Gli Scritti di Maria Valtorta

21. L’arrivée de Marie à Hébron et sa rencontre avec Elisabeth.

21. L’arrivo di Maria a Ebron

21.1

Je me trouve dans une région montagneuse. Ce ne sont pas de grandes montagnes, mais pas non plus des collines. Elles ont déjà des sommets et des vallées comme de vraies montagnes telles qu’on en voit dans nos Apennins tosco-ombriens. La végétation est touffue et belle. On y voit en abondance des eaux fraîches grâce auxquelles les pâturages restent bien verts, et les vergers productifs : presque tous sont plantés de pommiers, de figuiers ou encore, autour des maisons, de vignes. Ce doit être le printemps, car les grains de raisin sont déjà gros comme des vesces, et les pommiers commencent à ouvrir leurs bourgeons qui forment autant de petites boules vertes. Sur les plus hautes branches des figuiers, les premiers fruits sont déjà bien formés. Quant aux prés, ils constituent un véritable tapis moelleux parsemé de mille couleurs. Des brebis y paissent ou se reposent, comme autant de taches blanches sur l’herbe émeraude.

21.2

Marie, sur son âne, gravit un chemin en assez bon état qui doit être la voie principale. Elle monte, parce que le village, qui a l’air plutôt bien ordonné, est situé plus haut. Mon conseiller intérieur m’indique : « C’est Hébron. » Vous me parliez de Montana. Mais je ne sais ce qu’il en est. C’est ce nom qui m’a été indiqué. Je ne sais si c’est toute la région qui s’appelle Hébron, ou seulement le village. Je vous dis ce que j’entends.

Marie entre maintenant dans le village. Comme le soir vient, des femmes observent l’arrivée de l’étrangère et papotent. Elles la suivent du regard et ne se calment que lorsqu’elles la voient s’arrêter devant l’une des plus belles maisons, située au centre du village. Elle comprend un jardin devant et, sur les côtés et à l’arrière, un verger bien entretenu. Vient ensuite une vaste prairie qui monte et descend selon les sinuosités du relief, pour finir par un bois de haute futaie ; j’ignore ce qui se trouve plus loin. Toute la propriété est entourée d’une haie de mûriers ou de rosiers sauvages. J’ai du mal à les distinguer puisque, si vous vous en souvenez, la fleur comme les feuilles de ces buissons épineux se ressemblent beaucoup ; d’ailleurs, il est d’autant plus facile de se tromper que les branches ne portent pas encore de fruit. A l’avant de la maison, c’est-à-dire sur le côté qui touche le vil­lage, la propriété est entourée d’un muret blanc sur lequel courent des branches de vrais rosiers, encore sans fleurs mais déjà bien garnies de boutons. Au centre, une grille en fer, fermée. On se rend bien compte que c’est la maison d’un notable du village et de personnes plutôt fortunées : tout y dénote, sinon la richesse et le luxe, du moins l’aisance. L’ordre y règne.

21.3

Marie descend de son âne et s’approche de la grille. Elle regarde entre les barreaux, mais ne voit personne. Elle cherche alors à manifester sa présence. Une petite femme plus curieuse que les autres qui l’a suivie lui montre un étrange appareil qui sert de cloche. Ce sont deux morceaux de métal fixés sur un axe. Quand on secoue l’axe à l’aide d’une corde, ils battent l’un contre l’autre en tintant comme une cloche ou un gong.

Marie tire la corde, mais si doucement que cela ne produit qu’un léger tintement que personne n’entend. La femme, une petite vieille tout nez et menton et entre les deux une langue qui en vaut bien dix, s’accroche à la corde et tire à plusieurs reprises. Cela fait un vacarme à réveiller un mort.

« C’est comme ça qu’il faut faire, femme. Sinon, comment peut-on vous entendre ? Vous savez, Elisabeth est vieille, et Zacharie tout autant. Il est même devenu muet, à présent, et sourd par-dessus le marché. Leurs domestiques aussi sont âgés, vous savez… Vous n’êtes jamais venue ? Vous connaissez Zacharie ? Vous êtes… »

Mais un petit vieux qui boite vient délivrer Marie de ce déluge de renseignements et de questions ; ce doit être un jardinier ou un paysan car il a un sarcloir à la main, et une serpette à la ceinture. Il ouvre, et Marie entre après avoir remercié la vieille femme, mais… hélas, sans lui avoir donné la moindre réponse ! Quelle déception pour la curieuse…

