Los Escritos de Maria Valtorta

230. Guérison de l’hémorroïsse et résurrection de la fille de Jaïre.

230. Curación de la hemorroísa

230.1

J’ai eu cette vision alors que j’étais extrêmement fatiguée, tourmentée, et par conséquent dans les pires conditions pour penser de moi-même à de pareilles choses. Mais mon épuisement physique, mental et mes soucis se sont dissipés dès l’apparition de mon Jésus, et j’écris.

Il marche sur une route ensoleillée et poussiéreuse qui longe la rive du lac. Il se dirige vers le village, entouré d’une grande foule qui l’attendait sûrement et qui se presse autour de lui bien que les apôtres jouent des bras et des épaules pour lui frayer le chemin et haussent la voix pour amener la foule à lui faire place.

Mais Jésus ne s’inquiète pas de cette bousculade. Comme il dépasse d’une tête la foule qui l’entoure, il regarde avec un doux sourire tous ces gens qui se pressent contre lui, il répond aux sourires, donne une caresse à quelque enfant qui réussit à se faufiler dans la masse des adultes et parvient à s’approcher de lui, pose la main sur la tête des bébés que les mères soulèvent au-dessus de la tête des gens afin qu’il les touche. Il marche en même temps, lentement, patiemment, au milieu de ce vacarme et de ces continuelles bousculades qui importuneraient tout autre que lui.

230.2

Une voix masculine crie : « Place ! Place ! » C’est une voix angoissée et que beaucoup doivent connaître et respecter comme celle d’un personnage influent, car la foule, qui s’écarte très difficilement tant elle est compacte, laisse passer un homme d’une cinquantaine d’années, vêtu d’un vêtement long et flou, la tête couverte d’une espèce de foulard blanc dont les pans retombent le long du visage et du cou.

Arrivé devant Jésus, il se prosterne à ses pieds :

«Ah ! Maître, pourquoi as-tu été si longtemps absent ? Ma fillette est très malade. Personne n’arrive à la guérir. Toi seul, tu es mon espoir et celui de sa mère. Viens, Maître. Je t’ai attendu avec une immense angoisse. Viens, viens immédiatement ! Mon unique enfant est à l’article de la mort… »

Il pleure. Jésus pose la main sur la tête de l’homme, en larmes, sur sa tête inclinée que secouent des sanglots, et il lui répond :

« Ne pleure pas. Aie foi. Ta fille va vivre. Allons auprès d’elle. Lève-toi ! Allons ! »

Ces deux derniers mots sont dits sur un ton impérieux. Au début, il était le Consolateur, maintenant c’est le Dominateur qui parle.

Ils se remettent en marche. Jésus tient par la main le père en pleurs, à ses côtés. Lorsqu’un sanglot plus fort secoue le pauvre homme, je vois Jésus le regarder et lui serrer la main. Il ne fait rien d’autre, mais quelle force doit affluer dans une âme quand elle se sent ainsi traitée par Jésus !

Auparavant, c’est Jacques qui occupait la place du pauvre père, mais Jésus lui a fait céder sa place. Pierre est de l’autre côté. Jean est auprès de Pierre et, avec lui, il tente de faire barrage à la foule ; Jacques et Judas, de l’autre côté, en font autant auprès du père qui pleure. Les autres apôtres sont les uns devant Jésus, les autres derrière. Mais il en faudrait plus ! Les trois de derrière, en particulier, au nombre desquels je vois Matthieu, n’arrivent pas à retenir cette muraille vivante. Mais quand ils vitupèrent trop fort et, pour un peu, insulteraient la foule indiscrète, Jésus tourne la tête et dit doucement :

« Laissez faire ces petits, ils sont à moi !… »

230.3

A un certain moment, cependant, il se retourne brusquement, lâche la main du père et s’arrête. Il ne se contente pas de tourner la tête, il se retourne complètement. Il paraît même encore plus grand, car il a pris une attitude solenelle. Son visage, son regard sont devenus graves, inquisiteurs. Il scrute la foule. Ses yeux lancent des éclairs, non pas de dureté, mais de majesté.

« Qui m’a touché ? » demande-t-il.

Personne ne répond.

« Je répète : qui m’a touché ? insiste-t-il.

– Maître, répondent les disciples, tu ne vois pas comme la foule te presse de tous côtés ? Tout le monde te touche, malgré nos efforts.

