Los Escritos de Maria Valtorta

4. Anne annonce sa maternité par un cantique. Son sein porte l’âme immaculée de Marie.

4. Ana, con una canción, anuncia que es madre.

4.1

Je revois la maison de Joachim et d’Anne. Rien n’a changé à l’intérieur, si ce n’est une multitude de branchages en fleurs disposés çà et là dans des amphores et qui proviennent certainement de la taille des arbres du jardin, tout en fleurs. C’est une nuée de bouquets dont la couleur varie du blanc neige au rouge de certains coraux.

Le travail d’Anne, lui aussi, est différent. Sur un métier plus petit que l’autre, elle tisse de belles toiles de lin et chante, en marquant de son pied le rythme du chant. Elle chante et sourit… A qui ? A elle-même, à quelque chose qu’elle voit à l’intérieur d’elle. Son cantique est lent et pourtant joyeux. Je l’ai écrit à part pour le suivre, car elle le répète plusieurs fois en y trouvant une sorte de béatitude. Elle le chante avec toujours plus de force et d’assurance, comme si elle en avait trouvé le rythme dans son cœur. Elle commence par le murmurer en sourdine puis, plus assurée, elle le chante sur un ton plus haut et plus rapidement. Je le retranscris parce qu’il est si doux dans sa simplicité…

« Gloire au Seigneur tout-puissant qui a aimé la descendance de David. Gloire au Seigneur !

Du ciel, sa suprême grâce m’a visitée.

Une nouvelle branche a jailli du vieil arbre, et j’en suis heureuse.

Pour la fête des Lumières, l’espérance a jeté sa semence ;

L’air embaumé du mois de Nisan la voit germer.

Ma chair au printemps ressemble à l’amandier en fleurs.

Au soir de sa vie, elle sent qu’elle porte son fruit.

Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux,

Une étoile qui scintille, une jeune vie innocente.

C’est la joie de la maison, de l’époux et de l’épouse.

Louange à Dieu, à mon Seigneur, qui a eu pitié de moi.

Sa lumière me l’a annoncé : “ Une étoile viendra vers toi.»

Gloire, gloire ! C’est à toi qu’appartiendra le fruit de cette plante,

Le premier et le dernier, saint et pur comme un don du Seigneur.

C’est à toi qu’il appartiendra ; que la joie et la paix viennent sur terre par lui.

Vole, ma navette. Ton fil tisse la toile de l’enfant.

Il va naître ! C’est vers Dieu que, avec allégresse, s’élève le chant de mon cœur. »

4.2

Joachim entre au moment où elle va répéter son chant pour la quatrième fois.

« Tu es heureuse, Anne ? On dirait que tu es un oiseau qui annonce le printemps. Qu’est-ce donc que ce cantique ? Je ne l’ai jamais entendu de personne. D’où vient-il ?

– De mon cœur, Joachim. »

Anne s’est levée et se dirige vers son époux, tout sourire. Elle paraît plus jeune et plus belle.

« Je ne te savais pas poète », dit son mari en la regardant avec une évidente admiration.

On ne croirait pas deux vieux époux. On lit dans leur regard une tendresse de jeunes mariés.

« Je viens du fond du jardin parce que je t’ai entendue chanter. Cela fait des années que je n’avais plus entendu ta voix de tourterelle amoureuse. Veux-tu me répéter ce cantique ?

– Je te l’aurais répété même si tu ne me l’avais pas demandé. Les fils d’Israël ont toujours confié au chant les cris les plus vrais de leurs espérances, de leurs joies, de leurs peines. Moi, j’ai confié au chant le soin de me dire et de te dire une grande joie. Oui, de me la redire à moi aussi, car c’est une si grande chose que, bien que j’en sois désormais certaine, cela me paraît encore irréel… »

Elle reprend son cantique mais, arrivée à ce passage : “ Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux, une étoile… ”, sa voix vibrante de contralto devient tremblante puis se brise. Avec un sanglot de joie, elle regarde Joachim et, levant les bras, elle s’écrie :

« Je suis mère, mon bien-aimé ! »

Et elle se réfugie sur son cœur, entre les bras qu’il lui tend et qu’il resserre maintenant autour de son heureuse épouse. Ils s’embrassent de la façon la plus chaste et la plus heureuse que j’aie jamais vue depuis que je suis au monde. C’est une étreinte à la fois pudique et ardente dans sa chasteté.