A peine à l’intérieur, Marie dit :

« Je suis Marie, la fille d’Anne et de Joachim, de Nazareth, la cousine de vos maîtres. »

21.4

Le vieillard s’incline et salue, puis il crie :

« Sarah, Sarah ! »

Et il rouvre le portail pour prendre l’âne resté à l’extérieur car Marie, pour se libérer de la femme importune, s’est glissée à l’intérieur aussi vite que possible, et le jardinier, aussi rapide qu’elle, a fermé la grille au nez de la commère. Tout en faisant entrer l’âne, il dit :

« Ah, il y a dans cette maison un grand bonheur et un grand malheur ! Le Ciel a accordé un enfant à la femme stérile, que le Très-Haut en soit béni ! Mais, il y a sept mois, Zacharie est revenu de Jérusalem muet. Il se fait comprendre par signes ou en écrivant. Peut-être l’aurez-vous appris ? Ma maîtresse a tellement désiré votre présence pour partager avec vous ces joies et ces peines ! Elle ne cessait de parler de vous à Sarah et disait : “ Si j’avais ma petite Marie à mes côtés ! Si elle était encore au Temple ! J’aurais envoyé Zacharie la chercher. Mais voilà, le Seigneur a voulu qu’elle devienne la femme de Joseph de Nazareth. Elle seule pouvait me réconforter d’une telle peine et m’aider à prier Dieu, parce qu’elle est très bonne. Au Temple, tout le monde la pleure. Lors de la dernière fête, lorsque, avec Zacharie, je suis allée pour la dernière fois à Jérusalem remercier Dieu de m’avoir donné un enfant, j’ai entendu ses maîtresses me dire : ‘ Le Temple semble privé de la présence des chérubins de la Gloire depuis que la voix de Marie ne résonne plus entre ces murs. ’ ” Sarah ! Sarah ! Ma femme est un peu sourde, mais viens, viens, je te conduis moi-même. »

21.5

A la place de Sarah, c’est une femme très âgée qui apparaît en haut d’un escalier qui flanque un côté de la maison. Déjà toute ridée, elle a les cheveux très grisonnants ; ils ont dû être très noirs, parce que ses cils et ses sourcils le sont encore. D’ailleurs, le teint de son visage le confirme. Contrastant étrangement avec son évidente vieillesse, sa grossesse est déjà fort visible, et cela en dépit de ses vêtements amples et dénoués. Elle regarde en s’abritant les yeux de la main. Dès qu’elle reconnaît Marie, elle lève les bras au ciel avec un “ Oh ! ” étonné et joyeux et se précipite aussi vite qu’elle le peut vers Marie. Marie elle aussi, qui marche toujours si calmement, court maintenant, agile comme un faon, et arrive au pied de l’escalier en même temps qu’Elisabeth. C’est avec de chaleureuses effusions qu’elle reçoit sur son cœur sa cousine, qui pleure de joie en la voyant.

Elles restent embrassées un instant, puis Elisabeth se dégage en poussant un cri où se mêlent douleur et joie et porte la main sur son gros ventre. Elle penche la tête, pâlit et rougit alternativement. Marie et le serviteur tendent les mains pour la soutenir, parce qu’elle vacille comme si elle se sentait mal.

Mais après être restée une minute comme recueillie sur soi, Elisabeth lève un visage tellement radieux qu’elle en paraît rajeunie, elle contemple Marie en souriant avec vénération comme si elle voyait un ange, puis s’incline en une profonde salutation en disant :

« Bénie es-tu entre toutes les femmes ! Béni est le fruit de ton sein ! (elle le dit bien comme ça : en deux phrases bien séparées). Comment m’est-il donné que vienne à moi, qui suis ta servante, la Mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein et, lorsque je t’ai embrassée, l’Esprit du Seigneur m’a révélé une très haute vérité au fond de mon cœur. Bienheureuse es-tu d’avoir cru qu’à Dieu tout est possible, même ce qui paraît impossible à l’esprit humain ! Bienheureuse es-tu, car ta foi permettra l’accomplissement de ce qui t’a été prédit par le Seigneur et ce qui a été prédit aux prophètes pour notre époque ! Bienheureuse es-tu pour le Salut que tu engendres à la descendance de Jacob ! Bienheureuse es-tu pour avoir apporté la Sainteté à mon fils car, je le sens, il bondit de joie dans mon sein comme un chevreau ! C’est qu’il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être le Précurseur, sanctifié dès avant la Rédemption par le Saint qui grandit en toi ! »

Deux larmes coulent comme des perles des yeux rieurs de Marie vers sa bouche qui sourit. Le visage tourné vers le ciel et les bras levés – dans l’attitude que, tant de fois, son fils Jésus prendra plus tard –, elle s’exclame : « Mon âme magnifie le Seigneur » et poursuit son cantique tel qu’il nous a été transmis[1]. A la fin, au verset : “ Il relève Israël son serviteur ”, etc., elle joint les mains sur son cœur et s’agenouille, prosternée à terre, en adorant Dieu.