– Je demande qui m’a touché pour obtenir un miracle. J’ai senti une puissance de miracle sortir de moi car un cœur l’a invoqué avec foi. Quel est ce cœur ? »

Pendant qu’il parle, les yeux de Jésus tombent deux ou trois fois sur une petite femme d’une quarantaine d’années, vêtue fort pauvrement et très ridée, qui cherche à s’éclipser dans la cohue, à se faire avaler par la foule. Ces yeux doivent la brûler. Elle comprend qu’elle ne peut fuir, revient en avant et se jette à ses pieds, le visage presque à mordre la poussière, les mains tendues sans toutefois oser toucher Jésus.

« Pardon ! C’est moi. J’étais malade. Cela fait douze ans que je suis malade. Tout le monde me fuyait. Mon mari m’a abandonnée. J’ai dépensé tout ce que j’avais pour ne pas être considérée comme déshonorée, pour vivre comme tout le monde. Mais personne n’a pu me guérir. Tu vois, Maître ? Je suis vieille avant l’âge. Ma force s’en est allée avec ce flux inguérissable, et ma paix avec elle. On m’a dit que tu étais bon. Celui qui me l’a dit a été guéri par toi de la lèpre. Comme tous l’ont fui des années durant, il n’a pas éprouvé de répulsion pour moi. Je n’ai pas osé le dire avant. Pardon ! J’ai pensé que, si seulement j’arrivais à te toucher, je serais guérie. Mais je ne t’ai pas rendu impur[1]. J’ai à peine effleuré le bord de ton vêtement là où il traîne sur le sol, sur les ordures du sol… Mais je suis guérie, sois béni ! Au moment même où j’ai touché ton vêtement, mon mal a cessé. Je suis redevenue comme toutes les femmes. Je ne serai plus jamais évitée par tout le monde. Mon mari, mes enfants, mes parents pourront rester avec moi, je pourrai les caresser. Je serai utile dans ma maison. Merci, Jésus, bon Maître. Sois béni éternellement ! »

Jésus la regarde avec une bonté infinie. Il lui sourit. Il lui dit :

« Va en paix, ma fille. Ta foi t’a sauvée. Sois guérie pour toujours. Sois bonne et heureuse. Va ! »

230.4

Il parle encore quand survient un homme – à mon avis, un serviteur –, qui s’adresse au père. Pendant tout ce temps, ce dernier a gardé une attitude respectueuse mais tourmentée, comme s’il était sur des charbons ardents.

« Ta fille est morte. Inutile d’importuner davantage le Maître. Elle a rendu l’esprit et déjà les femmes chantent les lamentations. Sa mère m’envoie t’en avertir ; elle te prie de venir sur-le-champ. »

Le pauvre père pousse un gémissement. Il porte ses mains à son front et le serre en se comprimant les yeux et en se courbant comme s’il avait reçu un coup.

Jésus, qui paraît ne rien voir et ne rien entendre, attentif comme il l’est à écouter la femme et à lui répondre, se retourne pourtant et pose la main sur les épaules courbées du pauvre père.

« Homme, je te l’ai dit : aie foi. Ne crains rien. Ta fillette va vivre. Allons auprès d’elle. »

Et il se met en route en gardant étroitement serré contre lui l’homme anéanti.

Devant cette douleur et le miracle qui vient de survenir, la foule, intimidée, s’arrête, s’écarte, laisse Jésus et ses apôtres se faufiler, puis, tel un sillage, suit la Grâce qui passe.

Ils parcourent ainsi une centaine de mètres, peut-être plus – j’ai du mal à calculer –, et pénètrent toujours plus au centre du village.

230.5

Il y a un grand rassemblement devant une maison de belle apparence ; les gens commentent l’événement à voix haute et sonore, répondant par des cris puissants à des cris plus élevés provenant de la porte ouverte. Ce sont des cris perçants, aigus, sur une note fixe et qui semblent être dirigés par une voix plus stridente qui s’élève toute seule et à laquelle répondent d’abord un groupe de voix plus faibles, puis un autre chœur de voix plus pleines. Cela fait un vacarme à faire mourir les gens en bonne santé !

Jésus ordonne à ses disciples de rester devant la porte, et il appelle Pierre, Jean et Jacques pour l’accompagner. Il entre avec eux à l’intérieur de la maison, sans cesser de tenir par un bras le père en larmes contre lui. Il semble vouloir lui infuser par cette étreinte la certitude qu’il est là pour le rendre heureux.

