Os Escritos de Maria Valtorta

4. Anne annonce sa maternité par un cantique. Son sein porte l’âme immaculée de Marie.

4. Ana, com um cântico anuncia que será mãe.

4.1

Je revois la maison de Joachim et d’Anne. Rien n’a changé à l’intérieur, si ce n’est une multitude de branchages en fleurs disposés çà et là dans des amphores et qui proviennent certainement de la taille des arbres du jardin, tout en fleurs. C’est une nuée de bouquets dont la couleur varie du blanc neige au rouge de certains coraux.

Le travail d’Anne, lui aussi, est différent. Sur un métier plus petit que l’autre, elle tisse de belles toiles de lin et chante, en marquant de son pied le rythme du chant. Elle chante et sourit… A qui ? A elle-même, à quelque chose qu’elle voit à l’intérieur d’elle. Son cantique est lent et pourtant joyeux. Je l’ai écrit à part pour le suivre, car elle le répète plusieurs fois en y trouvant une sorte de béatitude. Elle le chante avec toujours plus de force et d’assurance, comme si elle en avait trouvé le rythme dans son cœur. Elle commence par le murmurer en sourdine puis, plus assurée, elle le chante sur un ton plus haut et plus rapidement. Je le retranscris parce qu’il est si doux dans sa simplicité…

« Gloire au Seigneur tout-puissant qui a aimé la descendance de David. Gloire au Seigneur !

Du ciel, sa suprême grâce m’a visitée.

Une nouvelle branche a jailli du vieil arbre, et j’en suis heureuse.

Pour la fête des Lumières, l’espérance a jeté sa semence ;

L’air embaumé du mois de Nisan la voit germer.

Ma chair au printemps ressemble à l’amandier en fleurs.

Au soir de sa vie, elle sent qu’elle porte son fruit.

Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux,

Une étoile qui scintille, une jeune vie innocente.

C’est la joie de la maison, de l’époux et de l’épouse.

Louange à Dieu, à mon Seigneur, qui a eu pitié de moi.

Sa lumière me l’a annoncé : “ Une étoile viendra vers toi.»

Gloire, gloire ! C’est à toi qu’appartiendra le fruit de cette plante,

Le premier et le dernier, saint et pur comme un don du Seigneur.

C’est à toi qu’il appartiendra ; que la joie et la paix viennent sur terre par lui.

Vole, ma navette. Ton fil tisse la toile de l’enfant.

Il va naître ! C’est vers Dieu que, avec allégresse, s’élève le chant de mon cœur. »

4.2

Joachim entre au moment où elle va répéter son chant pour la quatrième fois.

« Tu es heureuse, Anne ? On dirait que tu es un oiseau qui annonce le printemps. Qu’est-ce donc que ce cantique ? Je ne l’ai jamais entendu de personne. D’où vient-il ?

– De mon cœur, Joachim. »

Anne s’est levée et se dirige vers son époux, tout sourire. Elle paraît plus jeune et plus belle.

« Je ne te savais pas poète », dit son mari en la regardant avec une évidente admiration.

On ne croirait pas deux vieux époux. On lit dans leur regard une tendresse de jeunes mariés.

« Je viens du fond du jardin parce que je t’ai entendue chanter. Cela fait des années que je n’avais plus entendu ta voix de tourterelle amoureuse. Veux-tu me répéter ce cantique ?

– Je te l’aurais répété même si tu ne me l’avais pas demandé. Les fils d’Israël ont toujours confié au chant les cris les plus vrais de leurs espérances, de leurs joies, de leurs peines. Moi, j’ai confié au chant le soin de me dire et de te dire une grande joie. Oui, de me la redire à moi aussi, car c’est une si grande chose que, bien que j’en sois désormais certaine, cela me paraît encore irréel… »

Elle reprend son cantique mais, arrivée à ce passage : “ Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux, une étoile… ”, sa voix vibrante de contralto devient tremblante puis se brise. Avec un sanglot de joie, elle regarde Joachim et, levant les bras, elle s’écrie :

« Je suis mère, mon bien-aimé ! »

Et elle se réfugie sur son cœur, entre les bras qu’il lui tend et qu’il resserre maintenant autour de son heureuse épouse. Ils s’embrassent de la façon la plus chaste et la plus heureuse que j’aie jamais vue depuis que je suis au monde. C’est une étreinte à la fois pudique et ardente dans sa chasteté.