Puis vient ce doux reproche à travers les cheveux grisonnants d’Anne :

« Et tu ne me le disais pas ?

– C’est que je voulais en être sûre. A mon âge… me savoir mère… Je ne pouvais vraiment pas le croire… et je ne voulais pas te causer une déception plus amère que tout. C’est depuis la fin de décembre que je sens un renouveau à l’intérieur de moi et la poussée, comme je le dis, d’un nouveau rameau. Mais maintenant, c’est sûr, ce rameau porte un fruit… Tu vois ? Ce linge est déjà pour celui qui va arriver.

– N’est-ce pas le lin que tu as acheté à Jérusalem en octobre ?

– Si. Je l’ai filé dans l’attente et l’espoir.

4.3

J’espérais : le dernier jour, pendant que je priais au Temple, le plus près possible de la maison de Dieu qu’il soit permis à une femme, il se faisait tard… tu te souviens que j’ai dit : “ Encore, encore un peu. ” Je ne pouvais m’arracher à ce lieu sans avoir obtenu cette grâce ! Eh bien, dans l’ombre qui descendait déjà de l’intérieur du lieu sacré, vers lequel mon âme se sentais fortement attirée pour y arracher un “ oui ” du Dieu qui y est présent, j’ai vu jaillir une lumière, une merveilleuse étincelle de lumière. Claire et douce comme la lumière de la lune, elle renfermait pourtant l’éclat de toutes les perles et joyaux de la terre. On aurait dit qu’une des étoiles précieuses du Voile, ces étoiles placées sous les pieds des chérubins, se détachait et prenait la splendeur d’une lumière surnaturelle… J’avais l’impression qu’un feu partait de derrière le Voile sacré, de la Gloire même, qu’il venait rapidement sur moi et que, en traversant l’air, il chantait d’une voix céleste : “ Que t’arrive ce que tu as demandé ! ” C’est pour cela que je chante : “ Une étoile viendra vers toi ”. Quel enfant sera donc le nôtre, pour se manifester ainsi comme la lumière d’une étoile dans le Temple et dire : “ Je suis ” pendant la fête des Lumières ? Aurais-tu vu juste en voyant en moi une nouvelle Anne d’Elqana ?

4.4

Comment l’appellerons-nous, notre enfant que je sens doucement me parler en mon sein par les battements de son petit cœur, comme le murmure d’un ruisseau, comme une tourterelle que l’on tient au creux de la main ?

– Si c’est un garçon, nous l’appellerons Samuel. Si c’est une fille, Etoile. Notre étoile, le mot qui a terminé ton cantique pour me donner la joie de me savoir père, et la forme qu’elle a prise pour se manifester dans l’ombre sacré du Temple.

– Etoile, notre étoile. Je ne sais pas, mais je pense, je pense que ce sera une fille. Il me semble que des caresses aussi douces ne peuvent venir que d’une très douce petite fille. Car je ne la porte pas, je n’en éprouve aucune souffrance. C’est elle qui me porte sur un sentier d’azur et de fleurs, comme si j’étais soutenue par les anges et que la terre était déjà loin… J’ai toujours entendu les femmes dire que concevoir et porter un enfant était douloureux. Mais moi, je ne souffre pas. Je me sens forte, jeune, fraîche plus que lorsque je t’ai donné ma virginité à l’époque lointaine de ma jeunesse. Fille de Dieu – car cet enfant éclos sur un tronc desséché appartient plus à Dieu qu’à nous –, elle ne cause aucune peine à sa maman. Elle ne lui apporte que paix et bénédiction, c’est-à-dire les fruits de Dieu, son véritable Père.