A la vue du chef de famille et du Maître, les… pleureuses – j’aurais plutôt envie de dire les “ hurleuses ” – redoublent leurs cris. Elles battent des mains, font résonner des tambourins, agitent des triangles et accompagnent leurs lamentations de cette… musique.

« Taisez-vous, intervient Jésus. Il ne faut pas pleurer. La fillette n’est pas morte, elle dort. »

Les femmes crient d’autant plus fort, certaines se roulent par terre, s’arrachent les cheveux (ou plutôt : elles font semblant) pour bien montrer qu’elle est vraiment morte. Les musiciens et les amis secouent la tête devant les illusions de Jésus. Ils croient qu’il divague.

Mais Jésus répète un “ Taisez-vous ! ” tellement énergique que le vacarme, sans cesser totalement, devient bourdonnement. Et il s’avance.

230.6

Il entre dans une petite chambre. Sur le lit repose une fil­lette, morte. Maigre, extrêmement pâle, elle gît, déjà habillée, ses cheveux bruns soigneusement coiffés. Sa mère pleure auprès du petit lit, du côté droit, et embrasse la main couleur de cire de la morte.

Quant à Jésus… comme il est beau en ce moment ! Comme je l’ai rarement vu ! Il s’approche avec empressement. On dirait qu’il glisse sur le sol, qu’il vole, tant il se hâte vers ce petit lit. Les trois apôtres restent contre la porte qu’ils ferment au nez des curieux. Le père s’arrête au pied du lit.

Jésus passe à gauche du lit, tend la main gauche et saisit la petite main sans résistance de la morte. La main gauche. J’ai bien vu. C’est la main gauche de Jésus et la main gauche de la petite fille. Il lève le bras droit en amenant sa main ouverte à hauteur de ses épaules, puis l’abaisse comme on le fait pour jurer ou commander. Il dit :

« Fillette, je te le dis : lève-toi ! »

Il se passe un instant pendant lequel tous, excepté Jésus et la morte, restent en arrêt. Les apôtres tendent le cou pour mieux voir. Les parents regardent leur enfant d’un air torturé. Juste un instant. Puis un soupir soulève la poitrine de la petite morte. Quelques couleurs reviennent sur le visage de cire et en estom­pent la teinte livide de la mort. Un sourire se dessine sur les lèvres pâles encore avant que ses yeux ne s’ouvrent, comme si la fillette faisait un beau rêve. Jésus tient toujours sa main dans la sienne. L’enfant ouvre doucement les yeux et regarde tout autour d’elle comme si elle venait de se réveiller. Elle voit d’abord le visage de Jésus qui la fixe de ses yeux splendides et qui lui sourit avec une bonté encourageante, et elle répond à son sourire.

« Lève-toi », répète Jésus.

Il écarte de la main les préparatifs funèbres éparpillés sur le lit et sur les côtés (fleurs, voiles et tout le reste) et, l’aidant à descendre, il lui fait faire ses premiers pas sans cesser de la tenir par la main.

« Maintenant, donnez-lui à manger, ordonne-t-il. La voilà guérie. Dieu vous l’a rendue. Remerciez-le et ne parlez à per­sonne de ce qui vient de se passer. Vous, vous savez ce qui lui est arrivé, vous avez cru et vous avez mérité ce miracle. Les autres n’ont pas eu foi. Il est inutile d’essayer de les convaincre. Dieu ne se manifeste pas à ceux qui nient le miracle. Quant à toi, petite fille, sois bonne. Adieu. Paix à cette maison. »

Il sort et referme la porte derrière lui. La vision cesse.

230.7

Je vous dirai que les deux moments qui m’ont particulièrement réjouie ont été ceux où Jésus cherche dans la foule qui l’a touché, et surtout quand, debout à côté de la petite morte, il lui prend la main et lui ordonne de se lever. J’ai été pénétrée de paix et d’un sentiment de sécurité. Il n’est pas possible que quelqu’un qui fait preuve de compassion comme lui et qui est puissant ne puisse avoir pitié de nous et vaincre le Mal qui nous donne la mort.

Pour le moment, Jésus ne fait pas de commentaires, de même qu’il ne dit rien sur d’autres sujets. Il me voit quasiment morte et ne juge pas opportun que j’aille mieux ce soir. Qu’il en soit fait comme il le veut. Je suis déjà suffisamment heureuse de garder en moi cette vision.