Puis vient ce doux reproche à travers les cheveux grisonnants d’Anne :

« Et tu ne me le disais pas ?

– C’est que je voulais en être sûre. A mon âge… me savoir mère… Je ne pouvais vraiment pas le croire… et je ne voulais pas te causer une déception plus amère que tout. C’est depuis la fin de décembre que je sens un renouveau à l’intérieur de moi et la poussée, comme je le dis, d’un nouveau rameau. Mais maintenant, c’est sûr, ce rameau porte un fruit… Tu vois ? Ce linge est déjà pour celui qui va arriver.

– N’est-ce pas le lin que tu as acheté à Jérusalem en octobre ?

– Si. Je l’ai filé dans l’attente et l’espoir.

4.3

J’espérais : le dernier jour, pendant que je priais au Temple, le plus près possible de la maison de Dieu qu’il soit permis à une femme, il se faisait tard… tu te souviens que j’ai dit : “ Encore, encore un peu. ” Je ne pouvais m’arracher à ce lieu sans avoir obtenu cette grâce ! Eh bien, dans l’ombre qui descendait déjà de l’intérieur du lieu sacré, vers lequel mon âme se sentais fortement attirée pour y arracher un “ oui ” du Dieu qui y est présent, j’ai vu jaillir une lumière, une merveilleuse étincelle de lumière. Claire et douce comme la lumière de la lune, elle renfermait pourtant l’éclat de toutes les perles et joyaux de la terre. On aurait dit qu’une des étoiles précieuses du Voile, ces étoiles placées sous les pieds des chérubins, se détachait et prenait la splendeur d’une lumière surnaturelle… J’avais l’impression qu’un feu partait de derrière le Voile sacré, de la Gloire même, qu’il venait rapidement sur moi et que, en traversant l’air, il chantait d’une voix céleste : “ Que t’arrive ce que tu as demandé ! ” C’est pour cela que je chante : “ Une étoile viendra vers toi ”. Quel enfant sera donc le nôtre, pour se manifester ainsi comme la lumière d’une étoile dans le Temple et dire : “ Je suis ” pendant la fête des Lumières ? Aurais-tu vu juste en voyant en moi une nouvelle Anne d’Elqana ?

4.4

Comment l’appellerons-nous, notre enfant que je sens doucement me parler en mon sein par les battements de son petit cœur, comme le murmure d’un ruisseau, comme une tourterelle que l’on tient au creux de la main ?

– Si c’est un garçon, nous l’appellerons Samuel. Si c’est une fille, Etoile. Notre étoile, le mot qui a terminé ton cantique pour me donner la joie de me savoir père, et la forme qu’elle a prise pour se manifester dans l’ombre sacré du Temple.

– Etoile, notre étoile. Je ne sais pas, mais je pense, je pense que ce sera une fille. Il me semble que des caresses aussi douces ne peuvent venir que d’une très douce petite fille. Car je ne la porte pas, je n’en éprouve aucune souffrance. C’est elle qui me porte sur un sentier d’azur et de fleurs, comme si j’étais soutenue par les anges et que la terre était déjà loin… J’ai toujours entendu les femmes dire que concevoir et porter un enfant était douloureux. Mais moi, je ne souffre pas. Je me sens forte, jeune, fraîche plus que lorsque je t’ai donné ma virginité à l’époque lointaine de ma jeunesse. Fille de Dieu – car cet enfant éclos sur un tronc desséché appartient plus à Dieu qu’à nous –, elle ne cause aucune peine à sa maman. Elle ne lui apporte que paix et bénédiction, c’est-à-dire les fruits de Dieu, son véritable Père.

