès qu’elle reconnaît Marie, elle lève les bras au ciel avec un “ Oh ! ” étonné et joyeux et se précipite aussi vite qu’elle le peut vers Marie. Marie elle aussi, qui marche toujours si calmement, court maintenant, agile comme un faon, et arrive au pied de l’escalier en même temps qu’Elisabeth. C’est avec de chaleureuses effusions qu’elle reçoit sur son cœur sa cousine, qui pleure de joie en la voyant.

Elles restent embrassées un instant, puis Elisabeth se dégage en poussant un cri où se mêlent douleur et joie et porte la main sur son gros ventre. Elle penche la tête, pâlit et rougit alternativement. Marie et le serviteur tendent les mains pour la soutenir, parce qu’elle vacille comme si elle se sentait mal.

Mais après être restée une minute comme recueillie sur soi, Elisabeth lève un visage tellement radieux qu’elle en paraît rajeunie, elle contemple Marie en souriant avec vénération comme si elle voyait un ange, puis s’incline en une profonde salutation en disant :

« Bénie es-tu entre toutes les femmes ! Béni est le fruit de ton sein ! (elle le dit bien comme ça : en deux phrases bien séparées). Comment m’est-il donné que vienne à moi, qui suis ta servante, la Mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein et, lorsque je t’ai embrassée, l’Esprit du Seigneur m’a révélé une très haute vérité au fond de mon cœur. Bienheureuse es-tu d’avoir cru qu’à Dieu tout est possible, même ce qui paraît impossible à l’esprit humain ! Bienheureuse es-tu, car ta foi permettra l’accomplissement de ce qui t’a été prédit par le Seigneur et ce qui a été prédit aux prophètes pour notre époque ! Bienheureuse es-tu pour le Salut que tu engendres à la descendance de Jacob ! Bienheureuse es-tu pour avoir apporté la Sainteté à mon fils car, je le sens, il bondit de joie dans mon sein comme un chevreau ! C’est qu’il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être le Précurseur, sanctifié dès avant la Rédemption par le Saint qui grandit en toi ! »

Deux larmes coulent comme des perles des yeux rieurs de Marie vers sa bouche qui sourit. Le visage tourné vers le ciel et les bras levés – dans l’attitude que, tant de fois, son fils Jésus prendra plus tard –, elle s’exclame : « Mon âme magnifie le Seigneur » et poursuit son cantique tel qu’il nous a été transmis[1]. A la fin, au verset : “ Il relève Israël son serviteur ”, etc., elle joint les mains sur son cœur et s’agenouille, prosternée à terre, en adorant Dieu.

21.6

Le serviteur, qui s’était prudemment éclipsé lorsqu’il s’était rendu compte qu’Elisabeth, non seulement ne se sentait pas mal, mais confiait ses pensées à Marie, revient du verger avec un imposant vieillard dont la barbe et les cheveux sont tout blancs. Par de grands gestes et des sons gutturaux, celui-ci salue Marie de loin.

« Zacharie arrive » dit Elisabeth en touchant l’épaule de la Vierge absorbée dans sa prière. « Mon Zacharie est muet. Dieu l’a puni de ne pas avoir cru. Je te le raconterai plus tard. Mais maintenant, j’espère le pardon de Dieu, puisque tu es venue, toi, la Pleine de grâce. »

Marie se lève, s’avance à la rencontre de Zacharie et s’incline devant lui jusqu’à terre. Elle baise le bord du vêtement blanc qui le couvre jusqu’au sol. C’est un vêtement très ample, attaché à la taille par un large galon brodé.

Par gestes, Zacharie lui souhaite la bienvenue, puis ils re­joignent Elisabeth et pénètrent ensemble dans une grande pièce du rez-de-chaussée, dans laquelle ils font asseoir Marie ; ils lui font servir une tasse de lait tout juste trait – il reste de l’écume – avec de petites galettes.

Elisabeth donne des ordres à la servante, qui a fini par apparaître, les mains enfarinées et les cheveux encore plus blancs qu’ils ne le sont en réalité à cause de la farine dont ils sont saupoudrés. Sans doute était-elle en train de faire le pain. Elle donne aussi au serviteur – qui s’appelle Samuel, à ce que j’entends – l’ordre de porter le coffret de Marie dans une chambre qu’elle lui indique. Ce sont tous les devoirs d’une maîtresse de maison à l’égard de son hôte.