230.1

Aparecida mientras estoy orando muy cansada y afligida; por tanto, en las peores condiciones de pensar en estas cosas por mí misma. Pero el cansancio físico y mental y la pena se han desvanecido con la primera imagen de mi Jesús. Así que me pongo a escribir.

Va, rodeado de mucha gente que ciertamente le estaba esperando, por un camino soleado y polvoriento que bordea la ribera del lago. Se dirige hacia un pueblo. La muchedumbre le oprime a pesar de que los apóstoles, a fuerza de codos y hombros, vayan tratando de hacer hueco y levanten la voz para convencer a la masa de dejar un poco de espacio.

Pero Jesús no está inquieto por tanto barullo. Sobrepasando en altura con toda la cabeza a los que le rodean, mira con dulce sonrisa a esta multitud que le apretuja; responde a los saludos, acaricia a algún niño que logra hacerse ver por entre la barrera de adultos y arrimarse a Él, pone la mano en la cabeza de aquellos pequeñuelos a los que sus madres aúpan por encima de las cabezas de la gente para que Él los toque… Y, entretanto, sigue andando, lentamente, pacientemente, en medio de esta bulla y de estas continuas presiones que pondrían de malhumor a cualquiera.

230.2

Una voz de hombre grita: «¡Dejad paso! ¡Dejad paso!», una voz que denota angustia. Muchos deben conocerla y respetarla, como de una persona influyente, porque la multitud se escinde —aunque con mucha dificultad, porque están muy apretujados— y dejan pasar a un hombre de unos cincuenta años, enteramente cubierto con un largo y amplio indumento y con una especie de pañuelo blanco alrededor de la cabeza, cuyo vuelo pende hasta el cuello y sobre la cara.

Llega adonde Jesús, se postra a sus pies y dice: «¡Maestro, ¿por qué has estado fuera tanto tiempo?! Mi hija está muy enferma. Ninguno la puede curar. Tú eres la única esperanza mía y de la madre. Ven, Maestro. Te esperaba con ansiedad infinita. Ven, ven en seguida. Mi única criatura se está muriendo…» y se echa a llorar.

Jesús pone su mano sobre la cabeza de este hombre que llora, sobre esta cabeza inclinada y convulsa por los sollozos, y le responde: «No llores. Ten fe. Tu hija vivirá. Vamos a verla. ¡Levántate! ¡Va­mos!». Las dos últimas palabras tienen tono de imperio. Antes era el Consolador, ahora habla como Dominador.

Se ponen de nuevo en camino. El padre, llorando, va al lado de Jesús, que le tiene cogido de la mano; y, cuando un sollozo más fuerte agita al pobre hombre, veo que Jesús le mira y le aprieta la mano. No hace sino esto, pero ¡cuánta fuerza debe tornar a un alma cuando se siente tratada así por Jesús!

Antes, donde ahora está el padre, estaba Santiago, pero Jesús le ha dicho que le cediera el puesto. Pedro está al otro lado. Juan al lado de Pedro, tratando de hacer con él de barrera a la gente, como hacen también Santiago y Judas Iscariote en el otro lado, detrás del adolorado padre. Los otros apóstoles están unos delante y otros detrás de Jesús. Pero no es suficiente. Especialmente los tres de atrás, entre los cuales veo a Mateo, no consiguen mantener detrás a la muralla viva. Y, cuando refunfuñan un poco demasiado y casi casi insultan a esta muchedumbre poco discreta, Jesús vuelve la cabeza y dice con dulzura: «¡No pongáis impedimento a estos pequeñuelos mí­os!…».

230.3

Pero, en un momento dado, se vuelve bruscamente, dejando incluso caer la mano del hombre. Se detiene. Se vuelve (esta vez no vuelve sólo la cabeza sino todo su cuerpo). Parece incluso más alto, porque ha tomado una actitud de rey. Con su rostro —ahora seve­ro— y su mirada inquisitiva escruta a la muchedumbre. En sus ojos hay relámpagos, no de dureza sino de majestad.

«¿Quién me ha tocado?» pregunta. Nadie responde. «¿Quién me ha tocado?, repito» insiste Jesús.