– Alors nous l’appellerons Marie. Etoile de notre mer, perle, bonheur. C’est le nom[1] de la première grande femme d’Israël. Mais celle-ci n’offensera jamais le Seigneur. C’est à lui seul qu’elle adressera son cantique, car elle lui est offerte comme une hostie avant même de naître.

– Elle lui est offerte, oui. Garçon ou fille, lorsque notre enfant aura fait notre joie pendant trois ans, nous l’offrirons au Seigneur. Ainsi serons-nous, nous aussi, des hosties avec elle, pour la gloire de Dieu. »

Je ne vois ni n’entends plus rien.

4.5

Jésus dit :

« Après les avoir éclairés par les songes de la nuit, la Sagesse descendit elle-même, en “ effluve[2] de la puissance de Dieu, une émanation toute pure de la gloire du Tout-Puissant ” et se fit Parole pour la femme stérile. Moi, le Christ, le petit-fils d’Anne, qui voyais désormais s’approcher le temps de la rédemption par la Parole – près de cinquante ans plus tard –, j’accomplirai des miracles sur les personnes stériles ou malades, possédées, affligées, sur toutes les misères de la terre.

En attendant, tout à la joie d’avoir une mère, je murmure une parole cachée dans l’ombre du Temple qui renfermait les espérances d’Israël, ce Temple qui atteignait désormais la fin de son existence puisqu’un Temple nouveau et véritable allait appa­raître sur la terre, un Temple qui ne renfermerait plus les espérances d’un peuple, mais l’assurance du paradis pour la population de la terre entière, pour les siècles des siècles jusqu’à la fin du monde. Et cette Parole accomplit ce miracle de rendre fécond le sein stérile. Elle me donne une mère qui n’eut pas seulement une perfection naturelle, comme ce devait être le cas en naissant de deux saints ; elle n’allait pas avoir seulement une âme bonne comme beaucoup d’autres, pas seulement un développement continu de cette bonté grâce aux excellentes dispositions de sa volonté, pas seulement un corps immaculé : seule entre toutes les créatures, elle eut une âme immaculée.

4.6

Tu as vu[3] la génération continuelle des âmes par Dieu. Imagine donc quelle devait être la beauté de cette âme que le Père avait désirée dès avant l’existence du temps, de cette âme qui faisait les délices de la Trinité qui brûlait de l’orner de ses dons pour s’en faire don à elle-même. Ô femme toute sainte que Dieu créa pour lui-même et, en second lieu, pour le salut des hommes ! Parce que tu devais porter le Sauveur, tu fus l’origine du salut. Paradis vivant, par ton sourire tu as commencé à sanctifier la terre.

L’âme créée pour être celle de la Mère de Dieu ! Lorsque cette étincelle de vie jaillit d’un tressaillement vivant de l’Amour trinitaire, les anges en éprouvèrent une joie extraordinaire, car jamais le Paradis n’avait vu une lumière aussi vive. Comme un pétale de rose céleste, un pétale immatériel et précieux qui était joyau et flamme, qui descendait animer une chair bien autrement que pour les autres et dont le feu était si puissant que le péché originel ne put l’atteindre, elle traversa les espaces et alla s’enfermer dans un sein sanctifié.

Sans le savoir encore, la terre possédait sa fleur, la vraie, la fleur unique qui fleurit éternellement : lys et rose, violette et jasmin, hélianthe et cyclamen réunis, et avec eux toutes les fleurs de la terre fondues en une seule Fleur, Marie, en qui s’unissent toutes vertus et toutes grâces.