21.6

Le serviteur, qui s’était prudemment éclipsé lorsqu’il s’était rendu compte qu’Elisabeth, non seulement ne se sentait pas mal, mais confiait ses pensées à Marie, revient du verger avec un imposant vieillard dont la barbe et les cheveux sont tout blancs. Par de grands gestes et des sons gutturaux, celui-ci salue Marie de loin.

« Zacharie arrive » dit Elisabeth en touchant l’épaule de la Vierge absorbée dans sa prière. « Mon Zacharie est muet. Dieu l’a puni de ne pas avoir cru. Je te le raconterai plus tard. Mais maintenant, j’espère le pardon de Dieu, puisque tu es venue, toi, la Pleine de grâce. »

Marie se lève, s’avance à la rencontre de Zacharie et s’incline devant lui jusqu’à terre. Elle baise le bord du vêtement blanc qui le couvre jusqu’au sol. C’est un vêtement très ample, attaché à la taille par un large galon brodé.

Par gestes, Zacharie lui souhaite la bienvenue, puis ils re­joignent Elisabeth et pénètrent ensemble dans une grande pièce du rez-de-chaussée, dans laquelle ils font asseoir Marie ; ils lui font servir une tasse de lait tout juste trait – il reste de l’écume – avec de petites galettes.

Elisabeth donne des ordres à la servante, qui a fini par apparaître, les mains enfarinées et les cheveux encore plus blancs qu’ils ne le sont en réalité à cause de la farine dont ils sont saupoudrés. Sans doute était-elle en train de faire le pain. Elle donne aussi au serviteur – qui s’appelle Samuel, à ce que j’entends – l’ordre de porter le coffret de Marie dans une chambre qu’elle lui indique. Ce sont tous les devoirs d’une maîtresse de maison à l’égard de son hôte.

Pendant ce temps, Marie répond aux questions que Zacharie lui pose en écrivant avec un stylet sur une tablette enduite de cire. Je comprends, par les réponses de Marie, qu’il l’interroge sur Joseph et qu’il lui demande si elle est satisfaite de son mariage avec Joseph. Mais je saisis également que Zacharie n’a aucune lumière spirituelle sur l’état de Marie et sa condition de mère du Messie.

Elisabeth s’approche alors de son mari et, lui posant avec amour une main sur l’épaule comme en une chaste caresse, elle lui dit :

« Marie est mère, elle aussi. Réjouis-toi de son bonheur. »

Elle n’ajoute rien. Elle regarde Marie, et Marie la regarde, mais ne l’invite pas à en dire plus, si bien qu’elle garde le silence.

21.7

Quelle douce vision, si douce ! Elle efface toute l’horreur qui était restée au fond de moi après avoir vu le suicide de Judas.

Avant de somnoler, hier soir, j’ai vu les larmes de Marie, courbée sur la pierre de l’onction, sur le corps inanimé du Rédempteur. Elle était à sa droite et tournait le dos à l’entrée de la grotte du sépulcre. La lumière des torches se reflétait sur son visage et me permettait de voir sa pauvre figure ravagée par la douleur, inondé de larmes. Elle prenait la main de Jésus, elle la caressait, la réchauffait sur ses joues, l’embrassait, en étendait les doigts… les embrassait l’un après l’autre, ces doigts désormais inertes. Puis elle lui caressait le visage, se penchait pour embrasser sa bouche ouverte, ses yeux à demi clos, son front blessé. La lueur rougeâtre des torches faisait ressortir encore plus vivement les plaies de tout ce corps torturé et rendait plus apparente la cruauté de la torture subie et la réalité de sa mort.