– Alors nous l’appellerons Marie. Etoile de notre mer, perle, bonheur. C’est le nom[1] de la première grande femme d’Israël. Mais celle-ci n’offensera jamais le Seigneur. C’est à lui seul qu’elle adressera son cantique, car elle lui est offerte comme une hostie avant même de naître.

– Elle lui est offerte, oui. Garçon ou fille, lorsque notre enfant aura fait notre joie pendant trois ans, nous l’offrirons au Seigneur. Ainsi serons-nous, nous aussi, des hosties avec elle, pour la gloire de Dieu. »

Je ne vois ni n’entends plus rien.

4.5

Jésus dit :

« Après les avoir éclairés par les songes de la nuit, la Sagesse descendit elle-même, en “ effluve[2] de la puissance de Dieu, une émanation toute pure de la gloire du Tout-Puissant ” et se fit Parole pour la femme stérile. Moi, le Christ, le petit-fils d’Anne, qui voyais désormais s’approcher le temps de la rédemption par la Parole – près de cinquante ans plus tard –, j’accomplirai des miracles sur les personnes stériles ou malades, possédées, affligées, sur toutes les misères de la terre.

En attendant, tout à la joie d’avoir une mère, je murmure une parole cachée dans l’ombre du Temple qui renfermait les espérances d’Israël, ce Temple qui atteignait désormais la fin de son existence puisqu’un Temple nouveau et véritable allait appa­raître sur la terre, un Temple qui ne renfermerait plus les espérances d’un peuple, mais l’assurance du paradis pour la population de la terre entière, pour les siècles des siècles jusqu’à la fin du monde. Et cette Parole accomplit ce miracle de rendre fécond le sein stérile. Elle me donne une mère qui n’eut pas seulement une perfection naturelle, comme ce devait être le cas en naissant de deux saints ; elle n’allait pas avoir seulement une âme bonne comme beaucoup d’autres, pas seulement un développement continu de cette bonté grâce aux excellentes dispositions de sa volonté, pas seulement un corps immaculé : seule entre toutes les créatures, elle eut une âme immaculée.

4.6

Tu as vu[3] la génération continuelle des âmes par Dieu. Imagine donc quelle devait être la beauté de cette âme que le Père avait désirée dès avant l’existence du temps, de cette âme qui faisait les délices de la Trinité qui brûlait de l’orner de ses dons pour s’en faire don à elle-même. Ô femme toute sainte que Dieu créa pour lui-même et, en second lieu, pour le salut des hommes ! Parce que tu devais porter le Sauveur, tu fus l’origine du salut. Paradis vivant, par ton sourire tu as commencé à sanctifier la terre.

L’âme créée pour être celle de la Mère de Dieu ! Lorsque cette étincelle de vie jaillit d’un tressaillement vivant de l’Amour trinitaire, les anges en éprouvèrent une joie extraordinaire, car jamais le Paradis n’avait vu une lumière aussi vive. Comme un pétale de rose céleste, un pétale immatériel et précieux qui était joyau et flamme, qui descendait animer une chair bien autrement que pour les autres et dont le feu était si puissant que le péché originel ne put l’atteindre, elle traversa les espaces et alla s’enfermer dans un sein sanctifié.

Sans le savoir encore, la terre possédait sa fleur, la vraie, la fleur unique qui fleurit éternellement : lys et rose, violette et jasmin, hélianthe et cyclamen réunis, et avec eux toutes les fleurs de la terre fondues en une seule Fleur, Marie, en qui s’unissent toutes vertus et toutes grâces.