En avril, la terre de Palestine ressemblait à un immense jardin où parfums et couleurs faisaient les délices du cœur des hommes. Mais la plus belle rose était encore ignorée. Déjà elle fleurissait pour Dieu dans le secret du sein maternel, car ma mère aima dès le premier instant de sa conception. C’est seulement au moment où la vigne donne son sang pour qu’on en fasse du vin, où l’odeur sucrée et forte du moût emplit les cours de ferme et les narines qu’elle allait sourire, d’abord à Dieu puis au monde, et dire avec son sourire innocent : “ Voilà, la Vigne est parmi vous, la Vigne qui vous donnera la Grappe destinée à être foulée au pressoir pour devenir le remède éternel de votre mal. ”

J’ai dit : “ Ma Mère aima dès le premier instant de sa conception. ” Qu’est-ce qui donne à l’esprit lumière et connaissance ? La grâce. Qu’est-ce qui la fait disparaître ? Le péché originel et le péché mortel. Marie, l’Immaculée, ne fut jamais privée du souvenir de Dieu, de sa proximité, de son amour, de sa lumière, de sa sagesse. Il s’ensuit qu’elle put comprendre et aimer quand elle n’était encore qu’une chair qui se formait autour d’une âme immaculée qui continuait à aimer.

4.7

Plus tard, je te ferai contempler en esprit la profondeur de la virginité de Marie. Tu en éprouveras un vertige céleste comme lorsque je t’ai fait considérer notre éternité. En attendant, considère comment le fait de porter en son sein un être exempt de la faute originelle – qui prive de Dieu – peut procurer à sa mère qui l’a seulement conçu naturellement, humainement, une intelligence supérieure et en fait un prophète : le prophète de sa fille, qu’elle appelle “ Fille de Dieu ”. Imagine également ce qu’il en aurait été si vos premiers parents innocents avaient engendré des enfants innocents, selon la volonté de Dieu.

Voilà, ô hommes qui prétendez approcher du “ surhomme ” mais qui, par vos vices, approchez uniquement du “ super démon ”, quel était le moyen d’arriver au “ surhomme ” : vous aviez là le moyen d’échapper à l’influence néfaste de Satan pour laisser à Dieu l’administration de la vie, de la connaissance, du bien, sans rien désirer de plus – et c’était à peine moins que l’infini – que ce que Dieu vous avait donné, pour pouvoir engendrer, en une continuelle évolution vers la perfection, des enfants qui soient physiquement des hommes et spirituellement des fils de l’Intelligence ; ils auraient ainsi été triomphants, c’est-à-dire forts, c’est-à-dire des géants contre Satan, qui aurait été cloué à terre des milliers de siècles avant l’heure où il le sera, et avec lui tout le mal qui est en lui. »

4.1

Revejo a casa de Joaquim e Ana. Nada mudou no seu interior, se se tirarem os muitos ramos floridos, colocados em ânforas aqui e ali, fruto das podas feitas nas árvores do pomar em flor: uma nuvem que varia do branco neve ao vermelho de certos corais.

O trabalho de Ana também é diferente. Sobre um tear menor, ela tece algumas bonitas telas de linho, e canta, cadenciando o movimento do pé com o canto. Canta e sorri… A quem? A si mesma, a alguma coisa que ela vê no seu interior.

Eis o canto, lento mas alegre, que escrevi à parte para segui-lo, porque o repete muitas vezes deleitando-se nisso, sempre mais forte e segura, como quem encontrou um ritmo no seu coração; primeiro o murmura em surdina, depois, segura, canta mais veloz e alto (aqui o transcrevo porque, na sua simplicidade é muito doce):

“Glória ao Senhor onipotente que dos filhos de Davi teve amor. Glória ao Senhor!

A sua suprema graça do Céu me visitou.

A velha planta colocou novo ramo e eu sou bem-aventurada.

Pela festa das Luzes a semente lançou a esperança;

ora a fragrância de Nisam o vê brotar.

Como a amendoeira na minha carne floresce a primavera.

O seu fruto, nesta tarde, ela sente transportar.