Je suis restée ainsi, en contemplation, aussi longtemps que mon intelligence a gardé sa lucidité. Puis, une fois sortie de ma somnolence, j’ai prié et je me suis installée tranquillement pour m’endormir vraiment. C’est alors qu’a commencé la vision ci-dessus. Mais la Mère m’a dit :

« Ne bouge pas, contente-toi de regarder. Tu écriras demain. »

Ensuite, dans mon sommeil, j’ai tout revu en songe. Réveillée à 6 h 30, j’ai encore revu ce que j’avais déjà vu éveillée, puis en songe. J’ai alors écrit pendant que je voyais. Puis vous êtes venu, et j’ai pu vous demander si je devais ajouter ce qui suit. Ce sont de petits tableaux séparés sur le séjour de Marie chez Zacharie.

21.1

Sono in un luogo montagnoso. Non sono grandi monti ma neppur più colline. Hanno già gioghi e insenature da vere montagne, quali se ne vedono sul nostro Appennino tosco-umbro. La vegetazione è folta e bella e vi è abbondanza di fresche acque, che mantengono verdi i pascoli e ubertosi i frutteti, che sono quasi tutti coltivati a meli, fichi e uva: intorno alle case questa. La stagione deve essere di primavera, perché i grappoli sono già grossetti, come chicchi di veccia, e i meli hanno già legati i fiori che ora paiono tante palline verdi verdi, e in cima ai rami dei fichi stanno i primi frutti ancora embrionali, ma già ben formati. I prati, poi, sono un vero tappeto soffice e dai mille colori. Su essi brucano le pecore, o riposano, macchie bianche sullo smeraldo dell’erba.

21.2

Maria sale, sul suo ciuchino, per una strada abbastanza in buono stato, che deve essere la via maestra. Sale, perché il paese, dall’aspetto abbastanza ordinato, è più in alto. Il mio interno ammonitore mi dice: «Questo luogo è Ebron». Lei mi parlava di Montana. Ma io non so cosa farci. A me viene indicato con questo nome. Non so se sia «Ebron» tutta la zona o «Ebron» il paese. Io sento così e dico così.

Ecco che Maria entra nel paese. Delle donne sulle porte — è verso sera — osservano l’arrivo della forestiera e spettegolano fra di loro. La seguono con l’occhio e non hanno pace sinché non la vedono fermarsi davanti ad una delle più belle case, sita in mezzo del paese, con davanti un orto-giardino e dietro e intorno un ben tenuto frutteto, che poi prosegue in un vasto prato, che sale e scende per le sinuosità del monte e finisce in un bosco di alte piante, oltre il quale non so che ci sia. Tutto è recinto da una siepe di more selvatiche o di rose selvatiche. Non distinguo bene, perché, se lei ha presente, il fiore e la fronda di questi spinosi cespugli sono molto simili e, finché non c’è il frutto sui rami, è facile sbagliarsi. Sul davanti della casa, sul lato perciò che costeggia il paese, il luogo è cinto da un muretto bianco, su cui corrono dei rami di veri rosai, per ora senza fiori ma già pieni di bocci. Al centro, un cancello di ferro, chiuso. Si capisce che è la casa di un notabile del paese e di persone benestanti, perché tutto in essa mostra, se non ricchezza e sfarzo, agiatezza certo. E molto ordine.

21.3

Maria scende dal ciuchino e si accosta al cancello. Guarda fra le sbarre. Non vede nessuno. Allora cerca di farsi sentire. Una donnetta, che più curiosa di tutte l’ha seguita, le indica un bizzarro utensile che fa da campanello. Sono due pezzi di metallo messi a bilico di una specie di giogo, i quali, scuotendo il giogo con una fune, battono fra di loro col suono di una campana o di un gong.

Maria tira, ma così gentilmente che il suono è un lieve tintinnio, e nessuno lo sente. Allora la donnetta, una vecchietta tutta naso e bazza e con una lingua che ne vale dieci messe insieme, si afferra alla fune e tira, tira, tira. Una suonata da far destare un morto. «Si fa così, donna. Altrimenti come fate a farvi sentire? Sapete, Elisabetta è vecchia e vecchio Zaccaria. Ora poi è anche muto, oltre che sordo. Vecchi sono anche i due servi, sapete? Siete mai venuta? Conoscete Zaccaria? Siete…».

A salvare Maria dal diluvio di notizie e di domande, spunta un vecchietto arrancante, che deve essere un giardiniere o un agricoltore, perché ha in mano un sarchiello e legata alla vita una roncola. Apre, e Maria entra ringraziando la donnetta, ma… ahi! lasciandola senza risposta. Che delusione per la curiosa!