Pendant ce temps, Marie répond aux questions que Zacharie lui pose en écrivant avec un stylet sur une tablette enduite de cire. Je comprends, par les réponses de Marie, qu’il l’interroge sur Joseph et qu’il lui demande si elle est satisfaite de son mariage avec Joseph. Mais je saisis également que Zacharie n’a aucune lumière spirituelle sur l’état de Marie et sa condition de mère du Messie.

Elisabeth s’approche alors de son mari et, lui posant avec amour une main sur l’épaule comme en une chaste caresse, elle lui dit :

« Marie est mère, elle aussi. Réjouis-toi de son bonheur. »

Elle n’ajoute rien. Elle regarde Marie, et Marie la regarde, mais ne l’invite pas à en dire plus, si bien qu’elle garde le silence.

21.7

Quelle douce vision, si douce ! Elle efface toute l’horreur qui était restée au fond de moi après avoir vu le suicide de Judas.

Avant de somnoler, hier soir, j’ai vu les larmes de Marie, courbée sur la pierre de l’onction, sur le corps inanimé du Rédempteur. Elle était à sa droite et tournait le dos à l’entrée de la grotte du sépulcre. La lumière des torches se reflétait sur son visage et me permettait de voir sa pauvre figure ravagée par la douleur, inondé de larmes. Elle prenait la main de Jésus, elle la caressait, la réchauffait sur ses joues, l’embrassait, en étendait les doigts… les embrassait l’un après l’autre, ces doigts désormais inertes. Puis elle lui caressait le visage, se penchait pour embrasser sa bouche ouverte, ses yeux à demi clos, son front blessé. La lueur rougeâtre des torches faisait ressortir encore plus vivement les plaies de tout ce corps torturé et rendait plus apparente la cruauté de la torture subie et la réalité de sa mort.

Je suis restée ainsi, en contemplation, aussi longtemps que mon intelligence a gardé sa lucidité. Puis, une fois sortie de ma somnolence, j’ai prié et je me suis installée tranquillement pour m’endormir vraiment. C’est alors qu’a commencé la vision ci-dessus. Mais la Mère m’a dit :

« Ne bouge pas, contente-toi de regarder. Tu écriras demain. »

Ensuite, dans mon sommeil, j’ai tout revu en songe. Réveillée à 6 h 30, j’ai encore revu ce que j’avais déjà vu éveillée, puis en songe. J’ai alors écrit pendant que je voyais. Puis vous êtes venu, et j’ai pu vous demander si je devais ajouter ce qui suit. Ce sont de petits tableaux séparés sur le séjour de Marie chez Zacharie.

21.1

Estou num lugar montanhoso. Não são grandes montes, mas também não são colinas. Eles também têm suas lombadas e grotões, como as grandes montanhas, por exemplo, os nossos Apeninos na região da Toscana e da Umbria. A vegetação é densa e bela, onde há, em abundância, nascentes de águas frescas, que mantêm sempre verdes as pastagens, com as árvores dos pomares carregadas de frutos, quase todas macieiras, figueiras e videiras, sendo estas, ao redor das casas. Devemos estar na primavera, porque os cachos já estão bem desenvolvidos, e os pequenos bagos da uva já aparecem como grãos nos ramos, como bolinhas verdes. Sobre os ga­lhos­ das figueiras vêm aparecendo os primeiros frutos, por enquanto ainda embrionários, mas já com o seu formato natural. Os prados se exibem, formando um grande tapete fofo e bastante colorido. Por cima deles, pastam as ovelhas, puxando e comendo folhas, ou repousando aqui, ou ali, como se fossem manchas brancas sobre o mar de esmeralda formado pelas ervas.