Naquele ramo há uma rosa, há um pomo dos mais doces.

Há uma estrela reluzente, há uma criança inocente.

Há a alegria da casa, do esposo e da esposa.

Louvor a Deus, ao meu Senhor, que teve piedade de mim.

A sua luz me disse: “Uma estrela virá a ti”.

Glória, glória! Será teu este fruto da planta,

primeiro e derradeiro, santo e puro como dádiva do Senhor.

Teu será e por causa dele venha alegria e paz sobre a terra.

Vôa, oh lançadeira. O fio se aperta sobre o tecido da criança.

Ele nasce! A Deus glorioso vá o canto do meu coração”.

4.2

Joaquim entra quando ela está para repetir pela quarta vez o seu canto.

– Estás feliz, Ana? Pareces-me um pássaro que viu a primavera. Que canto é este? Nunca ouvi. De onde ele vem?

– Do meu coração, Joaquim.

Ana levanta-se e agora se dirige até o esposo, toda risonha. Parece mais jovem e mais bonita.

– Não te imaginava poetisa –diz o marido, olhando-a com clara admiração. Não pareciam dois esposos idosos. Em seus olhares, existia uma ternura de jovens esposos–. Vim do fundo do pomar ouvindo-te cantar. Eram anos que não ouvia a tua voz de rolinha enamorada. Queres repetir-me aquele canto?

– Eu o repetiria mesmo que tu não me pedisses. Os filhos de Israel sempre confiaram ao canto os clamores mais verdadeiros de suas esperanças, alegrias e dores. Eu confiei ao canto o cuidado de dizer-me e dizer-te uma grande alegria. Sim, também dizer a mim mesma, porque é uma coisa imensa que, por quanto esteja certa, parece-me ainda não ser verdadeira…

E recomeça o canto, mas chegando ao ponto: “sobre aquele ramo há uma rosa, há uma maçã das mais doces, há uma estrela…” a sua voz bem entoada de contralto fez-se primeiro trêmula, depois se rompe e com um soluço de alegria olha Joaquim e, levantando os braços grita:

– Sou mãe meu deleite –e se refugia no seu coração, entre os braços que ele estendeu para encerrarem em torno de sua feliz esposa. O mais casto e feliz abraço que eu jamais vi, desde que estou no mundo. Casto e ardente, na sua castidade.

E a doce repreensão entre os cabelos grisalhos de Ana:

– E não me disseste antes?

– Porque queria estar certa. Velha como sou… Saber-me mãe… Não podia acreditar ser verdade… não queria dar-te uma desilusão mais amarga ainda. Desde fins de dezembro sinto fazerem-se novas as minhas profundas entranhas e brotar, como posso dizer, um novo ramo. Mas agora sobre aquele ramo está seguro o fruto. Vês? Aquele tecido já é para aquele que virá.

– Não é o linho que comprastes em outubro em Jerusalém?

– Sim. Eu o teci depois enquanto esperava.

4.3

Esperava porque no último dia, enquanto orava no Templo, o maior tempo que pudesse uma mulher ficar na Casa de Deus, até a noite… Tu te recordas que eu dizia: “Ainda, ainda um pouco.” Não podia afastar-me dali sem receber a graça! Pois bem! Na sombra que já descia do interior do lugar sagrado, que eu olhava com atração de alma para arrancar uma anuência do Deus presente, vi partir uma luz, uma centelha de luz maravilhosa. Era alva como a lua, contudo tinha em si as luzes de todas as pérolas e pedras preciosas que existem sobre a terra. Parecia que uma das estrelas preciosas do Véu, daquelas estrelas postas sob os pés dos querubins, se desprendesse uma e se tornasse esplêndida, de uma luz sobrenatural… Parecia partir um fogo para além do Véu sagrado, proveniente da própria Glória, vindo a mim veloz, e ao cortar o ar cantasse com voz celeste dizendo: “O que pedistes venha a ti.” É por isso que eu canto: “Uma estrela virá a ti.” Que filho será esse nosso, que se manifesta como luz de estrela no Templo e que diz: “Eu sou” na festa das Luzes? Que filho fez com que tu tenhas visto em mim uma nova Ana de Elcana?