Appena dentro, Maria dice: «Sono Maria di Giovacchino[1] e Anna, di Nazareth. Cugina dei padroni vostri».

21.4

Il vecchietto si inchina e saluta, e poi dà una voce chiamando: «Sara! Sara!». E riapre il cancello per prendere il ciuchino rimasto fuori, perché Maria, per liberarsi dalla appiccicosa donnetta, è sgusciata dentro svelta svelta, e il giardiniere, svelto quanto Lei, ha chiuso il cancello sul naso della comare. E, intanto che fa passare il ciuco, dice: «Ah! gran felicità e gran disgrazia a questa casa! Il Cielo ha concesso un figlio alla sterile, l’Altissimo ne sia benedetto! Ma Zaccaria è tornato, sette mesi or sono, da Gerusalemme, muto. Si fa intendere a cenni o scrivendo. L’avete forse saputo? La padrona mia vi ha tanto desiderata in questa gioia e in questo dolore! Sempre parlava con Sara di voi e diceva: “Avessi la mia piccola Maria con me! Fosse ancora stata nel Tempio! Avrei mandato Zaccaria a prenderla. Ma ora il Signore l’ha voluta sposa a Giuseppe di Nazareth. Solo Lei poteva darmi conforto in questo dolore e aiuto a pregare Dio, perché Ella è tutta buona. E nel Tempio tutti la rimpiangono. La passata festa, quando andai con Zaccaria per l’ultima volta a Gerusalemme a ringraziare Iddio d’avermi dato un figlio, ho sentito le sue maestre dirmi: ‘Il Tempio pare senza i cherubini della Gloria da quando la voce di Maria non suona più fra queste mura’”. Sara! Sara! È un poco sorda la donna mia. Ma vieni, vieni, ché ti conduco io».

21.5

Invece di Sara, spunta sul sommo di una scala, che fiancheggia un lato della casa, una donna molto vecchiotta, già tutta rugosa e brizzolata intensamente nei capelli, che prima dovevano essere nerissimi perché ha nerissime anche le ciglia e le sopracciglia, e che fosse bruna lo denuncia il colore del volto. Contrasto strano con la sua palese vecchiezza è il suo stato già molto palese, nonostante le vesti ampie e sciolte. Guarda facendosi solecchio con la mano. Riconosce Maria. Alza le braccia al cielo in un : «Oh!» stupito e gioioso, e si precipita, per quanto può, incontro a Maria. Anche Maria, che è sempre pacata nel muoversi, corre, ora, svelta come un cerbiatto, e giunge ai piedi della scala quando vi giunge anche Elisabetta, e Maria riceve sul cuore con viva espansione la sua cugina, che piange di gioia vedendola.

Stanno abbracciate un attimo e poi Elisabetta si stacca con un: «Ah!» misto di dolore e di gioia, e si porta le mani sul ventre ingrossato. China il viso impallidendo e arrossendo alternativamente. Maria e il servo stendono le mani per sostenerla, perché ella vacilla come si sentisse male.

Ma Elisabetta, dopo esser stata un minuto come raccolta in sé, alza un volto talmente radioso che pare ringiovanito, guarda Maria sorridendo con venerazione come vedesse un angelo, e poi si inchina in un profondo saluto dicendo: «Benedetta tu fra tutte le donne! Benedetto il Frutto del tuo seno! (dice così: due frasi ben staccate). Come ho meritato che venga a me, tua serva, la Madre del mio Signore? Ecco, al suono della tua voce il bambino m’è balzato in seno come per giubilo e quando t’ho abbracciata lo Spirito del Signore mi ha detto altissima verità al cuore. Te beata, perché hai creduto che a Dio fosse possibile anche ciò che non appare possibile ad umana mente! Te benedetta, che per la tua fede farai compiere le cose a te predette dal Signore e predette ai Profeti per questo tempo! Te benedetta, per la Salute che generi alla stirpe di Giacobbe! Te benedetta, per aver portato la Santità al figlio mio che, lo sento, balza, come capretto festante, di giubilo nel mio seno, perché si sente liberato dal peso della colpa, chiamato ad esser colui che precede, santificato prima della Redenzione dal Santo che cresce in te!».