Responden los discípulos: «Pero, Maestro, ¿no ves que la muchedumbre te está apretujando por todas partes? Todos te tocan, a pesar de nuestros esfuerzos».

«Estoy preguntando que quién me ha tocado para obtener un milagro. He sentido que salía de mí una virtud milagrosa porque un corazón la invocaba con fe. ¿Quién es este corazón?».

Jesús, mientras habla, baja dos o tres veces sus ojos hacia una mujercita de unos cuarenta años, vestida muy pobremente, de rostro demacrado, la cual busca eclipsarse entre la muchedumbre, desaparecer tragada por la multitud. Esos ojos puestos en ella deben quemarla. Se da cuenta de que no puede huir y vuelve adelante. Se postra a sus pies, casi tocando el polvo con el rostro; con los brazos extendidos, aunque sin llegar a tocar a Jesús.

«¡Perdón! Soy yo. Estaba enferma. ¡Hacía doce años que estaba enferma! Todos huían de mí. Mi marido me ha abandonado. He gastado todos mis haberes para no ser considerada un oprobio, para vivir como viven todos. Ninguno ha podido curarme. Maestro, ya ves que soy una anciana prematura. Mi vitalidad, con mi flujo incurable, ha salido de mí, y mi paz con ella. Me dijeron que Tú eras bueno. Me lo dijo uno al que habías curado de su lepra, uno que por su experiencia de tantos años en que todos huían de él no sintió asco de mí. No me he atrevido a decir esto antes. ¡Perdóname! He pensado que sólo con tocarte quedaría curada. Pero no te he contaminado de impureza. Apenas he rozado el extremo de tu vestido que toca el suelo, la suciedad del suelo… como mi inmundicia… ¡Pero ahora estoy curada! ¡Bendito seas! En el momento en que he tocado tu vestido mi mal ha cesado. Ahora soy como todas las demás. Ya no se apartará de mí la gente. Mi marido, mis hijos, mis parientes podrán estar conmigo, los podré acariciar, seré útil a mi casa. ¡Gracias, Jesús, Maestro bueno! ¡Bendito seas eternamente!».

Jesús la mira con una bondad infinita. Le sonríe y le dice: «Ve en paz, hija. Tu fe te ha salvado. Queda curada para siempre. Sé buena y vive feliz. Ve».

230.4

No ha terminado de hablar cuando, al improviso, llega un hombre —creo que un siervo—, y se dirige al padre de la niña enferma —que durante todo este tiempo ha estado en actitud de espera respetuosa pero angustiada, verdaderamente en ascuas— y le dice: «Tu hija ha muerto. No importunes ya al Maestro. Su espíritu la ha dejado. Ya las plañideras están llorando. La madre me envía a decírtelo y te ruega que vayas en seguida».

El pobre padre exhala un gemido, se lleva las manos a la frente, frunce la frente, se comprime los ojos, se pliega como si le hubieran herido.

Jesús, que parecía que no debería ver ni oír nada, porque está atento a lo que le dice la mujer y a responderla, se vuelve, sin embargo, y pone la mano sobre la espalda curvada del pobre padre: «Hombre, te he dicho: ten fe. Te repito: ten fe. No temas. Tu hija vivirá. Vamos adonde ella». (Y se pone de nuevo en marcha, manteniendo estrechado contra sí a este hombre completamente destruido).

La multitud, ante este dolor y la gracia que se ha producido, se detiene atemorizada; se abre, deja a Jesús y a los suyos que puedan caminar ligero para seguir luego como una estela a la Gracia que pasa.

Se recorren así unos cien metros, quizás más —no soy buena calculadora—; se entra cada vez más en el centro del pueblo.

230.5

Hay una aglomeración de gente delante de una casa de fino aspecto. Están comentando con voz alta y estridente lo que ha sucedido, a manera de contrapunto de otros gritos más altos que llegan a través de la puerta abierta de par en par: son gritos gorjeados, agudos, mantenidos en una nota monótona y que parecen dirigidos por una voz más aguda, solista; a ésta responden, primero un grupo de voces más finas, luego otro de voces más llenas. Es un alboroto capaz de producir la muerte incluso a quien está bien.

Jesús ordena a los suyos que se queden delante de la puerta, pero llama a Pedro, Juan y Santiago. Con ellos entra en la casa (lleva todavía agarrado de un brazo al padre, que sigue llorando: parece como si quisiera infundirle la certeza de que Él está ahí para consolarle con ese gesto).