21.2

Maria vai subindo, no seu burrinho, por uma estrada em muito bom estado e que deve ser a estrada mestra. Ela vai subindo, porque o povoado, que nos oferece uma vista muito agradável, fica no alto. Meu monitor interior me diz: “Este lugar é o Hebron.” Ela falava-me de “Montana.” Não sei o que dizer. A mim foi dito este nome. Não sei se “Hebron” é o nome dado a toda esta região, ou ao povoado. Mas eu digo como ouço.

Maria está entrando no povoado. Há mulheres nas portas — já chegou a tarde — e observam a chegada da forasteira. Depois começam a falar umas com as outras sobre o que viram. Vão acompanhando a forasteira com o olhar, e não ficam sossegadas, enquanto não a vêem parar na frente de uma das mais belas casas, situadas bem no meio do povoado, tendo à frente um jardim, e atrás um pomar muito bem tratado, estendendo-se o terreno depois por um vasto prado, que sobe e desce pelas sinuosidades do monte, acabando num bosque de árvores altas, além das quais não sei o que há. Tudo está cercado por uma sebe de amoreiras e roseiras selvagens. Eu não distingo bem, porque, como se sabe, a flor e a folhagem dessas moitas espinhosas são muito parecidas e, enquanto não aparecerem os frutos nos ga­lhos, é fácil nos enganarmos. No lado da frente da casa, que é o lado onde termina o povoado, a propriedade está cercada por um pequeno muro branco, no qual se espraiam os ramos das roseiras verdadeiras, que embora estejam ainda sem flores, estão cheias de botões. No centro há um portão de ferro, fechado. Logo se vê que esta deve ser a casa de um dos notáveis do povoado, ou de pessoas abastadas, porque tudo demostra, se não riqueza e ostentação, certamente demonstra bem-estar. Tudo está em ordem.

21.3

Maria desce do burrinho e se aproxima do portão. Olha por entre as barras. Não vê ninguém. Então, procura fazer-se ouvir. Uma pequena senhora, mais curiosa do que as outras, a tinha acompanhado e mostra-lhe um utensílio muito especial, que faz as vezes de uma campainha. São dois pedaços de metal, colocados em equilíbrio sobre uma barra: sacudindo-se esta barra, ao puxar-se uma corda, as duas peças batem uma na outra, produzindo o som de um sino, ou de um gongo.

Maria puxa a corda, mas de um modo tão delicado, que o som produzido é um levíssimo tinido, que ninguém ouve. Então, a mulher­zinha, uma velhota do nariz e queixo grande, com uma língua imensa, agarra a corda e puxa muitas vezes em seguida. O barulho que ela fez com isso dava para ressuscitar um morto.

– É assim que se faz, mulher. Pois, de outro modo, como vos poderiam ouvir? Ficai sabendo que Isabel está velha, e Zacarias também está velho. Além disso, agora ele, além de mudo, está também surdo. Os dois criados estão velhos­ também, sabes? Nunca viestes aqui? Conheceis Zacarias? Sereis vós talvez…

Para livrar Maria de um dilúvio de notícias e de perguntas, apareceu um velhinho decidido, que deve ser o jardineiro, ou um agricultor, pois traz na mão um sacho e, amarrada à cintura, uma podadeira. Ele abre o portão, Maria entra, agradecendo à mulherzinha, mas… deixando-a sem resposta. Que desilusão para a curiosa!

Logo que entrou, Maria disse:

– Sou Maria de Joaquim e de Ana, de Nazaré. Prima de teus patrões.

21.4

O velhinho se inclina e a saúda, e depois em voz alta, chama:

– Sara! Sara!

E torna a abrir o portão para fazer entrar o burrinho, que tinha ficado de fora, porque Maria, para ver-se livre da pegajosa velhi­nha, tinha escapado rapidamente para dentro, e o jardineiro, tão rápido como Maria, tinha fechado o portão no nariz da importuna. Enquanto está fazendo o jumento passar, ele diz:

– Ah! que grande felicidade e que grande desgraça aconteceram a esta casa! Pois o céu concedeu um filho à estéril, bendito seja o Altíssimo! Mas Zacarias, já há sete meses, voltou mudo de Jerusalém! E ele só se faz entender por acenos, ou escrevendo. Teríeis vós sabido disso? Minha patroa desejou ter-te aqui, em sua alegria e em sua dor. Ela sempre falava de vós com Sara, e dizia: “Se eu tivesse a minha pequena Maria aqui comigo! Se ela tivesse ficado ainda no Templo! Eu teria mandado Zacarias ir buscá-la. Mas agora o Senhor quis que ela se casasse com José de Nazaré. Só ela é que poderia me confortar nesta dor e ajudar-me a orar a Deus, pois ela é tão boa. No Templo todos sentem saudades dela. Na festa passada, quando fui com Zacarias a Jerusalém, para agradecer a Deus por me ter dado um filho, ouvi as mestras dela que diziam: ‘O Templo parece estar sem os querubins da glória, desde que a voz de Maria deixou de ser ouvida por estas paredes’.” Sara! Sara! Minha mulher é um pouco surda. Mas vem, vem que eu mesmo te guio.

21.5

Mas, em vez de Sara, quem aponta no alto de uma escada, que está ao lado da casa, é uma mulher muito velhinha, já toda cheia de rugas, e com os cabelos bem salpicados de fios brancos, cabelos que um dia devem ter sido muito pretos, bem como os cílios e as sobrance­lhas. Ela deve ter sido morena, pela cor do seu rosto. Um contraste estranho com a sua evidente velhice é o seu estado, já muito visível, mesmo estando com vestes amplas e soltas. Ela olha, fazendo um anteparo com a mão, para amortecer a claridade. Logo reconhece Maria. Levanta, então os braços para o céu, diz um “Oh!” cheio de pasmo e de alegria, e se precipita, do melhor modo que pode, ao encontro de Maria. Também Maria, que é sempre tranqüila em seus movimentos, corre agora, ágil como um cervo, chega até os pés da escada, na mesma hora em que Isabel também chega, e recebe a sua prima sobre o coração, que com viva expansão, chora de alegria ao vê-la.

Ficam abraçadas por um instante, depois Isabel solta um “Ah!”, que é um misto de dor e de alegria, e leva as mãos sobre o ventre avolumado. Abaixa o rosto, empalidecendo e ruborizando-se alternadamente. Maria e o criado estendem as mãos para sustentá-la, porque ela está vacilando, como quem se sente mal.

Mas Isabel, depois de ter ficado um minuto como que recolhida em si mesma, levanta um rosto de tal modo radiante, que parece rejuvenescido, olha para Maria, sorrindo com veneração, como se estivesse vendo um anjo, e depois se inclina em uma saudação, que vem do fundo do seu ser, dizendo:

– Bendita és tu entre todas as mulheres! Bendito é o Fruto do teu ventre! (ela fala assim em duas frases bem destacadas). Como foi que eu mereci que tenha vindo a mim, Sua serva, a mãe do meu Senhor? Pois, ao som da tua voz o menino saltou em meu ventre, como cheio de alegria, quando eu te abracei, e o Espírito do Senhor disse ao meu coração verdades altíssimas. Tu és bem-aventurada, Maria, porque acreditaste que para Deus fosse possível até o impossível, segundo a nossa mente humana! Tu és bendita porque, por causa da tua fé, farás cumprir as coisas que foram para ti preditas pelo Senhor e preditas aos Profetas, para este tempo! Tu és bendita, pela saúde que geras à estirpe de Jacó! Tu és bendita por teres trazido a santidade ao meu filho que salta como um cabrito, querendo externar sua alegria. Salta de puro júbilo em meu ventre, porque está sentindo-se libertado do peso da culpa, chamado para ser aquele que deve preceder sendo, para isso, santificado antes da Redenção, pelo Santo que está crescendo em ti!

Maria, com duas lágrimas que descem como pérolas de seus olhos­, que estão rindo com a boca que sorri, com o rosto levantado para o céu e com as mãos também elevadas, naquela postura que, mais tarde, muitas vezes vai ser tomada por Jesus, exclama:

– Minha alma canta as grandezas do seu Senhor –e continua o cântico como nos foi transmitido[1]. No fim, ao versículo: “Veio em socorro de Israel, seu servo, etc.,” ela junta as mãos sobre o peito, e se ajoelha, muito inclinada para a terra, adorando a Deus.