En avril, la terre de Palestine ressemblait à un immense jardin où parfums et couleurs faisaient les délices du cœur des hommes. Mais la plus belle rose était encore ignorée. Déjà elle fleurissait pour Dieu dans le secret du sein maternel, car ma mère aima dès le premier instant de sa conception. C’est seulement au moment où la vigne donne son sang pour qu’on en fasse du vin, où l’odeur sucrée et forte du moût emplit les cours de ferme et les narines qu’elle allait sourire, d’abord à Dieu puis au monde, et dire avec son sourire innocent : “ Voilà, la Vigne est parmi vous, la Vigne qui vous donnera la Grappe destinée à être foulée au pressoir pour devenir le remède éternel de votre mal. ”

J’ai dit : “ Ma Mère aima dès le premier instant de sa conception. ” Qu’est-ce qui donne à l’esprit lumière et connaissance ? La grâce. Qu’est-ce qui la fait disparaître ? Le péché originel et le péché mortel. Marie, l’Immaculée, ne fut jamais privée du souvenir de Dieu, de sa proximité, de son amour, de sa lumière, de sa sagesse. Il s’ensuit qu’elle put comprendre et aimer quand elle n’était encore qu’une chair qui se formait autour d’une âme immaculée qui continuait à aimer.

4.7

Plus tard, je te ferai contempler en esprit la profondeur de la virginité de Marie. Tu en éprouveras un vertige céleste comme lorsque je t’ai fait considérer notre éternité. En attendant, considère comment le fait de porter en son sein un être exempt de la faute originelle – qui prive de Dieu – peut procurer à sa mère qui l’a seulement conçu naturellement, humainement, une intelligence supérieure et en fait un prophète : le prophète de sa fille, qu’elle appelle “ Fille de Dieu ”. Imagine également ce qu’il en aurait été si vos premiers parents innocents avaient engendré des enfants innocents, selon la volonté de Dieu.

Voilà, ô hommes qui prétendez approcher du “ surhomme ” mais qui, par vos vices, approchez uniquement du “ super démon ”, quel était le moyen d’arriver au “ surhomme ” : vous aviez là le moyen d’échapper à l’influence néfaste de Satan pour laisser à Dieu l’administration de la vie, de la connaissance, du bien, sans rien désirer de plus – et c’était à peine moins que l’infini – que ce que Dieu vous avait donné, pour pouvoir engendrer, en une continuelle évolution vers la perfection, des enfants qui soient physiquement des hommes et spirituellement des fils de l’Intelligence ; ils auraient ainsi été triomphants, c’est-à-dire forts, c’est-à-dire des géants contre Satan, qui aurait été cloué à terre des milliers de siècles avant l’heure où il le sera, et avec lui tout le mal qui est en lui. »

4.1

­Veo de nuevo la casa de Joaquín y Ana. Nada ha cambiado en su interior, si se exceptúan las muchas ramas florecidas, colocadas aquí y allá en jarrones (sin duda provienen de la podadura de los árboles del huerto, que están todos en flor: una nube que varía del blanco nieve al rojo típico de ciertos corales).

También es distinto el trabajo que está realizando Ana. En un telar más pequeño, teje lindas telas de lino, y canta ritmando el movimiento del pie con la voz. Canta y sonríe... ¿A quién? A sí misma, a algo que ve en su interior.

El canto, lento pero alegre — que he escrito aparte para seguirle, porque le repite una y otra vez, como gozándose en él, y cada vez con más fuerza y seguridad, como la persona que ha descubierto un ritmo en su corazón y primero lo susurra calladamente, y luego, segura, va más expedita y alta de tono — dice (y le transcribo porque, dentro de su sencillez, es muy dulce):

«¡Gloria al Señor omnipotente que ha amado a los hijos de David! ¡Gloria al Señor!

Su suprema gracia desde el Cielo me ha visitado.

El árbol viejo ha echado nueva rama y yo soy bienaventurada.

Por la Fiesta de las Luces echó semilla la esperanza;

ahora de Nisán la fragancia la ve germinar.

Como el almendro, se cubre de flores mi carne en primavera.