Las… plañideras, que yo llamaría más bien “chillonas”, al ver al jefe de la casa y al Maestro, doblan su gritería. Dan palmadas, agitan unas panderetas, golpean triángulos y sobre esta… música apoyan sus plañidos.

«Callad» dice Jesús. «No es el caso de llorar. La niña no está muerta, sólo duerme».

Las mujeres lanzan gritos más fuertes aún. Algunas se revuelcan por el suelo, se hacen arañazos, se arrancan los pelos (o, más bien, hacen como si se los arrancaran) para mostrar que está realmente muerta. Los que suenan los instrumentos y los amigos menean la cabeza como respuesta a lo que creen ser un espejismo de Jesús.

Mas Él repite: «¡Callad!», tan enérgicamente, que el alboroto, si bien no cesa completamente, al menos se transforma en simple murmullo. Jesús pasa más adentro.

230.6

Entra en un cuarto pequeño. Encima de la cama está extendida una niña muerta. Delgada y palidísima, yace, ya vestida, ordenados con cuidado sus negros cabellos. La madre llora al pie del costado derecho de la cama, mientras besa la cérea manita de la difunta.

¡Qué hermoso está Jesús ahora! ¡Como pocas veces le he visto! Se acerca al lecho rápidamente, tanto que parece deslizarse sobre el suelo… volar. Los tres apóstoles cierran la puerta sin contemplaciones para con los curiosos y permanecen apoyados a ella. El padre se ha detenido a los pies de la cama.

Jesús va a la parte izquierda, extiende la mano izquierda para tomar la manita muerta de la pequeña difunta; es también la izquierda, lo he visto bien, es la izquierda de Jesús y la izquierda de la niña. Alza el brazo derecho hasta llevar la mano abierta a la altura del hombro, y la baja con el gesto propio de uno que o jura o manda. Dice: «¡Niña, Yo te lo digo, levántate!».

Transcurre un momento en que todos, excepto Jesús y la muerta, permanecen suspendidos. Los apóstoles alargan el cuello para ver mejor. El padre y la madre miran con ojos acongojados a su hija. Pasa un instante… y un suspiro alza el pecho de la pequeña difunta, un leve color sube a la carita cérea, anulando el cárdeno de muerte. Una sonrisa se dibuja en los pálidos labios antes de abrirse los ojos, como si la niña estuviera teniendo un dulce sueño. Jesús la tiene todavía tomada de la mano. Entonces la niña abre dulcemente los ojos y los mueve en su derredor como si se despertara en ese momento. Lo primero que ve es el rostro de Jesús, que la está mirando fijamente con sus ojos espléndidos, sonriéndole con alentadora bondad. Y ella también le sonríe.

«Levántate» repite Jesús, mientras aparta con su mano los objetos fúnebres que estaban colocados o sobre la propia cama o a los lados (flores, velos, etc. etc.) y la ayuda a bajar. Y hace que dé unos primeros pasos teniéndola todavía de la mano.

«Dadle de comer. Ahora» ordena Jesús. «Está curada. Dios os la ha devuelto. Dadle gracias. No digáis a nadie lo que ha sucedido. Vosotros sabéis qué le había sucedido. Habéis creído, habéis merecido el milagro. Los otros no han tenido fe. Es inútil tratar de persuadirlos. Dios no se muestra a quien niega el milagro. Y tú, niña, sé buena. ¡Adiós! La paz descienda sobre esta casa». Sale cerrando tras sí la puerta.

La visión termina.

230.7

Le diré que los dos momentos en que la visión me ha alegrado de forma especial han sido: primero, cuando Jesús ha buscado entre la muchedumbre a la persona que lo había tocado; segundo, y sobre todo, cuando, erguido al lado de la pequeñuela muerta, le ha tomado la mano y le ha mandado levantarse. La paz, la seguridad han entrado en mí. No es posible que con semejante piedad no pueda tener piedad de nosotros, ni que con semejante poder no pueda vencer al Mal que nos hace morir.

Jesús, por ahora, no comenta. Tampoco dice nada sobre otras cosas. Me ve casi muerta, pero no juzga oportuno que esté mejor esta tarde. Hágase como Él quiere. Ya me siento suficientemente feliz de tener en mí su visión.


Notes

  1. je ne t’ai pas rendu impur : selon la prescription de Lv 15, 19.25.