21.6

O criado que prudentemente tinha tratado de desaparecer dali, logo que percebeu que Isabel não estava passando mal, mas que estava confidenciando o seu pensamento a Maria, volta do pomar com um imponente ancião vestido de branco, de barba e cabelos completamente brancos, e que, com grandes gestos, e emitindo sons guturais, saúda de longe Maria.

– Zacarias vem chegando –diz Isabel, tocando no ombro da virgem, que está absorta em oração–. O meu Zacarias está mudo. Deus o castigou porque ele não acreditou. Depois te contarei. Agora eu espero o perdão de Deus, porque tu vieste a nós. Tu, ó cheia de graça!

Maria se ergue e vai ao encontro de Zacarias, inclinando-se até à terra diante dele, beijando-lhe a fímbria da veste branca, que o cobre até o chão. É uma veste muito ampla, presa em seu lugar na cintura por um galão grosso e bordado.

Zacarias, por meio de gestos, dá as boas vindas a Maria e os dois, em companhia de Isabel, entram todos em um salão térreo, vasto e bem arrumado, onde fazem com que Maria se assente, e lhe oferecem uma taça de leite tirado na hora, ainda espumante, com uns pãezinhos.

Isabel dá ordens à criada, que afinal também apareceu, com as mãos enfarinhadas e com os cabelos ainda mais brancos, também por causa da farinha que está por cima deles. Talvez ela estivesse fazendo o pão. Dá ordens também ao criado, que percebi chamar-se Samuel, para que ele leve o baú de Maria para um quarto que ela lhe está mostrando. Cumprem-se todos os deveres de uma dona de casa para com a sua hóspede.

Nesse meio tempo, Maria está respondendo às perguntas que Zacarias lhe faz, escrevendo sobre uma tabuinha encerada com um estilete. Percebo, pelas respostas, que ele está perguntando por José, e como vai ela casada com ele. Nesse ponto eu chego a compreender que a Zacarias foi negada também toda luz sobrenatural a respeito do estado de Maria e de sua condição de mãe do Messias. É Isabel que, indo para perto do seu marido, e pondo-lhe com amor uma mão sobre o ombro, como para uma casta carícia, lhe diz:

– Maria também é mãe. Alegra-te com a felicidade dela!

Mas não lhe fala nada mais. Olha para Maria. Maria olha para ela, sem convidá-la a falar nada mais, e ela então se cala.

21.7

Doce, dulcíssima visão! Ela desfaz o horror que ficou em mim pela visão do suicídio de Judas.

Ontem de noite, antes de dormir, vi o pranto de Maria, inclinada para a pedra da unção, sobre o corpo morto do Redentor. Ela estava ao lado direito dele, de costas para a abertura da gruta sepulcral. A luz das tochas batia em seu rosto, e me fazia ver esse pobre rosto devastado pela dor e lavado pelo pranto. Ela pegava a mão de Jesus e a acariciava, procurava aquecê-la, encostando-a em sua face, e a beijava. Estendia os dedos dele… beijava-os um por um, estes dedos que não se moviam mais. Depois acariciava o rosto, inclinava-se para beijar-lhe a boca aberta, os olhos semifechados, a fronte ferida. A luz avermelhada das tochas faz que pareçam ainda mais vivas as chagas por todo aquele corpo torturado, e mais acentuadas ainda a crueldade da tortura padecida e a realidade de estar morto.

Eu fiquei contemplando, enquanto se conservou lúcido o meu entendimento. Depois, tendo despertado da sonolência, rezei e tratei de ficar quieta, para dormir de verdade. Foi aí que começou a visão que acima está descrita. Mas a mãe me disse: “Não te movas. Olha somente. Amanhã escreverás.” No sono foi que eu sonhei tudo de novo. Despertada às 6,30, tornei a ver tudo o que já tinha visto, acordada e em sonho. E escrevi, enquanto ia vendo. Depois, ela veio e eu pude perguntar-lhe se devia colocar o que se segue. São pequenas cenas inspiradas na permanência de Maria em casa de Zacarias.


Notes

  1. transmis, en : Lc 1, 46-55.

Notas

  1. transmitido, em: Lucas 1,46-55.