Maria, con due lacrime che scendono come perle dagli occhi che ridono alla bocca che sorride, col volto levato al cielo e le braccia pure levate, nella posa che poi tante volte avrà il suo Gesù, esclama: «L’anima mia magnifica il suo Signore», e continua il cantico così come ci è tramandato[2]. Alla fine, al versetto: «Ha soccorso Israele suo servo, ecc.», raccoglie le mani sul petto e si inginocchia molto curva a terra, adorando Dio.

21.6

Il servo, che si era prudentemente eclissato quando aveva visto che Elisabetta non si sentiva male, ma che anzi confidava il suo pensiero a Maria, torna dal frutteto con un imponente vecchio tutto bianco nella barba e nei capelli, il quale con grandi gesti e suoni gutturali saluta di lontano Maria.

«Zaccaria giunge», dice Elisabetta toccando sulla spalla la Vergine assorta in preghiera. «Il mio Zaccaria è muto. Dio lo ha colpito per non aver creduto. Ti dirò poi. Ma ora spero nel perdono di Dio, poiché tu sei venuta. Tu, piena di Grazia».

Maria si leva e va incontro a Zaccaria e si curva davanti a lui fino a terra, baciandogli il lembo della veste bianca che lo copre sino al suolo. È molto ampia, questa veste, e tenuta a posto alla vita da un alto gallone ricamato.

Zaccaria, a gesti, dà il benvenuto, e insieme raggiungono Elisabetta ed entrano tutti in una vasta stanza terrena molto ben messa, nella quale fanno sedere Maria e le fanno servire una tazza di latte appena munto — ha ancora la spuma — e delle piccole focacce.

Elisabetta dà ordini alla servente, finalmente comparsa con le mani ancora impastate di farina e i capelli ancor più bianchi di quanto non siano per la farina che vi è sopra. Forse faceva il pane. Dà ordini anche al servo, che sento chiamare Samuele, perché porti il cofano di Maria in una camera che gli indica. Tutti i doveri di una padrona di casa verso la sua ospite.

Maria risponde intanto alle domande, che Zaccaria le fa scrivendole su una tavoletta cerata con uno stilo. Comprendo dalle risposte che egli le chiede di Giuseppe e del come si trova sposata a lui. Ma comprendo anche che a Zaccaria è negata ogni luce soprannaturale circa lo stato di Maria e la sua condizione di Madre del Messia.

È Elisabetta che, andando presso il suo uomo e posandogli con amore una mano sulla spalla, come per una casta carezza, gli dice: «Maria è madre Ella pure. Giubila per la sua felicità». Ma non dice altro. Guarda Maria. E Maria la guarda, ma non l’invita a dire di più, ed ella tace.

21.7

Dolce, dolcissima visione! Essa mi annulla l’orrore rimasto dalla vista del suicidio di Giuda.

Ieri sera, prima del sopore, vidi il pianto di Maria, curva sulla pietra dell’unzione, sul corpo spento del Redentore. Era al suo fianco destro, dando le spalle all’apertura della grotta sepolcrale. La luce delle torce le batteva sul viso e mi faceva vedere il suo povero viso devastato dal dolore, lavato dal pianto. Prendeva la mano di Gesù, la accarezzava, se la scaldava sulle guance, la baciava, ne stendeva le dita… una per una le baciava, queste dita senza più moto. Poi carezzava il volto, si curvava a baciare la bocca aperta, gli occhi socchiusi, la fronte ferita. La luce rossastra delle torce fa apparire ancor più vive le piaghe di tutto quel corpo torturato e più veritiera la crudezza della tortura subita e la realtà del suo esser morto.

E così sono rimasta contemplando sinché m’è rimasta lucida l’intelligenza. Poi, risvegliata dal sopore, ho pregato e mi sono messa quieta per dormire per davvero. E mi è cominciata la suddescritta visione. Ma la Mamma mi ha detto: «Non ti muovere. Guarda unicamente. Scriverai domani». Nel sonno ho poi sognato di nuovo tutto. Svegliata alle 6,30, ho rivisto quanto avevo già visto da sveglia e in sogno. E ho scritto mentre vedevo. Poi è venuto lei e le ho potuto chiedere se dovevo mettere quanto segue. Sono quadretti staccati della permanenza di Maria in casa di Zaccaria.


Notes

  1. transmis, en : Lc 1, 46-55.

Note

  1. Giovacchino e non Gioacchino come in altri punti. Conserveremo, senza più annotarle, le differenti grafìe di uno stesso nome proprio, sia di persona che di luogo.
  2. tramandato, in: Luca 1, 46-55.