4.4

Como chamaremos a nossa criança, que doce como um canto de águas ouço falar-me no ventre com o seu pequeno coração que bate como o de uma rolinha apanhada na cavidade das mãos?

– Se for menino o chamaremos Samuel. Se for menina Estrela. A palavra que fortaleceu o teu canto para dar-me a alegria de saber-me pai. A forma que escolheu para manifestar-se entre a sacra sombra do Templo.

– Estrela. A nossa estrela, porque, não sei, penso que seja mesmo uma menina. Parece-me que carícias tão doces não possam vir senão de uma dulcíssima filha. Eu não a carrego, não tenho nenhum sofrimento. É ela que me carrega sobre uma vereda azul e florida, como se eu estivesse amparada pelos santos anjos e a terra já estivesse longe… Sempre ouvi as mulheres dizerem que conceber e gerar é sinônimo de dor. Mas eu não tenho dor. Sinto-me forte, jovem, fresca, mais do que quando te dei a minha virgindade na juventude distante. Filha de Deus, visto que é mais de Deus do que nossa aquela que nasce de um tronco árido, não dá dores à sua mãe. Ela traz somente paz e bênção: os frutos de Deus, seu verdadeiro Pai.

– Então a chamaremos Maria. Estrela do nosso mar, pérola, felicidade. O nome[1] da primeira grande mulher de Israel. Mas esta não pecará nunca contra o Senhor, e só a Ele dará o seu canto porque a Ele é oferecida, como hóstia, antes de nascer.

– A Ele é oferecida, sim. Homem ou mulher que seja, depois de nos alegrarmos por três anos com a nossa criança, nós a daremos ao Senhor. Hóstia também nós com ela, pela glória de Deus.

Não vejo nem ouço mais nada.

4.5

Jesus diz:

– A Sabedoria, depois de tê-los iluminado com os sonhos da noite, desceu àquela que é “vapor[2] da virtude de Deus, certa emanação da glória do Onipotente”, e tornou-se Palavra para a estéril. Aquele que agora via próximo o Seu tempo de redimir, Eu, o Cristo, neto de Ana, quase cinqüenta anos depois, mediante a Palavra, farei milagres sobre as estéreis e as doentes, sobre as endemoninhadas, sobre as desoladas, sobre todas as misérias da terra.

No entanto, pela alegria de ter uma mãe, eis que murmuro misteriosamente a Palavra na sombra do Templo que continha as esperanças de Israel. Templo agora no limiar da sua vida, porque o novo e verdadeiro Templo não contém mais as esperanças de um povo, mas a certeza de um Paraíso para o povo de toda a terra, por todos os séculos até o fim do mundo; Paraíso que está para vir sobre a terra. E esta Palavra opera o milagre de tornar fecundo o que era infecundo. Dar-me uma mãe, que não teve apenas ótima proveniência, como era seu destino, nascida de dois santos; não teve somente um aumento contínuo da bondade pelo seu bem querer, não teve somente um corpo imaculado, teve também o espírito imaculado, sendo única entre as criaturas.

4.6

Tu vistes[3] a geração contínua das almas de Deus. Agora imagines qual deva ser a beleza desta alma que o Pai almejou antes que o tempo existisse, desta alma que constituía as delícias da Trindade, que ardia por enfeitá-la com as suas dádivas para lhe fazer um dom a Si mesma. Ó toda santa, que Deus criou para Si e depois para refúgio dos homens! Portadora do Salvador, tu fostes a primeira salvação. Paraíso Vivente, com teu sorriso, começastes a santificar a terra.