Su fruto, cercano ya el ocaso, ella siente llevar.

En la rama hay una rosa, hay uno de los más dulces pomos.

Una estrella reluciente, un párvulo inocente.

La alegría de la casa, del esposo y de la esposa.

Loor a Dios, a mi Señor, que piedad tuvo de mí.

Me lo dijo su luz: “Una estrella te llegará”.

¡Gloria, gloria! Tuyo será este fruto del árbol,

primero y extremo, santo y puro como don del Señor.

Tuyo será. ¡Que por él venga alegría y paz a la tierra!

¡Vuela, lanzadera! Aprieta el hilo para la tela del recién nacido.

¡Él nace! Laudatorio a Dios vaya el canto de mi corazón».

4.2

­Entra Joaquín en el momento en que ella iba a repetir por cuarta vez su canto. «¿Estás contenta, Ana? Pareces un ave en primavera. ¿Qué canción es ésta? A nadie se la he oído nunca. ¿De dónde nos viene?».

«De mi corazón, Joaquín». Ana se ha levantado y ahora se dirige hacia su esposo, toda sonriente. Parece más joven y más guapa.

«No sabía que fueras poetisa» dice su marido mirándola con visible admiración. No parecen dos esposos ya mayores. En su mirada hay una ternura de jóvenes cónyuges. «He venido desde la otra parte del huerto oyéndote cantar. Hacía años que no oía tu voz de tórtola enamorada. ¿Quieres repetirme esa canción?».

«Te la repetiría aunque no lo pidieras. Los hijos de Israel han encomendado siempre al canto los gritos más auténticos de sus esperanzas, alegrías y dolores. Yo he encomendado al canto la solicitud de anunciarme y de anunciarte una gran alegría. Sí, también a mí, porque es cosa tan grande que, a pesar de que yo ya esté segura de ella, me parece aún no verdadera...». Y empieza a entonar de nuevo la canción. Pero cuando llega al punto: «En la rama hay una rosa, hay uno de los más dulces pomos, una estrella...», su bien entonada voz de contralto primero se oye trémula y luego se rompe; se echa a llorar de alegría, mira a Joaquín y, levantando los brazos, grita: «¡Soy madre, amado mío!», y se refugia en su corazón, entre los brazos que él ha tendido para volver a cerrarlos en torno a ella, su esposa dichosa. Es el más casto y feliz abrazo que he visto desde que estoy en este mundo. Casto y ardiente, dentro de su castidad.

Y la delicada reprensión entre los cabellos blanco-negros de Ana: «¿Y no me lo decías?».

«Porque quería estar segura. Siendo vieja como soy... verme madre... No podía creer que fuera verdad... y no quería darte la más amarga de las desilusiones. Desde finales de diciembre siento renovarse mis entrañas profundas y echar, como digo, una nueva rama. Mas ahora en esa rama el fruto es seguro... ¿Ves? Esa tela ya es para el que ha de venir».

«¿No es el lino que compraste en Jerusalén en octubre?».

«Sí. Lo he hilado durante la espera... y con esperanza.

4.3

­Tenía esperanza por lo que sucedió el último día mientras oraba en el Templo — lo más que puede una mujer en la Casa de Dios — ya de noche. ¿Te acuerdas que decía: “Un poco más, todavía un poco más”? ¡No sabía separarme de allí sin haber recibido gracia! Pues bien, descendiendo ya las sombras, desde el interior del lugar sagrado al que yo miraba con arrobo para arrancarle al Dios presente su asentimiento, vi surgir una luz. Era una chispa de luz bellísima. Cándida como la luna pero que tenía en sí todas las luces de todas las perlas y gemas que hay en la tierra. Parecía como si una de las estrellas preciosas del Velo — las que están colocadas bajo los pies de los querubines —, se separase y adquiriese esplendor de luz sobrenatural... Parecía como si desde el otro lado del Velo sagrado, desde la Gloria misma, hubiera salido un fuego y viniera veloz hacia mí, y que al cortar el aire cantara con voz celeste diciendo: “Recibe lo que has pedido”. Por eso canto: “Una estrella te llegará”. ¿Y qué hijo será éste, nuestro, que se manifiesta como luz de estrella en el Templo y que dice “existo” en la Fiesta de las Luces? ¿Será que has acertado al pensar en mí como una nueva Ana de Elcana?