A alma criada para ser a alma da mãe de Deus! Quando, de uma mais viva palpitação do Trino Amor, brotou esta centelha vital, jubilaram os anjos, porque o Paraíso nunca viu luz mais viva. Como pétala de uma empírea rosa, uma pétala imaterial e preciosa que era jóia e chama, que era o hálito de Deus que descia para animar uma carne diferentemente das outras, que descia com fogo tão potente que a Culpa não pode contaminá-la, atravessando os espaços e encerrando-se num seio santo.

Ainda sem saber, a terra já tinha a sua flor. A verdadeira, única flor que floresce eternamente: lírio e rosa, violeta e jasmim, girassol e ciclame fundidos juntos, e com essas todas as flores da terra numa única flor, Maria, na qual se reúne toda virtude e graça.

Em abril, a terra da Palestina parecia um enorme jardim: as fragrâncias e as cores davam delícia ao coração dos homens. Mas a rosa mais bonita ainda era desconhecida. Ela já era florescente a Deus no segredo do ventre materno, já que minha mãe amou desde que foi concebida, mas só quando a videira dá o seu sangue para fazer vinho, e o perfume dos mostos, açucarado e forte, enche as eiras e as narinas, ela iria sorrir primeiro a Deus e depois ao mundo, dizendo com o seu sorriso super inocente: “Eis que a Videira, que vos dará o Cacho espremido na prensa, como Remédio eterno contra o vosso mal, está entre vós.”

Eu disse: “Maria amou desde que foi concebida.” O que dá ao espírito luz e conhecimento? A Graça. O que leva a Graça? O pecado de origem e o pecado mortal. Maria, aquela sem mácula, nunca foi despojada da lembrança de Deus, da sua proximidade, do seu amor, da sua luz, da sua sabedoria. Ela pôde por isto, compreender e amar até quando era apenas carne em torno de uma alma imaculada que sempre amou.

4.7

Depois, faço-te contemplar mentalmente a profundidade da virgindade de Maria. Terás uma vertigem celeste, como quando te fiz entender a nossa eternidade. Por enquanto, considera apenas como o trazer no ventre uma criatura isenta da mácula da ausência de Deus, dá à mãe uma inteligência superior e a transforma em um profeta, mesmo tendo esta mãe concebido natural e humanamente. O profeta da sua filha, que a chama: “Filha de Deus.” Imagina o que seria se pais inocentes concebessem filhos inocentes, assim como Deus gostaria.

Ó homens, que vos dizeis semelhantes ao “super-homem”, mas com os vossos vícios vos assemelhais unicamente ao “super-demônio”, neste exemplo teríeis encontrado o meio de chegardes ao “super-homem.” Saber permanecer sem a contaminação de satanás para deixar a Deus a administração da vida, do conhecimento, do bem, não desejando mais do que isto, que é pouco menos que o infinito. Deus vos teria dado poder de gerar em uma contínua evolução até a perfeição, filhos que fossem homens no corpo e filhos da Inteligência no espírito, ou seja triunfadores, fortes, gigantes contra satanás, que seria derrubado muitos milhares de séculos antes da hora em que o será, junto a todo o seu mal.


Notes

  1. C’est le nom de la sœur d’Aaron et de Moïse. Cf. Ex 15, 20-21 ; Nb 12, 1-15 ; 20, 1 ; 26, 59. On en trouvera d’autres mentions en 131.2, 525.7 et 609.3.
  2. effluve : cf. Sg 7, 25.
  3. Tu as vu, le 25 mai 1944. Voir “ Les cahiers de 1944 ”.

Notas

  1. nome da irmã de Aarão e de Moisés, dela se fala em: Êxodo 15,20-21; Números 12,1-15; 20,1; 26,59. Outras referências a Maria de Aarão (ou de Moisés) encontram-se em 131.2, 525.7, 609.3.
  2. vapor..., como dito em: Sabedoria 7,25.
  3. Tu vistes, a 25 de Maio de 1944, em “Os cadernos de 1944”.