4.4

¿Cómo la llamaremos a esta criatura nuestra que, dulce como canción de aguas, siento que me habla en el seno con su corazoncito, latiendo, latiendo, como el de una tortolita entre los huecos de las manos?».

«Si es varón, le llamaremos Samuel; si es niña, Estrella, la palabra que ha detenido tu canto para darme esta alegría de saber que soy padre, la forma que ha tomado para manifestarse entre las sagradas sombras del Templo».

«Estrella. Nuestra Estrella, porque... no lo sé, pero creo que es una niña. Pienso que unas caricias tan delicadas no pueden provenir sino de una dulcísima hija. Porque no la llevo yo, no me produce dolor; es ella la que me lleva por un sendero azul y florido, como si ángeles santos me sostuvieran y la tierra estuviera ya lejana... Siempre he oído decir a las mujeres que el concebir y el llevar al hijo en el seno supone dolor, pero yo no lo siento. Me siento fuerte, joven, fresca; más que cuando te entregué mi virginidad en la lejana juventud. Hija de Dios — porque es más de Dios que nuestra, siendo así que nacerá de un tronco aridecido — que no da dolor a su madre; sólo le trae paz y bendición: los frutos de Dios, su verdadero Padre».

«Entonces la llamaremos María. Estrella de nuestro mar, perla, felicidad, el nombre de la primera gran mujer de Israel. Pero no pecará nunca contra el Señor, que será el único al que dará su canto, porque ha sido ofrecida a Él como hostia antes de nacer».

«Está ofrecida a Él, sí. Sea niño o niña nuestra criatura, se la daremos al Señor, después de tres años de júbilo con ella. Nosotros seremos también hostias, con ella, para la gloria de Dios».

No veo ni oigo nada más.

4.5

­Dice Jesús:

«La Sabiduría, tras haberlos iluminado con los sueños de la noche, descendió; Ella, que es “emanación de la potencia de Dios, genuino efluvio de la gloria del Omnipotente”, y se hizo Palabra para la estéril. Quien ya veía cercano su tiempo de redimir, Yo, el Cristo, nieto de Ana, casi cincuenta años después, mediante la Palabra, obraría milagros en las estériles y en las enfermas, en las obsesas, en las desoladas; los obraría en todas las miserias de la tierra.

Pero, entretanto, por la alegría de tener una Madre, he aquí que susurro una arcana palabra en las sombras del Templo que contenía las esperanzas de Israel, del Templo que ya estaba en la frontera de su vida. En efecto, un nuevo y verdadero Templo, no ya portador de esperanzas para un pueblo, sino certeza de Paraíso para el pueblo de toda la tierra, y por los siglos de los siglos hasta el fin del mundo, estaba para descender sobre la tierra. Esta Palabra obra el milagro de hacer fecundo lo que era infecundo, y de darme una Madre, la cual no tuvo sólo óptimo natural, como era de esperarse naciendo de dos santos, y no tuvo sólo un alma buena, como muchos también la tienen, y continuo crecimiento de esta bondad por su buena voluntad, ni sólo un cuerpo inmaculado... Tuvo — caso único entre las criaturas — inmaculado el espíritu.

4.6

­Tú has visto la generación continua de las almas por Dios. Piensa ahora cuál debió ser la belleza de esta alma que el Padre había soñado antes de que el tiempo fuera, de esta alma que constituía las delicias de la Trinidad, Trinidad que ardientemente deseaba adornarla con sus dones para donársela a sí misma. ¡Oh, Todo Santa que Dios creó para sí, y luego para salud de los hombres! Portadora del Salvador, tú fuiste la primera salvación; vivo Paraíso, con tu sonrisa comenzaste a santificar la tierra.

¡Oh, el alma creada para ser alma de la Madre de Dios!... Cuando, de un más vivo latido del trino Amor, surgió esta chispa vital, se regocijaron los ángeles, pues luz más viva nunca había visto el Paraí­­­so. Como pétalo de empírea rosa, pétalo inmaterial y preciado, gema y llama, aliento de Dios que descendía a animar a una carne de forma muy distinta que a las otras, con un fuego tan vivo que la Culpa no pudo contaminarla, traspasó los espacios y se cerró en un seno santo.

La tierra tenía su Flor y aún no lo sabía. La verdadera, única Flor que florece eterna: azucena y rosa, violeta y jazmín, helianto y ciclamino sintetizados, y con ellas todas las flores de la tierra fusionadas en una Flor sola, María, en la cual toda virtud y gracia se unen.

En abril, la tierra de Palestina parecía un enorme jardín. Fragancias y colores deleitaban el corazón de los hombres. Sin embargo, aún ignorábase la más bella Rosa. Ya florecía para Dios en el secreto del claustro materno, porque mi Madre amó desde que fue concebida, mas sólo cuando la vid da su sangre para hacer vino, y el olor de los mostos, dulce y penetrante, llena las eras y el olfato, Ella sonreiría, primero a Dios y luego al mundo, diciendo con su superinocente sonrisa: “Mirad: la Vid que os va a dar el Racimo para ser prensado y ser Medicina eterna para vuestro mal está entre vosotros”.

He dicho que María amó desde que fue concebida. ¿Qué es lo que da al espíritu luz y conocimiento? La Gracia. ¿Qué es lo que quita la Gracia? El pecado original y el pecado mortal. María, la Sin Mancha, nunca se vio privada del recuerdo de Dios, de su cercanía, de su amor, de su luz, de su sabiduría. Ella pudo por ello comprender y amar cuando no era más que una carne que se condensaba en torno a una alma inmaculada que continuaba amando.

4.7

­Más adelante te daré a contemplar mentalmente la profundidad de las virginidades en María. Te producirá un vértigo celeste semejante a cuando te di a considerar nuestra eternidad. Entretanto, piensa cómo el hecho de llevar en las entrañas a una criatura exenta de la Mancha que priva de Dios le da a la madre — que, no obstante, la concibió en modo natural, humano — una inteligencia superior, y la hace profeta, la profetisa de su hija, a la que llama “Hija de Dios”. Y piensa lo que habría sido si de los Primeros Padres inocentes hubieran nacido hijos inocentes, como Dios quería.

Éste, ¡oh, hombres que decís que vais hacia el “superhombre”, y que de hecho con vuestros vicios estáis yendo únicamente hacia el super-demonio!, éste habría sido el medio que conduciría al “superhombre”: saber estar libres de toda contaminación de Satanás, para dejarle a Dios la administración de la vida, del conocimiento, del bien; no deseando más de cuanto Dios os hubiera dado, que era poco menos que infinito, para poder engendrar, en una continua evolución hacia lo perfecto, hijos que fueran hombres en el cuerpo y, en el espíritu, hijos de la Inteligencia, es decir, triunfadores, es decir, fuertes, es decir, gigantes contra Satanás, que habría mordido el polvo muchos miles de siglos antes de la hora en que lo haga, y con él todo su mal».


Notes

  1. C’est le nom de la sœur d’Aaron et de Moïse. Cf. Ex 15, 20-21 ; Nb 12, 1-15 ; 20, 1 ; 26, 59. On en trouvera d’autres mentions en 131.2, 525.7 et 609.3.
  2. effluve : cf. Sg 7, 25.
  3. Tu as vu, le 25 mai 1944. Voir “ Les cahiers de 1944 ”.